Archives mensuelles : octobre 2022

CCI et CMA, quelques données sur ces institutions.

Des données sur ces structures (effectifs, budgets affectés aux actions…), notamment sur leur évolution entre 2015 et 2021 ou 2020.

⇒ Les CCI

♦ Le nombre de CCI, d’agents et les résultats

 

-Au 1er janvier 2022, le réseau des CCI est constitué de 100 établissements publics administratifs de l’État, auxquels s’ajoutent 16 établissements dépourvus de la personnalité morale, administrés par 4 434 dirigeants d’entreprises élus par leurs pairs.

 

-Pour assurer leurs missions de conseil et d’information, les CCI disposent de 234 espaces « entreprendre en France », de divers sites internet d’information (comme le site « les-aides.fr » qui recense plus de 1 500 aides) et de personnels spécialisés (conseillers d’entreprises) : 1 000 conseillers au commerce, 600 conseillers à l’industrie, à l’innovation et à l’intelligence économique, 350 conseillers en développement international, 250 conseillers au tourisme, 200 conseillers en développement durable, 250 conseillers aux services aux entreprises et aux services à la personne etc.

 

Plus de 450 000 entreprises ont été accompagnées dans leurs projets chaque année.
2 millions de formalités sont réalisées par les CCI, dont un million dans le cadre d’un parcours entrepreneurial et 900 000 dans le cadre de formalités à l’international.

 

-Le réseau exerce une importante activité à l’international, en partenariat avec Business France et les régions, dans le cadre de la Team France Export (TFE), ainsi qu’avec 115 chambres françaises de commerce et d’industrie à l’étranger, associations d’entrepreneurs à but non lucratif, présentes dans 85 pays. Parallèlement aux actions de qualification, de préparation et de projection faites dans le cadre de la TFE, chaque année, plus de 800 actions sont organisées par les CCI pour sensibiliser, en amont, les entreprises à l’international (23 500 en 2021) : journées d’information, forums de l’international, rencontres avec des experts, environnement règlementaire, mises en relation B to B et partenariats technologiques.

 

-Le réseau des CCI est le deuxième formateur après l’État. Les formations dispensées concernent autant la formation initiale (du niveau CAP-BEP au niveau BAC+5 et plus), que la formation continue. Les CCI délivrent chaque année 250 titres et diplômes. Le dispositif de formation mobilise 31 000 formateurs et un budget global d’1Md€. Il permet de former chaque année 500 000 personnes dans 119 Centres de formation d’apprentis (CFA) et 80 000 étudiants dans 174 écoles supérieures, avec un taux moyen de placement à 6 mois de 89% pour les apprentis et de 81% pour les autres diplômés.

 

-Les CCI sont encore gestionnaires de 65 plateformes aéroportuaires, 152 ports, 2 ponts (Normandie et Tancarville), de plates -formes multimodales, de complexes routiers, d’entrepôts, de palais des congrès et de parcs d’exposition ; elles jouent un rôle de premier plan dans le domaine de l’aménagement et du développement des territoires.

 

-Au titre de leurs missions de représentations des entreprises auprès des pouvoirs publics, les CCI ont effectué plus de 480 publications et émis plus de 3 100 avis, notamment en termes d’aménagement du territoire.

 

♦ Le budget

 

-En 2021, le réseau des CCI disposait d’un budget total de 2,3 Md€, financé à hauteur de 57% par des ressources propres (prestations commerciales, produits financiers et exceptionnels, autres produits), 24% par la Taxe pour Frais de Chambre de Commerce et d’industrie (TFC) et 19% par des contributions publiques notamment au titre de la taxe d’apprentissage ou de financement par les Opérateurs de compétences (OPCO), ainsi que dans le cadre de partenariats passés avec les collectivités territoriales et l’Union européenne.

 

– Les moyens des CCI sont ventilés au sein de 4 missions principales : l’appui aux entreprises, la formation-emploi, l’appui aux territoires et lé représentation auprès des pouvoirs publics.

