Archives mensuelles : novembre 2020

16% des entreprises Françaises seraient des entreprises zombies.

 

Une entreprise zombie est une entreprise qui continue à vivre alors qu’elle aurait dû mourir.

 

“Les économistes ont commencé à s’y intéresser au Japon, dans les années 1990. L’explosion ravageuse d’une bulle boursière à la fin des années 1980 avait amené la banque centrale à réduire fortement ses taux d’intérêt, ce qui a allégé les charges financières des entreprises. Cet oxygène inespéré a permis à certaines d’entre elles de survivre. A court terme, c’est une bonne nouvelle pour leurs salariés. Mais les ressources qui continuent d’aller vers ces entreprises ne vont pas à d’autres, plus efficaces, qui pourraient apparaître puis grandir…Pour certains économistes, la multiplication des firmes zombies est l’une des causes du ralentissement de la productivité observé ces deux dernières décennies.”

 

“Deux experts de la Banque des Règlements internationaux, Ryan Banerjee et Boris Hofmann, ont étudié les entreprises zombies dans 14 pays avancés. Ils ont examiné les performances des entreprises cotées dont les profits ne suffisent pas à couvrir les intérêts dus sur leur dette, et peu valorisées en Bourse par rapport à la valeur de leurs actifs. Leur constat est sans appel : elles sont moins productives, moins profitables, embauchent et investissent moins.”

 

En un quart de siècle, leur proportion est passée de 4 à 15% du total des entreprises étudiées et peut même atteindre 30% dans des pays anglo-saxons, où les PME sont plus souvent cotées en Bourse. En Europe continentale, la part des zombies est plus faible, de 10 à 15%, et a stagné ou diminué depuis la grande crise financière, à l’exception de la France, où la part a plus que doublé depuis 2008 (16% en 2017).

D’après une simulation sur l’ensemble des entreprises, Paloma Lopez-Garcia, de la Banque centrale européenne, estime que 6% des firmes françaises risquaient de ne pas avoir assez de liquidités au pic de la crise, et 15 % d’être en fonds de roulement négatif. Ces proportions auraient tourné autour de 20 % sans le chômage partiel.

 

Voir aussi dans la mots clés du blog au mot défaillance/cessation l’article “Prés de 6% des entreprises sont dites zombies parce qu’en grande difficulté.” Source “Les procédures de défaillance à l’épreuve des entreprises zombies “, France Stratégie, la note d’analyse N°82, octobre 2019

SOMMAIRE

L’indemnisation chômage des indépendants : peu de recours à ce jour.

Ce droit est accordé dès lors que l’on justifie d’une activité non salariée ininterrompue pendant au moins deux ans pour le compte d’une seule entreprise, d’au moins 10.000€ de revenus par an en moyenne au titre de cette activité, et de ressources inférieures au RSA. Il ne faut pas par ailleurs avoir subi un redressement judiciaire avec éviction du dirigeant ou être sous le coup d’une liquidation judiciaire. Les micro-entrepreneurs sont concernés.

 

Le peu de recours s’expliquerait par les conditions très restrictives d’accès et les aides de l’État accordées dans le cadre de la covid.

 

Au 23 octobre, 2.352 demandes avaient été adressées à Pôle emploi, ayant donné lieu pour le moment à 709 indemnisations, tandis que 800 dossiers sont en cours d’instruction (en attente de documents, dans la plupart des cas), selon le ministère du Travail.

 

Les causes de rejet se répartissent globalement dans deux catégories : l’indépendant avait droit à une autre allocation plus avantageuse (302 cas) : 541 cas invoquent d’autres motifs (les 3/4 n’atteignaient pas le seuil de revenu antérieur requis). Les aides de l’État (PGE, fonds de solidarité), du fait de la covid, ont limité la casse.

“Le dispositif, enfin, n’est pas plébiscité par les associations d’indépendants, souvent peu au fait des tenants et des aboutissants de pareille procédure.”

 

Tout cela explique ce démarrage encore limité, très loin des anticipations initiales. Avant l’entrée en vigueur de l’allocation-chômage pour les indépendants, l’Unédic attendait près de 30.000 ouvertures de droits par an, à conjoncture stable, soit 2.500 par mois en moyenne. Conscient du caractère sélectif des critères d’éligibilité qui excluraient 40% des entrepreneurs, le ministère du Travail est prêt à les élargir, en accord avec les partenaires sociaux.

SOMMAIRE

Le 3éme trimestre a connu un net rebond de l’activité.

La reprise du 3éme trimestre est menacée par la situation en novembre -décembre.

⇒ L’activité économique en 2020

Le PIB français a augmenté de +18,2% au troisième trimestre par rapport au deuxième, ramenant le glissement annuel à –4,3%, l’essentiel du rebond ayant eu lieu en mai et juin.

La deuxième vague épidémique et le reconfinement viennent contrarier ce rebond. Toutefois, le télétravail, ou, quand il n’est pas possible, la mise en place de protocoles sanitaires désormais relativement bien rodés, ainsi que l’ouverture des écoles, permettent une moindre contraction de l’activité économique : novembre se situerait à environ 13% sous son niveau d’avant-crise (contre environ 30% en avril) ;  la construction et l’industrie connaîtraient des pertes beaucoup plus limitées qu’en avril.

 

Le glissement annuel du PIB en France (–4,3%) est comparable à celui de l’Allemagne (–4,2%) et plus favorable que celui de l’Italie (–4,7%), bien plus favorable qu’en Espagne (–8,7%), pénalisée notamment par le poids du tourisme dans son économie, et au Royaume-Uni (–9,6%), affecté de par la résurgence des incertitudes autour du Brexit.

 

L’incertitude reste particulièrement importante pour la fin de l’année ; trois scénarios sont évalués : dans le cas le plus favorable, l’activité reviendrait en décembre à son niveau d’octobre, soit 4% sous son niveau d’avant-crise et dans le scénario le plus défavorable, l’activité resterait en décembre à son niveau estimé pour novembre (13% sous son niveau d’avant-crise), et un scénario intermédiaire (15 jours de confinement semblable à novembre puis 15 jours d’allègement de certaines restrictions), qui conduirait l’activité à 8% sous son niveau d’avant-crise.  L’évolution annuelle du PIB en 2020 serait quant à elle de l’ordre de –9 à –10%.

⇒ Les mesures sanitaires et l’impact sur la productivité

En octobre 2020, les mesures de protection sanitaires réduisent la productivité pour près de la moitié des entreprises. 1/4 des chefs d’entreprises (28% dans l’industrie, 16% dans la construction) déclarent que leurs effectifs sont relativement élevés au regard de leur niveau d’activité actuel.

 

40% des chefs d’entreprises dans l’industrie, 46% dans les services et 56% dans la bâtiment déclarent que les mesures de protection sanitaires (port du masque, distanciation physique…) ont un effet négatif sur la productivité de leur entreprise.

 

La réorganisation de l’activité (logistique, approvisionnements, ordonnancement des travaux, etc.) a un effet défavorable sur la productivité pour 43% d’entre elles dans le bâtiment, 32% dans les services et 31% dans l’industrie. Dans le bâtiment, les mesures sanitaires se traduisent par des retards importants sur les chantiers et peuvent parfois conduire à revoir complètement leur organisation du fait de la limitation de la coactivité sur les chantiers.

 

Les entreprises soulignent également des difficultés liées au transport du personnel sur leur site de travail (nombre de véhicules insuffisants, temps passés à désinfecter) et des problèmes d’approvisionnement.

 

Dans les services, les entreprises soulignent surtout le coût en gestion des ressources humaines : négociation des accords de télétravail, mise à disposition du matériel, révisions fréquentes des plannings du fait des absences du personnel directement liées à l’épidémie (garde d’enfants, gestion des cas contact, etc.) ; ajoutons l’organisation compliquée de rendez-vous avec les clients.

 

Dans l’industrie, la mise en place de la distanciation physique se traduit par une réorganisation des chaînes de production : limitation à un salarié par poste, horaires décalés, etc.et donc un fort coût managérial à la fois pour définir cette nouvelle organisation et pour  les absences ponctuelles des employés. De manière marginale néanmoins, ces réorganisations sont parfois vues comme une opportunité d’optimisation des processus (ajustement des temps de travail ou des effectifs mobilisés, accélération de la dématérialisation des processus, etc.).

 

Une large majorité des emplois salariés sont rattachés à une entreprise ne pratiquent pas le télétravail. 11-12% le jugent défavorable quant à la productivité parce qu’il ralentit la circulation d’information au sein des équipes, en particulier dans le cas de projets ou travaux multidisciplinaires ou nécessitant une concertation des équipes. À l’inverse, 11-12% jugent qu’il est favorable à la productivité (5% dans le bâtiment).

⇒ L’emploi salarié

L’emploi salarié a baissé de 2,7% entre mi-2019 et mi-2020, soit nettement moins que le volume de travail rémunéré par les entreprises (−22%). Au 3éme trimestre, l’emploi salarié privé progresse de 1,8% (344 400 créations nettes d’emploi), après -3,3% sur l’ensemble du 1er semestre. Noter que l’emploi intérimaire progresse de 23,5% au 3éme trimestre (+135 900 emplois), après +22,9% au 2éme trimestre (+107 800 emplois); si bien que l’emploi privé hors intérim progresse de 1,1%.

⇒ La consommation des ménages

Du côté de la consommation des ménages, le recul serait un peu plus prononcé que celui du PIB, de l’ordre de –15% par rapport au niveau d’avant-crise, soit la moitié de la chute enregistrée au moment du premier confinement ; l’étude des montants agrégés de transactions par carte bancaire CB, disponibles au jour le jour, montre plusieurs différences avec le premier confinement : les ventes en ligne se sont envolées, les achats de précaution (alimentation, carburant) n’ont pas été aussi massifs que pendant les jours qui ont précédé le premier confinement.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4964579?sommaire=4473296

et https://www.insee.fr/fr/statistiques/4930121

SOMMAIRE

70 CIP à l’écoute des entreprises en grande difficulté.

Leur principal sujet de préoccupation est l’ éligibilité aux aides de l’État.

 

Les CIP, Centres départementaux d’information prévention difficultés entreprises, au nombre de 70 en France aident les entrepreneurs à affronter la crise. D’outils de prévention des difficultés, ils se sont transformés en plateformes d’orientation pour chefs d’entreprise en détresse.

 

Ce service est totalement gratuit. Pour l’équipe de bénévoles (expert-comptable, avocat, ancien juge du tribunal de commerce, ancien chef d’entreprise) qui reçoit en entretien les dirigeants, le principal sujet de préoccupation est l’éligibilité aux aides de l’État.

L’un des gros problèmes est que beaucoup d’entrepreneurs ayant créé leur entreprise il y a moins d’un an ne peuvent pas bénéficier de ces aides. Plus généralement, la crainte de l’avenir paralyse ces patrons qui n’ont plus de commandes.

 

Le rôle du CIP consiste à faire un premier diagnostic objectif sur l’état de l’entreprise pour prendre le recul nécessaire; certains dirigeants se croient au bord du gouffre, alors qu’il y a parfois des solutions. 

Au-delà de son rôle de diagnostic et d’orientation, le CIP est aussi un lieu d’écoute qui permet aux dirigeants « de se lâcher ».  ils peuvent proposer de l’orienter vers un psychologue clinicien, grâce au partenariat du CIP avec l’association Apesa France (Aide psychologique aux entrepreneurs) , le chef d’entreprise peut alors bénéficier d’un soutien gratuit.

 

SOMMAIRE

Les TPE dans la confusion à propos des mesures gouvernementales.

Méthodologie : Enquête du 2 au 10 novembre 2020 auprès de 1490 entreprises de 0 à 19 salariés ; 70% sont en société ; 27% n’ont aucun salarié, 58% entre 5 et 10, 12% de 6 à 10 et 3% davantage. 57% ont plus de 10 ans, 21% de 5 à 10 ans et 32% moins de 5 ans (dont 9% moins de 3 ans).

 

Les 2/3 jugent leur trésorerie difficile et 1/3 envisagent la cessation.

 

Si la prise en compte des conséquences économiques du premier confinement pour les TPE avait été appréciée par 58% (enquête SDI de Mai 2020), 74% de ces mêmes entreprises estiment que les conséquences économiques sur les TPE de la deuxième vague sont mal gérées (enquête SDI de Novembre 2020).

 

La segmentation des soutiens en fonction de secteurs d’activité précisément listés et des zones géographiques est source de confusion pour 41% à 57%, d’autant que le code APE de l’entreprise ne correspond pas toujours à l’activité réellement exercée.

 

Ceci étant, 68% estiment connaitre les aides dont ils peuvent bénéficier pour ce second confinement.

 

Les secteurs particulièrement concernés par une forte activité en décembre et actuellement fermés sont le textile, la chaussure, les articles de sport, la parfumerie et la bijouterie.

D’autres secteurs, dont l’ouverture est autorisée, dépendent aussi du chiffre d’affaires de décembre : la poissonnerie (15% du CA annuel réalisé en décembre), les cavistes (15% du CA annuel), les boulangers-pâtissiers (23% du CA annuel réalisé en décembre), les magasin de jeux et jouets (28% du CA en décembre).

 

Pour 27% la situation de trésorerie est jugée très difficile, pour 38% difficile et pour 35% suffisante.

1/3 estiment que cela pourrait conduire à la cessation d’activité, 25% à des reports d’investissement, 17% à des licenciements. Les cessations d’activité pour ceux qui l’envisagent pourraient avoir lieu pour 41% dans les 3 mois et pour 46% dans 6 mois ou au-delà.

 

46% apprécient la fermeture des rayons “essentiels” de grande surface, 33% ne sont ni pour ni contre et 21% défavorables.

 

83% des professionnels estiment que leur bailleur se saisira du dispositif d’abattement fiscal à hauteur seulement des 30% des loyers abandonnés sur la période d’octobre à décembre 2020.

 

59% des indépendants estiment que leur activité n’est pas adaptée au click&collect : l’intégralité des services à la personne notamment (coiffure, esthétique,…) sont dans l’impossibilité matérielle de proposer ce type de service. Bien souvent dans les autres cas sont opposées des questions d’essayage (vêtements, chaussures, optique…), de nature de clientèle (clientèle âgée) ou de rentabilité.

60% de ceux qui pouvaient mettre en place un système de vente à distance l’ont déjà fait.

 

Pour en savoir davantage : http://www.profession-gendarme.com/pour-les-tpe-cest-ouvrir-ou-mourir-enquete-du-sdi-1490-tpe/

SOMMAIRE

Les ménages disposent de 136 Md€ sous forme de dépôts à vue ou de livrets d’épargne.

Au deuxième trimestre, le flux annuel de placement des ménages s’établit à 182Md€, en hausse de 28Md€ par rapport au trimestre précédent, en raison de l’« épargne forcée » accumulée pendant le confinement.

 

En glissement annuel, l’épargne investie en produits de taux augmente nettement (de 150Md€ après 123Md€), en particulier sous forme de dépôts à vue ou de livrets d’épargne (136Md€) ; les premières données disponibles pour le troisième trimestre montrent une moindre augmentation du numéraire et des dépôts après le point haut observé au T2 (34Md€ au T3 après 64 au T2).

 

Les placements en produits de fonds propres (actions et assurances vie) progressent plus modérément (33Md€ après 25) : toutefois, ils demeurent à un niveau particulièrement élevé, le flux trimestriel étant de 18,7Md€ en moyenne sur la période 2017-2019.

 

Ainsi l’épargne des ménages atteint un niveau record au deuxième trimestre (99Md€, après 72 en T1), en lien avec la chute de la consommation des ménages durant le confinement (-12% en valeur).

 

En lien avec la crise sanitaire et les mesures de confinement, le taux d’épargne financière bondit en zone euro, de 5,3% à 8,4, et notamment en France (de 6,4 % à 9,9). Il progresse également significativement au Royaume-Uni et aux États-Unis.

 

Pour en savoir plus : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/webstat_pdf/epa_men_2213_fr_si_epargne_des_menages_t22020-t32020.pdf

SOMMAIRE

4,6 à 4,8Md€ de dons en 2019.

Association sans but lucratif, R&S s’est donné pour objectif d’apporter aux acteurs et aux décideurs les informations les plus récentes, avec une préoccupation de complémentarité par rapport aux travaux menés et publiés par ailleurs.
L’association s’appuie sur des données provenant d’organismes officiels (Journal officiel, ACOSS-URSSAF, Mutualité Sociale Agricole, Direction générale des Finances publiques…).

 

3 sources de recensement des dons (les déductions fiscales dites de niche ne sont pas incluses ici) : l’impôt revenu (IR) avec 2,6Md€ en 2019, l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) avec 1,1 à 1,2Md€, les dons non repérés par ces 2 sources avec 900 millions à 1 Md€.

⇒  Les dons déclarés au titre de l’impôt sur le revenu

♦ 2,606Md€ ont été recensés en 2019 dans ce cadre, en hausse de 2,4% comparé à 2018 (2,545Md€), mais aussi en hausse au regard de la moyenne 2015-2017 (2,519Md€) et au regard de 2014 (2,390Md€) et  de 2013 (2,230Md€); la tendance depuis 2014 est à la hausse (+17% entre 2013 et 2019).

 

♦ Par contre, le nombre de donateurs baisse avec 4,736 millions de foyers, contre 5,016 millions en 2018 (-5,6%); la baisse est bien plus forte au regard de la moyenne 2013 et 2015 (-14% ou 780 000 foyers de moins) ; la tendance depuis 2013 est à la baisse.

L’écart 2019/2018 s’explique, pour partie, par la réduction de la proportion des foyers imposés (44%, en 2019), alors que la baisse connue en 2018 tenait pour bonne part à  l’entrée en vigueur du prélèvement à la source et les incertitudes qu’il a pu provoquer et aux désordres hebdomadaires de l’automne 2018.

 

♦ Le don moyen est en hausse avec 550€ en 2019, contre 507 en 2018 ;il progresse passant de 404€ en 2013 (+36% de hausse avec 2019), à 450€ en 2015 et 497€ en 2017.

 

♦ la moitié des donateurs ont déclaré un revenu net imposable d’au moins 39 000€ et ont contribué à 67% des dons.Noter que la tranche des revenus de plus de 78 000€ (13% des donateurs) apporte 30% des contributions.

 

♦ La ventilation des montants déclarés, en fonction de l’âge, montre l’importance des 60 ans et plus (60% des dons), alors que leur nombre diminue (58,1% en 2019 vs 59,6 en 2018). La tendance est modestement au rajeunissement des donateurs (29,7% moins de 50 ans en 2019 vs 28% en 2018).

Les moins de 30 ans représentent 4% du total des foyers donateurs et 3,2% des foyers fiscaux de leur strate ; le montant de leurs dons représente 2,5% du total des montants déclarés, avec un don moyen de 343€ ; lorsque l’on rapporte ce don moyen à leur revenu moyen, ils se situent au 2ème rang, juste derrière les plus de 70 ans (2,4%), alors que l’effort est le plus modeste pour les 30-69 ans (entre 1,5 et 1,9%).

