Archives annuelles : 2017

Les TPE plutôt satisfaites de l’action du gouvernement

Méthodologie : échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 3 au 19 juillet 2017.

C’est une opinion remarquable dans la mesure où les patrons de TPE sont habituellement très critiques des politiques gouvernementales.

 

62% sont satisfaits de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république et 59% de l’action du gouvernement; seuls respectivement 14 et 11% sont très insatisfaits.

Ceci étant, 78% (86% les chiffres d’affaires inférieurs à 200 000€, 85% les moins de 35 ans) avouent ne pas bien connaitre le programme du gouvernement pour les PME (très mal 32%).

 

83% estiment que les réformes proposées seront difficiles à mettre en oeuvre (très difficiles 20%).

 

En ce qui concerne la réforme du code du travail, 64% pensent que la réforme va dans le bon sens (très 18%) et 47% (63% les 6-9 salariés, 67% les 10-19 salariés) qu’elle favorisera l’emploi dans les TPE. Mais seuls 24% (38% les 10-19 salariés et 12% le 1-2 salariés) se disent bien informés à ce sujet. 

 

D’ailleurs seuls 26% se disent bien informés sur les évolutions réglementaires sur le travail survenues au cours des trois dernières années, notamment la loi de sécurisation de l’emploi de 2014, la loi Rebsamen de 2015 et la loi El Khomri de 2016 (34% le sont très mal).

il est vrai que 49% estiment que ces différentes lois et règlements ont eu un impact négatif sur leur entreprise et 23% aucun impact; 37% des 10-19 salariés estiment que ces évolutions réglementaires depuis 3 ans ont eu un impact positif.

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Les femmes obtiennent de meilleurs résultats que les hommes avec le crowdfunding

Méthodologie : depuis 2014, The Crowdfunding Center a collecté et analysé les données de plus de 465 000 campagnes de crowdfunding. Cette étude s’intéresse aux données du financement participatif (appelé « seed crowdfunding » – financement d’un nouveau projet, produit ou service par l’achat anticipé de celui-ci) pour les années 2015 et 2016, collectées dans 205 pays à partir des 9 plus grandes plateformes mondiales de crowdfunding.

L’étude du cabinet de conseil et d’audit PwC, réalisée en partenariat avec The Crowdfunding Centre,  « Women Unbound: Unleashing female entrepreneurial potential », s’intéresse aux levées des fonds réalisées au cours des deux dernières années via les 9 plus grandes plateformes mondiales de crowdfunding.

The Crowdfunding Centre, observatoire mondial du crowdfunding, rassemble la plus grande banque de données sur le financement participatif, dans le but de fournir des données et des rapports et outils basés sur ces données aux entreprises, gouvernements, entrepreneurs, investisseurs et chercheurs.

 

Le montant total des financements atteint via les 9 plateformes analysées dans ce rapport est passé de 10M$ en 2009 à plus de 767M$ en 2016, avec des contributeurs originaires de plus de 200 pays.  

Les projets menés par des hommes ont ainsi récolté 654M$, contre 196 pour les projets orchestrés par des femmes. Les projets féminins récoltent des promesses de dons moyens supérieures à celles adressées aux hommes : en moyenne, chaque contributeur individuel verse 87$ à une femme et 83$ à un homme.

17% des hommes atteignent leur objectif financier, contre 22% des femmes, quels que soient les secteurs d’activité, les régions du monde et les cultures. Dans les pays qui affichent les plus gros volumes de financements participatifs à savoir le Royaume-Uni et les États-Unis, 20% des opérations menées par des hommes aboutissent, contre 24% aux Etats-Unis et 26% aux Royaume-Uni pour les campagnes orchestrées par des femmes et 21% en Europe vs 14. 

Les hommes sont également plus ambitieux lors de la définition de leur objectif de financement, ce qui explique qu’ils sont plus nombreux à participer aux grosses levées de fonds. Parmi les 63 campagnes qui ont recueilli plus d’un million de dollars, seulement 7 (11%) étaient pilotées par des femmes, la campagne créée par une femme ayant collecté le plus de fonds se plaçant en 18e position.

 

En France, parmi les 2 219 campagnes de crowdfunding recensées  et analysées entre 2015 et 2016, 79% ont été initiées par des hommes (1 758, contre 461 par des femmes). Pourtant, les femmes entrepreneurs réussissent deux fois mieux que leurs homologues masculins à atteindre leurs objectifs de financement (24% vs 13).

Même dans les secteurs traditionnellement considérés comme masculins, la technologie par exemple, où neuf campagnes technologiques sur dix sont pilotées par des hommes, 13% des femmes atteignent leur objectif de financement, contre seulement 10% des hommes. De la même manière, dans le secteur du digital, ou les trois quarts des campagnes sont masculines, les femmes enregistrent 16% de réussite, contre 9% pour les hommes. 

En France, les projets menés par des hommes ont récolté au total 7,3M$ et les projets féminins seulement 1,6M$. De plus, contrairement à la tendance mondiale, les promesses de don restent largement supérieures pour les hommes que pour les femmes, respectivement en moyenne à 102$ et 72$ (différence de 41%).

En totalité, les campagnes de crowdfunding françaises ont permis de lever 8,98 millions de dollars provenant de près de 95 000 investisseurs individuels au cours des 2 années analysées.

 

 

 

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Après le redressement de 2016, l’activité des PME a continué de s’améliorer

29 093 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins
de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées début mai 2017. L’analyse porte sur les 4 417 premières réponses jugées complètes et fiables reçues avant le 8 juin 2017; 39% y ont de 1 à 9 salariés et 49% de 10 à 49; 67% sont non innovantes et 77% non exportatrices (10% fortement exportatrices).

Le commentaire traite peu des TPE, toujours en retrait au regard des PME en ce qui concerne l’amélioration de l’activité, même si la situation s’est nettement améliorée.

 

L’opinion sur l’évolution de l’activité progresse nettement entre novembre 2016 et mai 2017, plus modérément celle de l’emploi et se trouvent à leur meilleur niveau depuis fin 2011. Les carnets de commandes sont de mieux en mieux garnis. La croissance de l’activité suit la même tendance ascendante quels que soient  la taille, le caractère innovant ou non de l’entreprise, son activité à l’export et son secteur d’activité. 

Le rebond est particulièrement marqué dans la construction, le tourisme et le commerce, secteurs en retrait en fin d’année dernière. Dans le contexte de commerce mondial qui s’améliore, les PME fortement exportatrices rebondissent nettement, après un ralentissement fin 2016.

En mai 2017, 34% des PME disent avoir rencontré d’importantes difficultés de recrutement au cours des six derniers mois, après 27% et 31% respectivement en mai et novembre 2016; le niveau actuel des difficultés dépasse même légèrement le niveau d’avant-crise (33% en mai 2007) et est le plus élevé depuis le tout début des années 2000, juste avant l’éclatement de la « bulle Internet ». 

 

La situation de trésorerie des PME a retrouvé son aisance d’avant crise, et s’améliore y compris dans les TPE. 

Le jugement de la rentabilité du dernier exercice s’améliore pour la 3éme année consécutive; il est au plus haut depuis 2009. La rentabilité est jugée meilleure chez les PME innovantes et exportatrices. Les anticipations d’évolution de la rentabilité pour l’exercice en cours sont les plus optimistes depuis 2011. 

 

L’accès des PME au crédit de trésorerie au cours du premier semestre 2017 n’a jamais été aussi aisé dans l’enquête; seules 15% disent avoir rencontré des difficultés pour obtenir les concours financiers à court terme souhaités; l’amélioration concerne tant les TPE que les PME.

L’accès au crédit à moyen et long terme s’est maintenu à son meilleur niveau au cours du premier semestre 2017; seules 8% des PME déclarent avoir rencontré des difficultés d’obtention de concours financiers à l’investissement.

 

50% des entreprises déclarent avoir réalisé des investissements depuis le début de l’année ou pensent le faire d’ici la fin de l’année; c’est la proportion la plus élevée depuis  le début de la crise en 2008; l’indicateur prévisionnel du volume d’investissement pour l’année en cours est au plus haut depuis 2011. La faiblesse de la demande toutefois reste le principal frein, suivi par l’insuffisance de la rentabilité, mentionné par 44 % des dirigeants, moins l’insuffisance des fonds propres, ce qui confirme le net redressement de la situation financière des PME depuis 2015.

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41% des dirigeants sont stressés à l’idée de partir en vacances.

Etude réalisée auprès de 500 dirigeants de petites et de micro-entreprises.

Le résumé de ce travail dont j’ai eu connaisance ne propose pas la composition de l’échantillon, ce qui limite la fiabilité des constats; ceci étant , le peu de travaux sur les vacances des dirigeants légitime cette mise à disposition comme une 1ére approche, susceptible d’être améliorée ou remise en cause.

 

 38% des dirigeants interrogés se sont déjà trouvés affectés physiquement et 59% ont connu des troubles du sommeil du fait de la gestion de leur entreprise; 49% disent travailler trop (56% les parisiens vs 47 les non parisiens).

57% ont senti une augmentation de leur niveau d’anxiété depuis qu’ils sont leur propre patron. De fait 60% trouvent que gérer leur entreprise est émotionnellement épuisant.

39% ont constaté une dégradation de leur vie de famille/vie de couple dû à la gestion de leur entreprise.

57% éprouvent régulièrement une baisse de motivation significative.

 

Quid des vacances pour récupérer? 

Pour 53% prendre des jours de repos rime avec baisse de revenus, alors que 43% craignent également des problèmes d’organisation. 41% sont stressés à l’idée de partir et d’ainsi laisser leur entreprise.

75% des 18-24 ans craignent des problèmes d’organisation quand ils partent en vacances (vs 28% des plus de 55 ans); 40% des 18-24 ans se sentent coupables de prendre des vacances. 39% prendront moins de 8 jours de vacances, et 11% plus de 15 jours.

Cet été, 32% prendront plus de 15 jours de vacances (45% les parisiens) et 12% aucune. Ceci étant, 57% consultent leurs e-mails ou leur téléphone professionnel pendant leurs vacances.

 

.À la question « Comment vous sentez-vous au retour des vacances ? », les entrepreneurs ont répondu à 80% plus énergiques, à 72% plus créatifs et plus détendus, à 68% plus productifs et à 57% plus patients avec leurs collaborateurs. 60 % d’entre eux estiment que leur vie de famille/vie de couple se porte mieux après avoir pris des vacances. 74% se sentent plus heureux au retour des vacances. mais 45% trouvent qu’il est difficile de se remettre au travail à la rentrée.

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Travailler dans un petit établissement se conjugue avec de meilleures conditions de travail

L’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. La collecte s’est déroulée de janvier 2009 à avril 2010 : 47 983 salariés (dont 9 009 dans des établissements de moins de 10 salariés et 10 289 entre 11 et 49 salariés) ont répondu, interrogés par 2 400 médecins du travail ou de prévention. 97% d’entre eux ont accepté de répondre à l’auto-questionnaire. Ces salariés sont représentatifs de près de 22 millions de salariés et le champ de l’édition de 2010 couvre 92% des salariés. Ne sont pas couverts les enseignants de l’Éducation nationale ainsi que les agents des ministères sociaux et de celui de la Justice. 

 

Les maladies professionnelles et les accidents du travail reconnus sont moins fréquents dans les très petits établissements.

Le travail en équipes alternantes sont nettement moins fréquents dans les petits établissements (5% des salariés des TPE, 10% dans les PME et 25% dans les établissements d’au moins 200 salariés); idem pour le travail de nuit (au moins 10 nuits par an) qui concerne 4% des salariés des TPE, 7% de ceux des PME contre 12% dans les grandes unités; cependant, les salariés des TPE ont plus souvent une coupure importante dans la journée de travail, et sont moins nombreux à disposer de 48 heures consécutives de repos. 

 

22% des travailleurs en TPE subissent au moins 3 contraintes de rythme de travail, contre 31% pour les PME et 36% pour les plus grands établis.

28% des salariés des TPE/PME sont exposés à des postures pénibles plus de 2 heures par semaine contre 25% de l’ensemble des salariés; ils sont plus souvent ouvriers et travaillent plus souvent dans l’agriculture et le BTP.

Ils sont aussi exposés que les autres salariés à la manutention de charges lourdes.  

Les salariés des TPE sont plus exposés aux vibrations transmises par des machines et outils vibrants (18% contre 12% pour l’ensemble des salariés).

Ils sont également plus soumis au risque routier : 20% conduisent sur la voie publique plus de 2 heures par jour (12% dans les établissements de 200 salariés et plus).

Ils sont plus exposés aux agents chimiques cancérogènes (13% contre 10% pour l’ensemble) du fait d’une mise à disposition moins fréquente de protections collectives ou individuelles (34% n’y ont ni protection individuelle, ni protection collective, contre 24% dans les établissements de 200 salariés ou plus); les employeurs des TPE/PME semblent moins conscients de ces expositions.

 

Ils sont moins concernés par des « rythmes imposés par des normes ou délais inférieurs à une heure » (14% contre 20 pour l’ensemble), par un « rythme dépendant de collègues » (18% vs 27), par un « contrôle informatique de l’activité » (20% contre 29) et par un « contrôle permanent de la hiérarchie » (20% contre 26). Ils sont 33% contre 37 à dire « devoir toujours ou souvent se dépêcher dans leur travail »; leurs marges de manœuvre sont nettement plus importantes, leur permettant de faire varier les délais, changer l’ordre des tâches ou régler des incidents. La tension au travail ne concerne que 13% contre 21 pour les établissements de plus de 500 salariés.

 

Les relations internes sont également plus favorables, avec un meilleur soutien par les collègues, une meilleure information ou des moyens suffisants pour bien faire leur travail, un travail mieux reconnu à sa juste valeur par les usagers ou les clients; s’ils souffrent moins d’un manque de reconnaissance sociale, en revanche, les atteintes dégradantes ne sont pas moins fréquentes.

Concernant les relations externes, 86% travaillent en contact avec le public (contre 76 pour l’ensemble).

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“Dans les diverses hiérarchisations institutionnelles, étatiques ou marchandes, les PME sont mécaniquement minorées ou ignorées”

 Un article très documenté d’Olivier Torres, professeur à l’université de Montpellier et à Montpellier Business School, fondateur d’ Amarok, le premier observatoire de la santé des dirigeants de PME dont je reprends les idées forces.

