Archives annuelles : 2024

Un état des lieux pour répondre aux besoins à venir des entreprises”.

L’ampleur du besoin de financement des entreprises françaises varie selon les estimations réalisées et les incertitudes technologiques, normatives et conjoncturelles (entre 58 à 80Md€) .

 

Si le flux des investissements a progressé de 2,5% au cours des 30 dernières années, il devrait augmenter de 10 à 13% au cours de la prochaine décennie pour atteindre les objectifs climatiques, soit 40 Md€ en plus chaque année. 

Pour les PME et TPE, 43% de l’investissement des entreprises est financé par le crédit bancaire, contre 9% pou les entreprises cotées. La situation en matière d’accès des entreprises au crédit bancaire est globalement jugée satisfaisante par la majorité des acteurs.

Noter que 59% des entreprises artisanales autofinancent leurs investissements.

⇒ Les difficultés actuelles d’accès au crédit. 

– Si seulement 2% des entreprises s’autocensurent dans leur demande de crédit, une entreprise sur 10 a été informée en 2023 par sa banque que toute demande de crédit serait automatiquement refusée (selon la CPME).

 

– Par ailleurs, les crédits pour investissement immatériel (innovation, transition écologique, investissement immatériel) sont 2 fois plus refusés que pour l’investissement mobilier. Or, ces investissements seront clefs pour mener les grandes transitions. 

 

– Les entreprises relatent aussi une hausse des exigences en matière de garantie (34%), ce qui peut représenter un obstacle invisible à l’accès au crédit ; ce phénomène n’est pas suivi ni documenté par l’INSEE ou la Banque de France : c’est un angle mort des statistiques publiques sur l’accès au crédit.

 

– La charge administrative bancaire ne doit pas être sous-estimée, avec la multiplication des pièces justificatives demandées et des délais de réponse perçus comme excessifs et incompatibles avec la vie de l’entreprise.

 

Les PME sont par ailleurs privées, chaque année, d’environ 12Md€ de trésorerie par les retards de paiement des donneurs d’ordre, y compris publics, alors que les grandes entreprises bénéficient de 16Md€ d’avances.

 

– Selon l’INSEE, la part de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée des entreprises (soit le taux de marge) y est la plus faible de l’Union européenne, à 34%.

 

– Les fonds propres sont indispensables pour permettre aux entreprises de supporter des investissements risqués ou de long-terme, notamment dans les phases d’innovation ou de fort développement de l’activité. Ils représentent aussi un levier pour mobiliser davantage de financement par la dette. Or, 20% des PME restent sous-capitalisées au regard de leur niveau d’endettement ; le besoin de financement en fonds propres s’élèverait à 50Md€.

 

Toutefois 265M€ d’investissements en fonds propres ont été collectés en 2023 via le crowdfunding (28% ont concerné l’environnement ou les énergies renouvelables).

 

– Enfin, le secteur européen du capital-risque demeure sous dimensionné. Les jeunes entreprises innovantes restent donc dépendantes des capitaux asiatiques et nord-américains, mais aussi des investissements publics, portés notamment par Bpifrance et le plan France 2030. Il peine également à se diversifier au-delà du domaine de la tech et du numérique, notamment vers les innovations industrielles.

Par ailleurs, les chefs d’entreprise de PME et ETI ont difficulté à ouvrir le capital de leur entreprise, par crainte des évolutions de gouvernance et méconnaissance du rôle des investisseurs, ce qui limite l’accès des entreprises à un renforcement de leurs fonds propres, donc leur développement. 

⇒ Le rôle des Pouvoirs Publics.

– Au cours des dernières années, plusieurs incitations fiscales à l’investissement des particuliers (grand public mais aussi business angels) ont été réduites voire supprimées (ISF-PME, IR-PME dit « Madelin » notamment).

 

– 27% de la commande publique est effectué auprès de PME ; ce potentiel de soutien aux entreprises est sous-exploité, contrairement à la politique conduite aux États-Unis par exemple. La sensibilisation et formation des acheteurs publics est un levier majeur de développement de l’accès des entreprises à la commande publique, pour dépasser les « réflexes » existants et une certaine frilosité à changer les pratiques. Cet effort devrait porter principalement sur les achats auprès des TPE-PME, les achats innovants et les possibilités permettant d’intégrer des critères liés à la performance environnementale.

 

– Les ressources de l’assurance-vie et des plans d’épargne devraient être partiellement orientées par l’Etat vers les entreprises. Or l’assurance-vie (1/3 du patrimoine financier des Français) ne contribue qu’à 1,3% des montants collectés par son biais pour financer le capital risque. De même, les plans épargne retraite (PER), qui se sont développés depuis de la loi PACTE, ne sont orientés qu’à 2,5% vers les PME et ETI. 

 

Suivent 30 propositions.

 

Pour en savoir davantage : https://www.senat.fr/fileadmin/Office_et_delegations/Entreprises/Fichiers/Essentiel_-_Financement.pdf

SOMMAIRE

Les dépôts de brevet entre 2019 et 2023.

Méthodologie et définitions : 

– Le terme « déposants » et “demandes” est utilisé par convention pour désigner les personnes morales, ayant déposé une ou plusieurs demandes de brevet publiées à l’INPI, ou à l’Office européen des brevets (OEB), sans double comptage des demandeurs.

– La catégorie attribuée aux déposants correspond à leur catégorie juridique au 31 décembre 2023.
– Les demandes de brevet publiées à l’INPI de 2019 à 2023 correspondent à des inventions dont la demande de protection a été faite 18 mois avant la publication, c’est-à-dire entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2022.

 

L’étude permet de comparer les dépôts de brevet selon que les demandeurs sont des ETI ou des PME (voire des microentreprises). 

⇒ Une vision globale.

Entre 2019 et 2023, 273 276 organisations ont déposé des brevets (en moyenne annuelle 54 655) à l’INPI ou à l’OEB dont pour la France 15 559 (moyenne de 3 112 soit 5,7% des dépôts). Par contre 2023 a connu une baisse en France (2 977). Chaque année en France, ces 3 112 organisations déposantes sont responsables de 14 362 brevets.  

Près de 60% des personnes morales Française ne déposent qu’une seule demande ; moins de 10% sont présents dans au moins une demande publiée entre 2020 et 2023.

 

♦ La répartition des entreprises Françaises déposantes en 2023 par catégorie. 

62,5% sont des PME vs 57,6 en 2019 (moyenne de 60,7 entre 2019 et 2023) ou 9 431 entreprises déposantes (moyenne annuelle de 1 887) ;  elles comptent pour 22% du chiffre d’affaires des entreprises Françaises, et 14% du chiffre d’affaires à l’international,

-15,1% sont des ETI vs 15,6 en 2019 (moyenne de 14,2) ou 2 208 entreprises déposantes (moyenne annuelle de 442)  ; elles chiffrent 30% du chiffre d’affaires total des entreprises Françaises, employant 1/4 des salariés,

Chaque année, 1 sur 6 ETI (prés de 7%) déposent au moins un brevet, contre seulement 1,2% pour les PME.

– 14,5% sont des grandes entreprises vs 13,4 en 2019 (en moyenne, 14,4), où toutes sont déposantes, 

– et 7,9% sont des établissements publics ou des entreprises du portefeuille de l’État.  

 

Noter qu’en 2021, les entreprises Françaises ont consacré 36,5Md€ à la R&D.

 

♦ A titre de comparaison (difficilement utilisable parce peu comparable) sur le nombre d’entreprises en Allemagne et Royaume-Uni : 

– L’Allemagne compte plus de 588 000 PME (hors micro-entreprises) sur les 3,4 millions d’entreprises (17,3% de son tissu entrepreneurial). Leur chiffre d’affaires à l’exportation s’élevait
en 2021 à près de 228Md€ (presque 16% du chiffre d’affaires à l’exportation de toutes les entreprises du pays). Par ailleurs, 78 700 unités légales étaient considérées comme des ETI en 2018 (2,3% du tissu entrepreneurial), générant près de 14,1% du chiffre d’affaires total des entreprises (plus de 985Md€).

– Le Royaume-Uni compte 5,51 millions de petites entreprises (de 0 à 49 employés) et 36 900 de taille moyenne (de 50 à 249 employés) sur les 5,6 millions d’entreprises an total. 8 000 entreprises emploient au moins 250 salariés et se classent dans la catégorie des grandes entreprises ou des ETI.

 

♦ En termes de demandes de brevet déposés, ils sont, entre 2019 et 2023, 914 145 (en moyenne annuelle, 182 809), dont 71 811 pour la France (en moyenne annuelle, 14 362 sont 7,9% des brevets déposés).

 

La répartition par tailles d’entreprise : 59,6% pour les grandes entreprises, 19 pour les PME, 13,1 pour les établissements publics ou entreprises du portefeuille de l’État et 8,1 pour les ETI.

⇒ La dynamique des ETI en matière de brevets.

♦ En 2021, les ETI ont contribué à hauteur de 25% des 36,5Md consacrés à la R&D par les entreprises Françaises, se positionnant ainsi comme le 2éme contributeur après les grandes entreprises (54%). Les ETI emploient 27% des personnels de R&D, avec une proportion de 64% de chercheurs ou ingénieurs parmi leur personnel de R&D.

Par ailleurs, les ETI engagées dans la R&D démontrent une plus forte propension à l’exportation, réalisant 30% de leur chiffre d’affaires à l’international, contre 19% pour l’ensemble des ETI. En outre les ETI ne perçoivent que 8% des 3,7Md€ de soutien public direct, ce qui couvre environ 3% de leurs dépenses en R&D.

 

En 2023, on dénombrait une moyenne de 2,7 demandes par ETI déposante (stable sur les 5  dernières années). Toutefois, 40% des ETI déposantes ne comptent qu’une seule demande à leur actif, tandis que seulement 3% des ETI ont été présentes chaque année dans au moins une demande publiée entre 2020 et 2024.

 

♦ Contrairement aux grandes entreprises qui concentrent leurs efforts de R&D dans les industries de haute technologie (construction aéronautique et spatiale et industrie pharmaceutique notamment), les ETI répartissent leurs dépenses de R&D de manière plus équilibrée entre différents secteurs industriels. 68% des dépenses de R&D des ETI sont dédiées au secteur industriel. 

 

♦ Entre 2020 et 2023, 20,6% des demandes de brevets proviennent d’Ile-de-France, vs 20,4% d’Auvergne Rhône Alpes, et 14,2% de l’ouest (Bretagne, Pays de la Loire), du nord et de l’est (14,2% pour les Hauts de France, le Grand Est et la Normandie) et 11,6% du sud (Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Paca).

 

Les demandes issues des ETI comptant de 250 à 2 000 salariés sont majoritaires parmi l’ensemble des demandes des ETI (54% des ETI) ; ce sont aussi celles qui ont connu la baisse la plus importante (-37% entre 2019 et 2022), alors que les ETI de taille inférieure à 250 salariés sont en croissance constante depuis 2020 (+30 %) ; en 2023, une demande sur deux est issue de ces ETI.

 

♦ Entre 2020 et 2023, les demandes issues des ETI les plus âgées sont prépondérantes : celles âgées de 20 à 49 ans représentent 44%, celles de plus de 50 ans 30%, suivies par celles de moins de 10 ans (14%) puis celles de 10 à 19 ans (12%).

 

Les ETI sont les partenaires avec lesquels les acteurs publics (dont les établissements publics de recherche et les entreprises détenues majoritairement par l’Etat) co-déposent le moins : sur 538 co-dépôts des établissements publics en 2023, 9% ont fait l’objet d’un co-dépôt avec une ETI, contre 16 avec une PME et 34 avec une grande entreprise.
Sur les 1 218 demandes de brevet publiées à l’INPI ou à l’OEB issues d’au moins une ETI, seules 6% ont été réalisées en co-dépôt.

 

♦ 77% des demandes françaises issues d’ETI sont étendues à l’étranger, surpassant les taux d’extension des PME (67%) et des grandes entreprises (66 %, qui déposent 5 fois plus de premières demandes directement auprès de l’OEB).

La démarche des ETI est particulièrement pertinente pour celles de moins de 1 000 salariés, qui bénéficient d’une réduction de 50% des redevances à l’INPI, permettant d’aligner leurs efforts de protection avec leur prospection de nouveaux marchés. 

 

♦ En 2023, les ETI françaises détenaient plus de 15 500 brevets en vigueur en France, 2% des 685 000 brevets en vigueur sur le territoire et 12% des brevets détenus par les personnes morales Françaises (132 318 brevets). Le portefeuille des brevets en vigueur en France des ETI a augmenté de 13% depuis 2020.

⇒ Dynamique des PME en matière de brevet.

♦ En 2021, les PME (y compris les micro-entreprises), ont contribué à hauteur de 21% des 36,5Md€ consacrés à la R&D par les entreprises françaises. Les micro-entreprises investissent jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires en R&D, tandis que les autres PME y consacrent 9%.

 

Les PME emploient 30% des personnels de R&D (soit 90 326 en EPT), parmi l’ensemble des postes de chercheurs ou d’ingénieurs (63% de leur personnel en R&D). Elles orientent principalement leurs efforts de R&D vers les services (46% de leurs dépenses de R&D).  

 

En termes de soutien public, les PME bénéficient de 20% des 3,7Md€ de soutien direct à la R&D en 2021, ce qui couvre environ 8% de leurs dépenses en R&D, une proportion plus élevée que celle des ETI (3%), mais légèrement inférieure à celle des grandes entreprises.

 

♦ Les TPE (moins de 20 salariés) et les petites PME (jusqu’à 50 salariés) cumulent en moyenne 80% des demandes ;  les moins de 10 salariés, les plus nombreuses en demandes (6 090 entre 2019 et 2023, en moyenne annuelle 1 218) chiffrent  45,3% des demandes ; les 10-49 salariés (4 799 demandes et 960 en moyenne annuelle) sont 35,7% des demandes, alors que les 50 salariés et plus (2 560 demandes, 512 en moyenne annuelle) concernent 19% des demandes.

 

Cette prépondérance s’explique par la forte présence des startups (deeptech, et PME à fort potentiel de croissance), alors que les PME de plus grande taille (50 à 250 salariés), se distinguent par leur faible représentation dans les demandes de brevet ; c’est que les PME les plus innovantes génèrent souvent un chiffre d’affaires suffisant pour les propulser dans la catégorie des ETI, même si leur effectif reste inférieur à 250 salariés ; d’autre part, les PME de 50 à 250 salariés dont le chiffre d’affaires reste inférieur à 50M€ (et le bilan inférieur à 43M€) semblent moins enclines à l’innovation.

 

♦ En 2023, près de 400 demandes de PME ont été publiées à l’OEB et environ 800 à l’INPI, démontrant une préférence initiale pour la protection nationale.

 

♦ En termes d’ancienneté de l’entreprise, ce sont les moins de 10 ans qui arrivent en tête avec 4 734 demandes (moyenne annuelle de 1 184) et 43,5% des demandes ; elles sont suivies par les 10-19 ans d’ancienneté (2 928 demandes et une moyenne annuelle de 732), soit 26,9% des demandes, puis les 20-49 ans (2 816 demandes et une moyenne de 704) ou 25,9% des demandes ; les plus de 50 ans ne sont que 3,6% des demandes (393 et 98 annuelles).

 

♦ Analyse selon le secteur d’activité des PME : les microentreprises affectent 79% de leurs dépenses internes en R&D aux services, tandis que les autres PME y allouent 62%. Alors que les PME ne représentent que 21% de la dépense intérieure de R&D (DIRDE), elles génèrent 46% des dépenses de R&D consacrées aux services, des activités liées à des tâches industrielles, notamment celles externalisées par l’industrie.

 

♦ Selon les régions d’origine : si 23,7% des demandes proviennent d’Ile-de-France, 22,3% viennent du sud (Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Paca, alors qu’elles n’étaient au sein des ETI que 11,6%), puis 18,8% pour Auvergne Rhône-Alpes, 10,7 pour le nord et l’est (Hauts de France, Grand Est et Normandie) et 10,3% pour l’ouest (Bretagne, Pays de Loire).

 

♦ En 2023, on dénombrait une moyenne de 1,4 demande par PME déposante, une moyenne stable et très homogène sur les 5 dernières années étudiées, quels que soient la taille et l’âge des PME déposantes.

 

♦ Plus d’une demande sur 6 déposée par des acteurs publics (dont les établissements publics de recherche et les entreprises détenues majoritairement par l’État) est réalisée en co-dépôt avec une PME, soit 2 fois plus que les ETI. Cette tendance est notamment liée à une dynamique des startups : sur les 2 629 demandes de brevet publiées à l’INPI ou à l’OEB issues d’au moins une PME, 6% ont été réalisées en co-dépôt, une part en évolution d’un point par rapport à 2022.

En conclusion, une comparaison ETI et PME.

– Si les PME déposent en moyenne davantage de brevets (1 887) que les ETI (442), en revanche les ETI déposent en moyenne par entreprise 2,4 demandes de brevet, vs 1,7 chez les PME.

– En termes de taille d’entreprise, au sein des ETI, les moins de 250 salariés sont 46% des demandes mais ils y sont les plus en hausse (+30%), alors qu’au sein des PME ce sont les moins de 10 salariés qui chiffrent 45,3% des demandes et chez les moins de 20 salariés, 80%.

– En termes d’ancienneté des entreprises, ce sont les entreprises les plus anciennes au sein des ETI qui déposent le plus de demandes (74% les 20 ans et plus), alors que chez les PME ce sont les moins de 10 ans d’ancienneté qui font le plus de demandes (43,5%), voire 70% pour les 20 ans et moins.

– Les localisations des demandes connaissent quelques différences entre les ETI et les PME : si le poids de l’Ile-de-France et celui d’Auvergne-Rhône-Alpes sont assez proches, en revanche les régions du sud sont plus présentes chez les PME que chez les ETI (22,3% vs 11,6), alors que pour l’ouest, le nord et l’est, le poids des ETI est un peu plus important (14% vs 10).

 

Pour en savoir davantage :  https://www.inpi.fr/sites/default/files/Etude_brevets_PME_ETI_2024.pdf

SOMMAIRE

Plus de créations d’entreprise et un changement dans les profils des créateurs selon l’Adie.

Ces mutations proviennent du statut de la microentreprise, beaucoup plus souple au point de constater qu’environ 1/3 des immatriculés ne feront jamais de recettes.

 

♦ L’impact de la microentreprise dans le flux de créations d’entreprise.

En 2023, 63,5% des entreprises créées en France étaient des micro-entreprises (principal moteur de la hausse du nombre des créations d’entreprise). Ce dispositif a été particulièrement bénéfique aux populations sous-représentées dans la création d’entreprise, tels que les chômeurs, les femmes, les jeunes et les travailleurs précaires, leur offrant une opportunité d’insertion économique et une réponse à une envie d’entreprendre croissante. L’évolution des mentalités a par ailleurs joué un rôle déterminant dans la démocratisation de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, une majorité de personnes vivant en France quels que soient leur profil socio professionnel ou leur lieu d’habitation, perçoivent l’entrepreneuriat comme un choix de carrière attractif, une alternative, principale ou complémentaire, au salariat, permettant une plus grande liberté et répondant à une aspiration croissante d’autonomie et de métier passion ».

 

En termes de nombre d’emplois, la dynamique de création d’entreprise est plus forte entre 2012 et 2022, avec une hausse de 85% de l’emploi non salarié (en excluant les micro-entrepreneurs inactifs), contre + 9,5% d’emplois salariés.

 

♦ Les mutations quant au profil des créateur(trice)s.

La féminisation de la création d’entreprises est particulièrement présente chez les micro-entrepreneurs où près de 44% sont des femmes, vs 30% pour les entreprises individuelles autres et 25% en société. Ces 2 derniers chiffres, progressent peu, voire diminuent, puisqu’en 2014, 38% des entreprises individuelles et 22% seulement des sociétés ont été créées par des femmes. 80% des créatrices d’entreprise se lancent aujourd’hui sous le régime de la microentreprise.

 

38% des micro-entrepreneurs ont moins de 30 ans, vs 32 et 14 pour les autres types d’entreprise.