 

Le don moyen a progressé, d’une année sur l’autre, pour toutes les tranches d’âge : faiblement (2%) chez les plus jeunes, et au maximum chez les 40-49 ans (10%) et les plus de 70 ans (9%).

 

♦ La réduction d’impôt ne concerne que les foyers fiscaux qui sont imposés ; ils sont 75% des foyers donateurs et 74% des montants ; regardons leur participation aux dons :

 

♦ Sur 4 années, la proportion de donateurs, au regard du nombre total de foyers imposables, a baissé dans toutes les strates ; la proportion des contribuables imposables déclarant un don est passée de 23,3% en 2016 à 21,3% en 2018 et à 20,7% 2019. Mais le don moyen a augmenté dans tous les strates (en moyenne totale de 3,5%).

 

Le % de donateurs est le plus élevé dans 4 régions (entre 22 et 24%) ; il s’agit de la Bretagne, du Grand-Est, de l’Auvergne-Rhône-Alpes, et de l’Ile-de-France. il s’étend entre 18 et 21% pour les autres régions sauf la Corse avec 14%. Ce classement est très stable, d’année en année.

⇒ Les dons déclarés au titre de l’impôt sur la fortune immobilière

Les assujettis bénéficient d’une réduction d’IFI égale à 75% des dons réalisés, dans la limite de 50 000€.

 

♦ La progression observée en 2019 est d’un peu plus de 30%, après l’année 2018, exceptionnelle à bien des égards : passage de l’ISF à l’IFI, prélèvement à la source, troubles sociaux importants. Le nombre des donateurs IFI est comparable à ce qu’il était concernant l’ISF en 2012, mais l’évolution des montants déclarés présente une nette augmentation en 2019.

 

Le nombre d’assujettis IFI est passé de 133 000 en 2018, à 139 000 en 2019, soit 4,5% de plus,  mais le nombre de foyers donateurs a augmenté plus vite (31%).

Après une faible évolution du don moyen, au titre de l’ISF, entre 2013 et 2017, la mise en place du nouveau système montre une augmentation de l’ordre de 12%.

 

Si 74% des donateurs ont un patrimoine imposable à l’IFI inférieur à 2,57M€, et couvre 44% des dons, 7% ont au moins un patrimoine de 5M€, contribuant à 21% des donations. Le don moyen va croissant (de 3 340€ pour les patrimoines les plus faibles à 30 825€ pour les patrimoine excédant 10 M€.

 

⇒ Les dons hors bénéfice fiscal sont estimés à prés de 1Md€

Mais la Fondation de France dans une enquête en avril 2018 estimait le montant total des dons à 7,5Md€ en 2015 (2,5Md€ de plus que le chiffre avancé dans cette enquête). La Fondation listait ainsi d’autres formes de dons :

♦ Les legs et autres libéralités effectués par des particuliers et ne donnant pas lieu à déduction fiscale pour le donateur, sont mal connus : la fondation les estime à près d’1Md€. Près de la moitié des legs sont destinés à des fondations reconnues d’utilité publique, et près d’un quart du total finance la recherche.

 

♦ Les collectes populaires sous forme de quêtes sur la voie publique ont représenté en 2015 un total de 9M€; ajouter à  cela  la collecte de dons sans reçus fiscaux dans des espaces privés ouverts au public (exemple: urnes dans les restaurants McDonald’s), ou complètement fermés, comme les foyers (exemple: opération Pièces Jaunes). Elles sont estimées à 3,35M€ en 2015.

À ces chiffres s’ajoutent certaines manifestations exceptionnelles de soutien comme les collectes de terrain du Téléthon dont le volume dépasse 35M€.
Le total des dons provenant des collectes populaires est donc a minima de 47,5M€.

 

♦ Les dons en financement participatif ne représentent que 30% des sommes totales qui transitent par les plateformes de  crowdfunding. 84% de ces dons ont fait l’objet de « récompenses » en 2015 .

♦ Les dons en nature de denrées et objets par les particuliers ; le volume a minima de ce type de générosité s’élève à 39,5M€ pour 2015

♦ La générosité embarquée (micro-dons via des arrondis sur achat en caisse ou en ligne, sur salaire ou encore sur relevé bancaire) avec plus de 1,6M€ en 2016. Ajoutons les produits partage (biens de consommation vendus soit par des entreprises qui reversent une partie des bénéfices à des organisations à but non lucratif, soit par ces organisations elles-mêmes comme les produits dérivés des restaurants du cœur).

 

⇒ Les modes de collecte

 

♦ Si le « mailing papier » reste pour beaucoup de structures la source d’au moins 60% de leur collecte ponctuelle, la majorité des collecteurs de fonds soulignent que cette technique est « vieillissante ».

 

♦ Beaucoup de structures ont misé sur le développement du prélèvement automatique mensuel ; celui-ci représente par exemple 68% du don des particuliers pour l’UNICEF, ce qui est assez atypique.

 

♦ Les associations mettent en place la collecte digitale (site internet propre, utilisation des réseaux sociaux et crowdfunding) ;  la collecte par le site internet des associations représente 70% de la collecte digitale; le crowdfunding via le site représente 2% des dons collectés par les associations en 2019.

 

♦ Autres modalités : le micro-don en caisse, celui suite à un évènement sur internet et le don via les réseaux sociaux ;  le donateur est interpellé lorsqu’il fait ses courses (micro-don), quand il surfe sur son réseau d’amis (Facebook ou Instagram notamment) ou lorsqu’il suit des gamers populaires qui produisent des « challenges » (« Z Event »).

Le don est alors mis en avant, lors d’une activité de loisirs, en demandant une contribution financière moindre que sur de la collecte « classique ». On accepte d’arrondir à l’euro supérieur, de rajouter 1 euro en caisse, de contribuer à une cagnotte lancée par un ami sur Facebook pour telle ou telle association, d’encourager un challenge lancé par un gamer lors de « Z Event » (le don moyen lors du dernier « Z Event » d’octobre 2020 a été de 10,23€).

 

Dans un comportement de don « classique » par mailing ou par Internet, le donateur a été ému par une cause et a choisi une « marque » associative à laquelle il fait confiance pour agir et ce dans une démarche proactive .

Dans le cas de dons sur les réseaux sociaux, le micro-don ou par « Z Event », le donateur ne choisit pas la cause, et encore moins la structure bénéficiaire, elle lui est proposée par un tiers, ses amis (réseaux sociaux), ou le magasin (micro-don) ; les motivations à faire ce don, qui reposent certainement plus sur la volonté de « faire plaisir » à un tiers que de contribuer à une cause spécifique. On peut alors s’interroger sur un problème un peu plus préoccupant : comment dès lors fidéliser le donateur à la cause alors qu’il a donné pour répondre à la demande d’un tiers ? Le micro-don ne permet pas de faire remonter les coordonnées des donateurs auprès des associations pour lesquelles le magasin collecte. 

 

Le dernier trimestre de l’année est une période cruciale puisque 40% des dons se fait à cette période. En 2017, les mois de novembre et décembre concentraient, à eux-seuls, 33% de la collecte.

 

Un dernier type de don : ceux aux partis politiques

Leur nombre a nettement chuté et en baisse chaque année (380 000 en 2014, 163 000 en 2019); leur contribution globale a aussi nettement baissé (108 000€ en 2014 vs 58 000€ en 2019); mais la contribution par donateur a progressé (de 284€ en 2014 à 356 en 2019).

Noter que 61% des donateurs ont 60 ans ou plus et ont versé 56% des contributions, alors que les moins de 40 ans sont 9% des donateurs et 9% des contributions.

 

L’étude cite les 40 collectes les plus importantes en France, sans en préciser les montants.

⇒ Et en 2020

Les sources : Après une enquête menée pendant le confinement, et réunissant plus de 23 000 retours de responsables associatifs, une deuxième consultation, au cours du déconfinement, a réuni 12 248 témoignages. Les résultats suivants s’appuient sur 3 200 réponses d’associations recevant des dons de particuliers, et sur 3 060 réponses d’associations recevant des dons des entreprises.

 

♦ Les dons des particuliers : si 30% ne savent pas se prononcer, 22% estiment bénéficier une hausse, 14% un montant identique, 30% moins de dons; 6% sollicitent pour la 1ére fois.

 

La proportion des associations qui collectent auprès des particuliers augmente avec leur taille, passant de 20% pour les très petites à 29-33% pour les autres tailles. Mais le fait de recevoir plus de dons ou autant, est assez proche en % quelque soit le budget de l’association (entre 35 et 42%).

 

♦ Les dons des entreprises
Au sein de l’échantillon, environ une association sur quatre reçoit des dons provenant d’entreprises, au titre du mécénat.

 

-Si l’on met de côté les 28% d’associations dont les responsables ne sont pas en mesure de répondre et les 35% de ceux qui ont jugé préférable de différer leurs sollicitations auprès d’entreprises également aux prises avec le confinement, on parvient à une proportion de seulement 37% d’associations en mesure de s’exprimer concernant les démarches de mécénat. 25% des responsables indiquent avoir reçu un soutien moins important ; par contre 2% ont reçu davantage que par le passé, mais surtout 6 à 21% ont reçu le même soutien. L’action sociale et l’éducation populaire ont été les mieux pourvus (respectivement 34 et 25%),

 

-La culture présente la plus forte proportion d’associations ayant recours au mécénat (32% vs 14 à 25 pour les autres). 35% des associations de l’action sociale devraient recevoir un même montant voire un montant supérieur vs 25% pour l’éducation populaire, vs 6 à 13% pour les autres secteurs (36 à 41% n’ont pas osé solliciter les entreprises en prise avec la covid).

 

-La proportion des associations qui coopèrent avec des entreprises, au titre du mécénat, présente une proportion, qui va du simple au triple : 11% pour les budgets inférieurs à 10 000€, 25% pour ceux compris entre 10 et 50 000€, 28 à 34% pour les tranches plus élevées.

 

Un regroupement des associations en 3 groupes montre que :

– les associations au budget supérieur à 1M€ sont peu nombreuses à ne pas avoir sollicité leurs mécènes (9% contre 27 à 35% pour les associations dont les budgets sont compris entre 50K et 1M€, contre 38-44% pour les tailles plus petites),

-alors que les dons en baisse sont proches pour les budgets de 50K€ et au-delà (27 à 30% des associations) ; les plus petite tailles ont moins connu de baisse (18 à 21%)

 

Ce qui conduit les associations aux budgets les plus importants à avoir reçu en dons autant ou plus ; 32% pour les associations au budget supérieur à 1M€, 18-19% pour celles dont les budgets sont compris entre 200K€ et 1 million et 9-13% pour les très petits budgets.

-Noter que 24 à 32% ne savent pas se prononcer sur cette question.

⇒ Une enquête en 2018 sur le donateur du futur

L’enquête a été menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 2 518 personnes composé de deux sous-échantillons : un échantillon national représentatif de 2 001 personnes âgées de 18 à 35 ans et un échantillon de 517 personnes ayant participé à la consultation lancée par France générosités dans le cadres de la campagne #Donnerfaitdubien.

 

67% des jeunes Français déclarent avoir déjà fait un don à une association ou fondation et 24% d’entre eux donnent plusieurs fois par an. 3 donateurs sur 10 ont donné pour la première fois à l’occasion d’un événement organisé par une association (festival, kermesse, spectacle, appel au don d’un représentant d’association dans un lieu public, appel au don émanant d’un de leurs proches). La rencontre est donc un moteur premier de l’engagement des jeunes donateurs.

 

Les jeunes Français méconnaissent globalement les nouvelles formes de dons (don par sms, micro-don, don via les réseaux sociaux) : ainsi 42% ne connaissent pas les campagnes de dons par SMS (vs 15% y ont déjà eu recours).

Seulement 13% des jeunes donateurs ont répondu à un appel aux dons issus des réseaux sociaux alors que 43% seraient prêts à organiser une collecte en sollicitant leurs proches via les réseaux sociaux, et 57% seraient prêts à participer à une telle collecte organisée par un proche.

6 Français sur 10 ignorent le principe du don gratuit, rapide, digitale, adaptée au mode de vie des 18-35 ans et à laquelle, 78% d’entre eux seraient prêts à avoir recours.

 

36% des Français ne connaissent pas le principe du micro-don en magasin mais 2/3 d’entre eux seraient prêts à utiliser cette forme de dons.

 

Pour en savoir davantage : https://recherches-solidarites.org/wp-content/uploads/2020/11/La-generosite-17-11-2020.pdf

https://www.fondationdefrance.org/sites/default/files/atoms/files/observatoire_panorama_generosites.pdf

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Les retards de paiements ne se réduisent plus.

Le rapport 2019 traite de l’évolution des délais de paiement sur la période 2018-2019; il ne couvre pas l’impact de la crise de la Covid-19. 

⇒ Les délais de paiement clients

♦ Les paiements interentreprises sont désormais en dessous des 60 jours : 44 jours pour les délais clients et 51 jours pour les délais fournisseurs en 2018. L’observatoire constate, sur la base d’indicateurs convergents, que les retards de paiements ne se réduisent plus.

 

♦ Les délais clients présentent structurellement une forte disparité entre secteurs. En 2018, ils vont de 6 jours de chiffre d’affaires pour les HCR à 78 jours pour le secteur informatique et communication. La nature de la clientèle explique ces écarts : les secteurs HCR et commerce (hors activité de gros) ont des délais clients de 25 jours de chiffre d’affaires s’adressant en grande majorité à une clientèle de particuliers qui règle généralement ses factures au comptant.

Toutefois, La situation est par ailleurs relativement stable. L’industrie et les transports voient leur situation s’améliorer, alors que le secteur de la construction continue de souffrir de mauvais comportements de paiements.

 

♦ La taille des entreprises influent aussi : les secteurs informatique et communication et conseils et services aux entreprises, dont les situations sont les plus dégradées en matière de délais clients (respectivement 78 et 75 jours de chiffre d’affaires en 2018), additionnent les facteurs défavorables.

Composés pour une part importante de petites entreprises, ces secteurs ont pour partie une clientèle de grands comptes auxquels elles fournissent des prestations qui peuvent être perçues comme accessoires à la production des biens et services commercialisés par leurs clients. Sur les quinze dernières années, ces secteurs ont par ailleurs enregistré l’une des plus faibles réductions de délais clients (diminution de 5 à 6 jours entre 2003 et 2018 vs 15 jours pour l’industrie et 14 jours pour les transports, où toutefois ils sont encore de 55 jours).

 

La proportion de grandes entreprises réglant leurs fournisseurs sans retard est significativement plus faible que celle des entreprises de taille plus modeste.

Les délais clients des entreprises Françaises apparaissent relativement homogènes d’une région à l’autre.

 

Le taux de défaillance des entreprises augmente avec la longueur de leurs délais clients ; il est presque deux fois plus élevé lorsque les délais clients sont supérieurs à 90 jours par rapport au niveau atteint lorsque les clients respectent le plafond légal de 60 jours. Toutefois, l’effet des retards sur la probabilité de défaillance est bien moindre que celui de structures financières dégradées, qui la multiplient au minimum par 4. En définitive, sur 100 défaillances, seulement 8 sont potentiellement favorisées par des retards clients, dont 6 à cause de retards de plus de 30 jours ; mais quand les retards prennent de l’ampleur, l’association de la défaillance aux retards est un événement susceptible de toucher toutes les entreprises, quelles que soient leur ancienneté, leur taille ou leur situation financière.

⇒ Les délais de paiement fournisseurs

♦ 1/3 des entreprises paient leurs fournisseurs avec un retard qui oscille autour de 11 jours. Les écarts entre secteurs sont moins importants puisqu’ils s’échelonnent de 42 jours d’achats pour le secteur du commerce à 69 jours pour celui de l’informatique et communication.

 

♦ Depuis 2003, la quasi-totalité des entreprises ont massivement réduit les délais avec lesquels elles règlent en moyenne leurs factures, dans des proportions variant de 10 à 17 jours d’achats selon les secteurs.

⇒ Le différentiel délais paiement clients et fournisseurs

♦ Les délais de paiement des entreprises françaises restent aux niveaux observés depuis près de quatre ans. Les délais fournisseurs se maintiennent à 51 jours d’achats pour la 3éme année consécutive. Les délais clients représentent 44 jours de chiffre d’affaires, chiffre inchangé depuis 2014. La charge du crédit interentreprises, mesurée par le solde commercial, s’élève à 11,5 jours de chiffre d’affaires, soit une hausse de 0,3 jour par rapport à 2017.

Ce différentiel constitue une ressource équivalente à 18 jours de chiffre d’affaires pour le secteur HCR et à 8 jours pour celui du commerce (des niveaux comparables à ceux de 2003).

 

♦ La baisse significative des délais de paiement a profité principalement aux ETI. De 2003 à 2018, leur solde commercial a ainsi diminué de près de 5 jours de chiffre d’affaires. Toutefois en 2018, les ETI restent la catégorie d’entreprises pour laquelle la charge du crédit interentreprises est la plus lourde (13 jours de chiffre d’affaires).

 

♦ Les délais de paiement des entreprises françaises se situent en moyenne largement en deçà du plafond réglementaire ; près d’1/3 d’entre elles sont payées au-delà de ce plafond, et la même proportion règle ses fournisseurs après 60 jours.

Les plus petites accusent un retard moyen voisin de 11 jours, tandis que les plus grandes affichent près de 17 jours.

Moins de la moitié des grandes entreprises règle en moyenne ses fournisseurs sans retard, alors que plus de 70% des PME respectent le plafond réglementaire. 16% des grandes entreprises paient leurs fournisseurs au-delà de 90 jours, contre 20% en 2017.

 

♦ À titre indicatif, en l’absence de retards, les PME récupéreraient 19Md€ et les ETI 7Md€, dont 11Md€ dus par les grandes entreprises et 15Md€ par les autres agents économiques (secteur public, étranger…).

 

♦ En Europe, les retards de paiement en baisse, se rapprochent des 13 jours, l’Allemagne étant un des pays où l’on paie le mieux.

⇒ La politique de la DGCCRF

Dans ce contexte, la politique de contrôle conduite par la DGCCRF confirme son importance.
En 2019, 1 517 établissements ont été contrôlés avec un taux d’anomalie de 31%, grâce à un ciblage efficace des contrôles. En 2019, 209 décisions de sanction ont été notifiées aux entreprises contrôlées, représentant un montant total d’amendes de 22,4M€ ; de plus, 62 procédures de sanction ont également été initiées pour un montant total d’amendes envisagées de 11,4M€.

⇒ Délais de paiement dans le secteur public

Dans le secteur public, le délai de paiement des services de l’État s’améliore de 2 jours pour se situer en moyenne à 19,4 jours.

