Archives mensuelles : septembre 2020

Des étudiants choisissent l’autoentrepreneuriat.

Méthodologie : sondage réalisé entre le 1er et le 31 juillet, auprès d’un échantillon représentatif de 800 travailleurs (essentiellement autoentrepreneurs ou en demande de le devenir) parmi les 40 000 inscrits sur la plateforme JobyPepper. Certains pouvaient cumuler les statuts d’indépendant et de salarié. 20 d’entre eux ont été rappelés pour des entretiens qualitatifs d’où ont été tirés les verbatims et témoignages.

Lancée à Lyon en 2017, JobyPepper est une plateforme de gestion de personnel externe. Souhaitant devenir le guichet unique pour ses utilisateurs et les accompagner au quotidien, de la phase de recherche jusqu’au paiement en passant par la gestion administrative, JobyPepper s’adapte également à l’organisation de ses clients en leur permettant de collaborer avec leurs travailleurs sous différents formats: intérim, CDD, micro-entrepreneur.

 

• Profil : Plutôt masculin (55%), composé majoritairement d’étudiants (44%) et de demandeurs d’emploi (32%), dans une moindre mesure, de travailleurs indépendants « à titre d’activité principale » (18%) et de salariés effectuant des missions de travail indépendant en parallèle (6%).

 

• Motivation : La majorité travaille pour subvenir à leurs besoins quotidiens : loyer et alimentation (51%), ainsi que leurs études (34%). Pour une minorité (13%), le travail indépendant vise à financer les loisirs. Pour 65%, l’objectif est de travailler plus de 20h/semaine et 1/3 de 8 à 15 heures (ceux qui cherchent un revenu pour financer leurs loisirs).

 

• Pourquoi choisir le statut d’autoentrepreneur ?

Plusieurs raisons sont citées :  gérer son emploi du temps « à la carte » (72%), choisir ses missions (70%), accroître sa durée de travail (65%), travailler pour plusieurs entreprises (62%), avoir la liberté d’organiser sa rémunération (34%).

• Le principal inconvénient  : la faiblesse de la protection sociale, dont le droit au chômage pour 53% et bien sur le fait de ne pas avoir un emploi stable (45%), celui de ne pas avoir droit aux congés payés (44%), et la difficulté d’accès à la formation professionnelle (20%).

 

• Ceci étant, à rémunération égale avec un CDI, 70% préfèrent travailler en tant qu’indépendant. Pour 43% le CDI est contraignant, pas adapté à leur rythme de vie et trop engageant.

Si 91% envisagent de poursuivre leur activité de travailleur indépendant sur le long terme, 1/3 exprime une préférence pour un contrat stable. Les interviews individuelles menées suite au sondage montrent qu’il s’agit plutôt de demandeurs d’emploi que d’étudiants. Parmi les demandeurs d’emploi, certains perçoivent le travail indépendant comme un tremplin utile en vue d’acquérir une compétence ou, plus largement, obtenir un CDI. À l’inverse, les étudiants préfèrent très majoritairement la souplesse offerte par le travail indépendant.

 

Noter que 43% ont été directement impactés par la crise sanitaire et économique. La perte d’un emploi a incité de nombreux répondants à se tourner vers les plateformes de travail indépendant.

SOMMAIRE

l’association 100 000 entrepreneurs a sensibilisé prés de 46 000 jeunes scolaires et étudiants en 2019-2020

“Nous transmettons l’envie d’entreprendre en organisant des rencontres interactives entre des jeunes de 13 à 25 ans et des entrepreneurs passionnés. Nos rencontres sont gratuites pour les établissements et les entrepreneurs interviennent bénévolement.”

 

⇒ Une approche globale du nombre de jeunes sensibilisés

♦ 45 561 jeunes sensibilisés dans 916 établissements scolaires et extra-scolaires (dont 14% d’établissements du privé); 56% l’ont été dans des lycées, 29% dans des collèges, et 13% dans l’enseignement supérieur et 2% en extra-scolaire. Et ce dans 32 relais territoriaux organisateurs.

 

♦ 2 166 témoignages d’entrepreneurs ont été réalisés. Du fait de la covid, 1 273 témoignages ont été annulés, ce qui conduit à ce que 23 600 jeunes n’y ont pu participer. Noter que 41 interventions se sont faites en visio avec 1 444 jeunes.

Les 2 110 entrepreneurs bénévoles ont témoigné cette année; 1104 enseignants ont sollicité un entrepreneur, dont 59 enseignants ambassadeurs.

 

♦ Depuis 2007, 551 660 jeunes ont été sensibilisés, 20 741 témoignages organisés avec 10 777 entrepreneurs et l’appui de 8 080 enseignants.

 

♦ 41 CCI ont été associées à ces actions pour 4 240 jeunes via 334 entrepreneurs témoins.

⇒ 2 publics spécifiques : les jeunes des quartiers et les femmes

♦ Parmi les bénéficiaires, 12 225 jeunes des quartiers ont bénéficié de ces actions dans 233 établissements.

♦ 8 506 jeunes ont été sensibilisés sur l’entrepreneuriat féminin dans 213 établissements par 553 témoignages.

⇒ L’impact :

♦ Les enseignants déclarent que l’intervention est une action majeure dans le rapprochement école-entreprise, qui motive et donne envie aux élèves.

66% des enseignants interrogés déclarent que le comportement des élèves s’est amélioré. L’intervention a également conduit les élèves à se questionner sur leur orientation (72%), sur leurs capacités, goûts et motivations (76%) et sur les capacités nécessaires pour entreprendre. Ils ont également plus confiance en leurs capacités et en l’avenir (54%).

 

♦ Selon les entrepreneurs intervenants, 1 292 questionnaires d’évaluation ont été remplis par les entrepreneurs et intrapreneurs qui ont témoigné sur l’année 2019-2020 : 76% des répondants considèrent que leur témoignage a donné envie d’entreprendre aux jeunes. 82,5% des répondants indiquent que les jeunes ont compris le fonctionnement d’une entreprise grâce à cette rencontre. 85% des répondants considèrent que le témoignage a permis aux jeunes de mieux appréhender l’utilité des matières enseignées à l’école avec le monde professionnel.

95% des entrepreneurs souhaitent renouveler l’expérience.

 

♦ L’intervention a par ailleurs un effet sur les enseignants, puisque 75% des répondants affirment que l’intervention leur a apporté quelque chose personnellement. 68% des répondants, qui considéraient ne pas connaître les compétences nécessaires aux élèves pour s’insérer dans le monde professionnel, déclarent avoir développé cette connaissance grâce à l’intervention.

⇒ L’origine des ressources financières

Les ressources de 100 000 entrepreneurs reposent sur un triptyque :

♦ Le mécénat d’entreprise (35,5% des ressources) grâce notamment à quatre grands contributeurs privés : la Fondation Entreprendre, BNP Paribas, la Banque Populaire Grand Ouest et la Fondation The Adecco Group

♦ Les subventions publiques représentent 43,3% des ressources, principalement grâce à 2 grands contributeurs : Bpifrance Création et les fonds européens pour la création et le développement de la Guadeloupe. Les subventions régionales apportent quant à elles
des soutiens à nos actions locales.

♦ La taxe d’apprentissage pour 21% des ressources (120 entreprises)

♦ En outre en 2019, l’association a bénéficié de 13 701 heures de bénévolat ainsi que de 2 personnes en mécénat de compétence, le tout valorisées à 794 709 €

Le coût de sensibilisation d’un jeune est de 13,20€.

 

Pour en savoir davantage : https://www.100000entrepreneurs.com/actualite/45-561-jeunes-sensibilises-a-lesprit-dentreprendre-grace-a-vous-%f0%9f%91%8f/

 

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Une tentative d’évaluation de la politique des pôle de compétitivité.

Méthodologie  : l’étude se concentre sur les 65 pôles de compétitivité labellisés dès le début du dispositif. Elle analyse leur impact entre 2007 et 2013 pour la première partie concentrée sur les effets microéconomiques et entre 2007 et 2015, centrée sur les effets territoriaux.

Lancée en 2004, la politique des pôles de compétitivité vise à favoriser l’innovation et l’excellence au sein de l’industrie française par la mise en réseau d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche, publics ou privés sur un même territoire (généralement la région, bien que certains pôles soient interrégionaux). Ces acteurs ont vocation à travailler en synergie sur une thématique spécifique pour mettre en œuvre des projets innovants.

La lecture du document est difficile, développant des considérations méthodologiques dont on ne mesure guère l’apport en termes de résultats “opérationnels” ; l’analyse prudente (incertitudes de la disponibilité de données indispensables) semble plutôt justifier une phase 4, sans se repositionner sur l’objectif initial (favoriser l’innovation industrielle sur les territoires, notamment via les PME).

 

Il faut attendre la phase 3 du programme d’action pour obtenir des résultats en termes d’emploi, alors que le phase 2 constate un déploiement de la R&D.

 

Un bilan mitigé pour les 2 premières phases

⇒ Phase 1 : la labellisation et la structuration des pôles (2005-2008)

Le principal résultat est la valorisation de la R & D, de l’innovation et de la mise en commun des compétences que favorisent les projets coopératifs, mais cela prend du temps. Les subventions reçues par les entreprises ont été entièrement dépensées dans des projets de R & D, sans cependant les inciter à investir davantage sur leurs fonds propres.

⇒ Phase 2 : renforcement de l’animation et du pilotage stratégique des pôles (2009-2012).

Les firmes des pôles ont accru leurs activités de R & D au-delà des aides publiques perçues (directes et indirectes) : un effet de levier est constaté sur les dépenses de R & D des PME (2,5€ supplémentaires dépensés pour un € de subvention); mais il est en grande partie dû à un recours plus important au CIR par ces entreprises. On ne constate pas d’effet significatif sur les variables dites de marché (emploi, chiffre d’affaires, export, etc.).

⇒ Phase 3  : accompagnement des projets innovants jusqu’à la mise sur le marché 2013-2018

Un impact sur l’emploi dans les PME : les PME membres ont recruté (ou sauvegardé) sur la période 2008-2013, de l’ordre de 1,5 salarié supplémentaire par rapport à une PME non membre des pôles (notamment des cadres et professions intermédiaires). Il s’agit ici de la première fois où un effet positif est trouvé sur l’emploi total. Concernant les ETI et les grandes entreprises, la politique des pôles n’a pas incité ces entreprises à embaucher davantage. Ce résultat n’est pas surprenant dans la mesure où les performances des entreprises de grande taille sont davantage impactées par les stratégies globales développées à l’échelle de l’entreprise que par des actions spécifiques aux pôles (collaborations, réseaux, etc.).

⇒ Quel impact territorial ?

Plus la part des entreprises d’un département français qui adhèrent à un pôle est importante, plus les dépenses de R & D dans le département sont fortes (une augmentation de 10% du nombre d’adhérents se traduirait par une hausse de 3% des dépenses privées en R & D du département), sans que cela se traduise par davantage de brevets ; on constate par ailleurs l’absence d’effet d’entraînement des dépenses de R & D avec les départements voisins.

Les pôles de compétitivité affichent un niveau de maturité stable dans le temps, des relations de plus en plus diversifiées et une amélioration de leur cohésion d’ensemble; en revanche, on constate une tendance à la baisse du nombre de collaborations des entités actives au sein des pôles, du fait de la place de plus en plus importante occupée par les PME, et d’une collaboration plus importante entre des organisations appartenant à des pôles différents.

⇒ Ces conclusions ont sans doute conduit à la phase 4 (2019-2022),

Priorisant une exigence d’excellence et une ambition européenne renforcées, dans des secteurs d’avenir ; cette phase encourage la fusion des pôles et le rapprochement avec d’autres structures telles que les Instituts de recherche technologique (IRT) et les Instituts pour la transition énergétique (ITE); elle confère aux grandes entreprises une place déterminante au sein des pôles.  L’action se focalise sur 56 pôles.

 

Pour en savoir davantage : https://www.strategie.gouv.fr/publications/poles-de-competitivite-resultats-2005

 

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Médiation du crédit : une nette réduction du nombre de demandes.

Les demandeurs sont essentiellement des TPE.

 

Entre le début du mois d’avril et la mi-juillet, 8 790 entreprises ont été éligibles à la médiation du crédit, essentiellement à la suite d’un refus initial d’octroi d’un Prêt Garanti par l’état (PGE), pour un montant cumulé de crédits demandés de 1,9Md€, soit de l’ordre de 1,5%, par rapport aux 600 000 demandes enregistrées au cours de cette période compte tenu du faible taux de refus des banques estimé à 2,7%.

 

La moyenne hebdomadaire de dossiers éligibles qui avait atteint un pic de 925 demandes au mois d’avril s’est réduite à 258 dossiers au cours de la première quinzaine de juillet.

 

Au cours du 2éme trimestre, la médiation du crédit s’est déroulée de manière positive dans 55,3% des cas apportant ainsi des solutions à 3 717 entreprises et permettant de préserver plus de 36 000 emplois.

 

Les saisines émanent dans 84% des cas de TPE,13% d’entreprises de 11 à 50 salariés et 2,5% au-delà.

47% des dossiers éligibles affichent un encours crédit de moins de 50K€, 34% de 50 à 300 K€ et 19% au-delà.

 

Ces entreprises exercent leurs activités notamment dans les secteurs commerce (24%), HCR (19%), services aux particuliers (13%), construction (12%), services aux entreprises (11%), industrie (9%).

 

Le dossier traite ensuite des données par région.

 

Pour en savoir davantage : https://mediateur-credit.banque-france.fr/communique-de-presse/la-mediation-du-credit-fortement-mobilisee-en-faveur-des-entreprises-0

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Profils des entreprises défaillantes.

Méthodologie : Les données sont issues de l’étude des entreprises en liquidation judiciaire prononcée par le Tribunal de Commerce ou de Grande Instance. Ne sont pas intégrées les procédures à l’amiable de dissolution ou de liquidation de même que les révocations des mandataires sociaux. 

 

En majorité, ils étaient en SARL ou en SAS, et dans 3 principaux secteurs d’activité, le commerce/HCR, la construction et les services aux entreprises.

 

En 2019, 48 358 entrepreneurs (issus des données liquidations judiciaires) ont perdu leur emploi; cette même année, 45 170 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire (vs 52 002 défaillances enregistrées cette même année), ce qui laisse entendre que le chiffrement des liquidations intègre à la fois les liquidations immédiates (35 156) et les liquidations qui font suite à un redressement judiciaire (par déduction 10 014, soit 60% des redressements de 2019).

 

En termes de profil des dirigeants, 10% avaient moins de 30 ans, 53% de 30 à 50 ans, 25% de 51 à 60 ans et 12% plus de 60 ans.

 

En termes de profil des entreprises liquidées,

– 54% étaient en SARL, 29,5% en SAS, 15% en entreprise individuelle et 1% sous une autre forme sociétale (1%).

– 75% avaient moins de 3 salariés, 14% de 3 à 5, 6% de 6 à 9 salariés, 5% 10 salariés et plus.

78% avaient un chiffre d’affaires de moins de 0,5M€, 11% de 0,5 à 1M€, 6% de 1 à 2M€ et 5% plus de 2M€.

Les activités les plus concernées ont été : la construction (25%), le commerce (23%), les services aux entreprises (15%), les HCR (14%), l’industrie (7%), les services aux particuliers (4%), les transports (4%).

 

Noter que les métiers les plus en difficulté ont été :

* au sein de la construction : la maçonnerie (2 655), la peinture (992), le revêtement de sol et des murs (479), les travaux de menuiserie métallique et serrurerie (259),

* au sein du commerce : le commerce de détail d’habillement (873), les garagistes (790), le commerce de détail de meubles (240), le location automobile (122), les pharmacies (69),

* au sein des services aux entreprises : le programmation informatique (279), les activités de design (183),

* au sein des HCR : la restauration traditionnelle (2 811), hôtels et hébergement (248),

* au sein des transports : les transports de fret de proximité (636), les taxis (533), les transports routiers de fret interurbains (404), les ambulances (65),

* au sein des activités de formation : les auto-écoles (334), la formation continue pour adultes (220),

 

Par ailleurs, dans un article publié en avril 2020 sur mon blog :  https://letowski.fr/le-portrait-des-entreprises-et-des-entrepreneurs-defaillants/

Je constatais une proximité et complémentarité entre 3 sources : Altares, GSC et Xerfi pour les Tribunaux de commerce.

 

Pour en savoir davantage : https://www.gsc.asso.fr/wp-content/uploads/2020/03/observatoire-de-lemploi-chiffres-2019.pdf

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65% des salariés sont au travail, 27% en congés en août et par ailleurs 7% en chômage partiel.

Méthodologie : La sixième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 31 août et le 11 septembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en août.

 

68% des salariés sont dans des entreprises qui estiment un retour à la normale de leur activité pour la fin de l’année.