 

Concernant le statut socio-professionnel lors de la création, 33% des créateurs d’entreprise étaient au chômage ou sans activité en 2022 (47% pour les micro-entrepreneurs).

 

En 2022, 11% des créateurs d’entreprise n’avaient aucun diplôme certifiant, 15% un CAP/BEP, 22% un bac ou un diplôme équivalent et 48% un diplôme de l’enseignement supérieur.

 

Par ailleurs, quatre créateurs sur dix n’ont aucune expérience dans le secteur d’activité de leur entreprise, contre seulement deux sur dix en 2018. De plus, 80% créent une entreprise pour la première fois.

Autrefois concentrés dans les grandes agglomérations telles que Paris, Lyon et Marseille, les créateurs viennent désormais de zones plus éloignées, moins denses ou fragilisées. Ainsi, en 2023, plus de 120 000 entreprises ont été créées en ZRR, dont 63% sous le régime de la micro-entreprise (moyenne générale). En Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV), en 2021, ce sont 86 000 créations dont 75% de micro-entrepreneurs.

Les apports financiers au démarrage : en 2022, 81,5% des microentreprises ont réuni moins de 2 000€ pour démarrer leur activité (vs 73 les autres entreprises individuelles et 27 les sociétés). 39% des sociétés ont nécessité un investissement de plus de 16 000€ (vs 2 les microentreprises et 10 les entreprises individuelles autres).

 

Rappel du profil des créateurs financés par l’Adie en 2023 : 44% de femmes, 30% de moins de 30 ans, 19% de sans diplôme, 52% sous le seuil de pauvreté, 21% en QPV et 16% en ZRR.

 

La création d’entreprise en général a été fortement soutenue par les politiques publiques ces dernières années, afin de répondre aussi aux besoins de populations plus spécifiques et fragilisées…Les mentalités vis-à-vis de l’entrepreneuriat en France ont elles aussi beaucoup évolué.”

 

Si la démocratisation est réelle, elle semble encore inachevée et des obstacles persistent :

– Pour les jeunes, les personnes en situation de handicap, les habitants des territoires fragiles et les femmes, notamment pour l’accès au financement.

– Dans les QPV, le passage à l’acte est moindre que dans le reste de la France.

 

Les impacts économiques et territoriaux des entreprises financées par l’Adie sont les suivants :
 – 80% des entreprises financées sont toujours actives 2 à 3 ans plus tard,

– 10% des entreprises encore en activité ont crée des emplois salariés,

– 3 entrepreneurs sur 10 déclarent que le lancement de leur activité leur a permis de rester vivre sur le territoire où ils habitent.

 

♦ Les résultats de l’Adie :

– Selon la dernière étude d’impact de l’Adie le taux d’insertion est de plus de 90%, 2 à 3 années après, soit via la création d’entreprise, ou la reprise d’un emploi salarié.

-Toujours selon cette étude d’impact, l’entrepreneuriat renforce l’acquisition de compétences (83%), une meilleure estime de soi (77%), une meilleure qualité de vie (71%), une meilleure intégration dans la société (64%). 

 

D’autres études et données statistiques soulignent toutefois des fragilités au regard des revenus, et des droits sociaux individuels. Ces éléments alimentent les critiques notamment à l’encontre de la microentreprise, dont les taux de pérennité sont plus faibles ; il sont alors perçus comme vecteur de précarisation.

 

Rappel des taux de pérennité entre 2018 et 2021 (derniers chiffres connus) : 

32% des microentrepreneurs immatriculés sont encore actifs 3 ans après leur création ; ce calcul prend en compte le fait que 31% n’ont jamais démarré d’activité (39 en Ile de France du fait du recours envisagé aux plateformes, vs 27 en province). Il est plus juste pour comparer les microentreprises de ne prendre en compte que les microentreprises économiquement actives, ce qui conduit à un taux de pérennité de 46% à comparer aux 82% pour les autres créations (84% les sociétés et 75 les autres entreprises individuelles) . 

Pour ces autres créations à 3 ans, 39% emploient au moins un salarié en plus du chef d’entreprise. 

Source : l’’échantillon global de l’enquête Sine compte 40 000 entreprises, 24 000 sont le fait de créations classiques et 16 000 de microentrepreneurs.

Ce qui conduit les microentrepreneurs à un taux de pérennité élevé : 

– Le fait d’exercer à titre principal et donc ne tirer des rémunérations que de cette seule source, 

– La connaissance du secteur d’activité,

 – L’aide au démarrage (la moitié dit en avoir bénéficié, notamment l’Accre ou l’Arce)

– L’âge du créateur :  22% des moins de 30 ans encore actifs en 2018 vs 42% pour les 50 ans et plus ; noter que seulement 61% des moins de 30 ans démarrent leur activité vs 78% les 50 ans et plus.

– Le fait des femmes (notamment dans la santé) : 50% sont pérennes à 3 ans vs 44% les hommes ; elles démarrent plus souvent leur activité (76%) que les hommes (66%). 

 

Ce complément proposé en plus de cette étude permet de compléter l’interrogation : le statut récent de l’autoentrepreneur permet à nombre de personnes d’envisager une activité indépendante, souvent à temps partiel, mais fort peu lucrative au point d’être insuffisante en cas d’activité principale, idem en termes de protection sociale ; il permet à des personnes, souvent en difficulté d’intégration dans le monde du travail, de tenter de le faire, ce qui est heureux, qui plus est quand l’Adie accompagne de façon appropriée. Doit-on pour autant considérer qu’il y a là création d’entreprise au sens de concourir à la formation et la croissance d’une entité, dont la conséquence première est la création de valeur (richesse, emploi) ?

 

Pour en savoir davantage : https://www.institutmarianowak.org/travaux/etude-octobre-2024-lentrepreneuriat-est-il-un-vecteur-degalite-des-chances/

SOMMAIRE

35% des patrons de TPE et PME se disent suffisamment écoutés de leur maire.

Méthodologie : échantillon de 1 010 dirigeants d’entreprises comptant au moins un salarié, interrogé par téléphone entre le 15 et le 22 octobre 2024..

La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille de l’entreprise, après stratification d’implantation. par région.

 

Les patrons de TPE/PME sont soucieux des relations de proximité sur leur territoire et bien sur sur l’emploi, élément clé de leur développement, avec une fiscalité favorable.

⇒ Les apports des patrons de TPE/PME à leur territoire.

35% des patrons de TPE et PME se sentent suffisamment écoutés de leur maire, notamment les entreprises de plus de 50 salariés (59%) vs nettement moins les 1-2 salariés (30%) ; les dirigeants des plus petites entreprises se sentent toujours les plus défavorisés et les moins optimistes. Ceux du secteur de la construction se sentent les plus écoutés ; notez que les écarts par secteur d’activité sont peu importants (entre 32 et 39%).

Les apports de leurs entreprises à leur territoire.

– 1er item cité est de loin le plus cité, “le maintien de relations sociales de proximité” ; la citation est plus fréquente pour les activités de commerce (50) et de services (50) les plus sensibles de fait de par leur activité, tout comme les 1-2 salarié (55%), nettement moins par les entreprises de 50 salariés et plus.

 

– Vient ensuite la création d’emplois (32%), plus cité par les 50 salariés et plus (72%), par les 3-49 salariés (43%), à laquelle on peut associer la montée en compétences des salariés (21%). 

– Puis celles relatives au territoire en tant que tel : le renforcement de son attractivité (24), sa croissance (18), le soutien au tissu de fournisseurs et sous-traitants (17), la contribution à la transition écologique (12).

♦ Les domaines dans lesquels le dirigeant souhaite s’investir (les items sont prédéterminés dans l’enquête) : la dynamisation du commerce (63% et bien sur surtout l’activité commerce, 72), puis la formation, l’insertion du personnel (59%), ce qui concerne davantage les 50 salariés et plus (87%), et la transition écologique (56%, davantage les 50 salariés et plus 78% et le commerce 67).

Selon les dirigeants, ce qui contribue à leur développement.

L’emploi avant tout (34%), notamment pour les 50 salariés et + (63), les 3-49 salariés (44), mais aussi ceux de la construction (47) et de l’industrie (42). Cet item est complété par celui des compétences disponibles sur le territoire (23).

– Second facteur, presque aussi important que la main d’œuvre disponible, la fiscalité (30%), davantage pour les 1-2 salariés (32 vs 18 pour les plus de 50 salariés) et pour ceux de la construction (35) et de l’industrie (34).

– Puis ceux relatifs au territoire :

* Son accessibilité (23), bien sur davantage pour les 50 salariés et plus (31) et pour le commerce (29).

*Puis l’offre immobilière et foncière (19), mais bien plus pour les 50 salariés et plus (46) et la construction (31),

*L’image du territoire (18), davantage pour ceux du commerce (23),

*L’écosystème local (15), la gouvernance locale (11) et les services aux personnes (11).

 

⇒ Une question sur l’impact de la loi de finances pour l’entreprise : 

Les patrons de TPE/PME pensent que la loi de finances aura un impact négatif ou sans effet (40% dans les 2 cas), davantage pour ceux du BTP et du commerce (42 et 41), et pour les 1-2 salariés (43 vs 38 pour ceux ayant 50 salariés ou plus). 15% seulement envisagent un impact trés négatif.

11% en attendent un impact positif, notamment les 50 salariés et plus (19%).

 

Cet impact porterait d’abord sur leur trésorerie (78%), puis sur l’investissement (73), le recrutement (64), l’innovation (47) et la transition écologique (40).

Il est plus sensible pour les employeurs d’au moins 3 salariés en ce qui concerne l’investissement (50 salariés et plus, 78, et 3-49 salariés, 76) et pour la transition écologique (51 pour les 50 salariés et plus, 43 pour les 3-49 salariés vs 38 pour les 1-2 salariés).

⇒ La conjoncture.

L’indicateur d’optimisme est en baisse (75 vs 85 entre juin et septembre 2024) ; toutefois, 66% sont confiants pour les 12 prochains mois (81 les 50 salariés et plus et 70 les services).

 

L’intention de recruter est aussi en baisse pour les 12 prochains mois (13% vs 16 pour janvier-septembre 2024 et 18 pour l’année 2023).

 

Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/sites/g/files/mwbcuj1451/files/2024-11/Grande%20consultation%20des%20entrepreneurs%20-%20Octobre%202024.pdf

SOMMAIRE

Les maires sont trés demandeurs de partenariat.

Méthodologie : échantillon des 302 maires (la France comprend 34 842 communes), sous mode raisonné (autant d’interview dans chaque grande tranche de taille en habitant), avant d’être redressé afin de rendre compte de la répartition structurelle de chaque région selon la taille des communes en nombre d’habitants. Les entretiens ont été conduits par téléphone, après envoi d’un courrier et prise de rendez-vous téléphonique. Ils ont été réalisés entre le 30 septembre et le 28 octobre 2024.

 

L’échantillon est assez petit ; les interprétations des données sont à faire avec précaution, notamment dans l’analyse des disparités régionales. Je n’y commenterais que les données qui présentent des écarts conséquents.

 

76% des répondants sont des maires et 21% des adjoints. 47% ont de 55 à 64 ans, 38% 65 ans et plus, 30% de 45 à 54 ans et 21% moins de 45 ans (total 136?). 84% résident dans des communes de moins de 2 000 habitants, 14% de 2 000 à 19 999 et 2% au-delà (ces 3 tranches de population seront analysées tout au long de l’étude). 

 

« Etude Comisis Opinion Way pour l’Observatoire des partenariats « IMPACTS & TRAJECTOIRES – Elus Locaux – Novembre 2024.

 

L’analyse se fera en 3 grandes parties, la 1ére observant la globalité des réponses, la seconde s’attachant à différencier les 3 grandes tailles de commune, la 3éme selon les disparités régionales.

 

Si le partenariat actif concerne une forte minorité des maires, son intensité dépend de la taille des commune et des régions d’appartenance.

⇒ Une vision globale du vécu des maires sur la question du partenariat.

♦ A la question “pensez-vous que votre territoire fait preuve d´innovation face aux transitions ?”, 91% estiment que leur territoire est en mouvement face aux transitions (dont 35% fortement et 56% ni plus, ni moins). La réponse progresse fortement alors que la tranche de population monte (de 32 à 78%) ; par contre la réponse ni plus, ni moins s’inscrit à l’opposé, les plus petites communes s’y retrouvant davantage (entre 58 et 22%).

Les quelques élus (10%) qui évoquent ne pas innover, ou ne pas être en mesure de le faire, se situent dans les communes de moins de 2000 habitants.

 

L’action partenariale est jugée incontournable par 29% des répondants ; 61% la trouve utile, 7% secondaire et 3% inutile voire improductive. 

 

♦ Selon 42% des maires une dynamique de co-construction est à l’œuvre entre les différents acteurs (associations, entreprises et collectivités territoriales) ; pour 21% (12% en 2020), elle tout à fait est ancrée dans le fonctionnement du territoire, alors que pour 21% (13% en 2020) ces initiatives y sont de plus en plus nombreuses ; pour 38% (46% en 2020) cela commence à émerger. Manifestement, il y a une réelle progression entre 2020 et 2024.

 

♦ D’ailleurs, 79% (dont 31% fortement) des élus s’appuient sur des alliances avec des associations, les entreprises et les initiatives citoyennes durant leur mandat (42% en avaient assurément l’intention en 2020) ; 21% ne le font pas. 

 

♦ Les 17 Objectifs du Développement Durable (signés en 2015 par les pays membres de l’´Organisation des Nations Unis pour agir conjointement sur les transitions) sont-ils pris en compte ? 48% le font (dont 6% sur chacun des 17 objectifs). 29% disent ne pas les connaitre.

 

♦ 3 trois leviers sont proposés pour mobiliser l´engagement au sein de leur territoire (note de 1 à 10) ; les notes moyennes sont proches : un projet d´action en commun (6,6 ou 50% de notes 7 et plus), une vision partagée des enjeux et des fragilités (6,3 ou 48% de notes 7 et plus), les règles et les normes (5,9 ou 40% de notes 7 et plus).

 

♦ Quels impacts ? Réduire les fragilités et faire émerger de nouveaux moteurs de développement économique durable au même niveau : ceux qui disent incontournables (25 et 26%) et ceux qui disent utiles (58 et 55%). Plus précisément de quels impacts parle-t-on ?

L’engagement des personnes pour leur territoire (53% fort, 34 modéré), l’item le plus cité,
– La performance : celle des collectivités territoriales (48 et 42), des entreprises (48 et 38), celle des associations d’intérêt général (41 et 47), ou le retour concret pour chacun des acteurs,
– L’innovation territoriale (44 et 45), et l‘innovation à grande échelle (nationale, voire internationale) avec 33 et 42, ce dernier manifestement trop éloignée du local,

– La capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs (36 et 48).

 

♦ Les enjeux jugés prioritaires : parmi les 17 enjeux cités, aucun n’émerge nettement : un peu plus, la rénovation patrimoine locaux et communaux et art patrimonial (13%) et le moins (3%) l’assistance au montage des dossiers (construction) et la gestion des écoles (cantines). Les auteurs de l’étude ont regroupé les enjeux en 5 grands secteurs :

 

 * Un 1er groupe (aménagement territoire, locaux, mobilité) avec 41% des réponses : la rénovation patrimoine locaux et communaux, l’art patrimonial (13%), les travaux de rénovation des infrastructures et l’aménagement des route, la réparation des voiries (9%), l’aménagement du territoire, la rénovation du patrimoine et l’innovation (8%), la mobilité dont les transports, (8%), l’habitat (Rénovation des habitats anciens, construction de logements) avec 6%.

 

* Un second groupe (cohésion sociale) avec 24% des réponses : la cohésion sociale, le cadre de vie, la solidarité et l’animation du territoire (8%), puis le développement des liens avec les associations et les initiatives citoyennes, le bénévolat (8%), le maillage du secteur santé (médecins, locaux dédiés hôpitaux équipements) avec 5%, les activités sportives, (les créations d’activités, les ateliers enfants et les personnes âgées) avec 5%.

 

* Une 3éme groupe (environnement, écologie) avec 20% des réponses : transition énergétique (11%), l’environnement, le développement durable, l’écologie (9%) et enfin la transition écologique (efforts sur les collectes de déchets, éclairages publics) avec 4%.

 

*Un 4éme groupe (développement économique) avec 19% : le développement économique, l’emploi (8%), l’aide à l’implantation à la création/reprise d’entreprises, de nouvelles zones (7%), revitaliser l’économie, la synergie avec les entreprises (5%).

 

*Un 5éme groupe (aides sur les moyens de gestion) avec 6% : l’assistance au montage des dossiers (construction) et la  gestion des écoles et cantines (3%).

♦  Les partenaires des coopérations territoriales.

Au regard des types d’acteurs proposés dans l’enquête, ce sont les acteurs publics (locaux et nationaux), et les TPE et PME, qui sont globalement les plus sollicitées.

 

Toutefois les maires se tournent de fait largement vers les TPE, commerçants et artisans, un peu plus que vers les services publics déconcentrés de l’Etat (53 vs 49%) ; ils se tournent aussi à proximité en direction des structures d’intérêt général (associations, fondations, 48%). L’appel aux PME est au même niveau que le recours aux structures nationales dépendantes de l’Etat et des structures d’insertion par l’économique (39%). On trouve là des acteurs de forte proximité locale.

Ce sont les 6 types d’acteurs les plus sollicités devant les fédérations professionnelles et consulaires (33%), les académiques (22%) et les grandes entreprises (22%).

⇒ Une analyse selon 3 tailles de communes.

Rappelons que 84% des communes ont moins de 2 000 habitants, 14% de 2 000 à 19 999 habitants et 2% les autres. L’enquête a veillé à interroger à égalité les 3 types de taille de commune mais le moyenne proposée l’est selon la réalité de cette répartition. Les données à observer sont donc les 3 tailles plus que la moyenne.

 

Rien d’étonnant à ce que les communes de plus grande taille soient davantage persuadées que le partenariat est incontournable (47%), mais un chiffre pas si éloigné des 36% pour les communes de 2 000 à 19 999 habitants.

Par contre, quand on interroge sur qui fait appel de façon forte au partenariat, l’écart se creuse  : 54% vs 30 d’une part et 43% vs 20-22 pour constater que le partenariat est fortement ancré dans le fonctionnement du territoire. Ce constat rend aussi compte d’une plus grande diversité de partenariats quasi imposés du fait de plus grandes tailles ; la perception de l’intensité de l’innovation du territoire en témoigne aussi (78% pour les + de 20 000 habitants vs 32 à 46 pour les 2 autres tailles.

Par contre, la proximité entre taille devient plus marquée quand on observe sur quelles bases s’établissent les coopérations.

♦ Les enjeux prioritaires : les écarts là encore se réduisent ; si les 20 000 habitants et plus se disent plus concernés comme “aménageur” (66% vs 39-41 les autres tailles), ils le sont moins pour la cohésion sociale (18 vs 22-24) et à proximité pour les questions d’environnement/écologie et pour le développement économique. 

♦ Avec quels acteurs coopèrent-ils ? La diversité des partenaires est plus marquées pour la taille des + de 20 000 habitants, toutefois plus portés vers les coopérations avec les Pouvoirs publics et les institutionnels qu’avec les entreprises, alors que les 2 000-19 999 habitants sont à égalité pour ces 2 types de partenaires ; pour cette tranche de taille, le partenariat est le plus marqué en direction des TPE.

⇒ Les disparités régionales.

Je rappelle la grande prudence pour cette analyse du fait du trés petit nombre de maires interrogés, et du “grand” nombre de régions (en moyenne, 12 interviewes par région).

 

Noter que 4 régions (Ile-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Paca et la Corse) ont moins de communes de 2 000 habitants (entre 56 et 71%), vs les autres régions (81 à 89%) et Bourgogne-Franche-Comté (95%). Les 4 régions avec moins de communes de moins de 2 000 habitants ont aussi plus de communes de 2 000 à 19 999 habitants (25 à 35%) vs 5 à 13% les autres régions.

 

♦ Dans quelles régions le partenariat apparait comme le plus offensif ?