 

 “Pour comprendre la place de la PME dans la société française, il n’est pas inutile de s’intéresser à l’ordre de préséance. Cet ordre est une hiérarchie symbolique définissant le rang des officiels lors des cérémonies protocolaires. Édicté par Napoléon Ier, réactualisé en 1989, on y constate que c’est l’État qui se réserve la part du lion, reléguant l’écosystème PME à des rangs si inférieurs que cela en devient humiliant (la 41e place est réservée au président du tribunal de commerce de Paris, à la 48e se trouvent les présidents de CCI France, de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture et de l’assemblée permanente des chambres de métiers et d’artisanat et à la 49e le président de la CCI de Paris).

 

“La puissance symbolique de l’ordre du rang joue pleinement sur le psychisme des acteurs et participe à construire un ordre social fortement hiérarchisé autour de l’État” La force de ce classement est qu’il agit sur les esprits. C’est même sa raison d’être. C’est comme cela que l’État renforce son caractère institutionnel en existant dans la réalité et dans les cerveaux. Déjà en 1963, Michel Crozier notait que dans un profond sentiment qui mêle hostilité et allégeance, le petit patronat faisait preuve d’attitude infantile à l’égard de l’État. “Toujours dans ce registre de l’ordre protocolaire, la place des PME dans les attributions ministérielles est symptomatique de ce déclassement. Bien que représentant 99,8% des entreprises françaises, les PME n’ont fait l’objet d’un ministère de plein exercice qu’en de très rares occasions, et ont été reléguées la plupart du temps à la tutelle de secrétariats d’État tout au long de la Ve République. Cette hiérarchie n’est pas neutre sur le plan constitutionnel, car les secrétaires d’État sont rattachés à un ministre, ne peuvent contresigner les décrets, n’ont pas de budget propre et ne siègent au Conseil des ministres que sur invitation.” La PME n’est pas un référentiel stable, de telle sorte que le ministre des PME n’existe pas vraiment.

 

Les classements de l’excellence économique

 

 –Mais il n’y a pas que l’État qui classe et déclasse. Notre société regorge de classements qui font la part belle aux grandes entreprises, voire aux start up (le CAC 40, en hiérarchisant les grandes entreprises en fonction du montant de leur capitalisation; de nombreux magazines publient chaque année pléthore de palmarès); “à la fin ce sont toujours les mêmes hyperfirmes qui sont classées tandis que l’écosystème « PMiste » reste l’éternel absent”.  

 

-Les grandes écoles ont tendance à survaloriser les grandes entreprises au détriment des PME.  « Pour mesurer la qualité des formations, différents critères peuvent être envisagés, comme “les postes de direction occupés par les diplômés”. Et puis les études de cas sont avant tout basées sur ces grandes entreprises.

 

Et la création d’entreprise? Si de plus en plus d’écoles misent sur la création d’entreprises, ce sont surtout les start-up et les PME high-tech, c’est-à-dire les « grandes entreprises potentielles », qui suscitent l’attention. De fait, les élèves des grandes écoles préfèrent travailler dans les grandes entreprises, qui ont le plus besoin de cadres, et où les salaires sont meilleurs.  

-Les grands théoriciens du management moderne (Taylor, Fayol, Mayo, Porter, Bartlett et Ghoshal…) se sont basés empiriquement sur la très grande entreprise.

“En clair, on cherche les clés de l’économie sous le réverbère parce qu’il y a de la lumière”.»  

 

L’archivage historique

  “L’explication de cette focalisation sur les seules grandes entreprises tient au rôle primordial des archives dans le travail de l’historien… la grande entreprise fournissant un terrain riche et fertile, les PME présentent le plus souvent des archives faméliques, voire inexistantes….ce biais des archives porte en lui le germe d’une énorme confusion de beaucoup d’historiens, entre les dirigeants managers non propriétaires, dont nombre d’entre eux sont des hauts fonctionnaires-grands dirigeants, et les vrais patrons patrimoniaux.”  

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4 clés pour la pérennité et le développement de l’entreprise familiale

Cet article est le résumé d’un texte de Xavier Fontanet Professeur affilié d’honneur à HEC et président de la Fondation Fontanet, ancien président d’Essilor International.  

 

La qualité fondamentale de l’entreprise familiale est la considération du long terme, qui permet d’appuyer des stratégies supérieures dans les métiers ayant des durées de vie importantes. La stratégie financière dans laquelle les actionnaires familiaux, pendant dix ans, ont accepté un fort endettement et aucun dividende permet de croître beaucoup plus vite que tous les concurrents. Seule une famille propriétaire, passionnée par son métier, assumant la modération de ses dividendes, pouvait prendre un risque que les marchés financiers n’auraient pas pris.  

 

Autre caractéristique capitale : le fait que l’entreprise familiale est souvent attachée à une région ou à une ville; cet ancrage territorial est fondamental pour l’acceptation du capitalisme, la richesse étant comprise parce qu’associée à une prise de risque et un bénéfice sur une très longue durée.  

 

 La question de la cotation change beaucoup de choses puisque qu’elle introduit la logique du marché financier, alors que la logique familiale n’est pas toujours compatible. Mais se développer sans avoir recours à ces marchés peut aussi être risqué; quand le marché est trop grand et croît très vite, alors que l’actionnaire veut garder le contrôle du capital de l’entreprise, le risque de faillite n’est pas loin. L’exemple de la croissance externe d’Essilor est édifiant, en trouvant des familles partenaires soucieuses de s’allier à des groupes internationaux, et en s’appuyant sur l’actionnariat salarié, qui, quand il est organisé et tient sur la durée, s’apparente au capitalisme familial.

 

 L’un des grands rendez-vous de l’entreprise familiale est la succession du fondateur de l’entreprise, qui est forcément quelqu’un d’exceptionnel. L’histoire est remplie de cas où la transition se passe très harmonieusement, avec la famille prenant un rôle d’actionnaire stable en choisissant des managers professionnels.    

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Une typologie en 6 catégories des chefs d’entreprises du bâtiment

“Laboratoire d’idées intégré au sein de la Fédération Française du Bâtiment, Constructif ouvre aux chercheurs, aux experts et aux acteurs de terrain une tribune pour s’exprimer sur les grandes questions de société. Espace de débat, d’analyse et d’échange d’expériences, Constructif offre aux décideurs un outil pour éclairer leur réflexion et les aider à faire des choix. Vigie du monde du Bâtiment, Constructif scrute les mutations en cours et à venir dans le champ économique et social pour contribuer à l’élaboration de stratégies à moyen et long termes.”

 

“Les enquêtes réalisées depuis 1989 par la Fédération Française du Bâtiment auprès de ses adhérents ont permis d’identifier six types de chefs d’entreprise et de dégager deux grands modèles. Des données essentielles pour adapter les services de l’organisation professionnelle aux attentes de ses membres.”

 

Cette typologie rend compte de la diversité des logiques de comportement des chefs d’entreprise. Elle est construite à partir de quatre critères sociologiques.

  1. L’identité, c’est-à-dire la manière dont le dirigeant se définit, les rôles qu’il assume dans l’entreprise, la signification de l’entreprise pour lui, les objectifs qu’il poursuit.
  2. Les valeurs que l’entrepreneur met en avant dans son métier, qu’on reconnaît à travers ses facteurs de satisfaction et les atouts qu’il développe pour son entreprise.
  3. Les qualités et les compétences qu’il mobilise pour exercer son métier.
  4. Les règles du jeu « légitimes » aux yeux de l’entrepreneur dans sa profession et dans le secteur.

 

Six types de chefs d’entreprise :

 

« L’artisan local » est généralement créateur de son entreprise après une période d’apprentissage et de salariat, il est généraliste dans son métier. Peu soucieux de développer son activité, il cherche avant tout à s’assurer un revenu suffisant. Homme-orchestre faisant peu confiance aux outils d’organisation, il cherche à rester proche et maître de ce qu’il dirige. Sa zone de chalandise est réduite. Il répond donc à toutes les demandes, comptant exclusivement sur son implication personnelle et la recommandation de ses clients.

 

« Le spécialiste » partage des traits de l’artisan local (contrôle personnel de toutes les fonctions, implication sur les chantiers, objectifs de croissance limités…). Il maîtrise en outre un savoir-faire particulier ou de haut niveau qui lui permet de se positionner sur des marchés d’excellence et/ou de niche. Sa zone de chalandise peut donc être locale, nationale voire internationale. La fierté liée à sa maîtrise l’amène à mettre en évidence ses réalisations.

 

« Le “famille” », figure emblématique de la profession des cinquante dernières années, vit son métier comme une responsabilité, celle de faire perdurer un capital familial. Il s’attache à valoriser le sérieux, l’honnêteté et la fidélité attachés à son nom. La notoriété et la qualité de son réseau relationnel sont des atouts forts. La relation qu’il a créée avec ses salariés peut être qualifiée de paternaliste (sans aucune connotation négative). Elle l’empêche bien souvent d’ajuster sa masse salariale au contexte économique, avec tous les risques que cela comporte pour l’entreprise.

 

« L’organisateur », souvent passé par les écoles de commerce ou ancien cadre dans un grand groupe, est avant tout un pilote qui s’intéresse peu à la dimension technique. Il aime organiser l’entreprise autour d’objectifs de rentabilité. Son goût pour le marketing l’amène à anticiper les évolutions de marché et à structurer une offre en conséquence. La diversification des activités et la croissance font partie de ses objectifs.

 

« Le technicien » s’attache à formaliser des process dans l’entreprise qui vont générer des gains de productivité. L’investissement dans la maîtrise technique lui permet d’être compétitif et de mettre en avant des avantages pour le client : coût, suivi, qualité. Il aime les chantiers qui sortent de l’ordinaire, lui permettant de montrer la maîtrise technique de son entreprise. Il est souvent en recherche de diversification, autant par goût du challenge que pour rentabiliser les investissements.

 

« Le businessman » est apparu plus tardivement dans la typologie (2000). Le plus souvent extérieur au bâtiment, il se définit par sa capacité à faire des affaires. Il se déplace donc constamment sur les marchés et peut être amené à quitter le secteur si la rentabilité n’est pas suffisante. Il ne s’investit personnellement ni en technique ni en organisation, mais suit attentivement les évolutions de la demande. Son objectif principal est d’augmenter la valeur financière de l’entreprise.

 

Deux grands modèles professionnels

Cette analyse permet également de mesurer l’adéquation entre entrepreneurs et segmentation du marché, en mettant en évidence deux grands modèles professionnels.

 

Le premier, qu’on appelle modèle relationnel, regroupe les artisans locaux, les spécialistes et les « familles ». Son succès repose sur la capacité à construire dans le temps un tissu relationnel fiable, basé sur la confiance et générateur à la fois de fidélité et de recommandation par les clients. Il repose donc sur des investissements commerciaux et de conception relativement faibles a priori. Mais cumulés sur plusieurs années, ceux-ci constituent un capital mobilisable pour assurer la viabilité d’un cycle économique original : mise en relation, vente, conception, production. En effet, intrinsèquement, l’offre ne préexiste pas à la demande. Le chef d’entreprise « pioche » dans des compétences détenues dans l’entreprise pour formaliser une offre adaptée à chaque client. Dans ce modèle, le client achète une promesse de résultat, et non un produit tout fait.

 

Le second, appelé modèle industriel, regroupe organisateurs, techniciens et businessmen. L’analyse du marché va conduire l’entrepreneur à préparer et proposer une offre de prestation. Il va donc investir dans des procédures, des compétences et des savoir-faire lui permettant d’être compétitif. Dans ce modèle, la conception de l’offre va précéder la demande. On retrouve donc un cycle plus classique : marketing, conception, vente, production. Ce modèle est celui de la garantie, du respect de la prestation définie par un cahier des charges, des normes et de la responsabilité contractuelle de l’entreprise. À l’heure de la normalisation, de la réglementation et du mémoire technique, il est parfaitement adapté.

 

“Il n’y a donc pas de bons ou de mauvais types d’entrepreneurs, mais des profils bien ou mal adaptés aux marchés auxquels ils se destinent.”

 

Cette typologie éclaire la relation aux compétences et à la technicité des métiers du bâtiment. Alors que l’artisan local peut se contenter d’une technicité suffisante tant que le client est satisfait, le spécialiste sera nécessairement en pointe pour rester dans l’excellence. L’organisateur ajustera ses compétences internes aux anticipations de marché, tandis que le technicien recherchera les gains de productivité que telle ou telle innovation technique peut lui procurer.

 

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312 000 personnes cherchent à créer leur entreprise : 55% sont au chômage et 32% en emploi

Source : L’enquête Emploi en continu est réalisée auprès des ménages et porte sur toutes les personnes de 15 ans ou plus habitant en logements ordinaires (hors communautés)

 

En 2016, 4,2 millions de personnes de 15 ans ou plus déclarent avoir effectué des démarches de recherche d’emploi (97% une emploi salarié); 68% sont des chômeurs au sens du BIT, 6% n’ont pas d’emploi et ne sont pas disponibles pour travailler (halo autour du chômage) et 26% travaillent et recherchent un autre emploi (11% des personnes ayant un emploi). Leurs motivations sont trouver un emploi mieux rémunéré (30%), plus intéressant (14%) et 10% un CDI.

Pour ce faire, 87% passent une annonce (journal ou sur Internet), consultent des offres d’emploi ou répondent à l’une d’entre elles. 67% contactent Pôle emploi, une agence d’intérim, ou un autre organisme public (opérateur de placement, chambre de commerce, APEC). 65% ont recours aux relations personnelles ou professionnelles(anciens collègues, syndicat). 62% déposent une candidature spontanée auprès d’un employeur, directement lors d’un salon professionnel ou dans l’entreprise, par courrier postal ou électronique, ou encore sur internet de l’entreprise. 31% utilisent les réseaux sociaux numériques. 21% ont passé un test ou un entretien d’embauche, ou un concours pour entrer dans la fonction publique.

 

Les personnes cherchant un emploi salarié déclarent effectuer,en moyenne au cours des quatre dernières semaines, 3,3 démarches au regard des 6 modalités qui viennent d’être citées; 12% combinent le recours aux petites annonces, la prise de contact avec Pôle emploi ou une agence d’intérim, des échanges avec des relations personnelles ou professionnelles, ainsi que l’envoi d’une candidature spontanée à une entreprise. Les chômeurs ainsi que les personnes en sous-emploi ou qui ne sont pas en CDI font davantage de démarches (3,5), alors que les inactifs en réalisent 2,3.

 

Les chômeurs prennent plus fréquemment contact avec Pôle emploi et déposent davantage de candidatures spontanées auprès des entreprises (davantage chez les jeunes); les personnes en emploi,notamment celles qui n’ont pas de CDI ou sont en sous-emploi,s’adressent plus souvent à leurs relations,personnelles ou professionnelles.