⇒ En août, la reprise de l’activité continue mais semble légèrement s’essouffler.

Si 60% des salariés (après 53 en juillet, 37 en juin, 22 en mai et 16 en avril) sont employés dans des entreprises dont l’activité est inchangée par rapport à ce qui était prévu, pour 25% l’activité a diminué fortement (moins de 50%) et 7% des salariés sont encore dans une entreprise dont l’activité est arrêtée ou a diminué de plus de moitié (après 9% en juillet, 13 en juin, 27 en mai et 45 en avril).

 

Cette légère amélioration est générale, mais un peu plus marquée dans les HCR (21% à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de moitié en août, après 35 en juillet et 57 en juin).

 

À l’inverse, en août, le secteur qui accuse la plus faible baisse d’activité par rapport à la normale est celui de la construction ; 79% des entreprises déclarent que leur activité est restée inchangée et 7% qu’elle a augmenté en août, après respectivement 69% et 12% en juillet.

L’activité a bien repris dans le secteur des activités immobilières (82% d’activité inchangée ou qui a augmenté après 80% en juillet) et de l’enseignement privé, la santé humaine privée et l’action sociale (81% après 75% en juillet).

 

Alors que la baisse d’activité était plus marquée dans les entreprises de 10 à 19 salariés les mois précédents, elle est similaire, depuis le mois de juillet, à celle observée dans les entreprises de plus grande taille. En août, 9% des salariés des entreprises de 10 à 19 salariés sont à l’arrêt ou en forte diminution d’activité, une part stable par rapport à juillet, après 17% en juin et 38% en mai), contre 6% des salariés dans des entreprises de 500 salariés ou plus. 

⇒ Les causes de réduction d’activité

Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés (80% après 77 en juillet), plutôt que les fermetures administratives (9% après 12 en juillet), le manque de personnel pouvant travailler (5%, comme en juillet) ou les difficultés d’approvisionnement (7% après 6 en juillet). Cette derniére raison est principalement évoquée par les petites entreprises (68 % pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 33% pour les entreprises de plus de 500 salariés)

Les fermetures administratives sont sensibles dans les HCR (25%), les service aux particuliers (23%), et dans une moindre mesure dans les services aux entreprises (13%) et l’enseignement (11%). Les difficultés d’approvisionnement sont plus sensibles dans le commerce (30%) et la construction (12%).

⇒ Les difficultés liées à la gestion des questions sanitaires,

Elles étaient reparties à la hausse en juillet, et augmentent à nouveau en août (43% vs 37). Les grandes entreprises sont davantage touchées (50% pour celles de 500 salariés ou plus, contre 35% pour les entreprises de 10 à 19 salariés). Elles progressent assez nettement dans l’information communication (48% après 35 en juillet) et dans les services aux particuliers (48% après 37).

44% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts.

⇒ Les salariés en entreprise

Au cours du mois d’août, la proportion des salariés de retour sur site est stable par rapport au mois de juillet (55% travaillent sur site ou sur chantiers après 58% fin juillet); 10% sont en télétravail (après 11% fin juillet); 27% étaient en congés. Par ailleurs 6% sont en maladie et 3% en chômage partiel complet.

 

Le nombre d’entreprises ayant recours au chômage partiel poursuit la baisse amorcée en juin : 1,3 million après 1,9 million en juillet. Le recours à la formation est assez faible pour les salariés en chômage partiel (13%, après 16 en juillet), notamment dans les plus petites entreprises (assez important dans les secteurs de la fabrication de matériel de transport et dans les HCR).

 

C’est le manque de débouchés/commandes et les situations de garde d’enfants ou de personnes vulnérables (respectivement 43% et 41%) que les entreprises évoquent le plus souvent comme raisons du recours au chômage partiel au cours du mois d’août.

Les salariés en situation de garde d’enfants ou considérés comme fragiles ou vulnérables ne sont évoqués pratiquement que par les grandes entreprises (10% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 52% pour les entreprises de plus de 500 salariés). Parmi les 1,3 million de salariés placés en activité partielle en août 2020, environ 70 000 salariés auraient été en activité partielle pour situation de vulnérabilité/fragilité après 120 000 en juillet.

 

Les trois secteurs ayant le plus grand nombre de salariés en activité partielle au mois d’août seraient les services aux entreprises (activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien, 300 000 salariés), les HCR (250 000 salariés), ainsi que les transports et l’entreposage (140 000 salariés). Les entreprises de moins de vingt salariés concentreraient 30% des salariés en activité partielle vs 41% pour celles de 250 salariés ou plus.

⇒Les réductions d’effectifs

Les réductions d’effectifs restent contenues (13% en diminution vs 82% un effectif constant), passant majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues : le recours au non-renouvellement de CDD reste important (41%) et les ruptures conventionnelles (21%). Près de la moitié des entreprises dont les effectifs ont diminué anticipent que ces derniers ne retrouveront pas leur niveau normal, notamment dans les plus grandes d’entre elles. Les entreprises qui augmentent leurs effectifs sont de moins en moins nombreuses (5% après 6 en juillet et 8 en juin), en particulier dans celles de grande taille et dans le secteur du commerce.

⇒ le retour à la normale : 68% d’ici la fin de l’année

20% n’anticipent aucune difficulté pour la reprise de leur activité (après 21% en juillet, 17 en juin, 10 en mai et 6 en avril); les secteurs relèvent de l’agroalimentaire (48% de l’emploi), de l’activité immobilière (39%) et de la partie privée de l’enseignement, santé humaine et action sociale (38%).

Les entreprises anticipant un retour à l’activité normale d’ici 3 mois représentent 40% de l’emploi salarié (après 43% fin juillet).

La part de salariés qui travaillent dans une entreprise qui ne voit pas de retour à la normale avant la fin de l’année se stabilise en août à 28%.
Par contre 32% ne savent pas se prononcer, notamment dans les services aux entreprises et les HCR (respectivement 36% et 35). 

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_acemo_covid_synthese_septembre_2020.pdf

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L’évolution de la consommation du fait du covid.

Des bouleversements dans les actes d’achat du fait du covid.

 

Durant le confinement, les Français se sont précipités sur les imprimantes, les machines à coudre, les consoles de jeux et les robots ménagers. Puis au moment du déconfinement, ils ont voulu s’équiper en piscines de jardin et tables de ping-pong.

 

Le marché des ordinateurs portables a enregistré une forte croissance. ainsi que les raccordements à la fibre ont poursuivi sur une dynamique de hausse rapide. Les Français anticipent le fait que le télétravail va connaître un essor durable.

 

Ils sont aussi allés acheter des meubles : ce qui compte le plus, c’est le lit et la cuisine.

Les ventes des magasins de bricolage se sont nettement accrues.

 

D’autres rayons, aussi, connaissent une belle progression. C’est le cas des chaussures de jogging ou des tapis de yoga, et même des articles de pêche. Comme si les Français privilégiaient les activités individuelles, loin des autres et du virus. En revanche, « tout ce qui concerne les sports collectifs, notamment pour les jeunes, souffre.

 

Autre tendance forte, ils se tournent massivement vers le vélo ou des moyens de transport individuels comme le scooter, alors que le niveau de fréquentation des transports en commun n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise. Idem pour les réparations avec le « coup de pouce vélo » (forfait de 50 € pour faire réparer sa bicyclette, mis en place par l’État); l’objectif était de 300 000 vélos réparés à la fin 2020 et l’on en est déjà à 620 000.

 

Ils se montrent de plus en plus nombreux à vouloir un extérieur ou à avoir envie de s’éloigner des centres-villes. Le site de vente immobilière « De particulier à particulier » (PAP) relève que, pour la première fois, la demande pour des logements en grande couronne augmente quand elle baisse pour Paris intra-muros.

 

Parmi les grands gagnants du monde d’après, on trouve ainsi l’e-commerce ; sur le dernier trimestre, le commerce en ligne a séduit un million de consommateurs supplémentaire ; 46% de ces nouveaux clients (46 %) entendent bien continuer à commander par Internet, mais comme l’exprime Usine Digitale dans un article de ce blog, nombre d’entre eux ont aussi été déçus.

 

SOMMAIRE

2,7Md€ levés par 360 opérations de start-up, soit un montant moyen de 7,5M€.

Note méthodologique : ce Baromètre EY du capital risque en France recense les opérations de financement en fonds propres des entreprises en phase de création ou durant les premières années d’existence, en date d’opération du 1er janvier au 30 juin 2020 et publiées avant le 8 juillet 2020.

Le secteur des services Internet regroupe des activités telles que l’e-commerce, le marketing à la performance (lead, référencement), le géomarketing ou les applications mobiles. Le secteur des Life Sciences regroupe les secteurs biotech et medtech. Le secteur des Fintech regroupe
les start-up qui utilisent la technologie pour repenser les services financiers et bancaires (banques en ligne, crowdfunding, nouveaux moyens de paiement, etc.). Le secteur Technologie regroupe les activités telles que hardware, semi-conducteurs, etc.

 

En 2019 au 1er semestre, ce sont 2,79Md€ qui avaient été levés pour 387 opérations après 1,95Md€ en 2018 pour 333 opérations. Le confinement n’a pas stoppé les levées de fonds.

 

En 2020, les opérations se sont réparties essentiellement entre les services internet (27% des montants levés et 28% des opérations), les logiciels et services informatiques (25% des montants levés et 31% des opérations), Les sciences de la vie (17% des montants levés et 19%des opérations), les fintech (11% des montants levés et 9% des opérations), et les cleantech (10,5% des montants levés et 12%des opérations).

 

Les premières levées dites “seed” ont sensiblement augmenté. En un an, on est passé de 107 (au premier semestre de 2019) à 141 opérations pour un montant total évoluant de 103 à 237 millions d’euros. L’argent ne manquait pas pour financer les nouveaux projets.

 

En revanche, ce qui se passe pour les séries A B ou C est beaucoup plus ambigu.

Pour les séries A, le nombre d’opérations de refinancement est en forte chute passant de 178 à 134, mais le montant total investi dans ces levées croît vraiment : 509M€ au premier semestre de 2019 et 578 pour les six premiers mois de 2020.

Pour les séries B, le nombre d’opérations est quasi constant (57 et 58) mais le montant est en chute libre, passant de 842 à 500M€. Enfin, pour les séries C, on note une évolution où le nombre d’opérations chute nettement (il est divisé par 2 passant de 41 à 22) mais le montant total investi reste quasi stable, si bien que le ticket moyen augmente nettement : il était de 18,5 au 1er semestre de 2019 et dépasse désormais les 30M€.

 

Le nombre de tours supérieurs à 100M€ (growth equity) n’a jamais été aussi important depuis la création de ce baromètre. 5 opérations ont dépassé ce seuil symbolique au premier semestre de 2020 (contre 4 un an plus tôt) pour un montant global levé de 694M€ (contre 576) ce qui représente une croissance en valeur de 20%.

 

Les investissements par tranche de levées de fonds se concentrent en nombre sur une tranche de moins de 5M€ (71% des opérations et 16% des fonds levés), puis sur celle de 5 à 20M€ (21% des opérations et 27% des fonds levés), puis celle de 20M€ et plus (8% des opérations et 57% des fonds levés). La situation 2019 était très proche.

 

Pendant ce premier semestre, les investisseurs ont changé fortement leur préférences, misant de petits “tickets” sur des jeunes pousses, avec une prise de risque relativement mesurée quant au montant investi par opération, ou ils ont mis beaucoup d’argent sur des  entreprises qui avaient déjà prouvé la validité de leur positionnement et de leur modèle économique.

 

Le baromètre confirme la centralisation des levées de fonds dans la région parisienne :  73% des montants levés et 57% des opérations.

 

Sur le plan européen, la France retrouve sa 2e position derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne, où les baisses ont été beaucoup plus fortes (9 et 20% en valeur). Les raisons sont à chercher du côté des opérations de Growth Capital (levées supérieures à 100 M€) qui accusent une baisse de 80% en Allemagne et 54% au Royaume-Uni alors qu’en France, elles affichent une progression de 19% .
Signalons que dans le même temps sur le segment Venture Capital (levées <100 M€), alors que la France voit ses investissements baisser de 9%, ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne progressent respectivement de 28 et 30%.

 

Pour en savoir davantage : https://www.ey.com/fr_fr/service-aux-entrepreneurs/frenchtech-bilan-des-investissements-dans-le-contexte-du-covid-19

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Les femmes représentent au plus 15% des dirigeants de start-up du numérique.

Les femmes sont aussi peu nombreuses en école d’ingénieur en informatique; par ailleurs, quand elles créent leur start-up numérique, elles le font souvent en association avec un homme.

 

Selon le baromètre de 2019 du cabinet de conseil BCG et du mouvement Sista pour un accès égalitaire aux financements entre les entrepreneuses et les entrepreneurs, qui recense plus de 3.700 start-up françaises issues majoritairement de la tech et fondées depuis 2008, seules 5% des jeunes pousses ont été lancées par une équipe constituée uniquement de femmes et 10% par une équipe mixte. La part des femmes a reculé au cours de la dernière décennie,  selon l’étude Gender Scan 2019 du cabinet Global Contact.

 

À la rentrée 2019, elles représentaient un peu moins de 17% des élèves ingénieur en informatique, selon des chiffres du ministère de l’Enseignement Supérieur. Rappelons toutefois que les fondateurs de start-up ne sont pas forcément développeurs ou ingénieurs; beaucoup sont issus d’écoles de commerce. Les femmes, majoritaires dans les business schools, devraient donc logiquement ne pas être sous représentées… Et pourtant peu de femmes sont des dirigeantes de start-up du numérique.

 

Pour porter une innovation numérique, nombre d’entrepreneuses choisissent aussi de s’associer avec un homme qui va souvent occuper la fonction technique. Selon l’étude Sista, 61% des fondatrices s’associent à des hommes, tandis que 9% seulement des fondateurs s’associent à des femmes.

 

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Les départs d’habitants d’Ile-de-France sont-ils aussi conséquents que ce qui est dit dans les média ?

Les départs constatés sur Paris le sont majoritairement au profit de l’ile-de-France, ceux de l’agglomération parisienne dans des départements limitrophes.

⇒ La ville de Paris

Au cours de l’année 2017, 128 000 personnes ont déménagé de la capitale (pendant que 95 000 s’y installaient). Tout récemment, 200 000 Parisiens sont partis de leur ville à l’occasion du confinement

Parmi ceux qui ont quitté la capitale, 71 000 (55%) sont restés en Île-de-France, et même dans l’agglomération parisienne pour la majorité d’entre eux. Ce sont pour la plupart de jeunes adultes, qui effectuent des « sauts de puce » lorsqu’ils déménagent. Ils s’installent à proximité de Paris, à la recherche d’un logement plus grand et plus accessible, notamment lorsqu’ils se mettent en couple. Plus de 80% d’entre eux sont actifs et près de la moitié travaillent dans Paris. Pour les couples sans enfant, la mobilité « hors Paris » s’est accentuée : ils représentent 27% des départs en 2016 contre 23% en 2008. Ces départs plus précoces, avant même l’arrivée du premier enfant, contribuent au ralentissement démographique observé dans la capitale et à la baisse des naissances.

 

Ceux qui sont partis s’installer plus loin, en province, sont au nombre de 57 000 (45%). Ils rejoignent pour moitié des grandes villes (Bordeaux, Lyon, Nantes) et pour l’autre moitié des territoires moins denses. Les retraités sont plus représentés parmi ces migrations résidentielles « de longue distance ». Le solde migratoire des 65 ans ou plus avec le reste du territoire français est traditionnellement déficitaire (- 4 100), mais reste stable. Parmi ces seniors, 60% choisissent de s’installer en province, principalement dans les régions littorales; à noter que plus du quart des seniors qui quittent Paris s’installe dans une structure d’accueil spécifique pour personnes âgées.

 

En sens inverse, les personnes qui rejoignent Paris sont plus jeunes. Les 15-29 ans représentent 63% de ces arrivants. Ils viennent pour étudier ou occuper un premier emploi.

⇒ Dans l’agglomération parisienne

En ce qui concerne les mobilités résidentielles entre l’agglomération parisienne et le reste de la métropole  en 2017, près de 245 000 personnes ont quitté l’agglomération, (appelée aussi unité urbaine de Paris), contre 150 000 qui l’ont rejointe. Près de 20% sont restées en Île-de-France. Ce sont principalement des familles qui s’installent dans les Yvelines, mais également en Seine-et-Marne ou l’Essonne.; à une échelle plus locale, certains territoires franciliens situés au sud-ouest ou à l’est de Paris se révèlent même attractifs, présentant un solde migratoire positif.

 

Parmi les quelque 200 000 personnes qui s’installent en province, 120 000  effectuent des mobilités de « proximité », notamment vers les départements limitrophes d’Eure-et-Loir, de l’Oise, du Loiret ou de l’Yonne. 