Uns seule question permet d’approcher le plus explicitement cet item : “Dans le cadre de votre mandat 2020-2026, vous appuyez-vous sur des coopérations territoriales avec les entreprises, les associations et les initiatives citoyennes ?” Ajoutons les données relative à une co-construction existant ou commençant à émerger.

4 régions sont les plus concernées ; la Nouvelle Aquitaine, Centre-Val-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, voire Occitanie ; par contre, 4 régions sont en retrait : d’abord Bourgogne-Franche-Comté (la plus en retrait), Ile-de-France, Normandie et Paca.

♦ Le contexte : la coopération est jugée incontournable, les objectifs de l’ODD sont pris en compte et le territoire est perçu comme innovant. On retrouve là encore le classement précédent. Noter toutefois, la faible perception que le partenariat est incontournable pour 3 régions (l’Ile-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté) avec  des scores entre 14 et 19 vs 29-40 pour les autres régions (exception de pays de Loire avec 52).

Les régions qui affichent le plus grand nombre d’acteurs partenaires sont celles du sud et de l’ouest et celles le plus petit nombre, celles du nord et de l’ile-de-France.

– Ce constat est celui fait quand on observe les acteurs du Public et les institutions :

– Il est un peu différent quand on s’intéresse aux entreprises comme acteurs de partenariat : toutefois,  les régions au nombre de partenariat le plus faible sont toujours les mêmes que précédemment : 

– En ce qui concerne les acteurs de l’ESS, on retrouve les mêmes régions au partenariat le plus faible, alors que les régions du centre et de l’ouest sont les plus nombreuses :

Les enjeux pour les maires : approximativement on retrouve le même classement que précédemment quant aux régions les plus présentes et celles les moins concernées :

 

Pour en savoir davantage :  https://observatoire-des-partenariats.fr/wp-content/uploads/2024/11/Obs-Part-Etude-IMPACTSTRAJECTOIRES-ElusLocaux-Rapport-Salon_Maires-2024-5.pdf

et la synthèse proposée par les commanditaires de l’étude : https://www.lerameau.fr/collectivites-territoriales-trajectoires-de-transitions/

SOMMAIRE

Malgré une conjoncture difficile, le nombre de créations d’entreprises augmente.

Une hausse de 20,2% entre septembre et octobre 2024, bien plus qu’entre septembre et octobre 2024 (+4,2%). La hausse entre octobre 2024 et octobre 2023 est modeste (+3,3%), comme entre 2023 et 2022 (+3%), plus marquée pour les microentreprises (+5,9% entre 2024 et 2023) que pour les sociétés (+4%) ; bien sur, elle est toujours plus importante entre 2024 et 2019 pour les microentreprises (+33,7%) que pour les sociétés (+20,1%). 

Prés de 935 000 créations ont vu le jour en 2024 depuis le début de l’année dont 65% sous forme de microentreprise et 25% en société. Comparés aux 10 premiers mois de 2024 au regard de 2023, la hausse chiffre 7% (8,6 pour les microentreprises et 6,4 pour les sociétés). L’écart est plus net entre 2019 et 2024 (+45,1% de microentreprises vs +26,6 pour les sociétés).

En ce qui concerne les microentreprises, pour les 10 premiers mois de l’année, la hausse entre 2024 et 2023 a été de 20 et 22% pour “l’industrie” et les HCR, alors qu’il a stabilité pour les services aux entreprises (+1%) et régression nette pour les activités immobilières (-9,7%).

En ce qui concerne les entreprises classiques, les hausses sont plus modérées (moyenne de 4,5% vs 8,6 pour les microentreprises), allant de +9 à 10% pour les services aux particuliers et les HCR à une situation négative pour le commerce (-0,2%) et -3,8% pour les activités immobilières. Toutefois la comparaison est quelque peu incertaine dans le mesure où les entreprises classiques regroupent les sociétés (que l’on ne peut comparer, faute de publication de cette donnée par activité) et les autres entreprises individuelles qui ne cessent de diminuer (remplacées au fur et à mesure par les microentreprises) et par ailleurs le fait que de l’ordre de 40% des microentreprises ne feront jamais de recettes.

2024 comparé à 2019.

Le nombre total de créations d’entreprise a progressé de 28,8% (+45,1% pour les microentreprises vs +6,7% pour les créations classiques).

 

La hausse est nettement plus conséquente pour les activités de services (entre 16 et 85%), hors “l’industrie” (dont je rappelle à chaque fois l’incapacité pour l’expliquer), que pour les activités plus traditionnelles comme le commerce (+8,6%) ou la construction (+0,3%.

SOMMAIRE

Les entreprises industrielles de taille artisanale.

MÉTHODOLOGIE  : cette étude couvre l’ensemble des entreprises concernées par les aides publiques et pour lesquelles les informations sont disponibles.

*Le périmètre étudié : 21 345 entreprises dites entreprises Industrielles, dont la liste a été fournie par la CMA Auvergne-Rhône-Alpes ; sur cette liste, la base FIBEN de la Banque de France recense 6 606 entreprises ayant des données exploitables (27% des entreprises) et écarte les entreprises individuelles et les microentrepreneurs. 

* Les périmètres de comparaison :

– D’une part, celui composé d’une liste de 129 079 entreprises artisanales fournie par la CMA, au sein de laquelle la base FIBEN de la Banque de France recense 24 393 entreprises ayant des données exploitables (19% des entreprises).

– D’autre part, l’ensemble des entreprises industrielles dont le siège social est localisé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et dont les effectifs 2022 sont compris entre 1 et 249, soit 9 012 sociétés, les établissements secondaires de sociétés dont le siège social est situé hors de ce territoire étant exclus.

L’étude présente des ratios moyens basés sur des échantillons glissants (non constants) sur 3 ans pouvant se traduire par des variations d’échantillon d’une année sur l’autre. Toutefois, l’analyse est complétée par des médianes et quartiles. 

 

Une étude rare à 2 titres, l’un sur l’artisanat industriel, l’autre  sur le partenariat Banque de France et une chambre régionale de l’artisanat.

⇒ Le contexte industriel de la région : 

• La fabrication de produits métalliques est présente dans la Vallée de l’Arve, à Ugine en Savoie, dans la zone d’emploi de Saint-Étienne, à Issoire, aux Ancizes-Comps et à Thiers dans le Puy-de-Dôme, à Lyon ou à Roanne dans la Loire.
• La fabrication de produits en caoutchouc et en plastique est présente à Clermont-Ferrand, à Roanne, dans la zone d’emploi d’Oyonnax dans l’Ain ou bien autour de Sainte-Sigolène, au nord de la Haute-Loire.
• La fabrication de produits électriques et électroniques est présente dans l’agglomération de Grenoble, dans la région lyonnaise, à Cluses en Haute-Savoie, à Valence dans la Drôme, ou encore dans la zone d’emploi de Montluçon dans l’Allier.
• La fabrication de machines et équipements est présente dans la banlieue lyonnaise, à Annecy, dans l’agglomération grenobloise ou à Bourg-lès-Valence dans la Drôme.
• L’industrie chimique est présente dans l’agglomération lyonnaise, à Pierrelatte au sud de la Drôme ou bien à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire.
• L’industrie pharmaceutique est présente dans l’agglomération lyonnaise et dans une moindre
mesure, dans le Puy-de-Dôme et la Haute-Savoie.
• La fabrication de textiles est présente dans la Loire et le Rhône.
• L’industrie agroalimentaire est présente dans les vallées du Rhône et de la Saône, dans le sud de la Loire, dans l’agglomération de Clermont-Ferrand, dans la Bresse ou encore dans le sillon Alpin nord.

⇒ L’artisanat industriel de la région en 2023 :

♦ Le profil des entreprises :

– 33 465 entreprises (17% des entreprises artisanales) ; 52% ont plus de 10 ans d’ancienneté.  42% (hors microentrepreneurs) envisagent de transmettre. Parmi ces potentiels cédants, on compte de nombreuses activités de menuiserie bois et de mécanique industrielle, dont le chiffre d’affaires dépasse les 200 000€. 

 

54% des entreprises ont fait le choix de la société (dont SAS et SASU 19, SARL et EURL 19), vs 40% pour les autres entreprises de l’artisanat.

 

– 83 500 emplois soit 3,4 salariés en moyenne (sans les micro entreprises) vs 1,4 salarié par entreprise pour les autres secteurs. Les CDI sont majoritaires, par rapport aux CDD ou à l’Intérim, dans les entreprises employeuses ; plus d’un quart des entreprises compte dans ses effectifs au moins un salarié en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. 

 

♦ L’artisanat industriel est implanté en tout point du territoire : 21% dans l’aire d’attraction de Lyon, 22% dans des “petites” villes comme Albertville, Privas… , 12% dans l’aire de Grenoble-Annemasse, 12% dans Annecy, Chambéry, Valence, 12% en zones rurales, 11% dans l’aire de St-Etienne et Clermont-Ferrand, 10% dans des villes comme Aurillac, Bour en Bresse, Roanne. Selon les départements, entre 13 et 17% des entreprises artisanales sont des entreprises industrielles artisanales.

 

– 10% des créations d’entreprises artisanales.

 

– Les activités : Auvergne-Rhône-Alpes possède la plus forte concentration d’entreprises industrielles artisanales en France, devant la région Île-de-France. 

L’industrie artisanale regroupe : 54% des entreprises dans le secteur de la production, 36% des entreprises dans le secteur du bâtiment, 9% des entreprises dans le secteur des services (notamment maintenance industrielle), et 1% d’entreprises dans le secteur de l’alimentaire.

Les 3 secteurs les plus importants sont le décolletage et la mécanique industrielle avec 3 789 entreprises, suivi de l’installation de structures métalliques (718 entreprises) et la chaudronnerie (604 entreprises).

 

♦ Le profil des dirigeants :

40% des chefs d’entreprise ont plus de 55 ans (seulement 21% des artisans dépassent cet âge-là) ; la transmission et la reprise de ces entreprises est un enjeu fort, 

73% sont des hommes (dans les autres secteurs entre 59 et 67%, ce dernier chiffre étant le BTP)

Leurs motivations : répondre aux demandes des clients (68%), diversifier l’offre ou la clientèle (58%), optimiser les performances (56%).

⇒ Le développement de ces entreprises.

♦ En termes d’emploi : entre 2020 et 2022 une hausse des effectifs de 8,4%, vs 10,8 dans l’ensemble de l’artisanat et de 2,8 pour les entreprises industrielles de moins de 250 salariés. Noter que 52% n’ont pas de salarié, 27% de 1 à 5 et 21% 6 salariés et plus (dont 9% 10 salariés et plus). 50% connaissent des difficultés de recrutement.

 

♦ En termes de chiffre d’affaires : 28% ont + de 500 000€ de chiffre d’affaires et 26% de 200 000 à 500 000€. Entre 2020 et 2022, elles ont enregistré une hausse de 27,8% de leur chiffre d’affaires vs 30,2 pour l’ensemble des entreprises industrielles et 25,6 pour celles de 250 salariés et plus.

23% des entreprises artisanales exportent (dont 6% régulièrement avec 20 à 50% de leur chiffre et même plus de 50% pour 1%). 

 

♦ Le taux de valeur ajoutée a perdu 2 points dans les entreprises industrielles artisanales (32,8% en 2022), vs dans l’ensemble de l’artisanat 31,9 (en perte de 1,3 point) et de 28,8% dans les entreprises de 250 salariés et plus (perte de1,9).

 

♦ Le taux de marge brut d’exploitation (TMBE)  chiffre 9,4% pour l’artisanat industriel (+0,9 point), vs 8 pour l’ensemble de l’artisanat (+0,6 point) et 8,8 pour les entreprises industrielles de moins de 250 salariés (+1,2 point).

 79,5% des entreprises industrielles artisanales enregistrent un bénéfice en 2022. 

 

♦ La part des investissements d’exploitation sur la valeur ajoutée progresse légèrement dans les entreprises artisanales industrielles (16,2% soit +1,6 point), vs pour l’artisanat (14,8% soit +0,4 point) et pour les entreprises industrielles de -250 salariés (17,7% soit -0,5 point). 

 

– La trésorerie : sur la période 2020/2022, les entreprises industrielles artisanales et l’Artisanat mobilisent 2 jours de trésorerie supplémentaires pour financer leur cycle d’exploitation, principalement à cause de l’augmentation des stocks. En incorporant les Prêts Garantis par l’État en 2020, les entreprises ont atteint un niveau de trésorerie élevé (trésorerie nette jusqu’à 88 jours de CA pour les entreprises industrielles artisanales), qui revient à la normale sur la période mais demeure encore atypique. Le niveau d’endettement financier des entreprises industrielles artisanales abaissé (-8,6 points).  

 

♦  65% des entreprises industrielles artisanales et des entreprises industrielles de -250 salariés bénéficient d’une bonne santé financière (62% pour l’Artisanat). La richesse créée se répartit ainsi en 2022 : 67,4% est dévolu au personnel (salaires et charges vs 70,6 en 2020), 15,6% à l’autofinancement (vs 13,4 en 2020), 9% aux dividendes (vs 7,9 en 2020), 6,9% à l’impôt et 1,2% aux charges financières.

⇒ Quelques grands problèmes spécifiques.

♦ L’innovation : 40% considèrent avoir mis en place des pratiques innovantes ; la moitié déclarent avoir un projet d’innovation pour les mois à venir.

 

Mais 34% déclarent rencontrer des freins pour innover du fait :

 * De manque de temps (58%),

 * De financement (pas de fonds dédié pour 38%, pas d’accès à des financements externes pour 25%), 
 * De méconnaissances des dispositifs des aides et des structures d’accompagnement (37%), des règles de protection industrielle (13%) et des règlementations et certifications (10%), 

 * D’une taille de marche inadaptée (30%), ou de l’incertitude de la plus-value (16%), 

 * Du manque de compétence du dirigeant (28%).

 

♦ La transition écologique et la décarbonation : 59% considèrent que leurs clients ont des attentes spécifiques sur la décarbonation de leurs produits et ont mis des plans d’actions de transition écologique en œuvre ou y réfléchissent : 42% des entreprises répondantes se sont engagées dans une démarche de conception responsable, sur tout ou partie de leurs produits. Cela concerne la durabilité des produits (71%), les matières premières recyclées (62%), la gestion des déchets (51%), la réparabilité (50%).

 

Par ailleurs, les domaines des projets de transition écologique sus lesquels ils travaillent sont : les énergies renouvelables (59%), la valorisation des déchets (42), l’optimisation des flux (36), la mobilité (30), la réduction de la consommation d’eau (18), la décarbonation de l’activité (11%).

30% d’entreprises n’ayant encore rien mis en place souhaitent s’informer sur l’optimisation des flux.

 

♦ La transformation numérique : le numérique est considéré comme prioritaire sur les axes suivants : la relation client (69%), la visibilité et la notoriété (61), la gestion de la qualité (50), la conquête de nouveaux marchés (50). L’usage de l’outil numérique semble ainsi très tourné sur la vente et sur la gestion et utilisé à seulement 4% pour la capitalisation du savoir-faire des entreprises et sa transmission. Le numérique sert très peu à préparer l’avenir.

 

30% des chefs d’entreprise rencontrent des freins dans leur transformation numérique. Au-delà du manque de temps (62%) qui constitue le frein principal, 54% citent le manque de compétence, mais aussi le manque de connaissance (sur les dispositifs d’aide et d’accompagnement 38, et sur les offreurs de solution 12), sur les financements (41), l’incertitude sur les plus-values apportées (26) ; seuls 23% se désintéressent.

 

Il en ressort une demande d’accompagnement importante pour la recherche de main d’œuvre qualifiée, l’accès aux financements pour l’innovation et l’export, l’aide à la transmission, la montée en compétences spécifiques, la lutte contre la pression foncière, et la prise en compte de ce secteur dans les politiques publiques.

 

Suivent un certain nombre de propositions.

 

Pour en savoir davantage : https://veille.artisanat.fr/dossier_thematique/donnees-economiques-et-conjoncture/actualite/auvergnerhynealpes-portrait-de-lartisanat-industriel-etude-cma.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Quelle implication des Français face à l’écologie ? Quels risques sont les plus importants ?

Méthodologie : 2 enquêtes menées par le service statistique (SDES) du ministère de la Transition Ecologique :

– Le baromètre « Société et environnement » pour le suivi historique des préoccupations et pratiques environnementales des Français. Il est réalisé par le Crédoc dans le cadre du dispositif d’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». Ces données sont collectées en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes de 15 ans et plus résidant en France métropolitaine, en Corse et dans les DROM-COM. Ce baromètre est réalisé tous les deux ans en début d’année impaire.

– La Plateforme Environnement : 20 questions sont posées chaque année (au mois de novembre) à un échantillon représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. Adossé à l’enquête de conjoncture auprès des ménages, cette plateforme est un dispositif de suivi mensuel par téléphone auprès de 1 800 individus environ (ménages ordinaires équipés d’une ligne de téléphone fixe, résidant en France métropolitaine).

Deux dimensions sont abordées dans ces baromètres :

  1. Les opinions, c’est-à-dire des points de vue, des prises de position exprimés verbalement à propos d’un sujet ou d’un débat d’actualité ;
  2. Les pratiques, les comportements mis en œuvre par les individus.

 

Les Français disent être impliqués pour faire face aux questions écologiques, même si leur sensibilisation à cette problématique semble quelque peu fléchir.

⇒ Le comportement des Français face à l’écologie.

♦ Aujourd’hui, ce qui motive le plus à agir pour protéger l’environnement : les Français citent en 1er lieu le fait de laisser aux générations futures un environnement de qualité (35% en 2023 vs 38 en 2020), puis protéger sa santé et celle de ses proches (26 et 26), préserver la nature, les espèces animales et végétales (20 vs 23), et enfin limiter les conséquences climatiques (16 vs 11, le seul item en hausse). Les motivations bougent ainsi peu depuis 2020. 

 

69% (73 en 2020) considèrent que chacun doit en faire le plus possible ; 20% disent ne pas en avoir les moyens ou ne pas être incités par l’information dont ils disposent ; seuls 5% pensent que les problèmes environnementaux sont exagérés.

 

♦ Comment les Français agissent pour protéger l’environnement ? en 1er lieu 47% (48 en 2020) disent faire ce qu’ils peuvent ; d’ailleurs 16% (12 en 2020) disent en faire déjà beaucoup, alors que 33% (37 en 2020) disent qu’ils pourraient en faire davantage.

 

♦ Comparaison des actions jugées les plus efficaces, les plus opportunes et celles difficiles à conduire :

– 2 actions sont parmi les plus pratiquées, jugées les plus opportunes pour l’écologie, et suscitant le moins de freins : en tout premier, le tri des déchets, puis la réduction de sa consommation d’énergie,

2 actions ont un taux de réponse proche que ce soit pour la pratique, la pertinence ou les freins : le fait de choisir des produits locaux, et la réduction de sa consommation d’eau,

– 3 actions sont jugées plus difficiles à mettre en œuvre (elles sont moins pratiquées pour résoudre ces questions), alors qu’elles sont importantes pour l’écologie : les modalités de déplacement et l’achat de produits bio labellisés.

Noter que les décalages entre 2015 et 2023 sont peu importants.

♦ Ce qui inciterait davantage à acheter des produits respectueux de l’environnement :

– Le fait qu’ils ne coutent pas plus chers (42% en 2023, vs 39% en moyenne entre 2012 et 2022),

– Le fait d’être mieux informés sur leurs particularités (22 vs 22,6), 

– Le fait de disposer d’un choix plus large de ce type de produit (17 vs 17), 

– Le fait de pouvoir les repérer plus facilement (13 vs 14,8).

 

♦ En ce qui concerne les achats de produits alimentaires et non alimentaires :

La provenance pour les produits alimentaires est habituellement recherchées par 55% (vs 50,5 en moyenne entre 2010 et 2022, et même 56 en 2010), vs 35 (32 en moyenne) pour les produits non alimentaires.

– Dans le cas d’achat de produits alimentaires 55% (50,5 en moyenne entre 2010 et 2022, dont 46 en 2010) prêtent attention à la distance parcourue par le produit.

