Archives annuelles : 2023

S’autoévaluer en vue de créer sa boite.

BONNES FEUILLES / Vous hésitez à vous lancer ? Faites le point sur ce qui vous motive, ce que vous êtes prêt à risquer et votre perception de vos capacités personnelles et professionnelles.

Vos capacités à entreprendre dépendent essentiellement de trois facteurs : le soutien de votre entourage, l’énergie que vous pouvez dédier au développement de votre projet et, bien sûr, vos aptitudes professionnelles. Passons donc en revue comment évaluer toutes vos capacités.

 

Êtes-vous soutenu par votre entourage ? Avez-vous une énergie à toute épreuve ? Quel est votre état de santé ? Quelles sont vos aptitudes professionnelles ?

 

Catherine Léger-Jarniou, Yves Mboda et Sophie de Gabriac sont les auteurs du livre « Du salariat à l’entrepreneuriat. 10 questions à se poser pour réussir » paru en juin 2022 aux éditions Dunod.

SOMMAIRE

25 000 PMI et 1 700 ETI sont industrielles, soit 18% des PME et ETI.

Méthodologie : Hors les données chiffrées 2018, Bpifrance a mené au premier semestre 2022 une enquête auprès de PME et ETI industrielles accompagnées dans le cadre d’un accélérateur entre 2015 et 2021. Il y a eu 242 répondants sur 996 questionnaires envoyés. Cette enquête corrobore les messages sur les projets d’industrialisation des PME et ETI industrielles et le lien avec leur effort d’innovation.

 

Qui sont ces Pme et ETI industrielles, quel est leur rapport à l’innovation, quels sont leurs projets de développement ?

⇒ Quelques données sur les PME et ETI industrielles

♦ Les secteurs : 17% dans l’agroalimentaire, 16% dans la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines, 13% dans la métallurgie et fabrication de produits métalliques, 11% dans la fabrication de produits en caoutchouc et plastique et autre, 8% dans l’industrie de la chimie, 7% dans la fabrication de matériels de transport, 6% dans les industries extractives, énergie, et déchets et 22% divers.

 

♦ 70% sont actives à l’export dont 20% pour moins de 10% de leur CA, 31% pour 10 à 50% de leur CA et 19% pour plus de 50%. 

Noter que 15% produisent aussi à l’étranger. 46% ont des projets de relocalisation à l’étude.

 

♦ 62% ont innové au cours des 3 dernières années : 60% ont commercialisé un nouveau produit ou utilisent un nouveau procédé de production, de commercialisation ou d’organisation, 30% ont déposé un brevet, une marque, un modèle ou un dessin, 28% ont fait les deux à la fois.

51% estiment qu’elles sont innovantes (42%), voire très innovantes (9%) et 37% moyennement innovantes. Les Allemandes et les Italiennes sont plus innovantes (72 et 67%).

 

Les PME françaises ne déposent que 20% du total des dépôts de brevets en France ; seulement 15% de l’ensemble des PME de plus de 10 salariés (tous secteurs confondus) protègent, pour une période de 10 ans, un produit ou une technologie ; c’est 2 fois moins qu’en Allemagne. Outre un investissement plus faible en innovation, un certain nombre de PME et ETI considèrent que le dépôt d’un brevet n’est plus la meilleure barrière à l’entrée contre la concurrence internationale (risque de copie, en particulier sur les procédés).

 

♦ Les entreprises industrielles françaises dépensent moins de 2% de leur CA dans leur outil de production vs 3% en Allemagne et 4% en Italie ; l’industrie Française est trop peu robotisée comparée aux autres puissances industrielles et n’ont pas encore suffisamment démarré leur transition digitale.

 

46% des dirigeants de PME-ETI manufacturières font de la digitalisation : une présence numérique, car c’est un enjeu stratégique important (35%) ou prioritaire (11%) ; la digitalisation, sur une liste de 8 enjeux proposés, arrive en 7éme position.

 

Par contre plus de 90% des répondants ont entamé une réflexion autour de leur transition environnementale ; néanmoins, les projets peinent à se mettre en place avec seulement 30% des entreprises industrielles qui ont enclenché leur plan d’actions en la matière; le manque de temps (60%) et le manque de budget (50%) sont les 2 premiers freins identifiés.

 

♦ Les contraintes de financement pèsent sur les stratégies d’investissement en matière d’innovation : 87% pratiquent l’autofinancement, 40% le prêt bancaire, 38% les aides publiques à l’innovation (22), et les aides fiscales (16%) et 5% les levées de fonds vs pour l’ensemble des PME respectivement, 71, 34, 19 et 2%.

⇒ Les projets de développement

Selon l’enquête auprès de PME et ETI industrielles accompagnées dans le cadre d’un accélérateur entre 2015 et 2021,

 

♦ 85% ont déclaré conduire ou avoir l’intention de conduire un projet industriel à court ou moyen terme : 67% augmenter la capacité de production, 58% créer un nouveau produit (et 23% l’amélioration d’un produit existant), 50% proposer un processus plus performant, 43% viser l’amélioration de l’impact environnemental, 29% l’intégration de valeur ajoutée amont ou aval.

 

♦ 66% des projets s’accompagneront de la création d’un site de production ou de l’extension des capacité existantes : 25% s’appuient sur l’optimisation ou la modification du site de production existant, 22% sur la création de site en complément de l’existant et 13% sur un déménagement sur un nouveau site.

 

♦ Et 94% sur un recours presque systématique à l’innovation pour la réalisation du projet industriel : 65% une innovation portant sur les processus et l’organisation pour la production, et 47% portant notamment sur la technologie et le design produit.