Les réformes successives des CCI on conduit à une diminution globale de leur budget et à une réaffectation de la TFC. La part de la TFC finançant l’appui aux entreprises est passé de 61 à 72,6% entre 2015 et 2021, au détriment de la mission formation-emploi dont la part de TFC a reculé (de 25 à 9,2%), les deux autres missions (appui aux territoires et représentation auprès des pouvoirs publics) conservant une fraction modeste mais stable de TFC (moins de 10%).

⇒ Les CMA

-18 chambres de métiers et de l’artisanat de région (CMAR), dont 13 CMAR métropolitaines, composées d’autant de chambres de niveau départemental sans personnalité morale que de départements et 5 CMAR des DOM et de Mayotte sous la tutelle des préfets de région et 2 chambres de métiers d’Alsace et de Moselle relevant du code professionnel local, sous la tutelle des préfets de département.

 

-Le budget est, en 2020 (dernière année disponible en données agrégées nationales), de 939,6M€ en ressources, pour 867,9M€ de charges, soit un résultat net consolidé de 71,7M€.

 

-Les ressources du réseau se répartissent globalement comme suit :

*56% de ressources liées à des prestations propres, y compris la redevance du répertoire des métiers,

*22% au titre de la taxe pour frais de chambres de métiers ; le produit de la taxe (TFCM) acquitté par les assujettis pour 2020 est de 214 M€ (source DGFIP), sachant que le plafond de taxe destiné aux établissements du réseau est de 203M€,

*14% de subventions, en provenance des collectivités locales (régions notamment), de l’État et de l’Union européenne,

-*8% de produits exceptionnels dont les subventions d’investissements.

 

-Le budget de CMA France représente 2% du budget total du réseau, celui des chambres régionales et infrarégionales (y compris les chambres de métiers d’Alsace et de Moselle), respectivement 40% et 58% de ce budget.
Les charges du réseau sont essentiellement constituées de charges de personnel (10 442 en effectifs, dont 7 144 titulaires et 3 298 non titulaires, en 2020).

 

Pour en savoir plus : Jaunes budgétaires 2022 | budget.gouv.fr

SOMMAIRE

Le budget 2023 au profit des entreprises, dont les PME.

Le document tente d’exprimer la politique de l’État, via le budget ; les commentaires concernent le plus souvent les actions de l’État qu’elles soient signifiés dans le budget ou non ; les explications données ne sont pas toujours très claires et donnent l’impression de redites des années passées et de copier/coller ajoutés. Le grand manquant dans le budget est l’absence de chiffrement des exonérations ou dispositions fiscales, le rapport ne mentionnant que les textes établissant ces dispositions.

Terminologie : PLF (projet loi de finances), LFI ( loi de finances initiale), AE (autorisation d’engagement) et CP (crédit de paiement).

Je ne commente que les budgets principaux afférents aux PME et aux entreprises en général.

 

Un document utile mais, informe peu sur la politique de l’État en direction des entreprises dont les PME, alors que ce document du Projet de loi de finances les concernent spécifiquement.

 

♦ Le ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique : actions spécifiques en direction des PME (335,38M€ de crédits de paiement).

Le poste budgétaire le plus important est la participation à l’allégement des cotisations sociales patronales des jeunes entreprises innovantes : AE 317,68M€ et CP 317,68M€  (95% des subventions de ce ministère).

Pour l’industrie, le budget en AE est de 16,23M€ dont 7,23M€ pour les centres techniques et organismes assimilés et 9M€ pour le développement industriel en région.

Pour le commerce, l’artisanat, et les services le montant est de 1,47M€ en AE, dont 1M€ au profit de L’INMA devenu l’Agence française des métiers d’art et du patrimoine vivant (AFMAPV).

 

Par ailleurs, ce ministère ne finance selon le PLF que peu d’actions en direction de l’ensemble des entreprises (16,61M€ en crédit de paiement)

 

♦ Le ministère du travail, plein emploi et insertion (122,08M€ en faveur des PME et 2 410,96M€ pour l’ensemble des entreprises)

Il est plus que difficile d’isoler dans les commentaires ce qui concerne les PME des autres entreprises.

2 programmes sont significatifs en volume de financement, le programme 103 “accompagnement des mutations économique et développement de l’emploi” avec 1 661M€ en crédits de paiement (dont spécifique pour les PME 122,08M€) et le programme 102 ‘”accès et retour à l’emploi” avec 579,71M€ (sans budget spécifique PME).