 

Les modes de recherche sont assez similaires entre les hommes et les femmes; toutefois les hommes contactent un peu plus fréquemment Pôle emploi ou une agence
d’intérim et leurs démarches ont débuté depuis plus longtemps (21 mois en moyenne,contre 18 mois pour les femmes), en lien avec une ancienneté au chômage plus élevée.

74% des 15-24 ans ont déposé une candidature spontanée auprès d’une entreprise,contre 67% des 25-49 ans et 55% des 50 ans ou plus  et utilisent davantage les réseaux sociaux (36% vs 32 pour les 25-49 ans et 25% pour les 50 ans et plus).

Les seniors ont moins souvent recours que leurs cadets à chacune des démarches, mais leurs recherches sont plus anciennes (30 mois contre 11 pour les 15-24 ans et 19 pour les 25-49 ans.

 Les cadres mobilisent bien plus les relations professionnelles (78%) et les réseaux sociaux (59%). Les professions intermédiaires recourent aussi fréquemment aux réseaux sociaux (41%), alors que les ouvriers contactent plus fréquemment Pôle emploi ou une agence d’intérim (82%). 

Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’adressent davantage que la moyenne  à leurs relations personnelles et professionnelles (73%). 

En 2016, 312 000 personnes sont à la recherche d’une situation à leur compte55% d’entre elles sont au chômage, 32% en emploi (dont 19 en sous-emploi), et 12% inactives.

74% s’adressent à leur réseaux de relation (66% familles et amis et 49 réseaux professionnels); 56% prennent conseil auprès d’un organisme public, comme la chambre des métiers ou l’APEC (mais 31% celles en CDI et 64% pour les chômeurs),  35% via leur profil professionnel sur les réseaux sociaux numériques (17% ceux en CDI).

38% entreprennent des démarches plus concrètes pour s’installer : 19% cherchent un terrain, des locaux ou du matériel, 19% des ressources financières (emprunts bancaires, aides publiques, etc.), 14% veulent reprendre une entreprise et 7% font une demande de permis, de licence, ou d’autorisation pour s’installer.

 

Parmi les salariés qui occupent leur emploi depuis moins d’un an, 42% déclarent avoir trouvé cet emploi grâce à une démarche personnelle auprès de l’employeur ou après une candidature spontanée, 25% via des relations familiales, personnelles ou professionnelles; dans 7 cas sur 10 la prise de contact avec l’employeur et la mobilisation des relations ont permis aux salariés de trouver leur emploi. 9% déclarent avoir trouvé leur emploi actuel grâce à Pôle emploi ou un autre organisme public, 7% à l’aide des petites annonces, et 18% par un autre moyen (concours de recrutement, ancien employeur, etc.). 

SOMMAIRE

Un regard sur les conditions de travail selon les employeurs

En 2013, l’enquête « Conditions de travail » comporte pour la première fois un volet « employeurs » en complément du volet « actifs occupés ». Le volet Employeurs a été réalisé auprès d’un échantillon national incluant les DOMs. pour l’ensemble des établissements (secteur marchand,  non marchand ou à la fonction publique) ; 2 échantillons distincts d’établissements ont été constitués : 17 200 établissements d’au moins 10 salariés, employeurs de salariés interrogés dans le cadre du volet « individus » qui ont accepté de donner le nom et l’adresse de leur employeur et en complément, 7 000 établissements d’au moins un salarié, tirés dans le répertoire Sirene, afin d’assurer  que l’échantillon soit représentatif de l’ensemble de l’économie. Le volet « Employeurs » a été mené par voie postale et collecté de novembre 2012 à août 2013. Les réponses d’environ 14 200 établissements ont pu être exploitées. Elles sont pondérées pour être représentatives de l’ensemble des établissements employeurs. Trois questionnaires ont été élaborés selon le type d’établissement :  un questionnaire « fonction publique » adressé aux établissements de l’État et aux collectivités territoriales ;  un questionnaire « secteur hospitalier », dédié aux  hôpitaux et cliniques ; un questionnaire « secteur marchand et associatif » pour tous les autres établissements.  Les réponses des employeurs sont le fait de leur opinion; de ce fait, celles des dirigeants des dirigeants de TPE peuvent quelques fois surprendre.  Les 1-9 salariés sont 82,3% des établissements, les 10-49 salariés, 14%, les 50-249 salariés ,3,2% les 250 et plus 0,5%.  

 

Le climat au sein de l’établissement  et la participation des salariés :

-Le climat au sein de l’entreprise : trés ou plutôt calme (TPE 87% vs 10-49 sal 86 et 250 sal et plus 76- 82

-Les salariés de TPE participent peu pour déterminer les horaires, les aménagements du temps de travail, la répartition au sein des équipes, la formation des salariés, le contrôle des résultats du travail (entre 2,1 et 4,9%) vs 5,3 à 16,2 pour les 10-49 salariés contre 5,4 à 45,2% pour les 250 salariés et plus

 Organisation en équipes ou groupes de travail autonomes dans l’activité courante : non à 80% pour les TPE vs 70 pour les 10-49 sal et 47-51% pour les 250 sal et plus

-Établissements couverts par un CHSCT (Comité hygiène sécurité conditions de travail) non : 80% pour les TPE, 67% pour les 11-49 salariés -négociation au cours des 12 derniers mois en ce qui concerne les conditions de travail : non dans les TPE pour 79%, vs 70 pour les 10-49 sal, vs 35 à 43 pour les 250 sal et plus  

 

La qualité au travail : tensions et actions conduites par rapport aux risques professionnels

-Salariés exposés au sentiment de ne pas pouvoir faire un travail de qualité : très peu ou aucun 76% vs 66 et 45-51

– Salariés exposés aux tensions entre collègues : très peu ou aucun 80% vs 73 et 63-68 -Salariés exposés aux tensions avec la hiérarchie : très peu ou aucun : 80% vs 76 et 61-66 – Salariés exposés à des tensions avec le public, la clientèle : 73%

Salariés exposés à la crainte de se retrouver au chômage : 71% -Organisation du travail/Dispositifs organisationnels :

 

La “modernisation” de l’entreprise :

-Utilisation d’un ordinateur connecté en réseau 48% vs 87, et 95% pour les 250 sal et plus -Utilisation d’un accès à internet : 63 vs 93% pour les 10-49 sal et 100% au-delà

-Utilisation d’un progiciel de gestion intégré : non 59% vs 43 et 11-14

-Peu de TPE ont recours à la certification ou l’accréditation portant sur le système qualité, les compétences techniques ou la sécurité dans l’activité courante : non 83% vs les 10-49 sal 75% et les 250 sal et au-delà entre 38 et 47%.

– Utilisation de méthodes formalisées de résolution de problèmes, analyse de la valeur, analyse fonctionnelle dans l’activité courante : non 86% vs 82 et 51-60

-Les TPE ne s’organisent pas en équipes ou groupes de travail autonomes dans l’activité courante : 86% vs 82% et 51 à 60% pour les 250 sal et plus.      

 

Les conditions de travail : 

-Salariés exposés à la manutention manuelle de charges lourdes au cours des 12 derniers mois (qu’ils utilisent ou non des protections) : aucun (66% ou très peu 10) pour les TPE vs 43 et 25 pour les 10-49 sal et  pour les 250 sal et plus 20 et 38

– Salariés exposés à des postures pénibles au cours des 12 derniers mois (qu’ils utilisent ou non des protections) : aucun (65,5%) ou très peu 10% vs 43 et 22 et 31-40 et 35-36%

-Salariés exposés au travail de nuit (entre 21h et 6h) au cours des 12 derniers mois : aucun (83%) ou très peu (5%) vs 70 et 15 et 27-29 et 29-36%

-travail à la chaîne : aucun (84%) ou très peu (1,2) vs 75 et 2,5, vs 57-60 et 11-17%

– Salariés exposés à un risque physique physique important ( produit chimique dangereux, vibrations mécaniques,  température extrême…) :  aucun (56%) ou très peu (13) vs 27 et 24 et  7-9 et 21-26%

-Salariés exposés à la nécessité de travailler dans l’urgence : 34%, vs 65 et 86% -Salariés exposés à des horaires de travail imprévisibles : 81%

– Salariés exposés à une charge de travail trop importante : 76%  

 

Gestion générale de la santé 

– Établissements dont l’un des salariés a bénéficié d’une reconnaissance de maladie professionnelle par la sécurité sociale au cours des 12 derniers mois : 2% vs 6, vs 38-53%

– Part des salariés soumis à une surveillance médicale renforcée : 7% vs 12,5, vs 23-30%

-Établissements qui ont vu un ou plusieurs de leurs salariés interrompre ou refuser une tâche pour préserver leur santé ou leur sécurité (droit de retrait) : oui 1,1%; vs 2,8 et 6,4-8,8  

 

Risques et protection des salariés

– Établissements qui déclarent avoir remplacé un équipement de travail dangereux ou une matière première dangereuse par un équipement ou une matière moins dangereuse au cours des 12 derniers mois, pour ceux en risque : 10%vs 18 et 46-57

-Établissements dont les salariés ont accès à des équipements de protection individuelle, sil y a risque: 86%, vs 88% et vs 100%

– Établissements où il existe des équipements de protection collective, s’il y a risque : 53,5% vs 67 et 94-97%

– Établissements où la fidélisation du personnel est une motivation pour développer la prévention des risques professionnels : 45% vs 58% et vs 66%

-Établissement où les cotisations sociales majorées en cas d’accident ou de maladie sont une motivation pour développer la prévention des risques professionnels : 38% vs 55%, et vs 76%

– Établissements où les exigences des clients sont une motivation pour développer la prévention des risques professionnels : 34,5% vs 48 et 50-54

– Établissements où la réputation de l’entreprise est une motivation pour développer la prévention des risques professionnels : 49% vs 65, et 78-82%

-Établissements qui ont bénéficié de conseils sur la santé et la sécurité au cours des 12 derniers mois de la part d’organisations ou d’institutions : 32% vs 57, et 90-92; la médecine du travail est très souvent citée (27% pour les TPE, vs 49 et vs 86-88%; vient en suite l’inspection du travail (7% pour les TPE vs 14 puis 29-33%) te les organismes de prévention de sécurité de la sécurité sociale (6% vs 16 puis vs 39-42%).

 

SOMMAIRE

L’accés au crédit change peu au regard des 4 trimestres précédents pour les PME et TPE

Au deuxième trimestre 2017, la demande de nouveaux crédits de trésorerie et d’investissement est stable, tant pour les PME que pour les TPE.  

 

L’accès aux crédits des TPE s’améliore pour les crédits de trésorerie (68% après 65%); 7% en ont fait la demande. 11% ont fait la demande de crédits d’investissement; 81% ont obtenu en totalité ou en grande partie les financements souhaités (contre 82% le trimestre précédent). Plus spécifiquement pour les crédits d’équipement, l’obtention s’effrite (81% après 84%).

 

L’accès aux crédits des PME s’améliore par rapport au premier trimestre : 86% des PME obtiennent totalement ou en grande partie les crédits de trésorerie demandés (contre 83% au premier trimestre); elles étaient 6% à en avoir fait la demande. L’accès aux crédits d’investissement (25% en ont fait la demande) est quasiment stable : 95 % des PME obtiennent (en totalité ou à plus de 75 %) les crédits souhaités (94% au T1). S’agissant plus particulièrement des crédits d’équipement, l’obtention se maintient à un niveau élevé (91%).  

 

Noter en ce qui concerne les ETI : 45% des ETI déclarent avoir demandé des lignes de crédit. 72% des ETI ayant obtenu des lignes de crédit utilisent leur possibilité de tirage, après 69% au premier trimestre. La demande de nouveaux crédits de trésorerie est quasiment stable (10%) des ETI avec une obtention (en totalité ou à plus de 75%) élevée à 90%. La demande de crédits d’investissement s’affaiblit : 26% après 29% au premier trimestre; la quasi-totalité obtiennent en totalité ou en grande partie les crédits demandés. Rappelons que les ETI ont accès au marché des titres privés.

SOMMAIRE

La moitié des chômeurs indemnisés est le fait de ruptures de contrats courts

Au 30 juin 2016, 3,45 millions de demandeurs d’emploi sont indemnisables par l’Assurance chômage  (inscrits à Pôle emploi et ayant droit ouvert aux allocations chômage); parmi eux, 2,51 millions sont indemnisés, dont 767 000 touchant à la fois une allocation chômage et un salaire. L’étude porte sur les 2,51 millions d’allocataires indemnisés par l’Assurance chômage au 30 juin 2016.  

 

Au 30 juin 2016, 2,1 millions d’allocataires relèvent du régime général, soit 85% des allocataires de l’Assurance chômage; les intérimaires sont 252 000 (10%) et les intermittents du spectacle, 80 000 (3%).

 

94% perçoivent l’allocation d’Aide au retour à l’emploi (ARE) et 3% l’ARE Formation (AREF); les autres (71 000 personnes) perçoivent l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP ou ASP-ARE) car ils ont adhéré au Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à la suite d’un licenciement économique (71 000 personnes, majoritairement des hommes, en moyenne plus âgés que l’ensemble des allocataires).

 

Les bénéficiaires de l’AREF sont plus souvent des femmes (57%), avec un niveau de diplôme plutôt élevé : 58% ont au moins le Bac contre 43% pour l’ensemble, ce qui peut expliquer en partie la part plus importante de jeunes (63% ont 34 ans ou moins, contre 46% de l’ensemble).  

La moitié des demandeurs d’emploi indemnisés a moins de 40 ans.

Les femmes représentent 51% des demandeurs d’emploi indemnisés (elles sont 45% dans la population active). Les femmes sont moins nombreuses parmi les plus jeunes allocataires (études plus longues, arrivée plus tardive sur le marché du travail), mais sont plus nombreuses parmi les plus âgés (56% des 60 ans et plus). Au 30 juin 2016,

13% des demandeurs d’emploi ont moins de 25 ans (10% dans la population active) et 25% sont des seniors (28% dans la population active). La part des jeunes a baissé depuis 20 ans en lien avec l’allongement de la durée des études (au 30 juin 1996, 33% des demandeurs d’emploi indemnisés avaient moins de 30 ans; en 2016, ils sont 27%).

La moitié des allocataires âgés de 25 à 35 ans au 30 juin n’ont pas le niveau Baccalauréat. 1/3 ont au plus le BEPC voire sortie lycée, 25% un CAP, 21% le bac et 21% un niveau d’études supérieure (9% bac+2, 6% bac +3 et 4 et 6% bac +5 et au-delà); la population active est davantage diplômée que les chômeurs indemnisés (38% au moins bac +2). Noter que les femmes indemnisées ont un meilleur niveau d’études (25% au moins bac +2 vs 19 pour les hommes).