⇒ Le recours à l’open innovation

les PME et ETI industrielles sont 32% à avoir recours à l’open innovation.
Les entreprises qui nouent des partenariats avec des partenaires externes dans le cadre de leur activité de recherche, développement et innovation s’associent : à des instituts de recherche (60%), à d’autres entreprises PME-ETI (52%), à des grandes entreprises (21%), et à des startups (15%).  

 

Le rapport se termine par le retour d’expérience de 9 dirigeants.

 

Pour en savoir davantage : Étude Bpifrance – PME et ETI industrielles : comment innover pour produire en France ? – La French Fab

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2022, un année favorable pour les levées de fonds au profit des start-up.

Si les levées de fonds ont bien profité aux start-up Françaises, mieux qu’en Allemagne, un ralentissement est constaté depuis le 2éme semestre 2022. 

 

735 sociétés (vs 784 en 2021) ont levé 13,49Md€ (vs 11,57Md€ en 2021) pour financer leur développement. En valeur, la progression est de 17%, mais avec une baisse de 6% du nombre d’opérations. En 2020, c’était 5,39Md€ pour 620 opérations et en 2017, 2,57Md€ pour 605 opérations. La progression est forte au regard de 2017 à 2020.

♦ Les tranches de levée de fonds supérieures à 20 millions d’euros progressent en montant de 19,5% vs celles inférieures à 20M€ ne progressant que de 6%. 

Le nombre d’opération dans les tranches de 20M€ et plus progressent de 23% alors que leur nombre régresse de 11,4% dans les tranches inférieures, même si le nombre d’opérations y est le plus nombreux (590 soit 80% des opérations en 2022).

Toutefois, l’exercice 2022 fut loin d’être un long fleuve tranquille : après avoir bondi 63% au premier semestre, les fonds levés ont reculé de 21% lors du second.

 

♦ Même le club français des licornes a connu une année mi-figue mi-raisin. Portant le nombre total de ses membres à 27, 8 nouvelles sociétés ont rejoint ce cercle très fermé des entreprises valorisées plus d’un milliard d’euros, dont 7 au cours du seul premier semestre, alors que la France ne comptait que 2 licornes en 2017.

 

♦  La France, si elle fait mieux que l’Allemagne, est loin d’égaler la Grande-Bretagne : 

 

♦ Sur le plan sectoriel,

 

Les services internet et les logiciels sont au coude à coude, ayant respectivement levé 2,99 Md€ et 2,96 Md€. Si ces montants sont comparables en valeur, ils sont le résultat de dynamiques très différentes. Alors que ceux levés par les services internet ont chuté de 24% en montants et de 53% en nombre d’opération, les montants levés par les logiciels ont bondi de 36% et de 102% en nombre d’opération.

 

Viennent ensuite les FinTech 2,34 Md€ (+7 %) et 16% d’opération en plus, suivis par le secteur des cleantech qui se distingue par une belle vitalité (+172% pour 2,08 Md€ levés) mais -6,5% en nombre d’opération.

 

♦ Sur le plan des régions, l’Ile-de-France reste incontestablement la région leader de cet écosystème : les startup franciliennes ont capté 73% des montants levés et 64% des opération. Loin derrière se classent la région Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes.

Comment se présente le millésime 2023 ?  L’heure de l’hyper croissance est en train de laisser place à la sobriété des investissements mais surtout au retour en force de la profitabilité comme indicateur principal de performance. 

 

Pour en savoir davantage : Baromètre EY du capital-risque – Les résultats annuels 2022 | EY – France

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La productivité est en baisse, en cause l’alternance ?

De fait l’alternance a beaucoup progressé, mais les conséquences de la crise sanitaire (aides publiques, difficultés de fidélisation du personnel…) ont aussi contribué à cette baisse.

 

Depuis la crise sanitaire, la productivité du travail s’éloigne.

La productivité du travail par tête, qui rapporte la valeur ajoutée à l’emploi salarié, a connu des évolutions atypiques durant la crise sanitaire du fait du recours massif au dispositif d’activité partielle.  Au 3éme trimestre 2022, la productivité par tête des branches marchandes non agricoles est bien en deçà de son niveau pré-crise (-3% par rapport au 4eéme trimestre 2019). Elle est également nettement inférieure à la tendance qui prévalait avant la crise (-6,4%).  

 

♦ À partir de fin 2019, l’alternance progresse fortement

La hausse du nombre d’alternants, a priori moins productifs que le reste des personnes en emploi car étant plus jeunes, moins expérimentés et travaillant un volume d’heures plus faible du fait de leur temps de formation, est une des causes possibles de la baisse récente de la productivité du travail ; au 3éme  trimestre 2022, 1,1 million de personnes sont  concernées (dont 87% en contrat d’apprentissage), soit une hausse de 400 000 par rapport à fin 2018. La part de l’alternance dans l’emploi salarié s’accroit, pour atteindre 4% au 3éme trimestre 2022 (contre 2,7% fin 2018).

 

La croissance de l’alternance contribuerait au 3éme  trimestre 2022 à hauteur d’un cinquième de l’écart entre la productivité par tête et sa tendance pré-crise.

 

♦ Plusieurs autres facteurs seraient susceptibles de contribuer à la baisse de la productivité : 
– Une apparition ponctuelle d’emplois non enregistrés auparavant, par exemple en raison d’une régularisation du travail dissimulé,
– Une rétention de main-d’œuvre par les entreprises, notamment dans les secteurs où l’activité baisse du fait de difficultés d’approvisionnement.
– Un nombre importants d’arrêts maladie qui perdure depuis la crise sanitaire.

 

Pour en savoir davantage : Quel impact de la hausse de l’alternance depuis 2019 sur la productivité moyenne du travail ? | Dares (travail-emploi.gouv.fr)

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En janvier 2023, 1/3 des PGE a déjà été remboursé.

Source : les Echos Entrepreneurs selon le dernier décompte fait par Bercy.

