Archives annuelles : 2016

Tout au long de la décennie 2000, la compétitivité de la France s’est dégradée; un rééquilibrage s’observe

Tout au long de la décennie 2000, la compétitivité de la France s’est dégradée, avec pour conséquences l’accumulation de déficits extérieurs et une augmentation de l’endettement extérieur net. Des mesures d’ampleur ont été mises en oeuvre en son nom, notamment le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et le Pacte de responsabilité (baisse du coût du travail de 6%).

Un rééquilibrage s’observe : nos parts de marché se sont stabilisées, le déficit commercial a diminué, l’écart de compétitivité-coût avec l’Allemagne, principal concurrent sur les marchés tiers, s’est réduit, et les entreprises reconstituent leurs marges. Pour autant, il n’est pas possible de dire que notre problème de compétitivité est désormais derrière nous : le rétablissement des coûts salariaux est à confirmer,  le secteur exportateur continue de souffrir d’un coût élevé des intrants non salariaux, en particulier des prix de l’immobilier et des services aux entreprises, la compétitivité hors prix des entreprises est insuffisante.  

 

Comment expliquer l’insuffisante performance qualité des exportations françaises ces quinze dernières années ?  La population active française accuse, par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE, un déficit systématique sur les différents indicateurs des compétences requises dans un cadre professionnel. Les enquêtes de l’OCDE révèlent une obsolescence rapide des compétences acquises lors de la formation initiale. L’accès à la formation continue bénéficie peu aux personnes dont les besoins sont les plus importants (en 2013, 36% de la population active adulte en bénéficie contre 50% en moyenne dans l’OCDE et 70% dans les pays nordiques. Alors que 56% des diplômés de l’enseignement supérieur y participent, contre 17% chez ceux qui n’ont atteint que le deuxième cycle.  

 

Les enquêtes sur la qualité du management et des pratiques organisationnelles au sein des entreprises révèlent un déficit important : l’indicateur synthétique du World Management Survey place la France assez loin des économies anglo-saxonnes, de l’Allemagne ou des économies nordiques; le retard est important dans ce qui influence  positivement la qualité du management (autonomie des salariés, encadrement des managers, organisation du travail…). En cause, la qualité du capital humain,  l’intensité insuffisante de la concurrence et des facteurs d’ordre culturel (rigidité de nos structures hiérarchiques).   

Un déficit d’entreprises de taille intermédiaire capables d’exporter (4 600, deux fois moins que l’Allemagne qui en recense 10 000, quand le Royaume-Uni en totalise 8 000.)  est une autre cause :  sur 3 millions d’entreprises, seules 125 000 exportent;  l’Italie en compte le double et l’Allemagne près de trois fois plus.  

 

Le moindre diffusion du numérique dans l’économie pourrait s’expliquer, là encore, par le déficit de compétences de la population active et la faiblesse du management

SOMMAIRE

L’e commerce, un secteur en forte progression qui touche aussi le commerce traditionnel

La CCI Paris Ile-de-France a mené une enquête auprès de 1 000 commerces franciliens en 2013, notamment sur leur usage d’internet. Il en ressort que, dans le cadre de leur activité, 73% d’entre eux utilisent internet (le taux atteint même 88% dans les commerces de 10 à 49 salariés). Au total, un commerçant francilien sur 2 déclare disposer d’un site web permettant de commercialiser leurs produits.  

 

Le commerce électronique regroupe deux types d’acteurs principaux : les pure players, qui ne disposent pas de magasins physiques et proposent leurs produits et/ou services exclusivement en ligne, et ceux qui complètent leurs magasins physiques par un service internet marchand. Mais la frontière entre ces acteurs tend à se réduire.  

 

Selon la Fevad, il existe en 2015 environ 182 000 sites marchands actifs en France, (en hausse de 16% en un an); 4% des sites réalisent plus de 1M€ de chiffre d’affaires annuel, et  captent 90 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du marché. Toutefois, 88% des e commerçants ont de 1 à 5 emplois et 4% plus de 20 emplois.  

 

Les consommateurs français ont dépensé près de 65Md€ sur internet en 2015 (+14% en un an), dont 20% dans la période de Noël. 65% des ménages Français ont acheté en ligne, loin derrière le Royaume-Uni (81%) et l’Allemagne (73%), mais au-dessus de la moyenne européenne (53%). 

En moyenne, un cyber acteur réalise 23 transactions par an pour un montant de  1780€, Les intentions d’achat concernent avant tout les vêtements, accessoires, chaussures (pour 57% des cyber acheteurs), les produits culturels (52%), les voyages (43%) et les produits électroniques (42%). 49% des produits commandés sont livrés au domicile et 45% livrés en point relais; le « click & collect », n’est choisi que par 6% des clients.

 

Toutes les catégories d’âge sont aujourd’hui concernées par les achats en ligne, notamment les 18-34 ans (90% d’entre eux); les seniors, s’ils ont mis plus de temps à intégrer les évolutions des moyens et des possibilités de consommer, représente une part sans cesse grandissante.

Les cadres et professions libérales constituent la part la plus importante des cyber-acheteurs, (70% d’entre eux déclarent avoir consommé en ligne au cours de l’année écoulée, contre 30 à 60 % pour les autres catégories).  

 

Ce profil type du e-consommateur se retrouve plus fréquemment en Ile-de-France puisque 36% des cadres et professions libérales  (représentant près de 3 millions de personnes) sont localisés en Ile-de-France; de plus, les revenus salariaux sont en moyenne 26% plus élevés qu’en France.  

 

Dans ce contexte, qu’en est-il du commerce traditionnel et de ses magasins physiques ? Certains secteurs d’activités sont fortement concurrencés par le e-commerce et voient leur activité décliner, notamment le secteur culture loisirs et celui de l’habitat, dont le nombre de commerces physiques est en baisse de respectivement 12% et 21% depuis 10 ans dans la métropole; néanmoins, le secteur des agences de voyages, a connu une hausse de 11%,  alors qu’il constitue l’une des demandes les plus fortes sur internet. 

 

Dans l’ensemble, le nombre de commerces a augmenté de 2% lors des dix dernières années dans la région Ile-de-France. En 2015, 68% des clients en magasin se sont d’abord renseignés sur internet avant de concrétiser leurs achats; dans le même temps, 41% des acheteurs se sont déplacés dans un magasin avant d’acheter en ligne, généralement dans un magasin de la même enseigne; l’usage simultané se développe, puisque 53% des possesseurs de smartphones déclarent consulter des produits sur internet quand bien même ils sont déjà dans un magasin. Enfin, lors du retrait de marchandises en magasin suite à une commande en ligne, 35% des clients procèdent à un nouvel achat.

SOMMAIRE

Les 18-25 ans : ce quils disent de leur intégration dans la société

Enquête réalisée en ligne du 3 au 10 mars 2016. Échantillon de 600 personnes, représentatif des Français âgés de 18 à 25 ans. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e). Les chiffres Grand public sont issus d’une enquête réalisée en ligne du 8 au 10 mars 2016 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé-e).  

 

Spontanément, les jeunes associent la jeunesse française en 2016 à des dimensions négatives, et plus précisément au « chômage » et aux « difficultés » que peuvent rencontrer les jeunes ;  ils évoquent aussi les comportements liés au divertissement (fête, alcool), au rapport à autrui (irrespect, délinquance) ou aux avancées technologiques (connecté, réseaux sociaux); enfin, certains jeunes émettent spontanément des motifs « d’espoir » (dynamique, motivé).

Notons que leurs aînés partagent leurs représentations, bien que parmi eux le terme avenir supplante celui de chômage, même s’ils reconnaissent les difficultés auxquelles doivent faire face les jeunes.  

 

Interrogés sur leurs perspectives pour l’année à venir, près de 2 jeunes sur 3 indiquent aborder avec optimisme les 12 prochains mois; à plus long terme, les avis apparaissent davantage mitigés : 56% des 18-25 ans font part de leur optimisme pour les 10 prochaines années, et 50% pour les 2 prochaines décennies.

Notons que 38% se disent optimistes pour ces trois échéances à la fois, une opinion que l’on retrouve particulièrement chez les 22-25 ans (43%) et les plus diplômés (46%), contre 25% de jeunes faisant preuve de pessimisme aussi bien à court qu’à moyen et long terme.

Les jeunes estiment très majoritairement qu’il est aujourd’hui facile de rester en contact avec ses proches et ses amis (83%), de s’amuser (82%, et même 91% parmi les Franciliens) et de s’engager dans des associations (sportives ou culturelles d’abord, 81%, humanitaires ensuite, 74%); 54% estiment qu’il est facile de voyager et 38% de partager la même opinion à propos de l’engagement politique.  

 

28% estiment qu’il est facile de créer son entreprise et 16% de trouver un emploi (21% pour les diplômés Bac +2 et au-delà), Les Français dans leur ensemble se montrent légèrement plus positifs, considérant davantage chacune de ces possibilités comme facile, notamment  la création d’entreprise (28% contre 24%) et l’emploi (16% contre 7%).  

 

Les jeunes ne se distinguent que peu de l’ensemble des Français en ce qui concerne la confiance qu’ils accordent aux différents acteurs de la société française : confiance dans la famille (87%, contre 90% pour les Français), dans les artisans (82%, contre 81%), les médecins (81% contre 85%) et les scientifiques (77% contre 84%).

Les agents publics bénéficient eux aussi de la confiance d’une majorité de jeunes, qu’il s’agisse des militaires (77%), des enseignants (73%), des policiers (69%, mais moins que pour le Grand public, 76%), et dans une moindre mesure des juges (61%) et plus généralement des fonctionnaires (55%).

Ils se montrent plus divisés en ce qui concerne les militants associatifs (54%), les chefs d’entreprise (53%) et les syndicats de salariés (50%, soit 19 points de plus que le Grand public).

 

La défiance exprimée par l’ensemble des Français est partagée, mais plus modeste en ce qui concerne les responsables religieux (41% des jeunes contre 31% des Français), les journalistes (34%, contre 29%), les banquiers (33%, contre 23%) ou encore les responsables politiques (19%, contre 9%).  

 

Les jeunes sont 87% à affirmer se sentir intégrés au sein de leur famille, soit davantage qu’avec leurs amis (81%) ou sur les réseaux sociaux (75%).

En ce qui concerne le monde des études ou du travail, ils sont respectivement 74% et 61% à indiquer s’y sentir intégrés.

Au final, près des ¾ des jeunes affirment se sentir intégrés à la société française en général.

Toutefois seuls 38% des jeunes indiquent qu’ils s’estiment intégrés à l’ensemble des dimensions précédentes (jusqu’à 42% des 22-25 ans, 48% des jeunes ayant un diplôme supérieur à Bac +2).  

 

En ce qui concerne les nouvelles technologies, 87% estiment qu’elles permettent d’accéder à une information indépendante; pour 85%, elles sont utiles pour trouver un emploi (une opinion partagée par 90% des plus diplômés) et pour 80% elles permettent de faire de nouvelles connaissances (et même 84% parmi les 18-21 ans et 90% parmi les habitants de l’agglomération parisienne).

Dans une moindre mesure, les jeunes reconnaissent également aux nouvelles technologies la faculté de renforcer les liens avec leurs proches (68%, jusqu’à 75% des 22-25 ans et 82% de jeunes habitants dans l’agglomération parisienne) et de favoriser la solidarité (68%, ici encore, particulièrement parmi les plus diplômés : 79%).  

 

S’ils se montrent très majoritairement positifs quant à l’effet de la mondialisation sur la capacité à voyager (73%) ou pour faire de nouvelles rencontres (67%), les jeunes apparaissent bien plus partagés quant à son effet sur leur mode de vie (49% une bonne chose, 25% une mauvaise chose), sur leur capacité à trouver un emploi (45% contre 33%) et sur leur pouvoir d’achat (40% contre 36%), et seulement 23% une bonne chose en matière de sécurité (47% une mauvaise chose).  

 

93% d’entre eux estiment que la solidarité est une valeur importante (plus d’1 sur 2 très importante), mais seulement 38% affirment que les Français sont aujourd’hui solidaires entre eux;  ils considèrent bien davantage qu’ils le sont au sein de leur famille ou avec leurs proches (83%) que dans le monde professionnel (34%).  

 

47% estiment que la solidarité va s’affaiblir à l’avenir,  63% des jeunes affirment recevoir des aides financières de la part de leur famille (régulièrement pour un quart d’entre eux), 33% de la part d’institutions publiques, 19% de leurs amis et seulement 15% d’acteurs privés, comme les fondations; seuls 18% estiment devoir rembourser un prêt d’argent de la part d’un proche.

