Archives mensuelles : août 2022

L’efficacité des aides à l’emploi dans les QPV laisse à désirer.

Une multiplicité de mesures existent, dont les objectifs de recours sont partiellement accomplis, et le plus souvent sans coordination et évaluation suivie.

⇒ Un rappel de la situation

♦ La France compte 1 514 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) répartis sur 859 communes du territoire national (1 296 QPV situés dans 763 communes en métropole et 218 QPV situés dans 96 communes d’outre-mer). Au 1er janvier 2018, ils regroupent 5,4 millions d’habitants (4,8 millions en métropole et 0,6 million en outre-mer), soit 8% de la population française. Cette part est demeurée stable entre 2013 et 2018.

 

♦ Dans ces quartiers, le revenu disponible médian est beaucoup plus faible (13 770€) que celui du reste de la population métropolitaine (21 730€) et provient beaucoup plus des prestations sociales (22,9% contre 5 hors QPV) ; le revenu issu de l’activité rémunérée en représente 62,7% en QPV, contre 74,5% hors QPV. Le revenu de solidarité active y est perçu par 25% de la population contre 13% dans les unités urbaines englobantes en France métropolitaine.

 

♦ Dans les QPV, la part des jeunes âgés de moins de 25 ans est de 39,1% (29,9% en métropole). Ils sortent plus tôt du système éducatif et sont plus fréquemment concernés par le décrochage scolaire ; la part des 16-25 ans non scolarisés et sans emploi y est presque le double de la moyenne nationale (29,4% contre 16,6%).

Par ailleurs, 60% des demandeurs d’emploi résidant en QPV n’ont pas le baccalauréat.

 

♦ La population des QPV est caractérisée par une forte présence d’étrangers (21,8%), principalement en Île-de-France et dans les très grandes unités urbaines, soit 2,4 fois plus que dans les unités urbaines englobantes (9,2%) ; leur part y augmente depuis 2010 plus rapidement qu’en France métropolitaine (+ 3,2 points de pourcentage contre + 0,8 point).

Les immigrés y sont également surreprésentés.

⇒ L’emploi

Les données produites depuis une vingtaine d’années par l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), devenu Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) en 2016, montrent qu’entre 1999 et 2019, le taux de chômage des habitants des quartiers prioritaires a toujours été supérieur (entre 1,9 et 2,7 fois) à celui des unités urbaines englobantes.

 

Toutefois en 2019, et pour la cinquième année consécutive, le taux de chômage des personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans) a diminué : il était de 22,5% en 2019 contre 26,7% en 2014. En dépit de cette diminution, la situation de l’emploi dans les QPV reste toujours très dégradée par rapport à celle des autres quartiers : le taux de chômage des habitants des QPV est deux fois et demi supérieur à celui des autres quartiers des unités urbaines englobantes (22,5%, contre 8,4%), une proportion inchangée depuis 2014.

La part des personnes en emploi, mesurée par le taux d’emploi, y est plus faible, de 21,3 points en 2019.

 

♦ Enfin, lorsqu’ils sont en emploi, les habitants des QPV occupent moins souvent un CDI (73,6% vs 85,3 en 2019).

⇒ Les politiques de l’emploi en QPV et leurs résultats : des moyens publics qui augmentent sans parvenir à réduire les écarts entre les habitants des QPV et ceux des autres quartiers

♦ De plus, le ministère chargé de l’emploi n’est pas en mesure de calculer le montant des moyens publics déployés en faveur de l’accès à l’emploi des habitants des QPV, pas même sur les seuls crédits budgétaires dont il a la responsabilité.

 

La Cour estime à environ 0,8 Md€ en 2018 ainsi qu’en 2019 le montant des dépenses imputées au budget de la mission Travail et emploi en faveur de l’emploi des habitants des QPV.

 

Plusieurs exemples d’intervention :

 

♦ La Garantie jeunes et l’accompagnement intensif des jeunes (Pacea) permettent à une proportion significative de jeunes des QPV de bénéficier d’un suivi renforcé. 

Celle-ci est proposée par les missions locales, et consiste, sur une durée de 12 mois, à accompagner la progression d’un jeune vers l’accès à l’emploi à travers des périodes de formation, de mise en situation en milieu professionnel et d’actions spécifiques. L’engagement pris par le jeune de suivre ce parcours s’accompagne d’une allocation mensuelle dont le montant équivaut à celui du RSA pour une personne célibataire, soit 497,50 € par mois. Ce dispositif a été remplacé à compter du 1er mars 2022 par le contrat d’engagement jeune (CEJ) qui s’adresse au même public.

 

En 2021, les missions locales ont atteint leur objectif de 80 000 entrées supplémentaires dans le dispositif Pacea (442 514 entrées contre 350 156 en 2020) mais n’ont en revanche pas réussi à doubler le nombre d’entrées en Garantie jeunes (170 794 contre 91 992 en 2020) prévu dans le cadre du plan de relance.
 
La proportion de jeunes résidant en QPV s’élève à 17,7% pour le Pacea et à 20,3% pour la Garantie jeunes.

 

L’accompagnement intensif des jeunes (AIJ) est un dispositif d’une durée de 3 à 6 mois mis en place par Pôle emploi en 2014 pour aider les jeunes à retrouver plus rapidement un emploi. Un conseiller spécialisé aide le jeune demandeur d’emploi de moins de 30 ans, qui dispose déjà d’un projet professionnel, à bâtir un argumentaire pour mettre en avant ses points forts et ses atouts face à un recruteur, à optimiser ses techniques de recherche d’emploi, à décrypter les attentes des recruteurs et à élargir son horizon professionnel.

 

Contrairement à 2020 (157 409 entrées pour un objectif de 135 000), l’objectif fixé par le plan « #1jeune1solution » n’a pu être atteint en 2021 (230 759 entrées pour un objectif de 240 000). La proportion de jeunes résidant en QPV s’élève à 12,5 % des bénéficiaires.

 

♦  L’établissement pour l’insertion dans l’emploi (Epide) et les écoles de la deuxième chance accueillent une forte proportion de jeunes issus de QPV.
L’Épide a pour mission d’assurer l’insertion sociale et professionnelle de jeunes de moins de 25 ans en difficulté sociale, sans qualification ni emploi. Ses 19 centres répartis implantés dans 15 régions prennent en charge les volontaires en internat, sur une durée de huit mois renouvelables.

 

30% de ses 3 200 volontaires sont issus de QPV (une proportion quasi constante depuis 2015) avec une forte proportion de jeunes issus des départements des Bouches-du-Rhône, de la Seine-SaintDenis et du Nord. Le respect des mesures sanitaires a contraint les centres à restreindre leur capacité d’accueil : de 71% en 2019, le taux d’occupation des centres a chuté à 62,5% en 2020.

 

Les écoles de la deuxième chance (E2C) accueillent des jeunes de 16 à 25 ans sans emploi, ni qualification. Elles leur proposent une formation rémunérée pour s’insérer dans la vie active. Les 139 sites situés dans 12 régions accueillent près de 15 000 jeunes par an, dont 30% issus de QPV.

 

Un appel à projets « Prépa-apprentissage » a été lancé en 2018. L’objectif de 30 000 bénéficiaires en 2021 n’a pu être tenu qu’à hauteur de 19 000 avec une proportion de jeunes résidant en QPV s’élevant à 18%.

 

Les contrats de ville signés en 2014, qui devaient initialement s’achever en 2020, avaient pour objectif, sur la durée des contrats, une réduction de moitié des écarts de taux d’emploi entre les territoires prioritaires et l’agglomération de référence, en particulier au bénéfice des jeunes. Cet objectif n’est pas atteint : le taux d’emploi en QPV (43,8%) et celui hors QPV est de (64,8%), Les jeunes des QPV accèdent d’ailleurs plus difficilement à l’apprentissage.

 

♦ Les contrats aidés remplissent leur objectif de procurer temporairement un emploi, sans pour autant constituer un véritable tremplin.
La trajectoire des 30 000 habitants de QPV bénéficiaires d’un contrat aidé dans les secteurs marchand et non marchand en 2018 montre que près de la moitié des bénéficiaires occupent un emploi un an après (13 500), alors que moins du quart des demandeurs d’emploi de QPV avec un profil comparable, le sont un an après (7 000). Cette différence tient surtout à la proportion de personnes (7 500) qui sont toujours en contrat aidé un an après.

Le contrat aidé n’agit ainsi pas comme un tremplin efficace vers l’emploi traditionnel, ni vers la formation.

 

La bonification de l’aide accordée aux employeurs de résidents de QPV favorise la souscription de contrats aidés dans le secteur non-marchand.
Les parcours emplois compétences (PEC) sont destinés aux personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d’accès à l’emploi. La prescription de ces contrats est effectuée par le service public de l’emploi (Pôle emploi, missions locales et Cap emploi) après un diagnostic global des freins d’accès à l’emploi. Les contrats sont conclus avec des employeurs du secteur non marchand pour les contrats uniques d’insertion ; les employeurs peuvent bénéficier d’une aide mensuelle à l’insertion professionnelle versée par l’État d’un montant de 30 à 60% du Smic horaire brut.

 

L’objectif de 35 000 jeunes en parcours au sein d’une des 4 000 structures d’insertion par l’activité économique (IAE) a été largement dépassé (93 538). Ces parcours (de 24 mois maximum) facilitent l’accès à l’emploi durable des jeunes les plus éloignés du marché du travail grâce à la combinaison de la mise en emploi, d’un accompagnement individualisé et de la formation. La proportion de jeunes résidant en QPV s’élève à 21,7% des bénéficiaires.

 

Les formations destinées à des personnes inscrites à Pôle emploi apportent une plus-value tangible ; sur les 90 000 résidents de QPV entrés en formation en 2018, 30 000 occupaient un emploi et 10 000 étaient encore en formation en fin d’année, tandis que 20 000 demandeurs d’emploi étaient en emploi sans avoir suivi de formation.

Ces formations apportent ainsi une plus-value réelle pour les demandeurs d’emploi en QPV (50% de sorties supplémentaires en emploi). La formation apparait comme un dispositif à privilégier.

 

♦ Les emplois francs (en 2021, 26 527 demandes d’aide) consistent en une aide financière versée à tout employeur privé (entreprise, association) qui recrute un demandeur d’emploi ou un jeune suivi par une mission locale résidant dans un QPV, dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) ou d’un contrat à durée déterminée (CDD) d’au moins six mois. Pour une embauche en CDI, l’aide versée s’élève à 5 000 € par an pendant trois ans, contre 2 500 € par an sur deux ans au maximum pour une embauche en CDD d’au moins six mois. Attachée au lieu de résidence de la personne recrutée et non à la localisation de l’entreprise, la mesure doit promouvoir la mobilité par l’inclusion dans l’emploi durable. L’aide à l’embauche est financée par le ministère chargé du travail et versée à l’employeur par Pôle emploi.

 

L’aide à l’embauche en emploi franc concerne majoritairement des contrats en CDD (les 3/4 des embauches) qui couvrent un grand nombre de secteurs dont l’aide à domicile, la restauration rapide et les activités des agences de travail temporaire.
Le dispositif concerne majoritairement des hommes (54,6% des demandes acceptées) ; 4% des bénéficiaires sont des travailleurs handicapés et 12% perçoivent le RSA ; les jeunes représentent 26,6% des bénéficiaires, les seniors 11,5%.