 

Parmi les causes de l’entrée en chômage des indemnisés, les plus diplômés sont ceux en départ volontaire, puis ceux en rupture conventionnelle, alors que les moins diplômés sont les fin de mission d’intérim, et les licenciés économiques :

Fin juin 2016, 1,60M ont travaillé au cours du mois, mais tous ne sont pas indemnisés car ils perçoivent de leur activité un revenu suffisant; seuls 767 000 le sont dont 54% suite à une fin de CDD (dont intérimaires et intermittents du spectacle); 56% sont des femmes.

La plupart des allocataires indemnisés sont de nationalité française (90%). Les autres sont moins diplômés (68% ont un diplôme inférieur au Bac) et comptent 60% d’hommes. Ils se sont plus souvent inscrits à Pôle emploi après une mission d’intérim : 15% contre 10% pour l’ensemble des allocataires.  

 

Les chômeurs indemnisés sont pour 51% des femmes, pour 62% des 25-49 ans; 58% ont au plus le CAP/BEP et 21% un diplôme de l’enseignement supérieur; 16% ont travaillé moins d’un mois dans leur précédent poste, 25% entre 1 et 12 mois, 15% entre 1 et 2 ans, 31% de 2 à 10 ans et 12% dix ans et plus; 75% étaient à temps plein. Pour 52% la durée maximum des droits est de 2 ans, 16% plus de 2 ans et plus et pour 24% moins d’un an; les 3/4 des 50 ans et plus ont une durée de droits supérieure à 2 ans;   ceux en fin de contrat à durée limitée ont une durée de droits plus courte (parcours d’emploi passé, plus souvent fractionné); notamment les intérimaires (25% ont moins de 6 mois, contre 10% pour les fin de CDD. 45% sont au chômage depuis au moins 6 mois et 27% depuis au moins 12 mois; 43% percevaient moins de 800€, 34% entre 800 et 1100€ et 23% plus de 1100€.  

 

Le salaire mensuel brut perdu moyen est de 1 900€ brut (1 680€ pour les femmes contre 2 120€  pour les hommes), les seniors (2 180€) gagnaient plus que les jeunes (la moitié d’entre eux touchait plus de 1 800€ contre 1 370€ pour les moins de 25 ans); les Bac+2, 2 880€ vs 1 960€ pour les bac et bac+2, et les autres 1 650€. Près de 7 allocataires sur 10 ont perdu un salaire mensuel brut de moins de 2 000€. Les licenciés économiques recevaient 2 420€ en moyenne contre 2 290€ ceux en rupture conventionnelle, 2 000€ les départs volontaires, les fins de mission d’intérim 1 640€ et les fin de CDD 1 540€.  

 

En moyenne, les allocataires consomment 68% de leurs droits; la part de droit consommée est d’autant plus élevée que le droit est court, sauf pour les plus âgés. La durée moyenne d’indemnisation est de 10 mois; avec l’introduction des droits rechargeables, l’épuisement du droit n’est pas nécessairement synonyme de fin de droit; ainsi, au 4e trimestre 2015, près de la moitié des épuisements de droit sont suivis d’un rechargement (179 000, soit 47% des épuisements). Le taux de fin de droit est de 44%.  

 

Le taux de remplacement net moyen (rapport entre le salaire journalier de référence net ayant permis l’ouverture de droit et l’allocation journalière nette) est de 72%; il est plus élevé pour les niveaux de rémunération faibles; ainsi, les allocataires qui touchaient moins de 500€ net de salaire par mois ont un taux de remplacement net de 95%; pour les personnes à temps partiel, il est de 77%;  pour une personne qui a perdu un emploi à temps complet payé au Smic, l’allocation mensuelle versée est en moyenne de 750€ et le taux de remplacement net de 79%; Il est de 64% pour un allocataire qui a perdu un emploi à temps complet d’environ 3 000€ net par mois.  

 

Observons de façon plus détaillée les différentes situations :  

 

Les fins de contrat (46% des bénéficiaires) :  

 

-Les allocataires indemnisés après une fin de contrat à durée limitée, CDD ou mission d’intérim (33%) sont plus souvent des femmes (57%); 61% ont moins de 35 ans; 79% ont au plus le bac dont 48% au plus une sortie du lycée sans diplôme); 43% travaillent à temps partiel; 64% ont au plus un contrat d’un an; 58% étaient dans les activités santé, éducation, le commerce, les HCR, et les transports. 65% ont des droits au chômage d’au moins un an, mais 68% sont au chômage depuis au moins 6 mois; 57% perçoivent une allocation mensuelle nette de moins de 800€.  

 

-10% sont issus de l’intérim : 72% sont des hommes;  67% ont de 25 à 49 ans; 69% sont au mieux issus du lycée sans diplôme; 75% avaient un contrat de moins d’un mois. Pour 71% leur droit au chômage est d’au moins 6  mois; 59%  perçoivent une allocation mensuelle nette de moins de 950€.  

 

-3% des allocataires indemnisés sont intermittents du spectacle (93% avaient un contrat de moins d’un mois); 64% sont des hommes; 77% ont entre 25 et 49 ans, mais ils sont  très diplômés (48% ont au moins un bac+2); 45% résident en Île-de-France; 91% sont dans les secteurs des spectacles et de l’information/communication. La totalité des droits au chômage est de 6 à 12 mois; 34% ont épuisé ces droits; 1/3 perçoit une indemnisation nette de moins de 800€ en juin 2016 et 37% plus de 1 100€.  

 

Les licenciés :  ce sont des femmes (52%); 70% ont au moins 35 ans; 64% ont au plus le CAP/BEP; 77% étaient dans la dernière entreprise depuis au moins 2 ans. 80% étaient à temps plein 68% disposaient de droits au chômage d’au moins 6 mois; 37% recevaient moins de 800€ d’allocation chômage, 31% plus de 1 100€.  

 

Les ruptures conventionnelles et départs volontaires Ils sont un plus souvent le fait des femmes (54%); 70% ont entre 25 et 49 ans, et un niveau de diplôme relativement élevé (53 % ont au moins le Bac); les 3/4 ont travaillé 2 ans ou plus dans leur dernier emploi ; ils étaient majoritairement à temps plein. Ils ont des droits relativement longs (83% au moins 2 ans), mais 41% ont déjà au moins 12 mois d’ancienneté dans le chômage; 54% perçoivent au moins 950€.  

 

Les cadres représentent (7 % des allocataires indemnisés) sont majoritairement des hommes (59%); 34% ont 50 ans ou plus à l’ouverture de droit (34%); 55% ont un diplôme de niveau supérieur à Bac+ 3 contre 13% pour l’ensemble des bénéficiaires. Ils viennent plus souvent du secteur de l’information et de la communication (12%) et du secteur des activités financières et d’assurance (6%); Ils sont principalement au chômage suite à un licenciement (44% vs 31) ou en rupture conventionnelle (35% vs 16). 85% ont au moins 2 ans de droit (vs 52). Le dernier salaire perçu est de 4 400€ brut par mois (vs 1 900€).

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En cas d’échec de leur entreprise, 61% envisageraient de tenter à nouveau l’expérience

Méthodologie du sondage OpinionWay pour Legalstart.fr  : échantillon de 1018 entrepreneurs et dirigeants d’entreprise issu de la base de 50 000 personnes inscrites sur la plateforme Legalstart.fr, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 21 et 29 mars 2017.

Profil : 79% sont des hommes; 19% ont moins de 35 ans, 29% de 35 à 49 ans, 36% de 50 à 64 ans et 16% 65 ans et plus; 63% sont dans des villes de plus de 100 000 habitants et 27% dans des communes de moins de 20 000 habitants; 64% sont dans les services (dont 49% les services aux entreprises); 55% sont en société.

 

A la question “si votre société ne fonctionnait plus et que vous étiez obligé de la fermer, envisageriez-vous d’en créer une nouvelle ?”, 61% répondent oui (dont 29% certainement) et 36% non (dont 13% certainement pas).

Le oui est conditionné à l’âge (75% les moins de 35 ans, 59-65% les 35-64 ans, et 42% les 50 ans et plus), mais aussi au sexe (hommes 64%, femmes 53%) et au fait qu’ils soient créateurs de leur entreprise (68% vs 52); noter que le décalage “des plus accro” est plus modeste en ce qui concerne l’âge (29-33% pour les moins de 24 ans, vs 24 pour les 65 ans et plus).

 

En cas de fermeture, 79% estiment qu’ils garderont la confiance de leurs proches (30% certainement), 63% celle de leurs clients (14% certainement), 45% celle de leurs fournisseurs (9% certainement), 16% des banques (3% certainement, 32% certainement pas); garder certainement la confiance demeure nettement minoritaire; les caractéristiques du dirigeant influent peu sur les résultats.

 

68% se disent favorables à envisager de s’associer avec un entrepreneur qui a dû fermer sa société; c’est plus souvent le fait des hommes (70 vs 61% pour les femmes), des moins de 35 ans (74%), des créateurs de leur entreprise (74% vs 61), des services aux entreprises (75%).

 

Les principaux facteurs à l’origine de l’échec sont :

-d’abord le fait du financement (39% ne pas trouver les financements à des moments cruciaux du développement, 35% une mauvaise gestion de la trésorerie)

le développement (37% le fait de développer un service ou un produit qui ne répond pas au besoin du marché, 10% une croissance trop rapide, non maîtrisée)

Les ressources humaines (26% se tromper dans le choix de ses associés, 20% ne pas arriver à recruter les bonnes personnes)

L’administratif (28% l’énergie dépensée et le temps passé sur les problématiques administratives)

-L’investissement du dirigeant (15% ne pas être suffisamment investi, ne pas accorder suffisamment de temps à son projet) Le tableau ci-après reprend seulement les écarts importants par caractéristiques; noter que les jeunes sont les plus cités en écarts défavorables :

SOMMAIRE

Quelques propos glanés autour de l’entrepreneuriat

4 articles des Echos Business posent question sur ce qu’est l’entrepreneur : j’en extrait les constats et interrogations qui m’ont paru utiles :

-Les 4 piliers du leadership responsable du XXIème siècleCHRISTIAN VOEGTLIN, AUDENCIA BUSINESS SCHOOL le 24/02/17

-« Non, les entrepreneurs ne sont pas de grands enfants », GASPARD KOENIG Le 01/07/17

-Uber, le côté obscur des licornes, BENOIT GEORGES Le 29/04/17 

 

et 2 articles de la Croix -Les nouvelles finalités de l’entreprise du 03/07/2017 

-Faut-il transposer ces statuts en droit français ?  du 03/07/2017  

 

“La figure du dirigeant responsable ne doit pas répondre qu’à un simple effet de mode. L’heure est à l’engagement pour en faire un vrai changement culturel…qui permet non seulement de faire évoluer le monde et la société, mais également de booster l’innovation et la rentabilité” selon Christian Voegtlin, professeur associé à Audencia Business School. Les chefs d’entreprise ne doivent pas seulement se contenter d’assumer leurs responsabilités envers leurs actionnaires, mais aussi envers la société et l’environnement.  

Qu’est-ce donc qu’un leadership responsable? 

-Premier élément-clé, la capacité à formuler des jugements éthiques éclairés sur les normes et les règles en vigueur suppose de prendre position sur des aspects sociétaux ou organisationnels jusqu’à dénoncer des pratiques jugées non éthiques pour que l’impact sociétal soit significatif.

-Second élément : la consultation de toutes les parties prenantes, favorisant des relations saines avec les interlocuteurs ayant un intérêt direct dans l’entreprise, et la nécessaire coresponsabilité. Le défi est de réussir à accommoder leurs objectifs contradictoires via une gestion de la complexité d’une logique à la fois économique et sociale.  

Le fondateur d’Uber, Travis Kalanick, vient d’être mis à la porte par ses actionnaires, comme jadis Steve Jobs. « Bad boy », « sulfureux », « orgueilleux », juge la presse, reprise dans son article par GASPARD KOENIG. “Loin de moi l’idée d’excuser le harcèlement sexuel ou les mauvaises pratiques (dont la plus révoltante, à mes yeux, est la géolocalisation sournoise effectuée par Uber, qui engrange en permanence les données de ses utilisateurs). Uber est d’ailleurs soumis à de sérieux concurrents, comme Lyft aux Etats-Unis ou Chauffeur Privé en France, qui mettent en avant des comportements plus éthiques et que j’ai personnellement tendance à privilégier. Mais il ne faudrait pas pour autant faire de l’entrepreneur un angelot.

 

-Sa responsabilité sociale, c’est avant tout de réussir

– pour ses employés, pour ses clients, et pour changer le monde par la même occasion.” Dans sa Théorie du développement économique, Schumpeter compare l’entrepreneur à un fondateur d’empire, s’enivrant de pouvoir, cherchant la joie de la conquête et la jouissance de l’indépendance; il ne cherche ni la fortune ni le bonheur, mais l’exaltation de la création, qui le place en rupture vis-à-vis de sa société et de ses mœurs, à l’opposé d’un pur homo oeconomicus froid et calculateur.

Le « leadership », selon Schumpeter, c’est cette capacité à contester l’ordre établi, à supporter la réprobation publique, à persévérer sous les sifflets. Il semble que Travis Kalanick réponde bien à ces critères : Uber n’a jamais hésité à outrepasser la loi et à forcer la bienséance.  

 

Dans l’article, “Uber, le coté obscur des licornes”, traite de la disruptionune innovation de rupture, suffisamment puissante pour qu’un nouvel entrant puisse balayer des acteurs bien établis. De fait Uber s’est construite dès le départ une image de franc-tireur, en lutte contre ses adversaires, qu’il s’agisse de concurrents (les chauffeurs de taxi, Lyft, etc.) ou de régulateurs (les villes, les juges…), tour à tour présentés comme inefficaces, inaptes au changement ou corrompus. Cette stratégie agressive a permis à Uber de séduire et de fidéliser, en un temps record, des millions de clients dans toutes les grandes villes du globe.; dans une analyse parue fin 2015, le cabinet de conseil FaberNovel comparait Uber à un virus, capable de se répandre et de muter pour « annihiler la concurrence ». Mais ce virus a fini par créer une culture d’entreprise « toxique », comme l’ont reconnu fin février deux de ses investisseurs historiques, Freada et Mitch Kapor.  

 

Aux États-Unis apparaissent de nouveaux statuts d’entreprises, associant lucrativité et intérêt général ; sans renoncer à la performance économique, l’entreprise peut ainsi définir de nouvelles règles de gouvernance et contribuer à la transformation de la société et à la défense de l’intérêt général.