Si les jeunes affirment bénéficier de dons de la part de leurs proches, Ils déclarent également se muer en donateurs à leur tour, principalement envers leurs proches (63%), mais également pour soutenir financièrement le milieu associatif (41%); 45% affirment qu’il leur arrive de faire du bénévolat, et 38% qu’ils participent à des actions solidaires sur Internet; 17% affirment simultanément qu’il leur arrive d’effectuer les 4 actions ci-dessus (22% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac +2), alors que 20% assument de n’en réaliser aucune (28% parmi les habitants de petites villes et 29% parmi les moins diplômés).

 

Tous types confondus, 43% des jeunes affirment faire ou avoir fait partie d’une association (et même 50% parmi les habitants de grandes villes et 55% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac +2).

Les motivations de cet engagement sont diversifiées : possibilité de rencontrer de nouvelles personnes (46%, et même 54% des plus diplômés),  de favoriser la solidarité en général (41%, et même 51% des femmes engagées), de donner un sens à leur vie (33%) ou d’occuper son temps libre (29%), alors que 14% y voient un bon moyen de faciliter leur recherche d’emploi (19% des catégories populaires) ou de renforcer les liens avec leurs proches (6%, 10% parmi les 18-21 ans).

SOMMAIRE

La formation est un atout pour la personne formée, pour l’entreprise et pour la collectivité publique

L’accès à l’emploi et le niveau de rémunération sont fortement marqués par le niveau d’éducation, comme dans les autres pays de l’OCDE : la part des personnes en emploi dans la population des 25-64 ans s’élève en 2012 à 84% pour les diplômés de l’enseignement supérieur, à 74% pour les diplômés d’un second cycle du secondaire et à 55% pour ceux ayant un niveau de diplôme inférieur.

Le diplôme permet également d’obtenir une rémunération plus élevée. En 2010, selon l’enquête génération du Cereq, le salaire moyen net mensuel des jeunes sortis depuis 3 ans du système éducatif s’élève à 2 350€ pour les diplômés d’un doctorat contre environ 1 260€ pour les détenteurs d’un baccalauréat général et 1 160€ pour un individu non diplômé.

Au niveau individuel, sur l’ensemble du cycle de vie, les bénéfices économiques individuels de la formation initiale sont supérieurs à ses coûts : par exemple, en France, il est rentable d’investir pour obtenir un diplôme du supérieur dès lors que le financement peut être obtenu à un taux inférieur à 11,4%, une valeur dans la moyenne des principaux pays développés (il est de 15,4% aux USA, de 14,3% en Grande-Bretagne, de 13,4% en Allemagne, mais autour de 7% en Suède et aux pays-Bas)  

 

Les effets du taux de subventionnement public de l’éducation sur le taux de rendement privé sont difficiles à estimer : d’un côté, un subventionnement public élevé réduit les coûts directs supportés par les individus et augmente ce rendement; de l’autre, le financement public de l’éducation réduit le rendement privé de l’éducation, en raison de la progressivité du système socio-fiscal : les bénéficiaires de l’éducation étant également ceux qui perçoivent des rémunérations les plus élevées. En France, le gain salarial sur l’ensemble du cycle de vie s’élève pour les hommes à 321 500€; outre un salaire plus élevé, le diplôme réduit également le risque de chômage. Selon l’OCDE, la valeur de cette protection durant la vie active est estimée à 16 100€ en France.  

 

Par ailleurs, si les bénéfices de l’éducation sont liés au nombre d’années d’études, ils dépendent également de la qualité de l’offre éducative. En analysant les effets de la réforme du financement de l’éducation intervenue aux États-Unis à partir de la fin des années 1970, Jackson et al. (2016) montrent qu’une augmentation de 10% des dépenses d’éducation tout au long de la scolarité contribue à accroître en moyenne les salaires de 7,25%. En outre, les mesures éducatives ont en moyenne un rendement plus élevé lorsqu’elles sont dirigées vers les individus issus des milieux socio-économiques les plus défavorisés.  

 

L’investissement dans l’éducation a un impact positif sur les finances publiques à moyen terme : en France, 90% des dépenses de l’enseignement primaire et secondaire et 80% des dépenses d’enseignement supérieur sont financées par l’État ou les collectivités territoriales. Selon l’OCDE, ce coût pour les finances publiques est plus que compensé par les bénéfices générés à moyen terme. Le rendement du financement public d’un diplôme du supérieur par rapport à un diplôme du deuxième cycle du secondaire s’élèverait en 2010 en France à 8,7%; ce rendement positif est dû, d’une part, au surcroît de recettes fiscales et de cotisations sociales et, d’autre part, à la réduction des prestations sociales versées au titre de l’assurance chômage et de l’aide au logement.  

 

Les bénéfices tirés de la formation initiale peuvent être amplifiés par ceux de la formation continue, qui ne peut cependant compenser que partiellement les lacunes et disparités de formation initiale. L’ensemble des dépenses consacrées en France à la formation continue  représente près de 24 Mds€ en 2012 (31 Mds€ avec l’apprentissage), soit un peu plus de 1% du PIB, et sont financées pour moitié par les entreprises. En 2012 toujours, les demandeurs d’emploi (7% de la population totale des 15-64 ans) bénéficient de 14% des dépenses globales consacrées à la formation continue, à l’apprentissage et à l’insertion des jeunes; ces dépenses globales de formation bénéficient par ailleurs pour 42% aux actifs occupés du secteur privé et pour 19% aux agents du secteur public.  

 

La moitié des 25-64 ans a suivi une formation au cours de l’année, contre 39% des demandeurs d’emploi (même si ces derniers sont formés plus longtemps) et 57,6% des individus en emploi. Chez les actifs occupant un emploi, 66% des diplômés de niveau supérieur à bac +2 ont suivi au moins une formation continue dans l’année, contre 25% des personnes sans diplôme.

Comme les salariés, les chômeurs les moins diplômés sont ceux qui sont le plus confrontés à des difficultés d’accès à la formation; des chercheurs estiment que les salariés récupéreraient sous forme de salaires 30 à 50% des gains de productivité permis par la formation, alors que pour leemployeurs le premier objectif de la formation est de favoriser la flexibilité du travail (43%) et d’atteindre des objectifs plus élevés en matière de performance (15%).  

SOMMAIRE

Le numérique bouscule : la France n’est qu’au 11éme rang en Europe

  En moins de dix ans, le numérique a révolutionné notre accès à l’information, transformé notre vie quotidienne et bousculé les positions acquises dans plusieurs secteurs économiques comme le transport et le tourisme. Qu’en sera-t-il dans la décennie 2017-2027 ?

La France se classe  globalement en 11éme position derrière l’UE15 et au même niveau que l’UE 28, alors que les pays du nord sont dans les 1ères places (Danemark, Pays-Bas, Suède, Finlande) suivi notamment du Royaume-Uni et de l’Allemagne.  

 

Les entreprises pourraient transformer leur organisation et faire davantage appel à des compétences extérieures intégrées aux processus de production, conduisant à une entreprise étendue, associée à des écosystèmes locaux plus agiles, innovants, répondant à de nouveaux standards de personnalisation, offrant des services et des biens pensés pour les usages, et entrant en concurrence avec les industries traditionnelles.  

 

Cette transformation peut s’accompagner de manière plus disruptive avec la contribution volontaire des utilisateurs, assimilable à un travail gratuit fourni par les internautes. Les fractures importantes qu’ont provoquées Uber ou Airbnb dans leur secteur pourraient se reproduire dans d’autres où des rigidités actuelles, notamment réglementaires, freinent les innovations, comme les secteurs de la santé, de l’éducation, de la banque ou de l’assurance.  

 

Ces perspectives invitent à repenser notre modèle social fondé sur le salariat, qui cohabitera de plus en plus avec des nouvelles formes d’emploi, plus proches du statut d’indépendant. Aujourd’hui, l’intermédiation est souvent centralisée au sein de plateformes qui captent une partie significative de la valeur créée (vente de biens et services en ligne, taxi, hébergement…); Les commissions demandées actuellement vont de 3 à 30%, plus habituellement entre 8 et 25% (Kisskiss bankbank 8%,  Airbnb 9 à 15%, Blablacar 12%, Price minister 4 à 22%, Uber 20%…). 

Mais la forme que prendra l’intermédiation dans les années à venir reste incertaine; les développements technologiques pourraient favoriser l’essor de services fournis de façon plus décentralisée, de pair à pair, sans autorité centrale organisatrice, redonnant du pouvoir à la multitude d’internautes qui les utilise et les nourrit.  

 

Aujourd’hui, les données numériques, à caractère souvent personnel, sont essentiellement collectées et exploitées par des entreprises. Leur contrôle est alors transféré à un gestionnaire qui laisse peu de maîtrise aux personnes sur l’usage qui en est fait. Demain, ces données pourraient revenir davantage entre les mains des internautes, du fait de leurs exigences plus fortes, de la réglementation et du développement de nouveaux services intégrant par construction le respect de la vie privée. Par ailleurs, une démocratie numérique pourrait voir le jour; les citoyens se sont déjà saisis des outils numériques pour s’exprimer et se mobiliser, que ce soit par des pétitions en ligne ou via les réseaux sociaux. Les institutions publiques pourraient utiliser ces outils en faveur d’une démocratie plus participative, leur permettant de bénéficier, comme les entreprises privées, des contributions et initiatives de la multitude.  

 

Si les Français ont des pratiques du numérique plutôt au-dessus de la moyenne européenne dans leur vie quotidienne, les entreprises investissent cependant peu dans les compétences numériques de leurs employés; ceci étant, la part des salariés dont le rythme de travail est imposé par un contrôle ou un suivi informatisé, est passée de 25% en 2005 à 35% en 2013.  

SOMMAIRE

Pôles de compétitivité : une étude en cours dont les premiers résultats semblent positifs.

Dans le cadre de ses missions, France Stratégie mène un travail d’évaluation des effets des pôles de compétitivité au regard des objectifs qui leur ont été assignés. Cette note d’étape présente une synthèse d’une version préliminaire du travail en cours.  

 

71 pôles de compétitivité existent à ce jour; une enveloppe de 1,5Md€ au total, a été allouée sur la période 2009-2012, afin de financer des projets de recherche partènariaux, des exonérations de charges sur les postes de chercheurs au sein des entreprises ainsi que l’animation des pôles. 

A cette fin, a été mis en place en 2005 le fonds unique interministériel (FUI) qui vise à financer des projets de R&D. Une nouvelle phase de la politique des pôles a débuté en 2013; cette 3éme phase vise à transformer les projets de R&D réalisés dans le cadre des collaborations, en nouveaux procédés et produits introduits sur les marchés.  

 

Les résultats obtenus mettent en évidence un effet de levier des aides publiques; en effet, les entreprises des pôles accroissent l’autofinancement de leurs activités de R&D au-delà des aides publiques à la R&D perçues : lorsqu’une entreprise reçoit en moyenne 103 000€ d’aides publiques en 2012, elle accroît ses propres dépenses de recherche de 474 000€ la même année. Au total, les entreprises des pôles consacrent en moyenne 691 000€ de plus à leurs activités de R&D en 2012 que les entreprises restées hors des pôles. L’effet des pôles se fait ausi sentir sur l’embauche de personnels de R&D (en moyenne par entreprise, 2,5 personnes supplémentaires en 2007 et 6,5 personnes en 2012); autre effet,  le nombre de brevets déposés (en 2012, 2 brevets supplémentaires par entreprise).

 

  L’effet sur les dépenses autofinancées de R&D est en revanche plus tardif pour les ETI et les grandes entreprises mais il est plus important tant en niveau, que rapporté aux dépenses moyennes : en 2011, l’effet positif net sur l’autofinancement de la R&D des ETI et des grandes entreprises est de 1,7M€ (une hausse de 47% de l’autofinancement annuel moyen de la R&D) contre 246 000€ pour les PME (38% de l’autofinancement annuel moyen). Contrairement aux PME, les ETI et les grandes entreprises ne retirent aucun financement public supplémentaire de leur appartenance à un pôle.

SOMMAIRE

En 2015 Initiative France a reçu 49 050 porteurs de projet reçus; 16 080 entreprises ont été financées, avec un effet de levier de 7,3 (prêt bancaire).