 

En fait 14% seulement des entreprises ont soldé leur PGE.

 

Il reste 98Md€ de PGE sur les comptes des entreprises, sur les 144Md€ octroyés depuis le début de la crise Covid.

 

La très grande majorité de ces prêts, distribués par les banques jusqu’en juin 2022, mais garantis à hauteur de 90% par l’Etat, a été accordée entre le printemps et l’été 2020, avec plus de 400.000 entreprises servies sur les seuls mois d’avril et mai, sur un total d’environ 685.000 bénéficiaires.

 

Si 1/3 du montant a déjà été récupéré par les banques, cela ne signifie pas pour autant qu’1/3 des entreprises en ont fini avec les PGE. D’après des données de Bpifrance Le Lab, environ 14% l’auraient déjà remboursé à fin 2022, 72% comptant l’amortir sur 6 ans. 43% des TPE et PME indiquent avoir conservé la majorité de leur PGE en réserve. 

 

La Banque de France, le gouvernement et Bpifrance anticipent pour l’instant environ 5% de défauts.  Depuis 2020, le gouvernement a budgété des pertes brutes de près de 7Md€, sur 143Md€ de PGE octroyés.

 

La situation est en train de se tendre ; le nombre d’appels de garantie sur les prêts accordés est reparti à la hausse depuis septembre 2022, avec des montants compris entre 100 et 200M€ par mois. Ces appels sont réalisés lorsqu’une entreprise ne parvient pas à payer ses échéances. 

Les montants provisionnés par le gouvernement en 2021 et 2022 pour faire face à d’éventuels défauts sur ces prêts se sont révélés trop importants ; l’an dernier, 2Md€ initialement dévolus aux pertes sur les PGE ont été annulés dans le projet de budget rectificatif publié à l’automne.

 

Environ 1.200 entreprises ont bénéficié à ce jour du prêt garanti « Résilience », qui permet d’emprunter jusqu’à 15% du chiffre d’affaires annuel, avec des remboursements étalés sur 6 ans ; il est réservé aux entreprises dont la trésorerie est affectée de manière directe ou indirecte par la guerre en Ukraine. Les sommes distribuées par les banques atteignent 570M€, pour un montant moyen de 450.000€, bien supérieur au PGE traditionnel. Le dispositif a été prolongé à fin 2023.

 

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 L’inflation annuelle s’élèverait à +5,2%, mais à plus de 10% pour les produits de consommation courante.

Une approche par secteurs de consommation.

 

La hausse de l’inflation résulte d’une accélération des prix de l’énergie (+23,1% après +10,5%) et de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés (+3%) et des services (+3%). 

 

♦ En 2022, les prix de l’énergie accélèrent vivement (+23,1% en moyenne, après +10,5% en 2021). La hausse des prix des produits pétroliers est marquée (+29% après +13,5) et en particulier celle du gazole (+29% après +12,7), de l’essence (+15,8% après +13,7 %) et des combustibles liquides (+66% après +17,8), les prix du gaz (+40,9% après +24,1) et de l’électricité (+7,4% après +3).

 

Les prix des services de transport de passagers sont aussi en hausse (+10,4% après +3,8%) notamment ceux du transport aérien (+22,9% après +3,8) et du transport ferroviaire (+9,3% après +1,9). 

 

♦ En 2022, les prix des produits alimentaires (tout circuite de distribution) accélèrent nettement par rapport à 2021 : +6,8% après +0,6%. La hausse des prix des produits frais s’accentue (+7,7% après +1,9) : les prix des légumes frais (+9,8% après +0,4), des fruits frais (+4,6% après +4 et du poisson frais (+14% après -0,2%).  
Hors produits frais, les prix des produits alimentaires accélèrent également (+6,6% après +0,4) notamment ceux de la viande (+7,9% après +0,9), du pain et des céréales (+7,2% après +0,5), du lait, du fromage et des œufs (+8% après +0,2),, des boissons non alcoolisées (+5,4% après +0) et alcoolisées (+2,8% après +0,8).

 

♦ Accélération des prix des services de logement et des « autres services »
En 2022, la hausse des prix des services de logement (loyers, eau et enlèvement des ordures ménagères) chiffrent +2% en moyenne après +1,1 en 202. En revanche, les prix des loyers des résidences principales ralentissent légèrement (+0,7% après +0,9).

 

♦ Les prix des services de restauration accélèrent (+3,9% après +0,6), tout comme ceux des services d’hébergement (+7% après +2,7), de l’entretien et de la réparation de véhicules particuliers (+5,9% après +2,8), de l’entretien et de la réparation du logement (+4,7% après +2,3).

 

♦ Hausse des prix des produits manufacturés
En 2022, les prix des produits manufacturés sont en hausse de 3%, après +0,3% en 2021.

Les prix des vêtements rebondissent (+2,2% après -0,3) et ceux des chaussures accélèrent (+3,5% après +1,1).

Les prix des « autres produits manufacturés » accélèrent également pour la troisième année consécutive (+4,1% après +0,7), notamment ceux des meubles et articles d’ameublement (+7,2% après +3,2).

 Les prix des véhicules accélèrent (+5% après +0,7), notamment ceux des automobiles neuves (+7,5% après +1,3)

 

♦ Les prix des services de santé sont quasi stables en 2022 (-0,1% après -0,5 : les prix des services médicaux accélèrent (+1,3% après +0,5) tandis que ceux des services dentaires diminuent à un rythme plus modéré (-0,2% après -0,8), tout comme ceux des services paramédicaux (-1,2% après -1,3). les prix des produits pharmaceutiques diminuent de 1,7% (après -1,5).  

 

♦ Les prix des services de communication ralentissent (+0,6% après +2,9%), notamment du fait de la baisse des prix des services de téléphonie mobile (-2,5% après -0,4), et de la moindre hausse des prix des services d’accès à internet (+1,8% après +5,5). 

