2019 manifeste à la fois une hausse du nombre d’autoentrepreneurs et du nombre de créations classiques, en rupture avec les années 2009-2017.
⇒ Les évolutions globales récentes
En 2019, 815 257 entreprises ont été créés dont 47% sous forme d’autoentrepreneurs, et à quasi égalité 27% en société (dont une majorité sont des entreprises de type unipersonnel) et 26% en entreprise individuelle (non, autoentrepreneur).
En nombre d’entreprises nouvelles, ce sont 124 000 entreprises en plus au regard de 2018, dont 63% en autoentrepreneurs et 37% en entreprises classiques.
Rappelons que le statut de ces 2 modalités de création est différent puisque 40% des autoentrepreneurs ne démarreront jamais (pas de recettes) et que leur recettes moyennes sont de l’ordre de 10 000€ annuels.
La progression au regard de 2018 est forte : +17,9% au global, mais +25,3% pour les autoentrepreneurs, 15,7% pour les autres entreprises individuelles et 8,6% pour les sociétés. Noter que la progression 2018/ 2014-2017 a été fulgurante avec +46,8% au global, à égalité pour les AE et les entreprises individuelles autres (+60%), et bien moindre pour les sociétés (+21%), à relier au fait que les entreprises nouvelles ont rarement des salariés (5%).
⇒ L’évolution par activités
Les données par grands secteurs d’activité sont manifestement insuffisantes pour cerner l’évolution des activités fines; l’exemple de l’industrie, en forte évolution cette année, est particulièrement signifiant puisqu’on y trouve tant des activités réellement de type industriel, des activités artisanales de proximité et pour partie de type artistique; dans quelles activités fines s’observent cette évolution ? Des modalités nouvelles de sous-traitance, des activités réellement nouvelles ne pouvant se développer qu’avec des effectifs réduits voire pas de salarié, des activités artistiques en fort développement ?
♦ En ce qui concerne les créations classiques (+12% sur un an)
3 sous-groupes d’évolution :
– les fortes évolutions tout d’abord (entre 15 et 21%), avec l’exception de l’industrie (+30,7%), regroupant surtout des activités de services et la construction,
– puis 2 activités à l’évolution moyenne (9-12%), dont les transports (Uber et livraisons à domicile pour grande part, en forte baisse au regard des derniéres années),
– et enfin 3 activités dont 2 “structurantes”, la santé/éducation et le commerce en faible évolution (+2 à 4%).
♦ En ce qui concerne les autoentrepreneurs (+25% sur un an)
La progression est forte (20-33%), plus que pour les entreprises classiques, dans quasiment toutes les activités, hors la santé/éducation avec +14% et par ailleurs l’industrie avec +41%.
⇒ L’autoentrepreneuriat joue d’influence nette sur l’évolution du nombre de créations
♦ Cette influence est tantôt positive, tantôt “neutre”, tantôt fortement positive, quand nous observons les évolutions depuis l’apparition de ce nouveau régime (2009-2019).
– Au démarrage du nouveau régime (2009-2010), une nette hausse conduisant à une nette hausse du flux global de créations (+7%), avec un taux d’autoentrepreneur de 55-58%
– Puis la stabilité entre 2011 et 2014, l’engouement étant passé, avec la stabilité aussi du flux de création, avec un taux d’autoentrepreneur de 51 à 56%,
– Puis une nette baisse entre 2015 et 2017 du taux d’autoentrepreneur (40-43%) et une hausse marquante des entreprises classiques (de 6 à 13%), et une baisse du flux d’autoentrepreneurs (de 8,5 à -21%),
– Pour connaitre en 2018-2019, une hausse à la fois des autoentrepreneurs et des entreprises classiques, plus forte en faveur des autoentrepreneurs (25 à 27% vs 10-12%).
♦ Cette influence conduit à ce que les autoentrepreneurs soient plus nombreux que les classiques dans le flux des entreprises nouvelles; cette influence observée, est à la fois plus forte pour les activités majoritairement de type autoentrepreneurs, mais aussi pour des activités traditionnelles en faible évolution (le commerce notamment), alors que les activités à faible taux connaissent une hausse proche à la fois des autoentrepreneurs et des entreprises classiques
♦ L’observation des 4 derniers mois, comparés à la même période en 2018, montre des écarts importants entre les évolutions des 2 types de création : les autoentrepreneurs l’emportent largement dans 3 activités traditionnelles (commerce, HCR et santé/éducation), alors que ce sont les créations classiques qui dominent dans les services aux personnes et aux entreprises. Cette évolution plutôt nouvelle se poursuivra-t-elle ?
Sur une période plus longue, à partir de 2 000, on peut observer 4 périodes:
-2000-2003 avec un total de 221 000 créations en moyenne et peu d’évolution au cours de ces 4 années,
-2004-2008 avec en 2004, 269 000 créations, en progression constante jusqu’en 2009 avec à cette date 331 000 créations (+23%),
Noter qu’au cours de ces 2 périodes, la création en société a évolué plutôt régulièrement et plus favorablement que la création, en entreprise individuelle (entre 2000 et 2008 +79% vs +35 pour les entreprises individuelles,
-Une période conjoncturelle difficile entre 2008 et 2016, mais avec l’apparition du régime autoentrepreneur qui gonfle grandement les effectifs : malgré cet apport important nouveau, on constate une régression des créations de 1% entre 2016 et la moyenne 2008-2015, avec des évolutions contrastées entre les entreprises individuelles hors autoentrepreneurs avec + 39%, les sociétés avec +16% et les autoentrepreneurs en régression de 24%,
-Puis une période nettement plus favorable (2017-2019) avec une progression permanente : on passe de 591 000 créations en 2017 (après une moyenne de 559 000 entre 2009 et 2015 et 554 000 en 2016), à 815 000 en 2019 .
Si l’on compare la moyenne 2017-2019 à 2000-2016, le nombre de créations a augmenté de 74%, dont +45% pour les sociétés, tout comme pour les entreprises individuelles (malgré l’apparition des autoentrepreneurs) et pour les autoentrepreneurs (seulement à partir de 2009) de 6,1%.