S’agissant des collectivités locales et des établissements publics locaux et hospitaliers, s’ils demeurent en moyenne en deçà du délai réglementaire, leur délai de paiement se dégrade un peu, passant de 26,8 jours à 27,4 jours en 2019.

L’Observatoire relève la situation préoccupante de certaines collectivités, en particulier de grandes tailles : un quart, voire près de la moitié d’entre elles effectuent des paiements au-delà du délai réglementaire de 30 jours.

⇒ Une modalité qui permet de compenser les délais de paiement : l’affacturage

Depuis 2018, l’affacturage est, avec le découvert bancaire, la première source de financement à court terme des entreprises. Selon les chiffres de l’ASF, établis sur plus de 90% des encours de crédit octroyés en affacturage, le montant des créances prises en charge par les sociétés d’affacturage au troisième trimestre 2019 est de 84Md€ (+11% par rapport à la même période en 2018), un chiffre confirmé pour les 3 premiers trimestres de l’année 2019.

 

Pour en savoir davantage sur le communiqué de presse : https://minefi.hosting.augure.com/Augure_Minefi/r/ContenuEnLigne/Download?id=1DFAA741-76B6-4AD7-9578-90B0A64EEF64&filename=259.pdf

Et sur le rapport lui-même : https://minefi.hosting.augure.com/Augure_Minefi/r/ContenuEnLigne/Download?id=1D3C13DC-BD9D-4013-8F28-040E2C256AFE&filename=259%20-%20Rapport.pdf

SOMMAIRE

Le télétravail, quel impact sur la productivité ?

Peut-on considérer que les heures télétravaillées du fait de l’épidémie ont généré un même montant de production que les heures qui auraient été normalement travaillées sur site ? À combien évaluer l’écart d’efficacité ? Au-delà de la mesure de l’activité sur l’année en cours, se pose aussi la question de l’impact du télétravail sur la croissance des années à venir. Il devrait s’installer dans la durée : faut-il y voir un frein potentiel à la croissance ou, à l’inverse, un nouveau gisement de gains de productivité ?

Les donnés disponibles sont très insuffisantes; l’hétérogénéité des situations est trop grande pour que l’on puisse trancher si le télétravail accroit ou non la productivité.

 

Dans l’attente de données qui permettront de complètement mesurer ses conséquences, on dispose d’éclairages ponctuels. Dans certains cas, le télétravail engendre un surcroît de productivité lorsqu’il porte sur des tâches demandant de la créativité. Au niveau de l’entreprise, la productivité globale paraît elle aussi dépendre du type d’activité. Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’heures travaillées, notamment chez les cadres, brouille les effets sur la productivité.

L’hétérogénéité des résultats de ces études rend toute extrapolation hasardeuse. De plus, en se concentrant sur des salariés et des entreprises volontaires, ces études portent sur des situations plus favorables que celle de l’adoption massive et non anticipée du télétravail en mars 2020.

 

Au cours du confinement, plus d’un quart des salariés ont été en situation de télétravail (enquête Acemo-Covid).

D’après Dingel et Neiman (2020) environ 38% des emplois en France pourraient être passés en télétravail, alors que 3% des salariés le pratiquaient régulièrement avant la covid.

 

Une première difficulté tient au fait que ce qu’on entend par « télétravail » peut fortement différer d’une à l’autre. Le télétravail pour un cas est une situation où les salariés travaillent de chez eux 4 jours par semaine, et dans les locaux de l’entreprise un jour par semaine; d’autres considèrent une situation de télétravail quelle que soit sa fréquence (pouvant diminuer jusqu’à une fois par mois), ou excluent le cas du télétravail intégral ; d’autres comme la possibilité offerte aux salariés de travailler depuis l’extérieur des locaux (accès à distance au système de courriels, documents et applications nécessaires au travail des salariés), sans oublier un autre facteur, la différence d’intensité du télétravail imposée par exemple par la covid.

 

Autre cas, lorsque les salariés ont été autorisés à choisir s’ils se mettaient finalement en télétravail ou non, les écarts de productivité entre les salariés choisissant le télétravail et ceux y renonçant ont doublé; en d’autres termes, les salariés volontaires pour le télétravail sont en général ceux pour lesquels les effets du télétravail sur la productivité sont les plus grands et positifs. Par conséquent, les effets du télétravail devraient être plus petits et négatifs lorsque celui-ci s’applique à un grand nombre de salariés non volontaires.

 

Les différentes études disponibles mettent en évidence le caractère très divers des modes de télétravail et ses conséquences sur l’organisation collective du travail. Selon la nature du travail effectué, le souhait des salariés d’en bénéficier et la façon dont il est mis en œuvre dans les entreprises (obligation d’un passage massif) les conséquences divergent en télétravail sur la productivité. Si ces études permettent d’avoir une idée des conditions de réussite d’un tel changement d’organisation, elles ne permettent pas d’en évaluer les effets macroéconomiques sur la productivité.

 

 

SOMMAIRE

Les demandes de crédits de trésorerie restent à des niveaux élevés.

Le recours au crédit est fort satisfaisant pour les ETI, les PME et les TPE.

⇒ Les TPE

♦ La proportion de TPE demandant des nouveaux crédits de trésorerie diminue de 14 points ce trimestre mais reste très élevée avec 14% des entreprises ayant fait une demande, contre 6% au même trimestre l’an dernier.

♦ Le taux de demande pour de nouveaux crédits d’investissement se stabilise à 6% des TPE.
Le taux d’obtention des crédits de trésorerie reste proche du niveau record observé le trimestre dernier (90%) avec 88% des TPE ayant obtenu en totalité ou en grande partie les crédits souhaités, soit un taux d’accès similaire à celui des PME (90% ce trimestre).

Le taux d’accès aux crédits d’investissement progresse de 2 points avec 86% des demandes de crédit satisfaites (en totalité ou à plus de 75%). Sur les seuls crédits d’équipement le taux d’obtention s’établit à 84%, soit 1 point de plus qu’au précédent trimestre.

⇒ Les PME

♦ La part des PME déclarant demander des lignes de crédit augmente légèrement et s’établit à 38% après 37% au trimestre précédent. Ces demandes sont largement satisfaites (dans 96% des cas). 48% des PME ont mobilisé des lignes de crédit ce trimestre, une proportion inférieure de 6 points à celle du T2 2020.

♦ La proportion de PME demandant des nouveaux crédits de trésorerie diminue à 17% ce trimestre après 42% au T2 2020, mais reste presque trois fois plus élevée qu’au même trimestre l’an passé. Le taux d’accès aux crédits de trésorerie diminue de 4 points par rapport au trimestre précédent mais reste à un niveau élevé avec 90% des demandes satisfaites en totalité ou à plus de 75% (ce taux d’obtention était de 87% au T3 2019).

♦ Après deux trimestres de baisse consécutifs, la proportion de PME demandant des nouveaux crédits d’investissement augmente de 2 points à 15% des entreprises, soit 6 points de moins qu’au même trimestre l’an dernier. Le taux d’obtention des crédits d’investissement progresse légèrement avec 96% des PME qui obtiennent (en totalité ou à plus de 75%) les financements souhaités après 95% au T2 2020. Sur les crédits d’équipement, le taux d’obtention atteint 91% après 90% au trimestre précédent.

♦ Seules 2% des PME signalent une hausse du coût global du financement obtenu, en baisse d’un point par rapport au trimestre précédent.

⇒ Les ETI

♦ 47% des ETI déclarent avoir demandé des lignes de crédit, après 51% au T2 2020. Parmi celles les ayant obtenues, 56% ont utilisé leur possibilité de tirage au cours des trois derniers mois, contre 65% au trimestre précédent.

♦ La proportion d’ETI demandant des nouveaux crédits de trésorerie diminue de 25 points à 15% des entreprises, soit toujours 6 points de plus qu’au même trimestre l’an dernier. Le taux d’obtention (en totalité ou à plus de 75 %) progresse d’1 point à 92%.

♦ La part des ETI demandant de nouveaux crédits d’investissement progresse de 3 points à 21% des entreprises, une proportion qui reste inférieure de 9 points à celle mesurée au T3 2019. Le taux d’obtention s’améliore de 5 points à 99% des ETI qui obtiennent en totalité ou en grande partie les crédits demandés. Sur les seuls crédits d’équipement, ce taux progresse également et atteint 90%, après 89% au trimestre précèdent.

 

Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/webstat_pdf/acc_ent_cre_2213_fr_acces_au_credit_pme_tpe_eti_t2_2020.

SOMMAIRE

Une comparaison des revenus des salariés et des non-salariés.

La dispersion des revenus d’activité est ainsi bien plus marquée pour les non-salariés.

⇒ Une approche globale

En 2017, le revenu d’activité s’établit en moyenne à 22 930 euros par an.

Le revenu moyen dépend  aussi du sexe, de l’âge, du niveau d’études de la personne :  les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes ; le revenu d’activité augmente avec l’âge jusqu’à 60 ans : celui des 55-59 ans est ainsi en moyenne 3,8 fois supérieur à celui des moins de 25 ans. Il croît aussi avec le niveau de diplôme : les diplômés de niveau Bac+3 ou plus gagnent 2,3 fois plus que les actifs n’ayant pas le Bac.

Les écarts de revenus d’activité entre femmes et hommes sont plus marqués aux extrémités de l’échelle : le 1ᵉʳ décile de la distribution des revenus d’activité des femmes est inférieur de 27% à celui des hommes, et le 9ᵉ décile de 24%. Au milieu de l’échelle de revenu d’activité, cet écart est moins prononcé (16% pour la médiane). Les femmes sont par ailleurs moins présentes parmi les plus hautes rémunérations, quels que soient le statut et la nature de l’employeur.

 

Ces écarts sont plus marqués parmi les salariés : si les femmes représentent en moyenne 44% des salariés du secteur privé et 65% des salariés de la fonction publique, elles ne sont respectivement que 28% et 44% parmi les 10% des salariés les mieux rémunérés de chacun de ces deux secteurs. Parmi les non-salariés, la proportion de femmes au-delà du dernier décile (32%) est plus proche de la moyenne (37%).

Presque un tiers de l’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique notamment par des différences de volume de travail.

Noter qu’en 10 ans, l’écart moyen de revenus d’activité entre femmes et hommes s’est réduit de 5 points.

Un actif sur dix gagne moins de 2 700€ par an (1ᵉʳ décile) et un sur dix plus de 41 570€ (9ᵉ décile). Les mieux rémunérés perçoivent donc au moins 15 fois plus que les moins rémunérés (rapport interdécile D9/D1). La dispersion diminue fortement avec l’âge :  pour les 15-24 ans, les périodes très courtes d’emploi ou les emplois à temps partiel (notamment les emplois étudiants) sont fréquents, expliquant ces écarts importants.

⇒ Une comparaison salarié et non-salarié

En 2017, le revenu d’activité s’établit en moyenne à 22 930 euros par an. Cette moyenne varie selon le statut (salarié ou non) et, pour les salariés, selon que leur employeur relève du secteur public ou du privé. Ainsi, ceux qui tirent la majorité de leurs revenus d’une activité non salariée, perçoivent en moyenne un revenu supérieur de 66% à ceux dont la majorité des revenus provient d’une activité salariée dans le secteur privé, et de 52% à celui des personnes principalement salariées de la fonction publique.

Cet écart est en partie dû au fait que les non-salariés repositionnent pour partie leurs gains  dans l’entreprise (dans la trésorerie de l’entreprise, l’investissement). Noter aussi que le montant moyen des revenus des non-salariés ne tient pas compte d’une dispersion des revenus bien plus importante que celles des salariés, notamment du fait des micro-entrepreneurs et des professions réglementées.

 

La dispersion des revenus diffère selon que l’on est salarié ou non-salarié. Un non-salarié sur dix gagne moins de 1 510€ par an et un sur dix plus de 82 850€. Depuis 10 ans, la dispersion des revenus d’activité des non-salariés a très fortement augmenté, surtout parmi les plus faibles revenus (rapport interdécile D5/D1 de 13 en 2017 contre 5 en 2007), principalement du fait du développement des micro-entreprises.

 

La dispersion des revenus d’activité est ainsi bien plus marquée pour les non-salariés ; elle est 3,7 fois plus élevée parmi les non-salariés que parmi les salariés et s’explique par des situations professionnelles plus hétérogènes (entre micro-entrepreneurs à faibles revenus et non-salariés classiques exerçant les métiers parmi les plus rémunérateurs tels médecins, dentistes, juristes, comptables …). ; elle reste stable parmi les salariés (rapport D5/D1 de 7 pour les salariés du privé et 4 pour les salariés de la fonction publique) ; la dispersion est deux fois plus faible dans le public que dans le privé, où le volume de travail sur l’année (pour les revenus les plus faibles) est plus hétérogène.

De nombreux actifs cumulent différentes activités professionnelles. En 2017, plus de 40% des actifs exerçant une activité en tant que micro-entrepreneurs et 15% en tant que non-salariés classiques occupent aussi un emploi salarié. Le revenu non salarial constitue alors le plus souvent un complément : l’activité non salariée est l’activité principale dans seulement 37% des situations de cumul. Pour ces non-salariés, les revenus salariaux représentent en moyenne 20% du revenu d’activité ; cette part est moindre pour les non-salariés les mieux rémunérés.

 

Le revenu d’activité moyen est stable en 2017 en euros constants, après une croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2014 et 2016. En 2017, il augmente pour les non-salariés (+ 0,9% en euros constants) et les salariés de la fonction publique (+ 0,6%), alors qu’il baisse pour les salariés du privé (- 0,3%). Sur dix ans, l’écart de revenu d’activité moyen entre non-salariés et salariés s’est réduit de 40%.

Les revenus des non-salariés entre 2012 et 2017 ont diminué de 6%, notamment en raison de la crise économique puis du développement d’activités faiblement rémunérées sous le statut de micro-entrepreneur; alors qu’il y avait progression de 1,9% pour les salariés du privé et de 1,4% pour ceux du public.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4924019

 

 

SOMMAIRE

Le télétravail : importance et impacts.

Si le télétravail s’impose du fait de la crise sanitaire, il demeure un fait minoritaire offrant des aspects positifs, sous réserve de trouver un équilibre entre présentiel et travail à distance. Une question demeure en suspens ; son impact sur la productivité.

⇒ Le chiffrement de la présence en télétravail

En 2017 selon la Dares, seuls 3% des salariés pratiquaient le télétravail de manière régulière  (c’est-à-dire au moins un jour par semaine) ; en intégrant les télétravailleurs plus occasionnels, leur part monte à 7%. La France se situerait un peu au-dessus de la moyenne européenne (5%) d’après Eurostat, mais en dessous des Pays-Bas (14%) ou de la Finlande (13%).

 

Durant le confinement, le recours au télétravail a beaucoup augmenté pour atteindre 25% selon la Dares. Il a été mis en place dans l’urgence et dans des conditions particulières (télétravail à temps plein, absence de solution de garde des enfants, impréparation etc.), et a pu être imposé sans l’accord des salariés. Noter que les femmes ont été moins nombreuses que les hommes à disposer d’une pièce dédiée pour télétravailler durant le confinement (25 contre 41% pour les hommes).

 

D’après l’enquête Acemo-Covid (Dares) en mai 2020, les trois secteurs qui avaient le plus recours au télétravail en avril 2020 étaient les secteurs information et communication (62% des salariés), les activités financières et d’assurance (53%), les activités immobilières (43%) tandis que l’hébergement et la restauration (4%), l’industrie agroalimentaire (11%) et la construction (12%) y avaient peu recours.

 

♦ 37% des entreprises estimaient en avril 2020 ne pas pouvoir continuer à fonctionner de manière normale plus d’un mois en raison de la forte proportion de salariés en télétravail. Ainsi, dès juillet et août, 10% des salariés télétravaillaient encore.

 

♦ Fin septembre, seulement 12% contre 70% sur site (3% étaient soumis au chômage partiel et 15% en arrêt ou en congés). Cette proportion de 12% montre un « retour à l’avant-pandémie », puisqu’elle était de 17% en juin, et 25% en avril, en plein confinement.

 

♦ Au total, 5 millions de Français ont télétravaillé en mars, mais ils n’étaient plus que 1,8 million en octobre, alors que près de 8 millions d’emplois (soit plus de 4 emplois sur 10) seraient aujourd’hui compatibles avec le télétravail dans le secteur privé. En octobre, alors que la seconde vague commençait à déferler, le télétravail ne se situait qu’à 22% de son potentiel.

 

Selon The Economist, les salariés français sont les Européens qui sont le plus retournés en présentiel : plus de 50% d’entre eux sont 5 jours sur 5 au bureau contre moins de 50% en Allemagne, 40% en Espagne et en Italie, et 30% en Grande-Bretagne.

 

♦ Pour la semaine du 2 au 8 novembre, où le télétravail était exigé, selon une enquête de Harris Interactive commandée par le ministère du Travail, sur les salariés présents, 59% ont travaillé sur site à plein temps, 20% ont alterné télétravail et présentiel et 20% n’ont fait que télétravailler. 27% des salariés en télétravail disent que leur employeur leur a demandé de revenir sur le lieu de travail pour des tâches dont ils considèrent qu’elles pourraient être faites à distance.

Parmi ceux qui ont télétravaillé, 43% l’ont fait au moins 5 jours dans cette semaine là, 33% entre 3 et 4 jours, 23% 1 ou 2 jours.

 

La littérature économique estime que les emplois pouvant faire l’objet d’un télétravail intégral concerne 37% des emplois. Elle constate aussi que les pays où le télétravail a été le plus utilisé pendant le confinement sont ceux où les citoyens ont eu le moins peur de perdre leur emploi à cause de la crise. Une étude allemande rapporte que les comtés et secteurs où le télétravail a le plus augmenté pendant le confinement sont aussi ceux où il y a eu le moins d’emplois détruits et le moins de contaminations.

♦ Quels travailleurs sont concernés ? Quels problèmes sont rencontrés ?

♦ Avant le 1er confinement, les télétravailleurs réguliers étaient pour 61% des cadres (les cadres commerciaux et les ingénieurs informaticiens dominent avec respectivement 16 et 14% de télétravailleurs réguliers). 

 

♦ Une enquête de l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) auprès de ses adhérents en avril  montre qu’entre mi-mars et mi-avril 2020, 58% des DRH déploraient des difficultés d’adaptation des collaborateurs aux outils d’échange à distance, 46% faisaient face à un manque de matériel ou à des problèmes de connexion, et 38% ont dû « accompagner les managers ».

 

Selon l’enquête de Terra Nova d’avril 76% des managers interrogés par Terra Nova jugeaient que le travail à distance avait eu un impact positif sur leur confiance dans leurs collaborateurs et 72% pensaient qu’il avait eu également un impact positif sur la confiance que leur portaient leurs collaborateurs. 51% des managers considéraient même que le travail à distance avait facilité l’organisation de temps d’échange avec leurs collaborateurs (31% jugeant qu’ils l’avaient fait « autant qu’avant »). D’une manière générale, l’expérience du travail à distance lors du premier confinement a fait reculer la culture du présentéisme et du « command & control », si longtemps dominante dans notre pays.