En 2015,  les 227 plateformes du réseau Initiative France ont accompagné la création, la reprise ou la première croissance de 16 080 entreprises, soit 5,3% de la création d’entreprise totale en France (hors autoentreprises), permettant le maintien ou la création  de 40 738 emplois (+6% en un an), soit 2,5 le nombre moyen d’emplois par entreprise financée.

 

Le montant total des prêts sans intérêts ni garanties accordés aux entrepreneurs en 2015 est de 176,3 M€;  chaque euro de prêt d’honneur conduit à 7,3 € de prêts bancaires (l,082Md€).   Le taux de pérennité est de 88% après 3 ans d’existence, un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale évaluée à 70%.

 

Par ailleurs, 49 050 porteurs de projets ont été accueillis en 2015; parmi eux, 23 000 ont été accompagnés pour finaliser leur projet (de la création d’un commerce en zone rurale à la start-up innovante en passant par les projets de reprise ou de première croissance). 

9000 entrepreneurs et entrepreneures sont en cours de parrainage.  

 

En 2015, 5 224 projets de reprise ont été soutenus soit 32% des financements du réseau. se maintenant au même niveau malgré la forte baisse des reprises de fonds de commerce (-12%) constatée en 2015 au Bodacc; ces reprises  maintiennent en moyenne 1,9 emploi et en créent 1,3 en plus.  

 

Par ailleurs, 946 entreprises ont été accompagnées fans le cadre d’un prêt d’honneur spécifique pour leur première croissance conduisant en moyenne à 1,5 emploi supplémentaire.  

 

575 entreprises innovantes ont été créées avec le soutien du réseau; 205 ont été financées par une des 6 plateformes Initiative spécialisées en innovation (avec une perspective de 5 emplois créés); les 370 autres, soutenues par les plateformes locales ont souvent bénéficié d’un prêt d’honneur complémentaire issu d’un fonds régional Innovation, pour permettre l’amorçage.

Et, parce que l’innovation n’est pas que technologique, 115 entreprises ont bénéficié d’un appui supplémentaire avec le nouveau prêt d’honneur « Initiative Remarquable». Pouvant aller jusqu’à 25 000€, complétant le prêt de la plateforme locale pour les entrepreneurs qui s’impliquent dans la responsabilité sociétale, la création d’emplois ou la solidarité au centre du modèle économique de leur entreprise; ces entreprises ont créé 474 emplois, en équivalent temps plein (ETP) en 2015, soit plus de 4 ETP par entreprise. Elles prévoient d’en créer 680 en 2016 et 875 en 2017.  

 

Parmi ces nouveaux entrepreneurs se trouvent les plus fragilisées sur le marché de l’emploi à l’image des femmes (38% soit 6 504 femmes pour 6 100 entreprises), des jeunes (24%, soit 4 600 de moins de 30 ans) et des seniors (25%, soit 4 814 de plus de 45 ans). 59% étaient demandeurs d’emploi (au total 11 000 dont 3 230 à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an).

SOMMAIRE

1,3 million d’associations, 12% d’employeurs, 104 Md€ de recettes, et une équivalence temps plein des bénévoles de 467 000 emplois

L’enquête Associations a été réalisée par l’Insee fin 2014 ;  Il s’agit de la première enquête de la statistique publique couvrant l’ensemble du monde associatif.  Le questionnaire a été envoyé à 34 400 associations implantées en France .  

 

En 2013, la France compte 1,3 million d’associations actives; près de la moitié interviennent dans le domaine du sport (24%) ou des loisirs (22%), proches en importance des associations culturelles (18%), puis de la défense de causes, de droits ou d’intérêts (17%).

88% des associations s’appuient uniquement sur des bénévoles, alors que 12% sont aussi employeurs (161 000), notamment dans le secteur de l’hébergement social ou médico-social, où les associations de 10 salariés ou plus y sont surreprésentées (70% dans l’hébergement  social ou médico-social et 46% dans l’action sociale contre 19% en moyenne) . La moitié des emplois des associations, quand i y a emploi salarié, est à temps partiel (70% dans les domaines du sport et de la culture), 

Au total, le volume du travail salarié dans les associations représenterait environ 7% de l’emploi salarié en équivalent temps plein des secteurs marchands et non marchands.  

 

Le nombre d’heures bénévoles correspondrait à 467 000 emplois en équivalent temps dans les associations non employeuses et 213 000 dans les associations employeuses, soit 15% du volume de travail des salariés de ces dernières.

Outre leurs propres salariés, les associations font intervenir d’autres professionnels : 4% des associations employeurs recourent à des intérimaires ou des volontaires du service civique, 17% à d’autres travailleurs (notamment des stagiaires) et 13% bénéficient de personnels mis à disposition par d’autres organismes publics ou privés (dans 80% des cas, il s’agit d’associations d’enseignement et de formation) .

Le volume de travail de l’ensemble de ces intervenants est estimé à 5% de celui des salariés directement rémunérés par les associations. Au total, le volume du travail salarié dans les associations représenterait environ 7% de l’emploi salarié en équivalent temps plein des secteurs marchands et non marchands.  

 

En 2013,  le nombre de participations bénévoles s’élève à 23 millions, dont 21% dans les associations employeurs, un même bénévole pouvant participer à l’activité de plusieurs associations. Le nombre d’heures bénévoles correspondrait à 467 000 emplois en équivalent temps plein dans les associations non employeuses et 213 000 dans les associations employeurs, soit 15% du volume de travail des salariés de ces dernières.  

Plusieurs modes de fonctionnements se dégagent: 

  • Les associations sportives,, de loisirs, culturelles et de défense des droits s’appuient essentiellement sur le bénévolat, peu sur des salariés
  • Le domaine de l’enseignement, la formation et la recherche non médicale : 6% des associations mobilise à lui seul 12% des heures des salariés du monde associatif, ainsi qu’un volume important de travail mis à disposition par d’autres organismes
  • La santé, la gestion de service économique et de développement local s’appuient moins sur le bénévolat, et davantage sur des salariés
  • Enfin, l’action sociale, humanitaire ou caritative et l’hébergement social ou médico-social se concentrent dans un petit nombre d’associations mais concernent plus de la moitié des heures des salariés du monde associatif.

  90% des ressources financières sont concentrées dans les associations employeuses : les ressources courantes du secteur associatif s’élèvent à 104Md€ en 2013, dont 94Md€ pour les associations employeurs que sont l’hébergement social ou médico-social, la santé et l’action sociale, caritative ou humanitaire; elles représentent 50% du budget de ces associations; leur premier mode de financement provient de recettes d’activités publiques (respectivement 61%, 47% et 36%).

Le budget des associations de formation constitue quant à lui 14% du total, dont 45% résulte de recettes d’activités privées.

La moitié des ressources des associations culturelles sont des subventions publiques, alors que plus de la moitié du budget des associations de gestion de services économiques et de développement local et des associations de loisirs est constituée de recettes d’activités privées.

Enfin les deux premiers financements des associations de sport et de défense de causes, de droits ou d’intérêts sont les recettes d’activités privées et les cotisations de leurs adhérents ; ces dernières représentent chacune environ 30% de leurs ressources.

 

Les structures budgétaires diffèrent fortement selon que l’association est employeur ou non :  les association employeurs encaissent de “leurs clients'” 63% de leurs recettes, contre 37% pour les non employeurs; elles reçoivent aussi un peu plus de subventions et de dons ou apports de mécénat (22% contre 19), par contre les associations non ou peu employeurs bénéficient nettement plus des cotisations des adhérents (35% contre 8).

 

42% des associations interviennent principalement au niveau local (immeuble, quartier, commune), tandis que 27% le font à l’échelle intercommunale, 14% au niveau départemental et seulement 17% à un niveau régional ou au-delà. Ceci étant 35% des associations ont des liens, formalisés ou non, avec d’autres associations (51% pour les employeurs).

SOMMAIRE

Guides

“Aide-mémoire du créateur d’entreprise”, Inforeg, CCI Paris Ile-de-France, août 2015

“Guide des outils d’action économiques”, Conseil d’Etat, décembre 20015

“La finance participative”, La Finance pour tous, Institut pour l’Education Financiére du Public, non daté

“DÉCLARATION DES REVENUS 2015 : Brochure pratique 2016”, Direction Générale des Finances Publiques, non daté

“GUIDE PRATIQUE DU CRÉATEUR  : les étapes de la création de votre entreprise”, APCE, mars

“Le prêt à taux 0”, les mini-guides bancaires, Fédération Française Bancaire, mars

SOMMAIRE

Etudes et rapports non commentés

“LES RÉSEAUX DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE EN EUROPE”, note d’analyse de mars, Pour la Solidarité, European think&do tank 

“La pluriactivité dans le spectacle vivant, quels effets sur la précarité salariale ?”, Bref du CEREQ N°343, février

“CONJONCTURE DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE AU 4e TRIMESTRE 2015, L’emploi augmente, le chômage recule légèrement”, Dares Indicateurs N°020, avril

“Portraits statistiques des métiers 1982 – 2014”, Dares, Synthése.stat N°19, mars

“PROSPECTIVE E-santé : faire émerger l’offre française en répondant aux besoins présents et futurs des acteurs de santé : rapport final”, DGE, 2016

“Analyses du positionnement international des professions libérales françaises”, études économiques de la DGE, avril

“Les hébergements collectifs touristiques en 2015 : la clientèle française est de retour”, le 4 pages de la DGE N°52, avril

“Mutations industrielles et évolution des compétences”, les Synthèses de La Fabrique, N° 5, avril 

“Les Finances des départements 2014” et “les finances des régions en 2014”, Collection Statistiques et finances locales (tableaux), MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE LA RURALITÉ ET DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, non daté

“Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes: chiffres clés-édition 2016”, Ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes, non daté

“rapport d’activité 2015”, du Commissariat Général à l’investissement, non daté

“Entreprises et créations d’entreprises (personnes morales) début 2016”baromètre de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale, non daté

“Actes du colloque : LE TRAVAIL DE DEMAIN SERA-T-IL ENTREPRENEURIAL ?”, Congrès international des études sur le travail et l’emploi, Travail&Emploi (Work and Employment) et université de Laval, juin 2015, Fondation de l’entrepreneurship et Institut de l’Entrepreneuriat

 

SOMMAIRE

2015, selon la FCGA, un léger mieux malgré une diminution du chiffre d’affaires

Méthodologie de  l’observatoire de la FCGA-Banque Populaire  

 

2015, un léger mieux : un indice moyen d’activité en recul – 1,7% en 2015, contre – 3,2% en 2014; sur les 11 secteurs étudiés, 6 améliorent relativement leurs performances en se contentant toutefois de diminuer le volume de leurs pertes, 5 enregistrent un chiffre d’affaires en baisse; toutefois, tous les secteurs analysés affichent des taux négatifs (entre – 0,2% et – 3,4 %); l’artisanat du bâtiment, locomotive économique des TPE, se redresse encore difficilement (- 2,7% contre – 7,5% en 2014)  

 

Le commerce de détail alimentaire concentre le plus grand nombre de professions qui présentent un chiffre d’affaires positif  : vins spiritueux +2,8%, fruits et légumes +2,5% poissonnerie + 1,4%, crèmerie + 0,4%; ajoutons, les magasins de meubles +3,7% (- 1,5% en 2014) et les agences immobilières +3,4% (- 9,4% en 2014).  

 

3 secteurs notamment enregistrent un chiffre d’affaires en recul ; vente & réparation auto – 2,8% (- 1,5% en 2014), transports – 2,6% (+ 0,3% en 2014), beauté esthétique – 0,4% (- 0,1% en 2014).

SOMMAIRE

Les structures d’insertion par l’activité économique sont majoritairement tournées vers le marché

Ce que sont les structures d’insertion : ACI =  dispositifs sans personnalité morale, le plus souvent en association conventionnée par l’État au profit de salariés en situation de travail pour créer ou développer des activités nouvelles d’utilité sociale à condition que ces emplois ne se substituent pas à des emplois privés ou publics existants; les biens et services produits peuvent être commercialisés mais les recettes doivent être généralement ≤ 30 % des charges liées à ces activités. EI = Entreprises du secteur marchand (SA, SARL, association, EURL, etc.) au profit de salariés participant à la production de biens ou de services destinés à être commercialisés sur un marché. AI =  Associations loi 1901 conventionnées par l’État au profit de salariés mis à disposition auprès de particuliers, associations, collectivités locales, entreprises, pour la réalisation de travaux occasionnels. ETTI = Entreprises de travail temporaire soumises à la réglementation afférente au profit de salariés mis à disposition auprès d’entreprises clientes dans le cadre de missions d’intérim.  