– Cela est moins vrai pour les produits non alimentaires (38 vs 34,3 en moyenne, dont 33 e, 2010).

La quantité de déchets générés par les produits achetés concernent 38% des Français (33% en 2010).

 

55% (50% en moyenne entre 2008 et 2022) ont acheté des produits bio en 2023 et 54% des produits portant un label écologique (vs 50% en moyenne).

 

Pour en savoir davantage : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/pratiques-environnementales-des-francais-en-2023-agir-lechelle-individuelle

⇒ Ce qui préoccupe les Français en termes d’écologie.

♦ En 2023, la hiérarchie des préoccupations environnementales des Français est encore largement dominée par la question du changement climatique (malgré un recul de 6 points par rapport au niveau record atteint en 2022).

Les enquêtés les plus jeunes se distinguent de leurs aînés s’agissant de l’intérêt qu’ils accordent à certains sujets : 27% des moins de 40 ans évoquent en premier ou second choix la biodiversité, soit 11 points de plus que les enquêtés âgés de 70 ans et plus. En revanche, ces derniers ont deux fois plus tendance à citer les nuisances sonores. De même, les enquêtés les plus âgés semblent davantage préoccupés par les catastrophes naturelles (46 contre 37%).

 

La préoccupation à l’égard de la pollution de l’eau se révèle plus marquée hors des grandes agglomérations et chez les 30-39 ans. Les habitants de la région parisienne s’inquiètent plutôt de la pollution de l’air, tandis que les enquêtés vivant hors des grandes agglomérations se soucient plus fréquemment des catastrophes naturelles et de l’érosion de la biodiversité. Enfin, les ouvriers se révèlent bien moins préoccupés que les cadres supérieurs par le changement climatique.

 

Les plus jeunes ont davantage tendance à donner la priorité aux enjeux liés à la pollution de l’air (22% contre 12), alors que les plus âgés mentionnent plus fréquemment la prévention des risques naturels (36% contre 21). De la même manière, les diplômés de l’enseignement supérieur répondent assez différemment des enquêtés n’ayant pas de diplôme. Contrairement à ces derniers, ils privilégient la question du changement climatique (48% contre 34) et accordent un moindre intérêt à la prévention des risques naturels (22% contre 35) et à la pollution de l’eau (31% contre 39).

 

♦ Interrogés pour savoir qui devrait agir en priorité pour la protection de l’environnement, une moitié des Français cite les pouvoirs publics, une proportion assez stable au cours du temps.

Alors que la proportion des enquêtés jugeant que c’est aux ménages de s’engager prioritairement sur ce sujet avait connu une augmentation sensible en 2019, puis 2020 (+ 6 points), cette opinion a depuis régressé (- 7 points), et ne concerne plus que 15% des ménages.

Nettement plus élevée, la part des Français considérant que ce serait plutôt aux entreprises de prendre leur responsabilité en matière de protection de l’environnement progresse en 2023 (29%).

 

L’âge des enquêtés influe : 17% des enquêtés âgés de 70 ans et plus considèrent que c’est aux ménages d’agir en priorité, contre 11% des moins de 40 ans. Inversement, 34% des enquêtés les plus jeunes pointent la responsabilité des entreprises, soit 9 points de plus que les Français les plus âgés. Enfin, les 60-69 ans désignent plus fréquemment les pouvoirs publics (57%).

 

♦ En ce qui concerne les problèmes de proximité les plus fréquemment évoqués : le manque de transports en commun (18% en 1ére citation et 8 en seconde citation), le bruit (16 et 7%) et les catastrophes naturelles (15 et 10%). La qualité de l’air est un peu moins souvent mentionnée (12 et 11%). Le manque d’entretien et de propreté de l’environnement proche suscitent moins d’inquiétude ou de mécontentement de la part des enquêtés (9 et 10%). Noter que 26% ne font état d’aucun désagrément en 1ére citation et 26 en seconde citation.

 

Le lieu de résidence et l’âge influent en partie sur les réponses données. Les enquêtés de l’agglomération parisienne ont ainsi deux fois plus tendance que les personnes vivant en milieu rural à déclarer n’être concernés par aucun de ces risques (27 contre 13%). De même, les épisodes météorologiques extrêmes semblent plus concerner les enquêtés vivant hors des agglomérations (31%, soit 16 points de plus que dans les grandes villes) tandis qu’assez logiquement les incendies de forêts touchent cinq fois plus les communes isolées que la région parisienne. A contrario, les vagues de chaleur sont plus citées dans les grandes agglomérations  (40%) que dans les communes moins denses (27%).

 

Les enquêtés âgés de 60 ans et plus évoquent un peu plus fréquemment les épisodes météorologiques extrêmes que ceux de moins de 40 ans (23 contre 19%). Pour leur part, les trentenaires se sentent paradoxalement plus exposés aux risques d’inondation (16%, soit 7 points de plus que les enquêtés âgés de 70 ans et plus) alors qu’ils sont moins susceptibles d’y avoir déjà été confrontés.

 

♦ L’état de la nature prés de chez eux.

 

En 2023, une nouvelle question de l’enquête montre que plus de la moitié des Français estiment que l’état de la nature s’est dégradé au cours des dernières années près de chez eux. 15% des enquêtés considèrent même que cette détérioration est très importante. Seules 8% des personnes interrogées ont le sentiment que l’état de la nature s’est plutôt ou beaucoup amélioré.

 

Pour en savoir davantage : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/opinions-des-francais-sur-lenvironnement-en-2023

 

 

SOMMAIRE

La Chine est trés demandeur de produits made in France.

Méthodologie : 4 pays (Allemagne, Chine, Etats-Unis et Italie) ont été interrogés via un échantillon de 1 003 à 1 041 personnes, représentatives de leur population âgée de 18 ans et plus. L’interrogation s’est faite par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI.
Les échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de région de résidence et de niveau de revenus (les caractéristiques ont été détaillées pour chaque pays). Les interviews ont été réalisées du 10 au 16 octobre 2024.   

« Sondage OpinionWay pour CCI France ».

Je m’interroge sur la pertinence d’un échantillon d’un millier de répondants pour 2 pays si vastes la Chine et les USA, d’autant que l’enquête a été faite en ligne ; je m’interroge aussi sur l’interprétation que l’on peut faire des opinions des répondants, au regard de leur culture spécifique, dont aucune clé n’est ici proposée.

 

L’opinion est fort favorable pour le made in France, certes plus focalisée sur 5 groupes de produits.

 

Les caractéristiques qui correspondent le mieux aux produits Made in France : 

– La qualité (entre 61-63% et 69 pour l’Allemagne), 

– Des produits de luxe (entre 61et 65% mais 73 pour les USA), 

– Des produits couteux (entre 51 et 55% mais 58 l’Italie), 

– Des produits innovants (entre 31 et 33% mais 24 l’Italie et 51 la Chine), 

– Des produits écologiquement responsables (entre 21 et 23% mais 37 la Chine).

 

4 groupe de produits phare repérés comme emblématiques : l’alimentation, les vins et spiritueux (47 à 79%), les cosmétiques (41-72%), le textile-maroquinerie (48-57%) et la joaillerie (51-63%), auxquels on peut ajouter l’automobile (entre 41 à 44%).

Les autres produits le sont moins, notamment les jouets et les articles de jardinage et de bricolage.

Noter que l’importance des produits jugés emblématiques l’est davantage pour les USA, puis l’Italie et l’Allemagne et enfin la Chine.

 

Quels sont au sein des 4 pays ceux qui ont le plus souvent consommé des produits made in France ? La Chine (97% des personnes interrogées disent avoir consommé des produits made in France) devant l’Italie (85), l’Allemagne (76) et les USA (65).

 

En ce qui concerne les 5 produits les plus souvent consommés :

– L’alimentation, vins et spiritueux : 62 à 68% de consommateurs sauf la Chine (39),

– Les cosmétiques : moins en Chine et aux USA (33 et 37%) vs en Italie (54) et en Allemagne (49),

– Le textile et maroquinerie : bien plus en Chine (41%) vs 24 à 28 les 3 autres pays,

– La joaillerie : la Chine (38%) et les USA (32) vs 22 en Italie et 13 en Allemagne,

– L’automobile : 11% aux USA vs 17 à 22 pour les 3 autres pays.

Les raisons de consommer sont avant tout la qualité, la réputation, leur unicité, loin devant les prix, et leur impact environnemental.

La Chine est de loin le pays qui met le plus en avant les raisons citées, notamment la qualité, le prestige ; les USA sont le pays le plus sensible à l’unicité (43% vs 18 à 33 pour les autres).

La chine est aussi le pays qui souhaiterait consommer davantage des produits made in France (beaucoup plus 52%), estimant toutefois que ces produits y ont une visibilité suffisante (notamment la Chine). La Chine, dans ce souhait de consommer beaucoup plus est suivie par les USA (37%) et nettement moins par l’Allemagne (22) et l’Italie (19).

 

Par contre les 4 pays se retrouvent dans le souci d’une plus grande diversité (49 à 59%) ; les USA sont moins sensibles à la baisse des prix de vente (25% vs 38 à 49 pour les autres), la Chine étant plus demandeurs de la baisse de droits de douane et de frais de livraison (48% vs 22-24 les 3 autres pays).

Comment perçoivent-ils la France et les Français à la suite des jeux olympiques ?

Les Chinois et les Américains sont ceux qui ont la meilleure opinion, notamment si l’on interroge sur le très positif (43 et 39 pour la Chine, 35 et 35 pour les USA, vs 25-23 pour l’Allemagne et 18-13 pour l’Italie). L’envie de voyager en France s’exprime avec la même intensité (trés envie pour les Chinois 45%, vs 35 pour les Américains, 26 et 25 pour les 2 pays de l’UE).

 Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/actualites/enquete-le-made-france-percu-linternational#:~:text=L%E2%80%99image%20du%20Made%20in%20France%20%C3%A0%20l%E2%80%99international%20L%E2%80%99image,produits%20de%20luxe%20port%C3%A9s%20par%20des%20marques%20embl%C3%A9matiques.

 

 

SOMMAIRE

48 000 emplois ont été perdus dans les entreprises de proximité en 2024.

Les entreprises de proximité (entreprises de l’artisanat, du commerce, des professions libérales d’au plus 20 employés) avaient gagné 320 549 emplois depuis 2018.

 

Un classement par groupe d’activités (de la régression la plus forte en tendance annuelle à la stabilité) :

 

– Artisanat du BTP : pour le 6e trimestre consécutif, l’emploi salarié est en baisse ; sur un an, la baisse est de -3,1% (26 312 emplois en moins), alors que 87 471 ont été crées depuis 2018.

 

– Artisanat de fabrication :  le recul de l’emploi salarié se poursuit pour le 7e trimestre consécutif, atteignant -2,4% en glissement annuel (-7 247 emplois et -11 741 emplois depuis 2018). Tous les secteurs enregistrent une baisse de leurs effectifs, variant de -5,2% dans les activités du “papier, imprimerie et reproduction” à -1,1% dans la “fabrication de matériaux de construction, chimie, verre et céramique”.

 

– Professions libérales du droit : l’emploi salarié y est tendanciellement en baisse depuis le 2e semestre 2022, avec un  glissement annuel de -2,1% (et -787 emplois depuis 2018).

 

– Professions libérales techniques et du cadre de vie :  -1,9% en tendance annuelle (perte de 12 913 emplois vs + 93 246 depuis 2018) ; les agences immobilières sont le secteur le plus touché, avec une évolution annuelle de -11,7%, alors que les services informatiques, les agents et courtiers d’assurance, ainsi que les activités d’enquête, présentent une tendance inverse et un solde d’emplois positif. 

 

– Hôtellerie-restauration : en tendance annuelle -0,3% (perte de 1 437 emplois vs +30 616 gagnés depuis 2018).

 

– Professions libérales de santé : en tendance annuelle -0,1% (perte de 280 emplois après +16 091 depuis 2018) ; l’emploi salarié stagne dans les professions libérales réglementées, mais baisse dans les professions paramédicales (-7,3% sur un an).

 

Artisanat des services : en tendance annuelle +0% vs +53 180 emplois depuis 2018 ; les services automobiles et les services optiques restent fortement créateurs d’emplois salariés, alors que la réparation non automobile, les soins à la personne, ainsi que les transports, connaissent une baisse de leurs effectifs.

 

– Artisanat et commerce de l’alimentation : en tendance annuelle +0,6% (gain de 2 124 emplois vs 52 443 depuis 2018). La dynamique positive est portée par les activités de la boulangerie, pâtisserie, chocolaterie et glacerie, et celles de l’épicerie et du commerce alimentaire spécialisé (avec respectivement une évolution annuelle de +0,8% et +1,8%).

 

Les activités fines les plus en régression sont les agences immobilières (-11,7%), les activités de santé non réglementées (-7,3), celles de la construction de bâtiments résidentiels (-5,4), celles du papier/imprimerie/ reproduction (-5,2), celles de celles de la maçonnerie, couverture, étanchéité (-4).

Par contre sont en progression : les activités d’enquête (4,1%), les services automobiles (2,1), le commerce d’optique (2,1), les cavistes, bio, épicerie, fromagers, primeurs (+1,8) et le génie civil (1,3).

 

Pour en savoir davantage : https://infometiers.org/emplois-salaries-des-entreprises-artisanales-commerciales-et-liberales-chiffres-du-2e-trimestre-2024/#:~:text=Au%20deuxi%C3%A8me%20trimestre%20de%202024,rapport%20au%20deuxi%C3%A8me%20trimestre%202023.

SOMMAIRE

La forte hausse du nombre de créations en QPV provient des microentreprises.

Méthodologie : la source statistique provient du fichier Sirene pour les années 2014 à 2021 et mesure les établissements implantés au 1er janvier d’une année courante et les flux d’établissements qui se sont installés (par création ou transfert d’activité, dont les poids respectifs en sont pas signalés) en cours d’année.
L’étude observe aussi plus particulièrement les ZFU-TE qui sont des zones créées dans des quartiers de plus de 8 000 habitants particulièrement défavorisés, au nombre de 100 et bénéficiant d’un dispositif spécifique d’exonération de charges fiscales et de cotisations sociales. 

 

3 difficultés d’importance pour mesurer l’évolution du développement économique des QPV : d’une part la non connaissance des établissements qui proviennent de création ou ceux de transfert, d’autre part le repérage du nombre d’établissements (dont le siège d’appartenance est le plus souvent hors QPV), et non celui du nombre des entreprises (siège ancrée sur le territoire de façon autonome), et enfin le décompte des microentrepreneurs en création, via leur existence au fichier des entreprises et non le repérage de ceux qui sont actifs économiques. J’ajoute la variation des mesures publiques d’appui au développement économique des QPV a beaucoup varié dans le temps, favorisant à certaine époque l’implantation d’établissement voire la délocalisation d’entreprise.

 

L’étude permet notamment d’observer la prédominance de certaines activités en QPV, notamment sur les territoires les plus en difficulté.

 

♦ Le fort développement des micro-entrepreneurs.

 

Au 1er janvier 2021, 289 011 établissements sont implantés dans un QPV de métropole (que les microentreprise soient ou non actives économiquement), avec une forte hausse entre 2017 et 2021(+ 43,2%), provenant des microentreprises ; cette dynamique se trouve également hors QPV, mais elle y est plus modeste. 

 

En 2021, 92 590 nouveaux établissements se sont installés en QPV métropolitains, dont 66 199 micro-entrepreneurs, actifs économiques ou non (71,5% de l’ensemble des créations vs 61 en France entière). Entre 2017 et 2021 la hausse en QPV du nombre de microentreprises a été de 164,5% vs +101 en France entière.

 

Cette dynamique est, dans une moindre mesure, également présente pour les QPV des Drom : entre 2017 et 2021, le nombre d’établissements implantés croît de 17,6%, avec en 2021, 4 381 nouveaux établissements, dont 2 024 micro-entrepreneurs (46,2%).

Noter que la hausse du nombre de microentrepreneur est manifeste et en croissance chaque année à partir de 2018, en ce qui concerne les ZFU-TE : entre 2010 et 2017, les microentrepreneurs sont entre 32 et 40% de l’ensemble des créations, alors qu’en 2018, elles sont 48%, puis 54 en 2019, 62 en 2020 et 63 en 2021. 

 

♦ Quelles activités expliquent cette forte croissance ?

Je commenterais essentiellement le flux des créations d’établissement et non le stock puisque ce dernier découle du flux des créations.

 

Les activités de livraison à domicile sont le fait de 34% des créations d’établissement (sachant que de l’ordre du quart d’entre eux seulement seront actifs économiquement) ; il sont suivis par le commerce (20%), puis les services aux entreprises (18,5%) et la construction (10%).

 

Comparés aux flux de création d’établissement dans les unités urbaines environnantes (UU), les écarts sont explicites : fort décalage favorable pour la livraison à domicile (34% des créations en QPV vs 11% en UU), faible décalage favorable dans le commerce (entre 19,8% et 16,7), alors que les autres activités sont en décalage défavorable, notamment dans les services aux entreprises (31,7% en UU vs 18,5 en QPV) et la santé/éducation (11,8% vs 6,3).

Noter qu’au regard de la structure des activités du stock d’établissement comparé à la structure du stock, les livraisons à domicile l’emporte très largement (34% des créations vs 14% du stock), alors que la situation était inverse pour la plus part des autres activités, notamment le commerce (29% du stock vs 20% des créations), et la construction (15,5% vs 10,5).

La structure des créations en QPV en outremer est plus proche de celles en UU que celles en France métropole.

Le stock et les créations en ZFU-TE

Si la structure du parc d’établissement en ZFU-TE présente des différences avec celui de l’ensemble des QPV, celles-ci sont nettement moins marquées en ce qui concerne les créations/transferts.

Les activités livraison à domicile, commerce, HCR et services aux personnes sont plus fréquentes en QPV, alors que les activité services aux entreprises, santé sont plus présentes en ZFU-TE, ce qui signifie une situation plus proche des UU, même si le décrochage est certain pour quelques activités (livraison à domicile, services aux entreprises et aux personnes, éducation, activités financières et immobilières).

En ce qui concerne les créations/transferts plus de proximité entre celles en QPV et ZFU-TE, à l’exception de la construction (22% vs 10,5 en QPV). Par contre les décrochages demeurent entre celles en ZFU-TE et les UU qui leurs correspondent.

Les profils des chefs d’entreprise.

 

En termes d’âge : ceux en QPV sont moins âgés (7,9% 50 ans et plus vs en UU 12,3) et plus jeunes (48% moins de 30 ans vs 44, notamment au sein des moins de 30 ans, 5,5% vs 4,2).

 

Les femmes sont plus fréquentes dans les activités commerce, HCR et transport qu’en UU, alors que dans ces derniers espaces ce sont les activités qui sont plus fréquentes telles les services aux entreprises, les services aux personnes, la santé/éducation, les activités immobilières.

Les femmes comparées à leurs collègues masculins,  sont paradoxalement plus présentes dans les activités scientifiques et techniques en direction des entreprises (18,8% vs 6,5), et l’industrie (4,4% vs 1,4) ; elles le sont aussi, ce qui est moins étonnant dans les activités commerce incluant toutefois la réparation auto (19,4% vs 11,5), les services aux personnes (11,9% vs 2,1), la santé (7,1% vs 1), l’éducation (4,9% vs 2), les arts et activités récréatives (3,4% vs 1,3), les services administratifs et de soutien aux entreprises (6,4% vs 4,2).

 

Pour en savoir davantage : https://www.onpv.fr/uploads/media_items/onpv-dossier-entreprises-2023.original.pdf

 

 

SOMMAIRE

Innovation Sociétale Bulletin de veille et de capitalisation

Numéro 63 – Octobre 2024

Quelques extractions à partir de cet abondant bulletin :

 

Qu’est-ce que l’innovation territoriale ? 

Cette question peut paraitre simple… elle a pourtant pris près de trois ans pour obtenir une réponse qui puisse être lisible et visible pour toutes les parties prenantes d’un écosystème local. Souvent confondue avec l’innovation publique ou avec l’innovation sociale, l’innovation territoriale s’en nourrit et s’en distingue en ce sens qu’elle articule toutes les formes d’innovation sur un territoire donné pour répondre aux fragilités locales. Par essence, l’innovation territoriale est donc fondée sur une capacité à faire alliance entre l’ensemble des acteurs d’un territoire.