 

“Une étude de cohortes serait utile pour mesurer les effets de ce dispositif sur l’emploi des habitants des QPV et observer le devenir des bénéficiaires du dispositif une fois l’aide interrompue.”

⇒ Des dispositifs à adapter à la spécificité et aux besoins des QPV et de leurs habitants.

Le critère déterminant qui distingue les habitants des QPV des autres quartiers est leur éloignement du marché du travail : 41,5% des adultes de 15 à 64 ans résidant en QPV sont inactifs contre 27,3% dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes.

 

♦ Les dispositifs en faveur de l’emploi, tels qu’ils sont aujourd’hui conçus et déployés, ne sont pas en mesure de réduire les écarts entre ces derniers et le reste de la population. Deux phénomènes sont souvent cités pour expliquer la persistance d’une situation dégradée : la mobilité résidentielle (arrivée de populations plus démunies encore que les résidents présents) et le trafic de stupéfiants ; leur portée explicative est cependant incertaine.

En revanche, deux caractéristiques socio-éducatives devraient davantage être prises en compte car leurs effets sur l’insertion économique et l’emploi sont importants : la pauvreté (les QPV concentrent environ 25% des personnes les plus pauvres, une caractéristique transmissible aux enfants qui se traduit par des difficultés scolaires dès le plus jeune âge)  et le décrochage et l’échec scolaires.

 

Le nombre de dispositifs nationaux est conséquent et les acteurs chargés de leur mise en œuvre aussi, de sorte que les usagers, surtout les plus en difficulté, se trouvent face à une architecture complexe et illisible pour eux ; à cela s’ajoutent d’autres facteurs contreproductifs, comme la concurrence entre les dispositifs et leur instabilité, leur complexité administrative et leur dématérialisation ; de ces faits, les dispositifs profitent souvent aux habitants les moins en difficulté.

 

Faute de pilotage national, il n’existe pas de diagnostic partagé par les ministères chargés de l’emploi et de la ville et les outils ne sont pas conçus pour intégrer en amont les éléments nécessaires à l’évaluation des dispositifs. Une attention particulière devrait être portée aux associations de proximité, qui sont essentielles pour toucher les publics les plus éloignés des institutions. Elles ont besoin de moyens financiers stables afin d’inscrire leur action dans la durée. Or, s’il encourage l’innovation, le financement par appels à projets de courte durée peut les fragiliser et réduire la pérennité de leur intervention dans les quartiers.

 

Quant aux entreprises, elles devraient être intégrées dans toute démarche d’insertion dans l’emploi par la mise en place de plateformes d’échanges, d’actions de parrainage, d’immersions ou l’organisation d’évènements sportifs et culturels permettant la mise en contact entre les employeurs et les personnes en recherche d’emploi.

 

Une concertation des acteurs principaux (service public de l’emploi, associations, acteurs économiques et représentants des citoyens) devrait être organisée au niveau national et animée conjointement par le ministère chargé de l’emploi et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).

 

Il est paradoxal que l’intention très forte, parmi les jeunes de créer une entreprise, la création elle-même d’entreprise et son accompagnement n’aient pas été prises en compte dans ce rapport, alors qu’elle est une voie marquante d’insertion sur le marche du travail. Je commenterais dans la prochaine note le rapport du Sénat (N° 800), insistant grandement sur l’apport de l’entrepreneuriat.

 

⇒ L’exemple du Royaume-Uni

Entre 2006 et 2011, le Royaume-Uni a mis en place un programme de soutien à l’emploi et l’entrepreneuriat dans 30 zones géographiques défavorisées, à hauteur de 418 M£ sur six ans ; le bilan de ce programme montre que les bénéfices enregistrés dans les territoires concernés se font au détriment des zones situées à proximité, sans que cela aboutisse à une amélioration de la situation des habitants dans leur ensemble.

 

Pour en savoir davantage : Les dispositifs en faveur de l’emploi des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville | Cour des comptes (ccomptes.fr)

SOMMAIRE

L’emploi dans les start-up se porte mieux en France qu’en Europe.

Méthodologie : NGP Capital, un fonds de capital-risque, a interrogé 11 711 start-up à travers le monde, entre le 9 janvier et le 19 juin 2022 (étude publiée en juillet 2022). Ces entreprises sont toutes privées et soutenues par du capital-risque, fondées au cours des 10 dernières années et basées en Europe, en Amérique du Nord ou en Israël.

 

Si la France a connu une baisse plus faible en juin, c’est aussi du fait d’un redressement important entre mi-mai et mi-juin.

⇒ Une vision globale des recrutements dans ces start-up

Dans les entreprises interrogées, le nombre de postes ouverts au recrutement a baissé de 41% entre fevrier et juin 2022. Dans le détail, le nombre de postes vacants a culminé au cours des deux premières semaines de février, avec environ 14 944 nouveaux postes ouverts par semaine. Depuis, ce chiffre a connu une baisse continue jusqu’à atteindre 8 813 postes ouverts la semaine du 13 au 19 juin. La baisse est permanente entre février et juin (-22% entre fin janvier et mai et -41% entre fin janvier et juin).

Toutefois, septembre à décembre connait généralement une période de recrutement de pointe ; la seconde moitié de 2022 sera donc cruciale.

 

D’après Licenciements.fyi, un site Web qui suit les licenciements dans les startups depuis le début du Covid, il y a eu plus de 50 000 licenciements dans 339 entreprises soutenues par le capital-risque au 14 juillet de cette année.

⇒ Quels types de postes et d’entreprises sont concernés

♦ Tous les types de postes sont concernés, que ce soit des postes opérationnels (-39%), dans la tech (-45%) ou les ventes (-48%). Toutefois, les start-up ayant réalisé des levées de fonds en série A et B (-46% et -53%) sont plus affectées que celles en seed (-30%) ou ayant réalisé des levées de fonds au-delà de la série B (-36%).

 

♦ De même, une différence importante est observée entre les start-up BtoB (les plus nombreuses dans l’échantillon), dont le nombre de postes ouverts a chuté de 40%, et celles en BtoC dont la chute est de 58%.

 

Tous les types de marché sont concernés, qu’ils soient de type mondial, national ou local.

⇒ La France s’en sort mieux

Globalement, les postes ouverts à recrutement sont en baisse de 43% en Europe et de 39% en Amérique du Nord. La baisse au 1er mai était plus forte en Europe qu’aux USA (24% vs 11).

 

Les start-up de la French Tech affichent une baisse de seulement 9% des postes vacants, contre une chute de 38% pour les start-up au Royaume-Uni,  53% aux Pays-Bas et 60% en Allemagne et Suède. Mais en mars la baisse était de plus de 20% (plus forte qu’en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni) ; elle était encore de 21% en mai (mieux que les autres pays Européens cités) ; le redressement se fait entre mi-mai et mi-juin contrairement aux autres pays.

 

Pour en savoir davantage : | de NGP Capital L’état des emplois de démarrage: ce que nous avons appris en analysant…

 

SOMMAIRE

L’ESS comptabilise 17% des emplois en QPV (27% des emplois privés).

Les emplois de l’ ESS en QPV ne se différencient pas fondamentalement des autres emplois en ESS, mais ils se différencient des emplois globaux du secteur privé.

⇒ Une vision globale

L’économie sociale et solidaire regroupe dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) 10 808 établissements employeurs et 114 708 emplois, soit 17% de l’ensemble des emplois, (contre 10,4 sur toute la France) et 27% des emplois de l’économie privée (contre 13,9 dans la France entière). Noter que l’emploi public y compte 37% des emplois (vs 24,9 en France).

 

88,6% des emplois sont portés par des associations (78,6 en France). Par contre, en France, les coopératives, mutuelles et fondation cumulent davantage d’emplois en proportion ( 21,3% vs 11,4).

⇒ Les activités exercées

♦ L’ESS se distingue du reste de l’économie privée en QPV par la prégnance de ses activités d’action sociale et médico-sociale sur le territoire (46,1% des emplois de l’ESS en QPV) mais aussi par ses activités de formation et d’enseignement, ses structures associatives culturelles et sportives ainsi que ses activités d’éducation populaire.

 

♦ Ainsi l’action sociale chiffre 67,8% des emplois de ce secteur (vs 59,5 en France), les arts et spectacles 66,1% (vs 31,1), la santé 16,4% (vs 11,1), le soutien aux entreprises 11,1 (vs 5,7%), les HCR 6,1% (vs 2,3) ; ces activités sont proportionnellement plus nombreuses en QPV qu’en France.

 

Noter que les services aux entreprises sont surtout des agences d’intérim, des services de nettoyage, d’entretien et d’aménagement des bâtiments et du paysage, qui servent bien souvent dans l’ESS de supports à l’insertion socioprofessionnelle de personnes en difficultés, et sont principalement portés par des associations.

 

Par contre, la situation est plutôt proche pour les activités financiéres et d’assurance avec 30,9% (vs 29,7) ; elle diffère pour l’enseignement (13,9% vs 19,4), et à peine pour les activités industrie, construction et commerce peu impliquées dans l’ESS (3% vs 4,1).

 

♦ Les métiers les plus fréquents sont ceux d’animateurs socioculturels et de loisirs (9,3%), d’aides à domicile, aides ménagers, et travailleurs familiaux (8,7%), de personnels en services directs aux particuliers (4,9%).

 

Noter aussi que ne sont pas pris en compte dans l’emploi de nombreuses activités qui fonctionnent largement avec des bénévoles : épicerie solidaire, association de jardins partagés, auto-école associative, garage solidaire, compagnie de théâtre, ressourcerie et recyclerie, coopérative jeunesse de services (CJS), coopérative d’activités et d’emplois (CAE), colocation solidaire, habitat partagé, associations de défense de droits et de causes.

⇒ Types de contrat et salaires

♦ On compte ainsi 29,7% de CDD et autres contrats de travail à durée déterminée dans l’ESS en QPV contre seulement 16,7% dans le privé lucratif. La part des temps partiels est également très importante, (40,1% contre 24).

 

♦ Avec un revenu brut annuel moyen par ETP de 29 340€, ils gagnent 9,4% de moins que dans l’ESS à l’échelle nationale et 6,4% inférieurs à ceux du secteur privé lucratif en QPV. Par contre la part des femmes est proche des emplois ESS en France (68,6% contre 66,9%).

⇒ L’ESS dans les QPV en région

La part des emplois ESS dans l’emploi total est la plus élevée en Bretagne (plus de 30%), puis dans les régions Grand Est, Pays de la Loire, centre val de Loire (entre 24 et 30%) ; elle l’est le moins en Paca, Occitanie et Ile-de-France (moins de 19%).

 

Pour en savoir davantage : Etat des lieux de l’ESS dans les QPV_ESSFRANCE_ANCT.pdf (ess-france.org)

SOMMAIRE

+12% d’entreprises bénéficiaires chez Initiative France au 1er semestre 2022.

La progression concerne notamment des publics “fragiles” (quartiers en difficulté, centres de ville, femmes).