 

Ainsi, en 2022, les ménages dont la personne de référence a plus de 60 ans subissent la plus forte hausse de prix (+5,8%). Ceux dont la personne de référence a moins de 30 ans connaissent la moins forte hausse (+4,2%).

 

Pour en savoir davantage : En moyenne en 2022, nette accélération des prix à la consommation – Informations rapides – 9 | Insee

 

En décembre 2022, les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution sont en hausse de 0,8% sur un mois, après +1,4% en novembre.
Hors grande distribution, les prix augmentent de 0,7 % sur un mois, après +1% en novembre.

En considérant l’ensemble des points de vente, les prix des produits de grande consommation sont en hausse de 12,1% sur un an, après +11,6% en novembre.

 

Sur un mois, les prix des produits alimentaires et boissons (hors produits frais) vendus en grande distribution sont en hausse de 0,7% en décembre 2022, après +1,3% en novembre. Sur un an, ils augmentent de 12,7% en décembre, après +12,3% en novembre.

Les prix des viandes vendues en grande distribution augmentent de 0,6% sur un mois, et sur un an de +14,7%.
Les prix des boissons sur un an chiffrent +8,2%.
Les prix des « autres produits alimentaires » augmentent de 13,6%.
Sur un an, les prix des produits d’entretien et de l’hygiène-beauté progressent de +9,8%.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6687916

 

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Une conjoncture inquiétante en 2022 et plus encore en 2023.

Méthodologie : il s’agit de la 76éme enquête de conjoncture semestrielle. 40 000 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées à l’automne 2022. 4 590 réponses reçues entre le 2 et le 28 novembre 2022, jugées complètes et fiables, ont été exploitées au niveau national et ont fait l’objet de déclinaisons pour l’ensemble des régions excepté la Corse et les Outre-Mer dont le nombre de réponses est insuffisant.

Des questions supplémentaires relatives aux difficultés d’approvisionnement, à l’évolution des salaires et des prix, et aux problématiques énergétiques des TPE-PME ont été introduites et redressées sous deux dimensions, de façon à reproduire la démographie des TPE-PME françaises :
• Le nombre de salariés, de façon à corriger la sous-représentation des TPE,
• Le secteur d’activité, de façon à corriger la sur-représentation de l’industrie et la sous-représentation du secteur du tourisme

 

Après un net rebond en 2021, permis par la levée des restrictions sanitaires, l’activité ralentit en 2022, même si elle reste plutôt dynamique, davantage pour les entreprises exportatrices et innovantes.

⇒ L’activité 

En 2022, les dirigeants ont un peu revu à la hausse leur prévision de croissance d’activité, par rapport à ce qui était anticipé à la mi-année: ils tablent sur une croissance moyenne de leur chiffre d’affaires de +5,7% (+4,9% prévu en mai). Mais les carnets de commandes ont été moins garnis au 2éme semestre.

L’activité dans le tourisme continue d’être particulièrement dynamique, et dans une moindre mesure les transports ; elle ralentit dans le commerce et la construction ; l’Industrie résiste mieux.

 

Les dirigeants sont plutôt pessimistes quant aux perspectives d’activité de leur entreprise pour 2023 :
Les dirigeants anticipent un très net ralentissement ; 37% estiment que les difficultés d’approvisionnement vont perdurer plus d’un an et 42% sont dans l’incertitude ; ajoutons une nette hausse de leur facture énergétique en 2023. Conjointement, le jugement sur les carnets de commande des 6 prochains mois est en forte dégradation sur un an. 

L’indicateur d’activité est en net repli pour tous les secteurs, passant sous la moyenne de long terme, hors le Tourisme.

⇒ L’emploi

En 2022, alors que les difficultés de recrutement restent prégnantes cette année (proche des niveaux d’avant crise), les embauches sont restées dynamiques, en se tassant légèrement sur le 2éme semestre. Les créations d’emploi seraient plus allantes chez les PME d’au moins 10 salariés et celles tournées vers l’international.

Les dirigeants de TPE sont moins optimistes qu’il y a 6 mois ; l’emploi ralentirait aussi dans les PME. Comme habituellement, les embauches seraient bien plus envisagées dans les entreprises innovantes et les PME exportatrices, contrairement à celles centrées sur le marché domestique. 

 

82% des chefs d’entreprise ayant cherché à recruter déclarent avoir rencontré des difficultés pour le faire ; 44% signalent de grandes difficultés (43% il y a 1 an). Ces chiffres sont proches des niveaux observés avant la crise sanitaire (respectivement 83 et 43% en moyenne sur 2018-2019) . Ces difficultés sont particulièrement présentes dans la Construction (88 et 54%) et l’Industrie (86 et 47%).

 

72% déclarent avoir augmenté les salaires en 2022 ; un tiers leur ont accordé une hausse de plus de 5%. Les entreprises des transports et de l’industrie ont le plus accordé de hausses de salaire (78 et 76%) ; celles du tourisme ont le plus accordé des hausses supérieures à 10% (15% d’entre elles).
77% des dirigeants qui rencontrent d’importantes difficultés de recrutement ont augmenté les salaires en 2022, contre 59% de ceux n’ayant aucune difficulté.

 

Les embauches seraient moins dynamiques en 2023 même si elles résisteraient mieux que l’activité. Côté salaires, les augmentations concerneraient 42% des TPE-PME (32% au moins autant qu’en 2022), 14% les voyant plus importantes qu’en 2022.

Si l’ensemble des secteurs anticipent un ralentissement des embauches, les soldes d’opinion se trouvent néanmoins au-dessus de leur moyenne de longue période hormis pour le secteur des Transports. 
42% des dirigeants comptent augmenter les salaires de leurs collaborateurs en 2023, dont 14% de manière plus prononcée qu’en 2022 .