 

Pour bien en comprendre les enjeux et les contraintes, 2 réalités sont à prendre en considération : l’encastrement des réalités territoriales, et l’effet de taille. Ces situations sont d’autant plus complexes à gérer lorsqu’il s’agit des « petits & moyens » territoires, vu par les Collectivités territoriales qui ont un double rôle : celui de piloter les politiques publiques, et celui d’être garant de l’intérêt général, autrement dit de la cohérence des actions, de la cohésion des acteurs et de la pérennisation des ressources. Dans un contexte d’incertitudes et de crises successives, l’agilité de l’action est déterminante. C’est bien ce que font les Agents des collectivités territoriales qui jouent un rôle de « Chef de projet innovation territoriale ».

 

Les travaux menés avec AgroParisTech ont permis de qualifier 8 situations professionnelles, de les relier aux 3 leviers d’activation de l’intérêt général (Gestion régulatrice, Action collective transformatrice et Vision partagée). Cette grille a ensuite pu être illustrée au travers de pratiques repérées dans les fonctions de « catalyse territoriale ». Cette démarche a permis de modéliser une grille de qualification des pratiques permettant à chacun de se situer dans ses situations professionnelles.

 

Quels sont donc les « piliers » d’une territorialisation des transitions cohérente avec l’agilité locale ? Il en ressort 4 « piliers » dont 2 sont structurels et 2 opérationnels.

– Le 1er pilier est politique. Le rôle d’une collectivité territoriale est certes d’apporter des services publics, mais aussi de garantir et de piloter l’intérêt général. A ce titre, la responsabilité dépasse celle du mandat pour s’inscrire dans le temps long du/des Territoire(s). Ce rôle de garant nécessite une posture différente. Si celle des services publics s’adressent à des « usagers », celle du pilotage de l’intérêt général à des « citoyens ». A ce titre, c’est bien la Collectivité territoriale qui doit être à la manœuvre pour mobiliser les engagements autour de Projets de Territoire durables et inclusifs.

 

Le 2ème pilier est académique : c’est la capacité à transformer la connaissance empirique en compétences stratégiques pour conduire un changement structurant (le lien entre la nécessité de changer, et les trajectoires possibles pour y parvenir en tenant compte de la réalité de terrain… et de la maturité collective des écosystèmes). 

 

Le 3ème pilier est méthodologique. Il faut apprendre à différencier la valorisation des pratiques émergentes, du moment où il devient possible de développer les compétences requises. 

 

Le 4ème pilier est numérique. il est important de développer à la fois une grille de qualification des pratiques pour que chacun puisse se situer, et une variété de formats pédagogiques pour répondre à la diversité des « 1er kilomètre des besoins”. 

 

Un partenariat spécifique : le Panorama 2024 des fonds et fondations créés par des entreprises mécènes, publié conjointement par Les entreprises pour la Cité, EY et le Centre français des Fonds et Fondations, met en effet en lumière l’importance croissante pour les entreprises de s’ancrer dans leur territoire. 

Parmi les principaux enseignements :

– Un ancrage territorial renforcé : 64% des entreprises intègrent davantage la dimension locale dans leur stratégie, renforçant ainsi leurs liens avec leur écosystème.

– Le rôle central des ETI et PME dans la philanthropie : ces dernières ont doublé leurs contributions financières en deux ans, jouant un rôle clé dans le soutien aux initiatives locales et la création de dynamiques territoriales.

– L’engagement des collaborateurs, facteur de cohésion : 80 % des entreprises impliquent leurs
collaborateurs dans leur stratégie de mécénat, renforçant ainsi la cohésion interne et le sentiment d’appartenance des équipes tout en répondant aux besoins des associations de terrain.

– Le mécénat collectif, levier pour un impact local accru : Malgré des défis de gouvernance, de
manques de ressources humaines ou financières, le mécénat collectif reste un outil efficace pour maximiser l’impact des actions locales des fondations. 

Aujourd’hui, 57% des entreprises pratiquent l’un des partenariats suivants : pratiques responsables, coopération économique, innovation sociétale et /ou mécénat.

Pour en savoir davantage : https://www.lerameau.fr/wp-content/uploads/2024/11/Bulletin-10-2024-BAD.pdf

SOMMAIRE

Quelles relations entre les indépendants et les plateformes ?

Méthodologie : l’enquête Tracov 2 a été réalisée début 2023 par la Dares sur un échantillon de 63 579 personnes âgées de 18 à 64 ans résidant en France ; 28 122 personnes en emploi ont répondu. Dans l’enquête, les travailleurs des plateformes sont identifiés par la question « Dans votre travail de micro-entrepreneur ou d’indépendant, accédez-vous à la clientèle par l’intermédiaire d’au moins une application mobile ou site internet de mise en relation (exemples : Uber, Deliveroo, Leboncoin, Allovoisins, Taskrabbit, etc.) ? ». 600 personnes (2% des personnes en emploi) ont répondu : « Oui, pour la plus grande part de mon activité » ou « Oui, pour une faible part de mon activité ». Elles sont considérées comme des « travailleurs de plateforme » dans cette étude. 

Ne sont donc pas pris en compte les chefs d’entreprise qui sont actionnaires minoritaires au sein de leur société.

 

Les indépendants qui travaillent avec des plateformes exercent des activités fort différentes. Ils font face à des exigences émotionnelles plus fortes que les salariés. 

⇒ Qui sont-ils ?

♦ 42% sont des micro-entrepreneurs (vs 33 parmi les autres indépendants) et 14% exercent plusieurs activités professionnelles, ce qui peut correspondre à la multiplication de missions de courte durée, souvent pour atteindre des revenus du travail suffisants.

 

♦ Le profil des travailleurs de plateforme est à mi-chemin des salariés et des indépendants. C’est une population un peu plus masculine (57 vs 50) et un plus âgée (34 plus de 50 ans vs 31) que les salariés mais moins que les autres indépendants (57 vs 61 et 34 vs 41).

44% ont au plus le bac (vs 44 les salariés et 48 les autres indépendants), mais Ils ont moins d’expérience dans leur emploi actuel que les autres indépendants (54% au moins 5 ans vs 63), mais un peu plus que les salariés (54 vs 53).

 

♦ Dans quel type d’activité ?

Intermédiaires et prestataires dans le domaine des loisirs, des services financiers, immobiliers ou d’assurance ; exploitants d’établissements de l’hôtellerie-restauration, professionnels de santé, spécialistes de la rééducation ou du soin du corps ; artisans de la réparation et du  travail des matériaux, du bâtiment, du transport de personnes. Aucun de ces groupes de métiers ne représente une part supérieure à 10% parmi les travailleurs de plateforme. Cette population se caractérise avant tout par une très forte hétérogénéité des profils et des activités.

⇒ Ce sur quoi la plateforme intervient ?

La plateforme organise au moins une partie du travail pour 44% des travailleurs, qui se décline ainsi :

– 21% reçoivent des instructions précises sur la manière de travailler ; parmi ces derniers, 12% peuvent être sanctionnés s’ils ne les appliquent pas ;  pour 20%, la plateforme contrôle la manière dont les tâches sont réalisées ; au total, 34% voient leur travail contraint par au moins un de ces deux types de prescriptions.
– Mais 21% se voient aussi proposer des formations pour améliorer leurs compétences et 12% des informations ou des équipements pour protéger la santé au travail ; au total, 26%.

 

♦ Leur travail est alors fortement numérisé, utilisant des équipements numériques (logiciels, applications, ordinateurs, smartphones, etc.) de façon intensive au moins 3 heures par jour, bien plus que les autres catégories d’emploi (83%, vs 71pour les salariés et les autres indépendants).

Pour 58% leur travail est noté par des clients ou le public (note chiffrée, étoiles, smileys, etc.) vs 29 pour les autres indépendants et 20 pour les salariés.

32% pratiquent le télétravail (vs 26 les salariés et 24 les autres indépendants).

Seuls 8% mentionnent des difficultés au travail avec ces équipements (vs 10 les autres).

⇒ Leur temps et modalités de travail.

♦ Ils travaillent 42 heures par semaine, bien plus que les salariés (36 heures) ; les pratiques
sont toutefois hétérogènes : 28% ont un temps de travail hebdomadaire inférieur à 35 heures, tandis que 61% travaillent 40 heures ou plus (ces % sont proches des autres indépendants).

Ils travaillent plus souvent le week-end (88%, vs 82 les autres indépendants et 50 les salariés), le soir, la nuit ou très tôt le matin (75% vs 68 les autres indépendants et 50 les salariés).

 

♦ Dans ce contexte, ils sont 70% à recevoir des plaintes des proches concernant leurs horaires, suggérant des difficultés à articuler vie familiale et vie professionnelle (vs 69 les autres indépendants et 52 les salariés). ils font ainsi face à des exigences émotionnelles plus fortes que les salariés et les autres indépendants du fait d’une activité presque exclusivement effectuée au contact du public (90% vs 80 les autres indépendants et 68 les salariés). 

 

♦ Ils manquent davantage de soutien social que les autres indépendants et les salariés ; ils se sentent plus souvent isolés ; ils considèrent que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur.

 

♦ En revanche, Ils présentent des niveaux d’insécurité socioéconomique à peine supérieurs (50% vs 43 les autres indépendants et 24 les salariés).

Ils disposent d’une autonomie importante et sont moins souvent confrontés à des conflits de valeurs que les salariés (absence de sentiment d’utilité du travail, devoir faire des choses qu’on désapprouve.

L’état de santé des travailleurs de plateforme est globalement meilleur que celui des autres personnes en emploi (30% d’entre eux déclarent ne pas avoir une bonne ou une très bonne santé, vs 35 les autres indépendants et 37 les salariés). Les troubles du sommeil, douleurs fréquentes sont toutefois mentionnées dans des proportions semblables pour ces différentes catégories de travailleurs. Un constat qui s’explique par des différences de caractéristiques individuelles. 

⇒ Leurs souhaits de changement de situation professionnelle.

Dans les 3 ans à venir les souhaits sont moins fréquents que ceux des salariés, mais relativement proches de ceux des autres indépendants. Lorsqu’ils souhaitent changer de situation, les raisons qu’ils invoquent le plus fréquemment sont l’amélioration des conditions de travail la préservation de l’état de santé ou des perspectives professionnelles.

Ces résultats moyens masquent des différences selon les métiers, dues à la forte hétérogénéité des pratiques et aux degrés de contraintes et ressources propres à chaque plateforme. 

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/les-travailleurs-de-plateforme-quels-profils-et-quelles-conditions-de-travail

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En Hauts de France, le nombre d’indépendants au sein de l’ensemble des actifs est le plus faible des régions.

L’étude permet de comparer l’importance de différentes caractéristiques des travailleurs indépendants au regard de l’emploi salarié.

 

En 2020, 201 000 personnes travaillent en tant qu’indépendants en Hauts-de-France (9,4% des actifs). C’est la région avec l’Ile-de-France qui recense le moins de non-salariés dans la population active (9,4%). Les régions du nord (Normandie comprise), de l’est sont avec l’Ile-de-France celles qui ont le moins de non-salariés dans la population active alors que celles du sud en ont le plus (entre 14,7 et 17,8%).

Dans les Hauts-de-France, 2 secteurs d’activité regroupent près d’1/3 des indépendants : le premier, la santé, l’ enseignement, et l’action sociale puis le commerce dont la réparation d’automobiles et de motocycles  ; ils accueillent chacun 31 000 indépendants. Ensuite, entre 23 000 et 25 500 indépendants exercent dans chacun des trois secteurs : agriculture, sylviculture et pêche, construction, services aux entreprises, alors que les HCR ne représente que 11 000 indépendants, mais ces derniers y pèsent fortement dans l’emploi (15,2%).
Les indépendants de la région occupent une moindre proportion des emplois dans la construction, les activités immobilières le tourisme et l’agriculture qu’en province. 
 

1/3 des travailleurs indépendants possèdent un diplôme d’études supérieures contre 1/4 pour l’ensemble des actifs en emploi : les indépendants sans diplôme exercent principalement comme exploitants de café restaurant, conducteurs de taxi, maçons, peintres, détaillants en alimentation ou mécaniciens.

 

En 2020, 48% des personnes en emploi dans les Hauts-de-France sont des femmes vs 35% parmi les travailleurs indépendants (comme en province) ; cette part est en hausse du fait des microentrepreneurs et d’une entrée en fonction de plus jeunes.

 

Leur âge moyen est de 46,4 ans (+4,2 ans de plus que pour l’ensemble des travailleurs de la région). Cependant, ils restent plus jeunes que les indépendants de France, dont l’âge moyen atteint 47,2 ans, alors que le nombre des moins de 25 ans a chuté de 8% entre 2014 et 2020 (vs 4,7% en province). 

 

Entre 2014 et 2020, le travail indépendant progresse en Hauts-de-France à un rythme nettement supérieur (+5,3%) à celui de l’ensemble des actifs en emploi (+0,9%) sous l’impulsion de la forte hausse du nombre de micro entrepreneurs (+77%), vs +8,5% pour les professions libérales et +1% pour les gérants majoritaires.

Dans la majorité des secteurs d’activité, l’augmentation est cependant moins soutenue qu’en France de province (+6,9%). Dans le commerce et le tourisme en particulier, le nombre d’indépendants croît en province alors qu’il diminue en Hauts-de-France.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8245294

 

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36% des primo-entrants en apprentissage rompent au moins un contrat d’apprentissage pendant leur formation.

Méthodologie : l’enquête Oripa rencontre plusieurs limites dans la détection et la comptabilisation des ruptures de contrats d’apprentissage (tendance à sous-déclarer la rupture, ou à ne pas déclarer). Pour y pallier, le Système d’information sur l’apprentissage (SIA) de la Dares, permet de corrige ces insuffisances.

La première partie de l’étude porte sur l’ensemble des ruptures intervenues entre la rentrée 2018 et le 1er mars 2020, ce qui permet de définir un taux de rupture « dans la première année et demie de l’apprentissage ». 

La deuxième partie porte sur les ruptures intervenues « au milieu de l’apprentissage ». Seuls les jeunes précédemment considérés étant encore en contrat d’apprentissage mi-2019 (qu’ils aient ou non changé d’employeur entre la rentrée 2018 et mi-2019) sont pris en compte. L’objectif est alors d’analyser les ruptures survenues à la lumière des conditions de travail et de vie déclarées mi-2019. 

 

Le rôle des parents et du milieu familial (CSP, fratrie..), la connaissance préalable du métier sont des facteurs favorables à la poursuite du contrat d’apprentissage même si un 1er contrat a été rompu pour déboucher sur un nouveau contrat.

⇒ L’approche du profil des apprentis en rupture de leur contrat d’apprentissage.

♦ 36% des primo-entrants en apprentissage en 2018, engagés dans un cycle de formation de niveau CAP à bac+2 pour 2 ou 3 ans, rompent au moins un contrat d’apprentissage (un contrat pour 32% d’entre eux, 2 contrats ou plus pour 4%) entre le début de leur apprentissage et le 1er mars 2020.

 

Une rupture n’implique pas systématiquement un abandon de l’apprentissage : ainsi au 1er mars 2020, 11% sont ainsi de nouveau en contrat d’apprentissage, alors que 25% ne le sont plus. Parmi ces jeunes encore en apprentissage, environ un sur cinq fait l’expérience d’une (autre) rupture entre mi-2019 et le 1er mars 2020.

 

♦ Le taux de rupture pendant la 1ére année et demie de l’apprentissage décroît quand le niveau de formation préparée s’élève : 42% au niveau CAP, 32% au niveau bac et 27% à bac+2.

Au niveau CAP, les apprentis plus âgés rompent plus fréquemment : 47% ceux ayant 17 ans ou plus fin 2018, contre 34% les 15 ans ou moins. Les apprentis en réorientation ou accusant un retard scolaire, connaissent un risque de rupture plus élevé et retrouvent moins fréquemment un contrat après une rupture. 

 

♦ La fréquence des ruptures varie en fonction des activités de l’employeur. Les taux de rupture sont élevés dans les HCR (55%), le commerce de bouche (44%), la coiffure et les soins de beauté (44%), mais le plus faible dans les activités informatique (21%), transport (23%), industrie (24%) et activité financière et assurance (25%).

 

♦ Les taux de rupture décroissent avec la taille de l’entreprise : de 41-43% dans les entreprises de moins de 10 salariés à 34% chez les 40-49 salariés puis 25% dans les entreprises de 50 à 249 salariés.  

 

♦ Les taux de rupture sont plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural (38-39 Vs 32%). Noter qu’ils différent peu selon leur lieu de naissance (entre 36 et 39%).

 

♦ Le milieu familial (notamment l’importance de la fratrie) peut influencer : ceux issus de familles nombreuses (au moins 3 frères ou sœurs) ont les taux de rupture les plus élevés (41%), proche de ceux qui n’ont ni frère ni sœur (38%) vs 31-35 les autres.

⇒ Les ruptures en lien avec les appuis reçus de leurs parents et leur connaissance des métiers.

♦ Tout d’abord la priorisation donnée à l’apprentissage quant à leur orientation : c’est le cas de 76% des apprentis (un choix), auquel cas les ruptures sont moins fréquentes (35%, vs 39 pour ceux dont l’apprentissage n’était pas le 1er choix).

 

De plus 63% connaissent le métier ou l’ont pratiqué avant leur orientation en apprentissage ; cet atout ne conduit pas à un meilleur taux de rupture (35% pour ceux qui ne connaissait pas le métier et 37 pour ceux qui en avaient une connaissance vague).

 

♦ Puis le contexte familial : 31% des apprentis ayant deux parents cadres, indépendants ou exerçant des professions intermédiaires (et 34 dans le cas d’un seul parent dans cette situation) rompent un contrat vs 48 pour ceux ayant un seul parent ouvrier ou employé (vs 35 si leurs 2 parents sont employé ou ouvrier). Le taux de rupture (43%) est aussi fort élevé pour ceux dont les parents sont “inactifs” (ou dont on ne connait pas la CSP) ; ils sont 25% des apprentis.

 

De fait 45% des parents ne les ont pas aidés ni dans la recherche du 1er employeur, ni pour les orienter vers l’apprentissage ; le taux de rupture est alors de 38% ; ce taux est proche (37%) pour les apprentis dont les parents les ont aidé à chercher leur 1er employeur (ce sont 33% des apprentis). Par contre le taux est plus favorable quand les parents ont une approche favorable de l’apprentissage : taux de rupture de 33% (7% des apprentis concernés) et mieux encore (30%) quand les parents les ont orienté vers l’apprentissage et ont cherché avec l’apprenti son 1er employeur.

⇒ Pourquoi la rupture de contrat ?

Pour ceux qui ont rompu sans aller vers un nouveau contrat, la raison 1ére est l’employeur (entente, encadrement, missions, conditions de travail, etc.) pour 56% et pour 30% le désintérêt pour le métier, alors que pour ceux qui ont rompu et retrouvé un nouveau contrat, la raison principale de rupture et de loin est le rapport à l’employeur (81%). Dans les 2 situations , les problèmes personnels (problème de logement, de transport, de santé, etc) ne pèsent que 16 à 19%.

 

En ce qui concerne plus finement l’employeur cause de rupture, les apprentis citent les conditions insatisfaisantes de travail : mauvaise ambiance, mésentente avec le maître d’apprentissage, manque de suivi, le fait de ne rien apprendre de nouveau au travail ou de se voir confier des missions inadaptées au diplôme préparé, le grand nombre d’heures de travail. 
Par contre réaliser des heures supplémentaires non compensées favoriserait les ruptures suivies d’un changement d’employeur, mais pas l’abandon de l’apprentissage. De même, les contraintes physiques (pénibilité, bruit, températures…) ne semblent pas induire de risque de rompre le contrat.

 

Les apprentis qui changent d’employeur au milieu de leur apprentissage, et en ont un nouveau (6% des jeunes entrés en apprentissage), améliorent sensiblement leurs conditions de travail et de vie. 