 

Plus de 11 100 entreprises ont obtenu un prêt d’honneur Initiative et ont bénéficié d’un accompagnement gratuit depuis le début de l’année (+12% par rapport à la même période en 2021). Ces entreprises ont créé et maintenu 31 000 emplois.

Cette croissance d’activité est portée par la mobilisation des 22 000 experts bénévoles et des 1 070 salariés du réseau.

 

La mise en œuvre de nouveaux programmes d’accompagnement et de financement permet également à Initiative France d’augmenter son impact auprès des jeunes, des femmes et des habitants des territoires fragiles (Quartiers prioritaires de la politique de la ville et Zones de revitalisation rurales).

 

Avec 19 000 entreprises financées et accompagnées chaque année, dont plus de 6 000 commerces, le réseau Initiative France est le premier financeur des commerces de centres-villes, centres-bourgs et villages.

 

Pour en savoir davantage : communique_initiativefrance_activite_en_hausse_de_12_.pdf (initiative-france.fr)

SOMMAIRE

41% des PME de 50 à 499 salariés d’Ile-de-France ont ou envisagent un bureau en province.

Méthodologie : Interviews réalisées du 25 avril au 27 mai 2022, auprès d’un échantillon de 300 dirigeants d’entreprises de 50 à 499 salariés basées en Île-de-France, représentatif des entreprises franciliennes de 50 à 499 salariés.

 

61% de ces PME comptent des salariés vivant en dehors de la région parisienne, un mouvement que ces PME envisagent de développer, notamment pour conquérir de nouveaux marchés et faire face aux mutations du travail.

 

♦ 31% des PME basées en Île-de-France ont déjà au moins un bureau en région, principalement pour capter une nouvelle clientèle (67%) et pour profiter d’un nouveau bassin d’emploi (27%).

10% (dont 7% d’ici un an ou plus) des entreprises interrogées envisagent d’ouvrir des bureaux en dehors de la région parisienne à l’avenir, ce qui pourrait représenter jusqu’à 100 000 emplois dans les principales métropoles régionales.

 

Les zones géographiques les plus recherchées sont Lille (33%), Aix-Marseille (24%), Bordeaux (22%), Nantes (16%) et Lyon (12%), villes par ailleurs plébiscitée par les entreprises franciliennes déjà installées en région (58%).

 

♦ Parmi les 68% d’entreprises installées uniquement en Île-de-France, un tiers a permis à certains collaborateurs de partir vivre en région tout en conservant leur emploi depuis le début de la crise sanitaire. Dans le même temps, 26% ont recruté des collaborateurs n’habitant pas en région parisienne.

21% proposent à leurs salariés de télétravailler à 100% dont 14% depuis le début de la crise ; 8% prennent en charge un forfait coworking pour leurs collaborateurs vivant en dehors de la région parisienne.

 

De fait, si 34% des PME interrogées ont toutes leurs salariés en région Parisienne, 62% ont des salariés hors cette région (1/4 au moins 25% de leurs salariés en dehors d’Ile-de-France, 17% entre 10 et 25% de leurs salariés et 20% moins de 10 salariés)

C’est aussi que, selon un sondage Cadremploi en août 2021, 82% des cadres franciliens disaient souhaiter quitter Paris (55% d’entre eux se déclarant même prêts à changer de métier pour y parvenir).

 

Pour en savoir davantage : [Etude] Lille, Marseille, Nantes … Les entreprises parisiennes se tournent vers les régions – Brique par Brique – Esteval Editions

SOMMAIRE

47% des entreprises de 10 salariés ou plus, implantées en France, ont déclaré avoir innové entre 2018 et 2020.

L’innovation est entendue ici au sens large ; elle comprend les innovations de produits (biens et services) ou de procédés de production, y compris des modes d’organisation et des méthodes de marketing, ainsi que le développement d’activités de recherche et développement (R&D).

 

Les dépenses en R&D couvrent les 3/4 des dépenses faites pour innover.

⇒ Quelques caractéristiques des entreprises innovantes

♦ Les entreprises innovent plus fréquemment en procédés (41%) qu’en produits (21%), ces 2 types d’innovation se cumulant souvent. Noter que 82% des entreprises innovantes en produits réalisent au moins une innovation de procédés (nouvelle méthode de production, formation du personnel à ce nouveau produit ou à ce nouveau procédé, changement dans le marketing dans les domaines promotion, distribution, nouveau marché).

 

♦ La propension à innover s’accroît avec la taille de l’entreprise : 77% des entreprises de 250 salariés ou plus ont innové contre 59% des entreprises de 50 à 249 salariés et 44% des  entreprises de 10 à 49 salariés.

 

♦ Par ailleurs, la part des entreprises innovantes est plus importante parmi les entreprises ayant réalisé une partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger : en 2020, 67% d’entre elles innovent, contre 42% des entreprises dont le marché est national.

⇒ Dans quelles activités ?

♦ Le secteur de l’informatique-communication se déclare le plus actif (74% des entreprises ont innové) ; il est suivi par les services aux entreprises (56%) puis l’industrie (54%) et les activités financières et d’assurance (52%). À l’inverse, la construction (37%), les transports (40%) et l’hébergement-restauration (43%) sont moins innovants.

 

♦ Par ailleurs, parmi les entreprises innovantes en produits (27% des entreprises innovantes) 60% ont introduit au moins un produit nouveau sur un de leurs marchés, notamment dans  l’informatique communication (79%), l’industrie et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (66%). Ces produits nouveaux représentent en moyenne 12% du chiffre d’affaires des entreprises concernées.

 

⇒ Les dépenses pour innover

♦ Les dépenses pour les activités d’innovation comprennent les dépenses en R&D (les 3/4 des dépenses d’innovation), les acquisitions de machines, d’équipements ou de droits de propriété intellectuelle, les achats de matériels ou les dépenses de personnel. Ces entreprises innovantes y ont consacré en moyenne 8% de leur chiffre d’affaires (10% de ces entreprises allouent au moins 24% de leur chiffre d’affaires à l’innovation).

 

L’informatique-communication est le secteur où les entreprises innovantes consacrent la part la plus importante de leur chiffre d’affaires aux activités d’innovation (17%, dont 83% pour la R&D) ; viennent ensuite les activités spécialisées, scientifiques et techniques (10% du chiffre d’affaires, dont 85% pour la R&D).

 

Les freins à l’innovation : les coûts jugés trop élevés de l’innovation, le manque de personnel qualifié, puis l’incertitude de la demande et le manque de crédits, de fonds propres, de capacité de financement et de subventions publiques.

⇒ L’impact de la crise sanitaire

La crise sanitaire a eu un impact sur les innovations de près d’1/3 des entreprises, en particulier dans les secteurs de l’informatique-communication (48%) et des activités financières et  d’assurance (41%), et dans l’hébergement-restauration (38%).

 

Des innovations ont été introduites, de manière anticipée ou alors même qu’elles n’avaient pas été prévues dans plus d’1/4 des entreprises de l’informatique-communication, des activités financières et d’assurance et des activités spécialisées, scientifiques et techniques. A l’inverse, dans l’hébergement-restauration et l’industrie, la crise sanitaire a plus souvent été un obstacle à l’innovation (1/4 ont reporté ou abandonné l’introduction d’une innovation en 2020).

⇒ Coopérer pour innover

♦ 24% ont coopéré pour innover ; la coopération est le plus souvent verticale, avec les fournisseurs (16%), des consultants ou des laboratoires (12%), des clients (9%), et seulement 3% avec un concurrent.

Par ailleurs, 7% ont noué un partenariat avec des universités ou des grandes écoles et 5% avec des organismes du service public (administration, école, hôpital, etc.).

 

♦ Le secteur des activités financières et d’assurance est celui qui coopère le plus pour innover (35%) ; il est suivi par l’informatique-communication (34%).

Si presque toutes les entreprises innovantes engagées dans une coopération ont au moins un partenariat au niveau local ou national (97%), 24% en ont au moins un au niveau européen ou avec un des pays membres de l’Association Européenne de Libre-Echange (AELE) et 17% au niveau mondial.

⇒ Innovation et impact sur l’environnement

♦ 37% ayant innové estiment que leur innovation a généré un bénéfice environnemental contribuant de manière importante à la protection de l’environnement (réduction de la consommation d’énergie, d’eau ou de matière par unité produite, de l’empreinte carbone, ou encore amélioration des processus de recyclage). Ces bénéfices ont été réalisés aussi bien lors de la production que lors de l’utilisation ou de la consommation du bien ou du service par l’utilisateur final (respectivement 30 et 27% des entreprises innovantes).

 

Les entreprises innovantes de l’industrie et de l’hébergement-restauration sont les plus actives dans ce domaine (47 et 45%), vs beaucoup moins dans l’informatique-communication (25%). Ces bénéfices environnementaux sont majoritairement réalisés au niveau des processus de production.

 

♦ Pour 1/4 des entreprises ayant introduit des innovations apportant des bénéfices environnementaux qu’elles jugent importants, les facteurs déterminants étaient le souci d’améliorer la réputation de l’entreprise et d’entreprendre des actions ou initiatives
volontaires s’inscrivant dans les bonnes pratiques environnementales.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6479552

 

 

SOMMAIRE

5 motivations pour adhérer à une organisation patronale.

Méthodologie : recherche menée entre 2012 et 2017 sur des collectifs auxquels les chefs d’entreprise participent, en prêtant attention aux positions des patrons (origines sociales, modalités d’accès à la position, etc.), aux caractéristiques des entreprises dirigées (année de création d’activité, nombre de salariés, etc.), aux types d’adhésions patronales (nombre, forme, etc.) et aux éventuels mandats patronaux occupés.
 
La combinaison de méthodes qualitatives donne à voir les entrées, sorties et circulations des individus dans cet espace patronal local. 92 entretiens ont été réalisés avec des patrons. Plus de 200 événements patronaux ont été observés.

 

L’étude qualitative permet de distinguer cinq types d’intérêts que les patrons disent tirer de ces engagements.

⇒ Une nébuleuse d’organisations patronales

5 catégories de groupements patronaux ont été identifiés : les « structures syndicales », les «institutions légales », les «représentations spécialisées , les «think tanks » et enfin les « clubs à la sociabilité bourgeoise ».

 

♦ Les structures syndicales correspondent aux syndicats interprofessionnels et professionnels d’employeurs et sont déclinées localement à des échelles régionales voire départementales. Ces adhésions s’apparentent à un « syndicalisme de service » : bénéfice d’experts (avocats, assureurs, notaires, etc.), de formations ou encore réseaux de relations.

 

♦  Les institutions légales sont les chambres consulaires, permettent à leurs ressortissants d’accéder à des services, de façon similaire à ce qui est proposé dans les syndicats, mais souvent de manière sectorisée (par secteurs d’activité ou encore zones géographiques), avec des visées d’informations ou de sécurisations de marchés économiques.

 

Les think tank sont des collectifs actifs à différents niveaux (infranational, national et international) défendant des intérêts collectifs auprès de différentes autorités.