⇒ Les approvisionnements

Les difficultés d’approvisionnement tendent à se stabiliser, voire s’atténuer légèrement. La part des TPE-PME y faisant face est de 72% (74 en mai dernier), dont 60% déclarant qu’elles limitent leur activité (62% en mai). 13% déclarent que ces tensions se sont récemment estompées (4% il y a 6 mois).

 

La hausse des coûts de l’énergie pèsent : 55% des dirigeants jugent que l’évolution du coût de l’énergie a un impact négatif significatif sur le résultat de leur entreprise mais seuls 5% estiment que cela fait basculer leur résultat en négatif en 2022 (environ 10% dans l’Industrie et le Tourisme).

Les entreprises industrielles sont en proportion plus nombreuses à devoir renouveler leur contrat d’électricité à prix fixe avant fin 2023 ou avoir un contrat indexé sur le prix de marché (35% contre 20 tous secteurs confondus). Le poids de leur facture énergétique dans leur chiffre d’affaires est en outre plus important que la moyenne : supérieur à 3% pour 39% des entreprises industrielles contre 30% tous secteurs confondus. 

 

⇒ 72% ont répercuté les hausses de coûts sur leur prix de vente en 2022.  

 

Les entreprises de l’industrie sont les plus nombreuses à avoir réaliser des hausse de prix (87%) ; elles sont 21% à avoir appliqué une hausse de 10% ou plus. À l’inverse, celles des services ont moins accru leurs prix de vente (54%).
82% des dirigeants qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement ont augmenté leurs prix, contre 48% ne faisant pas face à ces tensions.

 

En 2023, 55% comptent effectuer des hausses de prix, 47% d’une ampleur au moins aussi importante qu’en 2022.
Les hausses de prix concerneraient toujours une part plus élevée des entreprises de l’Industrie (66%) ; 54% au moins d’un niveau aussi élevé qu’en 2022.
Les entreprises faisant face à des difficultés d’approvisionnement sont les plus nombreuses à envisager d’augmenter leur prix de vente (60 contre 41%).

⇒ Dans ce contexte, la situation de trésorerie des TPE-PME se dégrade.

Les TPE-PME bénéficient toujours de conditions de financement favorables, mais celles-ci commencent à se durcir: 12% d’entre elles déclarent rencontrer des difficultés pour financer leur trésorerie et 11% pour financer leurs investissements (+2 points en six mois) ; le coût du crédit est bien plus cité (34% contre 10 il y a un an).

La situation financière des TPE-PME est attendue en détérioration au cours des 6 prochains mois ; cette dégradation intervient néanmoins après une situation particulièrement confortable en 2021, grâce aux dispositifs de soutien mis en place lors de la crise sanitaire, parmi lesquelles le PGE.

Cette dégradation attendue de la situation de trésorerie est en grande partie à mettre au crédit de la hausse attendue de la facture énergétique : 46% des TPE-PME s’attendent à une hausse de plus de 10% de celle-ci par rapport à 2021.

⇒ Les PGE

Fin 2022, 57% des bénéficiaires du PGE l’ont consommé en majorité vs en mai 2022 (53%) et en novembre 2021 (47%) ; en 2022, 38% l’ont utilisé en totalité et 19% en majorité .

Les chefs d’entreprise de la construction et du tourisme ont le plus consommé leur PGE (61 et 59% ), vs  57 dans les transports, 55 dans les services et 54 dans le commerce et l’industrie.
Les TPE sont un peu plus nombreuses à avoir mobilisé la majorité voire la quasi-totalité du prêt que les PME (57 contre 54%).

 

Environ 4 TPE-PME sur 5 ayant sollicité le dispositif public prévoient un amortissement de la totalité du prêt sur plusieurs années, une proportion en hausse sur le semestre (76% il y a 6 mois) ; 14% auraient remboursé leur prêt d’ici la fin de l’année, 11% l’ont déjà intégralement remboursé et 3% envisagent de le faire d’ici la fin d’année.

 

5% craignent un non remboursement de leur prêt, une proportion proche de celle observée en mai dernier (6%) et plus généralement de celle observée depuis que la question est posée (entre 4 et 6% depuis fin 2020). Les TPE-PME du tourisme sont en proportion plus nombreuses à faire part de cette crainte (10%), à l’inverse de celles des transports et des services (3%).

⇒ La rentabilité des TPE-PME serait stable en 2022

76% considèrent que leur rentabilité a été « bonne » ou « normale “, une proportion légèrement inférieure à celle observée pour 2021 (78%) ; cette part reste inférieure à celle observée avant crise (83% en 2019), mais quasi identique à la moyenne de longue période (75%).
La rentabilité en 2022 diminue dans tous les secteurs, sauf les Services.  

 

La rentabilité en 2023 diminuerait dans tous les secteurs, plus nettement dans les transports, la construction et le commerce.

⇒ Les investissements

La part des TPE-PME ayant investi ou qui envisagent de le faire en 2022 est stable sur un an (47%), mais est inférieure à son niveau observé avant crise (51% fin 2019). Les montants investis sont en ralentissement cette année. Bien que la part de TPE-PME industrielles investissant en 2022 reste élevée (59% contre 58 fin 2019), les montants investis ralentissent sensiblement.

 

Les TPE-PME se montrent plus pessimistes pour 2023. L’indicateur prévisionnel d’activité chute de 25 points et se retrouve inférieur de 11 points à sa moyenne de longue période. La proportion de TPE-PME envisageant d’investir est en baisse dans tous les secteurs, hormis le tourisme et le commerce. Cette proportion atteint 60% dans l’industrie, un niveau similaire à la moyenne observée sur longue période.

