Archives annuelles : 2011

« L’accompagnement » à la création d’entreprises est peu sollicité par les nouveaux dirigeants des activités de service à l’automobile

Avant ou au moment de la création/reprise :

– 40% ont fait appel à leur entourage familial (notamment les moins de 5 salariés) et quelque soit l’activité exercée, que l’on soit en création ou en reprise (36% des nouveaux dirigeants), et seulement 9% à des structures spécialisées (Chambres consulaires…), 8% à des professionnels marchands (expert-comptable, mais aussi fournisseurs…), et 12% par l’ancien cédant ou des collègues.

Rappelons qu’il s’agit de l’opinion des dirigeants ; plusieurs enquêtes nous ont par ailleurs montré qu’ils ont tendance à beaucoup minimiser les appuis reçus et oublient de les citer ; ceci étant le recours à l’appui (et pas nécessairement à un accompagnement long et appliqué) semble s’avérer plutôt rare.

– Le premier contact avec la Chambre de Métiers a souvent été pris à l’occasion du stage obligatoire de gestion ; 1/3 en a été exempté ; pour les participants à ces stages, les 2/3 ont été satisfaits (surtout les dirigeants des plus petites entreprises) ; 1/3 se sont dits insatisfaits, plus habituellement les dirigeants d’entreprise der plus de 5 salariés (d’une part 51% de ce sous-groupe ont été exemptés du stage, d’autre part 70% de ceux qui l’ont suivi ont été insatisfaits).

– En ce qui concerne les reprises, 68% ont été reprises par des personnes extérieures, 20% par des salariés et 16% par un membre de la famille. La recherche du repreneur s’est faite essentiellement par les réseaux personnels du dirigeant ou par sa propre prospection, peu par petites annonces et encore moins par le biais des chambres consulaires (5%). Par ailleurs les repreneurs ont peu mobilisé les réseaux d’appui : 13% ont fait appel aux Chambres de Métiers. Noter que 57% seulement ont fait un diagnostic technique de l’équipement et des locaux (18% ont alors eu recours à un spécialiste et 12% au cédant !) ;  les 2/3 des repreneurs ont procédé à  une évaluation financière, assurée à 75% par l’expert-comptable.

Au moment de l’enquête, ces nouveaux dirigeants ne vont guère plus vers l’accompagnement, la formation et le conseil

Tout d’abord le contexte 3 ans après :

– Les revenus en fin de première année étaient inférieurs aux revenus antérieurs pour 54%, les mêmes pour 23%, supérieurs pour 23% ; 3 ans après, la situation s’est quelque peu améliorée : les revenus sont inférieurs pour 40%, les mêmes pour 28% et supérieurs pour 28%.

– 72% déclarent qu’ils referaient la même chose (créer ou reprendre), 11% qu’ils ne le referaient pas et 17% qu’ils le referaient autrement (essentiellement les plus de 5 salariés, 40%, ceux qui auraient le plus appris de ces premières années ?). En reprise, 69% sont satisfaits d’avoir repris contre 95% pour les 1 à 5 salariés et 100% pour les plus de 5 salariés.

–  Les indicateurs de gestion utilisés sont le suivi du chiffre d’affaires (64%), celui des marges/résultat (46%), de la trésorerie (42%) et du nombre de clients (30%).

– Les axes prioritaires d’action à 3 ans pour les plus petites entreprises sont d’augmenter le nombre de clients et d’augmenter leurs revenus ; ils sont pour les plus grandes de développer (nouveau local, embauche) et dans le même temps de monter en puissance (développer la clientèle, diversifier l’activité, trouver du personnel).

La question leur a été posée du besoin d’accompagnement à ce moment précis : 61% n’expriment aucun besoin. Dans une liste fournie de thématiques pour un conseil/formation, 3 thèmes sont évoqués plus fréquemment : l’évolution technologique et les nouveaux produits (22%), la gestion financière (12%) et le développement commercial (11%).

SOMMAIRE

La reprise en Ile-de-France : les écarts entre les souhaits des repreneurs et ce qu’offrent les cédants

Selon une estimation faite à partir du fichier consulaire de la CCIP et limitée à ses ressortissants parmi lesquels les artisans en double immatriculation, 204 000 dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés ont 55 ans et plus (1/3 des chefs d’entreprise), ce qui conduit trop vite les analystes à conclure que ce sont autant d’entreprises à reprendre.

 

Un point sur les entreprises dont le dirigeant a 55 ans et plus

62% appartiennent aux secteurs des services, 25% au commerce, 8% à la construction et 5% à l’industrie. Le poids des plus de 55 ans varie selon les secteurs d’activité : 37% dans l’industrie, 35 dans le commerce, 34 dans les services et 24 dans la construction.

La moitié sont situées à Paris, où les plus de 55 ans sont un peu plus nombreux (36% contre 33% en Hauts-de-Seine et 28% en Seine-Saint-Denis), suivant les âges de la population toute entière (26% à Paris, 24% en Hauts-de-Seine, 21% en Seine-Saint-Denis).