 

♦ “Les clubs à la sociabilité bourgeoise” sont surtout locaux (réservés aux chefs  d’entreprise, et regroupant aussi souvent des individus occupant des positions notables et dominantes par leurs activités). Certains collectifs dépendent d’une structure nationale alors que d’autres sont dotés d’une pleine autonomie.

 

Les travaux sur les dirigeants montrent combien il est difficile de les comparer tant leurs statuts, leurs tailles et leurs quotidiens professionnels diffèrent. Des dirigeants participent à des collectifs patronaux sans rien payer alors que d’autres y consacrent plusieurs milliers d’euros par an. Certains occupent plus de 10 mandats patronaux alors que d’autres n’en ont aucun.

 

Au regard de ces différences, distinguer les dirigeants contribue à mieux comprendre les façons dont ils peuvent investir et s’investir dans des collectifs patronaux. L’enquête distingue ainsi :

-Les «héritiers repreneurs »,

-Les «héritiers créateurs » (enfants ou petits-enfants de chefs d’entreprise qui ont créé leur propre entreprise, héritant d’une culture patronale et, souvent de ressources économiques),

-Les « créateurs » souvent éloignés, par leurs parcours, de toute forme de culture patronale,

-Les «autres repreneurs »,

-Et les «recrutés », dirigeants salariés choisis pour occuper cette position.

⇒ 5 principaux motifs d’adhésion des chefs d’entreprise.

♦ sortir de la solitude patronale : les chefs d’entreprise expliquent souvent que diriger une entreprise les enferme dans une forme de solitude professionnelle, les empêchant de partager les difficultés rencontrées et pouvant aussi avoir des incidences sur leurs vies intimes ; l’adhésion à des groupements patronaux apparaît alors comme une bulle d’air. Sortir de l’entreprise permet à la fois de s’échapper un temps de son quotidien professionnel, voire personnel, aux difficultés rencontrées tout en permettant aussi des échanges sur les moyens de les surmonter.

 

♦ Se divertir et faire des rencontres : les intérêts à participer à des collectifs patronaux ne s’inscrivent pas seulement dans un cadre « professionnel». Il arrive que des dirigeants y vivent des expériences festives et/ou nouent des relations amicales et amoureuses. Ces sociabilités contribuent à ce que les entourages personnels des dirigeants se rencontrent également (partenaires conjugaux, enfants, etc.).

 

♦ Apprendre et/ou se former à être dirigeant : avoir toujours «la tête dans le guidon », n’avoir pas eu de formation à la conduite d’entreprise, conduit souvent à un besoin de prise de recul pour se former et ainsi apprendre en partant de l’expérience vécue en tant que patron néophyte.

 

♦ Faire des affaires, créer du réseau : s’engager dans un espace patronal local permet à un chef d’entreprise d’entrer en relation avec de potentiels clients, partenaires ou encore fournisseurs. Occuper une place dans un collectif patronal peut aussi permettre, lorsque les règlements limitent la présence d’une seule entreprise par secteur d’activité, empêchant des concurrents d’y être, évitant ainsi de « perdre » ou de « ne pas gagner» des marchés.

 

♦ S’engager au nom des chefs d’entreprise, obtenir et occuper des mandats patronaux : en moyenne, cela se fait 4 ou 5 ans après leurs premières adhésions patronales. Les mandats sont à la fois d’une grande variété par leurs types (dans une organisation syndicale, dans une organisation paritaire, etc.), par les investissements temporels (quelques heures par semaine, par mois ou encore sur une ou plusieurs années), par les compétences (techniques, généralistes) qu’ils nécessitent ou même par les avantages ou la couverture des coûts induits (rencontres, frais de bouche, accès à des services, etc.). Obtenir un mandat patronal dote les chefs d’entreprise d’une ressource  symbolique.

 

Pour en savoir davantage : Pourquoi adhérer à une organisation patronale ? | CEET | Cnam

 

 

SOMMAIRE

Études, rapports et propositions non commentés

“Le Bien-être des Français – Juin 2022”, Observatoire du Bien-être du CEPREMAP, n°2022-10, 28 juillet 2022

“RÉSULTATS DU COMMERCE EXTÉRIEUR AU PREMIER SEMESTRE 2022”, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères / Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, août 2022

“L’APPRENTISSAGE dans les entreprises de proximité : artisanat, commerce, professions libérales, édition 2021”, U2P, ISM, lu août 2022

“Qui sont les jeunes entrés dans le plan 1 jeune, 1 solution ?”, Dares Focus N°36, juillet 2022

SOMMAIRE

Les indépendants sont trop peu informés de leurs droits en matière de protection sociale.

Une minorité est au fait de leur couverture en cas d’arrêt maladie ou d’accident du travail, ou encore pour la maternité.

 

Depuis janvier 2020, les indépendants ont été intégrés au régime général de la Sécurité sociale.

 

♦ 56% des dirigeants de TPE considèrent ne pas disposer pas d’informations fiables ou suffisantes sur leurs droits à l’assurance maladie obligatoire ; seulement 7,4% déclarent être parfaitement informés sur ce sujet, tandis que 37% estiment être globalement bien informés de leurs droits.

 

De fait, 61% des indépendants estiment bénéficier de la même base de couverture maladie obligatoire pour ce qui est des frais de soins. Mais seulement 24% pensent que les garanties sont similaires en ce qui concerne les arrêts de travail en cas de maladie (inférieurs à 3 mois), alors que ce nouveau régime est institué depuis le 1er juillet 2021 ; seulement 16% sont au fait des mêmes droits que les salariés en cas de maternité.

 

♦ Pour améliorer la qualité de leur protection sociale, les indépendants peuvent souscrire des contrats complémentaires. 55% l’ont fait, tout comme 50% pour disposer d’une couverture sociale plus protectrice en cas d’arrêt de travail (maladie, accident…), et 49% pour améliorer leur retraite.

 

Pour ne savoir davantage : Observatoire de la petite entreprise n°85 FCGA – Banque Populaire

SOMMAIRE

Au premier trimestre 2022, l’indice d’activité des petites entreprises s’établit à +7,8% vs +12,9% au dernier trimestre 2021.

La vague de rattrapage initiée au printemps 2021 perd en puissance et freine l’activité des TPE au 1er trimestre 2022.

 

Les taux d’accroissement du chiffre d’affaires entre le 1er trimestre 2022 et le 1er trimestre 2021 varient beaucoup selon les activités :

Sont en hausse les secteurs hier en forte difficulté comme les HCR : restauration (+83%), hôtel-restaurant (43%) et cafés (+32%), ou ceux fort utiles en crise sanitaire tels la santé (+11,5%), notamment la pharmacie (+11,8%), les pompes funèbres (+12,2%).

 

-Ont connu aussi des hausses remarquables : des services comme les pressings (+16,6%), les transports (+6,9%) dont le transport de marchandises (+7,5%) et les taxis et ambulances (+5,6%), la réparation/ vente de moto (+3,7%), mais -6% pour la vente/réparation de cycles, la réparation /vente automobile (+3%).

 

-Pour les BTP, les parcs et jardins, mais aussi la coiffure, la situation est stable  (respectivement +0,9, +1,5 et -0,2%) ; au sein du BTP, la couverture, la peinture, la plomberie-chauffage et le terrassement ont le plus souvent légèrement progressé (+6,2, +3,5 et +2,4% pour les 2 derniéres activités).

 

Pour nombre d’autres activités, on constate une régression : la plus importante se situe dans le commerce alimentaire (-8,3%), dont la poissonnerie (-16%), les fruits et légumes (-14%), les cavistes (-13%), la pâtisserie, les crémeries, les boucheries-charcuteries (-11% pour ces 3 activités) ; les baisses sont aussi le fait des activités dans l’équipement de la personne (-3,9% dont chaussures -7%), la culture et loisirs (-4,6% dont tabac, journaux -5,2% et librairie -6%), ainsi que l’équipement de la maison (-2,5%).

 

Pour en savoir davantage : Observatoire de la petite entreprise n°85 FCGA – Banque Populaire

 

SOMMAIRE

La confiance des chefs d’entreprise est plutôt en légére hausse.

Méthodologie : échantillon de 616 dirigeants d’entreprise, interrogé par téléphone entre le 7 et le 18 juillet 2022. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.

 

Cette légére hausse demeure réaliste face aux difficultés attendues en septembre (trésorerie, approvisionnement, rentabilité, RH).

⇒ En termes de conjoncture

En juillet, les dirigeants d’entreprise se montrent plus optimistes ; en constante hausse depuis mars, l’indicateur de l’optimisme poursuit en effet sa remontée et atteint les 80 points (+4 points par rapport à juin, mais inférieur à février, 92 points ). Cette hausse s’explique avant tout par une hausse auprès des chefs d’entreprises comptant moins de 10 salariés (80, +5 points), alors que l’on observe une baisse de 7 points (72) auprès des chefs d’entreprises de 10 salariés et plus.

 

La confiance des chefs d’entreprise dans les perspectives économiques de leur entreprise pour l’année à venir continue de s’améliorer (69%, +2 points, mais seulement 9% très confiants), alors que celle dans les perspectives de l’économie française (24%, -2 points), et de l’économie mondiale (20%, -1 point) enregistrent des baisses.

Cette confiance est davantage le fait de l’industrie et des services (73 et 75%), moins de la construction et du commerce (60 et 62%), plus le fait des 10 salariés et plus (75% vs 69 pour les moins de 10).

 

11% comptent embaucher au cours des 12 prochains mois (entre 9 et 15% depuis mai 2021).

⇒ En termes de question d’actualité

♦ L’inflation

Du fait de l’’inflation, 74% des dirigeants déclarent que leur entreprise est encore plus attentive que d’habitude à ses charges (70 à 80% selon les activités ou la taille). 50% craignent pour la viabilité de leur entreprise (+7 points), ce qui pourrait les contraindre à baisser leur rémunération (45%, +2 points). 20% continuent d’avoir des difficultés pour être payés dans les temps par leurs clients (-2 points), alors que, pour 16%, des salariés ont demandé une avance sur salaire. Dans ce contexte tendu, une part stable de dirigeants déclare que l’entreprise a du mal à payer ses factures (13%).

 

♦ Les difficultés anticipées pour septembre sont en hausse.

45% s’attendent à avoir des difficultés pour maintenir une trésorerie saine (+14 points), mais 12% des difficultés importantes, et 54% aucune.

42% craignent des difficultés d’approvisionnement en matières premières (+12 points), mais 18% importantes et 57% aucune ;  et pour la gestion des stocks (31%, +11 points).

38% envisagent des difficultés en ressources humaines (+2 points), mais 17% importantes et 61% aucune.

 

Les dirigeants des entreprises de construction sont bien plus inquiets que l’an dernier à la même époque (48%, +31points), notamment pour s’approvisionner en matières premières (76%, +2 points).

Les chefs d’entreprises comptant 10 salariés ou plus sont plus nombreux pour envisager garder une trésorerie saine (46%, +23 points) et s’approvisionner en matières premières (68%, +31 points).