 

♦ Toutefois, même si les données sont parcellaires, certaines enquêtes laissent penser que les 3/4 des salariés souhaitent continuer à télétravailler après la crise sanitaire.

 

♦ Selon l’enquête Harris en novembre pour le ministère du travail, seuls 36% disent pouvoir télétravailler sans difficulté, 25% avec difficulté, alors que pour 39% leur métier actuel ne leur permet pas.

Ceux qui n’ont pas télétravaillé sont 67% à mettre en avant l’impossibilité du fait du métier, 15% du fait du refus de l’employeur, 9% d’un problème d’équipement et 13% du fait du salarié (préférence du présentiel, contexte familial, problème de logement inadapté).

 

58% des salariés en télétravail à temps plein souhaiterait venir au moins un jour par semaine sur site; pour 47% l’employeur les autorise à revenir sur site parce qu’ils vivent mal le télétravail. De fait, 41% s’y sentent isolés, 32% le vivent mal au quotidien, 30% sont stressés. Bien sûr pour 91% la qualité de l’équipement est essentielle

⇒ Plus précisément, l’impact sur la vie des salariés et celui sur l’entreprise

♦ L’impact du télétravail sur la qualité de vie au travail est ambigu. Synonyme d’une autonomie accrue, il induit toutefois un risque d’isolement associé à un plus faible niveau d’interactions sociales.

S’il apporte une flexibilité qui peut permettre de mieux concilier vie privée et vie professionnelle, il peut aussi brouiller les frontières entre les deux (il peut favoriser l’empiètement du temps familial sur le temps de travail, mais aussi des horaires de travail plus extrêmes et atypiques) ; néanmoins, on a observé que, là où le télétravail a été davantage pratiqué, c’est là où les salariés déclarent avoir eu le moins de mal à concilier vie familiale et vie professionnelle (temps gagné dans les transports, un temps gagné qui a pu être réinvesti à la fois dans la vie de famille et la vie professionnelle).

 

♦ L’impulsion du top management en faveur de la conciliation vie privée et vie professionnelle dans le cadre du télétravail est un facteur déterminant.

 

♦ Certaines études montrent un impact positif du télétravail sur la productivité (entre 5 et 30%) ; d’autres suggèrent qu’une fois les biais de sélection contrôlés, le télétravail n’a aucun effet sur la productivité ; le télétravail est souvent défini de façon inconstante, ou bien les études ne donnent des résultats que pour des sous-populations marginales, rendant difficile l’extrapolation des résultats.

 

♦ Le télétravail peut réduire certains coûts pour les entreprises (immobiliers, énergétiques, salariaux) ; les coûts salariaux pourraient être réduits du fait d’une moindre désutilité du travail perçue par le salarié ; il pourrait également contribuer à une réduction des coûts de recrutement du fait du moindre turnover observé dans les entreprises l’ayant mis en place.
En outre, le télétravail pourrait accélérer le déploiement de l’économie numérique et favoriser ainsi des gains de productivité.

 

Enfin la pratique du télétravail depuis un espace de travail partagé (coworking) ou dans des tiers lieux, pourrait contribuer à améliorer la productivité des télétravailleurs, en garantissant de bonnes conditions matérielles de travail et en favorisant les interactions professionnelles en dehors de l’entreprise.

 

♦ Toutefois, le télétravail n’est pas sans poser problème pour le bon fonctionnement de l’entreprise : le télétravail nuit à la communication en face-à-face qui il accroît la productivité de l’équipe, par rapport à des échanges dématérialisés, particulièrement pour les tâches complexes ou urgentes ; il  limite les interactions sociales professionnelles, freinant le partage (y compris informel) de connaissance. L’optimum pourrait se situer à deux ou trois jours de télétravail par semaine, le salarié étant alors en capacité de répartir ses tâches pour maximiser les avantages de chacun des modes de travail (télétravail et travail sur site). Il peut aussi affecter la motivation des non-télétravailleurs,

 

♦ La mise en place du télétravail, gagnerait ainsi à se faire dans le cadre d’une stratégie globale d’entreprise, qui prenne en compte les salariés non éligibles. La formalisation permet de limiter les horaires atypiques : la tendance à travailler plus de 50 heures par semaine ou le soir après 20 heures serait réduite lorsqu’il existe un accord collectif ou individuel encadrant le télétravail, le droit à la déconnexion, parfois peu effectif, se pose avec une acuité particulière concernant les télétravailleurs. 

 

Pour en savoir davantage  : Terra Nova | Déconfiner le travail à distance (tnova.fr)

PowerPoint Presentation (travail-emploi.gouv.fr)

 

SOMMAIRE

495 conventions collectives couvrent 15,8 Millions de salariés.

L’étude est centrée sur 66 conventions collectives de branche agrégées, comptant chacune plus de 50 000 salariés ) ; elles couvrent 11,9 millions de salariés, soit 75% de l’ensemble des salariés couverts par une convention collective de branche. Cette approche permet aussi d’observer les caractéristiques des salariés dans les diverses activités.

 

Au 31 décembre 2017, 495 conventions collectives de branche – hors branches agricoles – couvrent 15,8 millions de salariés selon les déclarations sociales nominatives (DSN) et les déclarations annuelles de données sociales (DADS). Elles étaient 674 fin 2016 ; 179 conventions ont été supprimées ou fusionnées avec d’autres dans le cadre de la restructuration des branches, pilotée par le Ministère chargé du travail.

 

Elles sont regroupées en 436 conventions collectives agrégées, pour tenir compte notamment de l’existence concomitante de conventions collectives d’échelon national et territorial pour la même activité.

♦ 61% des conventions collectives (262) concernent la totalité des CSP, dont 68 concernent chacune plus de 50 000 salariés totalisent (76% de l’emploi salarié couverts par une convention collective de branche).

Les 39% restant (174 conventions pour 24% de l’emploi salarié) ne s’appliquent qu’à une, deux ou trois catégories de personnel (8% n’en concernent qu’une seule) ; 80 conventions (18%), couvrent chacune moins de 1 000 salariés (0,2% de l’effectif de l’ensemble des branches).

⇒ Les caractéristiques des salariés appartenant à ces conventions

♦ Certaines branches se caractérisent par une nette surreprésentation de cadres : la part de cadres est importante au sein des bureaux d’études techniques (64%), des banques (58%) et des télécommunications (56%).

D’autres branches se caractérisent par une prépondérance des employés (plus de 80%) : les gardiens, concierges et employés d’immeubles, les services à la personne, la coiffure, la prévention et la sécurité, l’aide, l’accompagnement, les soins et les services à domicile, le commerce de détail de fruits et légumes et l’épicerie, le commerce de détail d’habillement et les textiles, la restauration rapide.

D’autres largement les ouvriers : plus des deux tiers des salariés des entreprises de propreté, des activités du déchet, des transports publics urbains de voyageurs et les transports routiers.

 

La répartition par CSP au sein des conventions collectives : 32% sont des employés, 29% des ouvriers, 19% des professions intermédiaires et 19% des cadres.

 

♦ La part des femmes (44% sur l’ensemble des conventions collectives de branche) varie très fortement selon les branches : elle est inférieure à 5% dans les conventions collectives couvrant les ouvriers du bâtiment et des travaux publics, alors que 4 branches emploient plus de 90% de femmes (l’aide, l’accompagnement, les soins et les services à domicile, les services à la personne, l’esthétique, la cosmétique, la parfumerie et l’enseignement, les cabinets médicaux).

 

♦ La proportion de salariés à temps partiel (21%) s’échelonne selon les branches de 2% à 82% ; le temps partiel est très fréquent là où la proportion de femmes, voire celle de jeunes, est la plus élevée (les services à la personne, l’aide, l’accompagnement les soins et les services à domicile, les entreprises de propreté, l’enseignement privé non lucratif ou la restauration rapide).
Le temps partiel est peu présent dans la plupart branches industrielles et dans celles du BTP.

 

♦ En ce qui concerne les CDD (9%), les taux vont de 1% à 19% ; la proportion de salariés en CDD est peu élevée en raison du recours à l’intérim.

 

♦ En termes d’âge, les 29 ans ou moins sont 22% et les 50 ans et plus 27%.

La convention collective des gardiens et des concierges d’immeubles couvre des salariés nettement plus âgés que ceux des autres conventions (65% de 50 ans ou plus, contre 27% dans l’ensemble).

À l’inverse, la part des moins de 30 ans atteint 62% dans la restauration rapide et dans les branches qui recourent largement à l’apprentissage, comme les boulangeries-pâtisseries artisanales (19% d’apprentis et 48% de jeunes de moins de 30 ans), la coiffure (18% d’apprentis et 49% de jeunes), ainsi que l’esthétique, la cosmétique, la parfumerie et l’enseignement (10% apprentis, et 54% de moins de 30 ans). En outre, la part de jeunes est également importante dans certaines branches recourant très peu à l’apprentissage : le commerce d’articles de sports-équipements de loisirs (2% d’apprentis ; 47% de jeunes), les succursales de vente au détail d’habillement (1% d’apprentis ; 46% de jeunes).

 

♦ 20% des 15,8 millions de salariés travaillent dans une entreprise de 1 à 9 salariés ; dans 7 conventions collectives, la proportion de salariés travaillant dans une TPE est supérieure ou égale à 60% ; c’est notamment le cas chez les gardiens, concierges et employés d’immeubles (92 %), dans la coiffure (85%) et dans la convention « bâtiment ouvriers jusqu’à 10 salariés » (81%).

Le tableau ci-dessous reprend les caractéristiques de ces conventions en quasi totalité (6 ne sont pas prises en compte comptant).

 

⇒ Le salaire mensuel net moyen d’un équivalent temps plein est de 2 310€.

Dans celles couvrant plus de 50 000 salariés, il s’échelonne de 1 320€ (services à la personne) à 4 400€ (métallurgie cadres). Les écarts de salaires entre branches sont dus en grande partie à leur composition en termes de CSP.

Le salaire moyen des cadres (4 040€) s’établit à moins de 2 500€ dans la coiffure, dans la boulangerie et pâtisserie artisanale, dans la restauration rapide, ainsi que dans le commerce de détail de fruits et légumes et épicerie. Il dépasse 5 000€ dans les banques, les transports aériens-personnel au sol, les industries chimiques et les industries pharmaceutiques. Au sein des autres catégories socioprofessionnelles, les écarts salariaux sont moins marqués.

 

Parmi les professions intermédiaires, le salaire mensuel net moyen est de 2 310€ ; le plus faible revient aux acteurs du lien social et familial (1 690€), alors que le plus élevé concerne l’industrie pharmaceutique (3 190€).

 

Chez les employés, il varie de 1 270€ dans les services à la personne à 2 360€ dans l’industrie pharmaceutique vs un salaire moyen toutes branches de 1 620€.

 

Le salaire moyen des ouvriers est de 1 750€. 7 branches versent un salaire mensuel net moyen pour les ouvriers de plus de 2 000€, notamment dans les transports aériens personnel au sol 2 360€ contre 1 120€ dans les transports publics urbains de voyageurs.

 

Au sein de chaque CSP, ces différences d’écart salarial s’expliquent par l’hétérogénéité des postes occupés et par les différences de structure par âge.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/portrait-statistique-des-principales-conventions-collectives-de-branche-en-2017

 

SOMMAIRE

Un point sur la structure financiére des PME en 2019.

La situation financiére des PME se renforce en 2019 ; la rentabilité économique aussi mais pas la rentabilité financiére.

⇒ La structure financière des PME se renforce en 2019

La part des capitaux propres dans le total des ressources, de 37,8% en 2007, atteint 44% en 2019 pour l’ensemble des PME. Ce sont les PME mono-unités légales qui connaissent la plus forte augmentation (+ 6,9 points, contre + 6,1 points pour l’ensemble des PME).

 

Les PME disposent d’une capacité d’endettement ; Il en résulte logiquement un allègement du ratio « dettes/capitaux propres », un élément favorable pour faire face à crise actuelle, qui connait une forte progression de la dette bancaire des PME (au 14 août 2020, près de 41Md€ d’encours de PGE pour les PME hors très petites entreprises).

⇒ En 2019, le chiffre d’affaires des PME progresse  de 4,7%, après une hausse continue depuis 2014 et un taux de croissance de 5,2% en 2018.

De fait, on constate une baisse du chiffre d’affaires à l’exportation, passant de + 4,2% en 2018 à 1,8% en 2019 (seules 28% des PME sont exportatrices). Pour l’ensemble des PME, le taux d’exportation s’inscrit à 9,3% du chiffre d’affaires en 2019, contre 9,9% en 2018. Les PME filiales de sociétés étrangères sont, par nature, plus tournées vers l’extérieur (26,1% en 2019, contre 26,6% en 2018).

⇒ L’excédent brut d’exploitation (EBE) se redresse.

Il augmente plus vite (+ 6,4%) que la valeur ajoutée, surtout du fait de l’effet du CICE. 

Le taux de marge (EBE/VA) est donc en progression, pour tous les types de PME et dans tous les principaux secteurs hormis dans le transport, où il est stable.
Il s’inscrit pour l’ensemble des PME à 22,7% en 2019, contre 22,3% en 2018. Le secteur de la construction enregistre la plus forte accélération, avec un taux de marge à 17,4% en 2019, contre 16,1% en 2018.

⇒ La rentabilité

La rentabilité économique, qui mesure l’efficacité de l’appareil productif des PME en rapportant l’excédent net d’exploitation au capital d’exploitation (l’actif économique), continue de progresser, surtout dans les mono-unités légales.

 

La rentabilité financière, qui mesure la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires en rapportant la capacité d’autofinancement aux capitaux propres, fléchit pour tous les types de PME, et plus particulièrement pour les PME filiales de sociétés étrangères. Pour les autres types de PME, la rentabilité financière est toujours supérieure à la rentabilité économique.

⇒ Le BFR diminue fortement en 2019,

du fait d’une chute des besoins d’exploitation, ceci en raison d’une réduction du montant des créances clients clients. Mais la crise de la Covid-19 a fortement perturbé les paiements interentreprises en 2020.

⇒ Concernant l’investissement,

La baisse observée en 2018 a été enrayée en 2019, notamment par la reprise des investissements dans l’industrie (+ 3,9%, après – 2,3% en 2018) et la forte croissance dans la construction (+ 7,9% en 2019, après + 4,9% en 2018). Mais, là encore, la crise de la Covid-19 aura sans doute des conséquences.

⇒ Le taux d’épargne

Grâce à la progression de l’autofinancement, le taux d’épargne reste stable, à un niveau élevé, au-dessus de 14,1% en 2019, un de ses plus hauts niveaux depuis 2007. Les perspectives sont néanmoins à la baisse pour 2020.

 

Pour en savoir davantage : https://publications.banque-france.fr/les-pme-ont-aborde-la-crise-de-la-covid-19-avec-une-structure-financiere-renforcee

 

SOMMAIRE

Comment les dirigeants de PME réagissent face à la crise du covid ?

Les réactions positives montrent qu’ils font face.

 

Une vigilance entrepreneuriale atrophiée et limitée pendant la phase de confinement s’est traduite par beaucoup de recherches notamment autour du marché, mais une difficulté à les transformer en projet réalisable, puis à mettre en œuvre (constat de l’ Observatoire AMAROK/Labex Entreprendre).

 

Et quels impacts à venir ?
La seule certitude, c’est que rien n’est certain (Pline l’Ancien). Ce que l’on sait :

-Le monde d’après va être refaçonné à la fois par de nouvelles tendances qui émergent (ex. la sécurité sanitaire) et par l’accélération de tendances déjà existantes (ex. la prise en compte des enjeux climatiques),
-L’incertitude va être de plus en plus élevée, une situation difficile à lire compte tenu d’éléments incertains et donc difficulté d’interprétation des situations et des événements, qu’on ne peut pas modéliser, faute de référentiel connu auquel se raccrocher.

-La complexité se traduit par un nombre croissant d’interactions qui complexifie la lecture des situations et la prise de décision,

Les entreprises font face à un double défi : comprendre les changements actuels et leurs impacts sur les entreprises et anticiper les changements à venir et par ailleurs distinguer les changements conjoncturels des changements structurels avec des impacts durables et profonds.

 

Pourquoi se forger une vision du monde d’après ? Redéfinir sa stratégie
• Parce que le dirigeant n’a pas d’autre choix que d’intégrer l’incertitude à son mode de pilotage
• Parce qu’il serait dangereux d’attendre que la crise passe en pensant qu’il y aura un « retour à la normale »
• Parce que le dirigeant doit gérer deux temporalités : le court terme et le moyen terme

 

Quelles sont les grandes tendances qui vont façonner le monde d’après ? 8 tendances à transformer en opportunités de business
– La Sécurité sanitaire et la santé, révélé par la crise,

-4 tendances connaissant une faible accélération : nouveaux modes coopératifs et solidaires, quête de sens, autonomie et souveraineté, nouvelle relation à l’espace,

-3 tendances en forte accélération avec la crise : le respect du climat et de l’environnement, la digitalisation à pas forcés, la flexibilité et la résilience.

 

Quelle définition est donnée à la crise ?

En premier lieu une source de difficultés 42%, une source d’anxiété 36%, puis une source d’opportunités (18%) et enfin une source d’excitation (4%); mais les propos changent quand il est demandé ce qui est classé en second : une source d’opportunités (37%) passe devant une source de difficultés (32%) et une source d’anxiété (23%à puis une source d’excitation (8%).

91% estiment en fin d’année ne pas avoir de difficultés financières ou de pouvoir y faire face, alors que pour 9% craignent de grosses difficultés.

 

A la question “quelle est la principale difficulté que vous avez rencontrée au cours de ces quatre derniers mois”, 38% répondent “prendre des décisions opérationnelles malgré l’absence de repères”, 28% “se projeter dans l’avenir pour repenser stratégie et projets d’investissement”, 18% “Maintenir l’engagement des collaborateurs”, 11% “Maintenir son niveau de détermination dans les moments de doute”.

 

A la question “quel comportement ressemble le plus à celui que vous avez adopté ces derniers mois ?”, 65% répondent ” un besoin d’agir tout de suite”, 21% “se mettre en retrait pour identifier sa marge de manœuvre”; 11% se disent “excités face aux défis d’une situation inédite ” alors que 4% “sidérés, n’ont pas immédiatement réagi pour débloquer la situation”.

75% considèrent qu’avoir une vision claire de son projet d’entreprise aide à prendre de bonnes décisions.

19% estiment que la crise du covid-19 va les inciter à accélérer le développement d’innovations imaginées ces derniers mois, vs 32% un peu ?