80 000 personnes effectuent des mobilités de plus longue distance notamment vers les métropoles de Lyon, Bordeaux, Toulouse et Nantes.

 

Dans le sens inverse, les arrivants dans l’agglomération parisienne, principalement de jeunes adultes, viennent de province pour les deux tiers, en particulier des métropoles de Lyon, Toulouse et Lille. Le tiers restant provient du reste de l’Île-de-France, notamment des Yvelines d’où sont originaires près de 10% des arrivants.

⇒ L’ile-de-France

1 /4 des actifs qui ont un emploi et ont quitté l’Île-de-France pour une autre région continuent à y travailler. La majorité d’entre eux s’est installée dans un des huit départements limitrophes; dans certains de ces départements (Eure-et-Loir ou Oise), près du quart des salariés travaillent en Île-de-France. Les mouvements d’étudiants (18 ans ou plus) entre l’Île-de-France et le reste du pays conduisent eux aussi à un solde positif pour la région avec 23 500 arrivées et 18 000 départs.

 

Parmi les personnes ayant quitté l’Île-de-France pour une autre région française, plus de la moitié n’y sont pas nées. Il s’agit donc de personnes qui « repartent » après être venues s’installer plus ou moins longtemps en Île-de-France pour y faire leurs études ou y travailler. Ces départs concernent le plus souvent des familles avec enfant(s).

 

Parmi les 137 000 personnes s’étant installées en 2017 en Île-de-France en provenance d’une autre région métropolitaine, 62% ont entre 18 et 34 ans ; terminer ses études explique la migration de 23 500 étudiants de 18 ans ou plus. Mais le gros des migrants est surtout venu travailler : 82 000 ont un emploi. Nombre de ces nouveaux franciliens repartiront en province après leurs études ou après une première expérience professionnelle. Près des trois quarts ne sont pas nés dans la région.

⇒ En définitive, quel solde migratoire ?

Lorsqu’on ajoute le solde naturel, les populations de nos trois périmètres baissent nettement moins quand elles n’augmentent pas.

♦ À Paris, entre 2012 et 2017, la population s’est réduite d’environ 11 000 personnes par an, le solde naturel venant contrebalancer le déficit migratoire avec le reste du territoire français.

♦ L’unité urbaine gagne 57 000 personnes par an, le déficit migratoire vis-à-vis des autres territoires métropolitains étant plus que compensé par les arrivées de l’étranger et l’excédent naturel. 

♦ Quant à la population francilienne, elle continue de s’accroître, de 55 000 habitants par an, sous l’effet d’un solde naturel, le plus élevé des régions d’Europe.

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100 000 ou 160 000 emplois nouveaux suite au CICE ?

Méthodologie : dans le prolongement du dernier rapport du comité de suivi et d’évaluation du CICE en 2018, France Stratégie a souhaité poursuivre la démarche d’évaluation entamée en 2013 avec la publication de 6 rapports, en mettant en œuvre 2 axes de recherche : un approfondissement de l’évaluation au niveau micro-économétrique (à partir des données individuelles d’entreprises) avec l’équipe TEPP et une évaluation macrosectorielle (à partir des données de la comptabilité nationale) avec l’OFCE.

 

En fait cette étude est avant tout méthodologique comme nombre de travaux de France Stratégie, sans produire de résultats qui donnent une appréciation certaine.

Rappelons qu’entre 2013 et 2017, entre 1,057 million et 1,303 million d’entreprises ont été bénéficiaires du Cice pour un montant annuel compris entre 11,8Md et 22,2Md€. En 2017, 68% des entreprises étaient redevables de l’impôt société, et consommaient 96% des montants ; les entreprises redevables à l’impôt revenu ont reçu 926M€ vs 21,223Md€ pour celles redevables à l’IS.

 
Résultats

Un effet emploi est trouvé chez le quart des entreprises les plus bénéficiaires du CICE, qui ne représentent qu’un huitième des effectifs, mais rien de significatif chez les autres.

L’évaluation micro-économétrique souligne que 100 000 emplois ont été créés grâce au CICE entre 2013 et 2017, pour un coût total de 18Md€ (un impact faible sur l’emploi). Les effets indirects, mesurés par l’OFCE, laissent apparaître 160 000 emplois créés.

 

Cet effet ne semble significatif que pour les entreprises indépendantes, suggérant que l’impact du CICE dans les  groupes aurait pris d’autres formes (salaires notamment, avec un impact décelé sur la valeur ajoutée). L’effet sur  l’investissement demeure difficile à établir.

 

Sur l’investissement, les résultats ne mettent pas en évidence un effet du CICE.

 

En fait cette étude est avant tout méthodologique comme nombre de travaux de France Stratégie, sans produire de résultats “utiles”.

 

Pour en savoir davantage : https://www.strategie.gouv.fr/publications/evaluation-credit-dimpot-competitivite-lemploi-synthese-travaux-dapprofondissement

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Les indépendants ont été plus pro-actifs que les salariés pendant le confinement.

Méthodologie : échantillon de 2 180 Français âgés de 18 à 65 ans, interrogé en ligne entre le 31 juillet et le 31 août 2020 par l’institut Creatests; l’échantillon est représentatif sur les critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de répartition géographique (méthode des quotas, sans redressement statistique), avec toutefois une surpondération du nombre d’entrepreneurs et d’indépendants pour obtenir des chiffres significatifs sur ce profil.

Le sondage ne permet pas de cerner, ni de qualifier qui sont les chefs d’entreprise interrogés (les chefs d’entreprise salariés sont-ils repérés comme tels ? non prise en compte de la diveristé des situations…).

 

Ils confirment majoritairement leur volonté de rester indépendants, malgré les difficultés connues et à connaitre du fait de la covid.

 

La majorité des Français interrogés, qu’ils soient salariés (52%), indépendants (48%), en recherche d’emploi ou inactifs (53%), déclare avoir été éprouvée surtout psychologiquement mais aussi physiquement (respectivement 17, 12, 13%) par la crise sanitaire et le confinement.

 

Si 33% des Français indiquent sortir renforcés psychologiquement et se sentir d’attaque pour la rentrée, ce chiffre monte à 40% pour les indépendants, vs 31 pour les salariés.

Ces derniers ont pourtant été durement impactés par le confinement puisque 62% des entrepreneurs interrogés indiquent avoir fermé leur entreprise ou contraints de réduire fortement leur activité, alors 20% ont continué à travailler comme avant et que 7% constatait une hausse de leur activité.

 

Par rapport à ce choc imprévu, 29% des indépendants se sont montrés pro-actifs : se diversifier (12%), mettre en œuvre des projets dormants (12%), travailler plus en réseau (5%).

 

L’arrêt ou la baisse brutale de l’activité, le chômage partiel, la disparition des temps de transports professionnels ont « libéré » du temps pour 66% des indépendants et 56% des salariés.

 

Ce temps a été employé différemment par les indépendants et les salariés.

♦ Il a été proche pour le temps consacré aux loisirs (télévision, jeux, internet…) pour 76% des salariés et 67% des indépendants, ou encore à la famille (67 et 65%), voire à des actions de solidarité (11 et 6%).

♦ Par contre les indépendants ont bien plus utilisé ce temps pour chercher des solutions pour rebondir (37% pour les indépendants, vs 3 pour les salariés), se former professionnellement (18% vs 12), développer leur activité professionnelle (18% vs 10).

 

Malgré les difficultés, 66% des indépendants tiennent à le rester et 19% redevenir salarié, alors que les salariés sont 85% à vouloir le rester. 

 

Nombre de travaux ont été conduits à propos des chefs d’entreprise face au covid (CCIfrance, Bpifrance, Initiative France, Réseau Entreprendre, U2P, Amarok…); ils expriment les mêmes constats que le sondage du salon SME, chacun avec la spécificité du public interrogé.

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La covid a conduit à plus d’achats en e-commerce, mais aussi à des désillusions.

Méthodologie : Usine Digitale rend compte du sondage réalisé par l’éditeur Adobe dans son étude Online Shopping Trends, conduite en partenariat avec Advanis sur les habitudes de consommation en ligne des Français durant le confinement et durant le mois qui a suivi sa levée; elle a été réalisée entre le 10 juillet et le 16 juillet 2020 auprès de 1 001 répondants français ayant réalisé au moins un achat en ligne au cours de l’année passée.

 

L’intérêt de cette étude réside dans le repérage des motivations et des désillusions des utilisateurs de l’e-commerce, ces derniéres étant rarement soulignées.

Les grands constats suite à ce sondage :

♦ Pendant le confinement, 88% des répondants ont acheté au moins une fois en ligne; 49% l’ont fait régulièrement.

 

♦ 58% des répondants ont acheté pour la première fois en ligne un produit qu’ils n’achetaient qu’en magasin habituellement; 52% des sondés déclarent acheter en ligne pour éviter la foule; la majorité des personnes interrogées déclarent qu’elles auraient préféré, si la pandémie n’avait pas existé, faire leurs courses en magasin.

 

♦ L’évolution des pratiques d’achat est pour ces répondants désormais pérenne : 43% des répondants affirment que la fermeture des magasins liée à la crise sanitaire les a poussés à dépenser plus en ligne, et 52% continuent à effectuer régulièrement leurs achats en ligne.

 

♦ 55% des répondants se sentent désormais plus concernés par la provenance des produits et par la façon dont ils sont fabriqués. Les deux raisons principalement évoquées par les répondants étant le soutien aux entreprises françaises suite au confinement (63%) ainsi que la protection de l’environnement (51%).

⇒ Mais des manquements des vendeurs en e-commerce peuvent ralentir ce développement :

♦ Au moins un tiers des acheteurs ont affronté des ruptures de stock,

Si certains vendeurs ont trouvé rapidement des solutions pour y répondre (avec la mise en place du clickandcollect, de commande via SMS ou d’assistants virtuels), d’autres ne s’étaient jamais préparé à une hausse de la demande, et n’ont pas su faire face.

 

42% affirment avoir eu une expérience d’achat peu satisfaisante, du fait du dysfonctionnement des pages produits (44%) ou des pages de paiement (37%).

 

♦ Autre facteur de mécontentement, des augmentations de prix dans la majorité des catégories de produits, notamment sur les produits alimentaires.

 

Ces lacunes ont un impact direct sur les marques car elle détourne les clients potentiels de leurs canaux propriétaires et crée une forte préférence pour les places de marché :  la moitié des répondants indiquent qu’ils préfèrent effectuer leurs achats en ligne via le site ou l’application d’une place de marché plutôt que de passer directement par le site ou l’application d’une marque.

 

Selon le dernier communiqué de la Fevad en date du 15 septembre, le bilan de l’e-commerce au 2ème trimestre chiffre 25,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, une hausse de +5,3%, après une hausse de 1,8% sur les 3 premiers mois de l’année.

 

Au cours du second trimestre, les sites de vente sur internet, tous produits et services confondus, ont enregistré 408 millions de transactions en ligne, pour un chiffre d’affaires de 25,9 milliards. La répartition des ventes entre produits et services profite à la vente de produits, qui représente 57% du chiffre d’affaires global, contre 44% en moyenne sur 2019. La hausse du panier moyen est de 6,8% (63,6 €), par rapport au 2ème trimestre 2019.

 

Le nombre de sites marchands actifs continue également de progresser avec plus de 202 000 sites marchands recensés, soit 11 000 de plus sur un an. Les ventes internet ont connu un record pour les enseignes magasin (+83%).

Par contre, les ventes aux professionnels du panel iCE 100 ont reculé de 9,6% au 2ème trimestre en raison des fermetures et des chutes d’activité des entreprises. Elles ont renoué avec la croissance au mois de juin.

 

Le recours aux places de marché en nette hausse

Les ventes réalisées pour le compte de tiers (sur les places de marché) ont accéléré au 2ème trimestre. Elles ont permis à de nombreux magasins physiques et sites de limiter le recul de leurs ventes pendant le confinement et depuis le déconfinement. Leur activité était en hausse de +60% en avril et en mai et encore de +26% en juin (versus +14% sur l’année 2019).

 

Pour en savoir davantage : https://www.fevad.com/bilan-du-e-commerce-au-2eme-trimestre-259-milliards-deuros-de-chiffre-daffaires-en-hausse-de-53/

 

 

 

 

 

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2 attentes principales des chefs d’entreprise : une reprise satisfaisante des carnets de commande et la poursuite de l’appui des Pouvoirs Publics.

Méthodologie : échantillon de 601chefs d’entreprise de 10 salariés et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de secteur d’activité, de taille de l’entreprise et de région (IDF / Province). Les interviewes ont été réalisées par téléphone du 27 juillet au 19 août 2020.

 

Les chefs d’entreprise sont plutôt optimistes concernant leur entreprise et sa capacité à surmonter la crise, mais ils sont aussi prudents, préférant la stabilité au développement.

⇒ La situation actuelle et les perspectives dans les mois à venir

♦ Pour 45% la situation financiére s’est dégradée par rapport à l’année dernière, moins dans le BTP (34%) et l’industrie (35%), davantage dans le commerce (51%) et les services (49%); davantage aussi en région Parisienne (56%). Pour 47% elles est restée stable et s’est même améliorée pour 8%. Ceci étant, 76% estiment leur situation financiére saine, alors que 24% la trouve préoccupante.

64% pensent que leur situation financiére sera stable au cours des mois à venir; 21% envisagent une amélioration et 13% une détérioration.

 

74% sont optimistes concernant la situation de leur entreprise (plus encore les entreprises de plus de 100 salariés, 83%).

 

87% sont confiants en leur entreprise pour surmonter la crise; idem envers leurs clients (80%) ou leur région d’implantation (76%); idem pour l’économie Française (69%). Pour 54% toutefois, la crise aura des répercussions fortes pour leur entreprise.

 

♦ Les deux tiers (entre 63 et 67%) des chefs d’entreprise n’entendent rien changer dans leurs effectifs, leurs projets et leurs investissements; 87% n’envisagent pas de modifier la rémunération de leurs collaborateurs.

 

♦ Par contre entre 12 et 26% envisagent d’investir : dans de nouveaux projets de développement (26%), dans des embauches (25%), dans des projets de communication (23%), dans des projets de recherche pour ceux qui en font (18%), dans des investissements autres (16%), dans la rémunération de leurs collaborateurs (12%). Les 100 salariés et plus sont les plus enclins à le faire, ce qui est cohérent au regard de la taille de leur entreprise.

56% (dont certainement 27%) sont enclins à embaucher des jeunes (en utilisant la prime de 4 000€) dans les mois qui viennent, notamment au sein des plus grandes entreprises (64%).

 

8-9% envisagent de réduire chacun des items observés, davantage pour les investissements autres (15%).

⇒ Les craintes, les raisons d’espérer, les attentes essentielles de la part des Pouvoirs Publics pour les mois à venir.

♦ Le risque d’un nouveau confinement est très craint (55%), une situation que beaucoup ne souhaitent pas se voir se réaliser (42%).

 

♦ 2éme groupe de craintes et d’attentes, le carnet de commande :

En termes de craintes, l’augmentation du chômage qui signifierait baisse du pourvoir d’achat (30%), la prudence des entreprises qui les conduiraient à geler leurs budgets (20%), les difficultés rencontrées par les clients et fournisseurs (20%), le fait que les Français continuent à épargner plu qu’ils ne consomment (5%),

En termes de raisons d’espérer, le fait que le carnet de commande commence à se remplir (32%), celui que les Français se remettent à consommer plutôt qu’à épargner (23%).

 

♦ 3éme groupe, l’appui des pouvoirs publics : crainte d’un manque de soutien (15%), mais espoir que ces derniers apportent le soutien (28%). Les attentes se focalisent sur le soutien à la trésorerie (66% jugé essentiel), sur la baisse des impôts de production (48%), le dispositif d’activité partielle de longue durée (49%), l’aide pour le recrutement de jeunes (41%), une aide à la transition écologique (32%, alors que 30% la juge secondaire, et des mesures de relance pour la hausse du pouvoir d’achat.

 

♦ 4éme groupe : trésorerie et organisation interne

Les difficultés de trésorerie regroupent 17% des craintes;  leur absence 18% est exprimée comme raison d’espérer.

Les contraintes d’organisation (télétravail, protocole sanitaire) sont craints par 6%, alors que les nouvelles opportunités d’organisation de l’entreprise (télétravail) sont une raison d’espérer pour 7%.

 

Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/le-moral-des-dirigeants-dentreprise-post-covid-19/

 

 

 

SOMMAIRE

Le déconfinement a permis le rebond relativement rapide d’une partie de l’activité économique.

Si la reprise a été plutôt favorable en juin et juillet, elle a été plus modeste en août et devrait se poursuivre au dernier trimestre, avec toutefois les incertitudes du rebond de la crise sanitaire, les sorties progressives des aides publiques, et une confiance des consommateurs réduite, privilégiant l’épargne de précaution à l’achat.