 

♦ Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

Pas de budget spécifique PME, mais un budget de 69,95M€ au profit des entreprises dont la quasi totalité est consacrée aux CIFRE (1 954 demandes de financement en 2021). Noter que 42% des CIFRE ont bénéficié à des PME en 2021.

 

♦ Le ministère de la santé et prévention (56M€ de crédits de paiement pour l’ensemble des entreprises).

A noter, en 2021, 413 000€ de crédits permettent de subventionner des associations qui proposent des programmes pour inciter et aider les femmes à entreprendre.

 

♦ Le ministère de la culture (263,76M€ en faveur de l’ensemble des entreprises)

Par son action en faveur de la création, le programme 131 soutient directement et indirectement des PME. Il apporte, dans le domaine du spectacle vivant, son soutien aux labels ainsi qu’à divers lieux non conventionnés, qui peuvent prendre la forme juridique de société commerciale.
Dans le domaine du théâtre, le programme subventionne 38 centres dramatiques nationaux (CDN), structures juridiques indépendantes, en général sous forme de sociétés commerciales, placées sous la direction d’un ou plusieurs artiste(s), dont la mission première est la création dramatique.

Dans le domaine de la danse, les 19 centres chorégraphiques nationaux (CCN) sont co-financés.

Dans le domaine musical, le ministère de la Culture soutient 15 opéras et 20 orchestres en région ainsi que 91 scènes de musiques actuelles (SMAC).

Réparties sur l’ensemble du territoire national, 77 scènes nationales à la programmation pluridisciplinaire, 52 centres d’art contemporain et 22 FRAC bénéficient de financement public.

 

Le programme 175 « Patrimoines » soutient les PME essentiellement dans le secteur du patrimoine monumental pour l’entretien et de la restauration des monuments historiques. 1800 entreprises interviennent dans ces domaines.

 

Pour récapituler :

 

Pour en savoir plus : Jaunes budgétaires 2022 | budget.gouv.fr

 

SOMMAIRE

58% des cadres aimeraient “bouger”.

Enquête menée par l’ifop auprès d’échantillons représentatifs de 200 cadres dirigeants et 300 managers encadrants d’entreprises de plus de 50 salariés du 30 août au 14 septembre 2022.

 

Les dirigeants et managers se disent engagés dans la transformation de leurs entreprises, satisfaits de leur direction générale, mais ont pourtant très majoritairement des envies d’ailleurs et de démissions.

 

♦ Rien n’indique apriori un malaise des cadres, la perception de la direction générale et de son management étant largement positive :

– 76% des dirigeants et des managers se disent « investis et engagés » dans la transformation de leur entreprise,
– 84% (96% des dirigeants, 74% des managers) ont une bonne image de la direction de leur entreprise,
– 87% (96% des dirigeants et 80% des managers) se disent « satisfaits » de leurs relations avec leur N+1 et jugent qu’ils disposent des qualités requises dans sa fonction.

 

♦ Pourtant, 58% des dirigeants et managers se disent « tentés » de démissionner dans les mois qui viennent pour changer d’entreprise ou d’activités, 40% étant notamment attirés par le free-lance ou l’entrepreneuriat.

 

♦ Il n’y a pas de clivage générationnel entre les cadres et managers installés et les jeunes diplômés des grandes écoles « bifurqueurs » et contestataires de la traditionnelle carrière en entreprises : 77% des cadres et managers (88% des dirigeants, 69% des managers) disent « comprendre » ces jeunes diplômés. Ce niveau de compréhension culmine chez les jeunes cadres (88%) et les dirigeants et managers de la région parisienne (80%). 

 

♦ Ce changement sociologique de représentations sur le travail et la carrière, se lit également dans la montée des attentes éthiques et la demande d’entreprises plus responsables : le respect des collaborateurs (69%), l’éthique et l’honnêteté (68%) se classent en tête des qualités jugées « très importantes » pour un dirigeant, devant le leadership, la vision stratégique, les compétences et la capacité d’innovation.