 

Parallèlement à ce contexte géopolitique tendu, la septième vague de la pandémie fait de nouveau peser un certain nombre d’inquiétudes sur les chefs d’entreprise. Ils sont plus nombreux qu’en décembre dernier (période correspondant à la cinquième vague de Covid-19) à déclarer que l’épidémie aura un impact négatif sur leur entreprise (58%, +6 points) et sur leur secteur d’activité (61%, +6 points également). Ils se montrent cependant moins inquiets quant à l’intensité de cet impact : 25% déclarent que l’épidémie aura un effet négatif important sur leur entreprise (-7 points) et sur leur secteur d’activité (28%, -7 points).

 

Les résultats du second tour des élections législatives et la nouvelle composition de l’Assemblée nationale

34% considèrent que la composition de la nouvelle Assemblée nationale aura un effet néfaste sur l’économie du pays, et 15% sur leur entreprise. Ils sont 6% à percevoir cette recomposition comme positive pour leur activité et 15% pour l’économie française. 68% considèrent toutefois que cette nouvelle Assemblée n’aura aucun impact sur leur entreprise.

 

Pour en savoir davantage : Sondage OpinionWay pour CCI France – GCE – Vague 72 – Juillet 2022 (opinion-way.com)

SOMMAIRE

Quelques données utiles sur l’emploi.

De ce document de référence, publié annuellement, je ne vous propose que quelques données, peu disponibles dans mes différents articles du blog, et qui me semblent utiles à connaitre.

 

Les données proposées concernent les types de contrat, les caractéristiques des CSP, les temps partiels, les salaires moyens, l’évolution du nombre d’emploi et une brève comparaison avec quelques pays de la zone euro.

⇒ Les types de contrat

87% des personnes en emploi sont des salariés (dont une faible part non chiffrée de chefs d’entreprise salariés), alors que 12,6% sont sous statut de non-salariés.

Parmi les indépendants (12,6% des emplois), sont plus nombreux, les hommes (15,6%) et les 50 ans et plus (16,5%).

 

Parmi les salariés, 84% sont en CDI, 11% en CDD ou intérim, 3% en alternance ou stage.

Les 15-24 ans sont pour 27% en alternance ou stage, 21% en CDD et 6% en intérim, alors que les 50 ans et plus sont 92% en CDI.

57% des salariés le sont depuis au moins 5 ans (dont 42% au moins 10 ans) ; les 50 ans et plus sont 68% à l’être de plus de 10 ans.

⇒ Les caractéristiques selon les CSP

Les 4 catégories de CSP parmi les salariés sont proches en flux : employés (29%), professions intermédiaires (27%), cadres (24%) et ouvriers (21%).

Les cadres et les ouvriers sont plus souvent des hommes, et les employés des femmes.

 

88% des cadres sont issus de l’enseignement supérieur (dont 75% au-delà de bac +2) ; les professions intermédiaires sont 64% à avoir un diplôme de l’enseignement supérieur (mais répartis entre formation longue avec 34% et formation courte 30%). Les employés sont plus souvent de niveau bac (30%) ou CAP/BEP (29%), alors que les ouvriers sont bien plus de niveau CAP (40%) voire sans diplôme (29%).

⇒ Les temps partiels

18% des salariés sont à temps partiel (dont 52% entre 15 et 30 heures et 32% plus de 30 heures). Les femmes sont 79% des temps partiels (surtout en tant qu’employées, le type de statut qui est le plus fréquent en temps partiel).

Les raisons du temps partiel : seuls 28% le sont à défaut de bénéficier d’un temps complet (mais 37% les moins de 25 ans) ; 29% des femmes y sont pour s’occuper des enfants (33% quand elles ont 2 enfants et 41% 3 enfants ou plus).

Pour 32%, c’est un choix soit pour disposer de temps libre (15% mais 27% les 50-64 ans), conduire des études ou une formation (6% mais 42% les moins de 25 ans), 6% pour exercer une autre activité ou 4% pour disposer d’un revenu d’appoint.

⇒ Les salaires

Le salaire moyen annuel est de 29 070€. J’utiliserais le salaire moyen annuel en EQPT qui permet une plus juste comparaison puisqu’il utilise un même niveau pour chaque caractéristique, alors que le salaire réel intègre aussi les temps partiels. Les écarts entre caractéristiques sont connus ; l’intérêt ici est de les chiffrer.

Ainsi le salaire moyen des femmes est inférieur de 16% à celui des hommes.

 

En ce qui concerne les tranches d’âge, si l’on prend comme point de comparaison le salaire moyen des 25-39 ans, celui des plus jeunes, entrant dans la vie active, est inférieur de 60% ; par contre, il est de 31% supérieur pour les 40-54 ans et de 28% pour les 55 ans et plus.

 

En ce qui concerne le niveau de diplôme, en prenant pour référence le niveau bac, ceux issus d’un enseignement supérieur long ont un salaire supérieur de 78%, et de 26% pour un supérieur court. Les niveaux CAP/BEP sont inférieurs de 13%, et de 24% pour les sans diplôme.

 

Enfin en ce qui concerne les CSP, en prenant pour référence les professions intermédiaires, les cadres ont un salaire plus élevé de 70%, alors que les employés et ouvriers ont un salaire proche et inférieur de 23 ou 25%.

 

Noter enfin que le niveau de salaire entre le privé et le public est faible (-4% pour le public au regard du privé).

 

Si l’on tente de comparer avec les revenus des indépendants en 2019, le revenu moyen (hors charges sociales) était de l’ordre de 45 960€, proche du salaire moyen des cadres. Toutefois, les disparités selon les activités exercées sont grandes : les professions les plus intellectuelles (santé, activité juridique, services aux entreprises…) chiffrent entre 68 040 et 110 160€, nettement plus que pour les cadres, alors que celles de type manuel (BTP, services aux personnes…) sont situées entre 16 440 et 33 720€, en fait des rémunérations proches des salaires des professions intermédiaires, des ouvriers et des employés.

 ⇒ L’évolution du nombre d’emplois entre 2016 et 2021

Entre 2016 et 2021, le nombre d’emploi a progressé de 7,1% (forte évolution entre 2016 et 2019 puis en 2021, mais faible chute en 2020 du fait des appuis publics pendant la crise sanitaire).

La progression a d’abord été le fait des non-salariés (12,1%, mais avec un % élevé de microentrepreneurs dont un peu moins de la moitié ne feront jamais de recettes), plus que pour les salariés du privé (8,6%) et bien plus que ceux du public (1%).

 

Au sein des salariés du privé, les plus fortes progressions sont localisées dans les services aux entreprises et l’informatique/communication (19,8 et 18,8%), puis dans les HCR (15,4%) et la construction (14,1%).

En termes de type de contrat, la progression de l’intérim a été tout aussi remarquable (19%, toutefois surtout localisées dans la période 2016-2019).

 

Les plus faibles évolutions sont le fait de l’industrie (-0,2%), de l’activité services aux ménages (+1,2%), et les activités financières (+3,6%). Noter que les emplois dans le commerce n’ ont progressé que de 7,7%, tout comme dans les transports (+5,6%).

⇒ Une brève comparaison avec quelques pays de la zone euro.

Les pays du nord (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède) ont un taux d’emploi élevé  pour les jeunes (entre 41 et 72% contre 32 en France), et donc des taux de chômage plus bas ; il en est de même pour les seniors (entre 72 et 77% contre 56 en France) ; mais la France manifeste un taux plus élevé que pour les pays méditerranéens (Espagne, Grèce, Italie), du moins pour les jeunes (32% vs 13-21%), qui de fait y ont un taux de chômage élevé (30-36% vs 19 en France).

 

Le temps partiel est aussi un peu plus important dans les pays du nord (20 à 28% vs en France 17, mais 42% aux Pays-Bas).

 

Pour en savoir davantage : Le marché du travail en 2021 : l’emploi s’est très fortement redressé − Emploi, chômage, revenus du travail | Insee

 

SOMMAIRE

2,229 millions d’autoentrepreneurs dont 58% sont économiquement actifs.

Rappel de définition :

La loi Pinel du 18 Juin 2014 a créé un régime unique, simplifié, en fusionnant au 1er janvier 2016 les régimes du micro-social (AE) et du micro-fiscal. Ce régime dit du « micro-entrepreneur » permet à l’ensemble des travailleurs indépendants concernés de bénéficier du mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations basée sur le chiffre d’affaires réalisé. Toutefois, les travailleurs indépendants bénéficiant des régimes fiscaux de la micro-entreprise qui relevaient au 31 décembre 2015 du régime social de droit commun, ont été maintenus dans ce régime, sauf demande contraire.

Le suivi des micro-entrepreneurs, selon l’Urssaf, porte sur les micro-entreprises soumises au régime micro-social sous-jacent au dispositif auto-entrepreneur institué en 2009 ; elle exclut les micro-entreprises payant leurs cotisations sociales selon le droit commun.

L’Urssaf utilise le terme d’autoentrepreneur, couvrant la globalité du champ, alors que le terme de microentreprise utilisé par l’Insee donne la définition suivante : “Cette notion, utilisée à des fins d’analyse statistique et économique, diffère de celle du régime fiscal de la micro-entreprise et ne s’apparente pas non plus au statut de micro-entrepreneur, appelé auto-entrepreneur avant le 19 décembre 2014”. Qu’y comprendre pour appréhender les différences de chiffres entre l’Urssaf et l’Insee au moment de l’immatriculation ?

Par ailleurs depuis le 1er janvier 2011, tout auto-entrepreneur est soumis à l’obligation de déclarer son chiffre d’affaires à chaque échéance, quel que soit le montant, même s’il est nul.

Les informations statistiques sur les AE exploitées dans cette publication sont issues des Urssaf (extraction au 31/05/2022).

 

L’étude de l’Urssaf permet de chiffrer par activité le nombre d’autoentrepreneur, le % d’actifs économiques et le chiffre d’affaire moyen.

⇒ Une approche globale

Fin décembre 2021, le réseau des Urssaf dénombre 2,229 millions d’auto-entrepreneurs administrativement actifs, soit 296 000 de plus sur un an (+ 15,3%). Cette augmentation s’explique par celle des immatriculations, dont le niveau atteint 704 000 sur 12 mois (+16,1% au regard de 2020), diminuées de 409 000 radiations (essentiellement des radiations automatiques de comptes sans chiffre d’affaires depuis 8 trimestres, 2 fois plus nombreuses que les années précédentes).

 

Par contre, ceux en activité économique ne sont que 1,287 millions (57,8% des immatriculés administratifs, vs 56,5% en 2020 et 59,1% en 2019).

Leur chiffre d’affaires moyen (calculé le 4éme trimestre 2021, et intégrant les sans recettes) est de 4 706€ (+7,4% par rapport au 4éme trimestre 2020). (C’est du moins ce que je crois comprendre au regard d’un tableau peu lisible).

⇒ Le % d’actifs économiques

Les secteurs agriculture, services aux personnes, “industrie” et BTP ont un % d’actif supérieur à la moyenne, alors que le commerce, les HCR, les autres types de service et les transports ont un taux inférieur.

 

Les taux d’actifs les plus élevés sont localisés dans la santé (hors les activités assujetties à des ordres) avec 81%, les activités juridiques (77%), la coiffure et les soins du corps (76%), l’hébergement (70%).

Les taux les plus faibles se situent dans les livraisons à domicile (24%, avec pourtant un grand nombre d’immatriculation), la restauration (48%), certains commerces (41-48%), les activités immobilières (45%), certaines activités de transport (42-50%).