 

⇒ En 2020, le PIB français reculerait d’environ 9%

Les chiffres de croissance du troisième trimestre devraient témoigner d’une croissance à deux chiffres (+ 17%), la perte d’activité économique chiffrant environ –5%  par  rapport  au  niveau  d’avant-crise, après –19% au deuxième trimestre, mais dans les prochains mois, le redressement serait plus lent pour aboutir à un perte de 4% et donc un faible rattrapage.

L’activité reviendrait, en fin d’année, à environ 96% (+/–2 %,) de son niveau d’avant crise, sous l’hypothèse de stabilité des dispositions sanitaires.

⇒ Au second semestre 2020, l’emploi salarié se stabiliserait mais le taux de chômage augmenterait nettement

715 000 emplois salariés ont été perdus au premier semestre 2020, soit un recul de l’emploi de 2,3% en glissement annuel. Au début du confinement, c’est surtout l’intérim qui a essuyé les plus lourdes pertes, avant de rebondir avec le déconfinement.

Au second semestre, le rebond de l’activité se traduirait par un rebond modéré de l’emploi dans la plupart des secteurs, sauf les plus affectés par la crise sanitaire. Au total, l’emploi salarié serait quasiment stable au second semestre, mais le taux de chômage augmenterait nettement, après une baisse en trompe-l’oeil pendant le confinement où un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches. Il pourrait atteindre de l’ordre de 9,5% de la population active en fin d’année.

 

Dans la  zone  euro,  l’emploi  a  beaucoup moins  reculé  que  l’activité  économique. En  Allemagne, le nombre d’emplois détruits au 2éme trimestre 2020 serait de 566 000, soit une  baisse  de  1,3%  après +0%  au 1er trimestre.  En  France, l’emploi salarié aurait affiché une destruction nette de 500 000 au 1er trimestre puis 215 000 au 2éme trimestre (soit des baisses de 2% au 1er trimestre puis 0,9% au 2éme). En Italie, après 101 000 emplois détruits au 1er trimestre, les destructions se seraient élevées à 479  000 emplois entre avril et juin (soit une  baisse de  2,1%). En Espagne, les destructions nettes d’emplois ont atteint 195 000 emplois au 1er trimestre puis 1 521 000 emplois au 2éme trimestre, correspondant à des baisses  successives de 1% et 7,5%, bien plus que dans les trois autres pays européens. En revanche, au Royaume-Uni, où la mise en place des mesures de restrictions s’est faite plus tardivement que dans les autres pays européens, la création nette de 211 000 emplois au premier trimestre compense presque intégralement la destruction nette   de 220 000  emplois (–0,7%) au 2éme trimestre. L’économie américaine  a pour sa part détruit plus de 20 millions d’emploi  au  mois  d’avril (–13,8 %),  mais  il a rebondi depuis (+10,6 millions d’emploi cumulés entre mai et août), effaçant une partie de ses pertes.

⇒ Pendant le confinement, les revenus des ménages ont beaucoup moins chuté que l’activité

Quand l’activité économique baissait de près de 14% sur le trimestre, les revenus des ménages ne diminuaient « que » d’un peu plus de 2%, soutenus par différents dispositifs dont le recours à l’activité partielle. Dès le mois de juin, la consommation des ménages en biens a dépassé son niveau de février, certes en partie sous l’effet d’achats qui n’avaient pas pu être effectués pendant le confinement.

Ainsi après avoir nettement rebondi en mai puis en  juin, la consommation des ménages se serait  maintenue, aux mois de juillet et août, à un niveau proche de celui d’avant-crise. Du côté des services, les dépenses des ménages auraient poursuivi leur rattrapage, notamment dans la restauration et l’hôtellerie, même si certaines dépenses se situeraient encore nettement en   deçà (services de transport par exemple, dont l’aérien).  La consommation totale des ménages progresserait de +19% au 3éme trimestre 2020, après la chute de  12% au trimestre précédent.

⇒ Le risque d’un choc de demande

Depuis l’été, les enquêtes de conjoncture pointent le risque d’un choc significatif de demande, les entreprises étant nombreuses à craindre des pertes de débouchés. Dans l’industrie, les carnets de commandes – en particulier venant de l’étranger – ne se regarnissent que lentement. Et la confiance des ménages dans la situation économique reste inférieure à son niveau d’avant crise. Le bond de l’épargne enregistré pendant le confinement peut certes contribuer à soutenir la demande dans les prochains trimestres, mais son utilisation reste incertaine à ce stade : il provient en effet non pas d’un surcroît de revenu, mais d’une consommation ponctuellement entravée, et peut se transformer en épargne de précaution.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4473296

SOMMAIRE

Les Français : leur perception des entreprises.

Méthodologie : échantillon de 1030 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par Internet ,via l’Access Panel Online d’Ipsos, entre le 1 et le 3 septembre selon la méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne, catégorie d’agglomération, région.
Je ne reprends ici que ce qui concerne l’approche de l’entrepreneuriat et son contexte.

 

La confiance des Français envers les PME demeure toujours très élevée, alors qu’ils ne sont qu’une minorité à penser que la France n’est pas en déclin, tout en estimant que celle-ci dispose de réelles opportunités.

⇒ En quelques mots, le moral et les valeurs des Français

♦ Pour 22% la France n’est pas en déclin, un sentiment qui est plus le fait des cadres (36%), des professions intermédiaires qui leur sont pour partie proches (22%), en fait ceux qui participent “aux responsabilités” et par ailleurs le fait des retraités (26%) mais peu celui des ouvriers (15%) et employés (14%). 27 à 31% des Français le pensaient entre 2017 et 2019 (le virus est passé par là!), contre 14 à 21% entre 2014 et 2016.

Pour 51% la France est en déclin, mais ce n’est pas irréversible; noter que le déclin est jugé irréversible pour 38% des ouvriers (le plus fort %).

 

♦ Pour 22% “on peut faire confiance à la plupart des gens”; là encore les cadres sont les plus en première ligne (38%), puis les professions intermédiaires (23%), les retraités (22%) et pour le moins les ouvriers (19%) et les employés (16%); les réponses sont assez proches de celles formulées entre 2013 et 2019.

Paradoxalement, 39% estiment qu’il n’y a pas assez de solidarité envers les gens qui en ont besoin, alors que 61% pensent que l’on évolue vers trop d’assistanat.

 

♦ 74% disent s’inspirer dans leur vie des valeurs du passé; de fait pour 68% “c’était mieux avant”; et pourtant paradoxe, 47% adhérent à l’item ” quand je pense à la France dans les années qui viennent, je me dis que son avenir est plein d’opportunités” (56% les moins de 35 ans vs 43-46 les autres âges).

 

♦ 85% affirment que “l’on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre “, moins les cadres (67%), plus les autres CSP (79-88%). 88% (entre 82 et 88 selon les années) s’accordent à dire que l’autorité est une valeur qui est trop critiquée.

 

♦  Pour 65% la France doit se protéger davantage du monde d’aujourd’hui  (vs 53 à 61% les années antérieures); c’est moins le fait des cadres (50%) et plus celui des employés (74%) et ouvriers (73%). Ainsi pour 60% la mondialisation est une menace, moins pour les cadres (42%) vs 68 et 69 pour les employés et les ouvriers.

⇒ Au regard plus spécifiquement des entreprises

La confiance en direction des PME reste à un niveau très élevé (81% en 2020 vs 80 à 85 entre 2013 et 2019).

La confiance envers les grandes entreprises est plus modeste (47%), mais en hausse au regard du passé (34 à 45%); est-ce l’influence du comportement positif des grandes entreprises pendant l’épidémie ?

Par contre celle en direction des syndicats est toujours à la traine (32% vs entre 28 et 36 les années passées).

 

Selon 55%, “pour relancer la croissance, il faut renforcer le rôle de l’État dans certains secteurs  de l’économie jugés porteurs ou stratégiques” (les différentes sont assez d’accord, entre 54 et 61%), alors que 44% pensent qu’il faut limiter au maximum le rôle de l’État en donnant aux entreprises le plus de liberté possible (la encore une proximité assez grande entre CSP, entre 36 et 46%).

Pour 61%, il faut plus de protectionnisme (moins les cadres 54% vs 74% les employés et 64% les ouvriers)

 

Si 48% estiment qu’il faut renforcer la protection de salariés, 44% pensent à l’inverse qu’il faut donner plus de flexibilité au marché du travail; les moins de 35 ans s’inscrivent dans ces 2 items en proximité (49 et 42% vs les 35-49 ans plus en décalage, avec 54 et 39%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2020-09/fractures_francaises_2020.pdf

 

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Le commercial et la gestion/organisation de l’entreprise sont les problèmes des jeunes entreprises artisanales.

Méthodologie : 131 entretiens réalisés en 2019 dans le cadre du suivi jeunes entreprises (moins de 3 ans d’activité) pour des entreprises artisanales ayant bénéficié de prestation des agents des Chambres de Métiers de cette région qui ont eu pour objet d’analyser la situation de l’entreprise, de prévenir les risques, de définir un plan de développement de l’activité. L’entretien portait sur la gestion administrative et financière, l’organisation commerciale/marketing, la production, la gestion des ressources humaines, et l’avenir de l’entreprise.

Noter que 64% des répondants n’ont pas de personnel.

 

Un travail rare sur les 3 premières années des TPE, mais malheureusement assez succinct.

♦ Le financement de l’entreprise

-Les éléments financiers suivis par les entreprises sont le chiffre d’affaires (88%), la trésorerie (76%), les charges (72%) et le besoin de financement (51%).

-24% déclarent avoir des problèmes de trésorerie (mais pour 12%, ceux-ci sont maitrisés); 78% n’en ont pas.

♦ L’organisation commerciale et le marketing

-29% opèrent une veille (salon, magazines…), 11% des enquêtes spécifiques, alors que 63% pensent connaitre les besoins de leurs clients de manière intuitive.

-63% se font connaitre lors d’événements ou par des outils de communication, alors que 27% prospectent et que 20% exploitent leur fichier client; noter que 47% ont recours à leur réseau professionnel.

♦ Les ressources humaines

-Rappelons que 64% n’ont pas de personnel vs 34% avec personnel ; ces derniers sont 22% à définir leurs besoins en personnel selon l’évolution prévisionnelle des commandes alors que 12% régissent sur le moment (notamment saisonnalité).

-49% s’organisent en cas d’absence alors que pour 34% les affaires attendront leur retour ; noter que 17% disent être toujours là.

-65% des artisans n’ont pas suivi de formation (dont 21% faute de temps ou de moyens et 44% faute de besoin identifié), alors que 35% ont suivi une formation (dont 31% au gré des opportunités et 4% dans le cadre d’un plan formation).

Quant à ceux qui ont du personnel, 35% n’ont suivi aucune formation, 32% en fonction des opportunités et 10% intégrés dans un plan formation.

♦ Les principaux problèmes

Ils se situent dans le volume d’affaires, le carnet de commandes (38%) et dans la gestion et organisation de l’activité (24%) ; peu la gestion des ressources humaines (5%) ou la relation avec les partenaires de l’entreprise (4%).

♦ L’avenir

-Pour 75% le carnet de commandes à 6 mois devrait être en hausse, pour 17% stable, pour 1% en baisse alors que 7% ne font pas de projection. 43% envisagent de commercialiser de nouveaux produits et 21% de se développer au-delà de leur région d’implantation.

-42% ont des projets concrets d’investissement ; pour 20% ils sont en attente soit faute de moyens financiers (9%), soit parce que le projet n’est pas encore clairement défini (11%); 38% n’ont aucun projet.

36% envisagent d’augmenter leur capacité de production via des équipements, une organisation interne revue et 12% investir dans des locaux.

-34% envisagent d’embaucher (dont 16% un ou des apprentis)

 – Pour s’informer sur l’évolution de leur activité, 73% ont recours à leurs fournisseurs, 38% à internet et à des revues professionnelles, 21% à des salons et 31% à leurs organisations professionnelles.

 

Pour progresser ou être plus à l’aise dans leur fonction de chef d’entreprise, 28% souhaiteraient meiux appréhender la fonction commerciale/marketing, 22% la gestion et l’informatique, 8% les questions Innovation / environnement / hygiène / sécurité et 6% les ressources humaines/la formation.

 

Pour en savoir davantage : https://veille.artisanat.fr/dossier_thematique/donnees-economiques-et-conjoncture/actualite/centre-val-de-loire-situation-des-jeunes-entreprises-artisanales-ayant-moins-de-3-ans-dactivityn-en-2019.html

 

 

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Le télétravail courant juin.

Méthodologie : enquête en ligne du 5 au 30 juin 2020, auprès de 1 016 répondants dont  244 décideurs de l’industrie. Mais on ne sait rien du fichier mère duquel sont tirés les répondants. L’enquête ne précise pas ce qu’est un salarié éligible au télétravail.

 

Si ce sondage est positif pour le télétravail, il n’explique pas pourquoi celui-ci a reculé fortement en juin.

 

69% des répondants ont plus de 41 ans. 48% travaillent dans des PME, 27% dans des ETI et 25% dans de grandes entreprises.

69% des répondants de l’industrie ont une fonction d’encadrement.

 

Si dans 67% des entreprises, un salarié sur 2 avait la possibilité de travailler en télétravail, 51% des répondants n’avaient pas eu recours à cette forme de travail, en raison d’un manque de confiance dans son efficacité. Depuis la crise, 68% font davantage confiance et 75% pensent que cette formule va se développer. De plus, 83% des managers des managers ont été satisfaits du télétravail pendant le confinement.

 

La mise en place : s’est faite rapidement pour 88%, alors que 11% ont nécessité un vrai temps d’adaptation; pour 35% des entreprises, le télétravail concernait 75 à 100% des salariés éligibles au télétravail, pour 17% des entreprises, 50 à 74% des salariés éligibles, pour 18% des entreprises 25 à 49% des salariés éligibles et pour 26% des entreprises, 10% au plus des salariés éligibles.

 

Les outils utilisés ont été pour 47% des outils de communication (visioconférence, dropbox…), pour 36% des tableaux de bord des équipes pour répartir le travail, pour 24% des outils pour suivre l’avancée du travail et sa charge, pour 18% un outil plus strict de suivi du temps de travail, pour 16% un outil de statistiques du temps de connexion et pour 24% aucun outil, la confiance suffisant.

 

Les bénéfices ont été nombreux : pour 77% un gain de temps pour les collaborateurs, pour 61% une meilleure flexibilité, pour 46% une meilleure efficacité, pour 44% une économie financière pour l’entreprise, pour 32% un argument pour recruter, pour 27% une réduction de l’absentéisme, pour 26% un meilleur engagement des collaborateurs, et pour 6% une meilleure cohésion entre les collaborateurs.

 

Mais des risques ont existé : pour 79% un risque d’isolement des collaborateurs, pour 45% la complexification du travail en équipe, pour 37% la difficulté à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle, pour 35% la difficulté du suivi des collaborateurs, pour 34% des contraintes complémentaires d’organisation, pour 18% une risque d’attaque informatique, pour 9% l’inadaptation à l’activité de l’entreprise, pour 8% un moindre engagement des collaborateurs et pour 7% un coût supplémentaire en matériel et logiciels.

 

Les problèmes principaux rencontrés : le management à distance (42%),  le suivi des temps et charges de travail des salariés (38%), la mise en place d’équipes informatiques (21%), l’adaptation aux outils informatiques (11%), l’implication des salariés (8%); 26% n’ont signalé aucune difficulté spécifique.

 

Quelques compléments issus de l’article d’Usine Digitale :

” S’ouvrir au télétravail oblige les entreprises à réinventer leur management…Avant le confinement, 7% seulement des salariés français le pratiquaient au moins un jour par semaine. Pendant le confinement, 25% y ont eu recours. 72 % des décideurs déclarent faire plus confiance au potentiel du télétravail depuis la crise du Covid-19 et 78% estiment qu’il sera davantage proposé par leur entreprise.”

 

Travailler sur site permet de construire une culture d’entreprise, mais un expert RH déconseille le télétravail pour les jeunes recrues, dans la mesure où ils ne connaissent pas les règles de vie de l’entreprise; et puis, les nouvelles générations ne sont pas les plus demandeuses de télétravail, d’autant que beaucoup n’apprécient pas d’avoir été coupés de la vie sociale de l’entreprise.

Enfin , le “coup de fouet” du travail à distance accélère la transition numérique.

 

Pourtant le télétravail semble avoir fortement chuté en France depuis la sortie du confinement

Une enquête de You Gov pour la société Cardiosens, début août auprès de 4 000 personnes en France et au Royaume-Uni, citée par les Échos du 26 août, révèle que les Français au télétravail sont passés de 27% pendant le confinement à 15%, 3 mois plus tard contre pour les Anglais 35 à 29%. A Paris, ils sont passés de 45% à 22, en Ile-de-France de 39% à 14.