Un premier statut de benefit corporation a été créé en 2010 dans l’État du Maryland; 2 autres ont suivi : le social purpose corporation (société à but social) en 2012 en Californie, puis le public benefit corporation (société d’intérêt public) en 2013 dans le Delaware. « L’enjeu est de corriger cette priorité absolue accordée aux actionnaires et de permettre aux dirigeants d’engager des investissements de long terme au service d’une mission partagée avec l’ensemble des parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients, créanciers…) ».

Adoptées par une trentaine d’États américains, ces entreprises à mission commencent à rencontrer un certain succès, avec environ 5 000 sociétés enregistrées sous l’un des trois statuts.   Des chercheurs de l’École des mines ParisTech (“Armand Hattchuel et Blanche Segrestin)  ont engagé il y a plusieurs années une démarche en ce sens dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire au collège des Bernardins.    

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Comment les start-up transforment un quartier

Le IIème arrondissement de la capitale, jadis fief historique du textile, est devenu une pépinière géante de start-up, dans un quartier où se croisent geeks, bobos et prostituées On y trouve Numa, un accélérateur de start-up, niché près du siège de PriceMinister, et la Maison du Bitcoin (la monnaie électronique).  

 

“En l’espace de quelques années, le quartier s’est métamorphosé. Les étroites ruelles qui relient le boulevard de Bonne-Nouvelle au nord, la rue Saint-Denis à l’est, la rue Réaumur au sud et la rue Montmartre à l’ouest dessinent désormais le quadrilatère magique de la French Tech. Elles abritent autant de sièges sociaux, d’incubateurs et d’espaces de coworking que d’ateliers de confection ou de boutiques de vente de vêtements en gros. Néoentrepreneurs, codeurs, grands groupes avides de se brancher à l’écosystème numérique, tous veulent s’y installer.”  

 

“La mue s’est amorcée au tournant du siècle. Trois amis de Polytechnique créent alors l’association Silicon Sentier…quelques mois plus tard, la bulle Internet explose et la plupart des entrepreneurs qui se sont ancrés dans le quartier le désertent après la faillite de leur entreprise. Pendant plusieurs années, le projet toussote. 

La Cantine, un espace entièrement dédié au travail collaboratif, voit le jour en 2008 à l’initiative de Silicon Sentier. La structure s’installe dans le passage des Panoramas et convainc la soixantaine d’entreprises qui paient pour un accès au wifi de l’ouvrir afin d’en faire bénéficier un maximum de gens. Le quartier a alors les meilleures connexions de Paris.”  

 

“La Cantine voit passer quelques-uns des futurs champions de la French Tech, comme les fondateurs de Blablacar; l’équipe qui gère La Cantine fait le pari de mélanger les populations pour fertiliser le biotope et accélérer la croissance de chacun. En 2011, s’ ouvre Le Camping, un accélérateur de start-up d’abord installé dans les locaux de la Bourse, au Palais Brongniart, avec l’appui financier de BNP Paribas et Google notamment. Il déménagera peu après et changera de nom en 2013 pour devenir Numa.” Dans son sillage, les projets de start-up fleurissent, nourris par un flot de plus en plus abondant de capital-risque; par ailleurs, beaucoup d’entrepreneurs ont le fantasme des start-up californiennes en tête et sont ainsi en quête des anciens ateliers de confection textile.  

 

Nait une forte tension immobilière (faible volume d’offres et petit nombre de propriétaires fonciers du quartier). La plupart d’entre eux sont dans le textile et ont acheté les immeubles à mesure qu’ils amassaient leur fortune dans ce secteur. 

Si les propriétaires sont en position de force, compte tenu de la demande, ils doivent cependant composer avec la précarité intrinsèque des start-up (90% d’entre elles meurent dans les cinq ans qui suivent leur création) et faire des concessions sur la durée des contrats de location, voire accepter des solutions alternatives comme la sous-location. Les loyers ont flambé (450€ par an au mètre carré en moyenne, contre 300 il y a 5 ans.).   Le Sentier, et la rue de Saint-Denis en particulier, a toujours été un lieu de passage entre Les Halles et le nord de Paris, ce qui favorise les activités tarifées; mais c’est aussi une source de créativité, une friction qui favorise l’innovation, dans le quartier le plus mixte à Paris, où l’on peut y croiser toutes les nationalités et les différentes couches sociales.

Les populations les plus aisées ont vite trouvé leurs repaires, par exemple le long de la rue du Nil, et des restaurants y compris gastronomiques, suivis de commerces de bouche de qualité (poissonnerie, boulangerie, boucherie, primeur). 

 

Autre visage du Nouveau Sentier : La Garçonnière, premier concept store 100% masculin. Démarré sous forme de pop-up store, il s’est enraciné l’année dernière rue des Petits-Carreaux, au rez-de-chaussée d’un immeuble orné d’un mur végétal. Les six associés, âgés de moins de trente ans, y proposent également quelques espaces de coworking.  

 

Attirés par l’odeur des bonnes affaires, une nuée d’acteurs plus établis se sont à leur tour installés à proximité. Pas dans le Sentier même, mais à ses marges. C’est le cas de la structure Le Hub de la banque publique d’investissement Bpifrance, implantée boulevard Haussmann, à la frontière nord du Sentier; BNP Paribas a ancré son antenne dédiée à l’innovation à une centaine de mètres de làLa frontière sud semble mieux convenir aux fonds de capital-risque. Au moins trois d’entre eux y ont planté un drapeau ou leur siège. Partech Ventures est l’un des premiers d’entre eux. Dans son Partech Shaker, le fonds a créé un « campus » où se mêlent jeunes pousses françaises et étrangères qui souhaitent grandir à Paris; l’ancienne ministre Fleur Pellerin y a monté son fonds d’investissement, Korelya Capital.   « Ici, c’est l’anti-La Défense, résume Romain Lavault, associé chargé du Partech Shaker. On respire, on ne voit pas de faux plafonds… Pas un startuppeur ne résisterait au trajet quotidien jusqu’au parvis de La Défense ou à Vélizy. »  

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Femmes et création d’entreprises : les freins

2 articles:

Entrepreneuriat : comment les lignes bougent pour les femmes du  06/07/17

Start-up : pourquoi les femmes lèvent moins de fonds que les hommes du  11/07/17

 

28% de créations classiques le sont par des femmes; 60% y sont sans salarié.

 

Les trois freins à combattre : elles ne sont pas sûres d’elles, elles n’osent pas parler d’argent, elles sont tributaires de leur vie familiale. Pourtant, elles ont appris (les filles sont majoritaires dans écoles de commerce et de management), elles ont travaillé à l’étranger et sont revenues décomplexées et bien décidées à créer « leur boîte ». Mais il s’agit là d’une minorité qui monte en puissance;  elles sont aujourd’hui plus nombreuses à se lancer, avec des projets plus ambitieux. Elles se donnent les moyens pour grandir,

 

Les femmes sont désinhibées vis-à-vis de l’argent et n’hésitent plus à lever des fonds;, du moins aux USA :

Une étude américaine menée sur 6 ans par des chercheurs de l’université Columbia de New York et ceux de l’université de Pennsylvanie, a analysé, grâce à un logiciel de reconnaissance vocale, des conversations vidéo enregistrées entre des investisseurs et 189 entrepreneurs de start-up. Ces échanges avaient lieu dans le cadre de Tech Crunch Disrupt, un salon d’entrepreneurs organisé à New York, entre 2010 et 2016.

L’analyse de ces conversations montre que sont en cause les préjugés révélés par les questions des investisseurs; pour les hommes, elles portent sur le potentiel de leur entreprise, tandis que les femmes se voient interrogées sur leur gestion des risques; s’il est demandé en général aux hommes de gagner; les entrepreneuses ont l’obligation de ne pas perdre.

 

Lorsque ces dernières évoquent le potentiel de leur entreprise, les VC (Venture Capitalists) sont prêts à investir 96.321 dollars en moyenne, contre 55.377 dollars quand elles répondent sur les façons de protéger leurs investissements; les dirigeants de start-up ont levé en moyenne 17,1 millions de dollars, tandis que les dirigeantes n’ont réussi à dégager que 3,3 millions de dollars en moyenne d’investissements, 5 fois moins que les hommes.

 

Létude menée par StartHer et KPMG démontrait une baisse de la part des levées de fonds effectuées par des femmes; l’analyse des données révélait cette fois que ce n’était pas en rapport avec les questions posées par les investisseurs, mais plutôt du fait que les entrepreneuses étaient « plus rationnelles » et cernaient « mieux leurs besoins », par rapport aux hommes.

 

Noter qu’en 2016, les Américaines étaient à la tête de 38% de toutes les entreprises des Etats-Unis; la même année, les chiffres d’affaires des compagnies dirigées par des femmes aux Etats-Unis étaient en hausse de 35%, contre 27% pour l’ensemble des entreprises américaines. 

 

 

Revenons à la France: les femmes ont crée leurs réseaux en France avec des sites dédiés (Elles Entreprennent), des incubateurs pour les accompagner (Les Pionnières, CyberElles, Femmes du numérique, etc.), des « business angels » pour les financer- ou bien encore des « family offices » et autres fonds dédiés aux PME de croissance dirigées par des femmes, à l’instar de Women Equity Partners.

Aujourd’hui, le réseau « Les Premières » compte 15 incubateurs ».  « Les réseaux, ça change tout, les femmes échangent, se soutiennent. Le digital a été un déclencheur formidable. Avant, pour faire partie d’un réseau, il fallait avoir les codes ; aujourd’hui, il suffit de se connecter. Cela facilite la démarche pour celles qui manquent d’assurance. Et puis, on peut le faire le soir quand toute la famille dort ! »

« Oui, les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses à se lancer, avec des projets plus ambitieux. Elles se donnent les moyens pour grandir“; un plafond de verre qui devrait lui aussi céder.

 

 

 

 

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Initiative France a financé 16 700 nouvelles entreprises en 2016 et contribué à 44 000 emplois

16 700 entreprises ont été accompagnées par le réseau Initiative France (60% en création, 32% en reprise et 8% en développement), contribuant à la création ou au maintien de 44 155 emplois (+13% par rapport à 2015); le taux de pérennité (reprises comprises) est de 90% à 3 ans (France 71% pour les créations seules). Au total 57 000 sont en cours de prêts d’honneur, accompagnés par 9 150 parrainages.

 

En terme de profil, on y trouve 61% de demandeurs d’emploi et 39% de femmes (30% pour l’ensemble des créations), 26% de seniors (+ de 45 ans) et 24% de moins de 30 ans (dont 210  dans le statut étudiants entrepreneurs contre 130 en 2015).

Près de 700 entrepreneurs (15% des projets financés par Initiative France) ayant implanté leur entreprise dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (600 y résident), bénéficient des prêts d’honneur. Enfin, Initiative France a soutenu et accompagné la création  ou la reprise de 1 970 entreprises dans des zones de revitalisation rurale (dont 400 projets agricoles).

680 entreprises innovantes ont été soutenues, principalement par les 7 plateformes régionales spécialisées, bénéficiant d’un prêt d’honneur de 55 000€ en moyenne.  « Scientipôle Initiative ne finance qu’un candidat sur cinq; sur 568 projets reçus en 2016, les 119 sélectionnés ont reçu 7,2M€ de prêts d’honneur (en moyenne 62 000€ par entreprise).”

319 entreprises ont bénéficié du prêt d’honneur Initiative remarquable, d’un montant moyen de 18 000€, en complément du prêt accordé par les plateformes du réseau Initiative France; en 2016, 150 projets d’entreprises ont été reconnus remarquable. Les comités Initiative remarquable examinent en moyenne 4 à 6 dossiers chaque mois, avec un taux d’acceptation de l’ordre de 75%.

 

le prêt d’honneur moyen est de 9 400€. Au total, ont été distribués 186M€ de prêt d’honneur dont 23M€ pour Nacre et 1 150M€ de prêts bancaires octroyés.

 

 

10 334 projets de création ont été financés (hausse de 3%) et ont généré 20 241 emplois (+6% de hausse). Les secteurs d’activité les plus représentés sont les commerces (33%), les services aux particuliers (21%) et les hôtels, cafés, restaurants (13%), devant les services aux entreprises (12%) et la construction (11%).

Le plan de financement moyen s’élève à 79 100€; 39% présentent un plan de financement compris entre 15 000 et 45 000€.

 

5 365 projets de reprise (+3%) ont été financés avec une hausse de 26% en emplois.

 

1 166 entreprises entre 3 et 7 ans de développement ont été soutenues par un prêt d’honneur pour la croissance; 

 

 

Au 31 décembre 2016, le total des fonds de prêts d’honneur s’établissait à 396,6M€; 52% sont le fait des collectivités territoriales (25% des conseils régionaux, 13% des conseils départementaux, 14% des communes et des structures intercommunales); la contribution de la CDC aux fonds de prêts représente près de 17% du total, les fonds structurels européens ou programmes FEDER 7% et les acteurs privés 10%.

Les abondements de 2016 proviennent en premier lieu des conseils régionaux (29%), puis de la Caisse des Dépôts (24%), des communes et structures intercommunales à hauteur de 16%, les banques 12% et les entreprises 9%.

Fin 2016, le taux de remboursement s’élève à plus de 98% (après la mise en jeu de la garantie).

 

Le réseau dispose de 224 plateformes, 170 antennes locales,13 coordinations régionales, 955 permanents et de 16 020 bénévoles dont 4 650 parrains; 490 comités d’agrément ont statué sur l’accès à des prêts d’honneur. Les collectivités locales assurent la majorité des ressources de ces budgets (51% dont 25% provenant des communes et structures intercommunales,16% des conseils régionaux et 10% des conseils départementaux); l’État participe à hauteur de 19% (Nacre), les fonds européens pour 10% et les chambres consulaires pour 3%. Le montant total du budget est de 49,2M€. Le coût moyen par emploi direct est de 1 300€.

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Une baisse à nouveau des défaillances d’entreprises

12 925 défaillances au 2éme trimestre 2017, en baisse de 7,8% au regard du 2éme trimestre 2016 et de 8,7% quant au 5 dernières années; la baisse est plus sensible pour les liquidations judiciaires immédiates (-9,8%) que pour les redressements (-2,9%).

Les emplois jugés menacés ne sont plus que 40 500, en baisse de 13,8% sur un an (de 21,5% au regard de la moyenne des 5 dernières années et de 34,6% au regard de 2013)

Noter que les défaillances immédiates sont 67,5% des défaillances, les redressements 30,3% et les sauvegardes (dont je ne parle pas ici) 2,2%.