 

L’évolution la plus marquée sur un an du nombre d’actifs économiques concerne notamment les services aux personnes et aux entreprises, alors que les activités de livraison à domicile, de construction, de commerce de détail , de commerce et réparation auto, et les activités financiéres ont évolué bien plus faiblement.

⇒ Les chiffres d’affaires

♦ Certaines activités conduisent à des chiffres d’affaires bien plus élevés qu’en moyenne (4 706€) : ce sont bien plus souvent des activités de services, à caractère intellectuel telles les activités juridiques (9 815€), les activités immobilières (8 780€), les activités financiéres (7 152€), mais aussi le BTP (travaux d’installation 7 816€) et le commerce de gros/courtage (7 626€).

 

Par contre, les activités plus manuelles, notamment celles requérant des qualifications modestes, font état de chiffres moyens d’affaires faibles telles le commerce sur les marchés (3 223€), les livraisons à domicile (1 319€), les services à la personne (entre 2 903 et 3 952€).

⇒ L’évolution selon les régions

Le nombre d’AE économiquement actifs augmente sur un an dans l’ensemble des régions métropolitaines de façon globalement homogène (entre 16 et 19% dans la très grande majorité des régions). .
L’évolution sur un an du chiffre d’affaires global présente aussi assez peu de disparités (entre 23,2 et 27,4%) ; l’Île-de-France se détache néanmoins avec + 28,7%.

 

Pour en savoir davantage : Stat_Ur_346.pdf (urssaf.org)

SOMMAIRE

Avis de la Cour des Comptes sur les PGE.

La Cour des Comptes émet un avis fort positif sur l’impact des PGE, mais évalue les risques d’impayés.

⇒ Combien de PGE et pour qui ?

Les prêts garantis par l’État ont été distribués rapidement : sur les 137 Md€ de PGE accordés par les banques à plus de 660 000 entreprises en décembre 2021, plus de 70% avaient été octroyés dès juin 2020. Le rythme des souscriptions s’est nettement ralenti en 2021.

 

Le dispositif a été particulièrement sollicité par les très petites entreprises, qui avaient bénéficié de près de 88% des prêts au 31 décembre 2021 (mais seulement 36,7% en montant). Les entrepreneurs individuels ne représentent que 3% des PGE en montant mais 19% des bénéficiaires ; ils apparaissent particulièrement vulnérables.

⇒ Les modalités d’accès aux PGE et les conséquences sur les autres crédits bancaires.

Si la distribution des PGE s’appuie sur le réseau bancaire, le risque financier est principalement porté par l’État qui garantit entre 70 et 90% de l’encours prêté, selon la taille de l’entreprise bénéficiaire. Les prêts sont accordés pour une durée de 6 ans maximum, avec un taux d’intérêt incluant la prime de garantie de 0,25% la 1ére année et de 1 à 2,5% les années suivantes.

 

Les PGE ont largement dominé en 2020 les autres crédits publics et privés, conduisant à un ralentissement de la distribution des autres crédits bancaires qui ont été, sur la période d’avril 2020 à mars 2021, inférieurs de près de 15% en moyenne aux crédits distribués entre avril 2019 et mars 2020.

 

Le taux de refus des PGE, après négociations est resté stable, autour de 2,9% (inférieur à celui habituellement constaté pour les crédits de trésorerie) ; près des 2/3 des refus ont fait l’objet d’un recours au médiateur du crédit, dont l’intervention a permis d’aboutir à un prêt dans la moitié des cas (environ 850 entreprises y avaient eu recours à fin décembre 2021).

⇒ L’avis de la Cour des Comptes

♦ L’évaluation de la Cour montre que la réponse aux besoins de liquidité des entreprises est même allée un peu au-delà de ce qui était strictement nécessaire. L’efficacité du dispositif pour réduire les délais de paiement est mitigée, le bénéfice d’un PGE ne s’est pas accompagné d’une modification substantielle du comportement de paiement des grandes entreprises.

 

♦ La part des entreprises dites « zombies », parmi les bénéficiaires est limitée à moins de 2,5% des emprunteurs ; l’essentiel des entreprises bénéficiaires des PGE sont viables et le prêt a apporté un soutien décisif à leur survie pour rebondir après la crise.

Les 10% d’entreprises les plus à risque analysées par la Cour (qui ont souscrit 22,3 Md€ de PGE, soit 16% des prêts alloués) sont pour les 3/4 des micro-entreprises, ayant bénéficié d’importantes subventions, et fortement affectées par la crise, ce qui les a conduites à cumuler des dettes PGE et Urssaf représentant plus de 9% de leur chiffre d’affaires.

 

♦ Le coût des PGE pour l’État devrait rester contenu, à moins de 3 Md€, alors qu’ils ont permis de soutenir environ 700 000 entreprises à hauteur de près de 140 Md€.

⇒ Dans les autres pays Européens

Certains pays (Allemagne, Italie, Royaume- Uni) ont mis également en place des prêts plus longs (jusqu’à 15 ans), avec une garantie couvrant 100% des montants prêtés mais avec des critères plus restrictifs de cumul avec les autres aides.

L’enquête réalisée entre avril et septembre 2021 a montré que la France était le seul grand pays de la zone euro qui avait vu s’accroître la part des PME dont l’accès au financement rencontre des obstacles.

 

Pour en savoir davantage : RPT : Les prêts garantis par l’État (ccomptes.fr)

SOMMAIRE


  • Avis de la Cour des Comptes sur les PGE.
    Source : "ENTITÉS ET POLITIQUES PUBLIQUES LES PRÊTS GARANTIS PAR L’ÉTAT : une réponse efficace à la crise, un suivi nécessaire", Cour des Comptes, juillet 2022

En 2020, 41% des entreprises de 10 salariés ou plus (78% des salariés) sont couvertes par au moins une instance représentative du personnel.

La part des entreprises couvertes par au moins une instance représentative du personnel diminue de 0,5 point en 2020, à 41,4%, employant 78,4% des salariés.

 

Au 31 décembre 2019, s’est achevée la période transitoire de mise en place des nouvelles instances de représentation du personnel (IRP) introduites par les ordonnances du 22 septembre 2017. Dans la plupart des entreprises d’au moins 11 salariés dotées d’IRP, les délégués du personnel (DP), les comités d’entreprise ou d’établissement (CE), et les délégations uniques du personnel (DUP) laissent la place aux comités sociaux et économiques (CSE), alors que les conseils d’entreprise sont très rares.

 

Après avoir reculé de 2 points entre 2018 et 2019, la part des entreprises du champ couvertes par au moins une instance représentative du personnel diminue de 0,5 point en 2020, à 41,4%, employant 78,4% des salariés.

Si 32% des entreprises entre 10 et 49 salariés sont dotées d’IRP élues, 85,4% de celles de 50 salariés ou plus sont dans ce cas ; noter que 19% des entreprises de 10 à 49 salariés dotées d’IRP disposent encore d’anciennes instances élues en 2020, vs moins de 4% dans les entreprises de plus grande taille.

 

47,6% des salariés du champ de l’enquête sont couverts par une instance dédiée aux questions de santé, sécurité et conditions de travail, contre 60% en 2017. Jusqu’en 2017, seules les entreprises de 50 salariés ou plus disposant d’instances élues devaient mettre en place un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

En 2020, 79,4% des entreprises de 300 salariés ou plus sont dotées de nouvelles instances, (commissions santé, sécurité et conditions de travail, CSSCT), conformément aux obligations légales. 

Pour en savoir davantage : Les instances de représentation des salariés dans les entreprises en 2020 | Dares (travail-emploi.gouv.fr)

SOMMAIRE

454 000 ruptures conventionnelles (+2,3% par rapport à 2019).

Hausse des ruptures conventionnelles chez les moins de 30 ans et faible évolution chez les cadres.

⇒ L’évolution du nombre de ruptures conventionnelles

♦ En 2021, on dénombre 453 528 ruptures conventionnelles. Après une baisse due à la crise sanitaire en 2020 (-3,6%), leur nombre augmente (+6,1%). Par rapport à 2019, la hausse est modeste (+2,3 %). 

 

♦ Elles augmentent nettement dans certains secteurs en 2021 : dans la construction (+16%), les transports (+13,8%), les activités immobilières (+13,6%) ou encore dans le secteur non marchand (+12,1% dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale). Il est négatif uniquement dans l’informatique-communication (-4,5%) ainsi que les activités financières et d’assurance (-0,4%).

 

♦ Le nombre de ruptures conventionnelles augmente dans toutes les régions de France métropolitaine : en Normandie (+12,6%), en Paca (+10,6%) et dans les Pays de la Loire (+9,3%). Ce taux reste inférieur à son niveau d’avant-crise en Auvergne-Rhône-Alpes (-4,3% par rapport à 2019), dans les Pays de la Loire (-1,7%), en Île-de- France (-0,7%).

⇒ Pour quel type de population ces ruptures évoluent et quels apports ?

♦ Après avoir baissé en 2020, le nombre de ruptures conventionnelles repart nettement à la hausse chez les moins de 30 ans (+6,4 %), les 30-39 ans (+8,1%) et les 40-49 ans (+5,2%).
Il accélère chez les plus de 50 ans, pour lesquels le nombre n’avait pas diminué pendant la crise (+4,1% contre +3,2% en 2020).

 

♦ On observe un ralentissement des ruptures chez les cadres (+1,6% en 2021 après +2,3% en 2020 et +10% en 2019) ; par contre, leur nombre augmente chez les employés (+7,7%, mais -6,9% en 2020), chez les ouvriers (+7,6%) et de 5,7% chez les techniciens.

Noter que les ruptures sont davantage le fait des employés (51%), loin devant les autres CSP (entre 11 et 19%).

 

♦ Les indemnités de rupture sont nettement plus avantageuses pour les cadres

Lorsqu’elle s’engage dans une rupture conventionnelle avec un de ses salariés, l’entreprise verse une indemnité de rupture dont le montant doit être supérieur ou égal à un minimum légal, proportionnel à la rémunération du salarié et à son ancienneté dans l’entreprise.

 

Les cadres bénéficient des indemnités de rupture les plus avantageuses avec une indemnité médiane de 5 280€, contre 1 000€ pour les employés. 57% des cadres ont une indemnité supérieure d’au moins 5% à l’indemnité légale, vs 17% des ouvriers et 19% des employés.

 

Pour en savoir davantage : Les ruptures conventionnelles en 2021 | Dares (travail-emploi.gouv.fr)

SOMMAIRE

Forte progression des contrats d’alternance dans les entreprises de proximité.

Méthodologie : les données utilisées pour réaliser le Bilan de l’alternance 2021 sont issues des contrats enregistrés par Opco EP. Plus précisément, cette analyse porte sur les contrats débutés entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021. 

 

Opco EP soutient les 53 branches professionnelles adhérentes en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, et de certification professionnelle des métiers : artisanat, professions libérales, et services de proximité et concerne 402 000 entreprises dont 399 400 entreprises de moins de 50 salariés et 3 millions de salariés dont 81% font partie d’entreprises de moins de 50 salariés.