 

♦ Qu’en est-il de la perception des managers de transition ?
– 96% des dirigeants et 63% des managers ont une image positive des managers de transition,
– 68% des dirigeants et 61% des managers jugent que recourir à des managers de transition est utile,
– 40% des dirigeants et managers jugent que les managers de transition sont aussi utiles en période de croissance de crise, 23% qu’ils sont d’abord utiles en période de croissance, 18% qu’ils sont d’abord utiles en période de crise, 19% considérant qu’ils ne sont jamais utiles.

Le management de transition est, de fait désormais plus perçu comme un levier de développement que comme une solution à une crise.

 

Pour en savoir davantage : Note-danalyse-1.pdf (ifop.com)

 

Un autre sondage antérieur complète ces propos :  “Les cadres du privé et les nouvelles formes de travail, vague 4” de l’Ifop pour freelance .com de novembre 2021 Les cadres du privé et les nouvelles formes de travail – Vague 4 – IFOP

 

Les cadres du privé aspirent à remettre à sa « juste place » le travail dans leur vie, afin d’avoir le temps de se consacrer à leurs projets personnels : la possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle apparait en tête des préoccupations pour 53%. 56% de ceux qui ont un(e) partenaire estiment ce sujet comme étant le plus essentiel à l’avenir, soit 12 points de plus que pour les célibataires, et 61% de ceux ayant trois enfants ou plus.

 

38% associent le fait d’avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle comme le critère principal d’épanouissement dans leur travail, loin devant d’autres critères plus traditionnels tels que le sentiment de faire un travail utile (22%), ou le fait d’acquérir régulièrement des connaissances (14%).

 

Si 41% ont songé à démissionner ces derniers mois, seuls 5% déclarent avoir effectivement démissionné, 9% ayant commencé à organiser cette démission, alors que 26% n’ont encore rien organisé.

De fait, 69% des 2,9 millions de cadres du privé envisagent au moins une mobilité dans les 2 prochaines années : un changement de poste dans la même entreprise (46%), ou un changement d’entreprise pour exercer le même type de métier avec le même statut de salarié (33%), pour gagner en responsabilité et en rémunération.

 

Toutefois, d’autres types de mobilité émergent :

-26% ont l’intention de changer de localité, (bon nombre de ménages estime ’important le cadre de vie, une habitation spacieuse et confortable).
-18% (27% les moins de 35 ans) envisagent d’exercer un autre type de métier, avec un autre statut que celui de salarié.

 

Le travail en freelance conserve une opinion favorable : 72% en ont une bonne image ; 30% se déclarant intéressés pour travailler en tant que travailleurs indépendants à l’avenir. Les atouts reconnus tournent surtout autour de l’autonomie et de la plus grande liberté qu’il rend possible. Mais le principal frein pour 55% est la crainte d’un temps de travail allongé du fait de la multiplicité des tâches à accomplir. 

 

SOMMAIRE

Les encours progressent de 7,2% sur un an.

Les données Banque de France ne prennent pas en compte toutes les entreprises, mais seulement celles au sens de la LME, ayant un encours de crédit déclaré de plus de 25 000€ y compris entrepreneurs individuels, excluant nombre de TPE.

 

Fin août 2022, les crédits mobilisés par les entreprises atteignent 1 2865Md€, en hausse de 7,2% sur un an, après +5,8% à fin juillet 2022.

 

♦ La hausse des encours de crédit se constate pour toutes les catégories d’entreprises : +6,3% en août 2022 contre + 5,7% en juillet pour les PME ; +4% en août 2022 après +2,5% en juillet pour les ETI et +12,2% en août 2022 après +7,3% en juillet pour les grandes entreprises.

Les encours aux PME sont 43% du total des encours, loin devant ceux des ETI et des grandes entreprises qui font par ailleurs appel aux marchés financiers.

 

♦ La croissance de l’encours de ces crédits est notamment tirée par le secteur du conseil et services aux entreprises (+12,2%), l’industrie (+11,7%), bien qu’en faible augmentation pour l’industrie manufacturière, (+1,3%), et les activités immobilières (+8,6%), mais ils se réduisent pour les HCR (-1,2%).