Les liquidations judiciaires par tranche de taille : 77% sont le fait des moins de 3 salariés et 96% les moins de 10 salariés; noter que le choix de liquider immédiatement l’entreprise décroit alors que la taille augmente (de 71,9% pour les moins de 3 salariés, à 54% pour les  6-9 salariés et 26% pour les 50 salariés et plus). La baisse sur un an est un peu plus prononcée pour les 3 à 19 salariés:

En ce qui concerne les redressements (qui pourraient se traduire plus tard par une liquidation), ceux ci sont pour 89% le fait des moins de 10 salariés, le taux augmentant avec la taille de l’entreprise (de 26% pour les moins de 3 salariés à 64% pour les 50 salariés et plus) :

Par contre, en termes d’ancienneté, les moins de 6 ans ne sont que 47% des liquidations et 41% des redressements; la baisse la plus importante concerne les liquidations des 3-5 ans.

Si le taux de liquidation baisse, mais modestement, au fil des entreprises plus âgées (de 74 à 60%), il est assez proche pour les redressements (entre 24 et 36%).

En termes d’activité, 4 secteurs totalisent 60% des défaillances : le BTP, le commerce de détail, les services aux entreprises et la restauration. Le BTP, les activités immobilières, les services techniques aux entreprises, le commerce de gros et la restauration enregistrent une baisse d’au moins 10%; il est intéressant de noter les taux de liquidation selon les secteurs :

Selon les régions, les taux ont baissé de façon plus marquée en Ile-de-France (-12,8% et 21,5% des défaillances) et Normandie (-11,8%), alors qu’ils ont progressé en Paca (+5,3%), sont stables en Centre-Val de Loire et Pays de la Loire .

es pratiques des régions en ce qui concerne la choix d’opérer les liquidations immédiates différent : l’Ile-de-France affiche un taux de 80%, contre la Corse (53,5%) et Paca (55%).  

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La logistique urbaine est le parent pauvre du débat sur la ville

L’explosion des livraisons directes aux particuliers avec le développement du e-commerce et la multiplication des centres logistiques dans les périphéries de nos agglomérations transforment le paysage urbain et nos modes de vie.

Les emplois liés à ces activités sont très nombreux (290 000 en Île-de-France auquel il faut ajouter l’interim) et stratégiques car ils concernent des personnes à qualification scolaire faible et moyenne. Pourtant, malgré cette visibilité et cette actualité, la logistique reste le parent pauvre des débats et des politiques publiques dans les métropoles. Les villes n’utilisent que faiblement l’arsenal des instruments de régulation dont elles disposent.  

 

Le système de fret est très flexible et s’adapte continûment aux attentes des entreprises et des consommateurs. Mais cette « efficacité » ne s’obtient qu’au prix de lourdes contreparties, environnementales, sociales et urbanistiques.

 

Pour l’Ile de France, ainsi, le transport de marchandise représente 10 à 20% du trafic, mais il est responsable d’un quart des émissions de CO2, d’un tiers des émissions d’oxydes d’azote et de la moitié des particules liées à la circulation urbaine (véhicules anciens, sous-optimisation des activités de livraison en ville, forte utilisation de petites camionnettes, pas toujours bien remplies). A Paris, en 2012, 20% des camionnettes et 15% des poids lourds en circulation avaient plus de 8 ans, un âge moyen beaucoup plus élevé que dans les villes de Scandinavie, du Royaume-Uni, d’Allemagne ou d’Italie.

Le transport en général est un secteur à faibles barrières à l’entrée, et se développent sous des formes particulièrement dérégulées de travail, comme l’explosion des coursiers auto-entrepreneurs travaillant pour des plates-formes numériques.  

 

L’organisation de la logistique constitue enfin un défi pour les politiques d’urbanisme et de gestion de l’espace métropolitain, à différentes échelles : conceptions de la voirie, du parking, au centre de multiples conflits d’usage de l’espace public, dynamique reléguant les fonctions logistiques vers des périphéries de plus en plus lointaines, en contradiction avec les exigences de livraison plus fréquentes vers les cœurs d’agglomération, où sont concentrés les consommateurs. Les distances moyennes parcourues par les camions en sont allongées d’autant : pour le secteur de la messagerie (petits colis), par exemple, la distance moyenne au centre de Paris des entrepôts où les livreurs s’approvisionnent, a ainsi presque triplé depuis 1970 (de 6 à 16 km). Les grandes métropoles assurent ainsi une double fonction logistique. Elles servent de relais et de « hubs » pour les flux à longue portée, tout en organisant la desserte locale. D’ un bout à l’autre des chaînes, les mêmes principes sont à l’œuvre : flexibilité, réduction maximale des stocks intermédiaires et « flux tendus ».  

 

La distribution des marchandises en ville met en jeu une gamme très vaste et hétérogène d’acteurs et de pratiques. On y trouve à la fois de très grandes firmes, comme Amazon, et une multitude de firmes moyennes et petites, sans compter la multiplication récente des auto-entrepreneurs, connectés à des plates-formes numériques. Les petits entrepreneurs individuels ou les PME de très petite taille transportent 80% de tous les envois livrés en ville pour compte d’autrui.  

 

A travers plusieurs lois (loi dite MAPTAM, loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, loi dite NOTRE, loi de transition énergétique), la palette des outils dont disposent les villes, les agglomérations et les régions s’est élargie. Par exemple, les nouvelles zones à circulation restreinte (ZCR) donnent une sécurité juridique aux communes pour favoriser les véhicules peu polluants en ville. Mais, dans les faits, les politiques des villes sont encore souvent très limitées, et parfois peu coordonnées à l’échelle des agglomérations. La culture « transport de marchandises » est peu développée dans les collectivités, en comparaison de l’intérêt porté à la mobilité des personnes. Suivent 8 propositions

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Pérennité des entreprises nouvelles et impact sur l’emploi

Exploitation de l’enquête Sine 2010, créations à 5 ans dans la région Paca.

J’ai jugé bon de faire connaitre ce travail “territorial” dans la mesure où l’on dispose de peu d’information sur la pérennité des créations d’entreprise, qui plus est très travaillé en utilisant au mieux les données de Sine avec une comparaison France et ses régions.

 

Les 3 régions méditerranéennes, Paca, Occitanie et Corse font preuve d’un dynamisme entrepreneurial très élevé; seule l’Île-de-France connaît un nombre équivalent de créations d’entreprises rapportées au nombre d’habitants: ce sont 58 créations pour 10 000 habitants (hors micro-entrepreneurs) en Paca en 2010, contre 36 en moyenne “province”. Le constat est identique, rapporté à la population active : pour 10 000  actifs, 132 entreprises ont été créées en 2010 dans la région contre 86 pour l’ensemble des régions . Ce dynamisme ne provient pas d’un profil particulier des créateurs d’entreprise de la région, ni de la répartition par secteurs d’activité, ni même de spécificité régionale sur des facteurs structurels comme la fréquence des créations successives pour les entrepreneurs, leur âge ou leur sexe, leur situation familiale, les moyens financiers qu’ils engagent; il est simplement le fait historique d’implantations plus nombreuses du fait d’un présence industrielle bien plus modeste.

La contrepartie est une fragilité plus grande des jeunes entreprises : parmi celles créées en 2010, 55% étaient encore actives en 2015 contre 60% en moyenne nationale.

La pérennité est plus faible comparée à la France dans quasiment toutes les activités, sauf la construction et les activités immobilières :

Malgré cette moindre pérennité des entreprises de la région, le solde reste positif. Parmi les 132 entreprises créées pour 10 000 actifs en 2010 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 73 sont toujours actives en 2015, beaucoup plus que les 52 en moyenne pour la France métropolitaine.

 

La pérennité est largement influencée :

par le profil du créateur :  les créateurs de plus de 50 ans sont plus fréquemment concernés par la cessation de leur entreprise que les créateurs âgés de 30 à 49 ans; la vie en couple du créateur semble stabiliser les projets et favoriser la pérennité de l’entreprise.

Le capital culturel du créateur : l’inscription dans un réseau de clients ou de fournisseurs ayant encouragé et appuyé la création et l’expérience antérieure du créateur dans la profession et l’expérience professionnelle antérieure.

-Le type de projet : l’ampleur du projet au démarrage semble être un gage de sa bonne préparation ; plus les moyens engagés lors de la création sont importants, plus la poursuite de l’activité au-delà des 5 premières années est probable ; en corollaire, les entreprises comportant des salariés dès leur création ont des chances largement accrues de passer le cap des 5 ans

les conditions de la création : une entreprise individuelle est moins pérenne qu’une société.

 

L’apport à l’emploi

Les entreprises créées en 2010 comptent au démarrage 21 612 emplois salariés et non salariés. 5 ans plus tard, les entreprises toujours en vie n’emploient plus que 18 614 personnes. Au bout de 3 ans, le nombre d’emplois salariés a fortement augmenté, compensant les pertes d’emplois liées aux cessations d’activité; entre 3 et 5 ans d’activité, l’emploi salarié des entreprises pérennes n’augmente que modérément et ne suffit plus à compenser les disparitions  d’emplois consécutives aux cessations.

Parmi les entreprises pérennes, 41% ont un salarié ou plus en 2015 contre seulement 18 % lors du démarrage; l’emploi salarié a augmenté dans 34% des entreprises pérennes et a diminué dans seulement 5% d’entre elles; 3% d’entre elles emploient 10 salariés ou plus 5 ans après leur création.

Noter que les entreprises artisanales sont 33-35% de l’emploi total et 29-31% des salariés au démarrage, 3 et 5 ans après; en raison d’un taux de pérennité moyen plus faible, elles concentrent la moitié de la baisse de l’emploi total (de 7 600 à 6 100); pour autant, leurs effectifs salariés doublent au cours de la période (de 1 800 à 3 600) et, contrairement aux entreprises non artisanales, continuent de progresser entre 2013 et 2015.

L’emploi salarié a 5 ans progresse le plus dans les activités où les entreprises cessent le plus (commerce et réparation auto, construction et services aux entreprises)

 

Comparé aux générations Sine 2010 et 2006, 2010 a connu une situation moins favorable pour le développement du salariat (à 5 ans 2,43 fois plus de salarié qu’au démarrage contre 1,85 en 2010), mais plus favorable qu’en 2002 (1,85 contre 1,16).

5 après la création, 74% sont optimistes (contre 68% à 3 ans) : 47% veulent maintenir leur activité et 27% la développer, alors que 10% déclarent devoir redresser une situation difficile. t. Et même s’ils sont peu nombreux à envisager d’embaucher, très peu des entrepreneurs employeurs envisagent de licencier (5%). Les artisans se projettent de manière similaire. Ils sont un peu plus nombreux à souhaiter maintenir leur niveau d’activité (51%) et un peu moins nombreux à vouloir la développer (23%).

 

Près de quatre entreprises sur cinq ont investi entre 2010 et 2015, plus d’une sur trois à la fois entre 2010 et 2013 et entre 2013 et 2015. Au cours des deux périodes, les investissements portent sur des achats de matériel nécessaire à la production de biens ou de services et des achats de matériel bureautique; au cours de la 1ére période, l’installation est privilégiée (1/3 ont acheté des locaux et des terrains); au cours de la 2éme période, les investissements se sont plus portés vers l’achat de véhicules à usage professionnel (20%); en revanche, les investissements immatériels (brevet, parts sociales, formations …) sont très rares.

Le comportement des artisans ne se distingue pas de celui de l’ensemble des entreprises.

 

5 ans après le démarrage, 86% déclarent utiliser Internet, essentiellement pour des fonctions courantes et 41% disposer d’un site internet dans le cadre de leur activité, en légère progression par rapport à 2010 (33%). En moyenne, un peu plus d’un créateur d’entreprise sur trois recourt aux réseaux sociaux, mais autour de la moitié pour les HCR, le commerce, réparation d’automobiles  et l’ information-communication.

 

 

 

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La situation s’améliore modérément pour les TPE

Méthodologie :  échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 29 mars au 7 avril 2017. L’échantillon est raisonné sur les critères secteur d’activité, taille, région d’implantation de l’entreprise.  

 

Les prévisions de vente sont stables par rapport au trimestre précédent, 36% des dirigeants anticipant une hausse (42% dans les services aux entreprises), 42% une stagnation et 18% une baisse .

Malgré ces éléments plutôt favorables, 46% seulement se déclarent optimistes pour leur activité, moins dans les TPE sans salarié (42%), le commerce et l’hôtellerie (40%), mais plus favorables dans les entreprises de 1 à 2 salariés (53%), les services aux entreprises (52%), et parmi les entrepreneurs de moins de 35 ans (58%).

 

14% attendent une belle progression de leur carnet de commande , 9% une forte baisse, contre 73% une quasi stabilité.   L’indicateur de situation financière (pourcentage de chefs d’entreprise ayant connu une amélioration/pourcentage ayant connu une détérioration au cours des 3 derniers mois) progresse sensiblement.

 

La situation de trésorerie des TPE semble elle aussi plus favorable : 18% seulement des patrons interrogés disent être en déficit contre 24% lors de la dernière vague d’enquête (davantage le commerce avec 27% et les HCR avec 28%);  la majorité se situe à l’équilibre (58%, +13 points),  le fait des sans salarié (64%), du BTP (65%) et des services aux particuliers (64%); celles en excédent sont en baisse (24%, -7 points); ces dernières sont le fait des  6-19 salariés (43%), et des service aux entreprises (35%).  

 

En ce qui concerne l’emploi,  le taux d’embauche est faible (9% soit -5 points par rapport au trimestre précédent). Les recrutements ont été majoritairement effectués en CDD (51%, +13 points par rapport au mois de février 2017), le plus souvent en CDD de plus d’un mois (39%); ces derniers sont  liés à des mouvements habituels : un surcroît temporaire d’activité (64%), le remplacement d’un salarié absent (33%), le remplacement d’un salarié dont le poste doit être à terme supprimé (14%), mais aussi à un temps observation tels le temps de vérifier que le poste est viable économiquement (40%), ou pour tester les compétences du salarié (27%). Le recours aux CDI reste élevé bien qu’en recul sur 2 mois (46%, -6 points).  

 

Les suppressions de poste ont été peu nombreuses (5%), avec, dans le cas des CDI, des ruptures conventionnelles toujours privilégiées (46% contre 29% pour les licenciements et 19% pour les démissions).   Au global, la création nette d’emploi repasse dans le négatif, à -0,5% (tandis qu’elle était nulle au trimestre précédent) avec 4,5 créations de postes, 4,5 remplacements de postes et 5 suppressions de postes. Le solde net est positif dans les structures de 6 à 19 salariés (+5% entre 6 et 9 salariés et +7% entre 10 et 19 salariés), dans l’industrie (+2%) et le BTP (+2%). Cette création d’emploi est sensiblement inférieure à la moyenne dans les secteurs des services aux particuliers (-3%) et du commerce (-3%).  