 

Ils estiment s’inscrire dans un cercle vertueux s’ils se sont appuyés sur leurs collaborateurs, s’ils ont ressenti le besoin de demander et/ou d’accepter de l’aide pour ne pas traverser seul(e) cette période, s’ils ont davantage fait attention à leur forme physique et psychologique et s’ils avaient une vision claire du projet de leur entreprise. Cette approche se traduit par une confiance accrue dans les équipes, la perception des opportunités dans la crise et donc des projections plus positives et un accent plus fort sur l’innovation.

 

Par contre, ils estiment s’être mal positionnés en cas de solitude accrue, d’anxiété plus forte, de peur démultiplié que ce soit pour soi, pour ses équipes ou pour la pérennité de l’entreprise ; cela se traduit par moins de transparence vis-à-vis des équipes et une confiance qui stagnent envers les collaborateurs.

 

 

SOMMAIRE

Début novembre, la part des entreprises dont l’activité est déjà revenue à la normale baisse.

Méthodologie : La huitième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 29 octobre et le 13 novembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en septembre.

 

Fin octobre, 64% des salariés sont sur site, 15% en télétravail, 15% en formation, 10% en congés. Par ailleurs, 10% sont en activité partielle.

⇒ En octobre, la baisse d’activité est effective

♦ En octobre, mois marqué par la mise en place d’un couvre-feu dans certains départements, l’activité se dégrade de nouveau : 32% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité a diminué, dont 6% dans une entreprise dont l’activité s’est arrêtée ou a diminué de plus de moitié.

À l’inverse, 24%, comme fin septembre, travaillent dans des entreprises qui ne rencontrent pas de difficultés particulières, principalement dans les petites entreprises (29%).

 

Les secteurs les plus touchés par des arrêts ou des baisses d’activité sont toujours l’hébergement restauration, les transports et les services aux particuliers qui comprend les arts, spectacles et activités récréatives.

 

♦ Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés (67%, après 80% en septembre), plutôt que le manque de personnel pouvant travailler (7%, comme en septembre) ou les difficultés d’approvisionnement (3% après 4 en septembre). Cependant, la baisse d’activité pour cause de fermetures administratives est en très forte hausse ce mois-ci (23% après 9 en septembre), notamment dans l’hébergement restauration (58% après 25) et les services aux personnes (67% après 27).

⇒ Fin octobre

♦ Au 31 octobre, deuxième jour du reconfinement, les difficultés liées aux fermetures administratives progressent fortement (13% après 3 fin septembre) mais sont plus faibles que lors du premier confinement (24% fin mars et fin avril).

 

♦ Les réductions d’effectifs se stabilisent fin octobre : 16% des salariés travaillent dans des entreprises qui ont diminué leurs effectifs du fait de la crise sanitaire (comme en septembre). À l’inverse, la part des entreprises qui ont augmenté leurs effectifs est en légère baisse en octobre (6% après 7 fin septembre), principalement dans les petites entreprises (5% après 9% pour les entreprises de 20 à 49 salariés).

Les réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues (57%, après 55 fin septembre) et par les non-renouvellements de CDD, très fréquents de mars à mai, et en baisse après un léger rebond en septembre (50% après 53 fin septembre). Les ruptures conventionnelles poursuivent leur nette augmentation amorcée en mai et représentent 24% des réductions d’effectifs.

♦ Présence sur le site et télétravail : la présence des salariés sur site reste majoritaire (64% en moyenne un jour donné au cours de la semaine, après 70% fin septembre). La part de salariés en télétravail progresse de 3 points (15% après 12), et celle des salariés en congés de 2 points (10% après 8).

Au cours du mois d’octobre, 19% des salariés ont été au moins un jour en télétravail ; 41% l’ont été au moins trois jours par semaine (8% de l’ensemble des salariés), 33% deux jours par semaine (6% des salariés), 17% un jour par semaine (3% des salariés) et 9% quelques jours dans le mois (2% des salariés).

 

♦ Le chômage partiel : le nombre d’entreprises ayant recours au chômage partiel se stabilise  (26% après 25 en septembre). Le recours au chômage partiel pour cause de fermetures obligatoires progresse nettement avec le durcissement des mesures sanitaires (20% après 8 en septembre), notamment dans les services aux particuliers (54% après 30) et l’hébergement et restauration (54% après 25 en septembre).

4% des salariés se trouvent dans une entreprise où un accord sur l’activité partielle de longue durée est en vigueur à la date du 31 octobre (après 3% fin septembre), et 8% dans une entreprise où des négociations sont en cours ou prévues (après 7%).

En octobre 2020, 1,6 million de salariés auraient effectivement été en activité partielle (soit un peu moins de 10% des salariés du privé), vs1,3 million (révisé) en septembre et août.

 

Le recours à la formation diminue pour les salariés en chômage partiel (15% après 21 en septembre), notamment via une subvention du FNE-Formation (7% après 11).

 

Les mesures sanitaires les plus difficiles à mettre en place pour les entreprises sont la réorganisation des locaux et l’augmentation de la fréquence de nettoyage (respectivement 46% et 51% des entreprises qui ont mis ces mesures en place l’ont fait avec difficultés, après 49% et 53% fin septembre). L’augmentation de la fréquence de nettoyage est par ailleurs la mesure qui est surmontée le plus souvent à coût élevé (16%, après 20% fin septembre), devant l’obligation de port du masque (11%, après 14% fin septembre).

46% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts, après 44% début octobre.

⇒ Début novembre

♦ La part des entreprises dont l’activité est déjà revenue à la normale baisse, à 26% de l’emploi salarié total (après 30% début octobre). , après une période de hausse continue depuis le mois de juillet. À l’inverse, les entreprises qui ne savent pas dater le retour à la normale représentent 35% des salariés (après 31% début octobre). Les principales difficultés ne changent pas.

 

♦ Interrogées sur quatre mesures liées au plan de relance (l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, l’aide à l’apprentissage, l’aide au contrat de professionnalisation et l’activité partielle de longue durée), les entreprises indiquent une intention de recours légèrement en hausse par rapport à octobre, pour les quatre mesures indiquées. Comme le mois dernier, l’intention de recours à ces mesures est importante pour l’aide à l’apprentissage et pour l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans : début novembre, 48% des salariés travaillent dans une entreprise qui a l’intention de recourir à la mesure d’aide à l’apprentissage, ou y recourt déjà, et 43% pour la mesure d’aide à l’embauche d’un jeune (respectivement 46% et 40% début octobre).

 

Pour en savoir davantage : Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 – novembre 2020 – Ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr)

SOMMAIRE

Guide

“Fiche pratique contrefaçon” DGCCRF, novembre 2020

“Tout ce qu’il faut savoir sur l’épargne et l’investissement responsable”, fiche pratique J 358, Banque/argent , novembre 2020

“Clique-mon-commerce.gouv.fr”, guide pour développer son activité en ligne, CCI, CMA, Banque des Territoires, BPifrance, vu novembre 2020

 

SOMMAIRE

Le drive et la livraison à domicile ont progressé de 41% entre janvier et octobre .

Une étude fort complète sur l’évolution 2020 du commerce de détail.

⇒ L’évolution du chiffre d’affaires du commerce de détail en 2020

♦ Le chiffre d’affaires du commerce de détail : -4,1% en valeur sur 9 mois en 2020 et -3,5% en volume vs une hausse de 4% en valeur sur toute l’année 2019. Cette baisse atteint près de 12% entre les 4 derniers mois de l’année 2019 et les 4 premiers mois de 2020, du fait de la fermeture des points de vente non alimentaires à compter de la mi-mars au 11 mai).

Au sein de la zone euro, le recul s’est établi à 1,8% en valeur, avec des pays tirant vers le bas la croissance, tels que la France, mais aussi l’Espagne (-9,6%) et l’Italie (-9,4%); en revanche, la croissance est restée d’actualité en Allemagne (+4,1%) et aux Pays-Bas (+4,7%).

 

♦ Le commerce de détail alimentaire : pendant les 9 premiers mois de l’année 2020 la hausse a été de 3,9% en valeur et de 2,6% en volume  ; ces chiffres intègrent l’ensemble des ventes effectuées par les commerces alimentaires, y compris les produits non alimentaires dont le chiffre d’affaires a continué de reculer au cours de la période (textile, électronique grand public, gros électroménager…).

Dans la zone euro, la hausse a été de 5,4% en valeur (+8% en Allemagne, +6,7% aux Pays-Bas vs 4% en Grande-Bretagne, 2,8% en Espagne et 2,3% en Italie).

 

En ce qui concerne les produits de grande consommation et les produits frais, la hausse a été de 6,3% (0,8% en 2019). Le drive et la livraison à domicile ont progressé de 41% en valeur, les magasins de proximité de 9%, les supermarchés de 7%, contre 0,8% pour les hypermarchés.

 

La dynamique de croissance des produits bio s’est poursuivie, progressant de 15% en valeur ; le bio représente 5,1% des ventes. A noter, le drive est la catégorie présentant la part la plus élevée de ventes de produits bio.

 

♦ Le commerce non alimentaire : les ventes ont reculé en valeur de 8% (28% en mars 2020, 48% en avril, puis 7% en mai) vs +4% en 2019 ; le rebond des ventes à compter de juin reste trop faible pour compenser les pertes des mois de confinement.

Si la grande majorité secteurs a été impactée par ce décrochage, le textile-habillement-chaussures a chuté de 27% (25 dans la zone euro).  

En zone euro, la baisse a été en moyenne de 4,5% mais les Pays-Bas ont connu une hausse de 6% et l’Allemagne de 2% vs -7 au Royaume-Uni, -15% en Italie et -22+% en Espagne.

 

♦ L’E-commerce : 44,5Md€ de recettes sur les six premiers mois de l’année 2020 (+13% par rapport au premier semestre de l’année 2019), mais +37% en cumul de mars à mai 2020, par rapport à la même période en 2019.

Sur la période de confinement les produits de grande consommation et frais libre-service ont fortement progressé (+55% par rapport à la période avril-juin 2019).

 

Le e-commerce alimentaire a amplement confirmé sa montée en puissance depuis le début du confinement : la croissance a été de 49% pour les livraisons à domicile, de  41% pour le drive, leur part de marché frôlant les 8% début octobre, vs 5,5% en moyenne annuelle en 2019.

20,7 Millions de consommateurs y ont fait appel, gagnant 4,7 millions de nouveaux acheteurs.

⇒ Le contexte, les prix

L’attrait des consommateurs pour les produits alimentaires français et locaux reste important (63% d’entre eux préfèrent acheter ces catégories de produits) : soutien des agriculteurs, de l’économie, la qualité, etc.

Mais la dimension prix reste le critère d’achat principal pour 43% des Français.

Selon l’enquête publiée par Ipsos pour le Secours Populaire, 40% des Français, dont 64% des plus modestes, se restreignent d’ores et déjà sur la qualité de leur alimentation.

 

♦ La confiance des ménages est en octobre en léger repli par rapport à septembre. La part des ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants s’est redressée par rapport au point bas du printemps, mais reste en dessous de son niveau de long terme. Par ailleurs, l’opinion des ménages quant à leur situation financière future, estimant qu’il est opportun d’épargner recule légèrement en octobre, mais reste à très haut niveau.

 

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% au cours de la période allant de janvier à septembre 2020 soit une tendance au ralentissement par rapport à 2019 (+1,3% en moyenne annuelle), en lien avec la baisse des prix de l’énergie en particulier. Cette décélération s’observe également au sein de la zone € (hausse de  0,4%).

 

Par contre, les prix à la consommation des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont progressé de 2,2% en France au cours des 9 premiers mois de l’année (après 2,4% en moyenne annuelle en 2019). Cette augmentation est avant tout portée par les produits frais (+7%), alors que la croissance des prix des produits transformés tendait à ralentir (+1,2%), après une hausse de 2,1% en moyenne annuelle en 2019.
A noter, la croissance des prix à la consommation des produits alimentaires a connu des évolution similaires au sein de la zone euro.

 

♦ L’emploi dans le commerce de détail est repassé sous la barre des 1,8 million de salariés en T2 2020, retrouvant son niveau de T4 2017 ; en glissement annuel, l’emploi s’est contracté pour la première fois depuis T4 2013, de -0,8%, soit une baisse de 15 200 emplois. Entre T4 2019 et T2 2020, l’emploi a reculé de -1,7%, soit 30 000 postes en moins.

 

♦ Le taux de marge (rapport EBE / VA en %) dans le commerce (ensemble du commerce, y compris commerce de gros et automobile) s’est établi à 26,8% en T2 2020, quasiment stable par rapport à T1, mais en baisse de plus de 4 points par rapport à T4 2019.

 

En annexes, le document cite les études, et enquêtes conduites en 2020 sur la distribution, et la consommation.

 

Pour en savoir davantage : http://www.fcd.fr/notes-de-conjonctures-de-la-fcd/

SOMMAIRE

L’automatisation dans l’industrie s’accompagne paradoxalement de créations d’emplois.

Un rapport réalisé par Trendeo pour la Banque des Territoires.

 

Une analyse vigoureuse qui contredit maints préjugés

 

“Le déclin de l’industrie française est indéniable, si l’on en juge par l’indicateur part de l’industrie dans le PIB. Même si l’industrie et les services sont aujourd’hui finement imbriqués (comme le développe pierre Veltz avec son concept d’hyper-industrie), le recul français a été plus fort que celui de nombre de ses partenaires Européens. Malgré cela, la France conserve des atouts et des grands groupes dans plusieurs secteurs importants (automobile, matériaux, électronique, transport aérien, énergie…) souvent plus prospères dans leurs développements internationaux que sur leurs implantations nationales. Il faut donc créer les conditions d’un recentrage de leurs chaînes de valeur vers la France, … renforcer les conditions de développement de l’industrie en France, la relocalisation de l’activité n’étant que l’un des aspects de cette tâche plus générale.”

⇒ L’importation dans les consommations intermédiaires industrielles

♦ En 2014, les entreprises françaises des secteurs industriels ont produit un total de 988Md$. Les consommations intermédiaires utilisées pour cette production s’élevaient à 677Md$, dont 442Md$ produites en France, et 236Md$ importées (34,8%, dont 44% hors UE). Mais les importations totales (comprenant la revente de produits non transformés) sont de 708Md$.

 

♦ Le taux d’importation moyen dans les consommations intermédiaires industrielles était en 2009 de 24,7%, augmentant de près de 1% par an entre 2009 à 2014 ; cela représente en valeur absolue un surcroît d’importations de 37,2Md$ ou les 2/3 du déficit commercial global de la France en 2014.

 

♦ Le taux d’importation est ainsi de quatre points supérieur au Royaume-Uni (30,9%) et de dix points supérieur à l’Italie (25,4%), mais le taux de l’Allemagne est supérieur de près de deux points à celui de la France (36,7%). Il est de 7,6% pour la Chine et de 18% pour les USA.

 

♦ 4 secteurs apparaissent clés dans l’analyse des consommations industrielles importées (48% des importations) : le raffinage (17% des importations et un taux de dépendance de 68%), la fabrication de matériel de transport dont l’aéronautique (11% et un taux de 44%), la chimie (10% et un taux de 39%), et l’automobile (10% et un taux 43%).

 

♦ Les taux de dépendance sont importants pour les textile/cuir/ habillement (53%, mais qui ne comptent que 3% des importations), l’électronique-informatique-optique (44% mais 3% des importations).

Noter que l’alimentation-boissons-tabac (8% des importations) a le taux de dépendance le plus faible (13%).

 

♦ Par pays d’origine des importations industrielles, les trois premiers fournisseurs étrangers sont trois pays européens, partenaires traditionnels de la France : l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas. Le 1er partenaire non-membre de l’union européenne, les États-Unis, est en 4éme position; la Chine, enfin, n’intervient qu’en 8éme position (entre 2009 et 2014, la part de la Chine dans les importations industrielles française n’a pas bougé); elle est toutefois le 2éme fournisseur du secteur de l’électronique, informatique et optique, et le 3éme des secteurs Cuir,textile et habillement, de l’équipement électrique et du meuble.

⇒ L’évolution de l’emploi industriel et l’impact des importations sur l’emploi

♦ Entre 2009 et 2019, l’industrie a connu un solde (créations – suppressions) négatif de 117 450 emplois dont 41% dans l’automobile, alors que la fabrication de matériel de transport (largement l’aéronautique) et l’alimentation gagnaient 28 000 emplois.

En termes de solde (disparitions – créations) 80 000 emplois ont été perdu en 2009, contre en moyenne 14 500 chaque année entre 2010 et 2015, alors qu’entre 2016 et 2019, on gagnait en 4 ans 50 000 emplois. Par contre, au total 398 000 emplois industriels ont été perdus et 300 800 créés (calculs Trendeo).

 

Les ETI sont plus résilientes que les PME et TPE en temps de crise, et plus dynamiques que les grands groupes dans les phases de reprise : ainsi entre janvier 2009 et mai 2020 les ETI ont connu un solde créations/disparitions d’emplois de 215 7017 emplois, les TPE et PME de 166 869 emplois et les grandes entreprises de 17 165 emplois.

 

Trendéo estime que les délocalisations ont touché de l’ordre des emplois industriels perdus.

De 2009 à 2019, les relocalisations (comptabilisées par Trendeo), ne représentent que 1% des créations d’emplois industriels (aucune année n’a vu plus de 1000 emplois industriels relocalisés), alors que l’emploi industriel progressait de 2016 à 2019, avec un gain d’environ 14 000 emplois industriels supplémentaires.

 

Le remplacement à 100% des consommations intermédiaires importées créerait 590 000 emplois; celui des consommations industrielles importées apporterait un autre surcroît de 457 000 emplois, au total 1,047 million ; on peut même ajouter 400 000 emplois supplémentaires grâce au surcroit de demande induit par ces créations d’emplois industrielles, soit un total de 1,447 million d’emplois.

12,6% des 1, 047 million d’emplois directs “récupérés” seraient localisés en Auvergne-Rhône-Alpes, 11,5% dans les Hauts-de-France, 10,5% dans le Grand-Est, 10% en Ile-de-France, 9,6% en  Nouvelle Aquitaine, 9,2% en Pays-de-la-Loire, 7,8% en Bretagne ; peu en Paca 3,3% ou en Centre-Val-de-Loire 4,4%.

⇒ La localisation des nouvelles implantations industrielles

Le solde des implantations pendant la même période a été de 864 implantations. En 2019 les créations de sites restaient inférieures de près d’un tiers au niveau de 2009.

 

♦ Les métropoles de taille moyenne sont un atout sur lequel s’appuyer, en conjonction avec les métropoles régionales ; les zones d’emploi qui présentent une forte surreprésentation de l’emploi industriel sont toutes des villes de taille moyenne, tels Vitré, Cherbourg-Octeville, St-Nazaire, Flers. Sarreguemines.

Noter que les grands groupes industriels Français classés aux meilleurs rangs mondiaux, sont moins installés sur le territoire France que les grands groupes allemands.