 

Noter que 78,5% des crédits ont été mobilisés ; certaines activités l’ont fait largement telles les HCR, les holdings, l’agriculture, la santé/éducation et les activités immobilières (entre 82 et 91% mobilisés), alors que d’autres ont nettement moins mobilisés telles l’informatique, com (55%), la construction, l’industrie et le commerce (entre 63 et 71%).

 

♦ Le taux d’intérêt des crédits nouveaux d’un montant unitaire inférieur ou égal à 1 million d’euros chiffre 2,07% après 1,91% en juillet. Celui des prêts d’un montant unitaire supérieur à 1 million d’euros augmente, passant de 1,67 à 1,75%.

 

Pour en savoir davantage : cre_tai_ent_2257_fr_si_credits_taille_entreprises_202208_fr.pdf (banque-france.fr)

et fr_si_taux_des_credits_aux_entreprises_2022_t3_0.pdf (banque-france.fr)

SOMMAIRE

Des défaillances en nette hausse, sans se situer au niveau de 2019.

Méthodologie : Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce de métropole et d’outre-mer. Altares est également licencié officiel du B.O.D.A.C.C. (Bulletin Officiel d’Annonces Civiles et Commerciales).

Définition de la défaillance : elle correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire, mais pas les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites
d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation). La date de défaillance retenue est celle de
l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié.

 

Le nombre de défaillances du 3éme trimestre 2022 se chiffre à 8 950, en hausse de 68,5% au regard du 3éme trimestre 2021, mais encore en baisse de 34% au regard de ma moyenne 2018-2019 (13 622 défaillances).

 

⇒ Une approche globale du flux des défaillances

Les liquidations judiciaires comptent pour 74%, un peu plus qu’en 2019 (68%), et les redressements pour 24%. En 2022, les liquidations ont connu une proximité de hausse plus marquée que les redressement qui étaient plus vigoureux en 2019 ou 2018 (indice 100 en 2022 à comparer avec les indices 150 et 171, vs les indices 100 pour les liquidations à comparer à 109 et 119).

 

 

⇒ Les défaillances selon la taille des entreprises

Les moins de 3 salariés sont toujours en tête d’affiche avec 75% des défaillances et plus largement les TPE avec 92%. Toutefois en terme d’évolution, ce sont les 6-19 salariés qui ont le plus progressé (entre +77 et 81% vs 68-70% pour les autres tailles). Les redressements ont d’avantage progressé chez les 6 salariés et plus (+81 à 106%), manifestant à un retour progressif à la situation avant-crise.

 

⇒ La situation selon l’ancienneté des entreprises

Les entreprises de 3 à 10 ans sont 56% des défaillances, beaucoup moins, les moins de 3 ans (14%), mais 30% les plus de 10 ans.

 Le % de liquidation judiciaire est plus important chez les moins de 3 ans d’ancienneté (82% vs en moyenne 74) et bien plus faible chez les 16 ans et plus (68%).

Entre les 3émes trimestres 2021 et 2022, l’importance des liquidations a été la plus marquante pour les 3-5 ans d’ancienneté (82% vs en moyenne 68,5), où le flux des redressements a aussi été plus important (75% chez les moins de 3 ans et 83% les 3-5 ans vs 63 en moyenne).

 

 

Au final, les entreprises les plus anciennes résistent bien mieux que les plus récentes.

 

⇒ Les défaillances selon les activités

Les hausses de défaillances sont beaucoup plus sensibles dans les activités où les petites entreprises sont très nombreuses : notamment en commerce de détail (commerce d’habillement, de sport et loisirs, y compris le e-commerce)  en restauration et débits de boisson, en boulangeries-pâtisseries, voire en coiffure (entre un triplement pour la restauration rapide et un doublement pour de nombreux types de commerce).

La situation dans les services est plus favorable, notamment dans les services aux entreprises, l’informatique-communication et l’immobilier, voire l’industrie.

 

⇒ La situation en région

Là encore les disparités sont importantes ; mais avant de porter un commentaire définitif, il est important d’attendre les données du 4éme trimestre pour dispose d’un regard sur toute l’année.

 

 

Pour en savoir davantage : Étude défaillances et sauvegardes d’entreprises T3 2022 – Altares

 

 

SOMMAIRE

Satisfaction, difficultés et appuis des professions libérales.

