Archives mensuelles : juillet 2017

La soif d’émergence et la prépondérance des valeurs marquent les jeunes dirigeants d’entreprise

Méthodologie : une enquête menée dans 11 pays (USA, UK, Mainland China, Hong Kong, Germany, France, Singapore, Australia, Saudi Arabia, UAE, and Switzerland) auprès de plus de 4038 entrepreneurs.

On ne connait pas la composition de l’échantillon français (nombre, dont nombre de 20-30 ans), ce qui limite la crédibilité des conclusions proposées.

 

L’étude mondiale fait apparaitre deux caractéristiques majeures de la nouvelle génération d’entrepreneurs: la soif d’émergence et la prépondérance des « valeurs », au-delà des principaux moteurs qui restent le désir d’indépendance (42%), de faire au mieux pour leur famille (39%) et d’améliorer ses compétences (39%).

Les créateurs d’entreprise de la génération Y (20-30 ans), cherchent la reconnaissance et sont mus par la volonté d’accroître leur influence et d’avoir une incidence positive sur l’économie et sur autrui plus que la génération de leurs parents (23% vs 13 pour les 50 ans et plus).

 

“En France, en dehors de la soif de passion (43%) et d’indépendance (43%) les jeunes se distinguent par la volonté d’offrir le meilleur à leur famille (39%) alors que les plus de 50 ans souhaitaient d’abord développer leurs compétences, (38% contre 25% des 20-30 ans) avant de penser à leur famille (27%). Ces jeunes entrepreneurs français valorisent également l’idée de se faire un nom (24% contre 8% des + de 50 ans), afin d’avoir plus d’influence (21% contre 8%) et ainsi avoir un impact positif non seulement sur leur communauté (19% contre 15%) mais surtout sur l’économie (27% contre 8%). Logiquement, l’objectif principal des jeunes entrepreneurs entre 20 et 30 ans quand ils créent leur société en France est donc avant tout de créer des emplois (36%)”.

 

Les entrepreneurs français de tous âges sont en Europe les plus satisfaits de leur équilibre vie professionnelle/vie privée (avec un taux de satisfaction de 93%), bien que le temps de travail déclaré par les entrepreneurs français soit le plus long en Europe (10h36 par jour contre une moyenne de 9h24 pour l’Europe),

“Les entrepreneurs de la génération Y se concentrent davantage sur la stratégie de l’entreprise et la gestion du personnel, y consacrant en moyenne une demi-heure quotidienne de plus que leurs homologues plus âgés et a moins tendance à s’impliquer dans la gestion opérationnelle des produits et services, et des tâches administratives (auxquelles ils consacrent 1h59 par jour contre 2h42 pour leurs aînés de plus de 50 ans). Ce temps gagné leur permet notamment de gérer les principales difficultés qu’ils rencontrent pour embaucher et manager leurs équipes (21% des jeunes générations font de la création d’emploi leur principal obstacle), ou pour lever des fonds et investir (21% également). Les entrepreneurs de la génération Y souhaitent aussi mettre à profit ce temps pour développer leur entreprise soit à l’international (36% souhaitent démarrer et 32% développer les exportations) soit en France (36%), et faire face à une rude compétition.”

 

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Les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires à partir de 2003 ont peu profité à l’emploi

Le Comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements (COSAPE) a choisi de consacrer son premier rapport aux exonérations générales de cotisations sociales patronales sur les bas salaires, compte tenu de la place prépondérante qu’elles occupent aujourd’hui au sein de l’ensemble des mesures visant à soutenir l’appareil productif français.  

 

Mise en œuvre depuis 25 ans, cette politique s’est amplifiée par vagues successives jusqu’à atteindre un coût direct de l’ordre de 25Md€ pour les finances publiques.

La première (1993) avait pour objectif de faire reculer le niveau élevé du chômage de la main-d’œuvre peu qualifiée en abaissant le coût du travail au voisinage du Smic sans pour autant diminuer la rémunération nette des salariés concernés.

 La 2éme vague visait à contenir la hausse du coût du travail en bas de l’échelle salariale dans un contexte où la politique de réduction du temps de travail devait se faire en maintenant, au niveau du Smic, les rémunérations nettes mensuelles.