 

11% déclarent avoir investi pour un montant supérieur à 5 000€ au cours des 3 derniers mois, mais ils sont 38% dans les entreprises de 10 à 19 salariés ; en moyenne l’investissement a été de 64 900€; parmi ceux ayant investi au moins 5 000€, 37% ont investi moins de 20 000€, 29% entre 20 et 50 000€, et 26% plus de 50 000€. Les investissements de plus de 5 000€ et plus ont d’abord porté sur l’acquisition de matériel de transport (31%) et d’agencements (25%), dans des machines-outils (21%) , du matériel informatique ou de bureau (17%); les acquisitions de fond de commerce (10%), de construction (6%) et de logiciel (5%) représentent une part plus marginale.  

 

43% ont pour ce faire été financé par un emprunt bancaire (mode principal pour 33%), 33% par un crédit-bail (mode principal pour 41%), 23% par autofinancement (15% mode principal), 17% par apport personnel ou emprunt auprès de proches (11% mode principal). Les financements par emprunt auprès d’un fonds d’investissement ou par financement participatif tel que le crowdfunding sont encore très peu ancrés dans les pratiques (1%).  

 

Interrogés sur l’élection présidentielle, 83% ont le sentiment que les candidats à l’élection présidentielle ne portent pas assez d’attention aux enjeux qui leur sont propres dont 50% pas du tout suffisant); les dirigeants du secteur de l’industrie (88%), les artisans (87%) et surtout les sympathisants du Front National (97%) sont plus nombreux à exprimer cette opinion; d’ailleurs 45% ne citent aucun des 11 candidats à l’élection présidentielle lorsqu’on les invite à identifier celui qui leur apparaît le plus proche de leurs  préoccupations.

 

Les sujets qu’ils jugent devoir être traités prioritairement par le futur président sont en premier lieu le chômage, et le fait de redonner confiance (79-83%) , puis faciliter la vie des chefs d’entreprise (baisser les charges 69%), réduire la dette de la France (53%), miser sur l’innovation (51%) et redresser le commerce extérieur (44%), renforcer la sécurité (51%) et sauvegarder le modèle social français (41%); nettement moins freiner l’immigration (27%) ou favoriser l’intégration des immigrés (19%), et le renforcement de notre défense (21%).

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Dans les Hauts de France, 53 450 personnes sensibilisées à l’esprit d’Initiative

La Région Hauts-de-France et ses partenaires (l’Académie de Lille, la COMUE Lille Nord de France, la Direction Régionale des Droits des Femmes et de l’Egalité, les représentants des dirigeants et les territoires) se sont engagés en 2013 dans la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de développement des initiatives et de l’esprit d’entreprendre : La suite dans les idées. L’objectif est de développer la culture entrepreneuriale de la population régionale afin que chacun puisse s’engager dans l’initiative économique au sens large (création d’entreprise, projets associatifs, culturels, sportifs, humanitaires, etc.).

 

53 450 personnes ont été sensibilisées à l’esprit d’initiative  et à l’entrepreneuriat en 2015/2016; 1 509 actions ont été menées; 1 200 dirigeants et 367 établissements de formation ont été impliqués. 47% du public sensibilisé sont des femmes.

 

Parmi les personnes sensibilisées, on compte 15 114 jeunes du secondaire, avec l’implication de 830 enseignants.

La Semaine de l’Initiative, organisée la 3ème semaine de novembre, a mis en avant plus de 310 actions, menées aux 4 coins de la grande région, avec 3 823 participants dont 2 800 jeunes, 500 enseignants et 260 chefs d’entreprises.

 

Dans le supérieur, ce sont 37 477 étudiants; par ailleurs,  312 étudiants ont été pré-accompagnés (283 projets) dans le cadre des hubhouses; 83 ont bénéficié du statut d’étudiant-entrepreneur sur 94 demandes.

 

 

Un concours inédit lancé en 2016 pour recenser et mettre en avant des initiatives originales et révéler le potentiel entrepreneurial des habitants a réuni 21 initiatives.

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Guides

“CARTE BANCAIRE : 9 RÉFLEXES SÉCURITÉ”, Fédération Bancaire Française, N°5 les guides sécurité bancaire

“ANTICIPER ET MINIMISER L’IMPACT D’UN CYBER RISQUE SUR VOTRE ENTREPRISE TPE, PME, vous êtes concernées !”, Fédération Française de l’Assurance, non daté

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Etudes, rapports et propositions non commentés

“Emploi, chômage, population active en 2016 : accélération de l’emploi et confirmation de la baisse du chômage”  Dares Analyses N°045, juillet 2017

“L’industrie manufacturière en 2016”, DGE, non daté

“Le tourisme des Français en 2016 : moins de départs mais plus de dépenses”, DGE, le 4 pages N°73, juin 2017

“Tableau de bord trimestriel de l’emploi salarié” DGE conjoncture, Juin 2017

“Croire en l’Industrie du futur et au futur de l’industrie” E&Y non daté

“Les économistes dans la cité”, Conseil d’Analyse Economique, les notes N°42, juillet 2017

“Prospective régionale et sectorielle de l’emploi : quelles méthodes, quels horizons et quelles sources ?”, France Stratégie, rapport du Réseau Emplois Compétences, juillet 2017

“Des demandeurs d’emploi qui travaillent ? Les 7 visages de l’activité réduite” Insee, document d’études N°212, juillet 2017

“Une comparaison France, Allemagne, Royaume-Uni”, Insee Focus N°88, juin 2017

“Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2017”, Insee, non daté

“L’économie Française : comptes et dossiers, édition 2017”, Insee rapport sur les comptes de la nation 2016, non daté

“Le bilan économique : la reprise économique se poursuit en Île-de-France en 2016”, Insee conjoncture Île-de-France, N°15, mai 2017

“D’ici 2050, la population augmenterait dans toutes les régions de métropole” Insee Première N°1652, juin 2017 

“En 2014, un quart de la population qui déménage change de département”, Insee Première N° 1654, juin 2017

“Crafts in the digital economy”, ISM, Réseau des Villes Créatives de l’UNESCO Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, June 2017

“ÉVALUATION DU REMPLACEMENT DU CICE PAR UNE BAISSE DES COTISATIONS SOCIALES PATRONALES”, OFCE, policy brief, juillet 2017

“L’économie collaborative dans le secteur des transports : contributions des services économiques des pays suivants : Allemagne, Espagne, États-Unis, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse”, Trésor Direction Générale, mars 2017

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Les ventes sur internet (72Md€) ont progressé de près de 15% sur un an

L’e-commerce aux particuliers  

Les ventes sur internet (8% du commerce de détail) sont passées de 30Md€ en 2010 à 49,5Md en 2013 puis 62,9Md en 2015 et 72Md en 2016 (61% sur ordinateur, et 16% sur mobiles); la part des ventes internet réalisée sur mobile continuent d’augmenter fortement + 60%. Si le chiffre 2016 est proche de celui de l’Allemagne (77,9Md), il est loin de celui du Royaume-Uni (174Md).

2 secteurs d’activité dominent : le tourisme (44%) et les produits culturels (43%); suivent le textile de maison (27%), le high-tech (22%), Electroménager (17%), l’habillement (16%).  

 

Le nombre de transactions (1,029Md) a progressé de 23%. 460 millions de colis ont été expédié en 2016, surtout envoyés à domicile ou en point relais (85%), moins en magasin (36%) .   Les acheteurs sont au nombre de 36,6 millions (66% achètent sur internet en France et 55% en Europe); 9,3 millions ont déjà acheté via leur mobile. Les plus “accrocs” de l’e-commerce sont les 25-49 ans (91 à 95%), les CSP+ (91%) et les moins, les 65 ans et + (75%). 53 % des internautes ont acheté en ligne lors du dernier mois (+6,4 points en un an) ; mais le montant moyen d’une transaction (70€) poursuit sa baisse (-7%), se rapprochant chaque année un peu plus du montant moyen des achats sur les autres circuits du commerce.

Au total sur 2016, chaque acheteur a effectué 28 transactions pour une dépense de 2 000€. 60% ont recours à des sites collaboratifs : 31% pour l’hébergement, 24% pour du covoiturage, 11% pour des achats groupés à des producteurs (Amap…) 41% des e-acheteurs se font à l’international (40% pour les Européens). 85% des transactions se font par carte bancaire.

 

 Les sites sont 204 000 en 2016 (+12% par rapport à 2015 et +149% par rapport à 2010). Amazon reçoit chaque jour 3,726M de visiteurs uniques, ventes privée 2,693,  Cdiscount 1,712, voyage Sncf 1,030, Fnac 997 000. 95% des sites font 16% du CA, 4% des sites 23% et 0,5% font 61% du marché. 27% des e-marchands TPE/PME vendent sur des places de marché en 2016, soit 28% du volume d’affaires total des sites. 55% des sites TPE/PME vendent à l’international (68% pour les sites leaders) 17% des sites marchands TPE et PME ont embauché en 2016 (26% prévoient de le faire) vs 54% des sites leaders (pour 2017, 48%).  

 

Noter la complémentarité magasin/site e-commerce : pour 41%, l’e-commerce élargit la zone de chalandise, 40% augmente la vente en magasin, 35% informe mieux la clientèle, et 29% augmente la fréquentation du magasin. 29% ont profité d’un retrait d’une commande pour acheter d’autres produits. 29% ont recours au click&reserve.

Pour l’e-mobile, 37% la géolocalisation des clients, 37% comparer les prix, voir les avis, 37% élargir les réseaux sociaux à l’occasion d’un achat. 22% des e-acheteurs se sont déjà rendu dans un magasin, un restaurant, un cinéma suite à la réception sur leur mobile d’une offre ciblée géolocalisée. Les réseaux sociaux favorisent selon 45% la découverte de nouveaux produits ou sites, selon 41% des avis, selon 24% le fait d’acheter sur internet.  

 

L’e-commerce en  direction des entreprises   Le commerce électronique inter-entreprises pèse 18% du montant total des ventes aux professionnels (11% hors voyage d’affaires), dont 7% depuis un site e-commerce et 11% une solution e-procurement. En 2015, ce sont 85Md€ par ventes web et 340Md par ventes EDI. Selon l’Insee, 53% des entreprises de plus de 10 salariés réalisent des achats depuis un site e-commerce en 2015 (59 à 63% pour les 50 salariés et plus). L’achat via EDI est pratiqué par 9% des entreprises, en particulier au sein des plus grandes entreprises (27 %).  

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l’effet du soutien public sur l’emploi consacré aux activités de R&D est positif, mais l’effet d’aubaine existe

“les évaluations sont la plupart du temps réalisées à partir des données de l’enquête R&D du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette enquête fournit une information très détaillée sur les dépenses des grands producteurs de R&D. Toutefois, elle ne couvre que partiellement la population des entreprises jeunes ou petites et l’évolution de son champ rend difficile son utilisation exclusive pour une évaluation de l’impact des aides à la R&D sur les petites entreprises. Les travaux d’évaluation de l’efficacité des aides à la R&D réalisés à partir de cette enquête se sont ainsi concentrés sur les entreprises moyennes et grandes.”  

 

Entre 2003 et 2010, le montant des aides délivrées par les pouvoirs publics français pour financer les activités de R&D des PME a été multiplié par quatre. Cette très forte hausse est due aux réformes du crédit d’impôt recherche, notamment en 2008, à la mise en place d’un dispositif dédié aux jeunes entreprises innovantes en 2004 et à l’augmentation des subventions sur la période.

“Nous proposons de n’étudier qu’une partie des dépenses de R&D : celles relatives à l’emploi consacré à la R&D. Nous évaluons l’effet des aides à la R&D sur l’emploi hautement qualifié qui est connu exhaustivement à partir des DADS; l’effet des aides à la R&D sur l’emploi est estimé à partir d’un panel d’entreprises suivies sur plusieurs années entre 2003 et 2010.”  

 

“À partir d’une méthode combinant un modèle de demande de travail et une méthode d’appariement, nous mettons en évidence que l’effet du soutien public sur l’emploi consacré aux activités de R&D est positif et croissant entre 2004 et 2010.

Néanmoins, l’augmentation des aides, particulièrement après l’importante réforme du CIR en 2008, s’accompagne d’un effet d’aubaine significatif : selon nos estimations, seulement entre 18 et 34% du supplément d’aides obtenu par les entreprises entre 2008 et 2010 aurait servi à financer de nouveaux emplois hautement qualifiés.”

Pour les entreprises présentes en 2007, seulement 9% du supplément d’aide reçu par les entreprises de l’industrie a servi à financer de nouveaux emplois hautement qualifiés contre 15% pour les entreprises des services informatiques et 43% pour les entreprises des activités scientifiques et techniques.  

 

L’estimation du modèle de demande en emploi hautement qualifié des entreprises aidées au moins une fois et présentes en 2003 montre que la demande d’une année dépend fortement de la demande de l’année précédente et que les entreprises augmentent leurs effectifs si le chiffre d’affaires augmente ou le coût de l’emploi baisseLes différences entre secteurs s’avèrent relativement réduites sauf pour l’effet du coût de l’emploi.

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La fraude à la carte bancaire est en baisse

La fraude aux moyens de paiement scripturaux émis en France représente un montant global d’environ 800M€, alors que 27 000Md€ sont échangés par ces moyens.

 

La carte de paiement, utilisée dans près de la moitié des transactions scripturales, supporte plus de la moitié de la fraude (de l’ordre de 400M€ en 2016 pour les cartes françaises et un taux de fraude de 0,064%). Cette fraude présente deux caractéristiques principales : d’une part, elle est concentrée sur les paiements à distance, essentiellement sur internet, qui supportent les deux tiers du montant de la fraude alors qu’ils ne représentent que 12% des transactions ; d’autre part, elle affecte plus fortement les transactions transfrontalières que les transactions nationales, les premières supportant plus de 60% du montant de la fraude alors que leur poids n’est que de 15% des transactions réalisées.

Pour la première fois depuis le début des années 2000, le montant de la fraude diminue de 4%, alors que l’usage de ce moyen de paiement continue à croître de 6%, porté notamment par le développement du paiement sans contact.

Le taux de fraude sur les cartes est en repli pour la seconde année consécutive sur l’ensemble des usages : paiement de proximité (à 0,008%, dont 0,020% pour les paiements sans contact), paiement à distance (0,199%) et retraits aux distributeurs automatiques (0,029%).