 

Les résultats détaillés par région sont disponibles dans le focus régional, accessible sur https://lelab.bpifrance.fr/.

 

Pour en savoir davantage : 76e enquête PME : Hausse des coûts de l’énergie, contexte d’inflation, les TPE et PME en proie au doute (bpifrance.fr)

 

SOMMAIRE

2,5 millions d’autoentrepreneurs immatriculés, mais 1,3 Million d’actifs économiques.

Le chiffre d’affaire moyen est en hausse de prés de 8% au 2éme trimestre 2022, comparé à celui du 2éme trimestre 2021.

⇒ En 2022, le solde immatriculations-radiations est en baisse au regard de 2021

Fin juin 2022, le réseau des Urssaf dénombre 2,5 millions d’auto-entrepreneurs immatriculés, soit 272 000 de plus sur un an (+12,2%). Cette augmentation résulte d’un niveau toujours élevé des immatriculations sur 12 mois, soit 4,4% de moins que sur les 12 mois précédents (un an plus tôt, cette évolution était de 30%). Le nombre de radiations enregistré sur 12 mois (420 000) augmente de 25,8%. Le solde fin juin 2022 progresse de 12,2% sur un an, vs +21,2% un an plus tôt.

 

1,3 million ont produit des recettes (52% des immatriculés), soit +12,2% sur un an.

 

Au 2éme trimestre 2022, le chiffre d’affaires atteint 6,39Md€ (+19,7% sur un an) ; le CA trimestriel moyen s’établit à 4 907€, soit 7,9% de plus en un an. C’est 200€ de plus que le niveau atteint au 4éme trimestre 2021 qui était le plus élevé depuis la création du dispositif AE.

⇒ Le % d’économiquement actifs baisse (52% vs 59 fin 2019), mais leur importance dans chaque activité suit les mêmes tendances.

Les services aux personnes affichent des taux élevés d’autoentrepreneurs actifs (entre 57 et 73% et en moyenne 64,4%) ; par contre le commerce (hors sur les marchés) connait des taux plis bas (entre 39 et 57%), tout comme les transports (hors taxi et VTC) avec des taux compris entre 17 et 45%.

 

Paradoxalement, les livraisons à domicile, au fort taux d’immatriculation ont le taux le plus faible de transformation (17%).

 

Les groupes d’activité les plus importants au sein de l’ensemble des autoentrepreneurs sont les services aux personnes (33%), les services aux entreprises (27%), loin devant “l’industrie”-BTP (18%), le commerce (13%) et  les transports (4%), 

⇒ Les chiffres d’affaire moyens du 2éme trimestre 2022

Si la moyenne est de 4 907€, les écarts sont très importants :

Les CA les plus élevés sont localisés dans les activités immobilières (9 029€), les activités juridiques (8 615€), le commerce de gros (7 683€) et entre 7 291 et 7 782€ pour le BTP.

-Les plus faibles sont principalement regroupés dans les services aux personnes et les transports, hors taxi-VTC (entre 1282 et 4 348€) et bien sur le commerce sur les marchés (3 300€).

⇒ L’évolution du nombre d’autoentrepreneur et de leur CA moyen au regard de l’année passée est assez proche par région.

Les hausses du nombre d’AE économiquement actifs sur un an sont comprises entre 8% en Limousin et 13,4% en Franche-Comté.

Les CA moyens par région évoluent entre 21% en Paca et Ile-de-France et 15% en Corse.

 

Pour en savoir davantage : 

 

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Etudes, rapports et propositions non commentés.

“Entreprises : ce qui change au 1er janvier 2023”, Communication Bercy info du 02/01/2023 

“Après la Covid-19, les délais de paiement sont repartis à la baisse” en 2021″,  Banque de France, bulletin N°244/1, janvier-février 2023

‘”ACTIVITÉ, INNOVATION ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES, BAROMÈTRE ARTISANS 2022″, Capeb, lu janvier 2023

“CONJONCTURE NATIONALE & INTERRÉGIONALE DE LA FILIÈRE CONSTRUCTION : L’ESSENTIEL”, CERC N°103, janvier 2023

“Mieux connaître les liens formation – emploi – travail : un collectif scientifique au service de l’action publique”, Cereq, BILAN-PROGRAMME 2022- 2023, lu janvier 2023

“QUAND L’ÉCOLE EST FINIE : premiers pas dans la vie active de la Génération 2017, résultats de l’enquête 2020”, Cereq enquête génération N°3, janvier 2023

“Insertion des sortants du secondaire, la voie professionnelle reste un atout”, Cereq Bref 433-2023, janvier 2023

“LES POLITIQUES PUBLIQUES DE PRÉVENTION EN SANTÉ AU TRAVAIL DANS LES ENTREPRISES”, Cour des Comptes, décembre 2022

“Insertion professionnelle des apprentis de niveau CAP à BTS 6 mois après leur sortie d’études en 2021, 65% sont en emploi salarié dans le privé en janvier 2022”, Dares résultats N°66, décembre 2022

“Les finances des communes rurales ” DGCL, Bis N°170, janvier 2023

“Rapport d’activité 2022” DGE, lu janvier 2023

“DGE : stratégie 2022-2025”, DGE lu janvier 2023

“Le chiffre du commerce extérieur de novembre 2022”, Douanes, analyse mensuelle N°365, janvier 2023

“L’espérance de vie stagne en 2022 et reste inférieure à celle de 2019”, Insee Première N°1935, janvier 2023

“Les entreprises en France”, Insee Références édition 2022, lu décembre 2022

“France, portrait social”, Insee Références édition 2022, lu décembre 2022

“La situation du commerce en 2022 (éd. décembre)”, Insee, rapport établi pour la Commission des comptes commerciaux de la Nation, documents de travail N°2022-16, Décembre 2022

“Satisfaction dans la vie de 2010 à 2021 Enquête SRCV”,  Insee Résultats, janvier 2023

“Les bouchers, entre tradition et modernité”, La Croix du 12 décembre 2022

“France 2030 : faire émerger davantage de start-up issues de la recherche”, Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, dossier de presse du 9 janvier 2023

“OBSERVATOIRE FEMMES INGÉNIEURES 2023”, Femmes Ingénieurs, janvier 2023

“Critères RSE intégrés à la rémunération des dirigeants : un nouvel élément de gouvernance pour les entreprises ?”, IPP, notes N°85, décembre 2022

“BILAN EXPORT 2021”, Team France export, novembre 2022

 

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Quelques articles autour de tendances “nouvelles”

Quelques titres d’articles de presse évocateurs de mutations.