 

♦ Un calcul similaire pour les emplois créés dans les startups montrait, en sens inverse, une prépondérance écrasante des métropoles régionales pour les startups. Dans les créations d’emplois industriels, les zones métropolitaines (31 zones) n’ont représenté que 29% des créations d’emploi industriels recensés par Trendeo ; en revanche elles ont accueilli 68% des emplois de « cols blancs » de l’industrie (QG et R&D) et 85% des emplois créés par les startups.

 

⇒ Les investissements en automatisation s’accompagnent paradoxalement de créations d’emplois.

Trendeo a tenté de repérer les achats de “nouvelles machines”  visant l’automatisation : dans sa base de données, Trendeo a repéré 298 projets ; 97% de ces projets sont à l’origine de 4 497 créations d’emplois ; 3% des projets ont généré 438 suppressions d’emplois.

Dans 145 cas, l’acquisition de nouvelles machines est liée à une problématique immobilière qui en conditionne la réalisation ; en moyenne, la surface nécessaire à l’installation des nouvelles machines est de 3 300 m² (selon la taille d’entreprise, de 600 à 4 700 m²).

 

En moyenne, un million d’euros investis dans l’achat de machines sont accompagnés de 4,4 créations d’emplois ; plus les entreprises sont petites et plus les emplois créés par des acquisitions de machines sont importants, allant jusqu’à 12 emplois par million d’euros investis, dans les TPE.

 

Les motivations invoquées pour l’achat de machines (plusieurs motifs possibles) : 32% vise l’accroissement des capacités de production, ou la qualité de la production, puis la protection de l’environnement, puis la volonté d’expansion à l’international (l’impact des machines sur la compétitivité) et la volonté d’offrir de nouveaux produits ou de nouvelles options de production (pièces de plus grande taille, mieux travaillées…).

 

L’analyse de statistiques d’utilisation des robots dans l’industrie, publiées par la Fédération Internationale de la Robotique, montre que la France est en retard par rapport à ses concurrents industriels (en 17ème position mondiale, loin derrière l’Allemagne, la Suède, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche…).

 

Suivent un ensemble de recommandations, et des fiches très détaillées pour 19 secteurs d’activité.

 

Pour en savoir davantage : https://www.banquedesterritoires.fr/rapport-trendeo-sur-les-dependances-industrielles

 

SOMMAIRE

La Banque de France a édité 62 fascicules selon l’activité de l’entreprise, issue de ses fichiers.

La banque de France produit des fascicules sectoriels chaque année à partir de données provenant du Fichier Bancaire des Entreprises (FIBEN). 

 

Pour chaque ensemble d’entreprises exerçant la même activité, le fascicule comporte une description du secteur et une série de 30 ratios économiques et financiers regroupés par thèmes (activité, rentabilité et équilibre financier) présentés sous forme de distributions en quartiles et médiane sur les deux dernières années.

 

Chaque fascicule présente les résultats d’un ensemble d’unités légales soumises à l’impôt sur les sociétés, agrégées en fonction de l’activité principale au niveau des sections et divisions de la nomenclature d’activités française. Une entreprise est retenue uniquement si elle a remis deux bilans consécutifs dans le Fichier des entreprises de la Banque de France (FIBEN), que la durée des exercices soit ou non égale à 12 mois (dans ce cas, le montant des opérations est ramené à un an pour le calcul des ratios).

 

Les fascicules diffusés respectent les conditions suivantes :

– minimum de 100 entreprises ;

– taux de couverture en effectifs au moins égal à 25% par rapport à l’exhaustif INSEE ;
– pas plus de 80% de la valeur ajoutée réalisée par une seule entreprise.

 

La Banque de France a produit 62 fascicules dont :

♦ Pour les activités du secteur secondaire : industrie (23 fascicules), BTP (3),

♦ Pour le commerce (3), HCR (2),

♦ Pour les services aux entreprises : Informatique-communication (6), activités spécialisées, scientifiques et techniques (7), services administratifs et de soutien aux entreprises (6)

♦ Pour les services aux personnes : enseignement (1), santé, action sociale (3), activités récréatives, arts et spectacles (2), autres activités de service (2)

♦ Autres : transports (3), activités immobilières (1),

 

Pour en savoir plus : https://entreprises.banque-france.fr/etudes/fascicules-dindicateurs-sectoriels

Et 2 exemples, celui du commerce de détail : https://entreprises.banque-france.fr/sites/default/files/fascicule-sectoriel-commerce-detail-47-2018.pdf

et de la restauration : https://entreprises.banque-france.fr/sites/default/files/fascicule-sectoriel-restauration-56-2018.pdf

SOMMAIRE

Au 2e trimestre 2020, 3 070 500 contrats de travail ont été signés dans le secteur privé.

Paradoxalement, au 2éme trimestre 2020, 3 millions de contrats de travail ont été signés (83% en CDD) alors qu’à proximité les fins de contrat ont été 3,2 millions (dont 81% en CDD); mais le flux des embauches a beaucoup baissé.

 

⇒ Les embauches au 2éme trimestre 2020

Au 2e trimestre 2020, en France métropolitaine, 3 070 500 contrats de travail (hors mission d’intérim) ont été signés dans le secteur privé (hors agriculture, intérim et particuliers employeurs) ; en lien avec la crise sanitaire, le nombre d’embauches baisse quasiment de moitié par rapport au trimestre précédent (-45,7% après -7,6% au trimestre précédent), retrouvant brutalement le niveau d’il y a dix ans. Sur un an, le recul des embauches est encore plus prononcé (-50,7% par rapport au 2e trimestre 2019).

 

Cette baisse des embauches est généralisée, quelle que soit la taille des établissements.

En particulier, dans les établissements de moins de 10 salariés où elle baisse de 53% après -25% au trimestre précédent. Ce repli est aussi présent dans les établissements de 10 à 49 salariés et ceux de plus de 50 salariés (respectivement -49% et -39,5%), après avoir plutôt résisté au 1er trimestre 2020 (respectivement -4% et +3%).

Les moins de 10 salariés sont 22% des embauches, les 10-49 salariés 27% et les plus de 50 salariés 51%.

 

Le nombre de missions d’intérim débutées au 2e trimestre 2020 diminue également très fortement (-41% après -9 %), pour atteindre 2 779 100 ; sur un an, le nombre d’embauches d’intérimaires est aussi en très fort recul (-46%).

 

Ce recul concerne les trois grands secteurs d’activité : le tertiaire (-47% après -8% au 1er trimestre), l’industrie (-34% après -2%), la construction (-27% après -2 %). Le tertiaire a effectué 92% des embauches.

 

La forte baisse du nombre d’embauches concerne à la fois les CDI et les CDD.
Le nombre de signatures de CDI recule de 41%, pour atteindre 532 400 (après -6% au 1er trimestre) ; le repli du nombre de signatures de CDD est encore plus marqué (-47% à 2 538 100, après -8% au 1er trimestre 2020).

La part des CDD dans les embauches diminue de 1,3 point, à 83% ; sur un an, le nombre d’embauches en CDD chute plus fortement que celui des embauches en CDI (respectivement -52 % contre -44% par rapport au 2e trimestre 2019).

 

⇒ Les fins de contrats au 2éme trimestre 2020

Le nombre de fins de contrat recule très fortement (-44% après -5% au 1er trimestre 2020) et atteint 3 262 400 ; sur un an, il diminue de 47%.

La chute du nombre de rupture de contrats est généralisée, quelles que soient les tranches de tailles d’établissement. Le repli est toutefois un peu plus marqué pour les établissements de moins de 10 salariés (-52% après -22% au 1er trimestre 2020), que pour les 10-49 salariés (-46% après -0,5% le trimestre précédent) et ceux de plus de 50 salariés (-38% après +6%).

Les moins de 10 salariés sont 22% des cessations des contrats, les 10-49 salariés 28% et les 50 salariés et plus 51%.

 

Le recul du nombre de fins de contrats touche tous les secteurs ; il est toutefois plus important dans le tertiaire (-45% après -5% le trimestre précédent) que dans l’industrie (-26% après +2%) et la construction (-25% après -1%). Les cessations des contrats du tertiaire sont 92% des fins de contrat.

 

Le nombre de fins de CDD se contracte fortement (-46 %, après -5% au 1er trimestre 2020) ; la baisse est davantage marquée pour les CDD arrivés à terme de moins d’un mois, 70% des CDD (-52% après -7% le trimestre précédent) et les ruptures anticipées de CDD (-52% après +5%) que pour les CDD arrivés à terme de plus d’un mois (-14% après +2%). Au total, 2 655 000 CDD ont pris fin au 2e trimestre 2020, soit un niveau très inférieur à celui atteint un an auparavant (-50%).

 

Le nombre de fins de CDI diminue également fortement (-35% après -2% au 1er trimestre 2020) ; cette baisse traduit essentiellement les replis des fins de période d’essai (-48% après -3% au 1er trimestre 2020), des démissions (-38% après -1%), des ruptures conventionnelles (-37% après -3%) et des licenciements pour un motif autre qu’économique (-34% après -4%) ; les licenciements économiques et le nombre de départs en retraite diminuent de façon plus modérée (respectivement -15% et -3%) ; sur un an, le nombre de fins de CDI diminue (-33% par rapport au 2e trimestre 2019).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/effondrement-des-embauches-et-des-fins-de-contrat-au-2e-trimestre-2020

SOMMAIRE

Les femmes et l’entrepreneuriat : faits et freins.

Un rapport fort fort complet, qui fait le point, sans apporter d’éléments réellement nouveaux.

⇒ Les femmes dans l’emploi, notamment le salariat :

Le taux d’activité des femmes entre 15 et 64 ans atteint 68,2% en 2018 et reste encore inférieur à celui des hommes qui s’élève lui, à 75,6%.

La proportion de femmes actives occupant des postes d’employée ou ouvrière non qualifiée est beaucoup plus importante que celle des hommes (26% contre 15%); le rapport est inverse concernant les postes de cadre (16% contre 21%) ; leur part dans l’emploi des cadres est passé d’un peu plus de 30% à 41,6%.

⇒ La place des femmes dans la création d’entreprise

S’agissant des entreprises individuelles, les femmes représentent 40% des créations en 2019. Cette proportion est stable depuis 2015. S’agissant de l’ensemble des entreprises, elles sont 30%, une proportion qui n’a pas augmenté depuis la fin des années 2000.

 

♦ Par ailleurs, les hommes sont beaucoup plus nombreux à s’inscrire dans une démarche entrepreneuriale (37% contre 23% des femmes en 2018). Si l’intérêt pour l’entrepreneuriat comme choix possible d’orientation professionnelle est quasiment équivalent à celui des hommes (82% vs 86% pour les hommes), l’intention de créer une entreprise est plus modeste (17% vs 21% selon l’indice 2018 de Bpi), et la concrétisation plus modeste encore : la part des cheffes d’entreprise (9%) et ex-cheffes d’entreprise (8%) dans la population active féminine est bien moindre que celle des hommes (respectivement 15% et 19%).

 

♦ En termes de motivation, les entrepreneures sont plus sensibles au sens de la démarche entrepreneuriale, à son adéquation avec leurs valeurs et convictions, et à son impact sociétal, à la meilleure articulation entre vie personnelle et vie professionnelle ou encore la volonté de contourner le plafond de verre, pour les plus diplômées. Enfin, les femmes se situent davantage dans l’objectif de créer leur propre emploi pour assurer leur autonomie.

 

♦ Les caractéristiques de l’entrepreneuriat des femmes (pour les entreprises individuelles seulement) : leur part diminue à raison du nombre de personnes salariées au sein de l’entreprise créée : de 25% des entreprises dont l’effectif salarié est compris entre 1 et 2, à 18% pour les entreprises dont l’effectif est de 10 ou plus.

Le chiffre d’affaires moyen réalisé était de 8,1M€ contre 15,7M€ pour les hommes en 2017 (selon Infogreffe).

 

Des entreprises tout aussi performantes et durables : en 2015, une étude ( (Women Equity)) menée sur plus de 32 000 PME françaises de croissance, montrait une « surperformance » de celles dirigées par des femmes, comparées par secteur et par classe de chiffre d’affaires.

Quant aux entreprises innovantes, une étude menée en 2018 a montré que la performance mesurée en termes de chiffre d’affaires des startups fondées par des femmes était supérieure à celle des startups fondées par les hommes (10% de chiffre d’affaires en plus à 5 ans).

⇒ Les cheffes d’entreprise dans différents secteurs d’activité

♦ Les femmes dans l’artisanat : 23% des patrons d’entreprises artisanales sont des femmes, contre 11% en 1971; cette féminisation reste très polarisée dans certains secteurs, surtout dans les activités de service (la coiffure avec 81% de femmes dirigeantes, les soins de beauté avec 96%, la fabrication textile, de vêtements, avec 82%).

Par rapport à leurs homologues masculins, les cheffes d’entreprise artisanales sont plus souvent auto-entrepreneures et en moyenne plus diplômées, notamment de l’enseignement supérieur. Elles sont plus souvent à la tête d’une famille monoparentale et ont moins d’enfants. Les femmes créatrices d’activité étaient auparavant inactives à 18%, contre 9% des hommes.

 

♦ Les femmes dans l’économie sociale et solidaire : d’après les données du mouvement des entrepreneurs sociaux, un entrepreneur social sur trois est une femme, avec une concentration dans les services sociaux et la santé, et des écarts de rémunération et de capital très importants : selon le réseau Manpower, 54% des hommes entrepreneurs sociaux ont des budgets annuels supérieurs à 500 000€ contre 19% des femmes ; au niveau de la rémunération, 57% des femmes gagnent entre 1 000 et 2 000€ par mois alors que la même proportion d’hommes gagne plus de 2 000€. Le statut d’entrepreneur salarié est particulièrement prisé par les femmes, qui sont majoritaires (57%) au sein des coopératives d’activité et d’emploi (CAE).

 

Les femmes dans les startups de la “tech” :  selon  KPMG en 2018, seules 12,5% des startups qui ont levé des fonds étaient dirigées par des femmes, pour seulement 7,4% du montant total. Le montant du ticket moyen levé par les femmes reste quasiment la moitié du ticket moyen des hommes (respectivement 3,1M€ et 6M€).

Toutefois, le montant total levé par les femmes a augmenté de 68% en valeur absolue entre 2017 et 2018. Enfin, si les startups dirigées par des femmes restent très présentes dans les domaines traditionnellement dits “féminins” comme la santé (23% des startups de femmes), elles sont de plus en plus présentes dans d’autres secteurs comme celui du logiciel et des services informatiques (leur part est passée de 11% à 34% en trois ans).

 

♦ Les femmes dans les professions libérales : les femmes (en entreprise individuelle) représentent 50% de la population active libérale (soit une augmentation de 6 points depuis 2011) contre 37% pour l’ensemble des personnes non-salariées hors agriculture.

 

Certaines professions libérales sont particulièrement féminisées ; c’est notamment le cas des avocats. Depuis 1900, date de la prestation de serment de la première femme avocate, la profession s’est largement féminisée pour atteindre 56% des effectifs en 2018 (contre 50% dix ans auparavant), sachant que cette proportion varie notablement d’un barreau à l’autre.

Au 1er janvier 2018, la proportion de femmes des autres professions est la suivante : notaires (43%), greffiers des tribunaux de commerce (38%), huissiers de justice (36%), commissaires-priseurs judiciaires (26%), avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation (25%).

En matière d’égalité des revenus, hors micro-entrepreneurs, les femmes gagnent en moyenne 38% de moins que les hommes et c’est dans les professions du droit que l’écart de revenu est le plus lourd (50%).

 

De fait 59% des femmes en libéral considèrent que le statut libéral n’est pas compatible avec la maternité ; 47% pensent que les difficultés familiales sont plus nombreuses en début de carrière (problème des horaires des structures de garde d’enfants peu compatibles avec l’activité libérale, exonérations quasi-inexistantes pour une aide à domicile, sans oublier la situation particulièrement fragile des foyers monoparentaux).

 

♦ Les femmes dans les instances de gouvernance et de direction : la féminisation des conseils d’administration des entreprises du SBF 120 atteint 45% en 2019, contre 8,5% en 2007. La France occupe désormais une position de pointe, loin devant l’Allemagne (30%), le Royaume-Uni (32%) et les États-Unis (28%). Par contre, le taux de féminisation dans les conseils d’administration et de surveillance n’est que de 31,4% (2018) dans les sociétés cotées hors SBF 120 et de 23,8% dans les sociétés non cotées de 500 personnes salariées et plus et au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est inférieur à 18%, en 2017, pour les PME cotées sur Euronext Growth. 

Le taux de féminisation des comités de direction et exécutifs n’a augmenté que d’un peu plus de dix points depuis dix ans (de 7% en 2009 à 18% en 2019).

⇒ Des freins persistants

♦ La ségrégation genrée des métiers : les polarisations sectorielles observées dans l’entrepreneuriat sont similaires à celles constatées dans l’ensemble de l’économie (forte présence des femmes dans les secteurs de l’aide à la personne, du soin et du “care”, faible présence dans les secteurs techniques et scientifiques). Beaucoup de métiers restent historiquement liés à une image masculine qui freine leur féminisation.

 

L’entrepreneuriat, en lui-même, conserve une connotation très masculine dans l’imaginaire collectif. D’après une étude intitulée “tour de France de l’entrepreneuriat féminin”, menée fin 2019 par le Lab’ “Bouge ta boîte” et la chaire “Femmes et renouveau économique” de l’école de management de Grenoble, seules 46% des femmes entrepreneures interrogées étaient en mesure de citer un exemple de femme entrepreneure inspirante.

Les femmes sont présentes dans de nombreux secteurs de l’entrepreneuriat, mais cette présence n’est pas suffisamment valorisée. De plus, le fait qu’un secteur d’activité soit stéréotypé comme “féminin”, peut contribuer à le dévaloriser; ce constat est d’autant plus vrai quand le secteur d’activité est perçu “comme l’extension sur le marché, d’activités traditionnellement assurées par les femmes dans la sphère domestique”.

 

♦ La confiance en sa capacité d’entreprendre : toutes les associations et réseaux auditionnés ont fait valoir que les femmes doutent davantage que les hommes de leur capacité à réussir, de sorte qu’elles sont moins nombreuses à concrétiser leur projet. De même, dans le monde salarié, les femmes ont davantage tendance à se former avant de monter en responsabilité.

 

♦ Les différentes études sur les motivations entrepreneuriales mettent en évidence une aversion pour le risque, supérieure chez les femmes entrepreneures. Elles expriment plus fréquemment que les hommes leur crainte d’une perte de revenu et de leur équilibre familial.
Cette aversion pour le risque financier n’impacte pas seulement le nombre de femmes osant “franchir le pas”. Il réduit également les chances de pérennité de leurs entreprises dans la mesure où ces entrepreneures tendent à solliciter moins de financements lors du lancement de leur activité par crainte d’un endettement excessif et à raison d’une plus grande préoccupation portée aux conséquences sur le budget du ménage.