 

Le taux d’encadrement des salariés en insertion dans le secteur de l’insertion par l’activité économique est très variable selon les structures. Chaque permanent en charge de l’accompagnement dans les entreprises d’insertion et les ateliers et chantiers d’insertion suit entre 2 et 4 salariés contre 16 à 32 dans les associations intermédiaires et 6 à 10 dans les entreprises de travail temporaire d’insertion.

Cette différence résulte en partie de leurs activités : production pour les premières et mise à disposition auprès de clients pour les secondes. Les structures recourent à une multiplicité d’outils : désignation d’un référent (interne le plus souvent  (57 à 75% des structures), voire externe (11 à 19%), livret d’accueil (67 à 79%), entretiens de suivi, recueil des souhaits du salarié à l’entrée pour la construction de son projet professionnel (93 à 98%),  bilan professionnel (89 à 94%), atelier de remobilisation ou d’estime de soi (38 à 64%), fiche d’évaluation (79 à 90%), fréquence d’entretien (78 à 84%), binôme entre un salarié en cours d’insertion et un salarié expérimenté en fin de parcours (moyenne de 61%), mission avec horaire allégé, aménagement de poste, changement de poste (36 à 56%).  

 

La fréquence de l’accompagnement diffère selon les difficultés sociales rencontrées : problèmes administratifs et d’accès aux droits (83 à 91%), problèmes de mobilité (77 à 89%), de logement (66 à 83%), d’endettement (58 à 70%), d’illettrisme ou de difficulté à maîtriser le français (46 à 76%), problèmes familiaux tels garde d’enfants, rupture avec le milieu familial (43 à 58%), de santé (37 à 65%), d’alcool ou drogue (35 à 65%), de souffrance ou handicap psychologique (31 à 55%), de difficultés avec la justice (22 à 49%).  

 

Parallèlement aux actions d’accompagnement social et professionnel, les salariés en parcours d’insertion peuvent bénéficier de formations, notamment dans les ACI avec des formations généralistes de remise à niveau. Ces différentes structures ont majoritairement un plan de formation interne dont les salariés en insertion peuvent bénéficier (50% des cas pour les ACI,  jusqu’à 73% pour les ETTI).

Elles rencontrent toutes des difficultés pour mettre en oeuvre ces formations: le financement (en moyenne 78%), le refus ou la réticence du salarié (56%), l’insuffisance de formation à proximité (55%), les problèmes d’adéquation offre-besoin (36%), la durée trop courte des contrats (33%), la difficulté d’organiser le travail en l’absence du salarié (31%)….  

Les actions les plus répandues pour préparer la sortie sont : l’aide à la rédaction d’un CV actualisé, l’initiation aux techniques de recherche d’emploi, l’aide à la recherche effective d’un emploi auprès de partenaires ou d’entreprises hors IAE et l’aide au maintien du lien avec Pôle emploi, le bilan de fin de contrat en insertion, la délivrance d’un relevé de compétences acquises. 45% sont informés du devenir des personnes passées en insertion, notamment à l’initiative du personnel de la structure (59%), mais aussi de l’ex salarié (36%),  

 

Noter que les permanents de ces structures sont 78% d’un niveau bac +2 et au-delà, que 82% ont un titre professionnel en lien avec leur fonction; 49% y ont moins de 5 ans d’ancienneté dans la fonction, et 22%, 10 ans et plus.      

SOMMAIRE

Un meilleur accès au crédit de trésorerie au 1er trimestre pour les TPE

La Banque de France mène une enquête trimestrielle auprès d’entreprises sur leur accès au financement bancaire ; environ 4 000 PME et 500 ETI ont répondu, ainsi que 2 500 TPE grâce à un partenariat avec la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA)  

 

Au 1er trimestre 2016, pour les TPE,  la demande de crédit nouveau d’investissement est stable (11%); il en est de même pour accès au crédit (82% contre 81 à 84%); 85% disent avoir obtenu satisfaction en totalité ou à plus de 75% Si la demande de crédit de trésorerie est elle aussi stable (9% de demande nouvelle), l’accès s’est amélioré (68% contre 59 à 65% les 3 trimestres précédents).  

 

Ceci étant la situation est toujours plus favorable pour les PME : 23% ont sollicité des crédits d’investissement nouveau, 94% y ont eu accès ; idem pour les crédits de trésorerie (7% de demande) avec 83% d’accès.

SOMMAIRE

L’ADIE en 2015 : 18 070 personnes financées (+23% au regard de 2013)

18 070 personnes ont été financées en 2015 dont 14 501 via le microcrédit professionnel (11 700 emplois crées et 6 000 maintenus) et 3 569 via le microcrédit  salarié (2 500 emplois). Elles étaient 14 646 en 2013 (12 339 en crédit professionnel et 2 307 en crédit personnel).  

 

Un encours de 104M€ fin 2015 et 65M€ versés en cours d’année (+10% par rapport à 2014) soit en moyenne 3 692€ par prêt, 1 652€ en micro-assurances souscrites et 2 400€ pour le crédit salarié, avec 6,8% d’impayé et 3,2% de pertes. Noter que ces microcrédits sont complétés pour 3 700 bénéficiaire d’un prêt d’honneur de 1 800€ en moyenne (une encours de 20M€).

 

 La croissance de l’activité de micro-assurance a progressé de 15% avec 1652 nouveaux contrats souscrits; en moyenne 1/4 des entrants à l’ADIE;  fin 2015, on comptait 3 150 contrats actifs pour plus de 3 000 clients assurés (en progression de 26%), en partenariat avec Axa et Macif.  

 

Les prêts sont financés à 42% par des fonds du secteur bancaire coopératif et mutualiste, à 34% par des banques privées, à 11% par des institutions financières publiques et à 8% par de l’épargne salariale. L’Adie bénéficie, pour son activité de microcrédits professionnels inférieurs à 6 000€, de la garantie du Fonds de garantie pour les structures de l’insertion par l’économique, de celle des banques pour une quote-part des lignes de crédit et  pour les  microcrédits professionnels de montant supérieur à 6 000€ de la garantie portée par le Fonds Européen d’Investissement; pour l’activité de microcrédits personnels pour l’emploi salarié, Le Fonds de cohésion sociale, géré par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), apporte sa garantie depuis 2010. Les prêts d’honneur sont financés pour moitié par le secteur public (collectivités locales, CDC…),  

 

Par ailleurs, L’ADIE dans sa collecte de dons via le fonds “Mécene ADIE pour l’emploi” a financé en 2015 prés de 900 000€ pour les actions d’accompagnement (28% à destination des jeunes, 16% pour la micro franchise solidaire, 15,5% pour les femmes), soit 12% du financement de son fonctionnement; le public a contribué pour 63% (Europe 23%, régions 21%, établissements publics 21%, état 14%, départements 13%, communes 7%) et les produits financiers 25%.  

 

37% des personnes financées perçoivent les minima sociaux (34% le RSA), contre 5,5% de l’ensemble des créateurs classiques et 9,3% des autoentrepreneurs; 45% vivent en deçà du seuil de pauvreté (14% dans la population française); 20% vivent dans un quartier politique de la ville (7% de la population française), 20% sont en milieu rural et 4% sont des itinérants. 27% n’ont aucun diplôme (12% pour l’ensemble des créateurs), 34% le CAP/BEP,  21% le secondaire, 11% le bac et 12% un diplôme de l’enseignement supérieur. 23% ont moins de 30 ans, 32% de 30 à 39 ans, 25% de 40 à 49 ans et 20% 50 ans et plus. Depuis 2007, l’Adie propose le dispositif CréaJeunes (une formation dédiée aux 18 à 32 ans souhaitant créer leur entreprise, assorti d’un tutorat); 1 092 jeunes ont ainsi été accompagnés sur 20 sites en 2015. 41% sont des femmes (plus que pour l’ensemble des créateurs).  

 

40% ont choisi autoentrepreneuriat (AE), 26% l’entreprise individuelle hors AE, 10% la SARL ou EURL.

 

70% de pérennité après 2 ans et 59% après 3 ans; 84% des personnes financées sont insérées. 94% des personnes financées affichent leur satisfaction pour les services de l’ADIE. 38% exercent dans le commerce (dont 17% le commerce ambulant), 25% dans le services, 9% dans les HCR, 8% dans le bâtiment, 4% dans les transports.  

 

Avec la micro-franchise solidaire, l’Adie propose aux personnes n’ayant pas accès au crédit, désireuses de créer leur propre emploi, mais qui n’osent pas se lancer seules, une activité « clé en main », à développer au sein d’un réseau professionnel (coopérative de chauffeurs indépendants, prestations de jardinage aux particuliers, Mon Coursier de Quartier)  ; ce nouveau modèle d’entrepreneuriat social a permis à ce jour la création de 3 réseaux de micro franchise  (234 emplois).    

 

L’ADIE emploie 496 salariés et a eu recours à 1 285 bénévoles; ces derniers consacrent en moyenne 37 jours par an (86% sont satisfaits de leur implication dans l’équipe ADIE). 77% des salariés et 35% des bénévoles ont bénéficié d’une formation en 2015. L’ADIE dispose de 117 antennes et de 360 permanences.  

SOMMAIRE

Deux modalités de financement offertes aux entreprises nouvelles : les business angels et le crowdfunding

En plus du financement, les Business Angels conseillent de jeunes entrepreneurs pour des choix stratégiques liés au management, à la gestion, au marketing et au développement commercial. Ils apportent un réseau de contacts et représentent une caution auprès d’autres investisseurs. Leur relation est caractérisée par une certaine proximité culturelle et cognitive ainsi qu’une proximité géographique. L’efficacité de l’accompagnement repose sur des rencontres physiques.

En 2014, les Business Angels ont permis par un effet de levier de multiplier par 3,4 le montant global investi, soit un total de 110M€. Avant d’investir, ils réalisent un audit approfondi pour apprécier le potentiel du projet, puis proposent un contrat précisant les modalités financières (actions préférentielles, obligations convertibles, conditions de mise à disposition des fonds en fonction de l’atteinte d’objectifs fixés, refinancement).

“Afin d’accompagner au mieux les entreprises, il est préférable que les Business Angels remplissent certains critères : avoir une expérience entrepreneuriale ainsi qu’une expérience dans le secteur industriel de l’entreprise, consacrer plus de 20 heures aux due diligences et accompagner activement les entreprises qu’ils soutiennent.”  

 

Les crowdfunders ont des expériences plus hétérogènes; la majorité adopte une attitude passive, alors que certains acquièrent un véritable statut d’expert de par leurs actes, avis et commentaires sur les plateformes . Ces soutiens actifs véhiculent des informations aux non-experts et valorisent les projets qu’ils soutiennent.  

Les crowdfunders s’inscrivent dans une logique financière alors que les internautes s’inscrivent dans une logique affective. Toutefois, comme pour les Business Angels, les motivations sociétales et altruistes peuvent les conduire à accepter un risque plus élevé ou un rendement plus faible. Les plateformes étudient et choisissent les projets en vue de leur financement; certaines plateformes font participer le internautes au processus de sélection (une forme de test pour mesurer l’intérêt des internautes pour les projet)s.

Après l’évaluation des projets, les plateformes utilisent des contrats standards, les supports d’investissement étant généralement des actions simples.  

 

Business Angels et crowdfunding sont donc deux solutions différentes avec leurs atouts et inconvénients

SOMMAIRE

Entre 2007 et 2015, 80% des emplois salariés supplémentaires sont le fait du tertiaire non marchand et des services aux entreprises

 

102 200 emplois salariés supplémentaires  ont été créés en 2015, portant leur nombre total à 17,960 millions, en hausse de 0,6% au regard de 2015 mais en baisse de 1,2% depuis 2007; les emplois supplémentaire sont d’abord le fait du tertiaire marchand (+123 000 salariés), dont l’intérim (+50,600 salariés), habituellement intégrés dans le tertiaire marchand, puis le tertiaire non marchand (+19 900 salariés), alors que la construction perd 35 500 salariés et l’industrie 37 800.

 

Noter que l’intérim (la moitié des emplois supplémentaires de 2015) est d’abord présent dans l’industrie (45% des emplois intérimaires totaux),  puis dans les services marchands (37%) et la construction (19%); l’industrie est aussi présente en 2015 dans les emplois supplémentaires que les services marchands (respectivement 45% et 38%).