 

Au 1er mars 2020, 25% des primo-entrants, ayant commencé un apprentissage à la rentrée 2018, ne sont plus en contrat d’apprentissage consécutivement à une ou plusieurs ruptures.

– Ils sont pour 33% en emploi, dont 13% en contrat de professionnalisation et par ailleurs 7% chez le même employeur,

– 28% en recherche d’emploi : 13% souhaitent exercer le métier auquel il se préparait en apprentissage, 17% cherchent un emploi exclusivement en alternance.

– et 27% à nouveau en études, en formation professionnelle ou en stage. 

Les enfants ayant deux parents cadres, professions inter médiaires ou indépendants, sont presque aussi souvent en emploi que ceux dont les parents sont tous les deux employés ou ouvriers (34 vs 33%) ; par contre, ils sont moins fréquemment en recherche d’emploi (21 vs 27) %), et davantage en études, en formation professionnelle ou en stage (36 vs 28%).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quelles-causes-aux-ruptures-des-contrats-dapprentissage

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Les faillites progressent dans le monde des start-ups.

Selon une étude de la Banque de France, 129 start-ups tricolores ont fait faillite en 18 mois, une augmentation alarmante par rapport aux années précédentes.

 

“Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 76 startups ont fait faillite en 2023, et 53 supplémentaires ont suivi sur le seul premier semestre de 2024. Cette hausse s’explique principalement par l’explosion des taux d’intérêt, qui a rendu le financement plus difficile à obtenir, et par une instabilité politique et économique qui ne s’arrange pas..

 

Le taux de faillite des startups matures s’établit désormais à 5,6%, une forte augmentation par rapport à 2022, où il n’était que de 0,5%. Ce phénomène n’est pas uniquement français : aux États-Unis, le taux de défaillance des start-ups a grimpé de 70% en 2023.. 

 

Malgré cette vague de faillites, la French Tech continue de croître. En 2023, les startups françaises ont généré un chiffre d’affaires de 24,6Md€ (+18,6% par rapport à l’année précédente). De plus, elles ont créé 8.100 emplois, bien que 3.300 postes aient été supprimés en raison des faillites..

 

Les entrepreneurs ont réagi à la crise en renforçant leurs capitaux propres, qui ont augmenté de 9% en 2023 pour atteindre 17,3Md€. Néanmoins, 20% des startups conservent des fonds propres négatifs, un signe inquiétant de fragilité persistante dans le secteur.”

 

Pour en savoir davantage : https://www.journaldugeek.com/2024/09/07/french-tech-les-faillites-ont-explose-ces-18-derniers-mois/

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Création de l’Institut de recherche Maria Nowak sur l’entrepreneuriat populaire.

Une initiative plus que rare dans ce domaine et qui mérite grandement d’être signalée.

 

Cette création est portée par l’Adie que Maria Nowak avait fondé en 1989. C’est une réponse au peu de recherche conduite sur la question du travail indépendant en France.

L’objectif est de faire progresser la connaissance scientifique et la compréhension de ce qu’est l’entrepreneuriat populaire, ses ressorts et ses effets. Il est de perpétuer sa vision émancipatrice et humaniste de l’entrepreneuriat comme liberté fondamentale ayant vocation à devenir un droit réel pour tous – et du microcrédit comme le meilleur outil, fait de confiance et de solidarité, au service de cette cause.

 

Présidé par Thierry Sibieude, Fondateur de la Chaire Entrepreneuriat social de l’ESSEC et précurseur dans le domaine de la mesure d’impact, le Comité scientifique et d’experts de l’Institut est composé de Pauline Arnaud-Blanchard, Directrice générale fondatrice de h’up entrepreneurs, Edouard Dequeker, professeur à la Chaire d’Economie urbaine de l’ESSEC et responsable pédagogique du mastère spécialisé “Management Urbain et Immobilier”, Laurence Fontaine, historienne et Directrice de recherche au CNRS, Françoise Lareur, Présidente de la Fondation MACIF, administratrice d’Aéma Groupe et de la Macif, Valérie Lion, rédactrice en chef de ViveS Media, Thierry Racaud, ancien directeur des études de l’Adie, Aziz Senni, entrepreneur, investisseur à impact et président fondateur de Quartiers d’Affaires et du Forum Économique des Banlieues et Romain Slitine, professeur et chercheur à Paris Sorbonne. L’Institut s’appuiera dans un premier temps sur les moyens opérationnels de l’Adie.

À l’occasion de son lancement, l’Institut Maria Nowak publie une première étude intitulée “L’entrepreneuriat est-il un vecteur d’égalité des chances ? “.

 

“Nous avons pour objectif de développer en France l’entrepreneuriat populaire, c’est-à-dire de permettre à tous ceux qui ont la capacité et la volonté de créer leur emploi, de le faire.”  Maria Nowak

 

Pour en savoir davantage : https://www.adie.org/espace-presse/communique/lancement-de-linstitut-maria-nowak-connaitre-comprendre-et-promouvoir-l-entrepreneuriat-populaire

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Comment affiner les résultats “objectifs” avec les ressentis de la population ?

Le ressenti est souvent en décalage avec les résultats d’enquête “rationnelle” ; comment prendre en compte ces ressentis dans la conduite d’enquête ?

 

Le ressenti est une notion de plus en plus présente, utilisée notamment par les médias, les sondeurs mais aussi par les acteurs publics et académiques. Elle semble prendre une place grandissante dans la prise de décision des électeurs. Avec la multiplication des émetteurs d’information, il est de plus en plus tentant de se conforter dans la confiance accordée aux ressentis propres des phénomènes socio-économiques plutôt qu’aux statistiques publiques. 

 

La réflexion économique, l’analyse conjoncturelle, l’évaluation des politiques publiques ne peuvent ainsi pas faire l’impasse sur ce qui est ressenti par les ménages ou les entreprises.

 

Historiquement, les premiers exemples ont probablement trait aux enquêtes de conjoncture. Depuis des décennies, l’Insee et la Banque de France demandent à des échantillons d’entreprises de donner leur sentiment sur l’évolution de leur activité, de leurs effectifs, de leurs prix.. Il s’agit de questions qualitatives qui sont converties par les statisticiens en soldes d’opinion publiés chaque mois. Ces enquêtes ont un pouvoir prédictif assez fort sur les évolutions conjoncturelles à court terme, à horizon de quelques mois. 

 

Il existe de longue date une enquête sur les conditions de vie des ménages qui pose des questions sur 13 types de privations ; cela permet de calculer la proportion des ménages dans cette situation de « taux de pauvreté en conditions de vie » ; cela complète la mesure normative et objectivable du taux de pauvreté monétaire, défini quant à lui comme la proportion des ménages dont le niveau de vie est en deçà de 60% du niveau de vie médian

 

Pour beaucoup d’autres phénomènes, on dispose de données d’enquêtes en sus de statistiques fondées sur des données administratives : exemple des enquêtes de victimation, qui interrogent les personnes sur les faits de délinquance qu’elles ont vécu mais aussi sur leurs opinions en matière de cadre de vie et de sécurité, coexistant avec les statistiques issues des registres de la police et de la gendarmerie ; l’évolution du sentiment d’insécurité peut ne pas coïncider avec l’évolution des délits enregistrés.

 

Échapper à la « dictature de la moyenne »

Les analyses sur l’inflation, qui se sont multipliées avec la recrudescence de la hausse des prix depuis 2021, en fournissent une première illustration. Grâce aux données d’enquêtes sur les budgets des familles, on peut connaître le panier de consommation des ménages selon leur niveau de revenu, leur âge, leur lieu de résidence, etc.. Il est alors tout à fait possible de calculer, à tout moment, l’inflation annuelle à laquelle sont exposées les différentes catégories de ménages. Il ressort alors que même dans une catégorie donnée (c’est-à-dire le premier décile de revenu, les retraités, les ménages ruraux, etc.), il n’y a jamais de panier type et l’inflation relative au panier individuel peut être très différente d’un ménage à l’autre.

 

Pour aller encore plus loin dans la mesure individuelle du phénomène, l’Insee a développé une outil, accessible sur son site internet, où chacun peut indiquer son propre panier de consommation et estimer l’inflation qui lui est propre à partir des évolutions de prix relevées par l’Insee. 

 

La hausse des prix n’est bien entendu pas le seul indicateur où cette logique peut s’appliquer. C’est aussi le cas, par exemple, de l’espérance de vie, de l’évolution du revenu ou du patrimoine, pour lesquels les enquêtes permettent d’estimer la moyenne mais également la distribution de ces indicateurs.

 

En matière de bien-être subjectif, le paradoxe d’Easterlin est bien connu : la proportion de gens heureux ne s’accroît pas tendanciellement dans le temps, au fur et à mesure que la richesse du pays et de ses habitants s’accroît. Le bien-être est ainsi mesuré par la réponse à la question : sur une échelle de 0 à 10, à combien estimez-vous votre satisfaction dans la vie ? Empiriquement, la moyenne des réponses est le plus souvent autour de 7, et c’est le cas pour la France.

A un instant donné, la satisfaction des personnes va dépendre de leur revenu de façon croissante, mais concave : une augmentation de revenu a plus d’effet sur le bien-être en bas de la distribution des revenus qu’en haut. Elle est également liée à l’état de santé, ou encore à l’intensité des liens sociaux. 

 

Des publications aux résultats différents du ressenti.

Certaines publications de l’Insee visent à combler un écart important entre réalité et ressenti. Par exemple, lors de la crise des « gilets jaunes », en 2019, une publication de l’Insee montrait que le bien-être dépendait peu du type de territoire où l’on vit. 3 ans plus tard, une étude plus approfondie a permis de conclure que, toutes choses égales d’ailleurs, ce n’était pas dans « la France périphérique » mais dans l’agglomération parisienne que la satisfaction dans la vie était la moins élevée.

 

Dans un sondage paru en pleine crise des « gilets jaunes », 75% des Français s’estimaient perdants, pensant contribuer plus à la sphère publique qu’ils n’en tiraient profit. Ceci a conduit l’Insee à mener des travaux pour estimer la redistribution élargie, en ajoutant aux simulations habituelles des effets redistributifs du système de prélèvements et transferts, l’estimation des effets redistributifs du financement et de l’accès aux services publics (santé, éducation, mais aussi des fonctions régaliennes comme la sécurité ou la justice). Avec un ratio de 57% de bénéficiaires nets du système redistributif, le résultat de ces travaux allait à l’encontre des idées reçues. La publication n’en a pas moins connu un gros succès, même si elle n’a pas suffi à elle seule à inverser les idées reçues.

 

L’exemple de l’évolution des revenus et du pouvoir d’achat :

1) on ne se contente pas de mesurer la température, on demande aux gens s’ils ont froid. Aux côtés de l’indicateur de taux de pauvreté monétaire existe un indicateur de pauvreté en conditions de vie, fondé sur des réponses à une enquête sur les privations ressenties. Grâce à l’accès, récent, aux données bancaires anonymisées, l’Insee peut aussi mesurer un indicateur de précarité financière, en suivant la proportion de clients de la Banque postale pouvant être à découvert, et en le comparant aux réponses données dans les enquêtes de conjoncture à des questions sur la capacité à boucler les fins de mois.

 

2) on ne se contente pas de mesurer la température, on la corrige de la vitesse du vent. Quantité de sophistications sont introduites pour rapprocher ce qui est mesuré de ce que la population éprouve. Ainsi, pour évaluer la dynamique du niveau de vie des ménages, l’Insee ne se contente pas de la mesure de la dynamique du pouvoir d’achat du revenu ; il la corrige par l’évolution de la démographie et de la composition des ménages. Celui-ci croît moins vite que le revenu par tête, car les ménages sont de plus en petits, ce qui réduit les économies d’échelle (il y en a notamment sur les dépenses de logement). Pour se rapprocher de ce qui est vécu en termes de contraintes de liquidités – par exemple pour ceux qui ont à rembourser un emprunt immobilier –, les statisticiens mesurent les dépenses «contraintes», et on peut disposer d’un revenu libre d’emploi après paiement de ces dépenses.

 

3) on ne se contente pas de mesurer la température qui s’impose à tout le monde, on regarde comment réagissent les personnes au froid selon leurs caractéristiques personnelles. Les comptables nationaux de l’Insee rendent compte de l’évolution des revenus selon la position dans l’échelle des revenus et permettent l’analyse des différences d’inflation ressentie en fonction du panier de consommation propre à sa situation, etc.

 

4) on cherche enfin à examiner d’éventuels biais cognitifs. Si la plupart des Français ont l’impression de s’appauvrir depuis la crise financière de 2008-2009, alors que la statistique publique rend compte d’une évolution moyenne du pouvoir d’achat stable ou en légère progression, quelles peuvent en être les raisons ?
• peut-être que lorsque nous gardons le même pouvoir d’achat alors que le standard de biens et services accessibles s’accroît, nous avons l’impression de nous appauvrir, de décrocher par rapport à la norme sociale,
• peut-être aussi avons-nous beaucoup de mal à ressentir que, lorsque nous consacrons le même budget à un bien dont les performances s’améliorent, nous bénéficions de ce que l’économiste-statisticien comptabilise à bon droit comme une baisse de prix, accompagnée d’une hausse de volume de consommation. 

 

Pour en savoir davantage : https://blog.insee.fr/peut-on-mesurer-le-ressenti-eco-et-socio/

 

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Les freins identifiés, les aides souhaitées pour créer pour ceux qui en auraient envie.

Méthodologie : échantillon de 2701 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne entre le 02 et le 14 mai 2024.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

 

Pour analyser les questions du sondage, je propose des tableaux comparatifs avec les différents items selon les grandes questions posées ; le classement des items se fait alors en déclinant les moyennes des réponses des chefs d’entreprise (artisan, commerçant, dirigeant, sans salarié), de la plus élevée au regard de la moyenne globale, à la moins élevée (et donc le plus souvent 3 sous-groupes : la moyenne chef d’entreprise est plus élevée que la moyenne globale, elle est proche, ou elle est inférieure). Pourquoi cette proposition ? Parce qu’elle permet de comparer le ressenti de pratiquants de l’entrepreneuriat (au sens chefs d’entreprise de très petite entreprise, au ressenti bien différent de patrons d’entreprise importante en taille) avec ceux d’éventuels postulants à la création d’entreprise.

 

Les chefs d’entreprise se démarquent des autres populations qui ont envie de créer et se manifestent peu concernés par ce qui fait le développement d’une entreprise.

 

 

Après un article relatif aux représentations de l’entrepreneur, je propose un 2éme article s’appuyant sur le même sondage à propos des freins, des aides souhaitées pour alléger la lecture.

 

 

A la question ” vous, personnellement, un jour dans votre vie, auriez-vous envie de créer votre entreprise, d’en reprendre une ou de vous mettre à votre compte ?”, 36% ont répondu probablement (dont 14 certainement) ; Le % de 36% a relativement peu varié depuis 1999 : entre 29 et 36% entre octobre 2018 et mai 2024 ; par contre les réponses certainement (plus effective pour aboutir à une création) ont été plus fluctuantes (entre 8 et 14%) ; la tendance est à la hausse entre octobre 2018 et mai 2024.

Les données pour les années antérieures à 2024 proviennent d’autres enquêtes conduites par l’Ifop.

 

⇒ Les difficultés au démarrage d’une activité.

♦ Au regard de la moyenne “en 1ére citation” :

 

 3 difficultés principales et fort différentes (entre 37 et 40% toutes citations et entre 13 et 18% en 1ére citation) :

– “Les démarches administratives pour créer l’entreprise” (40% toutes citations dont 19 en 1ére citation),

“Le fait de devoir rassembler un capital de départ suffisant” (38 dont 18), 

“Se faire connaitre auprès des clients” (37 dont 13).

 

Sont jugées moins importantes les difficultés :

– Relatives à la gestion de l’entreprise : la gestion des flux de trésorerie (22 dont 7), la recherche de rentabilité”, (16 dont 4),  et l’impact des retards de paiements et des impayés” (16 dont 4), 

– Relatives au chef d’entreprise : la nécessité d’être multi-casquette et davoir plusieurs compétences” (27 dont 7), mais aussi constat du manque de culture économique et/ou de compétences financières” (9 dont 3).

 

Et par ailleurs, les items qui ne requièrent que peu de réponses tout à fait d’accord sont : la préservation de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle (20 dont 6), la surcharge de travail (21 dont 5), le manque de temps pour son cœur d’activité ” (16 dont 5), la gestion du stress”, (16 dont 4), la difficulté à anticiper les événements futurs” (11 dont 2), le sentiment de solitude” (7 dont 2), le regard des autres et le jugement de l’entourage” (3 dont 1) 

 

♦ Les difficultés au regard de la moyenne des chefs d’entreprise  à la moyenne globale (toutes citations) :

2 items leur posent le plus problème : la recherche de rentabilité (26% pour les chefs d’entreprise vs 16 les autres populations), le fait de se faire connaitre auprès des clients (43 vs 37). Noter qu’en moyenne globale la recherche de rentabilité est plutôt partagée (moins par les femmes). Ils précédent le manque de temps pour le cœur d’activité (19 vs 16), la gestion des flux de trésorerie (25 vs 22).

 

La plupart des autres difficultés suggérées dans le sondage sont proches de la moyenne (écarts de -1 à +1 point).

Par contre 3 difficultés sont moins ressenties par les chefs d’entreprise : le fait de devoir rassembler un capital de départ suffisant (27 vs 38), un point d’étonnement, et encore l’impact des retards de paiements et des impayés (10 vs 16) et la surcharge de travail (18 vs 21).

 

Noter que la difficulté de réunir un capital suffisant est assez partagé par les salariés du privé, les moins de 35 ans, les hommes mais pas les femmes (42% vs 33 pour les hommes).

Les écarts entre CSP+ et CSP – sont aussi intéressants : les CSP+ s’inquiètent de la rentabilité et du manque de temps pour leur cœur d’activité, alors que les CSP- se préoccupent plutôt de  devoir trouver des clients et des flux de trésorerie.

⇒ Les freins 

Au regard des réponses “tout à fait” :

5 types différents de freins pour démarrer une entreprise sont exprimés comme tout à fait importants par les répondants (entre 30 et 44%) ; ils concernent essentiellement le coût et le risque financier  : 

Les taxes, impôts et cotisations (85% les jugent importants dont 44% très importants),

La crainte d’engager son patrimoine personnel en tant que responsable de l’entreprise (79 dont 40),

– La crainte d’échouer et ses conséquences (financières, absence de revenus) 79 dont 40, 

– L’instabilité financière/l’imprévisibilité des revenus (82 dont 35), 

Le risque de ne pas avoir droit aux allocations chômage en cas d’échec (68 dont 30).

Il pourrait être ajouté le poids du coût de l’immobilier pour établir des locaux professionnels (71 dont 28).

Ces freins concernent souvent les salariés du privé, les CSP- et les femmes et moins les chefs d’entreprise.

 

D’autres freins jugés sont moins importants :

– Ils concernent la gestion de l’entreprise : l’ampleur des tâches administratives (69 dont 29), les échecs pour causes externes à l’entreprise (crise sanitaire, crise énergétique, inflation…) 74 dont 26, les problématiques de ressources humaines (55 dont 18), 

– Ou encore le vécu à venir du chef d’entreprise : la difficulté à souscrire un crédit immobilier (62 dont 24), la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (55 dont 22), l’isolement professionnel, l’absence de réseaux (56 dont 18), La charge de travail élevée (47 dont 18). 

 

Les chefs d’entreprise se disent moins affectés par ces freins, pour partie aussi les moins de 35 ans, alors que les autres populations s’inscrivent dans la moyenne. Noter que les chefs d’entreprise, sont les plus inquiets au sujet des taxes et impôts, des tâches administratives et des difficultés à accéder à à souscrire un crédit immobilier (c’est aussi le fait des moins de 35 ans et des CSP-). Pour les autres freins, ils sont moins inquiets que les autres populations, notamment pour l’isolement professionnel, la crainte de l’échec, celle de devoir engager son patrimoine personnel, ou la conciliation vie professionnelle/vie personnelle.