Puis, lors d’une 3éme vague, le dispositif d’exonérations fut étendu et harmonisé pour contenir l’effet du processus de convergence vers le haut du Smic mensuel et des diverses garanties mensuelles de rémunération applicables selon le moment où l’entreprise était passée aux 35 heures. 

le Pacte de responsabilité et de solidarité a amplifié ces exonérations, les cotisations sociales patronales qui financent les régimes de sécurité sociale devenant nulles au niveau du Smic.  

 

La France se situe dans le groupe de pays (avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Australie) où le coût du travail au niveau du salaire minimum est le plus élevé; elle se caractérise aussi par un niveau de dépenses publiques de protection sociale particulièrement élevé. La politique générale et massive de réduction de cotisations sociales sur les bas salaires mise en place en France n’a que peu ou pas d’équivalent à l’étranger; d’autres pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni ont privilégié un niveau de salaire minimum plus faible pour favoriser l’emploi non qualifié, couplé à des dispositifs de soutien au revenu (de type crédits d’impôt). La littérature académique internationale montre que le dispositif belge a créé ou sauvegardé des emplois.

En revanche, dans les pays qui ont adopté des dispositifs d’exonération ciblés sur certains publics (jeunes, seniors, chômeurs de longue durée)  la plupart des évaluations concluent à un effet faible sur l’emploi; les dispositifs sur les territoires sont nuls. Ces dispositifs ont été expérimentés et évalués en Suède, Finlande, Norvège et Hongrie.  

 

Le contexte a par ailleurs évolué : 

-le niveau de qualification de la population active a progressé, mais le nombre de jeunes sortants du système scolaire sans diplôme reste important, alimentant un chômage des non-qualifiés qui demeure élevé.

Il existe un déficit d’emplois peu qualifiés dans certains secteurs (commerce, HCR).

-La compétitivité de la France s’est dégradée tout au long de la décennie 2000 (perte de parts de marché, dégradation de la balance courante),

Mais introduction du CICE en 2013, puis mise en œuvre du Pacte de responsabilité en 2015.  

 

En France, les travaux d’évaluation de la politique d’exonérations de cotisations sociales patronales sur les bas salaires ont surtout cherché à mesurer son effet sur le volume de l’emploi. Ils aboutissent globalement à conclure que la première vague allègements (de 1993 à 1997) a permis de créer ou sauvegarder de l’ordre de 300 000 emplois et la deuxième vague (de 1998 à 2002) environ 350 000 emplois. Les effets de la troisième vague (de 2003 à 2005), seraient quasi nuls. Mais on ne dispose à ce jour d’aucune évaluation des effets sur l’emploi de cette politique sur les 25 dernières années; on sait peu de choses sur la nature des emplois créés ou sauvegardés (par sexe, âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle, expérience) et sur leur ventilation par secteur d’activité ou taille d’entreprise.

 

Les baisses de cotisation profitent aux salaires qui augmentent, pas à l’embauche de nouveaux emplois. De fait, la proportion de salariés rémunérés au Smic a beaucoup progressé tout au long des trois vagues allègements, et, même si elle a reflué depuis, elle se situe aujourd’hui deux points plus haut qu’il y a vingt-cinq ans. Ce resserrement de la distribution salariale, que l’on observe en France sur longue période, apparaît atypique au regard des autres pays développés. Les conséquences à moyen et long termes des allégements de cotisations sociales patronales sur l’appareil productif sont largement inconnues. On ne dispose d’aucune étude sur leurs effets sur la formation (initiale et continue), les investissements (physiques et en recherche et développement), l’innovation, la montée en gamme de l’économie française et la croissance potentielle.  

Le Cosape suggère un certain nombre ce travaux pour remédier à ces carences.        

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Le recours à la formation au sein des nouvelles entreprises artisanales est minoritaire

Les Chambres de Métiers et de l’Artisanat du Centre-Val de Loire proposent après 24 mois d’activité un diagnostic aux chefs d’entreprises qui permet de faire un point dans les domaines suivants: la gestion administrative et financière, l’organisation commerciale et marketing, la production, la gestion des ressources humaines, et l’avenir de l’entreprise. En 2016, 84 entretiens individualisés (à 24 mois) ont été réalisés dans des entreprises artisanales. 