Sources : les constats et analyses proposés reposent notamment sur la combinaison de :

-l’exploitation des données de la Statistique publique (INSEE, DARES, URSSAF),
-l’analyse des verbatims recueillis lors d’enquêtes de terrain menées conjointement avec l’OMPL3 selon les principes de l’entretien compréhensif auprès de 76 représentants de branches (mars à juillet 2021) et 153 entretiens de professionnels libéraux non‐employeurs et employeurs ainsi que de salariés d’entreprises libérales (juin 2021 à mars 2022),
-l’analyse des informations recueillies au cours d’une enquête en ligne menée du 10 juillet au 18 octobre 2021 auprès de trois échantillons (1019 professionnels libéraux non‐employeurs, 633 professionnels libéraux employeurs et 843 salariés d’entreprises libérales).

 

S’ils sont largement satisfaits de l’exercice libéral, ils font toutefois état de difficultés, et d’appuis diversifiés, selon qu’ils sont ou non employeurs.

⇒ Leur satisfaction au travail

♦ Globalement, qu’ils soient employeurs ou non, les professionnels libéraux témoignent d’une réelle satisfaction dans la pratique quotidienne de leur métier. Les conditions matérielles d’exercice (localisation, locaux, matériel, etc.) sont jugées plutôt à tout à fait satisfaisantes par 73,3% des non‐employeurs et 81,2% des employeurs. La moindre satisfaction des premiers est influencée par une fréquence plus élevée de l’exercice hors des locaux professionnels et par la réalisation de tâches connexes à l’activité (comptabilité ou démarches administratives).

 

92% des professionnels non‐employeurs et 86,7% des employeurs expriment une réelle satisfaction quant aux retours qui leur sont faits par les clients ou les patients concernant la qualité de leur travail (entre 90 et 93% selon l’activité). La crise ne semble pas avoir entamé cette dynamique.

 

♦ Par contre, l’indicateur de satisfaction inhérent au volume d’activité manifeste chez la moitié d’entre eux niveau de satisfaction assez faible. le surcroit d’activité qui a émergé dès la fin du premier confinement dans un contexte des maintiens de contraintes sanitaires a impliqué une intensification du travail, engendrant toutefois une satisfaction pour 70 à 73% selon les activités.

La satisfaction du niveau d’activité est directement liée à des incertitudes inhérentes à la pérennité d’une reprise qui mettent en question les stratégies de développement à court terme et à ’une certaine usure psychologique (adaptation rapide face à la crise sanitaire) ; elles est de 62% en santé, 47 en cadre de vie et technique et 34 en droit.

 

♦ le jugement est plus mitigé lorsqu’ils sont interrogés sur la perception de leur positionnement au sein de la société.

 

– Malgré les efforts produits au cours de la crise, ils estiment que la reconnaissance vis‐à‐vis de leur travail n’a pas évoluée au sein du grand public, un phénomène est un peu plus marqué chez les non‐employeurs (59,3%) que chez les employeurs (57%) et pour ceux du droit (51% vs 19 les autres). L’image traditionnelle d’un secteur surprotégé et professionnellement privilégié semble avoir été renforcée durant la crise.

 

– Une forme de mépris des Pouvoir publics à l’égard des professionnels libéraux est éprouvée : 42,6% des employeurs et 41% des non‐employeurs ressentent une dégradation du dialogue, et 48% la santé (vs 34 le droit et 38 le cadre de vie et technique).

 

– Un autre phénomène préexistant semble avoir été suramplifié consécutivement à la crise : le renforcement des exigences des clients/patients ; il touche plus intensément les professionnels employeurs (49% vs 36) et le droit (67% vs 35 et 40 les autres). Les libéraux sont systématiquement amenés à composer dans leur pratique, d’autant plus fortement qu’ils sont maintenant aisément assimilés à de simples prestataires de service.

⇒ Les sources d’inquiétude

Peu de différences tout d’abord entre les employeurs et les non employeurs.

Les professionnels libéraux placent le chiffre d’affaires et la pression concurrentielle dans les 3 premières sources d’inquiétude. Le positionnement de l’évolution du cœur de métier intervient au deuxième rang des préoccupations, mettant en perspective l’intensité ressentie des mutations de l’identité professionnelle.