Noter que 2 activités importantes en apprentissage n’appartiennent pas à cet OPCO : le BTP et la réparation automobile.

 

L’apprentissage domine largement dans les entreprises de proximité ; l’article permet toutefois de comparer contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation.

 

En France : on recense plus de 850 000 nouveaux contrats en alternance dont 718 000 contrats d’apprentissage. Au sein d’Opco Entreprises de Proximité, ce sont 149 839 nouveaux contrats en alternance dont 134 062 contrats d’apprentissage et 15 777 contrats de professionnalisation (au global, 24% d’augmentation par rapport à 2020).

Les contrats d’apprentissage sont en hausse de 29%, alors que les contrats de professionnalisation baissent de 9%, s’expliquant en partie par un transfert vers les contrats d’apprentissage.

 

La progression de nouveaux contrats d’apprentissage est inégale selon les régions : +42% en Ile-de-France, vs +16% en Centre-Val-de-Loire, +17% en Normandie, +18% dans le Grand Est.

 

75% des contrats en alternance sont le fait d’entreprises de 10 salariés au plus, 12% de 11 à 49 salariés et 13% dans des tailles plus importantes. 92% des contrats sont des contrats d’apprentissage dans les 10 salariés au plus, vs 83 à 86% dans les 11-99 salariés et 72% chez les 300 salariés et plus. Mais seulement 26% des 10 salariés au plus ont signé des contrats d’alternance, alors que cette situation est bien plus fréquente chez les 50 salariés et plus (77 à 91%).

 

3 activités totalisent prés de la moitié des contrats : boulangerie-pâtisserie 17%, coiffure 12%, immobilier 10%.

 

Les 2/3 de la hausse concernent 10 secteurs d’activité. La progression est particulièrement élevée pour les cabinets dentaires (+34%) et les études de notaires (+28%) mais ces 2 activités sont largement présentes dans les contrats de professionnalisation (67 et 43%), alors que dans les autres activités en hausse, les contrats d’apprentissage dominent quasiment totalement.

 

Dans ces autres activités, les hausses les plus marquantes sont localisées dans les services à la personne (+35%), le commerce d’habillement et de textiles (+29%), l’immobilier (+28%), les salons de beauté (+28%) ; elles sont plus modestes dans la coiffure (+16%), les pharmacies (+14%) et les boulangeries-pâtisseries (+9%).

 

Une majorité de contrats d’apprentissage a débuté au 3éme trimestre 2021, alors que les contrats de professionnalisation sont beaucoup plus répartis dans le temps.

 

En moyenne un contrat d’apprentissage dure 19 mois, vs 13 mois pour un contrat de professionnalisation.

 

Les bénéficiaires de contrat d’apprentissage sont 37% de niveau CAP, 22% de niveau bac, 20% de niveau bac+2, et 19% au-delà, alors que ceux des contrats de professionnalisation sont pour 39% de niveau bac, 29% au-delà et 15% de niveau CAP.

 

Les femmes sont les principales bénéficiaires de l’alternance (65%) ; les branches qui recrutent  principalement des femmes sont l’esthétique, cosmétique et parfumerie (97%), les cabinets dentaires (97%) et les cabinets médicaux (95%).

Les femmes sont 63% des contrats d’apprentissage et 77% des contrats de professionnalisation.

Les branches qui recrutent principalement des hommes sont la boulangerie-pâtisserie (58%), la boucherie (88%), la maintenance, distribution, location de matériel agricole, TP (85%).

 

En termes d’âge, 41% des apprentis ont au plus 18 ans, 42% des 19 à 22 ans, alors que ceux en contrat de professionnalisation sont 39% à avoir 30 ans et plus, et seulement 32% moins de 23 ans.

 

Pour en savoir davantage : Bilan de l’alternance 2021 Opco des… – Veille Artisanat | Facebook

SOMMAIRE

Quelques données additives sur le profil des créations 2021.

Précaution de lecture : afin de rester cohérent avec les données des fiches statistiques annuelles 2021 déjà publiées pour la France entière et chaque région, département et EPCI, cette note d’analyse annuelle ne tient pas compte du dispositif rénové de calcul des créations d’entreprises mis en place par l’Insee début 2022.

 

Au lieu de  995 868 créations en 2021, ce sont 1 050 520 créations série nouvelle selon l’Insee.

Cette nouvelle série modifie peu les tendances en nature juridique (sauf les entreprises individuelles hors auto-entrepreneurs en forte hausse), peu aussi selon les activités sauf le commerce et les activités financières.

Pour observer les écarts, voir ma note de Mars 2022 – Quels sont les écarts entre la nouvelle et l’ancienne série création d’entreprises de l’Insee ? (analyse André Letowski).

 

Voici quelques données fort intéressantes sur le positionnement des créations d’entreprises sur les territoires.

⇒ les créations par nature juridique

72,8% sont des entreprises individuelles, dont 88,5% d’entre elles des microentrepreneurs et 27,2% des sociétés.

 

♦ Les sociétés ont davantage progressé entre 2020 et 2021 : 26,2% pour les Sas&Sasu et 22,2% pour les Sarl et Eurl. C’est aussi le fait des Sas&Sasu entre 2009 et 2020 avec +22,9% vs -6,2% pour les Sarl et Eurl.

 

♦ Par contre les microentreprises n’ont progressé que de 17% entre 2020 et 2020 et de 5% en croissance annuelle entre 2009 et 2020 ; ces derniéres contribuent toutefois le plus à l’évolution du nombre de créations, mais sont en net repli par rapport à 2018 et 2019 où elles expliquaient les 3/4 de la croissance du nombre des créations vs 64% en 2021.

Les autres entreprises individuelles ont progressé de 1,7%, alors qu’en croissance annuelle 2009-2020 elles régressaient de 2,5% (extension du régime de la microentreprise).

♦ Le profil des créateurs en entreprise individuelle (88,5% sont des microentrepreneurs), le seul identifiable dans les statistiques Insee : 41% des entreprises individuelles ont été créées par des femmes contre 39% en 2020 ; 3 créations sur 4 dans les secteurs de la santé et des services en direction des personnes sont portées par des femmes.

4 entreprises individuelles sur 10 ont été créées par des jeunes de moins de 30 ans (47% en région Île-de-France et 43% en Hauts-de-France, mais aussi 60% dans le transport ou livraison à domicile).

⇒ L’évolution par activités

♦ En termes d’évolution annuelle 2020-2021 en nombre de créations.

Les services ont davantage progressé (+19,8%), dont l’enseignement (+34,8), les activités financiéres (+30,6), l’informatique-communication (+25,4), les transports (+24,9, ceux qui ont le plus progressé en croissance annuelle 2009-2020 avec +25%), les activités immobilières (+24,3), mais bien moins les arts et spectacles (+7,1), alors que la santé régressait (-3,1).

Ils sont suivis par le commerce (moyenne de 14,4%), dont les services aux personnes (+42,4, principalement la coiffure) et le commerce de bouche (+29), mais peu les autres activités de commerce (entre +0,9 et 7,8).

Enfin les activités “industrie” (+18,8%) ont nettement plus progressé que la construction (+10,3).

 

♦ En termes de taux de renouvellement (nombre de créations d’entreprises sur le nombre d’entreprises existantes dans un territoire) :

Le taux de renouvellement des services est élevé (entre 144 et 253, mais 624 pour les transports), et seulement 85 pour la santé, à comparer avec le moyenne de 181. Il est plus modeste pour les autres activités de commerce (entre 67 et 175, mais 218 pour les services aux personnes), et pour la construction (128).

⇒ L’évolution selon les territoires

♦ Selon les régions

 

Le taux de renouvellement (nombre de créations d’entreprises sur le nombre d’entreprises existantes dans un territoire) moyen est de 183 pour la France métropolitaine (177 France métropolitaine hors Ile de France) ; ce taux moyen est assez proche pour les régions du sud (177-186), mais plus faible pour celles de l’ouest, du nord et de l’est (159 à 171).

 

– Le taux de création pour 10 000 habitants est de 149 pour la France métropolitaine, un taux élevé du fait des microentrepreneurs dont un peu moins de la moitié ne feront jamais de recettes ; il est plus élevé qu’en moyenne en Ile-de-France (225, dont 379 à Paris), en Paca (206), en Corse (167), en Occitanie (158), en Nouvelle Aquitaine (140) qui sont toutes des régions du sud (hors l’ile-de-France), alors que le taux est moyen pour les régions plus centrales (Auvergne-Rhône-Alpes 148 et nouvelle Aquitaine 140) et faible pour les régions du nord, de l’ouest et de l’est (entre 101 et 113).

 

Noter que les régions du sud, dont Auvergne-Rhône-Alpes, et l’Ile-de-France connaissent un taux de renouvellement et un taux de création, supérieurs ou proches de leur moyenne France métropolitaine, alors que celles de l’ouest, du nord, et de l’est connaissent des écarts plus importants.

Au final, la France d’outremer a connu les plus fortes évolutions entre 2020 et 2021 (entre 19,4 et 49,6%), vs les régions de métropole hors Ile de France (entre 14 ,2 et 25,2%) et l’Ile-de-France bien loin derrière (9,3%). Toutefois cette dernière région connait le plus fort taux de renouvellement (200 vs 159 à 190 pour les autres régions de métropole), et d’outre-mer (114 à 163).

“La-sur performance en 2021 des régions métropolitaines hors Ile-de-France montre un phénomène de surcompensation qui va bien au-delà d’un simple phénomène de rattrapage provoqué par le recul des créations en 2020 dans ces régions.”

 

– La répartition par région des grands secteurs d’activité

L’Ile-de-France fait la différence avec plus de services aux entreprises (37% des créations vs 29 en moyenne France métropolitaine hors Ile-de-France), dans les transports (17% vs 13), alors que les services aux personnes (16% vs 21), la construction (6% vs 9) et le commerce (15% vs 17) y sont moins présents.

♦ Selon les différents types d’espace

 

– Les villes demeurent les locomotives de la dynamique entrepreneuriale, même si elles sont en retrait par rapport à 2020 : 69% de la croissance de la création d’entreprise provient des zones urbaines denses et très denses (contre 82% en 2020). À la Réunion et en Île-de-France, les zones urbaines denses et très denses expliquent 95% de la croissance.

À l’inverse, en Corse, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté, les zones rurales sont un vecteur majeur de la dynamique entrepreneuriale (contribution comprise entre 30 et 44%, contre 16% en France ).

 

♦ L’attractivité des métropoles
La création d’entreprise est en hausse et en accélération dans l’ensemble des 22 métropoles Françaises. Les plus faibles évolutions concernent Paris (+7%) et Lyon (+8,1%) tandis que les métropoles d’Aix-Marseille-Provence et de Metz connaissent les plus fortes hausses (respectivement +30% et +31,2%). Toutes sont en accélération par rapport à leur tendance de long terme. L’évolution est particulièrement forte dans certaines petites métropoles : Tours, Brest, Metz, Orléans, Clermont-Ferrand, Rennes et Strasbourg avec une progression supérieure à +20%.