Une approche plus fine de l’évolution des activités depuis 2007, détaillées par grand secteur, fait apparaître que les progressions en salariés sont par ordre décroissant :  le tertiaire non marchand (+223 000 salariés), les services aux entreprises (+180 000), les HCR (+73 000), les activités et d’assurance (+21 000) et les services aux personnes (+10 000), totalisant un apport de 507 000 salariés en plus ;  alors que l’industrie en détruisait 481 000, la construction 180 000, le commerce 31 000 (dont commerce de gros et courtage 55 000, commerce et réparation auto 31 000 alors que le commerce de détail apportait 56 000 salariés en plus); les transports détruisaient 24 000 emplois et l’immobilier 12 000, soit une destruction totale de 728 000 emplois.

Les activités informatiques ont été assez peu créatrices d’emploi depuis 2007 (15% des créations supplémentaires) , au même niveau que les HCR ou les activités administratives et de soutien aux entreprises, alors que les autres services aux entreprises créaient 139 000 emplois salariés.  

 

Noter aussi que l’intérim a perdu 61 000 emplois entre 2015 et 2007, tout comme les ménages employeurs (44 000); si ces derniers étaient exclus des services aux personnes (ce qui est le plus souvent le cas), les services aux personnes auraient crées 54 000 emplois (mais nombre de salariés de ce secteur sont regroupés dans le tertiaire marchand, au sein d’associations et non d’entreprises)

SOMMAIRE

Guides

  • « Guide du créateur en franchise », Fédération Française de la Franchise et APCE, non daté
  • « Le guide du crédit d’impôt recherche 2016 », ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, non daté
  • « Liste des associations de consommateurs », INC, janvier
  • « Guide de l’utilisateur pour la définition des PME », Commission Européenne, non daté

SOMMAIRE

Etudes, rapports, propositions non commentés

« Les pôles de compétitivité : 10 ans au service de l’innovation. Découvrez aujourd’hui les objets de demain », le catalogue des 71 pôles, ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, non daté
« Rapport d’activité du Conseil National du Numérique 2015 », CNNum, février
« La prévention des risques professionnels : les mesures mises en œuvre par les employeurs publics et privés », Dares Analyses N°013, mars
« Les emplois du privé rémunérés sur la base du Smic », Dares Analyses, N°014, mars
« Portrait statistique des principales conventions collectives de branche », Dares résultats N°016, mars
« Observatoires des secteurs de la Communication graphique ; Données chiffrées, édition 2015 [Données 2014] »
« Autocars interurbains : un bilan après 6 mois d’ouverture », France Stratégie, la Note d’Analyse N°44, février
« Les associations de consommateurs : rôles et missions », INC, 2016
« 3 000 entreprises au cœur de l’économie françaises », les entreprises françaises les plus importantes, Insee Focus N° 56, mars
« Femmes et hommes : regards régionaux sur l’égalité », Insee Première N° 1585, mars
« Les relations entre les entreprises et la recherche publique : lever des obstacles à l’innovation en France », ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique N°2014/19/CGE/SG, octobre 2015
« SME Barometer : Internal demand pushes SMEs ahead of EU recovery », press release de l’UEAPME, 14 mars

SOMMAIRE

Le travail indépendant a connu une chute dans les années 80, avant de se développer fortement dans les années 2000, au point d’interroger sur des nouvelles formes de travail plus confuses entre travail indépendant et salariat

À quoi ressemblera le travail demain ? Serons-nous tous entrepreneurs nomades ?

 

« Depuis les années 1980, la mondialisation, la fragmentation des chaînes de valeur, l’externalisation, le changement technologique et la montée du taux d’activité des femmes ont profondément transformé l’emploi et le travail. L’économie s’est tertiarisée ; les qualifications se sont polarisées, le salariat s’est précarisé, la polyactivité s’est développée, le travail indépendant a cessé de reculer, le morcellement des parcours s’est accentué (changements de statut, passages plus fréquents par le chômage). Les frontières ont eu tendance à se brouiller : la distinction entre salariés et indépendants est devenue floue, l’entreprise « étendue », les lieux et le temps de travail flexibles. Les nouvelles vagues de technologie, notamment numériques, et les nouveaux modèles d’affaires nés des plateformes, sont susceptibles d’amplifier des phénomènes déjà anciens, voire d’en modifier plus radicalement la nature. »

 

Les contrats courts et la précarisation de l’emploi sont ainsi très concentrés sur certaines catégories de travailleurs (jeunes, femmes, peu qualifiés), sur certaines activités particulièrement saisonnières (hôtellerie restauration) ou à fort turn over (services d’aide et de soin, distribution)… ; plus largement, la transformation en cours de l’économie va-t-elle emporter une domination du droit commercial sur le droit du travail et une extension de l’intermittence des parcours ? «

 

Pour tenter de réduire les incertitudes sur l’ampleur des transformations passées et à venir, il est nécessaire d’adopter une approche différenciée par secteur et par métier plutôt que d’essayer d’envisager une projection globale…notamment les métiers et les secteurs où se concentrent à la fois le travail indépendant et les formes atypiques d’emploi. »

Le développement de l’économie numérique et notamment des plateformes brouille les frontières mêmes du travail et pose la question de la délimitation entre activité professionnelle et non-professionnelle ; le développement du travail « à distance » remet lui aussi en cause des éléments structurels de la définition du salariat. »

 

Historiquement, le développement du salariat correspond au recul de l’agriculture et des petits commerçants, mais le salariat se précarise depuis les années 1980 : entre 2000 et 2012, le nombre de contrats à durée limitée (CDD et intérim) dans les intentions d’embauches a quasi doublé, alors que la durée moyenne de ces contrats s’est réduite. Les enquêtes Conditions de travail manifestent un sentiment grandissant d’insécurité économique : 17% des salariés interrogés en 2013 craignaient de perdre leur emploi dans l’année à venir, alors qu’ils n’étaient que 11% en 2005.

 

Le renouveau du travail indépendant au début des années 2000 :

Leur nombre a même augmenté plus vite que celui des salariés entre 2001 et 2008 (+ 0,8% par an, contre+ 0,5%), avant la crise économique et avant la mise en place du statut d’autoentrepreneur, alors que près de 2,2 millions d’emploi non-salariés avaient été détruits entre 1970 et 2000 (dont 1,8 million uniquement dans l’agriculture), tandis que l’emploi salarié augmentait de 6,4 millions.

Cette hausse des indépendants est particulièrement forte dans les services aux entreprises et dans les services aux particuliers, certains secteurs bénéficiant surtout du succès du statut d’autoentrepreneurs. « On peut se demander si on n’assiste pas également dans le même temps à une certaine précarisation de cette population », notamment du côté autoentrepreneurs ; la distribution des revenus annualisés est plus inégalitaire chez les indépendants.

 

Malgré cette croissance de l’emploi indépendant, le travail salarié demeure majoritaire puisque sur dix personnes actuellement en emploi, près de neuf travaillent principalement comme salariée d’une entreprise.

Ce renouveau du travail indépendant est par ailleurs partagé par trois autres pays européens, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

 

Parallèlement à la précarisation du salariat et au renouveau du travail indépendant, se développent, en effet, depuis de nombreuses années, des relations de travail triangulaires (relation tripartite entre un salarié, un employeur de droit et une entreprise utilisatrice chez qui le salarié réalise le travail pour lequel il est rémunéré), à travers notamment l’essor de l’intérim.

 

Au-delà du développement des formes précaires du salariat et des relations triangulaires d’emploi, s’ajoutent, à la frontière du salariat et du travail indépendant, de « nouvelles » formes d’emploi qui questionnent la pertinence de cette frontière, et son critère de délimitation qu’est le lien de subordination juridique. Dans un contexte d’autonomisation d’une partie des salariés (en particulier les cadres), de la fixation d’obligations de résultats plutôt que de moyens, de fonctionnement en réseau et de travail nomade, de dépendance économique accrue d’une partie des travailleurs indépendants, certaines activités salariées peuvent être régies par des logiques de prestation de services et, inversement, certaines tâches peuvent être externalisées à des personnes non salariées avec néanmoins le maintien de liens de subordination entre les deux parties.

 

La législation prévoit également des statuts hybrides de non-salariés mais auxquels s’appliquent certaines dispositions du code du travail : par exemple les gérants non-salariés de succursales de commerce de détail alimentaire ; dans d’autres cas a contrario, certaines formes de travail sont considérées comme indépendantes bien qu’en pratique l’activité s’exerce de façon relativement encadrée par le donneur d’ordres. Cette question de la délimitation entre salariat et travail indépendant se pose de façon renouvelée avec le développement de l’auto entreprenariat (par exemple dans des cas d’anciens salariés à qui il a été demandé de changer de statut tout en restant sous l’autorité du même employeur) et le développement des plateformes numériques.

SOMMAIRE

Les chômeurs sans aucun emploi (catégorie A) ont connu la plus forte hausse chez les 50 ans et plus (+8,1%), nettement moins chez les 25-49 ans (+1,1%) contre une diminution chez les moins de 25 ans de 4,5%

Fin février 2016, en France métropolitaine, parmi les personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C), 3 591 000 sont sans emploi (catégorie A) et 1 871 800 exercent une activité réduite (catégories B, C), soit au total 5 462 800 personnes.

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente de 1,1% (+38 400) sur un mois ; il progresse de 0,6% (+21 400) sur trois mois et de 2,5% sur un an.

Catégorie A

Hommes

Femmes

 

moins de 25 ans

25-49 ans

50 ans et +

moins de 25 ans

25-49 ans

50 ans et +

Février 2016

277 300

1 132 400

896 800

239 600

1 044 900

424 500

Répartition

14,7

60,2

25,1

14,0

61,1

24,8

% évolution sur un an

-4,7

1,1

7,1

-4,1

3,4

9,1

Sur un mois, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie B (activité réduite courte, entre 20 et 78 heures par mois) diminue de 0,4% sur un mois, mais augmente de 3% sur un an, et celui des demandeurs d’emploi en catégorie C (activité réduite longue, 79 heures et plus) de 2,7%  et de 7,9% sur un an.

Au total des catégories A, B et C, les chômeurs inscrits depuis un an ou plus sont 45,5% ; ce sont eux qui connaissent des hausses contrairement aux chômeurs de moins de 6 mois :

Catégories A, B, C

Moins de 3 mois

de 3 à moins de 6 mois

de 6 mois à moins de 12 mois

de 1 an à moins de 2 ans

DE 2 ans à moins de 3 ans

3 ans et plus

Répartition

20,6

14,6

19,3

20,6

9,8

15,1

Evol sur un an en %

-1,2

-1,3

2,3

6,9

3,9

14,1

Enfin 696 200 personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas tenues de rechercher un emploi, parce que non immédiatement disponibles et sans emploi (en catégorie D, 273 500, par exemple formation, contrat de sécurisation professionnelle, maladie), soit pourvues d’un emploi (catégorie E, 422 700, par exemple créations d’entreprise, contrats aidés) ; sur un mois, le nombre d’inscrits en catégorie D est stable (-1,5% sur trois mois) ; le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,2% (+0,8% sur trois mois).

Fin décembre 2015, en France métropolitaine, 3 139 100 personnes inscrites à Pôle emploi ou dispensées de recherche d’emploi (DRE) sont indemnisées au titre du chômage (en baisse de 0,3% sur un mois, mais en hausse de 3,4% sur un an) : 84% au titre de l’assurance chômage, 15,2% par l’état (allocation de solidarité…) et 1% par Pôle Emploi au titre d’une formation.

Les entrées à Pôle Emploi sont d’abord le fait de rupture de CDI (dont rupture conventionnelle) pour 43,6%, puis de fin de CDD ou de mission d’intérim (27,4%), peu de démission (2,6%) ou de licenciement économique (2,6%).

Les sorties de Pôle Emploi sont d’abord le fait de défait d’actualisation (43,5%), de reprise d’emploi déclarée (20%), d’entrée en stage (9,4%), d’arrêt de recherche de travail pour maladie, retraite, maternité (7,9%).

SOMMAIRE

Sur un an, 82 300 emplois ont été créés dans les secteurs principalement marchands (+0,5 %) et 19 900 dans le secteur non marchand, soit + 102 100 emplois au total

« L’emploi intérimaire poursuit sa hausse au 4e trimestre 2015 », Dares indicateurs, N018, mars

Au 4éme trimestre 2015, l’emploi augmente dans les secteurs marchands non agricoles (+31 800, soit

+0,2%), après une légère hausse au trimestre précédent (+12 900, soit +0,1%) ;  mais hors intérim, l’emploi ne s’accroît que de 12 900 (après -4 400 au 3éme trimestre) ; l’emploi croit dans l’intérim (+18 900 emplois, soit 3,3%, après +17 400 au 3éme trimestre) ; par contre il recule encore dans l’industrie (-8 400, soit -0,3% contre -12 500 au 3éme trimestre), et la construction (-6 600 contre  -8 800).