 

♦ Cinq composantes fondamentales d’une remise en cause :

-L’affaiblissement des contours règlementaires et des domaines d’intervention des professions notamment dans les secteurs du cadre de vie, de la techniques et du droit, qui facilite l’entrée sur certains segments de marché d’acteurs traditionnellement en dehors de la profession. Ils convergent vers le constat d’une amplification de la concurrence,

-le ressenti d’une dilution de la valorisation des expertises et des spécialités, le professionnel libéral devant bien souvent intervenir parallèlement à d’autres acteurs,

-L’évolution comportementale des clients/patients, le montant des honoraires devenant le critère premier d’une négociation n’ayant pour seule rationalité que la minimisation des coûts,

-S’il s’agit moins d’une remise en cause du cœur de métier en lui‐même que du positionnement du professionnel vis‐à‐vis du demandeur, cette évolution induit d’importantes mutations dans les modalités d’exercice dont le développement des regroupements construits dans une optique de coordination des professionnels,

-L’accroissement continu des contraintes administratives et des normes, le cœur de métier est alors atteint dans ce qu’il a de plus fondamental.

 

Les autres sources d’inquiétude atteignent des scores moins élevés : le recrutement de personnel arrive au 4éme rang, puis enfin le développement des technologies numériques (plus présent dans la santé).

Ajoutons pour les non employeurs de 50 ans et plus, la retraite et son financement et du côté des employeurs, une série d’items porte sur les acteurs de l’entreprise et son organisation (associé, personnel, collaborateur) et sont associés aux difficultés inhérentes au développement de l’entreprise et à la gestion entrepreneuriale.

⇒ Quels soutiens ont-ils recherché ?

Le soutien a prioritairement été recherché dans les sphères professionnelles directes : confrères, fournisseurs, clients/patients. Néanmoins, si dans tous les cas la proximité
relationnelle reste une composante forte, une réelle dichotomie est constatée entre les non‐employeurs et les employeurs.

 

Les non‐employeurs ont privilégié les rapports directs trouvés dans le périmètre des relations professionnelles immédiates (47,4%), dont les relations familiales et amicales. Les ressources offertes par internet (39%) ont constitué le second vecteur d’information et d’orientation (URSSAF, institutions professionnelles, caisses de retraite, chambres consulaires), notamment pour les aspects financiers et les aides pouvant être mobilisées. Les réseaux sociaux (34%) ont aussi représenté une source d’information majeure, notamment pour les jeunes générations de professionnels (vecteurs de connaissance mais aussi exutoire des craintes et du stress).
 Par contre, a été constaté une moindre mobilisation des experts‐comptables et des organismes de gestion agréés (33,5%) et des syndicats (33%) et des ordres (21%), moins encore les réseaux d’entreprises (9%). 

 

♦ Du côté des employeurs, le recours à la sphère de relations personnelles directes est beaucoup moins prégnant (38%), au profit des experts‐comptables et les associations de gestion agréées (58%), puis des ordres professionnels (43%) et syndicats (43%), devant les administrations publiques (37%) et loin derrière les réseaux sociaux (16%), le réseau d’entreprises (10%) et les salariés (8%).

⇒ La formation

Alors que 3/4 des non‐employeurs anticipent un besoin d’évolution de leurs compétences par la formation, ils ne sont que 46% chez les employeurs (seulement 28% dans le secteur du droit;, vs 86chez les non employeurs) ; ces derniers sont par contre 76% à envisager des actions de développement des compétences à destination des salariés.

 

Chez les non‐employeurs, l’amélioration de compétences est sollicitée dans les domaines de la comptabilité, de la protection sociale et de la fiscalité mais aussi des aptitudes personnelles (gestion du stress, organisation du travail) ; 86% mobilisent du temps pour se former à titre volontaire (57%) ou par un  organisme (67%).

La méconnaissance des dispositifs existants et des aides au financement mobilisables peut constituer un frein important à la formation, notamment chez les nouveaux installés et les pluriactifs exerçant une profession non‐réglementée.