 

♦ La persistance d’un “frein culturel” dans la relation à l’argent : beaucoup de femmes préfèrent présenter leur démarche entrepreneuriale sous l’angle du projet plutôt que de la performance attendue. Ces freins culturels entraînent également des réticences à l’endettement. expliquant un recours privilégié à des apports financiers personnels, familiaux ou amicaux pour lancer leur activité.

Ceci explique en partie les différences d’ampleur entre les projets portés par les femmes et les hommes, ainsi que les inégalités de revenus.

 

♦ L’articulation des temps de vie : la division sexuée des rôles fait encore reposer sur les femmes l’essentiel des tâches domestiques et parentales. Cette réalité peut entrer en conflit avec la démarche entrepreneuriale. De nombreuses cheffes d’entreprises soulignent l’importance dans leur réussite, de l’implication et du soutien de leur conjoint dans la sphère privée. Même si certaines d’entre elles soulignent que le fait d’être son propre patron permet une facilité d’organisation et donc une meilleure articulation des temps de vie, la maternité et la parentalité posent aussi un certain nombre de difficultés. 

⇒ L’efficacité des politiques publiques menées depuis dix ans

♦ Le manque de données pour en mesurer les effets : la prise en compte du genre pour l’ensemble des créations d’entreprises, par exemple dans le répertoire SIRENE, pose la question du critère à retenir dans le cas d’une personne morale.

♦ La priorité longtemps accordée à la création d’entreprise aux dépens du développement,

♦ Le manque de continuité des politiques publiques ou la question de l’adéquation des moyens engagés avec les objectifs visés. L’essentiel de l’action des pouvoirs publics intervient de manière indirecte, via une “sous-traitance” vers le milieu associatif. Or, ce dernier repose principalement sur l’action de bénévoles et sur des moyens financiers limités dépendant des financements publics et de mécénat privé.

♦  Le risque de “saupoudrage” des actions.

 

Mais aussi :

♦ Le rôle déterminant de l’environnement familial ;  la reconnaissance et le support du ou de la conjointe, apparaissent comme « des facteurs de succès dans la réussite de l’aventure entrepreneuriale »; la démarche entrepreneuriale influe également sur le rôle symbolique des femmes au sein de la cellule familiale, ce qui peut provoquer réticences et inquiétudes au sein de la famille.

 

Les inégalités de revenu et de patrimoine et un environnement financier très masculin

La part des femmes dans les actionnaires est évaluée entre 20% et 37% ; dans le domaine du capital investissement, les femmes représentent 25% des équipes et 20% des comités exécutifs de ces fonds. 90% des business-angels sont des hommes. Plus de la moitié des 25 principaux fonds d’investissement français ne comptent aucune femme parmi leurs “partner”.

La surreprésentation masculine parmi les décisionnaires, influe sur la manière dont ces fonds sont attribués. Elle induit des biais de représentation qui affectent la capacité des femmes à accéder aux financements.

Par contre, la parité est atteinte dans le métier de chargé de clientèle entreprise du réseau bancaire classique (50% de femmes, 2019).

 

Les injonctions contradictoires sur la “manière d’être” en affaires : si elles se conforment aux stéréotypes perçus comme « féminins », courant le risque d’être vues comme « trop gentilles », voire « incompétentes ». A contrario, si elles développent des compétences stéréotypées perçues comme « masculines » (ambition, autorité), elles peuvent être considérées comme « trop dures », « autoritaires » et « manquant de féminité ». Les femmes sont dès lors contraintes de développer une “réflexivité” sur leur propre style de management pour intégrer ces biais de perception.

 

Une vision institutionnelle “genrée” de l’entrepreneuriat ?Les termes employés (« stimuler », « se développer », « prise de risque », « innovation ») renvoient à un imaginaire de l’action, de la conquête, de la “nouvelle frontière”. Le discours autour de l’entrepreneuriat est polarisé autour de secteurs techniques et scientifiques et de la figure de la startup, jeune entreprise innovante et à forte croissance. Il mobilise un imaginaire de l’ambition, qualifié de « viriliste ». Or, une large part de l’entrepreneuriat ne répond pas à ces critères.

 

Le rapport propose ensuite des recommandations.

 

Pour en savoir davantage : https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Etudes/2020/2020_24_femmes_entrepreneuriat.pdf

 

SOMMAIRE

Quelle évolution par zones d’emploi des emplois industriels ?

Ce document de travail identifie les zones d’emploi à cibler de manière privilégiée par des études de terrain, en croisant plusieurs indicateurs statistiques issus du traitement de données sur l’emploi sur deux périodes, 2007-2016 et 2016-2018. Cette dernière période présente un intérêt particulier dans la mesure où, après une longue phase de désindustrialisation, la France a connu une croissance de l’emploi industriel à partir de 2017 (INSEE, 2020). En particulier, on s’intéresse aux zones qui ont une identité industrielle, une évolution favorable de l’emploi industriel sur les 2 périodes et un effet local qui joue un rôle plus important dans l’évolution de ce taux d’emploi industriel que les conditions macroéconomiques et sectorielles.

 

Sur les 220 zones où l’industrie est marquante, 78 ont une forte spécificités industrielle dont la moitié sont qualifiées de performantes.

 

⇒ Parmi les 321 zones d’emploi que compte la France, 220 zones sont marquées par le secteur industriel en 2018. 93 ont connu entre 2016  et 2018 une croissance de l’emploi industriel supérieure à la moyenne nationale (+0,4%).

Pour les 89 autres zones d’emploi sur les 93, la croissance récente de l’emploi industriel a donc fait suite à un long déclin entre 2007 et 2016. Comment alors expliquer ce retournement ?

 

Pour 36 zones d’emploi parmi les 93, le regain s’explique par des effets locaux prépondérants :

-25 sur la période 2007-2016. Si l’on regarde l’évolution de l’emploi total, la majeure partie de ces zones (14 sur 25) avaient un environnement économique plutôt dynamique depuis 2007, contrairement à l’emploi industriel.

-Inversement, pour 11 de ces 36 zones d’emplois, la croissance de l’emploi industriel de 2016 à 2018 s’explique bien par des effets locaux importants mais cette prédominance ne s’observait pas sur la période 2007-2016 ; la croissance récente de l’emploi industriel y est corrélée à celle de l’ensemble des emplois salariés privés, tout comme le déclin de l’emploi industriel sur la période précédente était concomitant au déclin de l’emploi total.

 

⇒ Parmi les 220 zones d’emploi caractérisées par une identité industrielle, on en compte donc 127 à avoir connu un déclin de l’emploi industriel sur la période récente.

 

Ce déclin est observable depuis 2007, à l’exception de 8 d’entre elles dont l’emploi industriel avait augmenté entre 2007 et 2016.

Ces 8 zones d’emploi ont 2 points communs. D’une part, la croissance de l’emploi industriel entre 2007 et 2016 s’explique par des effets locaux supérieurs aux effets macroéconomiques et sectoriels; d’autre part, si des effets locaux ont favorisé l’emploi industriel entre 2007 et 2016, ce sont aussi des effets locaux qui expliquent son déclin sur la période récente (le cas de Vitré par exemple).

Ce résultat justifie que l’on mène une enquête de terrain pour comprendre comment les conditions locales sont devenues moins favorables à l’emploi industriel.

 

Les 119 autres zones d’emploi ont donc connu un déclin de l’emploi industriel aussi bien de 2007 à 2016 que de 2016 à 2018.

-Toutefois, 31 d’entre elles avaient des effets locaux positifs sur la période 2007-2016, qui n’ont pas empêché le recul de l’emploi industriel.

-Dans les 88 zones d’emploi restantes, le déclin historique de l’industrie tient davantage au contexte macro-économique et à la spécialisation sectorielle plutôt qu’aux conditions locales.

 

⇒ Conclusion :

78 zones d’emploi présentent à la fois une forte spécificité industrielle, une trajectoire de croissance qui s’écarte de la moyenne nationale sur la période 2016-2018 et des effets locaux prépondérants. Parmi celles-ci, 39 zones d’emploi peuvent être qualifiées de « performantes » industriellement et 39 autres zones d’emploi catégorisées comme étant en « déclin » industriel.

 

36 zones d’emploi ont été recensées comme ayant des caractéristiques saillantes; je propose d’observer celles dont les emplois industriels dépassent 10 000 salariés industriels.

 

 

Pour en savoir davantage : https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/a-la-recherche-des-territoires-dindustrie-a-effet-local-dominant/

SOMMAIRE

Études, rapports et propositions non commentés

“L’impact de la crise de la Covid-19 sur la situation financière des ménages et des entreprises – Septembre 2020”, Banque de France, octobre 2020

“SYNTHESE DES MESURES en faveur des structures de l’ESS”, Secrétariat d’État chargé de l’Économie Sociale, Solidaire et Responsable, octobre 2020

“Le chiffre du commerce extérieur”, Douanes, analyse mensuelle N°339, septembre 2020

“Les agriculteurs : de moins en moins nombreux et de plus en plus d’homme”, Insee Focus N°212, octobre 2020

“Estimation avancée du taux de pauvreté et des indicateurs d’inégalités : en 2019, les inégalités et le taux de pauvreté diminueraient”, Insee Analyses N°60, novembre 2020

“EFFORT FINANCIER DE L’ÉTAT EN FAVEUR DES ASSOCIATIONS”, jaune budgétaire, novembre 2020

“L’ÉCONOMIE ENTRE URGENCE CONJONCTURELLE ET NÉCESSITÉ DE MUTATIONS STRUCTURELLES : CE QUE RÉVÈLE LA CRISE SANITAIRE”, OFCE et Science Po, working paper N°25/2020, vu novembre 2020

 

 

SOMMAIRE

1/3 des organisations de services à la personne ont cessé ou suspendu leur activité entre mars et mai.

Méthodologie : La Dares a réalisé, en concertation avec la DGE, une enquête auprès des organismes de services à la personne (OSP), entre le 19 et le 29 mai 2020 via un questionnaire en ligne, envoyé à un échantillon constitué de 13 000 OSP. 3 000 questionnaires ont été retournés. Les données recueillies ont ensuite été redressées, afin de rendre l’échantillon des répondants représentatif de l’ensemble des 30 700 OSP de France.

 

Les plus petites structures ont été les plus impactées par la crise de la covid. La raison principale évoquée des diminutions d’activité est le refus des bénéficiaires à recevoir à leur domicile les prestataires.

⇒ La situation des organismes de services à la personne entre le 15 mars et le 15 mai 2020

♦ Entre le 15 mars et le 15 mai 2020, seuls 11% des organismes de services à la personne (OSP) déclarent avoir connu une stabilité ou une croissance du nombre d’interventions dans au moins une de leur activité ; les autres OSP ont suspendu ou cessé leur activité (33%), ou diminué leur nombre d’interventions (48%), ou encore connu une croissance dans au moins une de leurs activités et une diminution dans au moins une autre (8 %).

 

♦ Les OSP de petites tailles ont été davantage exposés aux arrêts d’activité : 41% de ceux qui comptent moins de 10 intervenants, contre 16% pour les autres tailles. Par contre, ces dernières sont 66% à avoir connu des diminutions d’activité.

Parmi les différents types d’organismes, les autoentrepreneurs ont été les plus touchés par les cessations d’activité (50%, contre 27% les entreprises et 22% les associations).

62% des associations ont vu leur nombre d’interventions diminuer, comme 51% des entreprises et 49% des organismes publics.

Les associations et les organismes publics ont connu des reculs plus modérés (moins de 50%), respectivement 68 et 74% ; Il en est de même pour les plus grandes structures (62% de celles comptant 10 intervenants et plus, contre 47% pour les autres).

 

♦ Les structures qui ont été à l’arrêt durant le premier confinement étaient moins diversifiées dans leur proposition de services ; inversement, les organismes qui ont connu des baisses du nombre d’interventions ou des situations contrastées suivant leurs activités (des hausses dans certains cas, des baisses dans d’autres) proposaient davantage de services (6,1 en moyenne).

⇒ Les raisons évoquées

La raison la plus fréquemment invoquée en cas de cessation ou de diminution d’activité est le refus par le bénéficiaire de l’intervention à son domicile (respectivement 74 et 84%). Il s’agit même du motif principal auquel il est fait référence dans 49% des arrêts d’activité et 59% des baisses d’interventions.

Le second motif est le fait que les bénéficiaires ne font plus appel aux services de l’organisme (raison principale dans 23% des cessations d’activité et 28% des diminutions). L’insuffisance d’équipement de protection individuelle est moins citée (13% des arrêts d’activité et 4% des baisses d’interventions) ; ajoutons la non-disponibilité des intervenants (droits de retrait ou autres motifs), raison principale pour 13% des cessations d’activité et 8% des diminutions.

⇒ La situation selon les services proposés

♦ Les services d’assistance et d’accompagnement sont ceux qui ont été les moins souvent interrompus (14% de cas d’arrêt), du fait notamment du maintien des soins aux personnes âgées et/ou handicapées, alors que les services de la vie quotidienne, couramment exercés par 80% des structures ont davantage cessé (27%) ; plus précisément, cela a été le cas de 33% des OSP réalisant des services de collecte et livraison à domicile de linge repassé, 30% de ceux proposant de l’entretien de la maison et travaux ménagers, 30% de ceux menant des travaux de petit bricolage et de 30% de ceux fournissant des services de maintenance, d’entretien et de vigilance temporaires à domicile.

La situation était assez similaire dans les services aux familles (34% de cessation), les prestations les plus touchées étant celles du soutien scolaire ou cours à domicile (48%) et de l’assistance informatique à domicile (36%).

 

Le ralentissement des interventions a concerné tous les types d’activités. Dans les services de la vie quotidienne, il a été particulièrement marqué pour l’entretien de la maison et les travaux ménagers, qui ont diminué pour 49%. Parmi les activités de services aux familles, la garde d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés à domicile, ainsi que l’accompagnement des enfants de moins de 3 ans dans leurs déplacements, ont majoritairement connu une diminution du nombre d’interventions (55% et 53% respectivement).
Par contre, les activités de livraison de repas et de livraison de courses ont progressé de 9 et 4%.

⇒ L’utilisation et la connaissance des dispositifs de soutien

♦ Les entreprises de services à la personne connaissent relativement bien les différents dispositifs de soutien (entre 85 et 50%).

L’activité partielle (55% l’ont utilisé et 85% la connaissent) et le report des charges fiscales et sociales (41% l’ont utilisé et 85% la connaissent) ont été les deux dispositifs les plus utilisés.

Les PGE ont été utilisés par 20% alors que 80% connaissent la mesure ; 19% ont utilisé l’étalement des créances (71% connaissent la mesure) et 20% le fonds d’urgence TPE/PME (80% connaissent). Ne sont pratiquement pas utilisés le Médiateur des entreprises (toutefois connu par 48%) et l’aide à la formation FNE (connu par 44%).

Peu d’entreprises déplorent ne pas être parvenues à mobiliser les différentes mesures (1 à 5% selon le dispositif)

 

♦ 63% ont eu recours à l’activité partielle entre le 15 mars et le 15 mai 2020, mais la mobilisation diffère suivant la taille des organismes (38% pour ceux comptant moins de 10 intervenants, contre 89% pour les autres structures) ; les associations y ont nettement plus eu recours (81%) que les entreprises (57%). Les organismes ont alors placé 47% des équivalents temps plein dans cette situation.

⇒ Les conséquences sur les effectifs, l’organisation interne et la trésorerie

♦ Dans 71%, les effectifs sont restés stables, alors que 11% ont réduit le nombre d’intervenants et 3% l’ont augmenté.

 

♦ Mais parmi ceux qui n’ont pas cessé d’intervenir, 78% ont dû revoir leur façon de travailler : 80% ont mis à disposition des équipements de protection individuelle, 75% ont mis en place de nouvelles procédures pour favoriser le respect des gestes barrières et 45% ont re-priorisé les interventions. Les réaménagements d’horaires et les réductions de temps d’intervention ont chacun été proposés dans un tiers environ des organismes. Les aides au transport individuel des intervenants ont été plus marginales.

85% estimaient être en mesure de respecter les gestes barrières lors des interventions, 69% ayant même formé ses intervenants à cette fin.

 

♦ Fin mai, près de deux OSP sur cinq rencontre des difficultés de trésorerie qui menacent leur pérennité, à court ou à moyen terme ; cela concerne davantage les structures de 10 intervenants ou plus (43%, contre 35 pour les autres) et les entreprises (42%) ; celles ayant cessé d’intervenir entre le 15 mars et le 15 mai rencontrent logiquement plus souvent des difficultés de trésorerie (48%) que les autres (33%).

 

Pour en savoir davantage : Résultats de l’enquête flash Covid-19 auprès des organismes de services à la personne-novembre 2020 (travail-emploi.gouv.fr)

 

SOMMAIRE

44,1% est le taux de prélèvements obligatoires en 2019.

Les 2 premières sources de prélèvement sont la Sécurité Sociale (55% des prélèvements) et l’État (29%).

 

En 2019, le taux de prélèvements obligatoires baisse de 0,7 point à 44,1% du PIB, principalement sous l’effet des mesures nouvelles qui contribuent à hauteur de 23,6Md€ à leur diminution. Hors mesures nouvelles, les prélèvements obligatoires auraient progressé plus rapidement que le PIB en valeur (+ 3,4% contre + 2,8%), en lien avec une conjoncture macroéconomique favorable aux finances publiques, avec notamment une masse salariale dynamique et un bénéfice fiscal des entreprises en forte hausse.

 

♦ Le taux de prélèvements obligatoires des administrations publiques centrales atteint 13,4% du PIB, en baisse de 0,7 point par rapport à 2018.

 

La forte croissance spontanée des prélèvements obligatoires de l’État chiffrent 12,6% du PIB et progressent de 4,3%; ils sont portés par l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR) ; elle est plus que compensée par l’impact des mesures nouvelles (– 30,7Md€), telles le transfert d’une partie des recettes de TVA aux administrations de sécurité sociale pour compenser les allègements de cotisation remplaçant le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), ou encore la défiscalisation des heures supplémentaires, la néme étape du dégrèvement de la taxe d’habitation pour 80% des foyers ainsi que la poursuite de la baisse de l’impôt sur les sociétés.

 

Le taux de prélèvements obligatoires des administrations publiques locales est stable par rapport à 2018, (6,4% du PIB). L’ensemble des mesures nouvelles baissent les prélèvements obligatoires de – 0,2Md€, la mesure de dégrèvement de la taxe d’habitation pour 80% des foyers étant entièrement compensée par un transfert de l’État. L’évolution spontanée des prélèvements obligatoires (+ 3,6%) est supérieure à l’activité et s’explique principalement par le dynamisme des droits de mutation à titre onéreux.