Par contre l’étude ne fait pas connaitre la description de la population observée (type d’activité… volontarisme ou non pour ce bilan…), et leur petit nombre, ce qui limite la possibilité de généraliser. Les données semblent postuler pour des entreprises dynamiques, en bonne santé, et ayant fait l’option de la croissance. Mais le fait que peu de travaux de ce type existe, notamment dans l’artisanat, milite pour le faire connaitre.

 

Les perspectives d’avenir proche pour situer le profil de ces entreprises :

-Le carnet de commande à 6 mois : 56% le projettent en hausse, 33% stable, 1% en baisse et 10% ne savent pas.

-36% comptent embaucher et 16% former un apprenti et seulement 1% licencier

60% ont des projets d’investissement (dont 42% clairement définis), 8% n’en ont pas les moyens et 32% ne l’envisagent pas.

49% souhaitent augmenter la capacité de production et 45% commercialiser de nouveaux produits, 18% se développer sur des marchés nationaux ou au-delà

58% s’organisent en cas d’absence; pour 30% cela attendra leur retour, alors que 12% ne partent jamais.

 

Les Modalités de gestion

-La gestion financière et administrative

Trésorerie : 76% n’ont pas de difficultés, 7% les ont maîtrisé, 17% ont des difficultés financières

Les éléments financiers suivis sont le chiffre d’affaires (92%), la trésorerie (82%), les charges (70%), le besoin de financement (46%)

-l’organisation commerciale

Pour connaitre sa clientèle, 44% procèdent par intuition, 36% par veille professionnelle, 11% par enquête; 24% ne mènent aucune action

Pour se faire connaitre auprès de la clientèle 54% utilisent des outils ad hoc, 39% le réseau professionnel, 23% la prospection, 19% l’exploitation du fichier client et 24% aucun outil

-Les RH

Les artisans interrogés définissent leurs besoins en personnel selon l’activité professionnelle ou 20% le besoin du moment; 5% n’ont pas de besoin identifié; 43% n’ont pas de personnel.

La formation : pour les 57% déclarant du personnel, 19% bénéficient d’un plan formation, 37% d’une formation selon les opportunités; pour 35% il n’y a pas de besoin et pour 9%, l’entreprise n’en a pas les moyens. Par contre pour le dirigeant, seuls 39% y ont recours, 36% n’ayant aucun besoin, et 25% pas le temps ou pas les moyens.

 

Les difficultés et les souhaits

Les 2 principaux problèmes sont le carnet de commandes (32%) et la gestion et l’organisation de l’activité (27%), moins les relations avec les partenaires (15%) ou la gestion des RH (14%); noter que 30% ne manifestent pas de problème.

Les souhaits pour progresser portent sur la commercialisation/ le marketing (32%), l’innovation/l’environnement/l’hygiène-sécurité (23%) et la gestion des RH (17%), peu sur la comptabilité ou l’informatique (7%); noter que 39% n’expriment aucun souhait.

Pour s’informer sur l’évolution de leur métier, 65% utilisent les contacts fournisseurs, 51% internet et les revues professionnelles, 24% les organisations professionnelles, 23% les salons.

 

 

 

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23% des étudiants ont été “actifs”; 13% occupent en emploi en parallèle avec leurs études

Méthodologie : les données sont issues de l’enquête emploi

 

En moyenne de 2013 à 2015, parmi les 2,4 millions de jeunes âgés de 18 à 29 ans qui suivent des études dans l’enseignement supérieur, 23% ont été actifs au sens du BIT, dont 13% occupant un emploi en parallèle avec leurs études (8% à 18 ans, 26% à 22 ans et 41% à 25 ans). Parmi ceux qui ont terminé leurs études, la part des actifs progresse également avec l’âge : 17% à 18 ans, 63% à 22 ans et 73% à 25 ans.