 

Le recours exclusif à la formation informelle (19%) est plus fréquent dans le secteur du cadre de vie et de la technique, alors que le recours exclusif à la formation formelle est fréquent dans les secteurs de la santé et du droit  (41,5% et 40% respectivement), sachant que l’informel et le formel sont conjointement utilisés par 38%.

⇒ La crise sanitaire a eu peu d’impacts sur le numérique

♦ Les entreprises libérales étaient déjà suréquipées par rapport au reste du tissu entrepreneurial national, quelle que soit la taille d’entreprise considérée. Ceci étant, 48% des employeurs et 40% des non employeurs ont pratiqué des investissements en matériel informatique (ordinateurs portables équipés de périphériques de visio‐conférence), 26 et 27% l’acquisition de nouveaux logiciels, 29 et 22% ont amélioré leur accès à internet (passage par la fibre).

 

La numérisation a permis le maintien, voire le développement, de l’activité pour 37% et 21-22% dans les rapports avec la clientèle/patientèle ; par contre l’impact est neutre sue la pratique du cœur de métier, l’émergence de nouveaux concurrents, l’accroissement de la productivité, et la diversification de l’activité.

 

38% des employeurs et 45% des non employeurs envisagent un développement ou une intensification de leur présence sur les réseaux professionnels (peu la santé 24% vs 52-53 les autres), 22 et 26% le développement de la gestion des rendez‐vous via des plateformes numériques (davantage en santé), 32 et 38,5% le développement d’une offre de services en distanciel.

⇒ Le télétravail

♦ Selon les employeurs, 74% ont mise en place des procédures de télétravail au cours de la crise pour au moins un de leurs salariés ; cette estimation converge avec celle réalisée à partir des réponses des salariés(71%). Il semblerait que le recours le plus important est localisé dans les activités du droit et, plus encore, du cadre de vie et de la technique. Tous les personnels n’ont pas été appelés à télétravailler puisque, en moyenne,seuls 53% des salariés ont été concernés ; ce sont les salariés du secteur du cadre de vie et de la technique qui ont été le plus impactés, caractérisé par une surreprésentation de cadres et de professions intermédiaires (60%) alors que leur présence est nettement plus faible dans le secteur santé (49%), nettement moins impactée.

 

♦ Pour les non employeurs, la pertinence du recours est interrogée car 63% déclarent travailler fréquemment à domicile alors que 61% disent avoir pratiqué le télétravail (76% ceux du cadre de vie, 67% ceux du droit et seulement 29,5% la santé.

 

♦ Quelles conséquences ont le recours au télétravail ?

 

– Une conséquence négative tout d’abord : l’isolement individuel (70% les employeurs, 52 les non employeurs, entre 39,5 le droit et 54,5 à 56% les 2 autres secteurs,

et 2 apports positifs modestes : l’amélioration  du confort de vie (40% les  non employeurs et 29 les employeurs et 45% ceux du cadre de vie vs 27-32 les 2 autres), et une meilleure productivité (24% les non employeurs et 13,5 le employeurs, 52% la santé, 42 le droit et 27 le cadre de vie).

 

-C’est la nature même de la profession libérale qui, en plaçant le client/patient au cœur de l’exercice du métier, réduit les potentialités du télétravail (pour 74 à 85% les tâches ne peuvent se faire à distance dans la santé et le droit, moins pour le cadre de vie entre 63% pour les employeurs et 45 pour les non employeurs). Seules des tâches connexes de support à l’activité (externalisation de la gestion des rendez‐vous au profit de plateformes numériques par exemple). 

 

Tous les autres freins identifiés sont nettement moins prégnants. Pour les non‐employeurs, les réticences des clients/patients, citées par 27% des professionnels, peuvent être considérées comme significatives. Chez les employeurs, 18% évoquent la difficulté du contrôle du travail. Plus globalement, 12,5% citent l’adaptation des outils numériques et 11% le manque d’intérêt des salariés.

 

Enfin, 23% ne pas se prononcent pas sur l’éventualité du développement du télétravail dans leur activité ; 26% ne prévoient pas de télétravailler à l’avenir.

 

Suivent quelques préconisations.

 

Pour en savoir davantage : Étude IEPL : quelles entreprises libérales après la crise ? (calameo.com)

 

 

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