En 2015, sur les 17,960 millions d’emplois (hors agriculture et emplois publics), 89% sont le fait du secteur marchand et 11% du secteur non marchand ; la progression a été de 0,5%, dont 0,5% pour le secteur marchand (+82 300 emplois) et 1% pour le secteur non marchand (+19 900 emplois).

Les évolutions sont par activité : la plus forte et de loin dans l’intérim (+9,4%), contre 0,2 à 2% pour les autres secteurs hors la construction (-2,6%) et l’industrie (-1,2%), qui a toutefois connu une progression dans l’industrie agroalimentaire (14 000 en plus soit +0,3%) où l’on trouve aussi notamment les boulangeries/pâtisseries et charcuteries :

En milliers

Intérim

Autres services aux entreprises

Commerce

Services non marchands

HCR

Evolution en 2015 en nombre de salariés

50,6

42,3

24,5

19,9

19,4

Effectif salarié fin 2015

586,2

3 183,8

3 023,9

2 012,7

1 006,7

Evolution positive 2015/2014 en %

9,4

1,3

0,8

1,0

2,0

 

Services Financiers

Services aux ménages

Transports

Construction

Industrie

Evolution en 2015 en nombre de salariés

9,3

4,0

3,3

-35,5

-37,7

Effectif salarié fin 2015

854,8

1 283,9

1 340,8

1 313,4

3 120,6

Evolution positive 2015/2014 en %

1,1

0,3

0,2

-2,6

-1,2

SOMMAIRE

DGCCRF, 67 305 réclamations reçues en 2015

Les chiffres clés 2015

La DGCCRF agit en faveur du respect des règles de la concurrence, de la protection économique des consommateurs, de la sécurité et de la conformité des produits et des services.

 

– Les contrôles : 575 200 vérifications,  119 200 établissements contrôlés, 294 000 analyses réalisées et 10 450 sites internet contrôlés (notamment porté sur les sites dits d’économie collaborative et les réseaux sociaux et sur la présence de faux avis de consommateurs ; le taux d’anomalies constaté est de 32%).

– Les suites des actions de la DGCCRF : 115 830 manquements constatés, 84 068 avertissements,

13 897 procès-verbaux, 17 701 mesures de police administrative, 88 saisies, 2 914 transactions (dont 110 dossiers pour un montant de 964 450 €, 1 671 amendes administratives.

 

67 305 réclamations reçues en 2015 (36% par téléphone, 34% par mail, 25% par courrier et 5% en visite dans les services). Elles concernent :

Produits non alimentaires Immobilier logement BTP Communicationtéléphone Banques assurances Tourisme Transports Produits alimentaires Autres
30% 19 14 7 6 6 6 12

Produits non-alimentaires 631 alertes, 528 ayant une origine nationale, dont 27% ont concerné d’autres États membres de l’Union européenne (jouets, appareils électriques, cosmétiques)

Produits alimentaires 536 alertes, 394 ayant une origine nationale dont 5% ont concerné d’autres États membres de l’Union européenne (produits végétaux ou d’origine végétale, compléments alimentaires, aliments pour animaux).

SOMMAIRE

Les 2/3 de la population Française appartiennent aux classes moyennes, contre 51% aux USA, manifestant une plus grande égalité de revenus qu’aux USA

La classe moyenne est définie comme l’ensemble des personnes dont le revenu (après prestations sociales et avant impôts) est compris entre deux tiers et deux fois le revenu médian

 

67,4% de la population Française a un revenu qui la classe dans la classe moyenne, en légère baisse au regard de 1996 (68,9%), plus que pour les USA (50,6% et en baisse également au regard de 1996, 54,2%) ; aux USA on est, en 2012, soit plus riche qu’en France (20,3% contre 10,5), soit plus pauvre (29,1% contre 22) qu’en France.

 

La classe à hauts revenus détient près de la moitié des revenus (47,3%) aux États-Unis en 2012, contre 28,5% en France ; entre 1996 et 2012 ; celle-ci est passée de 42,3 à 47,3% aux USA et de 24,6% à 28,5 en France ; la classe moyenne détient 43,7% des revenus aux USA, en baisse au regard de 1996 (48,5%), contre 62,7% en France, en baisse plus légère au regard de 1996 (66,5%).

 

La probabilité d’appartenir à la classe moyenne varie très peu avec l’âge en France, alors qu’elle varie beaucoup plus fortement entre classes d’âge aux États-Unis ; le groupe le moins bien loti n’est pas le même dans les deux pays : en France, ce sont les 18-29 ans et aux États-Unis, les 65 ans et plus ; à l’opposé, la tranche d’âge la mieux lotie est celle des 45-64 ans (dans les deux pays), du fait d’une bonne insertion sur le marché du travail et du cumul des revenus du travail et du patrimoine.

 

Pour tous les groupes d’âge, les évolutions entre 1996 et 2012 sont nettement plus fortes aux États-Unis qu’en France.

Le niveau d’éducation est dans les deux pays un déterminant majeur du niveau de revenu, mais il pèse beaucoup plus lourdement aux États-Unis ; la probabilité d’appartenir à la classe des bas revenus est nettement plus forte aux États-Unis pour les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur au Bac (58,7% aux États-Unis contre 25,2% en France) et dans une moindre mesure, pour un niveau Bac (35,9% aux États-Unis contre 17,2% en France).

La probabilité d’appartenir à la classe des hauts revenus est restée relativement stable pour tous les niveaux d’éducation aux États-Unis, alors qu’elle a diminué en France (pour les Bac+3, 30% contre 40). L’OCDE montre que le rendement de l’éducation est supérieur aux États-Unis, garantissant des revenus relativement plus importants pour les personnes titulaires d’un Bac + 3 ; de plus, entre 1994 et 2001, le taux de rendement de l’éducation pour les hommes a eu tendance à s’affaiblir en France alors qu’il a progressé aux États-Unis.

 

En France comme aux États-Unis, les personnes mariées sans enfants à la maison sont dans une situation plus favorable (probabilité plus forte d’appartenir aux hauts revenus, plus faible d’appartenir aux bas revenus) que les personnes mariées avec enfants, et surtout que les personnes non mariées (qu’elles aient ou non des enfants). L’évolution aux États-Unis est proche de celle connue en France, même si elle est moins uniforme et les variations plus importantes. Les personnes non mariées ont été perdantes dans les deux pays, davantage en France, notamment pour les familles monoparentales.

 

En France et aux États-Unis, les personnes étrangères ont une probabilité plus forte d’appartenir à la classe des bas revenus que les personnes nées dans ces deux pays,  particulièrement en France où il l’écart atteint 17,2 points, contre 12,4 points aux États-Unis ; l’écart d’accès à la classe des hauts revenus est relativement plus faible en France qu’aux États-Unis. Les personnes immigrées ont un taux de chômage plus important que la population française alors qu’il n’y a pas de différences aux États-Unis. L’évolution de la situation des personnes qui sont nées dans le pays est proche.

SOMMAIRE

5 points sont le socle de l’accélérateur Numa

Crée en 2011, Numa s’appelait alors « le camping », dispose de 35 salariés sur Paris, avec un chiffre d’affaires 2015 de 3,5M€ (prévision 2016 de 6M€) ; Numa a accompagné 104 start up  (taux de survie à 5 ans de 83%), avec 150 mentors et experts ; Numa a levé près d’1M€ en crowdequity et 4M€ auprès d’investisseurs privés.

 

Numa met à disposition des espaces à louer, sur un mode communautaire, et propose aux grandes entreprises des pistes d’innovation numérique ; son programme « d’accélération », pour gagner du temps, s’appuie sur 5 mots-clés :

Agilité et “pas de côté” : les entrepreneurs doivent être capables de se réinventer constamment, quitte à changer leur fusil d’épaule et à modifier leur projet, même s’ils ont travaillé dessus depuis des mois.

– Maïeutique : un accouchement du concept par une série de questionnements qui remettent en jeu l’idée initiale et la font évoluer ; après 4 mois, ils font la démonstration de leur business auprès de partenaires lors d’un “Demo Day” ; 7 mois plus tard, chaque start-up arrive à lever en moyenne 500.000€.

Franchises étrangères pour enrichissement mutuel : à Moscou, Casablanca, Bangalore et bientôt Barcelone

Sélection : en 2015, 650 start-up ont déposé leur dossier, un jury de 100 experts membres a procédé à la sélection ; au final, une vingtaine.

Tutoriels : pour les aider dans leur accélération, Numa prend, pendant quatre mois, 5% du capital de chacune des start-up accompagnées ; à leur sortie du programme, ils seront suivis… grâce aux réseaux qu’ils se seront constitués en France et à l’international.

SOMMAIRE

Le programme Cap’tronic

Ce dispositif public aide les entreprises françaises de moins de 500 salariés à innover en intégrant dans leurs produits de l’électronique et/ou du logiciel embarqué. Il est mené par l’association Jessica France, créée par le CEA et Bpifrance ; il s’appuie sur un réseau de 24 experts répartis sur tout le territoire qui interviennent sur toutes phases de projet (de l’étude de la pertinence de l’innovation jusqu’au suivi de sa réalisation, en passant par le choix des bons prestataires et de la recherche de financement).

Le logiciel embarqué, moteur de la numérisation des produits, reste sans surprise le sujet le plus suivi (35%) lors des séminaires. Il est suivi par le thème de communication sans fil (29%), objet d’une forte demande du fait de l’essor des objets connectés et de protocoles de connectivité à longue distance et bas débit comme Sigfox ou LoRa. Suivent ensuite les capteurs (25%), la gestion de projet (20 %) et la conformité aux normes et aux réglementations (17%) notamment concernant le marquage CE et la compatibilité électromagnétique (CEM).

Ont été accompagnées 3 500 PME en 2015, sous la forme de sensibilisation à travers des formations et séminaires pour 2 400 PME et d’intervention d’expert pour 750 PME.

SOMMAIRE


  • Le programme Cap’tronic
    Source : « Cap’Tronic a aidé 3 500 PME à innover par le numérique en 2015 », Usine Digitale, mars 2016

Comment réussir le partenariat entre grandes et petites entreprises ?

Méthodologie :

50 entretiens approfondis auprès d’une quarantaine de grandes entreprises françaises et groupes internationaux implantés en France

Un sondage Opinion Way auprès d’un échantillon de 126 fondateurs ou dirigeants de jeunes entreprises qui ont eu ou qui ont des relations partenariales avec les grandes entreprises

15 entretiens approfondis avec les représentants de l’écosystème : jeunes entreprises, fonds d’investissement, incubateurs et pouvoirs publics

6 ateliers de réflexion sur deux jours réunissant 20 représentants des grandes entreprises et 40 représentants des jeunes entreprises

 

En 2016 toutes les grandes entreprises françaises du CAC 40 ont des partenariats avec les jeunes entreprises,  issues d’un large éventail de secteurs d’activité :

investisseur : 44% des entreprises du CAC 40 dans la prise de participation directe dans le capital,  59% en venture capital (développement d’une branche d’activité dédiée de Venture Capital ou participation à un fonds de Venture Capital),

 – partenaire : 48% en partenariat commerciaux dédiés (Développement d’une relation client-fournisseur, développement et/ou commercialisation d’une offre commune), 48% en incubateurs, accélérateurs ou labs

  parrain : 93% en événements et prix, 44% en transition vers l’entrepreneuriat ou essaimage (Initiatives qui accompagnent les collaborateurs des grandes entreprises dans leur transition vers des projets entrepreneuriaux), 70% en fondations et mécénat, 15% en initiatives RH (créant des liens entre collaborateurs des grandes entreprises et des jeunes entreprises)

 

Ces différents types d’alliances servent des objectifs multiples pour la grande entreprise : développement business, veille technologique, transformation culturelle, communication/ notoriété, investissement ou d’impact sociétal ; la plupart des entreprises testent encore les différents types de partenariats pour trouver ceux qui correspondent au mieux à leurs objectifs.

 

Du côté de la jeune entreprise, ces partenariats ont plusieurs buts comme le financement, l’accès à de nouveaux marchés, le gain de notoriété et/ou l’accès à une expertise.