Les 22 métropoles concentrent 42% de la création d’entreprise en France en 2021, en baisse de 2 points de pourcentage par rapport à 2020, une baisse surtout attribuable à Paris. Mais l’évolution entrepreneuriale a été plus dynamique en dehors des métropoles (+20,8%) que dans les métropoles (+13,1%).

 

– L’attractivité des départements

On retrouve clairement dans chaque région, la distinction métropoles ou grandes villes (taux élevés de renouvellement et de création) caractérisant les départements, et à l’opposé des taux nettement plus faibles pour les départements à dominante rurale.

Noter que le poids des microentrepreneurs est assez proche dans la plupart des départements, sauf pour les plus ruraux où il est souvent plus faible.

– L’attractivité des ZRR
En 2021, 105 562 entreprises ont été créées dans l’ensemble des communes françaises en Zone de revitalisation rurale (ZRR), soit un peu plus d’une création sur dix sur l’ensemble du territoire. Elle est en hausse de 22%.

Dans certains départements (l’Aveyron, le Lot, la Creuse, la Lozère, la Meuse), très ruraux, la totalité des nouvelles entreprises créées dans l’année s’est installée en ZRR, alors que la part médiane des ZRR dans la création départementale est de 18%.

 

– L’attractivité des QPV
En 2019 (dernière année disponible), 64 222 établissements ont été créés dans les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV), soit 7% des établissements créés en France cette année-là. La Seine-Saint-Denis concentre à elle seule près d’un cinquième du total de ces créations en QPV ; viennent ensuite les Bouches-du-Rhône (7%), le Nord et Paris (6% chacun), le Val-d’Oise (5%) et le Rhône (4%).

La création en QPV représente plus du tiers de la création totale d’établissement en Seine-Saint Denis en 2019, 16% dans le Val-d’Oise, 15% dans le Nord, 13% dans les Bouchesdu-Rhône, mais seulement 4% à Paris.

 

Avec un total de 243 664 établissements installés dans les QPV en France en 2019, le taux de renouvellement des établissements en QPV est de 264 ‰ (ce qui signifie aussi un taux de pérennité plutôt faible), un taux largement supérieur à celui de la France tous territoires confondus (181 ‰).
Par contre, rapporté aux 5,2 millions d’habitants en QPV, le taux de création s’élève à 124 établissements pour 10 000 habitants en QPV, un chiffre inférieur à celui de la France entière (149).

Le taux de création pour 10 000 habitants en QPV est très élevé à Paris (249), mais aussi en Gironde (190), en Seine-Saint-Denis (188), dans la Haute-Garonne (175) ou encore dans les Hauts-de-Seine (171).

 

Pour en savoir davantage, notamment au nouveaux des différents espaces : https://bpifrance-creation.fr/system/files/OCE_NAA_2021.pdf

SOMMAIRE

La politique de la ville.

Méthodologie : une trentaine d’auditions 4 déplacements visités en quartiers prioritaires (Val-de-Reuil, Allonnes, Valenciennes et Nice).

⇒ Quelques constats

Depuis 20 ans environ, la politique de la ville s’est essentiellement focalisée sur la résorption d’écarts territoriaux plutôt que sur les habitants. « La politique de la ville a été présentée comme « une politique en CDD » dont la durée est corrélée à la durée du problème qu’elle doit résoudre… Or, elle dure depuis plus de 40 ans ! »

 L’insuffisance des services publics « de droit commun » est toujours une réalité : 40% des QPV n’ont pas de crèche, les 2/3 n’ont pas de bureau Pôle emploi à moins de 500 mètres ; on constate 36% de bibliothèques en moins et 50% de médecins spécialistes en moins et 37% de médecins de moins. Améliorer la vie des habitants reste un enjeu.

⇒ Des mutations peu souvent décrites

 

♦ Les quartiers populaires ont une fonction de sas :

On y déménage autant ou plus qu’ailleurs, par exemple pour devenir propriétaire, notamment à proximité afin de conserver les liens de solidarité. Dans plus de 40% des cas, ils changent de statut d’occupation et 31% d’entre eux accèdent à la propriété.

Cette trajectoire se réalise à proximité immédiate des quartiers pour ne pas perdre l’ancrage amical et familial. Dans 30% des cas, ces habitants s’installent dans la bande des 300 mètres bénéficiant d’un taux de TVA réduit pour le logement neuf intermédiaire.

Il y a donc une réelle trajectoire d’émancipation et d’ascension sociale

Mais les nouveaux entrants qui les remplacent ont en moyenne un niveau de revenu inférieur. Des habitants de QPV qui quittent un quartier parce que leur situation s’est améliorée, ce n’est pas un échec de la politique de la ville, bien au contraire.

 

♦ Qui dit parents pauvres, ne signifie pas pour autant enfants pauvres.

 

Il y a de nombreuses situations de mobilité ascendantes et descendantes. Parmi les enfants de parents défavorisés, un quart fait partie des 40% ayant les revenus les plus élevés à leur génération alors que, parmi ceux des parents les plus aisés, un quart des enfants appartiennent aux 40% des revenus les plus faibles. Si les mobilités sont donc importantes, les chercheurs observent toutefois un « plancher collant » pour les moins aisés, 31% des enfants restant au bas de l’échelle des revenus comme leurs parents et, inversement, d’un « plafond collant », 34% des enfants des familles aisées conservant la situation de leurs parents.

 

Selon l’Insee les enfants d’immigrés ont en moyenne une probabilité plus forte de réaliser une mobilité ascendante. Cela s’explique par leur concentration dans les grandes métropoles qui sont des territoires plus dynamiques. La principale conclusion est que leur espérance de revenu à l’âge adulte est corrélée à la richesse de la région où ils ont grandi.

 

C’est l’accès à l’éducation supérieure qui semble jouer un rôle déterminant pour les perspectives de revenu des populations modestes (50% de l’écart de niveau de vie à l’âge adulte), après l’environnement géographique général et la mobilité (avoir changé de région d’origine) De fait, si près des deux 2/3 des enfants d’origine modeste vont voir leur avenir économique entravé par l’absence de diplôme et leur difficulté à saisir des opportunités en dehors de leurs régions d’origine, un tiers environ, va pouvoir, grâce au succès scolaire, s’ouvrir des perspectives plus prometteuses.

 

Le rapport s’est particulièrement intéressé à la Seine-Saint-Denis. Il montre qu’entre 2007 et 2018, c’est le département où se sont créés le plus d’emplois et où l’augmentation de la masse salariale a été la plus importante (+ 29%). La Seine-Saint-Denis reste pourtant le département le plus pauvre de France. Cette situation ne fait pas de lui un bénéficiaire net de la solidarité nationale, il est au contraire le 8éme contributeur de la protection sociale

⇒ L’entrepreneuriat, une dynamique d’émancipation pour les habitants.

Tous les habitants des QPV n’ont pas vocation à devenir entrepreneurs. Mais l’entrepreneuriat rencontre l’aspiration de plus d’un tiers des habitants et peut donc avoir un effet d’entraînement. Cette dynamique pourrait être amplifiée notamment au profit des femmes, toutefois souvent à la tête d’une famille monoparentale, moins soutenues financièrement et victimes de barrières sociales, les conduisant à moins concrétiser leur projet que les hommes.

 

♦ Des dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat

 

-À l’échelle nationale, Bpifrance conduit les principales actions en faveur de l’entrepreneuriat dans les quartiers. Bpifrance a initié en 2019 le programme Entrepreneuriat Pour Tous (EPT) destiné à renforcer la dynamique entrepreneuriale des QPV. Ce dernier soutient les porteurs de projets, à travers des dispositifs d’accompagnement et de financement et repose en particulier sur un réseau d’associations.

 

Ce dispositif a permis la création de 5 000 entreprises dont 1 137 avec des programmes d’accélération. En outre, Bpifrance indique avoir détecté et préparé 50 000 intentionnistes et entrepreneurs. En complément de l’offre d’accompagnement, des aides publiques sont proposées pour aider les entrepreneurs des QPV en termes de financements. Différents outils financiers sont à cet effet mobilisés :

– la facilitation de l’accès au crédit bancaire : depuis le 1er janvier 2020, Bpifrance assure ainsi, pour le compte de l’État, la gestion du Fonds de Cohésion Sociale (FCS), dont le rôle est de soutenir le développement de la garantie de prêts consentis aux publics en difficulté.

– les prêts d’honneur, à taux zéro, sans garantie, accordés par Initiative France, Réseau Entreprendre et l’Adie qui propose aussi des  microcrédits professionnels.

-la Mission French Tech Tremplin, lancée en 2019 et financée dans le cadre du plan d’investissement France 2030, en partenariat avec Bpifrance, permet à des porteurs de projets issus de bénéficier d’un financement, ainsi que d’un accompagnement intensif sur plusieurs semaines.

-Pour finir, certains dispositifs de droit commun tels les aides financières versées par Pôle emploi, à travers le maintien partiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE).

 

Des actions spécifiques menées par les élus et le monde associatif : à titre d’exemple, la Maison pour l’initiative économique locale (Miel), créée en 1998 à l’initiative des élus locaux, vise à favoriser la création le développement de très petites entreprises (TPE) sur le territoire de Plaine Commune, situé à 70% en QPV. L’association propose, avec le concours de professionnels, un accompagnement, individuel ou collectif, adapté au profil de chacun. Des programmes spécifiques sont également mis en place, afin de soutenir l’entrepreneuriat féminin et développer les compétences numériques des entrepreneurs. De plus, l’association gère par délégation de service public la pépinière d’entreprises installée à la Courneuve, visant de jeunes entreprises à fort potentiel, l’objectif étant notamment celui d’améliorer l’attractivité du territoire. En 23 ans, la Miel a ainsi accueilli plus 14 000 entrepreneurs.

L’engagement d’acteurs privés : le « Pacte avec les quartiers pour toutes les entreprises » (PAQTE), initié en juillet 2018, permet aux entreprises d’apporter leur contribution au développement économique et social des QPV, notamment en sensibilisant les jeunes à l’entreprise et à l’entrepreneuriat, en finançant certaines associations engagées en faveur de l’entrepreneuriat (notamment TF1 et L’Oréal), ou encore un fond d’investissement Impact Partners pour accompagner les entreprises en difficulté, en partenariat avec JP Morgan et La Française des jeux ; Impact Partners indique avoir financé la création de 150 commerces franchisés, qui ont permis la création de 1 500 emplois. On y trouve aussi des incubateurs d’entreprises tels Station F, avec son programme Fighters, destiné aux entrepreneurs issus de milieux défavorisés, pour les accompagner.

 

Qu’y crée-t-on ?

Le premier secteur d’activité concerné est le commerce (dont la restauration), qui représente 34% des établissements implantés dans ces territoires, puis  la santé humaine et les activités scientifiques et techniques (25%), la construction (15%).

En fait, on y rencontre  types d’entrepreneuriat : des projets avec une ambition de forte croissance, aspirant à une expansion nationale voire internationale d’une part et d’autre part des projets à taille humaine ou familiale et ancrés localement qui sont prédominent dans les activités traditionnelles et artisanales, tels que le commerce, la restauration, et les services à la personne, souvent ancrées dans un zone restreinte ; 40% sont des micro-entrepreneurs. Ils y trouvent un moyen de subsistance

 

SOMMAIRE