 

Les activités rémunérées peuvent revêtir de multiples formes : activité exercée tout ou partie de l’année, activité exercée uniquement l’été, activité parallèle aux études, activité au moins en partie liée à leurs études (stage, vacation dans un laboratoire, internat hospitalier, etc.), activité régulière, activité occasionnelle, et sont sujets à d’amples variations saisonnières; faible en début d’année scolaire d’octobre à mars (21%), la situation devient plus fréquente au printemps en raison des stages (25% d’avril à juin) et pendant les vacances d’été du fait d’emplois occasionnels (26% de juillet à septembre).

 

37% des étudiants actifs occupés ont un CDD et 37% un contrat d’intérim; les étudiants qui travaillent, pour pouvoir suivre leurs études, sont 65% à bénéficier de contrats courts (CDD, contrat saisonnier ou contrat d’intérim) et à temps partiel (la moitié moins d’un mi-temps).

L’apprentissage concentre 29% des emplois étudiants et 53% des emplois étudiants intégrés aux études; en 2015, 34% des diplômes préparés par les entrants sont au niveau bac+2 et plus, contre 13% dix ans auparavant ; l’apprentissage est particulièrement répandu dans les sections de techniciens supérieurs, les écoles d’ingénieurs et, dans une moindre mesure, les IUT.

 

Pour 56 % de ces étudiants, l’activité exercée a un lien avec les études : 29% en apprentissage, 11% sont « salariés étudiants »,9% en stage, et 6% une autre activité en lien avec les études. Les activités non liées aux études (44%) sont des activités exercées de manière régulière (27%), ou des activités occasionnelles (14%).

 

Parmi les stagiaires, 38% relèvent des professions intermédiaires et 26% sont cadres.

Les activités de « salariés étudiants » (26 ans en moyenne) et notamment ceux du 3éme cycle sont inscrits dans des filières où l’exercice d’une activité rémunérée est rendue obligatoire (médecine, pharmacie ou odontologie) ou sont internes des hôpitaux pour acquérir une formation clinique  ou dans un cabinet; des étudiants qui se destinent à l’enseignement ou à la recherche occupent des postes d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER). Ces salariés étudiants effectuent un nombre élevé d’heures par jour (médiane de 8 heures sur 5 jours) et travaillent souvent tard le soir, la nuit, le samedi et le dimanche.

 

Les emplois occasionnels : l’été (5%) ou en dehors de l’été (9%), souvent exercées à temps complet (plus de 3 jours par semaine et plus de 5 heures par jour). Les emplois d’été sont principalement des emplois d’animateur, d’employé administratif d’entreprise, d’employé de commerce (caissier de magasin, vendeur, agent et hôtesse d’accueil), de personnel des services directs aux particuliers (serveur, commis de restaurant, garçon de bar, café ou restaurant) ou d’ouvrier non qualifié de type industriel (manutentionnaire).

 

À l’inverse, les activités occasionnelles exercées en dehors des mois d’été sont plus souvent occupées à temps partiel (80% des étudiants dans ce type d’emploi); ils travaillent 15 heures au cours d’une semaine, et sont employés de commerce (caissier de magasin, vendeur), personnels des services directs aux particuliers (serveurs, commis de restaurant dans des cafés, bars ou restaurants, baby-sitter), surveillants, enseignants dans le cadre de cours particuliers; ils travaillent souvent le soir et le week-end.  45% des étudiants exerçant des activités occasionnelles en dehors de l’été sont en CDD, 43% en CDI et 8% en intérim.

 

27% des emplois étudiants sont réguliers et sans lien avec les études; 52% sont en CDI et 45% en CDD; 61% des emplois sont occupés à temps partiel; 66% travaillent au moins 3 jours par semaine et 73% ont des journées de plus de 5 heures par jour travaillé, soit en moyenne 23 heures hebdomadaires. Les étudiants en lettres, art, langues étrangères, éducation, enseignements généraux et dans les services sont particulièrement concernés par ce type d’activité; ils sont plus âgés (23 ans en moyenne), ont plus souvent un logement indépendant et vivent plus souvent en couple.

 

 

 

 

 

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