 

40% de ces entreprises ont des salariés, ce qui conduirait à une disparition annuelle de 55 000 emplois salariés si toutes ces entreprises disparaissaient. Ceci étant 60% n’ont pas de salarié, 28% de 1 à 5 salariés et seulement 13% plus de 5 salariés :

 

Industrie

Construction

Commerce

Services

Ensemble

Pas de salarié

47

48

56

65

60

De 1 à 5 salariés

29

37

31

25

28

6 à 10 salariés

9

8

6

5

6

De 11 à 49 salariés

15

7

6

5

7

Total

100

100

100

100

100

Le nombre de dirigeant de plus de 55 ans augmente avec la taille de l’entreprise (32% pour les sans salarié, 36% pour les 1 à 19 salariés, 40% pour les plus de 20 salariés) ; ceci est notamment marquant dans l’industrie (33% sans salarié et 50% pour les 20 à 49 salariés).

 

Mais le plus intéressant de la lettre se situe dans les données recueillies par «Passer le relais », l’action conduite par les CCI de la région pour accompagner cédants et repreneurs (24 conseillers spécialisés, 2 500 repreneurs accompagnés, 140 cessions accompagnées, une bourse de 500 annonces d’entreprise à vendre et une base de 1 200 cédants) ; les données chiffrées produites ici s’appuie sur 1 368 cédants et 1 138 repreneurs, impliqués dans cette action, ces deux dernières années. Les écarts entre les souhaits des repreneurs sont particulièrement intéressants :

  •    Les repreneurs recherchent davantage d’entreprises de service et nettement moins de commerce, au regard des entreprises à céder :

Activités

Commerce

Services

Industrie

Construction

des entreprises à céder

41

40

17

2

Souhaitées par les repreneurs

29

50

14

7

  •    Les repreneurs recherchent d’abord des entreprises avec salarié, et ce dans toutes les tranches de taille, ce que n’offre que pour partie le marché ; 78% des entreprises à céder ont 5 salariés au plus, dont 36% aucun salarié, alors que 42% des repreneurs seulement se positionnent dans ce créneau :

Effectif salarié

0 salarié

1 à 5 salariés

6 à 10 salariés

11à 20 salariés

21 à 49 salariés

des entreprises à céder

36

42

14

6

2

Souhaitées par les repreneurs

13

29

20

19

19

Noter que les dirigeants sans salarié qui se proposent de céder ne sont que 36% alors qu’ils sont 60% des dirigeants de plus de 55 ans.

  •    42% des repreneurs recherchent un chiffre d’affaires compris entre 150 000€ et  599 000€ alors que les cédants sont 35% à proposer ce chiffre ; par contre 38% des cédants ont réalisé un chiffre inférieur à 150 000€, que les repreneurs sont moins nombreux à rechercher (31%) :

Chiffre d’affaires

Moins de 150K€

De 150 à 299K€

De 300 à 599K€

De 600K€ à 1mil€

De 1,1 à 2,9 mil€

3 mil € et plus

des entreprises à céder

38

18

17

10

10

7

Souhaité par les repreneurs

31

23

19

12

12

2

L’étude ne précise toutefois pas les chiffres d’affaires par activité, alors que ce critère est déterminant.

La moitié des repreneurs disposent au plus de 100 000€ de fonds propres et 40% entre 100 000 et 500 000€, fonds qu’ils compléteront par l’emprunt bancaire, alors que les cédants sont 46% à vouloir vendre pour un montant inférieur à 100 000€ et 39% pour un prix compris entre 100 000 et 500 000€.

 

Moins de 50K€

De 50 à 100K€

De 100 à 200K€

De 200 à 500K€

De 500K€ à 1mil€

Plus de 1 mil€

Prix de vente souhaité par les cédants

27

19

18

21

8

7

Fonds propres des repreneurs

34

17

15

25

6

3

Dernier écart, les profils des candidats à la cession et à la reprise :

-Les cédants ont en moyenne 58 ans et cèdent pour partir en retraite pour 62% d’entre eux. Toutefois, une partie des cédants ont entre 35 et 45 ans (l’analyse n’en cite pas par l’importance) ; la cession est pour eux l’occasion de réaliser un patrimoine pour se consacrer à d’autres projets ; ils appartiennent surtout aux secteurs du commerce et des services et ont en moyenne 7 ans d’ancienneté (contre 17 pour les plus de 55 ans).

-Les repreneurs : 90% disent avoir une expérience de dirigeant d’entreprise (dont 29% de reprise d’une entreprise) ; 57% ont un niveau bac+5 ; 35% ont entre 35 et 45 ans et 35% entre 45 et 55 ans. 17% envisagent de reprendre avec un ou des associés.

 

Au regard de l’ensemble de ces données, le financement de la reprise ne parait pas poser problème, alors que les souhaits des repreneurs en matière de type d’entreprise à reprendre posent davantage question.

 

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