 

Le chèque est le second moyen de paiement le plus touché par la fraude, à hauteur de près de 272 millions d’euros en 2016 (soit un taux de fraude de 0,025%). Deux catégories de fraude se distinguent, d’une part l’utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés (44% de la fraude totale), d’autre part, la fraude par falsification d’un chèque, c’est-à-dire la modification frauduleuse du montant ou du bénéficiaire d’un chèque valide (42% de la fraude).

 

Les virements supportent un montant de fraude plus faible, de l’ordre de 86 millions d’euros; les transactions sur internet (via l’espace de banque en ligne du titulaire du compte) et les transactions transfrontalières sont davantage affectées par la fraude; les modalités de fraude diffèrent selon le statut du titulaire de compte : les particuliers sont généralement visés par des logiciels malveillants ou des campagnes d’envoi de faux mails visant pour les fraudeurs à collecter les identifiants de banque en ligne en vue d’usurper l’identité du titulaire du compte et initier ainsi des virements frauduleux ; si elles subissent aussi ce type d’attaques, les entreprises sont également visées par des attaques d’ingénierie sociale, dans lesquelles le fraudeur usurpe l’identité d’un interlocuteur habituel de l’entreprise (un fournisseur, un dirigeant de l’entreprise…) pour amener cette dernière à émettre dûment un ordre de paiement illégitime.

 

Au niveau international, la fraude sur les transactions au sein de l’espace européen SEPA est globalement mieux maîtrisée, du fait du renforcement progressif des réglementations européennes concernant la sécurité des paiements. Le recours croissant aux solutions d’authentification forte pour les paiements à distance, ainsi que la mise en œuvre progressive de la carte à puce aussi bien en Europe qu’au-delà, permettent de stabiliser la fraude dans un contexte de développement de ces transactions transfrontalières.

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L’innovation dans les quartiers politique de la ville, qu’en dire?

L’étude s’intéresse aux dynamiques d’innovation au service du développement économique et de l’emploi dans des quartiers prioritaires; ces territoires apparaissent comme ayant une capacité faible à innover car peu dotés des facteurs classiques facilitant l’innovation : concentration des talents et des compétences, présence d’activités de recherche et développement, ou facilité d’accès aux financements. Le manque de données quantitatives consolidées sur les quartiers prioritaires en matière d’innovation n’a pu permettre de dresser un état des lieux statistique robuste sur les ressources disponibles et les dynamiques à l’œuvre. Les données disponibles ont toutefois été valorisées et analysées, notamment concernant le niveau de formation et de qualification de la population, l’importance de la recherche ou encore les dynamiques d’entrepreneuriat au sein des quartiers.   

Une base de projets innovants au sein des quartiers prioritaires regroupant une centaine d’initiatives a été constituée, calée sur la diversité et la représentativité territoriale des projet et la dimension structurante des projets retenus en termes notamment d’impacts sur l’emploi et le développement économique . Noter l’étude « Entreprendre dans les quartiers » de Bpifrance le Lab et du Think Tank Terra Nova, plus particulièrement tournée vers la création d’entreprises dans les quartiers, montrant un potentiel et une dynamique existante.  

 

La base constituée fait apparaître:

-La répartition territoriale des projets montre le poids prédominant des grandes métropoles et des grandes régions du zonage de la géographie prioritaire (Ile-de-France avec 39% des projets dont la Seine-St-Denis, Hauts-de-France, PACA, Rhône-Alpes).

-Les thèmes abordés sont le soutien à la création d’activité et d’entreprises (30%), l’insertion (25%), la formation (15%), le logement/cadre de vie (11%), le développement durable (11%) et la mobilité (7%).

-Des innovations très diverses : intégrant des volets à la fois technologiques, marketing et sociaux, et des innovations structurant durablement des partenariats locaux entre des acteurs privés et publics (‘immobilier tertiaire, compte Nickel)

la typologie des innovateurs : des structures de l’ESS (41%), des collectivités mixtes (20% : entreprises, associations, collectivités territoriales, acteurs académiques), des entrepreneurs dont des grandes entreprises et leurs fondations (17%), des acteurs publics ou des associations relevant de la politique de la ville (10%), des bailleurs (8%), des universités/grandes écoles (4%).

-Certains projets innovants se déploient à une échelle locale, d’autres ont un potentiel fort de rayonnement à une échelle nationale avec des perspectives d’essaimage.  

 

Des limites  

L’analyse de quelques données existantes:  Le niveau d’actifs titulaires de diplômes de niveau I (Bac + 4 et plus) est plus bas dans les QPV que dans la moyenne des unités urbaines dont ils relèvent (2,9% de la population vs 6,9%). La part des chercheurs du secteur public au sein de la population des QPV est aussi nettement inférieure : 0,15% vs 0,66% pour les actifs employés au sein d’établissement de R&D et 0,13% vs 0,37% pour la recherche publique. La densité des établissements du secteur de la R&D scientifique ramenée au nombre d’habitants (pour 1000 habitants) est de 2,8 vs 10,9.  

 

Notons que pour de nombreux opérateurs de l’innovation « classique » (innovation à finalité économique, orientés R&D), tels que la BPI, les Agences Régionales de l’Innovation, des incubateurs, mais aussi les services des collectivités territoriales en charge de ces questions, les QPV ne constitue pas un espace d’analyse ou d’action spécifiquede telles opérations sont davantage conçues comme des actions d’aménagement du territoire et n’interrogent pas nécessairement les pratiques, méthodes et ressources des acteurs qui s’y installent. Le constat est peu ou prou similaire pour les opérateurs du soutien à l’innovation sociale, dont le fonctionnement usuel ne prend pas en compte la maille spécifique des QPV.    

 

Au regard de tels constats, il semble nécessaire de faire évoluer les grilles d’analyse utilisées par les acteurs de l’accompagnement et du financement, afin d’éviter que celles-ci ne constituent des barrières à l’entrée pour des projets innovants dans leurs modèles économiques :

-d’une part, l’évaluation des retours sur investissement en matière d’innovations sociales est souvent limitée et n’intègre pas de filtre territorial spécifique,

-d’autre part, l’évaluation des projets sous un versant économique est souvent en décalage avec des dynamiques de promotion de l’innovation frugale qui intègrent des logiques de type « smart costs », faiblement valorisés par les indicateurs financiers existants,

-Le constat d’une hybridation croissante des modèles économiques des projets questionne les modes d’analyse, notamment financiers. De fait, évaluer la viabilité économique de ce type de projet nous semble de moins en moins pouvoir être réalisé via des grilles financières ne mixant qu’une ou deux de ces ressources (marchandes ou publiques), mais doit de plus en plus intégrer une gamme de critère enrichis qui permettent de prendre en compte ces nouveaux assemblages de ressources dans la durée.

-L’innovation pour un certain nombre d’acteurs de la politique de la ville est une notion souvent amalgamée avec la création d’activité et d’emploi, ou estimée difficilement applicable à des quartiers manquant de ressources pour soutenir l’innovation.  

 

Toutefois, une dynamique est encours :

-Différents opérateurs du soutien à l’innovation ou à l’appui à la création d’entreprise ont renforcé leur présence sur les QPV et ont, pour certains, développé des formes d’accompagnement dédiées aux projets et aux entrepreneurs des QPV -la Caisse des dépôts et consignations promeut différentes démarches et dispositifs de coordination des opérateurs existants sur les QPV – BGE et France Active ont annoncé en juin 2016 un renforcement de leur partenariat, afin de mieux articuler l’accompagnement et le financement des entrepreneurs avec une attention particulière apportée aux territoires fragiles et aux entrepreneurs issus ou créant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

-Une implication croissante d’acteurs tiers selon un principe de RSE, voire de responsabilité territoriale des entreprises (RTE) -Des bailleurs actifs et de plus en plus volontaires  

 

En matière de nature d’innovation, trois dimensions prédominent :

 

1/ Innovation de service ou d’usage. Le projet s’adresse à de nouvelles cibles, répond à un besoin non satisfait jusqu’alors, ou encore engage un changement de pratique. Dans beaucoup de cas, il s’agit de mettre en place de nouveaux services permettant de favoriser l’insertion professionnelle, par exemple par un nouveau mode de mise en relation, par un nouveau service de formation / éducation utilisant les compétences présentes sur le territoire, ou encore la création de structure dédiée à la professionnalisation; une majorité de projets présentent par ailleurs un caractère d’innovation sociale, en visant à répondre à des enjeux sociaux spécifiques aux quartiers.

 

2/ Innovation dans le mode de partenariat et le montage organisationnel : la capacité à répondre à un besoin identifié et non satisfait tient de plus en plus à la capacité à créer et mettre en œuvre des dynamiques partenariales entre des acteurs aux ressources diverses et complémentaires.

 

3/ Innovation du modèle économique: la plupart des projets démontrent une innovation dans la mise en place de nouveaux modèles économiques, c’est-à-dire qu’ils cherchent à créer de nouvelles sources de création de valeurs et de nouveaux modèles de revenus, pour tenter de stabiliser la pérennité de leur modèle en échappant à une logique unique de subventions.  

 

Des impacts directs

-en matière de création d’emplois : ils peuvent apparaître minimes à l’échelle d’un bassin d’emplois; Il faut considérer plus largement les dynamiques engagées par les structures et regarder les logiques d’innovation mises en place qui reconfigurent les dynamiques territoriales en place, en complétant des dispositifs existants, en créant de nouveaux liens entre des acteurs, etc.

-en termes de structuration de filière et de réseaux d’acteurs : le développement de filières dans une logique d’économie circulaire peut être un enjeu de développement pertinent pour les quartiers prioritaires, plus particulièrement sur des territoires caractérisés par des savoir-faire locaux ou encore un historique industriel spécifique. Par ailleurs, le rapprochement de différents acteurs (entrepreneurs, demandeurs d’emploi, etc.) est véritablement créateur de valeur économique en tant qu’il permet à des « outsiders » d’accéder à des marchés relativement fermés.

-Les services proposés constituent de nouvelles ressources pour les professionnels ou les habitants du territoire

-Les porteurs de projets cherchent un fonctionnement économique autonome et indépendant de subventions publiques

-Les projets contribuent à optimiser les fonds publics en participant à des économies notables pour la société

-Les projets participent à la transformation de l’image des quartiers prioritaires et favorisent une meilleure cohésion sociale   

 

Au titre de la démultiplication des impacts des innovations identifiées, deux cas de figure peuvent être distingués: 

Des innovations « micro » territorialement ancrées , mais la consolidation des modèles économiques et le changement d’échelle constituent un enjeu fort; la fragilité structurelle de certaines initiatives, leur enfermement local constituent trop souvent le lot d’innovateurs et d’entrepreneurs des quartiers qui se trouvent limités dans leur développement, d’où la présence d’acteurs « connecteurs » qui créent des liens entre les innovateurs et les différentes parties prenantes de l’écosystème économique (financeurs, experts, partenaires économiques)

-Des dispositifs et acteurs liés aux innovations technologiques et de services (universités, incubateurs / accélérateurs de projets, start-up) dont le lien au territoire est plus ténu et dont les retombées économiques en faveur des quartiers prioritaires s’avèrent plus faibles : les externalités positives en faveur des quartiers prioritaires doivent y être développées au-delà de l’existant et l’ancrage territorial durable de ces dispositifs constitue un enjeu central.   Suivent le résumé de 17 cas et des préconisations    

SOMMAIRE

81% des dirigeants de TPE font confiance à leur banque (26% totalement).

Méthodologie : Une approche quantitative avec 4 372 dirigeants de TPE interrogés en mars 2017
(3 877 questionnaires en ligne et 495 questionnaires par téléphone) et qualitative  avec 4 tables rondes avec des chargés de clientèle bancaires (Paris, Lyon et Nantes). 71% des dirigeants interrogés n’ont pas de salarié, 25% de 1 à 9 et 4% de 10 à 49 salariés.

 

Rappelons que 2016 a connu une croissance de 4,7% des crédits aux TPE pour un encours de 250,2Md€.

 

La confiance n’est pas que liée à la situation financière de l’entreprise : parmi les 79% en bonne situation, 66% font confiance, et parmi les 21% en situation mauvaise, 15% font confiance (soit respectivement sur une base 100, 84 et 71%).

44% font encore confiance malgré le refus de crédit

 

Le rôle majeur du conseiller professionnel

Le niveau de confiance est très lié à la relation avec le conseiller, peu aux services de la banque, aux coûts, voire à l’accompagnement proposé en cas de difficulté :

De fait 78% des dirigeants de TPE font confiance à leur conseiller professionnel; 86% pensent que ce dernier leur fait confiance.

La moitié des dirigeants indiquent que leur conseiller les contacte pour savoir si tout va bien (et pas seulement en cas de difficulté); mais ceci n’est pas fréquent : une fois par an (37%), 12% moins souvent, 51% jamais; ce contact est bénéfique à la confiance envers la banque (63%, dans un contexte où 17% sont en difficulté financière; pour les 51% n’ayant jamais eu de contact, 82% ne font pas du tout confiance à la banque et 75% sont en situation, financière très mauvaise. (ce propos n’est pas en adéquation avec la forte confiance exprimée!)

 

En cas de difficultés financières, 71% contactent le conseiller rapidement (81% ont un appel de leur conseiller professionnel au moins une fois par an) et 16% ultérieurement.

42% envoient spontanément leur bilan (parmi ceux qui envoient, 54% reçoivent chaque année un appel de leur conseiller), 47% quand le conseiller le demande.

 

Plus le turnover des conseillers est élevé, plus la confiance envers la banque décroit : 40% ont eu un seul conseiller depuis 3 ans, leur taux de confiance est de 86%; 54% de 2 à 3 conseillers et un taux de confiance de 79%; 6% 4 conseillers et plus et un taux de confiance de 59%.

32% ont changé de banque; 60% des raisons tiennent au conseiller (manque de compétences, de suivi…), 21% pour un refus de financement, 15% pour le prix des services ou une offre concurrente plus attractive.

 

La demande de crédit, moment clef pour la confiance

1 dirigeant de TPE sur 2 a fait une demande de crédit dans les 3 dernières années; 56% ont à cette occasion rencontré au moins une difficulté (gardant un taux de confiance de 68%, contre 94% pour ceux qui n’ont pas rencontré de difficulté).

Les difficultés provenaient d’abord des garanties demandées (34%), de la lourdeur administrative pour constituer le dossier de prêt (29%), des délais de réponse trop longs (29%), puis du refus de crédit (18,5%, mais 44% ont maintenu leur confiance envers leur banque ) ou encore d’un accord limité à une partie du financement demandé (12%).

 

 

 

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