⇒ Les aides qu’ils souhaiteraient.

4 aides pourraient aider en 1er lieu : l’assurance de premiers débouchés (90% d’accord dont 43 tout à fait d’accord), l’assurance d’avoir un capital de départ (89 dont 43), le fait de pouvoir assurer ses arrières en cas de retour à une activité salariée (89 dont 43), un soutien juridique et administratif (90 dont 42).

 

Suivent moins importants les appuis pour gérer l’entreprise : l’accompagnement pour la comptabilité (84 dont 38), l’accompagnement pour la gestion RH (80 dont 33), une assistance pour la communication / le marketing (75 dont 28).

Et par ailleurs des appuis pour conseiller et favoriser le développement de l’entreprise : la mise en relation avec un réseau professionnel (83 dont 35), des fournitures et produits à prix négociés (81 dont 31) ; mais le moins important, alors que ces aides sont cruciales pour le développement :  le fait d’avoir un ou des associés qui a / ont la même vision, de ne pas être seul et d’optimiser les chances de succès (71 dont 29), et le fait de pouvoir profiter du rayonnement d’une enseigne / entreprise reconnue (70 dont 27).

 

Quelles aides sont souhaitées par les chefs d’entreprise comparées aux autres populations ?

Les chefs d’entreprise, tout comme les CSP+, sont pour chaque type d’aide moins demandeurs, notamment des aides pour gérer leur entreprise, et le recours à des associés, à un réseau professionnel ou à une entreprise reconnue avec qui ils partageraient leur rayonnement.

Les salariés du privé sont davantage demandeurs de chaque type d’aide que les chefs d’entreprise ; par contre, les moins de 35 ans et les hommes se situent dans la moyenne ; les femmes sont plus soucieuse d’un capital de départ et d’un possible retour au salariat et un peu moins ouvertes à l’appui d’un extérieur.

 

Pour en savoir davantage : Pour en savoir davantage : https://www.axtom.eu/etude-axtom-ifop-entrepreneuriat-2024/

SOMMAIRE

Le nombre élevé de défaillances rejoint celui des années 2009-2016 (moyenne de 12 814 au 3éme trimestre vs 13 035 en 2024).

En complément de l’article relatif à l’analyse des données publiées par Altares sur les défaillances, consultez aussi le riche article de BPCE l’observatoire. Il détaille finement  le contexte conjoncturel et affine notamment les données par secteur d’activité.

 

J’extrais quelques éléments complémentaires aux données Altares que j’analyse dans cet article.

 

– L’article compare comme je le fais 2024 à 2023 et à 2019, les années 2020-2022 n’étant pas significatives du fait de la période covid (ralentissement de l’activité et aides publiques, attentisme…).

– Il met en avant le nombre élevé de défaillances des 3éme trimestres des années 2009-2016 (moyenne de 12 814), proche de 2024 (13 035), mais aussi la baisse connue entre 2017 et 2019 (moyenne de 11 296). Notez la tendance à la baisse entre 2010 et 2019 et la brusque hausse en 2023, puis 2024.

– Leur nombre est toujours plus élevé au 1er trimestre d’une année, et plus faible au 3éme trimestre entre les années 2010 et 2024.

L’actuelle vague des défaillances n’est pas du tout alimentée par la vague des créations d’entreprises (peu de défaillances des moins de 3 ans de création, alors que le flux des créations progresse).

– Les entreprises dirigées par de jeunes dirigeants sont surreprésentées dans les défaillances, ces derniers adoptant souvent une stratégie de croissance économique, alors qu’après 50 ans, l’aversion au risque prédomine d’où un ralentissement économique des entreprises et un renforcement de leur bilan (- endettement et + de fonds propres), ce qui expliquerait un moindre défaut de ces entreprises.

 

Pour en savoir davantage : https://www.groupebpce.com/etudes-economiques/defaillances-dentreprises-en-france-bilan-2023-et-perspectives-2024/

SOMMAIRE

Clin d’oeil sur les marchés.

“Plus cher le lait, c’est qui le patron, se vend toujours plus”, Les Echos du 9 septembre 2024

 

En 10 ans, bien que le produit soit plus cher (1,27€ le litre contre 1,05 à 1,20),  la vente est passée de 10 millions de litres à 75 millions (sur toutefois 2Md de litres vendus). La vente se fait par une seule entreprise qui représente 20% du lait qu’elle met sur le marché. Dans le même temps et globalement, les ventes de briques de lait entre 2019 et 2023 ont chuté de 8,5% en volume.

L’idée au départ était d’impliquer le consommateur ; pour ce faire un questionnaire très détaillé avait abouti à un cahier des charges exigeant. Les prix se discutent à 3 : l’éleveur (ils sont 650), le consommateur et le distributeur. Les contrôles sont permanents pour maintenir la confiance.

Ce système s’est élargi aux œufs et le jus de pomme, mais il a échoué pour le beaujolais. 

 

“Les PME de l’intérim tentent d’amortir le choc de la conjoncture”, Les Echos du 17 octobre 2024

 

L’Intérim est en recul de 6,7% depuis le début de l’année, selon l’organisation  professionnelle Prism’emploi (600 adhérents et 90% du secteur), particulièrement dans l’industrie et le BTP et par ailleurs dans le nord, centre et ouest de la France.

Alors qu’en 20 ans le secteur a enregistré une progression de 25%, notamment au profit de PME régionales, qui ont récupéré maints contrats au détriment des grands groupes du secteur. C’est cette proximité, l’adaptation fine au client (petits contrats) et leur flexibilité qui ont permis ce développement et contribuent encore à la réussite actuelle d’un certain nombre.

 

“La filière vélo tente de changer de braquet dans la réparation”, Les Echos du 24 octobre 2024

 

Le parc vélo est estimé à 30 millions en état de marche. Le marché des pièces détachées et accessoires est estimé à 1,2Md€ (en progression de 38% depuis 2019 et de +2% en 2024). L’Union Sport et Cycle  fait état de 5,2 millions de réparation en 2023 pour un panier moyen de 47€. 2 500 magasins participent au bonus réparation. 

Le goulot d’étranglement est la main d’œuvre, alors que le produit devient de plus en plus sophistiqué ; les formations actuelles semblent insuffisantes et le temps d’expérience en hausse (2 ans semblent nécessaire).

SOMMAIRE

La conjoncture pour les adhérents du SDI.

Source : 1790 répondants adhérents à SDI entre le 26 septembre et le 2 octobre (quelle que soit leur activité et modalité dont les “autoentrepreneurs”) ; aucune description de l’échantillon n’est faite.

 

Vis à vis de la conjoncture, 45% sont soit désabusés (27), soit en colère (11), soit déprimés (7) ; 41% sont inquiets et 15% optimistes, sereins ou confiants. 63% affirment une baisse d’activité au regard de 2023 (dont forte pour 24%) vs 29% la stabilité et 8% une hausse.

 

51% déclarent gagner moins que le Smic (vs 43en 2023) par mois, dont 35% au plus 2 000€, et 31% au moins 2 000€.  

 

26% rencontrent des problèmes importants de trésorerie, notamment ceux ayant un PGE en cours (36% et 21 pour ceux sans PGE en cours) ; n’ont pas de difficultés de trésorerie 53% sans PGE et 32 avec PGE.

Noter que 13% ont sollicité un crédit de trésorerie (pour 74% accepté dont 17 partiellement) et 11% un crédit d’investissement (88% accepté dont 10 partiellement).

 

Noter encore que 38% ont un PGE en cours ; les 2/3 l’ont consommé en totalité, 20% entre 50 et 90% et 14% moins de 50%. 18% devraient le rembourser dans moins de 2 ans, 55% dans 2 ans, 18% dans 3 ans et 9% dans 4 ans.

 

13% sont à la recherche de personnel et rencontrent des difficultés de recrutement.

Pour en savoir davantage : https://sdi-pme.fr/wp-content/uploads/2024/10/Etat-des-lieux-TPE-T3-2024-5.pdf

Autre enquête, celle de CCIfrance

⇒ “La grande consultation des entrepreneurs,  Vague 96“,

CCIfrance, La Tribune, LCI, Opinion Way – Septembre 2024 , interrogeant par téléphone 1023 dirigeants d’au moins un salarié entre le 12 et le 23 septembre.

 

L’indicateur de l’optimisme se stabilise en septembre, 70% des dirigeants se disent confiants quant aux perspectives de leur entreprise (+2 points en un mois). 

 

16% envisagent d’augmenter leur effectif au cours des 12 prochains mois.

Un dirigeant sur trois a recruté un apprenti pour la rentrée 2024 ou envisage de le faire (+2 points par rapport à septembre 2023). La moitié de ces dirigeants a mis en place des dispositifs d’accompagnement pour les tuteurs de ces apprentis (50%).

 

La poursuite de la simplification administrative est l’attente prioritaire des dirigeants vis-à-vis du gouvernement Barnier (55%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/sites/g/files/mwbcuj1451/files/2024-09/Grande%20consultation%20des%20entrepreneurs%20-%20Septembre%202024.pdf

SOMMAIRE

4% des montants contractualisés via les PGE risqueraient de ne pas être remboursés.

Source : Données issues du Crédit Mutuel Alliance Fédérale donnant accès aux données de comptes bancaires d’un échantillon d’entreprises construit de telle sorte qu’on ne puisse pas les identifier (exclusion de sous-populations de petite taille).  L’échantillon « entreprise » compte environ 70 000 très petites entreprises (TPE) et 25 000 petites et moyennes entreprises (PME) qui détiennent un compte bancaire au CIC, filiale du Crédit Mutuel. Ce sont les TPE-PME qui ont principalement bénéficié des PGE et pour la plupart non enregistrées dans le fichier Fiben sur lequel s’appuie la Banque de France pour estimer, en fonction de la cotation des entreprises, les risques de prêts non performants.

 

Les PGE ont été contractés par des TPE (38% y ont eu recours) et des PME (40% en ont bénéficié) ; juste avant le début de la crise Covid, leurs niveaux de trésorerie étaient nettement inférieurs, que ceux des entreprises n’ayant pas eu recours au PGE. L’apport de liquidités procuré par les PGE leur a permis de se rapprocher de la situation des autres entreprises. Cependant, leur trésorerie a ensuite diminué sous l’effet combiné de deux phénomènes : d’une part, la consommation de cette trésorerie pour couvrir des frais courants et, d’autre part, le remboursement progressif du ou des PGE. 
Afin de compléter l’analyse, est examiné l’évolution de l’encours bancaire net des TPE-PME (la différence entre la trésorerie d’une entreprise et la valeur de ses dettes). 

 

Les entreprises avec PGE ont globalement retrouvé le niveau d’encours nets qu’elles avaient dans la période pré-Covid, alors que la situation financière des entreprises sans PGE s’est améliorée en particulier pour les TPE. En juin 2024, 30% du stock des PGE contractés lors de la « première vague » restent à rembourser.

Près de 25% des entreprises ont procédé à un remboursement intégral, 56% en ont remboursé plus de la moitié, 19% ont remboursé moins de la moitié (10% du stock initial de PGE à rembourser) ; ces dernières entreprises ont étalé au maximum l’échéancier, en ayant recours aux 2 années de différé. 

 

Au 2éme trimestre 2024, la situation des entreprises qui ont tout remboursé est légèrement plus favorable qu’en 2020, tandis que les TPE et PME ayant amorti moins de 50% de leur PGE connaissent une situation nettement dégradée : leur encours net bancaire est quasiment nul mais elles ont encore 2 ans pour rembourser leur PGE. Les entreprises qui ont le plus étalé leurs remboursements sont celles qui ont le plus emprunté proportionnellement à leur chiffre d’affaires, les TPE avec PGE étant sensiblement plus endettées relativement à leur chiffre d’affaires que les PME. 

 

Quelles entreprises présentent le plus de risque de ne pas rembourser intégralement leur PGE (il s’agit ici des 83% ayant souscrit un PGE lors de la 1ére vague de souscription) ?
Pour apprécier la capacité d’une entreprise à rembourser ses prêts, l’examen du niveau de trésorerie est utile, mais il faut aussi tenir compte de la capacité de l’entreprise de  l’autofinancement (CAF). En se basant sur les données Banque de France relatives à la structure financière des TPE-PME avant le Covid, le ratio CAF/ chiffre d’affaires était de 7,1% pour les TPE-PME en 2018 comme en 2019 ; en affinant selon les situations d’entreprise, la Banque de France estimait en 2023, un ratio de CAF/CA inférieur à 2,8% pour 25% des entreprises et de plus de 13,5% pour les 25% d’entreprises les plus prospères, avec pour les autres entreprises une situation médiane à 6,65%. 

En prenant le ratio médian de CAF/CA de 2023 comme référence et en considérant qu’il reste deux années pour rembourser le reste du PGE, 7,3% des entreprises seraient en situation critique. Mais ces entreprises pourraient être confrontées à d’autres échéances. 

 

Pour les 17% d’entreprises ayant souscrit aussi un PGE en 2éme vague, quelle est leur situation ?

14% ont remboursé l’intégralité de leur PGE « première vague », 55% plus de la moitié et 30% moins de la moitié. Mais, l’échéance ultime de remboursement se situe en 2027, voire en 2028 ;  mais la majorité des nouveaux prêts a été contractée en 2021(raison pour laquelle l’étude retient l’échéance ultime de 2027 pour simplifier).
La situation d’au moins la moitié de ces entreprises semble préoccupante. 10% seraient en difficulté pour rembourser leurs PGE. 

 

Finalement, si l’on considère globalement les entreprises qui ont contracté des PGE :
– 7,5% des entreprises sont considérées « à risque » pour le remboursement de leurs PGE, 
– Ces entreprises détiennent 4% du stock initial de PGE qui reste à rembourser,
– Elles représentent environ 0,8% du CA des TPE et PME, et 3% des entreprises de l’ensemble de notre échantillon (entreprises avec ou sans PGE).

Constatons toutefois un décalage entre les autres évaluations, traitant plutôt d’un nombre d’entreprise en impossibilité de rembourser leur PGE (5% environ alors que le CAE parle de 4 à 5% en termes de montants irrécouvrables).

Pour en savoir davantage : https://www.cae-eco.fr/pret-garanti-par-letat-les-entreprises-pourront-elles-rembourser-un-eclairage-a-la-mi-2024

Ces résultats sont proches des dernières estimations de la Banque de France et de la DG Trésor (été 2024), avec des méthodes d’analyse différente et conclue à un taux de perte de 4%. 

SOMMAIRE

Les entreprises ayant souscrit un PGE sont 73% à avoir opté pour un remboursement sur la durée maximale.

10% ont choisi de le rembourser en intégralité un an après l’obtention.

 

Sur les 90% ayant choisi un remboursement progressif, 57% ont choisi de différer du début le remboursement d’1 an supplémentaire et 33% pas de différé : au final, parmi ces 90%, 50% ont choisi de rembourser à 4 ans, 23% à 5 ans et 17% une durée inférieure à la durée maximale.

 

– En examinant le chiffre d’affaires des entreprises entre 2019 et 2021, on observe que les entreprises ayant remboursé en intégralité leur PGE dès la première date anniversaire ont eu un taux de croissance plus important que celles qui ont choisi de conserver leur prêt.  

– La taille des entreprises est un autre déterminant : seules 10% des TPE choisissent de rembourser l’intégralité de leur PGE un an après, vs 15% des PME et 26% des ETI.

– Celles dont  la trésorerie est élevée remboursent immédiatement et en intégralité. 

– Le choix de différer le début du remboursement est fréquemment fait parmi les firmes n’ayant pas remboursé intégralement un an après l’octroi du prêt. Il est cependant davantage privilégié par les plus grandes des entreprises considérées ici : 72% des ETI contre 62% des TPE.  Cette préférence moins marquée des plus petites entreprises pour le différé peut être liée à une volonté de lissage du remboursement dans le temps.

– Parmi les entreprises qui n’ont pas intégralement remboursé en 2021 et ont choisi de ne pas différer le remboursement en 2022, les petites entreprises sont plus promptes à choisir une durée de remboursement longue : plus de 90% une durée de remboursement supérieure ou égale à 3 ans contre « seulement » 83% des ETI. 

Enfin, l’entreprise peut choisir un remboursement in fine. Ce choix est le fait de 32% des ETI, contre 16-20% des PME, et 11-13% des TPE.

 

À l’heure actuelle, le remboursement des PGE ne soulève pas d’inquiétudes particulières : à fin juin 2024, 62% des montants octroyés ont été remboursés ; cette proportion est la même quelle que soit la taille d’entreprise.

Les appels en garantie s’élèvent à cette date à 4,3 Mds euros, soit 3% du total octroyé (avec des critères plus stricts pour 3 334 entreprises et un encours de 2 Mds€). Parmi ces bénéficiaires, 62% avaient déjà souscrit un PGE Covid, que seuls 145 avaient choisi de rembourser intégralement en 2021. Ces entreprises qui ont décidé de rembourser progressivement leur PGE Covid affichent une plus forte dynamique de chiffre d’affaires sur la période 2021-2023 que celles ayant décidé de le rembourser dès 2021. 

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/prets-garantis-par-letat-quels-choix-de-remboursement

SOMMAIRE

La conjoncture générale.

⇒ La croissance entre pouvoir d’achat et incertitudes.

Note de conjoncture de l’Insee, octobre 2024

 

Si la croissance est revenue, elle reste fragile : les ménages ne cessent d’accroître leur effort d’épargne. L’épisode inflationniste est terminé ; cependant, les ménages commencent juste à percevoir cette amélioration : malgré de solides gains de pouvoir d’achat (+1,8% attendu en 2024, après +0,9% en 2023), leur consommation a déçu depuis le début de l’année.

 

Sur le marché du travail, l’emploi a marqué le pas au printemps et resterait quasiment à l’arrêt d’ici la fin d’année avec 10 000 créations d’emplois salariés attendues au second semestre. Ce rythme serait insuffisant pour absorber la hausse de la population active, soutenue par la montée en charge de la réforme des retraites ; le taux de chômage repartirait à la hausse pour atteindre 7,5% en fin d’année.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8268529

 

⇒ Enquête de la Banque de France : 

Source : environ 8500 entreprises ou établissements interrogés entre le 26 septembre et le 3 octobre.

 

L’activité a progressé en septembre dans l’industrie ; elle s’est redressée dans le bâtiment à la faveur d’un rattrapage du mois d’août caractérisé par un nombre plus important de congés que les années précédentes ; enfin elle a sensiblement ralenti dans les services marchands.

 

D’après les anticipations des entreprises pour octobre, l’activité poursuivrait sa hausse modérée dans l’industrie, resterait ralentie dans les services et évoluerait peu dans le bâtiment, en lien avec le bas niveau des carnets de commandes dans le gros œuvre. 

 

Le retour à la normale en matière de fixation des prix de vente se confirme. Les difficultés de recrutement restent significatives, pour 35% des entreprises (40% dans le bâtiment).

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/fr/actualites/enquete-mensuelle-de-conjoncture-debut-octobre-0

 

⇒ En septembre 2024, les prix à la consommation augmentent de 1,1% sur un an

Insee, Informations rapides N° 255, octobre 2024

 

En septembre 2024, l’indice des prix à la consommation baisse de 1,2% sur un mois, soit la plus forte baisse mensuelle depuis le début de la série (1990).

Cette baisse des prix s’explique d’une part, par la baisse des prix des services (-2,2% après +0,5%) en raison de l’effet saisonnier de la baisse des prix des transports (-13,5% après +1,4%), notamment aériens (-24,8% après +0,7%), ainsi que des HCR (-17,2% après +7,2%). Les prix de l’énergie reculent de nouveau (-1,8% après -1,3%), portés par la baisse des prix des produits pétroliers (-3,5% après -2,8%). Les prix de l’alimentation diminuent légèrement sur un mois (-0,3% après +0,3%).

 

À l’inverse, les prix des produits manufacturés augmentent sur un mois mais ralentissent (+0,5% après +1,4%). 

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8269846

 

⇒ Les embauches diminuent au 2e trimestre 2024 selon la Dares.