 

La majorité des initiatives en place aujourd’hui n’existaient pas il y a 3 à 5 ans ;  en 2010, moins d’un tiers des entreprises du CAC 40 avait mis en place des initiatives spécifiquement dédiées aux jeunes entreprises (hors relations classiques de client-fournisseur ou prise de participation) ; elles le font toutes aujourd’hui ;  les grandes entreprises déclarent vouloir augmenter le nombre et l’intensité de ces partenariats.

 

Les grandes entreprises françaises sont devancées par leurs homologues américains dans les démarches de coopération avec les jeunes entreprises :

– Sur les 40 plus grandes capitalisations boursières des deux pays, le nombre d’entreprises qui ont des fonds de Corporate Venture en propre est plus de deux fois supérieur aux Etats-Unis qu’en France (25 contre 55%)

– L’écart est un peu moindre (1,4 fois supérieur aux Etats-Unis) quand on compare le nombre de grandes entreprises ayant lancé des incubateurs ou des accélérateurs en propre (43 contre 60%).

– Plus globalement, les montants d’investissements du Corporate Venture sont 24 fois plus élevés aux Etats-Unis qu’en France (6,9 contre 0,3Md€ en 2015) pour un PIB seulement 7 fois supérieur (0,3 contre 6,9Md€).

 

3 grandes catégories de grandes entreprises en France dans ce champ :

Les attentistes avec une approche opportuniste (35% des grandes entreprises) ; elles testent les différentes possibilités de partenariats  et rejoignent des dispositifs partagés avec d’autres grandes entreprises (incubateurs ou fonds de Venture Capital) afin de mutualiser les ressources et de partager les risques.

Les exploratrices (50%) se sont fixés un cap et commencent à structurer leur approche (évaluation des opportunités et des enjeux que de telles alliances peuvent engendrer) ; elles développent des procédures et des outils pour optimiser ces interactions.

Les expertes (15%) poursuivant une approche structurée et complète qui s’inscrit dans la stratégie d’entreprise, avec des outils définis et un accompagnement durable ; les alliances lancées bénéficient d’un soutien fort du management et d’une visibilité et promotion marquante en interne et en externe :

 

Experte

Exploratrice

Attentiste

Répartition

15%

50%

35%

Investisseur

* * *

**

*

Partenaire

* * *

***

**

Experte

* * *

***

***

 

 

 

 

 

 

 

 

Interrogées pour savoir si les jeunes entreprises recommanderaient à une autre jeune entreprise une alliance avec une grande entreprise, 42% ont une réponse neutre, 27% favorable, et 31% plutôt défavorable (10% défavorable). 10 à 30% selon les seuils retenus ne sont pas satisfaites de leur expérience, en particulier en raison de l’échec du partenariat : déséquilibre perçu dans le partenariat (38%), la lenteur (36%), l’importance de l’investissement requis (32%), la différence de culture (11%) et l’implication trop faible de la grande entreprise (8%).

 

Les clés de la réussite sont fondées sur

Une approche « gagnant-gagnant » dès le début ce qui implique une communication transparente des attentes de chacun et des modalités envisagées.

le respect du partenaire (ne pas profiter du rapport de force pour la grande entreprise) et une attitude réaliste (le petite entreprise ne doit pas être naïve : il n’y a pas de cadeaux à espérer). Certains aspects du partenariat, comme la propriété intellectuelle, méritent d’être considérés en profondeur (avec la nécessité pour les deux partenaires de protéger leurs actifs intellectuels), tout en gardant agilité et rapidité.

S’adapter aux contraintes de l’autre, et donc les comprendre (notamment les « vitesses » différentes)

Du côté des grandes entreprises, il est nécessaire d’adapter les processus aux spécificités des jeunes entreprises. La grande entreprise pourrait envisager la création d’une « zone franche », une période pendant laquelle les jeunes entreprises bénéficieraient de procédures plus légères, de contrats plus simples ou de délais de réponse et de paiement plus courts. Il est aussi souhaitable de favoriser l’autonomie de la jeune entreprise, notamment via des relations client-fournisseur sans exclusivité et des prises de participation minoritaires (quand cela est possible).

 

S’il n’y a pas de « recette magique », quelques facteurs clés de succès pour les grandes entreprises  autour de 4 grands axes :

– Adopter une approche stratégique avec une vision long terme (10 ans, voire plus), parce que les partenariats avec les jeunes entreprises sont clés (fort potentiel d’innovation et d’évolution culturelle, nécessaires pour faire face à la transformation de l’économie, niveau de risque élevé)

Définir des objectifs précis et mettre en place les outils de suivi ; la contribution attendue des initiatives doit être explicite et cohérente avec de la stratégie de l‘entreprise (identifier et définir les défis concrets auxquels la grande entreprise cherche des solutions). etdonc des partenaires adaptés et des indicateurs de succès pertinents.

Etablir une gouvernance lisible et efficace : s’appuyer sur des équipes disposant d’un fort niveau d’indépendance, d’autorité ou même d’une responsabilité sur le compte de résultat ; proximité avec les opérationnels, primordiale ; le rôle de ces équipes est d’être le point de contact en interne et en externe pour toutes les interactions avec les jeunes entreprises et d’accompagner leur parcours, un  interface qui peut également favoriser l’état d’esprit start-up tant recherché par les grandes entreprises

Et créer une communauté de « start-up champions » avec un leadership impliqué, dans la durée, où la « contagion positive »

Mettre en place des structures dédiées et une approche adaptée de gestion du risque et de l’innovation : encouragement de la prise de risque par les équipes, multiplication des expérimentations pour assurer un impact positif significatif, externalisation éventuelle des équipes internes travaillant sur de l’innovation de rupture afin de protéger leur indépendance et de créer une concurrence avec l’entreprise « mère », prise en compte de son propre niveau de maturité (démarrer par les activités connexes plutôt que sur le cœur de métier peut faciliter l’adoption par les équipes opérationnelles).

 

Pour les jeunes entreprises, les meilleures pratiques identifiées sont :

La réflexion amont : la clarification des objectifs poursuivis dans les alliances avec les grandes entreprises est souvent menée de façon imparfaite ou trop opportuniste ; la jeune entreprise doit déterminer le type de partenaire recherché et le mode de partenariat à privilégier

La bonne préparation : clarifier en amont un certain nombre de dimensions permet de maximiser les chances d’un premier contact et d’un partenariat réussis

Le réalisme des attentes : estimation réaliste des ressources nécessaires pour mener à bien le partenariat d’un côté et des gains potentiels de l’autre.

Les partenariats les plus réussis sont ceux où la jeune entreprise apporte une brique indispensable à la grande entreprise.

 

Une implication nécessaire des pouvoirs Publics et de l’écosystème pour développer ces alliances et garantir des règles du jeu simples et équitable ;  4 pistes de réflexion :

– La mise en relation : la facilitation de la mise en relation des jeunes et grandes entreprises ainsi que l’accès aux acteurs de l’enseignement, de la recherche et du financement ; si les pôles de compétitivité ont été une bonne réponse, leur visibilité et leur efficacité pourraient être améliorées ; organiser des « Startup Tours » pour faire connaître la richesse des jeunes entreprises françaises aux grandes entreprises françaises et étrangères (à l’instar des « learning expeditions » organisées dans la Silicon Valley)

Accompagnement des jeunes entreprises dans leurs relations avec les grandes entreprises, notamment dans les délais de paiement et une expertise adaptée (création d’une plate-forme agrégeant cette expertise).

Incitations fiscales aux grandes entreprises : amortissement des investissements en Corporate Venture, élargissement des avantages du mécénat de compétences, aménagement du CIR (élargissement du périmètre pour y inclure certains partenariats avec les jeunes entreprises)

Stabilisation et garantie du cadre légal et fiscal

– Une charte pour le bon fonctionnement de cet écosystème.

 

Suivent dans le rapport des propositions issues des 6 ateliers (30 dirigeants de grandes entreprises et 40 jeunes entreprises).

SOMMAIRE

Le dispositif Jeune Entreprise Innovante concerne surtout les jeunes TPE, un dispositif dont elles bénéficient en moyenne pendant 4,5 années ; mais 36% seulement parviennent à dégager du bénéfice

En 11 années d’existence, près de 7 400 jeunes entreprises sont entrées dans le dispositif Jeune Entreprise Innovante pour démarrer ou pérenniser leur activité ; en 2014, 3 300 entreprises réunissaient les critères JEI, mais seules 676 sont entrées dans le dispositif cette même année.

 

Depuis sa mise en œuvre, les entreprises bénéficiaires ont obtenu 1 195M€ d’exonérations sociales et environ 150M€ d’exonérations fiscales, dont respectivement 145M€ et 18M€ pour 2014. Le statut JEI est cumulable avec les Crédits d’impôt recherche (CIR) et innovation (CII).

En 2014, tous secteurs confondus, une JEI bénéficie en moyenne de 44K€ d’exonération sociale.

 

En 2014, les JEI emploient près de 23 500 salariés ; la moitié des entreprises concernées ont moins de 5 salariés et 80% moins de 10 salariés, concentrant 41% des effectifs salariés et 47% du montant des exonérations sociales : exonération de cotisations sociales de 60% pour les salariés impliqués (92% pour les entreprises de moins de 5 salariés, contre 50% pour les 10-49 salariés).

 

En 2014, 85% des JEI relèvent des Services et du Numérique ; elles concentrent un peu plus de 4 salariés sur 10 et 44% du montant des exonérations de cotisations sociales accordées ; moins de 10% relèvent du secteur industriel.

 

Depuis 2005, environ 610 entreprises, en moyenne entrent chaque année dans ce dispositif ; entre 2005 et 2014, 60% ont moins de 2 ans et 77% moins de 3 ans ; les entreprises entrées dans le dispositif à partir de 2005 restent JEI durant quatre années et demie en moyenne, mais 17% y resteront 7 ans.

En %

JEI

Effectif salarié

Effectif exonéré

Part des effectifs exonérés

exonération cotisations sociales

Moins de 5 salariés

50

16

24

92

19

5-9 salariés

29

25

33

77

28

10-49 salariés

21

49

39

47

48

50 salariés et +

1

10

3

17

5

Total

100

100

100

59

100

Elles engagent des investissements représentant, en moyenne, près d’un tiers de leur chiffre d’affaires (CA), soit 166K€ pour 510K€ de CA, malgré un déficit moyen de l’excédent brut d’exploitation de 160K€ et des coûts salariaux représentant 43% de leurs charges d’exploitation.

 

Ainsi, même si plus des deux tiers des JEI dégagent une valeur ajoutée positive, seulement 36% réussissent à tirer des bénéfices de leurs activités.

 

30% exportent, réalisant un CA hors de France de 392K€ en moyenne.

 

Le montant de leurs fonds propres (530K€ en moyenne), quasi équivalent au montant de leur CA, est faible, confirmant que ces jeunes entreprises n’ont pas encore réussi à stabiliser leur activité.

SOMMAIRE

Les entreprises et l’innovation (nombre, R&D, pôle de compétitivité…)

En l’absence d’une base de données des entreprises innovantes, le corpus analysé est constitué des sociétés engagées dans un projet de R&D ou d’innovation (RDI) financé, en partie, par des ressources publiques, sous forme d’aide directe ou de fonds propres, ou par des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et des entreprises détentrices d’un brevet, déposé par la voie nationale et publié récemment.

Les 10 676 PME et ETI innovantes observées ici emploient 917 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires total de 243Md€ en 2014.

Les données ne comportent pas d’informations spécifiques sur les TPE

 

Près de 7 sur 10 avaient déjà des activités de RDI l’année précédente (contre 6 sur 10 en 2013).

Le flux entrant s’établit à plus de 3 300 entreprises, les ¾ ayant démarré un projet d’innovation en 2014 et 1/4 obtenu la publication d’au moins un brevet. Le profil de ces entrantes est très fluctuant. Si 2013 a été l’année d’engagement en innovation d’entreprises plus matures (majoritairement des PME de plus de 10 ans), 2014 est celle des jeunes entreprises innovantes, 35% étant âgées de moins de 5 ans ; la proportion des moins de 3 ans passe de 19 à 23% ; ces dernières se composent essentiellement de microentreprises de 12 à 36 mois (15 %) ; les PME de 10 ans et plus (3 nouvelles entrées sur 10), ont pour les 2/3 ont au moins 20 ans d’existence. Noter que les TPE sont 52% des entreprises concernées.