 

“Jouet, jardinage, bricolage : de nouvelles filières s’organisent pour mieux recycler”, Les Echos du 3 janvier 2023.

Mise en place de collecte et valorisation des articles usagés, issue de la loi anti gaspillage de février 2020, mais en retard dans la mise en œuvre.

600 magasins récupèrent des articles de sport : l’éco-organisme Ecologic anticipe 1 500 points de collecte d’articles usagés et prévoie la mise en place d’un réseau de réparation labellisé.

 

“Le retour connecté du commerce rural”, Les Echos du 13-14 janvier 2023

 

“Les Halles gourmandes aiguisent les appétits des opérateurs privés”, Les Echos du 23 janvier 2023

“Les food courts font recette” : 70 nouveaux lieux rassemblant enseignes, producteurs et restaurateurs.

 

“Les produits locaux, une manne mal exploitée”, les Echos du 27-28 janvier 2023

Les produits locaux vendus en super et hypermarchés représenteraient 2,2% des ventes alimentaires, alors que 51% des consommateurs souhaitent plus de “local” et seulement 18% du bio ; 86% choisiraient plutôt un produit local (lieu d’origine et lieu de fabrication) qu’un produit bio. 

La labellisation des marques locales est un levier de croissance.

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FRANCE 2023, l’épreuve de vérité

“Le psychodrame national qui se joue à chaque fois que l’on remet en chantier la réforme des retraites, interroge la viabilité de notre “modèle social”. D’autant que la France aborde 2023 dans de mauvaises conditions : stagnation, inflation, déficits, crise énergétique, protestation sociale, faillites…  Le temps n’est-il pas venu de redéfinir les rôles respectifs du secteur public, des entreprises privées et de la société civile ?’

 

Lire sur le site de Consulendo  https://www.consulendo.com/ 

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L’emploi non-salarié a progressé depuis 2010 (+30% comparé à 2021).

L’emploi total a progressé entre 1989 et 2021 de 27,8% (31% chez les salariés et 6,1 chez les non salariés).

⇒ l’emploi entre 1989 et 2021

Cette progression n’a pas été homogène au fil du temps : si l ’emploi salarié a nettement progressé entre 1989 et 2003 (+17,8% ) vs -27% pour les non-salariés, le revirement pour les non-salariés se fait à partir de 2 004, mais il est plus marquant entre 2010 et 2019 (+18,8%) vs +5% pour les salariés, une évolution favorable qui se prolonge entre 2020 et 2021 (+7,3% vs 3,5).

 

Toutefois 2 remarques pour prendre recul avec les chiffres en ce qui concerne les non-salariés (entreprises individuelles et gérances majoritaires de société) : d’une part le poids du secteur agricole est en nette baisse, d’autre part de fortes hausses sont dues à l’apparition des autoentrepreneurs (dont une forte minorité ne fera jamais de recettes).

Pour en savoir davantage : L’emploi en France en 2021 | Insee

⇒ En 2021, l’emploi augmente de 3,9 %

Fin 2021, 29,9 millions de personnes occupent un emploi en France hors Mayotte, soit 1 115 000 de plus que fin 2020 (+ 3,9 %). Il s’agit de la plus forte hausse annuelle de l’emploi depuis que l’Insee le mesure (1954).

 

Cette très forte hausse de l’emploi résulte en premier lieu de la reprise de l’activité économique, avec la fin des restrictions d’activité liées à la crise sanitaire. Depuis le début de la crise sanitaire, le dispositif d’activité partielle a permis de limiter les conséquences sur l’emploi.

 

L’emploi salarié, qui regroupe près de neuf emplois sur dix, augmente nettement (+ 890 000 emplois, soit + 3,5%), faisant bien plus que rattraper la baisse de 2020 (- 54 000 emplois, soit – 0,2%). En particulier, l’emploi en alternance, regroupant près d’1/3 des créations nettes d’emploi salarié depuis fin 2019 .

 

L’emploi non salarié  progresse de 225 000 emplois (+7,4%), porté par la hausse du nombre de microentrepreneurs. 

⇒ Le tertiaire marchand porte la hausse de l’emploi

Ce secteur représente en 2021 un emploi sur deux et près de huit créations nettes d’emploi sur dix (+883 000 emplois, + 6,3%).

 

Porté par les secteurs de la santé et de l’enseignement, l’emploi dans le tertiaire non marchand, majoritairement public, continue de nettement augmenter (+105 000 emplois en 2021 (+ 1,2% après +0,8% en 2020).

 

Après un recul en 2020 (-0,7%), l’emploi industriel (hors intérim) rebondit également en 2021 : + 53 000 emplois (+1,6%), principalement porté par le secteur agroalimentaire qui concentre près de sept créations nettes d’emploi salarié sur dix dans l’industrie. 

 

L’emploi dans le secteur agricole reprend modérément (+1 900 emplois en 2021 après – 5 800 en 2020 (+ 0,3% après -0,9%). Dans ce secteur, l’emploi non salarié, quoique majoritaire, recule tendanciellement ; ces emplois  représentent 56% des emplois agricoles, contre 65% en 2011.