 

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  • Le télétravail courant juin.
    Source : "Travail à distance, l'avenement de la confiance", Usine Nouvelle, Bodet Software, par Digital Etudes, publiée le 27/08/2020,

Les titres professionnels, une modalité de formation propre au milieu professionnel.

Méthodologie : les titres professionnels sont marqués sont élaborés dans le cadre de commissions professionnelles consultatives (CPC), et enregistrés de droit au Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP); les titres sont définis par des référentiels d’emploi et de compétences.

Les formateurs sont recrutés sur la base d’une expérience professionnelle reconnue, et les jurys pour l’obtention du titre sont également des professionnels, souvent responsables ou anciens responsables de stage.

Les candidats quant à eux sont plutôt jeunes (près de 50% ont moins de 30 ans) et près de 60% sont en recherche d’emploi.

Réalisée entre 2015 et 2017, l’enquête a porté sur les sessions d’évaluation de 5 titres professionnels des spécialités de la maintenance industrielle et de l’électricité, de vendeur conseil en magasin, classés aux niveaux V et IV.  Le travail d’observation effectué a concerné 17 sessions d’évaluation et a conduit à plus d’une trentaine de journées d’observations.

 

Les professionnels membre de jury pour délivrer des titres professionnels (notamment du ministère du travail) fonctionnent avec certaines particularités différentes de la délivrance d’autres formes de diplôme.

 

On pourrait s’attendre à ce que, au sein de ces jurys, les professionnels jugent les candidats en référence à des situations de travail concrètes, ou qu’ils soient particulièrement attentifs aux résultats ou encore à l’efficacité du travail réalisé. Or, la réalité est plus nuancée :

 

♦ ils tiennent largement compte de la singularité de la situation d’épreuve, laquelle n’est pas, pour eux, assimilable à la situation de travail; Il s’agit en effet pour le concepteur de l’évaluation de reconstituer une situation professionnelle typique à laquelle soumettre le candidat. Les situations auxquelles sont confrontés les candidats sont  stylisées, dans le sens où elles n’intègrent qu’une partie des ingrédients de la situation de travail.

Les professionnels introduisent également souvent certains éléments du travail absents de la situation d’épreuve, par le biais de jeux de rôle, d’alertes ou de conseils.

 

♦ Les professionnels considèrent qu’ils évaluent des candidats en fin d’apprentissage; ils ne peuvent donc exiger d’eux une professionnalité qu’ils acquerront par la suite. L’évaluation est à rapporter à une conception de l’activité professionnelle comme combinaison de « théorie » et de « pratique », sans que l’une ait vraiment la primauté sur l’autre.

 

♦ Par théorie, les professionnels désignent un ensemble de savoirs utiles à l’exercice du métier. Ils s’accordent pour reconnaître la théorie comme nécessaire à l’exercice de l’activité et la formation comme un lieu propice pour l’acquérir. La théorie est envisagée comme une « base » sur laquelle pourra se développer ultérieurement une pratique professionnelle. Ainsi elle est privilégiée dans l’interrogation des candidats ou lors de mises en situation.

 

♦ Ils s’attachent à ce que les candidats ont acquis en formation et accordent de l’importance aux raisonnements et aux savoirs sur lesquels ces derniers s’étayent. En contexte de travail, il y a une exigence de résultat ; elle est fortement relativisée dans la situation d’évaluation. Ils s’assurent que les candidats comprennent ce qu’ils font et sont capables de l’expliquer; la verbalisation permet d’accéder aux raisonnements et aux savoirs mobilisés par les candidats.

 

♦ Alors que pour les concepteurs des référentiels, évaluer c’est vérifier que les performances des candidats sont conformes à celles attendues, pour les professionnels la performance n’est pas forcément signe de compétence et les outils d’évaluation proposés leur sont de peu d’utilité. 

 

♦ Pour eux, l’acquisition des bases du métier (savoirs, normes et valeurs) prime sur la référence à un niveau de formation.

Les professionnels emploient très rarement le terme de compétent ou de compétence quand ils jugent les candidats, évoquant plutôt celui de professionnel ou d’homme de métier, manifestant les bonnes manières de faire en situation de travail.
Le  métier fait référence à une communauté d’activités caractérisée par ses savoirs, ses règles de conduite et ses valeurs. Entrer dans le métier c’est pouvoir expliquer ce qu’on a réalisé et l’exprimer avec le vocabulaire technique adéquat dont la maîtrise constitue un signe d’appartenance. Ainsi la prépondérance accordée au métier se fait au détriment du niveau de formation.

 

Pour en savoir davantage : https://www.cereq.fr/que-nous-apprennent-les-pratiques-devaluation-des-professionnels-dentreprise

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Une typologie de la France en 7 groupes de zones d’emploi.

Source : le recensement de la population et le dispositif Connaissance de l’appareil productif (Clap), mobilisant les zones d’emploi 2020. Afin de dégager la principale orientation économique des territoires, une typologie des zones d’emploi a été réalisée.

Dans cette étude, les secteurs de l’agriculture (AZ) et de l’administration, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale sont exclus.

Définition : les 306 zones d’emploi nouvellement définies par la Dares et l’Insee comprennent :

La sphère présentielle recouvre les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, résidents ou touristes.
La sphère productive recouvre les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.

 

Sur les 306 zones d’emploi, le grandes villes regroupent 69 zones, les zones plus spécialisées en industrie, tourisme ou agriculture concernent 120 zones, les zones à l’économie diversifiée 68 zones et celles à dominante présentielle 49 zones.

 

Une constante : le rétrécissement de la sphère industrielle est en partie compensé par des activités de services aux entreprises, avec l’externalisation de fonctions assurées précédemment au sein des entreprises industrielles (comme le transport, la recherche et le développement, la restauration des salariés, le nettoyage…) et le recours au travail intérimaire. Cette forte recomposition des emplois s’observe dans toutes les zones d’emploi.

 

7 types de zones :

♦ 17 grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines (fonctions de conception et de recherche, de commerce inter-entreprises, de gestion, de culture-loisirs et de prestations intellectuelles) qui concernent 18% des emplois totaux (4 à 8% pour les autres profils de zones d’emploi); c’est aussi une des 2 zones où l’économie productive est la plus importante. Les établissements de moins de 10 salariés y sont proportionnellement les moins nombreux. Ces zones concentrent 33% des emplois et 30% de la population,  Elles concentrent davantage d’emplois que d’actifs en emploi et attirent donc des actifs des zones d’emploi environnantes.

 

♦ 52 zones regroupent d’autres grandes agglomérations françaises comme Dijon, Amiens, Nice, Angers, Roubaix-Tourcoing, Elles possèdent des caractéristiques similaires aux grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines, mais de manière moins accentuée. Elles concernent 26% des emplois et de la population. Ces zones se caractérisent par une présence importante d’établissements de plus de 250 employés privés ou publics (collectivités locales et hôpitaux). Dans l’est de la France, ces zones sont plus industrielles.

 

49 zones d’emploi résidentielles présentent une faible quantité d’emplois : on y retrouve plus d’actifs occupés que d’emplois disponibles sur le territoire (0,8 emploi par actif occupé). 57% des actifs qui résident dans ces zones y travaillent, soit le taux le plus faible des 7 types de zones d’emploi.

Ces zones se situent se situent autour de Paris (Melun, Creil…) et Lyon (Villefranche-sur-Saône, Bourgoin-Jallieu…), mais également sur les territoires frontaliers où beaucoup de résidents travaillent à l’étranger (Sarreguemines ou le Genevois Français). Noter toutefois une part non négligeable de l’industrie.

 

♦ 68 zones d’emploi à économie diversifiée, mais une activité productive inférieure à la moyenne : une part importante de ces zones est située dans les espaces ruraux de faible densité, formant une diagonale allant du sud-ouest au nord-est, avec un  emploi agricole plus présent, dont la part baisse depuis plusieurs années;

 

♦ 37 zones d’emploi spécialisées dans l’industrie avec un taux d’emploi de 26%, 2 fois
plus que dans les zones d’emploi à économie diversifiée. Le présentiel et l’administration y sont plus modestes que dans les autres zones.

La plupart de ces zones se trouvent en Bretagne, spécialisée principalement dans l’agro-alimentaire (Vitré, Lamballe-Armor), dans les Pays de la Loire (les Herbiers-Montaigu, la Ferté-Bernard) et sur Oyonnax.

 

♦ 38 zones d’emploi spécialisées dans l’agriculture : 12% des actifs occupés travaillent
dans ce secteur. Ces zones sont moins denses (en moyenne 38 habitants par km², contre 117 pour l’ensemble de la France), mais l’importance des établissements de 10 salariés y est marquante.

La plupart se concentrent dans un quart sud-ouest, avec par exemple Cognac et Libourne, et également à l’ouest avec Vire Normandie ou Carhaix-Plouguer et 2 zones d’emplois dans le nord-est (Provins et Épernay).

 

♦ 45 zones à forte orientation touristique et une forte économie présentielle. Ces zones d’emploi ont des capacités d’accueil de visiteurs nettement supérieures aux autres (7,2 emplacements de campings et 2,2 chambres d’hôtel pour 100 habitants vs 1,3 emplacement et 1 chambre en France). Les résidences secondaires sont également plus fréquentes (22% des logements contre 5% au niveau national). L’importance des établissements de moins de 10 salariés y est forte.

Ces zones sont souvent localisées sur le littoral français, en montagne.Une dizaine sont presque exclusivement tournées vers le tourisme (Porto-Vecchio, Sainte-Maxime, Royan, ou Agde-Pézenas) alors que les autres sont plus diversifiées (Berck, Challans ou même Dinan), où le taux d’emploi industriel est plus important. 

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4653582

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En 2018, l’Insee recense 9,327 millions de personnes pauvres, soit 14,8% de la population.

Source :  enquête Revenus fiscaux et sociaux (2018), interrogeant un échantillon de 50 300 ménages de France métropolitaine, issu de l’enquête Emploi de l’Insee, sur leurs déclarations fiscales, ainsi que sur les prestations sociales qu’ils ont perçues.

Définition : le revenu disponible comprend les revenus d’activité, les indemnités de chômage, retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues. Tous ces revenus sont nets des impôts directs : impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée (CSG), contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS) et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Le revenu disponible correspond ainsi à l’ensemble des revenus à la disposition du ménage pour consommer et épargner. 

 

Si les personnes pauvres sont plutôt localisées chez les chômeurs et les inactifs de plus 18 ans, ils le sont aussi chez les indépendants et chez les moins de 18 ans; toutefois leur nombre davantage progressé chez les retraités.

⇒ Une approche globale

Le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 21 250€, soit 1 771€ disponibles par mois pour une personne seule et de 3 719 euros par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

Il augmente de 0,3% en euros constants, et poursuit sa lente progression depuis cinq ans (+ 0,4% par an en moyenne depuis 2013); avant 2008, il augmentait à un rythme bien plus soutenu (+ 1,4% par an en moyenne entre 1996 et 2008).

Noter que le niveau de vie médian des personnes en emploi progresse de 1,3%.

 

Le niveau de vie des plus aisés augmente du fait de la progression des revenus du patrimoine :

Le niveau de vie des 10% les plus aisés augmente de 0,6%, à 39 130€, dépassant légèrement son niveau d’avant la crise économique de 2008. Les ménages les plus aisés ont davantage bénéficié de l’augmentation des revenus du patrimoine, portée par une forte hausse des dividendes reçus, dans un contexte de fiscalité plus incitative avec la mise en place du prélèvement forfaitaire unique.

Mais 10% des personnes ont un niveau de vie inférieur à 11 210€ annuels, diminuant de 2,9% en 10 ans.

 

Les inégalités de niveau de vie s’accroissent nettement en 2018 ; les 20% de personnes les plus aisées perçoivent 39% de la masse totale des niveaux de vie et les 20% les plus modestes. Ainsi, les premiers perçoivent une part des niveaux de vie 4,4 fois plus importante que les seconds.

⇒ Les taux de pauvreté

Les transferts socio-fiscaux réduisent les inégalités; mais le taux de pauvreté augmente de
0,7 point en 2018, à 14,8%; il était de 14% en 2014.

Le seuil de pauvreté monétaire, fixé par convention à 60% du niveau de vie médian concerne 9,3 millions de personnes, soit 400 000 personnes de plus qu’en 2017; il est de 1 063€ par mois contre 1 060€ en 2017 et 1 042 en 2014. Le revenu médian de ces personnes est de 855€ vs 852€ en 2017 et 832€ en 2014.

⇒ Les taux de pauvreté selon les populations (14,8% en moyenne vs 14,1% en 2017) et le nombre de pauvres progresse de 4,9%.

Le flux des personnes pauvres a le plus progressé chez  les retraités : les retraités sont sous-représentés parmi les premiers déciles de niveau de vie; leur taux de pauvreté reste très inférieur à celui de l’ensemble de la population en 2018 (8,7% contre 14,8%) ; toutefois, le nombre de retraités pauvres progresse de 14,9% entre 2017 et 2018, alors qu’il était relativement stable depuis 2014, ceci du fait de la non-revalorisation des pensions servies par le régime général et de la hausse du taux de CSG prélevé.

 

Il a connu une progression proche de la moyenne  au sein des moins de 18 ans et des inactifs de plus de 18 ans :

Celui des inactifs de plus de 18 ans (notamment les étudiants et les familles monoparentales) avec un des taux les plus élevés (32,7%); leur nombre progresse de 5,8% et une hausse du taux de pauvreté de 0,9 point; s’ils sont 10% de la population, ils sont 21,5% de la population pauvre.

Le flux des enfants pauvres de moins de 18 ans augmente de 4,6% (et de 0,9 point en taux) pour atteindre 21% en 2018, avec une forte présence des familles monoparentales, davantage pénalisé par la réforme des aides au logement (la moitié des familles monoparentale bénéficie d’une allocation logement, contre 22% de l’ensemble des ménages). Ils sont 31,5% de la population pauvre. 

Pour les membres d’une famille monoparentale, le taux de pauvreté augmente en 2018 (35,3% après 33,6% en 2017), alors que celui des personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants s’accroît bien faiblement (9,3% après 8,9% en 2017).

 

Viennent ensuite 3 populations avec des évolutions de flux, plus faibles que la moyenne :

Les indépendants avec une progression du flux de 3,3% et une hausse du taux de pauvreté de 0,5 point; ils sont 6% de la population pauvre.

Les salariés pauvres ont progressé en flux de 1,8% et en taux de pauvreté de 0,1 point. Ils sont 36% de la population et 18% des personnes pauvres.

Les chômeurs pauvres ont régressé en flux de 0,1% mais progressé en taux de 0,2 point (?). Le taux de pauvreté est le plus élevé avec 37,8% et un montant médian de 14 790€ annuels. Ils sont 4% de la population et 10% des personnes pauvres.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4659174

 

 

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Les cadres : quel profil, quelles conditions de travail, quelles évolutions ?

Source : l’enquête Emploi en continu de l’Insee sur la période 2003-2016 pour analyser l’évolution des caractéristiques socioéconomiques (sexe, âge, diplôme, temps de travail et salaires) et les enquêtes Insee-Dares sur les conditions de travail (et les risques psychosociaux) de 1998 à 2016 permettent d’analyser « ce que font les cadres », notamment de voir si l’encadrement, l’autonomie, la responsabilité sont encore des facteurs distinctifs des cadres dans les entreprises. 

 

L’approche par les PCS est à distinguer d’autres critères possibles d’identification d’une population de cadres : rattachement à une convention collective « cadre », affiliation au régime de retraite complémentaire des cadres (AGIRC, etc.), adhésion à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) ou encore perception subjective des individus comme cadres.
L’approche statistique de la PCS a l’avantage d’être construite à partir de caractéristiques tangibles et multidimensionnelles, et d’offrir un cadre propice à des comparaisons dans le temps. La limite est qu’elle oblige à appréhender de façon très large la notion de cadre, en mêlant parfois des professions et des statuts qui relèvent, notamment d’un point de vue conventionnel ou légal, de réalités assez distinctes (professions libérales, salariés du privé et du public, indépendants des métiers de l’information, enseignants, etc.).

 

Le groupe des cadres et professions intellectuelles supérieures peut être subdivisé en plusieurs sous-catégories : les professions libérales et assimilés (code 31), les cadres de la fonction publique (33), les professeurs et professions scientifiques (34), les professions de l’information, des arts et des spectacles (35), les cadres administratifs et commerciaux d’entreprises (37) et les ingénieurs et cadres techniques d’entreprises (38). Noter que les professions libérales sont pour la plupart indépendantes (mais du point de vue socioprofessionnel proches des cadres salariés).

 

Le statut des cadres perd en capacité d’initiative et en primat pour l’encadrement entre 1998 et 2016; l’intrusion de la vie professionnelle sur la vie privée s’est nettement développée.