Dares Indicateurs N°59, octobre 2024

 

Au 2éme trimestre 2024, en France métropolitaine, 6 317 000 contrats de travail sont signés dans le secteur privé (1,5% de moins qu’au trimestre précédent, après +0,2% au 1er trimestre 2024). Le nombre d’embauches en CDD se replie (−1,7% après +0,8%), tout comme celui pour les CDI (−0,5% en recul de 5,5% sur un an).

 

Les embauches dans les établissements de moins de 10 salariés et dans les établissements de 10 à 49 salariés se replient (respectivement −1,9% et −1,4% après +0,8% et +0,1% au trimestre précédent), comme dans les établissements de 50 salariés ou plus (−1,3% après −0,2%).

 

Les embauches poursuivent leur baisse dans l’industrie et dans la construction (respectivement −0,9% et −1,8% après −2,5% et −4,8%). Elles se replient également dans le tertiaire (−1,5% après +0,4%). Cette baisse dans le tertiaire est notamment portée par les HCR (−6,7% après +1,5%), l’informatique (−3% après −0,1%) et les services aux entreprises (−2,6% après −0,6%).

 

Le nombre de nouvelles missions d’intérim se stabilise (+0,1% après −1,7% et -1,9% sur un an) ; il s’élève à 5 105 600 en métropole, hors agriculture.  

 

6 343 600 contrats prennent fin au 2éme trimestre 2024 (0,9% de moins qu’au trimestre précédent après +1,6% au 1er trimestre 2024). 5 300 800 CDD se terminent (baisse de 0,3% après +1,5% au trimestre précédent) ; le nombre de fins de CDI (1 042 800) recule plus encore (-4% et de -6,1% sur un an). 

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/les-embauches-diminuent-au-2e-trimestre-2024

 

⇒ En septembre 2024, les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution diminuent de 0,8% sur un an selon l’Insee.

Selon Insee Informations rapides N° 256, octobre 2024

 

Les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution diminuent de 0,5% sur un mois, après +0,2 % en août. Dans la grande distribution étendue, les prix sont en baisse de 0,4% sur un mois, après +0,2% en août.
Hors grande distribution, les prix des produits de grande consommation sont quasi stables sur un mois (-0,1%), après +0,5% en août.
Toutes formes de ventes confondues, les prix des produits de grande consommation baissent de 0,3% sur un mois, après +0,4% en août.

 

Sur un mois, les prix des produits alimentaires et boissons (hors produits frais) vendus en grande distribution diminuent à nouveau en septembre 2024 : -0,4%, après +0,1% en août. Sur un an, ces prix baissent de -0,4%. 
Les prix des viandes vendues en grande distribution diminuent sur un an (-1,6%).
Les prix des « autres produits alimentaires » diminuent à nouveau (-0,3% sur un an). 

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8266906

SOMMAIRE

Pour une hausse de 100€ nets pour un travailleur au Smic, le coût global supplémentaire chiffre 442€.

L’ampleur du gain pour le salarié dépend fortement du niveau de salaire initial, de la situation familiale et du logement.

 

De fait quand un salarié est augmenté, son revenu disponible n’augmente pas forcément autant que son salaire net car ses prestations sociales (RSA, prime d’activité, aide au logement, prestations familiales) peuvent diminuer et son impôt sur le revenu s’élever.

 

L’ampleur du gain pour le salarié dépend fortement du niveau de salaire initial, de la situation familiale et du logement. En particulier, pour un salarié de niveau de vie modeste, le gain au travail sera moindre en moyenne s’il est locataire que s’il est propriétaire, car une augmentation salariale peut s’accompagner d’une diminution de l’aide au logement.

Dans le cas d’une famille monoparentale de 2 enfants, locataire, dont le parent solo travaille à temps plein au smic, augmenter le revenu disponible de 100€ se traduit par un surcroît de coût du travail de 770€.

 

Pour l’employeur, le coût du travail, qui comprend le salaire net et l’ensemble des cotisations et contributions sociales, croît également, puisquaugmenter une personne rémunérée au smic diminue les allègements généraux de cotisations sociales sur les bas salaires, ce qui renchérit le coût du travail. 

 

Dans le cas d’un salarié célibataire sans enfant, travaillant à temps plein au smic, augmenter son revenu disponible de 100€ par mois nécessite d’accroître le coût du travail de 442€, au 1er juillet 2024. Pour ce salarié concerné par les allègements généraux jusqu’à 1,6 smic, le coût du travail s’alourdit : les prélèvements sociaux s’élèvent de 260€ (dont 212€ pour l’employeur et 48€ pour le salarié).

 

Ce salarié à temps plein au smic perçoit un salaire net de 1 399€ par mois et bénéficie, s’il la demande, de 257€ de prime d’activité, soit 1 656€. Il n’est pas éligible au RSA ni aux aides au logement et n’est pas imposable.

Pour majorer son revenu disponible de 100€, à 1 756€, en augmentant ses revenus d’activité, il faut que cette personne perçoive environ 1,13 smic. Entre 1 smic et 1,13 smic, la part employeur des prélèvements sociaux (nette des allégements généraux) s’élève de 212€, et la part salariale de 48€. Le salaire brut augmente de 231€ et le net, de 183€. Cette hausse du salaire diminue la prime d’activité de 71€ et rend redevable le salarié d’un impôt sur le revenu de 12€ par mois. In fine, le revenu disponible est bien de 100€ supplémentaires. 

 

Pour en savoir plus : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2024-10/ER1313MAJ211024.pdf

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37% des crédits professionnels de l’Adie sont dévolus à la mobilité, essentiellement pour l’insertion dans l’emploi.

Méthodologie : enquête par questionnaire entre septembre et octobre 2023, auprès d’un échantillon représentatif de 804 bénéficiaires du microcrédit mobilité de l’Adie sur 2021 et 2022. Le périmètre géographique comprend les territoires ultramarins.

Cet échantillon est représentatif de l’ensemble des bénéficiaires sur la même période au regard des critères d’âge, d’objet du financement, de la période de sous cription, du niveau de formation et de la direction régionale.

Le même questionnaire a été administré via deux voies de recueil, par téléphone et en ligne, entre le 12 septembre et le 5 octobre 2023.

Pour mener le recueil des données et leur analyse à bien, l’Adie a fait appel à l’institut TMO régions.

 

Ce microcrédit mobilité, quoique modeste, est d’un grand secours pour accompagner, soit la continuité, soit l’insertion dans l’emploi.

 

Bien que le microcrédit professionnel pour la création d’entreprise demeure le cœur de métier de l’Adie, le microcrédit personnel pour la mobilité représente depuis 2008 une part importante non seulement de son activité mais aussi du microcrédit personnel en France. En 2022, sur 19 572 nouveaux projets financés via un microcrédit personnel en France (107M€), 7 247 (37%) sont des micro crédits mobilité (50,2M€).

 

♦ Pour quel investissement, son recours ?

 

Le microcrédit mobilité est mobilisé à 86% pour l’achat d’un véhicule et à 10% pour la préparation au permis de conduire ou la réparation d’un véhicule. 69% le sollicite pour se maintenir dans l’emploi, 31% pour faciliter la recherche d’emploi, ou l’acceptation d’un emploi.

 

Le budget moyen pour l’acquisition d’un véhicule a été de 5 000€ dont 3 840€ financé par le microcrédit, avec un remboursement mensuel de 125€ sur 33 mois.

Les véhicules acquis sont en moyenne âgés de 13 ans et 18 mois ; 59% ont plus de 150 000km ; 68% roulent au diésel.

Toutefois, 354 Dacia neuves ont été acquises en 2023 dans le dispositif de leasing solidaire en partenariat avec Renault. A ce propos, 60% des répondants ne connaissaient pas les dispositifs d’aide ; 65% se disent alors intéressés par un véhicule électrique (41% y étaient réfractaires).

 

♦ Le profil des personnes qui font appel : 57% vivent sous le seuil de pauvreté ; 53% ont entre 30 et 49 ans, 34% moins de 30 ans et 13% plus de 50 ans ; 58% ont un niveau de formation inferieur au bac. 54% sont des femmes.

 

♦ Comment ces personnes ont connu l’Adie ? La majorité par des canaux non institutionnels et même, en majorité par le bouche à oreille : 38% via leur entourage, 18% via internet et les réseaux sociaux et 14% par les services sociaux, dont France Travail.

 

♦ Quels impacts ?

 

– Au niveau de l’insertion dans l’emploi.

57% des personnes en formation avant l’obtention de ce crédit sont en emploi, 50% des personnes sans emploi sont depuis en activité ou en formation, 45% des intérimaires sont devenus salariées. 

26% étaient en CDI avant l’obtention de ce crédit et sont désormais 41% ; 35% étaient à temps complet en emploi et sont désormais 43%.

 

Ainsi 86% des répondants en emploi considèrent que ce crédit les a aidé à se maintenir dans l’emploi, 80%  à accepter une proposition d’emploi, et 77% des demandeurs d’emploi dans leur recherche d’emploi.

– A propos de leur situation financière, 71% ont constaté une amélioration : 75% ont remboursé leur prêt,  29% ont amélioré leur relation avec leur banque. 

– A propos de leur bien-être : 89% ont gagné en sérénité dans leur déplacement ; 60% se sentent mieux moralement.

 

Pour en savoir davantage : https://www.carenews.com/sites/default/files/2024-03/Adie_Etude_Microcredit_Mobilite_2024.pdf

 

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Etudes, rapports et propositions non commentés

“En 2023, la baisse des délais de paiement fournisseurs s’est arrêtée”, Banque de France, Bulletin 254/4, septembre/octobre 2024

“L’automobile : une éternelle jeunesse ? Une étude internationale réalisée dans 14 pays” Cetelem, l’observatoire, octobre 2024

“Sensibilité à l’environnement, action publique et fiscalité environnementale : l’opinion des Français en 2024”, Ademe, Credoc, juin 2024

“Les finances des communautés de communes en 2023  “, DGCL Bis N°188, octobre 2024

“Portrait de la filière automobile à l’heure de sa transition vers l’électrique”, DGE, Thémas N°22, octobre 2024

“Les opérateurs du commerce extérieur : statistiques trimestrielles du 2e trimestre 2024”, Douanes, octobre 2024 

“IMAGE PME : 2e trimestre 2024”, Ordre des Experts-Comptables, octobre 2024

“Le regard des Français sur le dynamisme économique des banlieues françaises”, FBF, Ifop, septembre 2024

“L’INNOVATION EN MARCHE DANS LES ENTREPRISES”, FFB, Bâtiment Actu, N°16, octobre

“Opérateurs de l’État : annexe au projet de loi de finances pour 2025”, Gouv, jaune budgétaire, octobre 2024

“Emploi, chômage, revenus du travail” Insee Références Édition 2024

“Entre 2019 et 2022, une évolution des salaires moins favorable pour les métiers de la deuxième ligne” , Insee Première N°2019, octobre 2024

“Revenus et patrimoine des ménages”,  Insee Références Édition 2024

“Biodiversité et économie : les inséparables”, institut Montaigne RAP2410-03, octobre 2024

“Décarbonation en France : panorama et perspectives sectorielles”, la Banque Postale, octobre 2024

“Observatoire Alliance France Tourisme”, rapport octobre 2024 – bilan été (juin-septembre) & perspectives

“The SME Business Climate Index and EU Craft and SME Barometer” UE, SMEUnited, octobre 2024

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L’expérimentation territoires zéro chômeurs de longue durée.

L’analyse couvre les 57 premiers territoires habilités entre février 2016 et juin 2023 et les 2 065 salariés conventionnés ayant intégré une embauche zéro chômeur lors de la deuxième phase de l’expérimentation, entre janvier 2021 et décembre 2023.

⇒ Les territoires concernés.

Une hétérogénéité des territoires de l’expérimentation en termes de surface et de taille de population ; 70% sont des territoires urbains, et 30% ruraux. Ils ont en moyenne une population de 7 400 personnes (35% une population estimée inférieure à 5 000 habitants, 39% une population comprise entre 5 000 et 10 000 habitants et 26% une population supérieure à 10 000 habitants). 

75% ont un taux de ménages pauvres supérieur à la moyenne nationale qui est de 14,5% ; 95% ont un niveau de vie moyen inférieur à la moyenne nationale, qui s’élève à 23 900€  annuels fin 2019 (58% un niveau de vie moyen compris entre 20 000 et 23 900€ annuels et 37% un niveau de vie moyen inférieur à 20 000€). Le taux de ménages monoparentaux est supérieur à la moyenne nationale (estimée à 11,2%) dans 61% des territoires.

⇒ Les bénéficiaires.

En ce qui concerne les salariés conventionnés (2 065), et embauchés dans ce programme (EBE), 54% sont des femmes, alors que les hommes sont majoritaires au sein des chômeurs de longue durée.

ils sont plus âgés que l’ensemble des salariés (plus de quatre sur dix ont 50 ans ou plus contre trois sur dix pour l’ensemble des salariés) ; ils sont aussi moins qualifiés (23% un niveau inférieur au CAP-BEP et 20% un niveau supérieur au baccalauréat, contre 13  et 45%).  

42% vivent seuls et sans enfant.

 

À l’embauche, un emploi sur deux est à temps partiel, nécessairement choisi dans le cadre de l’expérimentation, et six sur dix relèvent du champ des services directs aux particuliers.
Ils sont inscrits dans une alternance d’emplois (de courte durée et/ou à temps partiel) et de non-emploi. Si la moitié des salariés conventionnés en EBE n’ont jamais occupé d’emploi salarié dans les deux ans avant leur embauche, 17% ont en revanche passé au moins un jour par mois en emploi salarié pendant plus de douze mois. 54% ont été inscrits en catégorie A à France Travail ; un mois avant d’être embauchés en EBE, quatre salariés sur cinq sont inscrits à France Travail ; 35% ont eu recours au moins une fois au RSA ou à l’AAH (allocation aux adultes handicapés) au cours des six mois précédant l’embauche. L’entrée en EBE les conduit le plus souvent à sortir du RSA et à bénéficier davantage de la prime d’activité.

⇒ Les résultats de l’action conduite.

À l’entrée en EBE, la totalité des salariés conventionnés perçoivent un salaire. Puis cette part diminue légèrement au fil des mois, avec les sorties de l’expérimentation. À partir de l’entrée en EBE, sous l’effet de la hausse du revenu d’activité, la part de personnes bénéficiaires du RSA et de l’ARE diminue, alors que la part de bénéficiaires de la prime d’activité augmente, mais diminue quelques mois après l’embauche en EBE (changement dans la structure des ménages ou dans le niveau de leurs ressources, par une hausse du nombre d’heures travaillées et/ou par les sorties de l’expérimentation).

 

Les résultats de l’analyse devraient être disponibles à l’été 2025.

 

Pour en savoir plus : https://www.strategie.gouv.fr/publications/deuxieme-evaluation-de-lexperimentation-territoires-zero-chomeur-de-longue-duree-note

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Si pour une majorité de Français leur pouvoir d’achat est en baisse, dans le même temps la moitié pratiquent l’épargne.

Méthodologie : échantillon national représentatif de 1008 Français âgés de 18 ans et plus, interrogé entre le 11 et le 17 juin, issu d’un panel propriétaire, par questionnaire en ligne auto-administré.  
Méthode des quotas basée sur le sexe, l’âge, la profession de la personne interrogée, la région et la catégorie d’agglomération.

 

Un Français sur deux souhaite entreprendre un projet nécessitant des dépenses importantes au cours des 12 prochains mois.

⇒ Ce qui préoccupe les Français en priorité ?

Le pouvoir d’achat totalise 51% des réponses (+3 points par rapport à 2023) ; il est suivi par l’insécurité (34% et +4 points) et par la santé (32% et -6 points), puis l’environnement en décrochage (20%, et -8 points par rapport à 2023 et -15 points par rapport à 2019).

Dans le détail, le pouvoir d’achat est la 1ére préoccupation des jeunes (45%) devant la santé (28%) et l’environnement (18%), alors que les 65 ans et plus placent en tête l’insécurité (46%) devant la santé (44%) et le pouvoir d’achat (42%).

⇒ Quels sont les causes de cette baisse, et comment les Français font face ?

Le pouvoir d’achat est principalement impacté par l’augmentation des prix (76%) portée notamment par la hausse des prix de l’énergie (86%), des produits alimentaires (84%) et de la santé et des assurances (79%, +7pts). Sur l’ensemble des postes de dépenses testés, la tendance est plutôt à une baisse. 

 

L’inflation impacte toujours fortement négativement le pouvoir d’achat des Français (67%, +3pts) et notamment des moins aisés : les personnes ayant un pouvoir d’achat faible (90%), dont les ouvriers (82%), les moins de 35 ans (74%), et les femmes (71%).

 

Pour y faire face, pas d’autres choix que de réduire d’abord sur les dépenses dites « non-essentielles » (59%, -3pts), dont les loisirs (34%, -1pt), l’habillement (34%, -2pts), l’énergie (25%, -2pts), l’alimentation (24%, -5pts) ou encore l’équipement de la maison (24%, +5pts). 

 

Dans ce contexte, la confiance est limitée :  seuls 28% (-4pts) sont confiants dans une stabilisation des prix dans les mois à venir ; 23% ont le sentiment que l’inflation ralentit, alors que pour 45% elle continue au même rythme.

 

La situation est contrastée selon la CSP : les CSP+ (cadres et professions libérales) sont plus nombreux à anticiper une hausse de leur pouvoir d’achat (15%, +5pts) alors qu’a contrario les employés et ouvriers sont 59% à anticiper une baisse (+8pts par rapport à 2023).

 

Au final, 23% jugent leur pouvoir d’achat élevé, en nette hausse sur un an (+6pts). Par ailleurs, 51% des Français (-3pts) jugent leur pouvoir d’achat correcte mais sans plus et 25% (-2pts) le jugent faible.

⇒ Epargne et crédits.

Mais 49% des foyers arrivent à mettre de l’argent de côté (+3pts), alors que 36% se retrouvent à découvert au moins une fois par an, avec un découvert moyen de 326€ en 2024 (vs 361€ en 2023 et 368€ en 2022). 41% (-3pts) anticipent des situations de découverts dans les 12 prochains mois (notamment chez ceux ayant déjà un pouvoir d’achat faible : 60%).

Les inquiétudes concernant l’avenir professionnel des actifs (seuls 1/3 se disent inquiets, mais elles sont plus prononcées chez les moins de 35 ans). 

Plus inquiétant encore, la somme manquante pour vivre confortablement reste à un niveau particulièrement élevé à 556€ en moyenne (-32€ par rapport à 2022), mais loin des sommes moyennes avant 2022 (systématiquement inférieures à 500€). Si les Français disposaient de cette somme, elle serait d’abord utilisée pour améliorer le quotidien et l’alimentation en 1er lieu (55%), puis les loisirs (32%) et l’équipement de la maison (28%).

 

Toutefois, un Français sur deux (50%, stable) souhaite entreprendre un projet nécessitant des dépenses importantes au cours des 12 prochains mois (entre 2016 et 2021, 58 à 65%). Pour les financer :

– Ils vont d’abord puiser dans leur épargne personnelle (58%, +1pt),

– Le paiement fractionné (24%, +2pts), 54% ont déjà eu recours au paiement en 3 ou 4 fois, 

 – Le recours au crédit à la consommation 19% (et -3pts) ; noter que 30% détiennent un ou plusieurs crédits à la consommation, dont ils remboursent généralement les mensualités sans problème (79%, -2pts), permettant surtout de palier des situations d’urgence (63%).

Au final, 58% ont utilisé l’une ou l’autre de ces formes de paiement, surtout utilisées pour de l’achat d’électroménager (54%, -5pts) et d’équipements pour la maison (38%, +2pts).

– 65% ont adopté une consommation plus respectueuse de l’environnement, ce qui permet de faire des économies : ils s’agit d’économies sur l’énergie (58%) et le fait de conserver ses vêtements, ses équipements plus longtemps (58%).

 

Pour en savoir davantage : https://csa.eu/csa-content/uploads/2024/09/CSA-pour-Cofidis_Barometre-du-pouvoir-dachat_Vague-13_v2-Prez-2806.pdf

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