 

Enfin dans la construction, l’emploi reste dynamique et croît autant qu’en 2020 (+72 000 emplois soit + 3,8%, après + 3,6% en 2020). Depuis 2017, l’emploi y a augmenté de 52 000 en moyenne par an.

⇒ En 2021, l’emploi dépasse son niveau d’avant la crise sanitaire dans toutes les régions

En 2021, l’emploi augmente dans toutes les régions, en particulier dans celles de la façade atlantique, de la moitié sud du territoire métropolitain et à La Réunion.

La hausse de l’emploi est particulièrement marquée à La Réunion (+ 5,5%), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+4,9%), en Auvergne-Rhône-Alpes (+4,6%), en Occitanie (+4,5%), en Nouvelle-Aquitaine (+4,3%), dans les Pays de la Loire (+4,1%), en Bretagne et en Corse (+ 4%). À l’exception de la Corse, l’emploi du tertiaire marchand y a le plus augmenté (de + 6,5% en Bretagne à + 8,2% en Auvergne-Rhône-Alpes). 

 

En Île-de-France, dans les Hauts-de-France, en Guyane, dans le Grand Est et en Normandie, l’emploi a augmenté de 3,1% à 3,6%, un peu moins que la moyenne nationale (+ 3,9%). Dans ces régions aussi, la hausse de l’emploi, bien que de moindre ampleur, tient à celle de l’emploi tertiaire marchand. Ainsi en Île-de-France, où la part du tertiaire marchand dans l’emploi est la plus importante (62%, contre 49% en moyenne), il augmente de 5%.

 

En Martinique, en Centre-Val de Loire, en Guadeloupe et en Bourgogne-Franche-Comté, l’emploi augmente mais de façon moins soutenue que dans les autres régions (entre +2,1% et +2,8%). Dans ces régions la croissance du tertiaire marchand est nettement inférieure à la moyenne. 

 

Dans toutes les régions, le nombre total d’emplois dépasse fin 2021 son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019). En 2020, l’emploi avait diminué dans 4 régions : l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est.

 

Pour en savoir davantage : En 2021, l’emploi augmente de façon inédite – Insee Focus – 288

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En 2021, 56% des personnes de 55 à 64 ans sont en emploi.

Source : l’enquête Emploi de l’Insee, la seule source permettant de mesurer le chômage et l’activité au sens du BIT.
Les seniors sont définis ici comme les personnes âgées de 55 à 64 ans.

 

En tenant compte de ceux au chômage, ce sont 60% des seniors qui sont actifs.

⇒ Le taux d’emploi

Le taux d’emploi diminue nettement avec l’âge : en 2021, il atteint 82% pour les 25-49 ans, 75 % pour les 55-59 ans et 35,5% pour les 60-64 ans ; de 50 à 56 ans, le taux reste proche de 80%, puis diminue de 10 points jusqu’à 59 ans ; il passe ensuite en deçà de 60% à 60 ans, pour atteindre moins de 20% à partir de 64 ans.

 

Mais le taux d’emploi des seniors augmente depuis 2000, en lien avec les réformes des retraites allongeant les durées de cotisation puis reculant l’âge d’ouverture des droits ; il a progressé entre 2000 et 2021 de 25 points.
La part d’inactifs non retraités passe de 15% à 55 ans à 25% à 60-61 ans.

 

En 2021, le taux d’emploi des seniors en France (56%) se situe 4,5 points en-dessous de la moyenne de l’Union européenne (60,5%), plaçant la France en 16éme position parmi les 27 pays de l’Union. Le taux est de 77% en Suède, de 72% en Allemagne, mais 53% en Italie.

⇒ Le taux de chômage

La part de personnes au chômage reste relativement stable jusqu’à 61 ans (autour de 5%) et diminue dès l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite, à 62 ans. Le taux de chômage des seniors est de 6,3%, légèrement plus bas qu’avant la crise sanitaire (6,8% en 2019). Il augmente avec l’âge (de 6% pour les 55-59 ans à 6,9% pour les 60-64 ans). 

 

Le taux de chômage des seniors diminue depuis 2015, comme celui des 15-64 ans (respectivement -1,1 point et -2,5 points en 6 ans).

⇒ Quelques spécificités selon le profil

En 2021, parmi les 55-64 ans, les taux d’emploi et d’activité sont plus bas pour les femmes (54,3% et 57,9%) que pour les hommes (57,7% et 61,7%) ; le taux d’emploi des femmes seniors est égal à la moyenne européenne, alors qu’il est inférieur de près de 10 points pour les hommes. 

 

Le taux de chômage des 55-64 ans est légèrement plus faible chez les femmes seniors : 6,1% contre 6,5% chez les hommes. Ces derniers sont plus souvent en retraite (27,7% contre 24,5%) et les femmes plus fréquemment inactives sans être pour autant retraitées.

 

Les femmes seniors en emploi sont davantage à temps partiel (32% d’entre elles contre 11% des hommes) et en situation de sous-emploi (7,8% contre 4,3)

Chez les seniors en emploi, le recours au temps partiel augmente avec l’âge ; il concerne 50% des 65-69 ans en emploi, une proportion supérieure de 20 points à celle des 60-64 ans et de 30 points à celle des 55-59 ans..

Par ailleurs, la part de temps partiel pour les seniors en emploi qui ont déjà liquidé leur retraite (cumul emploi-retraite) est nettement supérieure à chaque âge à celle des seniors non retraités ; c’est elle qui est à l’origine du recours accru au temps partiel avec l’âge.

 

Pour en savoir davantage : Les seniors sur le marché du travail en 2021 | DARES (travail-emploi.gouv.fr)

 

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