⇒ Un chiffrement comparé aux autres CSP

Entre 2003 et 2016, le nombre de cadres a nettement augmenté (de 3,623 millions à 4,663 millions, +28,7%), représentant 20% des personnes en emploi de 15 ans et plus. Sur la même période, les professions intermédiaires (28% des emplois) ont connu une augmentation importante (de 5,756 millions à 6,711, +16,6%), alors que le nombre d’employés (30% des emplois) était stable (de 7,116 millions à 7, 079, -0,5%) et celui des ouvriers (22% des emplois) baissait (de 5,895 millions à 5,283, -10,4%).

 

Les cadres d’entreprise (58% des cadres) sont passés de 1,932 million à 2,692 soit +39%, alors que les libéraux (10% des cadres) sont passés de 366 000 à 456 000 (+25%) et les autres cadres (fonction publique et professions intellectuelles et artistiques, (32% des cadres), ont progressé de 14% (de 1,932 million à 2,692).

 

Les cadres salariés se répartissent entre cadres commerciaux (22%), cadres administratifs (19%), cadres de production (18%), cadres d’études non technique (17%), ingénieurs informatique (14,5%), ingénieurs d’étude (10%).

⇒ Profil des cadres

♦ Ce sont majoritairement des hommes (59,5%), moins que chez les ouvriers (80%), mais beaucoup plus que chez les employés (24%) et plus proches de professions intermédiaires (47%).

 

♦ Leur moyenne d’âge est de 43,7 ans (vs 41,8 pour l’ensemble des emploi) et de 44,6 pour les cadres de la fonction publique et professions intellectuelles et artistiques; les ingénieurs d’étude et les ingénieurs informatique sont les plus jeunes (39,7 ans).

 

♦ 69% ont un niveau supérieur à bac+2, (50% de niveau bac+5) contre 13% pour les non-cadres; les professions intermédiaires sont 28% à posséder un diplôme supérieur à bac+2 (et 9% de niveau bac+5), loin devant les ouvriers et employés (moins de 5% de diplômés supérieurs à bac+2).

 

♦ Ils ont une ancienneté moyenne dans leur emploi plus élevée que les non-cadres (13,25 ans vs 12,41 pour les professions intermédiaires,  10,91 pour les employés et 10,41 pour les ouvriers). 

 

♦ La durée effective annuelle du temps de travail, pour les personnes en emploi à temps complet, est de 1 887 heures pour les cadres (1 934 pour les cadres en entreprise), contre respectivement 1 664 pour les ouvriers, 1 659 pour les professions intermédiaires et 1 643 heures pour les employés.

62% déclarent travailler 40 heures ou plus par semaine, vs 27 pour  les professions intermédiaires, 19% pour les ouvriers et 14% pour les employés.

La pratique du temps partiel est moins répandue chez les cadres (11% vs 12 pour les ouvriers, 16 pour les professions intermédiaires et 33% pour les employés).

 

♦ Les cadres (salariés) se distinguent par un nombre de jours de congés pris sur l’année (y compris RTT) supérieur aux autres CSP, que ce soit dans le privé ou dans le public; les salariés de la fonction publique disposent en moyenne d’un nombre de jours de congés ou RTT plus élevé que dans le privé, ce qui vaut pour les cadres comme pour les autres CSP.

 

♦ Les cadres salariés bénéficient en 2016 d’une rémunération qui est le double de celle des non-cadres, les cadres d’entreprise percevant une rémunération nette supérieure de 20% à celle des cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques. Les femmes cadres sont moins bien rémunérées que leurs homologues masculins (de l’ordre 18% en moins dans les entreprises).

⇒ 13 ans d’évolution des cadres : quelles tendances ?

Depuis 2003, un moindre vieillissement et une féminisation des cadres salariés du privé :

 

♦ Les cadres ont connu un vieillissement de leurs effectifs de l’ordre de 1,8 an, soit un peu moins vite que les ouvriers et employés et autant que les professions intermédiaires. Dans la fonction publique, l’âge moyen des cadres passe, en quinze ans, de 42,2 ans à 44,6 ans (+2,4), alors qu’il n’évolue que de 41 à 42,4 ans (+1,4) pour les cadres d’entreprise.

 

♦ Si les cadres sont toujours majoritairement composés d‘hommes, la part des femmes a progressé de 5 points pour atteindre 40,5%; la part des hommes parmi les cadres d’entreprise est notamment passée de 74% en 2003 à 67% en 2016.

Depuis 2003, on note une forte progression du nombre de couples dans lesquels les deux conjoints sont cadres. Parmi les cadres, 57 % ont un conjoint cadre contre 47 % en 2003. Cette tendance est encore plus marquée chez les employés et professions intermédiaires.

 

♦ En 2003, le pourcentage de cadres diplômés d’une formation égale ou supérieure à bac+5 était de 36%, contre 50% en 2016; la part de cadres diplômés de bac+3 ou plus est passée de 60 à 69% en 2016 ; on dénombre un peu plus d’un million de cadres supplémentaires en possession d’un master ou plus.

 

♦ Si le temps de travail demeure un marqueur pertinent des cadres, il est difficile d’établir si ce marqueur s’est renforcé ou affaibli au cours du temps. 

 

♦ 97% déclaraient être en CDI en 2003, un même chiffre en 2016; par contre, les cadres de la fonction publique et professions intellectuelles et artistiques ont vu leur proportion d’actifs en CDI diminuer de 5 points ( de 85% en 2003, à 80 en 2016). Les non-cadres ne sont que 74% en CDI (en baisse de près de 3 points par rapport à 2003).

 

♦ L’ancienneté en emploi a très légèrement augmenté depuis 2003 pour les cadres (+ 2 mois) et plus nettement pour les employés (+ 9 mois) ; elle est globalement stable en revanche pour les ouvriers et professions intermédiaires.

 

♦ Les salaires moyens mensuels des cadres salariés à temps complet restant environ le double de celui des non-cadres; on note cependant une diminution de l’écart de rémunération entre les cadres et les non-cadres (de 2 à 1,8).

⇒ Analyse de l’évolution de la nature du travail des cadres 

♦ L’encadrement

Il s’agit de coordonner l’activité d’autres salariés, être responsable de leur activité, organiser leur programme de travail, être chargé de leur montrer comment le travail doit être fait ou encore surveiller la qualité de leur travail et/ou les délais.

 

68% des cadres supervisent le travail d’autres salariés, contre 34% pour les non-cadres (les professions intermédiaires 52%, les ouvriers 26,5%, les employés 24%).

34% des cadres répondent que l’encadrement d’autres salariés fait partie de leurs tâches principales, contre 10,5% des non-cadres (22% pour les professions intermédiaires).

Ce sont les cadres administratifs (79,5%) les ingénieurs de production (79%), les ingénieurs d’études (75%), et les cadres commerciaux (69%) qui encadrent le plus vs les ingénieurs informatique (54%) et les cadres d’études non technique (51%).

 

L’encadrement : un facteur de moins en moins distinctif ? En 1998, 64% des cadres déclaraient avoir une charge d’encadrement, vs 68% en 2016; alors que pour les non-cadres on passe de 20 à 34%.

 

♦ Des marges d’autonomie et d’initiative

65% des cadres  (68% des hommes et 60% des femmes) déclarent « régler personnellement les incidents la plupart du temps » contre 54% des professions intermédiaires, 39% des employés et 36% des ouvriers.

 

L’autonomie dans l’organisation du travail des salariés sous leur responsabilité est manifeste : 63% déclarent avoir la possibilité de faire varier leurs délais; en majorité, ils sont assez libres de fixer les moyens qu’ils emploient pour mener à bien leurs missions.

Seul 9% soutiennent que leurs supérieurs leur disent comment faire pour atteindre leurs objectifs (25% les non-cadres).

Toutefois, les cadres sont 17% (38% pour les non-cadres) à déclarer « strictement appliquer les consignes données par leur supérieur ». 8% supervisant le travail d’autres salariés se voient dicter comment faire pour atteindre leurs objectifs.

 

62% ont le sentiment d’avoir de l’influence sur la mise en œuvre de changements dans leur entreprise vs 43% pour les non-cadres.

 

La dimension d’autonomie et d’initiative semble de moins en moins spécifique aux cadres :

Pour régler seuls les incidents, on passe de 81% pour les cadres en 1998 à 65% en 2016 (-16 points vs -9 points pour les autres). Noter que les cadres encadrants ont plus de marge que pour les cadres non encadrants, mais elle aussi est en baisse (85% vs 74 en 1998, passant à 69 et 56%).

Par contre, il y a peu de décalage dans le pouvoir de faire varier les délais de “production” (60-61 à 63% que l’on soit cadre encadrant ou non), tout comme pour les non-cadres (38 à 39%).

 

Plus de responsabilité financière

En 2013, 77% déclarent « qu’une erreur dans leur travail pourrait entraîner des coûts financiers importants pour l’entreprise » (10% de moins pour les femmes), vs 70% les professions intermédiaires, 69% les ouvriers et 53% les employés. 82% déclarent avoir une responsabilité financiére vs 66% pour les  cadres non encadrants.

Les ingénieurs de production semblent être les plus concernés par cette responsabilité : 88% d’entre eux ont une responsabilité financière, suivis par les cadres commerciaux et les ingénieurs d’étude.

 

On constate pour ces items un  rapprochement entre CSP, avec toutefois un écart de près de 10 points entre cadres et non-cadres.

 

Par contre, d’autres situations sont devenues plus fréquentes pour les cadres

 

♦ Plus de pression

Cette pression n’est pas directement hiérarchique par un contrôle direct de l’organisation du travail : 81% déclarent que leur rythme de travail n’est pas imposé par les surveillances ou contrôles permanents exercés par la hiérarchie, loin devant les professions intermédiaires (67%), les employés (65%) ,les ouvriers (57%)

La pression s’exprime par contre au niveau de l’intensité du travail : 13% déclarent être constamment soumis à une pression dans leur exercice professionnel (18% pour les cadres encadrants vs 9 pour les cadres non encadrants mais 16% pour les non cadres). 31% déclarent ne pas avoir assez de temps pour mener à bien leur mission, nettement plus que les autres (entre 18 et 26%).

 

♦ Mais il sont les plus à même de déterminer leurs horaires de travail : 42% des cadres (47% les hommes et 34% les femmes) déclarent déterminer eux-mêmes leurs horaires vs les autres CSP (8%). Noter qu’une grande majorité a le pouvoir de modifier leur horaire en cas d’imprévu (85% les cadres et 71 les non-cadres) et peuvent s’absenter en cas d’urgence personnelle (83% les cadres vs 63 les non-cadres).

 

La proportion déclarant déterminer seuls leurs horaires a reculé de 10 points depuis 1998 (42 vs 52% vs 8 et 11 pour les non-cadres). La part de salariés du privé dont le rythme de travail est imposé par les contrôles ou surveillances permanents (ou au moins quotidiens) exercés par la hiérarchie a progressé passant de 24% en 1991 à 31% en 1998 et 33% en 2016; toutes les CSP ont vu ce contrôle se renforcer, y compris les cadres.

 

♦ Mais une plus grande perméabilité entre les sphères professionnelle et domestique : 59% prétendent régulièrement (« toujours/souvent/parfois ») emporter du travail à la maison (66% utilisant leur ordinateurs portable à la maison), vs 2 fois moins pour les professions intermédiaires, et très peu pour les employés et les ouvriers (11 et 3 %); en moyenne, ils déclarent y consacrer 4,2 heures par semaine. 

 

Et la possibilité d’être contacté en dehors du travail, par les supérieurs ou les collègues pour 63% pour les cadres encadrants et 52 pour les cadres non encadrants (ont été été contactés au moins une fois en dehors de leur travail durant les 12 derniers mois dont 18% plus d’une fois par semaine), contre 41% pour les non-cadres. Les cadres commerciaux sont particulièrement concernés.

 

La perméabilité entre sphère professionnelle et sphère privée a progressé, affectant plus fortement les cadres : (de 24% en 1998, elle passe à 59%), alors que les non-cadres n’ont progressé que de 4 à 13%. Cette perméabilité connait une hausse plus forte pour les cadres encadrants (de 24 à 63%) que pour les cadres non-encadrants (22 à 52%).

Quels enseignements tirer ?

On constate un effacement de la frontière entre cadres et non-cadres, sur longue période (et notamment par rapport à 1998) en ce qui concerne les variables d’encadrement, de règlement des incidents et de responsabilité financière. Si, en 1991, un cadre avait beaucoup plus de chance qu’un employé ou un ouvrier d’avoir une charge d’encadrement, cette affirmation est de moins en moins vraie.

Par contre les écarts se creusent pour les variables concernant le travail à domicile, l’usage de l’informatique, voire la détermination des horaires.

 

Pour en savoir davantage : https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2020-dt-evolution-cadres-02-juillet.pdf

 

 

 

SOMMAIRE

Le nombre d’intérimaires augmente de 23% au 2éme trimestre 2020.

Source : depuis juillet 2018, la Déclaration sociale nominative (DSN) est l’unique source des statistiques d’intérim. Ces statistiques intègrent les contrats à durée indéterminée intérimaires (CDII). 

 

Le redressement partiel de l’intérim au 2éme trimestre 2020 atténue la baisse de l’emploi salarié.

 

Fin juin 2020, on dénombre 577 800 intérimaires en France (2,3% de l’ensemble des salariés).

 

Après un recul historique en début d’année, l’emploi intérimaire se redresse en lien avec la reprise de l’activité après la période de confinement : +23%, (+108 100 intérimaires), après -40,4% (-318 600 intérimaires) au trimestre précédent.

 

Les contrats à durée indéterminée (CDI) intérimaires sont 48 450 fin juin (8,4% des intérimaires); ils diminuent légèrement au 2e trimestre 2020 (-2,4%, contre +3,6% au 1er trimestre 2020), mais conservent une tendance à la hausse sur un an (+16,2%).

 

La reprise concerne tous les secteurs, avec une ampleur d’autant plus forte que la baisse avait été prononcée au premier trimestre ; elle est importante :

 

*le tertiaire (+12,7 %, +30 200 intérimaires, après -31,2 %, -107 900 au 1er trimestre 2020), soit fin juin 267 900 intérimaires (1,4% de l’ensemble des salariés du secteur), en baisse de 20% sur un an. 

 

*dans la construction (+85,2%,  +53 700 intérimaires, après -60%, – 94 500 intérimaires au trimestre précédent), soit fin juin 116 700 (7,6% de l’ensemble des salariés du secteur), en baisse de 28% sur un an.

 

*dans l’industrie (+14% soit +23 400 intérimaires, après -40,9%, -115 000 intérimaires au trimestre précédent), soit fin juin 189 900 (5,7% de l’ensemble des salariés du secteur), en baisse de 35,2% sur un an. 

 

 

Le redressement partiel de l’intérim atténue la baisse de l’emploi salarié : Au 2e trimestre 2020, l’emploi salarié recule de 0,9% (soit -215 200 emplois) et de 1,3 % hors intérim (soit -323 300 emplois). Sur un an, l’emploi hors intérim diminue de 1,5% (-357 600 emplois) et l’ensemble de l’emploi salarié, intérim compris, de 2,3% (soit 572 900 emplois).

 

La situation plus fine par secteurs d’activité est la suivante : la perte en emplois est surtout marquante dans les HCR, les services aux ménages (dont les activités artistiques) et l’industrie (notamment la fabrication de matériel de transport).

Pour en savoir davantage : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_indicateurs-interim_t2-2020.pdf

SOMMAIRE

Fin 2018, on dénombre 1,9 millions de salariés dans la fonction publique territoriale.

Source : Les salaires et les effectifs de la fonction publique territoriale (FPT) sont obtenus à partir du système d’information des agents des services publics (Siasp), produit par l’Insee depuis 2009.

 

80% sont fonctionnaires; leur salaire net moyen baisse de 1,1% en euros constants au regard de 2017, alors que salaire brut croît de 0,2% en euros constants, 

⇒ Qui compose la fonction publique territoriale ?

♦ Fin 2018, 1,9 million de salariés civils (1,7 millions et EQTP), y compris les bénéficiaires de contrats aidés, mais hors assistants maternels et apprentis, travaillent en France dans les collectivités territoriales et les établissements publics locaux (FTP). 

 

♦ 80% sont fonctionnaires, 18% non fonctionnaires (contractuels, collaborateurs de cabinet…) et 2% en contrat aidés; mais 10% seulement des non fonctionnaires étaient présents à la fois en 2017 et 2018. Noter que le nombre de contrats aidés chute fortement en 2018 (-48% après -11% en 2017).

 

♦ Les  filières y sont variés : 46% des salariés travaillent dans la filière technique, 23% dans la filière administrative, 11% dans l’ensemble des filières de la culture, de l’animation et du sport, 9% dans la filière sociale, et 9% dans l’ensemble des filières médico-sociale, médico-technique, police municipale, incendie et secours.