 

Le taux de prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale est stable par rapport à 2018 (24,1% du PIB, dont 14,5% pour les cotisations sociales). Cette stabilité des prélèvements obligatoires s’explique par des mesures nouvelles se compensant mutuellement. La transformation du CICE en allègement de cotisations sociales, l’exonération de cotisations sur les heures supplémentaires et l’effet en année pleine de la baisse intervenue le 1ᵉʳ octobre 2018 des cotisations payées par les salariés se trouvent globalement compensées par le transfert de TVA. L’évolution spontanée des prélèvements obligatoires (+ 2,9%) est supérieure à l’activité, portée par une masse salariale dynamique légèrement compensée par l’évolution négative des recettes issues des droits sur le tabac.

 

♦ Enfin, le taux de prélèvements obligatoires à destination des institutions de l’Union européenne est stable, à 0,2 % du PIB.

Un tableau récapitulatif

 

SOMMAIRE

Entre janvier et octobre 2020, la création d’entreprises a retrouvé le même niveau que 2019.

Octobre 2020 a progressé en nombre de créations au regard d’octobre 2019, notamment dans 5 groupes d’activités plutôt tournées vers les particuliers.

 

Octobre 2020 a connu une forte hausse (+13,4%) si l’on compare avec le nombre de création d’octobre 2019, une évolution proche de celle de 2018/2017 (+15,9%). L’évolution, comme cela est habituel, a été plus modeste pour les sociétés (+10,7%) que pour les entreprises individuelles (+14,3%), intégrant les microentreprises dont on ne sait pas l’évolution.

Cumulé depuis janvier, les chiffres fin octobre montre une très légére progression (+1,3%) au regard de ceux de 2019 (même période) ; les  créations d’entreprises en 2020 (10 mois) ont ainsi retrouvé le niveau 2019 ; certes la tendance à la progression 2019/2018 s’est essoufflée en 2020, covid oblige. Les créations d’entreprises individuelles ont progressé de 3,1% alors que celles en société régressait de 3,6%.

Si l’on observe les activités, les créations d’octobre 2020 ont connu une forte hausse dans les transports, en fait largement du fait des livraisons à domicile (+53,5%), une situation qui est celle aussi des 10 premiers mois 2020 (+12,9%, toutefois plus modeste qu’entre 2018 et 2019). Les progressions ont aussi été fortes dans l’immobilier (+27,6% en octobre et +8,3% sur les 10 premiers mois de 2020), puis dans le commerce (5,8% et 10,5%) pour lequel il serait utile de repérer les hausses des commerces sur les marchés, food-trucks et ventes en ligne.

Sur les 10 premiers mois, noter que les services aux entreprises, les HCR (une nette hausse sur octobre, mais une faible chute sur les 10 premiers mois 2020) ; toutefois compte-tenu de leur situation administrative, là encore il faudrait pouvoir observer dans le détail ce qu’il en est). Plus étonnant les activités de santé et d’éducation, en faible progression en octobre et en  régression les 10 premiers mois de 2020.

 

 

 

 

SOMMAIRE

Les TPE, pour se faire une opinion sur la numérisation de leur entreprise, solliciteraient d’abord leurs “semblables”

Méthodologie ;

-Etude qualitative : rencontre in situ avec 30 dirigeants de TPE/PME du nord et du centre en  Immersion longue (2h30) pour une observation plus fine du quotidien : contexte spécifique, usages, équipements, culture etc ; le panel couvre une diversité de profils socio-démographiques (régions, tailles, secteurs etc.) et de niveaux de développements numériques différents (en retrait, projet récent etc.) ; 21 TPE ont été auditionnées (dont 9 avec 0 salarié) et 9 PME ( dont 3 de 10 à 19 salariés, 4 de 19 à 49 salariés et 2 au-delà).
-Etude quantitative : questionnaire mené auprès d’un échantillon représentatif de 1 013 TPE/PME françaises, administré en ligne (822) et par téléphone (191) pour garantir la qualité et la représentativité de l’échantillon et construit sur la base des résultats de la phase qualitative, et couvrant les usages et équipements, besoins émotionnels et fonctionnels, freins, sources d’influence etc. ; 95% sont des TPE (dont 65% sans salarié).

Le champ couvre 2,6 millions d’entreprises et exclue les micro-entrepreneurs en activité secondaire, ou avec un très faible chiffre d’affaires (inférieur à 20 K€), soit 1 050 000 ou les TPE/PME dont l’activité est principalement non marchande (250 000 ; on ne sait à quelles activités elles appartiennent).

 

L’échantillon utilisé me pose question : notamment l’importance des femmes y est surévalué, comme le niveau de diplôme ; une catégorie d’activité s’intitule artisan commerçant ? alors que la plupart des autres activités observées sont de ce ressort; de plus on ne sait où sont les libéraux notamment en professions réglementées (sont-elles les 250 000 entreprises écartées ?)

Par ailleurs, l’enquête concerne très essentiellement les TPE, alors qu’elle est présentée comme une enquête en direction des TPE/PME.

 

Les résultats présentés concernent donc essentiellement les TPE, proposant une typologie en 5 groupes, d’où émergent 2 types principaux, ceux inscrits dans le développement de leur entreprise et portés sur le numérique, et ceux chefs de très petites entreprises au moindre projet de développement, beaucoup moins concernés par le digital.

⇒ Une approche globale des TPE interrogées

♦ Les enseignements transversaux, une charge émotionnelle forte qui se décline dans les traits suivants :

  • La fierté, le sens de l’accomplissement,
  • La valeur travail, le sens de l’effort,
  • La liberté, au prix d’une certaine solitude,
  • De l’humain.

♦ Les dirigeants de TPE/PME sont les personnes sur lesquelles reposent l’activité de l’entreprise et la plupart des décisions : ils sont pris par le temps, polyvalents et mobiles, avec une faible frontière entre vie personnelle et vie professionnelle ; ils sont très connectés à leur téléphone portable.

 

Leurs besoins fondamentaux sur le plan émotionnel sont : fierté de leur réussite, prudence, et lien avec leur client ; leurs besoins fonctionnels est de fidéliser leurs clients, d’augmenter leur base clients, d’être conformes à la réglementation, voire de gagner du temps.

 

Les freins pour digitaliser sont le choix du prestataire (le trouver, juger de sa compétence), le budget, l’impact de la digitalisation, la peur de ne pas savoir s’en servir (peur de ne pas comprendre).

 

♦ Qui les ont accompagné ou à qui demanderaient-ils conseil en matière de numérisation de leur entreprise ?

  • Largement leurs “semblables” (clients, pairs et confrères, concurrents, fournisseurs) avec 42%, 
  • puis les “piliers” de l’accompagnement (prestataires et Fournisseurs,  CCI et CMA, leur Réseau, la région-le département-la Ville, les organismes publics et parapublics et l’administration), 25%,
  • Les “intimes” que sont la familles, les amis, mais aussi leurs experts-comptables, leurs avocats, leurs banques et assurances, 18%,
  • Les “pros”, leur groupe d’appartenance (entreprise mère), leurs fédérations ou syndicats professionnels, les lieux de formation, 15%

♦ Le numérique : le principal bénéfice attendu ?

3 items s’imposent, bien plus que le fait de gagner du temps ou d’optimiser les coûts ou suivre l’efficacité de la communication :

  • être plus visible ; les outils utilisés sont davantage le référencement payant et le site internet comme vitrine,
  • faire connaitre son entreprise ; les outils bien plus utilisés sont le site internet comme vitrine, et les réseaux sociaux,
  • Acquérir de nouveaux clients ; les outils utilisés sont davantage le site internet marchand et le référencement payant.

Toutefois le principal bénéfice attendu des outils internes (logiciel de gestion, plateforme de partage sur le web) est le fait de gagner du temps, et de conserver les documents en lieu sur, et peu l’optimisation des coûts.

♦ Ceux qui ne disposent pas de ces outils liés à la numérisation mettent en avant :

  • la pertinence de ces outils au regard de leur activité et de leur modalités de gestion (non prioritaire notamment) ; c’est particulièrement net pour l’outil site marchand web,
  • Le retour limité sur investissement au regard notamment du coût du référencement payant,
  • Son financement, notamment du référencement payant,
  • L’exigence de mise à jour régulière.

La complexité et le risque de malveillance ne sont pas perçus comme des freins essentiels.

⇒ 5 segments de TPE/PME ont été définis  :

Les statiques (29%), et les prudents (15%) d’une part, les demandeurs (28%), les réceptifs (25%), les opportunistes (3%) d’autre part.

Les variables discriminantes sont les perspectives de développement, l’autonomie vis-à-vis du numérique et la capacité à lever les freins et bien sûr la santé financiére de l’entreprise et les compétences numériques des équipes dirigeantes.

Alors que sont peu ou moins discriminants la taille de l’entreprise, le secteur d’activité, la localisation de l’entreprise et celle des clients et fournisseurs, les caractères sociodémographiques du dirigeant.

 

♦ Les caractéristiques des entreprises interrogées (selon les 5 types) :

-Il s’agit donc avant tout de TPE (entre 91 et 98%), voire d’entreprise sans salarié (entre 55 et 73%); les sans salarié sont plus présents dans les types statique et prudent, alors que les PME sont plus présentes dans le type réceptif, quoique très relatif (9% des interrogés ont au moins 10 salariés).

-Ces entreprises sont juridiquement indépendantes (pas de filiales), entre 89 et 96% d’entre elles. Paradoxalement le type statique est celui où les entreprises dépendantes sont les plus nombreuses (11%).

-L’analyse des secteurs d’activité est faussée par le choix des répondants ; exemple les demandeurs sont 52% à ressortir de l’agriculture, ou encore les réceptifs sont 44% à appartenir à l’industrie.

-Mais majoritairement leur clientèle est une clientèle de particuliers (entre 69 et 76% dont 47 à 54% exclusivement de particuliers).

-Ce sont des entreprise d’au moins 3 ans d’ancienneté (entre 63% les réceptifs et 88% les prudents)

 

♦ Les caractéristiques selon le profil des dirigeants et leur mode de management

-Le sexe du dirigeant : majoritairement des femmes (alors que ce n’est pas le cas au sein de la population des TPE),

-Le  niveau de diplôme est majoritairement de l’enseignement supérieur (alors que ce n’est pas les cas au sein de la population des TPE),

-Les perspectives de développement sont en lien important avec la numérisation et les attentes de ces apports.

♦ Les besoins et les freins selon les 5 types apportent peu d’éléments nouveaux au regard de la vision globale exprimée plus haut.

En ce qui concerne les besoins émotionnels prioritaires, les items “être fier de sa réussite” concerne la quasi totalité des 5 types, alors que le items “fidélité à ses fournisseurs”, “être prudent” et “gagner de l’argent” ne concernent qu’un type.

En ce qui concerne les besoins fonctionnels prioritaires, l’approche clientèle est prioritaire (fidélisation, acquisition de nouveaux clients et réputation de l’entreprise), devant le coût et le fait de produire plus.

Les freins sont le temps,  la connaissance et les compétences pour les types statique et prudent, alors que pour les types demandeur et réceptif, ils sont la mise en relation et le financement.

♦ Les attitudes devant le numérique

Paradoxalement les types réceptif et statique sont les plus positifs pour communiquer avec les clients, avec les employés et faire des économies; les prudents sont les plus en retrait.

Les réceptifs sont les plus utilisateurs des outils numériques suivis par les demandeurs, et peu par les prudents ; ils ont largement recours aux réseaux sociaux, au site internet en tant que vitrine, et aux logiciels de gestion; les prudents sont toujours en retrait.

♦ Vers qui se tourneraient-ils ? Qui leur semblent légitimes pour les accompagner ?

38% se tournent ou se tourneraient vers leurs semblables (personnes travaillant dans le même secteur, auxquels on peut ajouter leurs fournisseurs) pour s’interroger sur l’opportunité de développer le numérique au sein de leur entreprise, contre 15-17% un professionnel de l’entreprise ou du numérique (expert-comptable, partenaire spécialisé du privé) et peu les partenaires institutionnels (10%), les centres de formation (7%), ou les structures professionnelles (5%).

 

Paradoxalement, les structures légitimes pour les accompagner différent : 53% les syndicats et organisations professionnelles, 46% les consulaires, les spécialistes des nouvelles technologies (36 et 41%) et les administrations de type conseil régional, mairie (36%) et les prestataires privés (leurs banques et assureurs, experts-comptables, 35%).

Ces décalages proviennent-ils du terme “légitimité” et de sa compréhension, auquel cas il ne nous apprennent rien sur ceux vers qui il se tournent pour être accompagnés ?

♦ Ceux qui sont les plus nombreux à avoir suivi des formations  au cours des 12 derniers mois sont les réceptifs et les demandeurs (53 et 41%), nettement moins les autres (statiques 36% et prudents 26) ; mais très peu ont suivi des formations à l’utilisation d’outils numériques.

 

En ce qui concerne les types d’accompagnement souhaités, une diversité de formes intéresse. Les plus demandeurs et les plus pragmatiques sont les réceptifs, suivi de prés par les demandeurs, mais en net décalage avec les statiques et les prudents, plus portés sur les formations, peu sur la mise en relation, l’accès à des financements, voire l’audit de l’entreprise, qui indiquent la maturité de leur demande.

 

Pour en savoir davantage : https://www.francenum.gouv.fr/files/2020-09/DGE%20France%20Num%20rapport%20de%20l%27%C3%A9tude%20TPE%20PME.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Le taux de renouvellement du parc en 2019 par la création d’entreprises est de 16%.

Quelques éléments notamment autour de la création en régions et départements, à ajouter à ce que j’ai déjà publié. Voir le mot clé conjoncture création Janvier 2020 – 2019 suit 2018 quant à la forte évolution favorable du nombre de créations d’entreprises. (Analyse André Letowski)

⇒ L’évolution globale du nombre de créations

♦ Un rappel de l’évolution du nombre de créations depuis 2009 (année d’apparition du régime de l’autoentreprise ) :

Elles sont 581 193 en 2009, 622 039 en 2010, années de mise en route de ce nouveau régime, puis 544 646 en moyenne en vitesse de croisière entre 2011 et 2016 (6 années avec une grande proximité du nombre de création). L’évolution s’affirme en 2017 (+8,6% avec 591 267 créations), puis en 2018 (+26,9% au regard toujours de cette moyenne) et en 2019 (+49,7%), au regard de cette moyenne de 544 646.

Le fait que l’Insee ne soit pas en mesure de différencier actuellement les micro-entrepreneurs des autres entreprises individuelles ne permet pas de mesurer l’effet microentreprise.

 

La hausse du nombre de création est de 17,9% entre 2018 et 2019 : celle-ci diffère selon les activités et s’étend entre 36% pour l’industrie (intégrant pour moitié des activités artisanales classées dans l’industrie mais qui ne s’apparentent pas à des industries), 33% pour les autres services aux personnes (notamment coiffure à domicile) et 5% pour le commerce de gros, 7% pour la santé et 9% pour les commerces de bouche.

 

♦ Tout aussi intéressant est le taux de renouvellement (nombre de créations/nombre d’entreprise dans l’activité) : le taux moyen de 15,8% dissimule des écarts tels le taux de renouvellement de l’activité transports (notamment VTC et livraisons à domicile) qui est de 47,5%, celui des services aux entreprises de l’ordre de 20-22%, alors qu’il est bien plus faible pour les activités classiques en direction des particuliers (5,5% pour le commerce de bouche, 9% pour la santé et l’hébergement).

♦ Le rapport communique aussi l’importance des femmes en entreprise individuelle au sein des différentes activités : en moyenne 40%, mais là encore avec des écarts importants : entre 72-75% au sein de la santé et des services à la personne, puis autour de 50% dans l’enseignement, “l’industrie”, et les services aux entreprises, pour tomber à 25% dans l’activité informatique-communication, à 7% dans les transports et 2% dans la construction.

⇒ Une approche des activités par région, départements et types d’espaces (métropoles, QPV, ZRR)

♦ Une approche par régions et départements

Je propose 2 tableaux, différenciant ces espaces selon la densité en création pour 10 000 habitants, le 1er aux densités élevés (entre 113 et 201), le second aux densités proches (entre 79 et 88). Ces tableaux donnent les taux d’évolution 2018/2019, difficiles à interpréter dans la mesure où le recul n’est que d’un an; les tableaux donnent aussi les taux de renouvellement finalement assez proches quels que soient les espaces, et ce qui est peu fréquent, l’importance par département du poids en QPV et en ZRR.

Le 1er tableau aux densités élevés (entre 113 et 201)

Le second aux densités très proches (entre 79 et 88)

♦ Avec plus de 362 000 créations d’entreprises, les 22 métropoles françaises concentrent 44% de la création 2019 (vs 36 en 2009). La métropole du Grand-Paris compte pour 21% des créations en France.

Les créations dans les métropoles sont fort présentes : la Métropole du Grand-Paris représente 71% des créations de la région Île-de-France en 2019 (vs 70 en 2009). Une importance plus modeste de leur poids est aussi constatée dans nombre de métropoles, toutefois inscrites dans une nette progression entre 2009 et 2019 : dans la Métropole de Lille (32% contre 25), la Métropole de Lyon (29% contre 21), celle de Nantes (29% contre 22), celle de Bordeaux (24% contre 16) et de Toulouse (20% contre 13).

 

♦ 82 813 entreprises ont vu le jour en 2019 dans les communes françaises situées en zone de revitalisation rurale (ZRR), soit 1 création sur 10 (en hausse de +17% par rapport à 2018).

 

♦ 41 900 établissements (on ne parle plus ici d’entreprises) ont été créés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (5% des 909 500 établissements créés), Le taux de création en QPV est particulièrement élevé en Seine-Saint-Denis (23% du total des créations d’établissements du département), dans le Val-d’Oise (10%),  dans le Nord (9%), tandis qu’il est de 7% dans l’Aude, les Bouches-du-Rhône et le Territoire-de-Belfort.

Avec un total de 210 300 établissements présents à fin 2018 dans les QPV en France, le taux de renouvellement des établissements dans les QPV est de 20%, et de 16% de renouvellement d’entreprises pour la France entière.

 

♦ Autre approche, celles de la structure des créations par activité selon les régions

Globalement la structure par grandes activités est proche, avec toutefois quelques particularités :

-L’ile-de-France se différencie par une forte proportion de services aux entreprises et dans l’activité transports et nettement moins de services aux personnes,

-La Corse se distingue par une présence bien plus marquée des HCR et de la construction, et bien moins de services aux entreprises,

-5 régions et l’outremer se distinguent par une nette plus faible proportion de services aux entreprises. Noter que l’outremer manifeste une présence plus forte du commerce et des HCR et fort peu de transports.

 

Pour en savoir davantage : https://bpifrance-creation.fr/system/files/OCE_NAA_2019.pdf

 

SOMMAIRE