 

♦ 60% sont salariés de communes, 17,5% d’intercommunalités, 16,5% de départements et 5,1% de régions.

⇒ Les salaires moyens en 2018

♦ Le salaire net moyen d’un agent de la FPT en EQTP s’élève à 1 963€ mensuels (2 417€ de salaire brut), en hausse de 1% sur un an en euros courants, après une augmentation plus marquée en 2017 (+ 2,1%); ce ralentissement provient notamment de l’absence de revalorisation du point d’indice, après deux augmentations successives de 0,6%, en juillet 2016 puis en février 2017.

Le regain de l’inflation en 2018 (+ 1,8% après + 1% en 2017) entraîne une baisse de 0,9% du salaire net moyen en euros constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation). Cette baisse met un terme à quatre années consécutives de hausse, qui elles-mêmes succédaient à quatre années de repli au début de la décennie. Finalement, le salaire net moyen en 2018 est en euros constants supérieur de 0,8% à son niveau de 2010 (1 963 à comparer à 1 948€).

 

♦ Le salaire en EQTP des fonctionnaires s’élève à 2 040€ nets en moyenne (2 507€ en brut), en baisse de 1,1% en euros  constants; rappelons que le salaire brut comprend à la fois le traitement indiciaire brut (76% du salaire brut) et les primes et rémunérations annexes (24% incluant notamment les indemnités de résidence, le supplément familial de traitement, les rémunérations des heures supplémentaires, les indemnités versées au titre de la garantie individuelle de pouvoir d’achat, ou encore les montants perçus au titre du rachat de jours de congés dans le cadre du compte épargne-temps).

 

Les salaires moyens des fonctionnaires vont de 1 801€ mensuels pour les catégories C (75% des fonctionnaires de la FPT),à 2 369€ pour la catégorie B (15%) et 3 410€ pour la catégorie A (10% des fonctionnaires). Ceux des non fonctionnaires se montent à 1 660€.

 

Le traitement indiciaire brut baisse de 0,9% en euros constants, alors que les primes et rémunérations annexes augmentent de 4,1% en euros constants, principalement du fait de la création de l’indemnité visant à compenser la hausse du taux de CSG.

 

Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie A recule de 1,1% en euros constants, celui de la catégorie B baisse de 1,4%, et celui de la catégorie C de 1,2%.

 

Les non-fonctionnaires connaissent une baisse de 0,2% en euros constants.

 

♦ Le salaire net des femmes s’élève en moyenne à 1 885€, soit 9,2% de moins que celui des hommes (2 074€). L’écart est pour la catégorie A de 15%, pour la catégorie B de 7% et pour la catégorie C de 10%). Les femmes ont plus fréquemment des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales; elles occupent moins souvent les postes les plus rémunérateurs (parmi les 10% des salariés les mieux rémunérés, 48% sont des femmes alors qu’elles représentent 59 % dans l’ensemble de la FPT); elles sont 68% parmi les 40% des salariés les moins rémunérés

 

Le salaire net moyen s’élève à 1 858€ par mois dans les communes, à 2 044€ dans les EPCI, à 2 177€ dans les départements et 2 119€ dans les régions.

 

Pour en savoir plus : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4647813

⇒ Afin de comparer avec le secteur privé, les derniéres données Insee sont les suivantes :

♦ En 2017, le salaire mensuel moyen en EQTP d’une personne travaillant dans le secteur privé atteint 2 314€ nets; en euros constants, il augmente de 0,9% : cette hausse est supérieure à celle de 2016 (+ 0,5%) et à sa moyenne sur les deux décennies précédentes (+ 0,6%).

La moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 1 845€ nets;  un salarié sur dix gagne moins de 1 274€, tandis qu’un sur dix perçoit plus de 3 654€.

 

♦ Le salaire net d’un cadre est de  4 103€, celui d’une profession intermédiaire de 2 311€, celui d’un ouvrier de 1 742€ et celui d’un employé de 1 662€.

 

♦ Le salaire net en équivalent temps plein des femmes est inférieur de 16,8% en moyenne à celui des hommes. Cet écart se réduit de 0,9 point par rapport à 2016 et de 3,7 points par rapport à 2008.

 

Le salaire des personnes présentes du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017 dans le même établissement, soit un peu plus d’un salarié du privé sur deux, augmente de 3% en euros constants. Cette hausse reflète en grande partie les progressions de carrière et les gains d’ancienneté de ce groupe.

 

Pour en savoir plus : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4478921

SOMMAIRE

Une analyse des revenus et des consommations selon les revenus des ménages.

Sources : le calcul des profils de revenus s’appuie sur les seules enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (2011 à 2017), et pour les profils de consommation, sur les enquêtes Budget de famille (2011 et 2017).

Définitions :

– les dépenses pré-engagées sont réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme (notamment logement et frais associés, les services financiers et assurances);
– les dépenses peu compressibles sont des postes de consommation difficilement arbitrables à court terme parce qu’ils répondent à des besoins essentiels (dépenses alimentaires, de santé, de transports) ;
– les dépenses compressibles sont les postes les plus arbitrables et donc les plus sensibles aux évolutions de revenu.

 

Les transferts (prestations sociales notamment)  réduisent largement les inégalités, alors qu’en proportion les consommations par type de produit et de services sont assez proches.

 

⇒ Les revenus par quintile (des moins aisés aux plus aisés)

En 2017, le revenu disponible moyen annuel par unité de consommation (UC) est de 29 954€, soit environ 2 500€ par mois, une moyenne qui  cache d’importantes disparités : le revenu moyen par UC du premier quintile (les 20% les plus modestes) est de 1 100€ par mois, contre 4 700€ pour celui du dernier quintile (les 20% les plus aisés). En ne tenant compte que des revenus nets d’activité et des revenus du patrimoine, l’écart entre le premier et le dernier quintile serait de 1 à 10, mais la prise en compte des transferts nets le réduit à 4,3.

 

La structure du revenu disponible brut varie fortement entre les différents quintiles. Pour les ménages les plus aisés, les revenus d’activité indépendante et les revenus financiers pèsent beaucoup plus : respectivement 14 et 11% du revenu brut de ces ménages, contre au plus 2 et 3% pour les autres ménages. Par contre, la part des transferts est aussi bien plus faible (4 %) pour les ménages aisés que pour les autres ménages (comprise entre 16 et 57%).

 

Ce décalage est le fait des impôts directs (27% du revenu chez les ménages les plus aisés), qui contribuent pour près des deux tiers à l’impôt total. Les prestations reçues par ces ménages comptent pour 28% du revenu brut (vs 35% en moyenne). Du fait des retraites, les prestations reçues par les ménages les plus aisés sont deux fois plus élevées que celles des ménages les plus modestes. Pour les 20% les plus modestes, les transferts nets représentent plus de la moitié de leur revenu brut.

 

Entre 2011 et 2017, la baisse des revenus financiers réduit les écarts de revenu : le revenu des 20% les plus aisés baisse de 6,7% en euros constants, principalement en raison de la chute de leurs revenus financiers (– 30,6%) ; cela est non seulement dû à la crise, mais aussi au changement temporaire de fiscalité avec la fin du prélèvement libératoire pour les intérêts et les dividendes.
 

Alors que les revenus des ménages des quatre premiers déciles progressent en euros constants, la croissance du revenu des quintiles intermédiaires s’explique presque intégralement par la hausse des salaires nets.

⇒ Les écarts de revenu selon l’âge sont moins élevés qu’entre les quintiles :

les 40-49 ans, catégorie la plus aisée, perçoivent un revenu par ménage deux fois plus élevé que les moins de 30 ans, les plus modestes.

♦ Chez les ménages seniors (60 ans ou plus), les prestations (principalement les pensions de retraite) représentent près de 70% du revenu, contre 15% pour les ménages plus jeunes. Entre 2011 et 2017, les revenus des ménages les plus âgés (70 ans ou plus) s’accroissent fortement (+ 8,6% en € constants) en raison du dynamisme des prestations retraites (la part des retraités cadres ou professions intermédiaires a augmenté chez les retraités).

♦ Chez les moins de 60 ans, les revenus d’activité constituent la source essentielle de revenu (86% du revenu).

 

La variation avec l’âge des revenus du patrimoine est elle aussi marquée : ils composent près de 30% du revenu des 70 ans ou plus (dont la moitié correspond aux loyers imputés aux ménages propriétaires de leur résidence principale), contre 7% chez les moins de 30 ans.

⇒ La structure de la consommation des ménages : 

♦ Une majorité de type de dépenses de consommation sont proportionnellement proches quelques soit le quintile : les dépenses de logement et ses annexes, de l’alimentation, des transports, des loisirs et de la santés ont un écart d’au plus % entre le 1er et le dernier quintille

♦ Par contre les moins aisés dépensent aussi 2 fois plus en communications et en alcools et tabac et 30% de plus en habillement, chaussures, alors que les plus aidés dépensent bien plus en restaurants et hôtels, en meubles et entretien courant de la maison (ils sont habituellement propriétaires de leur logement).

Par rapport aux plus jeunes, les seniors dépensent une plus grande part en alimentation et, au contraire, sensiblement moins en transports et en hôtels et restaurants. Ils dégagent le plus fort taux d’épargne (21,8%, contre 15,9%).

Le plus souvent, la structure du panier de consommation reste néanmoins assez proche pour tous les quintiles.

⇒ Les dépenses pré-engagées, peu compressibles et compressibles

♦ Le poids des dépenses pré-engagées (essentiellement liées au logement) est assez homogène. En revanche, hors loyers imputés (non ressentis comme telle par les ménages puisqu’il ne s’agit pas d’une dépense effective), il décline nettement quand le niveau de vie progresse, mais augmentent nettement pour les plus de 70 ans, pour les retraités et les inactifs.

♦ Les dépenses peu compressibles sont assez proches des caractéristiques observées; toutefois,  pour les ménages les plus modestes, les choix de consommation sont plus contraints : en 2017, rapportées à l’ensemble des dépenses hors loyers imputés, elles représentent 35% de leur consommation, contre 50% pour les plus aisés . Il en est de même pour les ménages retraités agriculteurs, ouvriers et employés.

♦ Les dépenses compressibles : c’est le fait des plus aisés, des plus jeunes et des CSP aux revenus les plus conséquents

⇒ Le taux d’épargne

L’épargne d’un ménage (la différence entre son revenu et sa dépense de consommation), est d’autant plus importante qu’il est aisé (moins de 5% pour les 2 premiers quintile, d’environ 10% pour les 2 suivants et de 28% pour le dernier quintile).

Le taux d’épargne croît régulièrement avec l’âge, de moins de 9% chez les moins de 40 ans à 18% chez les 50-59 ans. Ce n’est pas nécessairement le cas pour les personnes les plus âgées, dont une large proportion vit en institution.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4764600

SOMMAIRE

Une ressemblance entre les habitants des QPV et ceux des zones environnantes.

Une observation inhabituelle.

 

En Île-de-France, 1 546 000 habitants, représentant 13% de la population, vivent dans l’un des 272 quartiers prioritaires de la politique de la ville de la région (contre 8% en France métropolitaine). L’Île-de-France regroupe 32% des habitants des QPV de France métropolitaine. La population des QPV franciliens y est plus jeune et plus qualifiée que celle de l’ensemble des QPV de France métropolitaine; elle compte une plus forte proportion de familles nombreuses et d’étrangers (respectivement 32% et 27%).

⇒ Les caractéristiques des populations des QPV reflètent en partie celles observées pour l’ensemble des habitants de leur département de résidence.

En Seine-Saint-Denis, les proportions de personnes pauvres ou d’étrangers sont les plus élevées de France métropolitaine, proche en cela des QPV du département; dans les QPV du 93, les habitants présentent le niveau de vie médian le plus bas (13 700€) et la part d’étrangers la plus forte (30%) de tous les QPV franciliens.

 

À Paris et dans les Hauts-de-Seine, départements les plus riches de France, les quartiers prioritaires présentent une plus grande mixité sociale et les taux de pauvreté sont les plus
faibles de la région (34% et 33%, contre 37% pour les QPV franciliens). Les QPV parisiens se caractérisent également par une population plus souvent diplômée (43% de la population non scolarisée âgée de 15 ans ou plus a au moins le bac contre 34% dans l’ensemble des QPV franciliens) et le taux d’emploi y est le plus élevé. La part des ménages d’une personne (41%) et celle des personnes âgées de 60 ans ou plus (19%) y sont très élevées.

 

En revanche, dans les Yvelines, les caractéristiques de la population des QPV se démarquent fortement de celles observées au niveau départemental. Alors que les Yvelinois font partie des Franciliens les plus aisés, les plus diplômés et les plus âgés ; les habitants des QPV y ont un niveau de vie médian similaire à celui des autres quartiers prioritaires d’Île-de-France.

⇒ À l’origine de la mobilité résidentielle dans les QPV, des facteurs identiques aux autres habitants

En 2015, 9,8% des habitants des QPV franciliens ont changé de logement (11,8% pour les QPV de France).

Les facteurs influant sur la mobilité résidentielle sont globalement les mêmes que pour les autres Franciliens. L’âge apparaît particulièrement discriminant, les jeunes étant beaucoup plus mobiles que les seniors. Les familles nombreuses et les familles monoparentales sont aussi moins mobiles que les autres ménages, tandis que les personnes seules le sont davantage.

 

Au sein des quartiers prioritaires, ce sont les moins pauvres qui sont aussi les plus mobiles. Les locataires du parc privé et les propriétaires sont également plus mobiles que les locataires HLM. Les conditions de vie entrent également en jeu : les résidents de logements suroccupés déménagent nettement plus souvent.

 

L’analyse observe ensuite de façon fine les différents QPV.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4628737

 

Lire aussi “Quartiers prioritaires franciliens : une mobilité résidentielle élevée dans l’Essonne et moindre dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine” Insee Analyses Ile-de-France N°119, juillet

https://www.insee.fr/fr/statistiques/46287372020

SOMMAIRE

Les sortants du chômage ayant repris un emploi sont à 68% dans un emploi durable.

Méthodologie : 648 800 demandeurs d’emploi des catégories A, B ou C sont sortis des listes de Pôle emploi en septembre 2018. L’enquête Sortants, réalisée annuellement par la Dares et Pôle emploi, permet de connaître les motifs réels de sortie de ces personnes ainsi que, le cas échéant, les caractéristiques de l’emploi qu’ils ont trouvé.

Définition : le taux de sortie rapporte le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C à la fin du mois d’août, sortis au cours du mois de septembre, au nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans ces catégories à la fin du mois d’août.

 

Les sortants du chômage ayant retrouvé un emploi sont surtout employés dans le secteur privé en CDI, en CDD ou intérim; 6% ont créé ou repris une entreprise.

 

Le taux de sortie est de 9,2%, dont reprise d’emploi (4,2%), formation (2%) et autres raisons (3%); ainsi 45% sont des reprises d’emploi, 21% des entrées en formation et 33% des raisons autres dont 21% des sorties pour défaut d’actualisation suivis d’une réinscription.

⇒ Emplois durables, emplois à temps partiel, créations d’entreprise

68% des reprises sont des reprises d’emploi durable (CDI + CDD d’au moins 6 mois + mise à son compte). Elles sont plus rares chez les moins de 25 ans (56%) mais plus habituelles chez les plus de 50 ans (78%), chez ceux qui ont plus d’un an de chômage, et ceux qui ont un niveau de diplôme bac +2 et au-delà.

87% sont toujours en emploi 3 mois après leur prise de fonction.

 

26% sont par ailleurs des contrats à temps partiel (plutôt chez les femmes, les moins diplômés et les 50 ans et plus) et 14% ont eu à travailler entre minuit et cinq heures du matin, dont la moitié de façon régulière (notamment les hommes et les moins de 25 ans). 48% déclarent avoir eu à travailler le samedi, dont la moitié de manière régulière, et 26% avoir eu à travailler le dimanche (9% régulièrement). 

 

Lorsque les créateurs et repreneurs d’entreprise sont interrogés sur leurs motivations à se mettre à leur compte, 67% décrivent un projet qu’ils avaient depuis longtemps et 28% évoquent un choix par défaut, parce qu’ils ne trouvaient pas d’emploi salarié dans leur secteur ou correspondant à leurs compétences. Les jeunes et les peu diplômés créent moins souvent leur entreprise. 

⇒ CDI ou CDD et type d’employeur

La reprise est en CDI pour 39% (47% les plus de 50 ans, 43% les bac +2), pour 49% en CDD ou Intérim (notamment chez les moins de 25 ans, 62%), pour 5% en contrat aidé et 6% en création d’entreprise (entre 5 et 8% dans chaque catégorie, hors les moins de 25 ans avec 2%).

51% sont en emploi dans des entreprises, 15% dans l’intérim, 7% en association, 4% chez des particuliers et par ailleurs 16% par un organisme du Public; 6% sont à leur compte.

⇒ Comment ont-ils trouvé un emploi ?

Les relations personnelles ou professionnelles (30%) et les candidatures spontanées (22%) sont les deux principaux canaux par lesquels les enquêtés déclarent avoir trouvé leur emploi; viennent ensuite les agences d’intérim et les petites annonces notamment sur internet (14%), puis les organismes publics de l’emploi (13%, mais 35% pour les emplois aidés).

Les hommes recourent bien plus fréquemment que les femmes aux agences d’intérim (18% contre 7); à contrario, les femmes procèdent plus souvent par candidatures spontanées (26% contre 18) et s’adressent davantage aux services de Pôle emploi (11% contre 7), alors que les seniors font plus appel à leurs réseaux personnels.

⇒ Déménagement, insatisfaction de l’emploi trouvé

10% déclarent avoir été obligés de déménager pour travailler, notamment les plus les jeunes (11% des moins de 25 ans, contre 6% des plus de 50 ans); il en est de même pour les hommes (11%, contre 8 pour les femmes) et les diplômés du supérieur (13% pour les bac+2 ou plus).

 

20% se déclarent globalement insatisfaits de leur emploi , un peu plus les jeunes, et les sortants en contrat d’intérim. Les motifs d’insatisfaction avancés sont principalement liés à la rémunération et au contrat (3 sur 5), 55% leur type de contrat (les sortants en CDD et les intérimaires). 33% déclarent avoir continué à chercher un emploi après leur sortie (58% des insatisfaits vs 26% des satisfaits).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/les-sortants-des-categories-a-b-et-c-de-pole-emploi-en-2018

SOMMAIRE

Le nombre de création d’entreprises de janvier à août 2020 n’a régressé que de 3,8% au regard de ceux de la même période en 2019.

Les créations d’entreprises ont de fortes chances de connaitre la stabilité voire une légére hausse si l’on compare les données de l’année 2020 toue entière à celles de 2019.

 

“Grande et triste nouvelle” : il aura fallu plus de 4 ans pour que l’Insee prenne en compte l’interrogation que je formulais sur l’écart incompréhensible quant au nombre d’autoentrepreneurs, entre celui fourni par l’Acoss et celui communiqué par l’Insee. Je formulais cette même interrogation, dans mes analyses des chiffres création, il y a au moins 5 ans, au regard du questionnement d’un de mes correspondants à la CCI de Grenoble.

Toutes les analyses sur le chiffrement des autoentrepreneurs et sur les créations individuelles, depuis  janvier 2015 sont donc caduques !

 

Ci-dessous le communiqué de l’Insee : “Statistiques de créations d’entreprises Correction du partage entre micro-entrepreneurs et entrepreneurs individuels classiques COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 16 septembre 2020.

 

L’Insee a identifié une erreur dans les statistiques des créations d’entreprises mensuelles, trimestrielles et annuelles diffusées depuis 2015. Elle porte sur la répartition des créations entre entreprises individuelles « classiques » et micro-entrepreneurs. Le volume total de créations d’entreprises et la répartition entre sociétés et entreprises individuelles ne sont en revanche pas affectés. La très forte augmentation des créations d’entreprises depuis 2015 n’est également pas remise en cause.

 

Une classification erronée de certains micro-entrepreneurs. Cette erreur provient du traitement des demandes d’immatriculations des micro-entrepreneurs par certains centres de formalités des entreprises (CFE). Elle n’a aucune incidence pour les entreprises elles-mêmes ni sur les usages du répertoire Sirene. À la suite de la transformation du régime du micro-entrepreneur par la loi Pinel du 18 juin 2014, de nouvelles obligations en matière d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés pour les commerçants (RCS) ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans ont été imposées. Le nombre de CFE pouvant traiter les immatriculations de micro-entrepreneurs s’est donc accru.

 

Cependant, les liasses déclaratives transmises à l’Insee par ces CFE pour alimenter les statistiques sur les créations d’entreprises n’étaient pas correctement renseignées, entraînant une classification erronée de certains micro-entrepreneurs comme entreprises individuelles « classiques » dans ces statistiques. Ce problème induit une sous-estimation importante des créations de micro-entrepreneurs depuis 5 ans, et, à l’inverse, une surestimation importante des créations d’entreprises individuelles « classiques »

 

Corrections des données annuelles de créations pour les années 2015 à 2019. Pour l’année 2019, le nombre de créations observé de micro-entrepreneurs augmenterait de 386 000 avant correction à 520 000 après correction, tandis que le nombre d’entreprises individuelles classiques diminuerait d’autant, soit de 211 000 avant correction à 77 000 après correction. Le nombre de créations de société reste quant à lui inchangé à 218 000. La proportion de micro-entrepreneurs dans l’ensemble des créations en 2019 serait donc de 64 % après correction au lieu de 47 % précédemment.

 

Pas de remise en cause de la très forte augmentation du nombre de créations d’entreprises depuis 2015 Après la correction, la très forte augmentation observée depuis 2015 reste portée par les formes sociétaires et surtout par les micro-entrepreneurs. Elle se serait faite au détriment pour partie des entreprises individuelles « classiques », dont le nombre de créations aurait baissé de près de 30 % (autour de 70 000 créations en moyenne par an entre 2015 et 2019, contre 100 000 sur la période 2010-2014).

 

À partir 2021, les séries complètes seront à nouveau disponibles Des consignes ont d’ores et déjà été rappelées aux réseaux des CFE afin de corriger l’erreur d’identification des micro-entrepreneurs dans les liasses transmises à l’Insee pour les nouvelles immatriculations. Elles permettront d’assurer correctement le suivi des créations d’entreprises sous le régime du micro-entrepreneur dès le début de l’année 2021.”

 

Pour situer les écarts entre les données Insee et Acoss, voir mon article de mars 2020 : “896 000 autoentrepreneurs en activité économique fin juin 2019.

⇒ L’évolution toutes activités

♦ Tout d’abord les chiffres d’août 2020 au regard de ceux d’août 2019 : une progression de 21,4% (dont 22,2% pour les entreprises individuelles et 18,8% pour les sociétés); la progression entre d’août 2019 et août 2018 avait été de 10,6%.

♦ La régression de janvier à août 2020 (prenant en compte la crise sanitaire) au regard de la même période en 2019 est de 3,8% (dont -8,4% pour les sociétés et -2% pour les entreprises individuelles, ce qui laisse augurer au minimum la stabilité, voire une progression sur toute l’année 2020, comparée à 2019.

⇒ L’évolution par secteur d’activités

Tout d’abord août 2020/2019 : la progression moyenne de 21,4% a été largement distancée par celles de 3 activités, les transports (+67%), le commerce (+35%) et les HCR (+30%), secteurs pour partie en nette difficulté lors du confinement; a contrario, les services aux entreprises, la santé/éducation, l’industrie ont des progressions honorables mais plus modestes (entre 8 et 10%).

Du fait de la refonte du chiffrement des autoentrepreneurs, il est impossible de mesurer leur impact.

Plus intéressante est l’évolution depuis janvier, comparée à 2019 : malgré les difficultés liées au covid,  6 groupes d’activité (48% des créations) sur 11 ont connu la stabilité. il s’agit  des activités immobilières et financières, de l’industrie, des transports, des services aux particuliers et du commerce. Par contre, l’informatique/communication, les HCR, la santé/éducation ont connu une baisse de 10 à 17%, alors que les services aux entreprises et la construction ont connu une baisse plus modeste  (respectivement -7 et -5%).

SOMMAIRE

4,8 millions de logements sont dits “passoires thermiques”.

Méthodologie : la méthode d’estimation, mise en œuvre par le service des données et études statistiques (SDES) du CGDD, repose sur un calcul composite entre l’extrapolation de la base DPE de l’Ademe pour les logements récents (construits après 1948), et le modèle Enerter d’Énergies Demain pour les logements plus anciens (avant 1948).

Un diagnostic de performance énergétique doit être établi à l’occasion de la vente de tout logement, ainsi que de sa mise en location et lors de sa construction. Sauf cas particuliers, un DPE est valable 10 ans. Le diagnostic de performance énergétique doit être établi par un professionnel indépendant satisfaisant à des critères de compétence. 3 méthodes différentes sont utilisées :
– Pour les logements neufs, le calcul résultant de l’application de la réglementation thermique (RT2012) est directement utilisé.
– Pour les autres logements construits après 1948, la méthode utilisée est dénommée 3CL, pour « Calcul de la consommation conventionnelle des logements ». Sa fiabilité est avérée pour les logements construits après 1948.
– Pour les logements d’avant 1948, c’est donc la consommation réelle – les factures d’énergie – qui sert de base à l’évaluation des consommations et des économies atteignables.

 

Au regard de la norme de 330 kWh/m²/an exigée par la loi pour les logements à l’horizon 2028, de l’ordre de 8,3 et 11,8 millions de logement doivent faire l’objet de travaux pour respecter la norme émise.

⇒ Une approche globale

Sur les 29 millions de résidences principales au 1er janvier 2018, 1,9 million de logements (6,6% du parc) seraient peu énergivores (étiquettes A et B du DPE). À l’opposé, 4,8 millions de logements (17% du parc) seraient très énergivores (étiquettes F et G du DPE); l’étiquette E se situe pour partie dans la norme, pour partie hors la norme, et concerne 7 millions de logement; les étiquettes D et E du DPE, en phase avec la norme, sont les plus fréquentes (respectivement 34 et 24% du parc).

 

La loi relative à l’énergie et au climat pose le principe d’un plafond de consommation d’énergie primaire de 330 kWh/m²/an pour les logements à l’horizon 2028 : la situation est pour les étiquettes A et B (< de 90 kWh/m²/an), pour les étiquettes C et D (de 91 à 230), pour l’étiquette E (entre 231 et 330) et donc pour partie en “irrégularité” en 2028, et les étiquettes F et G (> 331).

⇒ Les caractéristiques des plus énergivores

Les logements très énergivores (étiquettes F et G du DPE) sont plus fréquents parmi les maisons individuelles que dans les logements situés dans un habitat collectif (18,4% contre 14,7%); ils sont aussi plus petits (36% des logements de moins de 30 m² vs 13% pour ceux de plus de 100 m²). Ils sont aussi plus anciens en construction (39% construits avant 1948, vs 7% après 1989).

 

♦ Le parc social est sensiblement moins énergivore que le parc privé (8%, contre 23%), ce qui s’explique par une forte prévalence du chauffage collectif au gaz, ainsi que par un effort de rénovation ciblé.

Le parc locatif privé comporte les logements consommant le plus d’énergie (23% de logements d’étiquettes, vs 17% pour ceux occupés par leurs propriétaires).

 

♦ En ce qui concerne les revenus, la part des logements très énergivores décroît légèrement en fonction du revenu des occupants, passant de 19% d’étiquettes F et G pour les occupants du premier quintile à 15% pour les occupants du dernier quintile. Cette variabilité modérée masque toutefois d’importantes disparités selon le statut d’occupation (locataire du privé, de HLM, propriétaires pauvres ou riches).

Si l’on observe l’habitat selon les revenus des locataires du privé et les propriétaires de leur résidence principale (j’exclue les locataires en logement sociaux, moins libre du choix de leur résidence), 2 constats émergent :

Les propriétaires vont plus vers des logements moins énergivores au fil de revenus  en hausse (46% sont dans un habitat en phase avec la norme de 2028 alors que leur revenu se situe dans le 1er quintille, alors qu’ils sont 56% pour un revenu en dernier quintille), au détriment du très énergivore (de 23 à 13%).

Les locataires du privé s’inscrivent dans les mêmes tendances, mais avec des écarts plus modestes; ils se situent davantage dans des logements peu énergivores, aux loyers sans doute plus élevés, quand leurs revenus sont ceux du 3éme décile.

Selon la localisation : plus faible dans les départements proches de l’arc méditerranéen ou du sud de la façade atlantique pour lesquels le climat est plus doux et réduit les besoins de chauffage (6% de logements énergivores dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et en Gironde), la plus élevée dans certains départements ruraux et/ou montagneux (plus de 40% dans la Nièvre et la Creuse, et jusqu’à 46% dans le Cantal).

 

 

Pour en savoir davantage : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/document_travail_49_parc_logements_consoéémemmation_energie_septembre2020.pdf

SOMMAIRE

Qui a bénéficié du fonds de solidarité ?

Le Fonds de solidarité national est financé par l’État, les régions, les assurances : il est doté d’un montant de 8Md€ dans le cadre de la troisième loi de finances rectificative pour 2020, dont 500 millions apportés par les régions et 400 millions par les assureurs.

Le montant de l’aide gouvernementale est fixé :

  • à 1.500 euros maximum par mois dans la plupart des cas,
  • à 5.000 euros maximum en une fois dans les situations les plus difficiles,
  • à 10.000 euros maximum en une fois pour les entreprises appartenant aux secteurs suivants : restaurants, cafés, hôtels, tourisme, événementiel, sport et culture (dispositif en vigueur depuis le mois de juin)
  • à 15.000 euros maximum par mois pour les discothèques dans la limite de 45.000 euros (dispositif en vigueur depuis le mois d’août).

 

Les bénéficiaires sont des très petites entreprises, sans salarié et aux faibles chiffres d’affaires, avec toutefois un recours diversifié selon les activités.

 

Les données relatives au fonds de solidarité au 21/07/2020 :

99,6% sont le fait de TPE.  Les bénéficiaires (1 687 600 entreprises) ont reçu en moyenne 3 072€ par entreprise, soit un cout de 5,184Md€ sur les 7Md€ de crédits ouverts.

 

♦ 71% des entreprises ont reçu chacune au moins 2 001€ : 35% entre 2 001et 3 500€, 31% entre 3 501 et 5 000€ et 5% davantage, alors que 20% ont reçu entre 1 401 et 2 000€ (dont 17% entre 1 401 et 1 500€); 9% ont reçu moins de 1 400€.

 

♦ En termes d’effectif salarié, leur répartition est connue pour 1,457 million d’entreprises. Parmi ces entreprises, 76% n’ont aucun salarié, 15% un ou deux, 6% de 3 à 5 salariés et 2% plus de 5 salariés. Les montants reçus oscillent entre 3 049€ pour les sans salarié et entre 3 049 et 3 381€ pour les autres tailles.

 

♦ En termes de chiffre d’affaires 2018, celui-ci n’est connu que pour 1,371 millions d’entreprises; parmi celles-ci, 17% déclaraient un chiffre inférieur à 10 000€ ; 33% déclarent un chiffre compris entre 10 000 et 49 999€, 35% un chiffre compris entre 50 000 et 200 000€, 12% un chiffre compris entre 200 000 et 500 000€ et 4% un chiffre supérieur.

 

En ce qui concerne les autoentrepreneurs, les données à disposition ne permettent pas de les chiffrer; toutefois, je rappelle que la moyenne du chiffre d’affaires des autoentrepreneurs est de l’ordre de 12 000€ annuels; je rappelle aussi que le petit nombre autoentrepreneurs apparent peut s’expliquer par le fait que prés de le moitié d’entre eux exercent sous cette forme en activité secondaire.

 

♦ Les montants reçus sont plus faibles pour les plus petits chiffres d’affaires : 2 078€ pour un chiffre inférieur à 5 000€, 2 607€ pour un chiffre d’affaires compris entre 5 000 et 10 000€, alors qu’il se situe entre 2 994 et 3 326€ pour les autres tranches de chiffre d’affaires.

 

♦ En termes d’activité, la répartition des bénéficiaires montre un accès différent selon les activités.

J’opère une comparaison entre la répartition par activité des bénéficiaires du fonds de solidarité et la répartition du parc d’entreprise par activités, autoentrepreneurs compris, à fin 2017. Un écart positif important signifie soit un recours fréquent au fonds, qui peut être signe de fragilité (notamment une très petite entreprise ayant peu recours aux autres mesures d’appui), alors que l’inverse peut manifester une entreprise au développement plus conséquent, ce qui l’a conduit à utiliser d’autres mesures, voire avoir eu moins besoin d’appui que les autres activités.

 

3 activités ont eu beaucoup plus recours au fonds de solidarité : les services aux particuliers, les transports et les HCR.

3 activités ont une répartition proche : la santé/éducation, la construction et le commerce

4 activités ont eu nettement moins recours : les services aux entreprises, l’industrie, les activités financières et d’assurance, les activités immobilières.

Le calcul des écarts ne vise pas à donner une mesure exacte mais seulement à dégager des tendances.

 

 

SOMMAIRE


  • Qui a bénéficié du fonds de solidarité ?
    Source : "Suivi des mesures de soutien mises en oeuvre par la DGFIP en faveur des entreprises affectées par la crise du covid-19 (données territoriales)", DGIFP, septembre 2020