 

En 2014, un peu plus de 4 000 entreprises ont perdu leur statut « innovant », la plupart ayant terminé ou abandonné leur programme de RDI ou n’ayant obtenu aucune publication de brevet ; 6 sur 10 ont 10 ans voire plus ; ce sont pour 42% des PME (hors microentreprises), les moins de 3 ans ne représentent plus que 1 sortante sur 10 ;  les moins de 5 ans comptent pour un cinquième, contre près d’un tiers en 2013.

%

Moins de 3 ans

de 3 à 5 ans

de 5 à 10 ans

10 ans et +

Total

TPE (moins de 10 sal)

20

9

11

11

52

PME

3

3

7

31

43

ETI

0

0

0

4

5

Total

23

12

18

47

100

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2013, la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) s’établit à 47,5Md€, en hausse de 1,3% en volume par rapport à 2012, résultant de la progression à la fois des dépenses internes de R&D des entreprises de +1,4% et de celles des administrations de +1% ; néanmoins, depuis 2010, la progression du taux de croissance de la DIRD ne cesse de ralentir.

L’effort de recherche de la France, mesuré en rapportant la DIRD au produit intérieur brut (PIB), s’élève à 2,24% en 2013 (2,26% en prévision 2014).

Aucune donnée ne concerne les TPE tout comme pour les pôles de compétitivité et les brevets.

 

En 2013, les 71 pôles de compétitivité réunissaient plus de 7 800 entreprises membres, réparties sur plus de 9 680 établissements, ainsi que 1 200 établissements publics de recherche ou de formation. Les établissements composant ces entreprises appartiennent à 71% à des PME, à 17% à des ETI et à 12% à de grandes entreprises ; les PME membres sont composées à 19% de sociétés de moins de 5 ans et à 45% de PME de moins de 10 ans.

L’Industrie y concentre la majorité des effectifs salariés : 71% des salariés des établissements d’ETI, contre un peu plus de 54% pour les PME

 

Entre 2000 et 2008, le nombre de créations d’entreprises innovantes issues chaque année du Concours i-Lab ou des incubateurs a été en moyenne de 220, puis de 280 entre 2007 et 2010, avant de revenir à son niveau antérieur à partir de 2012.

Sur toute la période, 30% des entreprises issues des incubateurs ont été lauréates du Concours ; près de 50% ont été uniquement accompagnées par les incubateurs et environ 20% n’ont bénéficié que du Concours i-Lab, une part importante bénéficiant de synergies entre les deux dispositifs.

Plus de 40% des créations d’entreprises innovantes sont implantées en Île-de-France, en Rhône-Alpes et en Paca (respectivement 21, 12 et 11% des créations).

85% concernent des services dont les Technologies de l’information et de la communication  (3 sur 10), alors que l’Ingénierie, les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, ainsi que les activités de R&D en biotechnologies et autres sciences physiques ou naturelles en totalisent plus de 10% chacune ; l’industrie manufacturière pour sa part concerne 14% et Industrie électrique et électronique 6%.

 

Parmi les entreprises du Concours i-Lab, 54% (40% entre 2000-2006) sont issues en 2014 de la recherche publique ; plus de la moitié appartiennent au domaine de recherche des TIC (qui comprend les Services informatiques et la recherche relevant de l’Électronique, du signal et des télécommunications), puis 20% environ dans le domaine des biotechnologies et pharmacie ; les TIC ont plutôt eu tendance à reculer entre 2000 et 2014, alors que le poids des biotechnologies a doublé en 2014, en comparaison avec l’année 2000.

Les projets « issus » de la recherche publique passent de 25 à 46% ; cette évolution a transformé le métier des incubateurs qui, au-delà de l’accompagnement du transfert des résultats de la recherche publique par la création d’entreprises, ont dû se professionnaliser dans l’activité de rapprochement de projets market-pull.

 

Les entreprises incubées d’initiatives privées, sans aucun lien avec la recherche publique, ont toujours sont, selon les périodes, entre 27% en 2005 et 15% en 2014. Les TIC y sont prépondérants avec 37% des créations depuis 1999, les sciences de la vie arrivant en seconde position (31%), avant les technologies de l’ingénieur (21%).

Entreprises innovantes

Créées entre 1999 et 2011 nombre

Issues recherche publique en %

déclarantes au CIR en %

à la fois CIR et JEI en %

Une aide

concours i-lab émergence

135

28

46

27

concours i-lab création-développement

338

17

67

41

incubateur

1 327

34

57

45

Deux aides

concours i-lab création-développement+incubateur

289

53

84

76

concours i-lab émergence et incubateur

209

51

66

55

concours i-lab émergence et création-développement

121

48

70

46

Les trois aides

concours i-lab émergence et création-développement+incubateur

365

64

85

77

Total

2 784

39

66

52

SOMMAIRE

Les retards de paiement touchent majoritairement les TPE (36 jours), alors que 95% d’entre elles paient leurs fournisseurs à moins de 60 jours

Les ratios des délais moyens calculés pour 2014 sont des estimations semidéfinitives basées sur environ 2 millions de liasses fiscales représentant plus de 80% du chiffre d’affaires des unités légales du champ. Ils sont calculés à partir de la base de données Esane de l’Insee.

 

Entre 2000 et 2014, les entreprises ont réduit le délai de règlement de leurs fournisseurs dans une proportion qui représente en moyenne 17 jours d’achats ; elles ont aussi réglées plus rapidement, le délai clients en 2014, étant en moyenne plus court de 11 jours de chiffre d’affaires, comparé à 2000.

En 2014, les délais clients moyens nets des acomptes s’élèvent à 44 jours de chiffre d’affaires comme en 2013. Les délais fournisseurs moyens nets des acomptes augmentent de 2 jours à 56 jours d’achats.

 

Cette baisse tendancielle des délais de paiement n’a toutefois pas contribué à alléger globalement la charge financière pesant sur les entreprises ; par ailleurs, une réduction plus forte des délais fournisseurs que des délais clients se traduit par une dégradation du solde commercial pour les entreprises. Ainsi, après une brève amélioration en 2011, le solde commercial a augmenté d’un jour en 2012 puis en 2013. Il reste stable en 2014 pour atteindre 12 jours de chiffre d’affaires à cette date, son plus haut niveau depuis 15 ans.

 

La situation s’aggrave encore dans la construction, alors que le solde du crédit interentreprises est mieux orienté pour l’industrie et les transports. Les services aux entreprises, dont l’information, communication subissent un décalage de trésorerie particulièrement important, alors que le commerce et l’hébergement‑restauration bénéficient d’un avantage structurel (paiement très rapide) :

En jours

Nombre d’entreprises

Délais clients

Délais fournisseurs

Solde commercial

 

2007

2013

2014

2007

2013

2014

2007

2013

2014

Total

172 700

50,1

44,8

44,0

60,6

51,5

51,0

11,3

11,6

11,8

Information-communication

4 700

86,8

77,5

77,7

78,7

71,3

71,3

45,8

41,1

42,0

Services aux entreprises

17 700

82,0

77,1

76,0

68,9

62,0

60,9

49,2

48,1

47,8

Construction

27 900

66,2

64,3

63,0

69,2

58,1

54,8

23,2

27,5

28,4

Industrie

26 700

68,8

56,3

55,8

70,8

56,8

55,9

23,7

20,1

20,1

Transports, entreposage

7 300

58,2

55,0

53,8

47,3

43,3

41,6

29,3

28,0

27,9

Commerce

70 700

31,7

26,4

25,8

51,6

43,2

42,0

-8,6

-7,0

-6,7

Activités immobilières

2 800

23,8

27,6

25,9

56,1

56,6

58,2

3,3

6,7

4,9

HCR

8 100

6,3

4,8

4,4

49,7

45,2

43,8

-17,7

-18,5

-18,1

La baisse des délais concerne toutes les tailles d’entreprises :

En jours

Nombre d’entreprises

Délais clients

Délais fournisseurs

Solde commercial

 

2007

2013

2014

2007

2013

2014

2007

2013

2014

Total

172 700

50,1

44,8

44,0

60,6

51,5

51,0

11,3

11,6

11,8

TPE

124 500

46,4

41,8

40,9

58,6

49,6

47,9

8,2

9,0

9,2

PME

43 300

59,1

52,6

52,2

65,2

55,9

55,0

19,3

18,7

19,0

ETI

4 700

62,1

52,6

52,5

69,6

60,6

60,3

16,2

13,0

13,0

Grandes entreprises

200

50,6

47,1

48,0

71,1

62,2

63,4

6,9

8,9

8,1

En 2014, 32% ont un délai client supérieur à 60 jours ; 29% paient leurs fournisseurs après 60 jours d’achats, correspondant à des retards d’une durée moyenne de 31 et 22 jours ; en 2007, elles étaient 40% du côté clients et 45% du côté des délais fournisseurs pour une durée moyenne de 35 et 31 jours. Les retards sont inférieurs à 1 mois (dans 62 % des cas du côté des délais clients et 66 % du côté des délais fournisseurs), et les retards les plus longs baissent tendanciellement.

 

Les retards de règlement, en hausse rapide et continue depuis le printemps 2014, avaient atteint au début de l’été 2015 leur pire valeur depuis dix ans, à 13,6 jours ; Au cours du troisième trimestre 2015, le retard moyen global calculé sur l’ensemble des factures analysées est de 13,2 jours.

 

Une amélioration des comportements de paiement est constatée au cours du troisième trimestre 2015 chez tous les entrepreneurs individuels, davantage sensible chez les plus grands d’entre eux ; le retard moyen des sociétés commerciales est généralement supérieur d’une journée à celui constaté chez les entrepreneurs individuels

AU 3éme trimestre 2015

Construction

Services aux particuliers

Commerce

Activités financières

services aux entreprises

HCR

Industrie

Transports

Paiement sans retard

45,8

41,7

36,1

35,2

31,6

30,3

28,9

21,7

retard inférieur à 30 jours

47,3

47,7

57,0

57,9

60,1

58,1

65,6

69,7

retard supérieur à 30 jours

6,9

10,6

6,9

6,9

8,3

11,6

5,5

8,6

Les retards de paiement touchent majoritairement les TPE (36 jours), et les PME (29 jours), moins les ETI (20 jours) et bien moins les GE (10 jours). Par contre les TPE paient en moyenne à 13 jours, les PME à 27 jours, les ETI à 40 jours et les grandes entreprises à 45 jours.

 

La loi prévoit en outre le versement d’intérêts sur les créances en retard de règlement (pénalités de retard), mais donne toute latitude aux entreprises pour le définir, en établissant un taux minimal (2,79% au premier semestre 2015) et un taux supplétif (10,05% au premier semestre 2015) ; sur ce point, l’enquête montre que plus la taille de l’entreprise augmente, moins le taux minimal est retenu.

 

D’autre part, les entreprises interrogées notent que le taux de dédommagement spontané est quasi nul de la part des grandes entreprises (1%) et des établissements publics (5%) ; cette obligation légale est plus fréquemment pratiquée par les collectivités locales (17%) et l’État (19%). En outre de nombreux écarts à la loi sont relevés concernant le versement même des pénalités dues en cas de retard : un débiteur sur quatre verse à son créancier le dixième des pénalités de retard ou intérêt moratoires dus. Quant à l’indemnité forfaitaire de recouvrement de 40€, elle est réglée par un débiteur sur quinze, le créancier recevant en moyenne le trentième des indemnités dues.

 

La CGPME souligne les difficultés récurrentes à adopter des pratiques conformes à la loi : sur les 173 entreprises du panel, la situation ne s’est pas améliorée en 2015, puisque plus d’un tiers des entreprises interrogées ont vu leurs délais de paiement s’allonger par rapport en 2014. À l’inverse, pour moins de 10% d’entre elles, la situation s’est améliorée.

Dans le secteur du bâtiment, la CAPEB et la FFB observent que l’augmentation des délais clients est la principale cause des tensions sur la trésorerie ; selon la CAPEB, 59% des TPE font état d’un besoin de trésorerie supérieur à 10 000 euros.

 

Les principaux « responsables » seraient les grandes entreprises, les collectivités territoriales et l’État ; les retards de paiement moyens sont évalués entre 22 et 25 jours de chiffre d’affaires.

Le secteur de l’approvisionnement de la construction est particulièrement touché, avec des retards d’une durée moyenne de 54 jours de chiffre d’affaires se concentrant sur seulement 10% des clients, principalement des grandes entreprises et l’État (39% des règlements se font après 60 jours). À l’inverse, selon l’étude, la clientèle « artisans/PME/commerçants » est particulièrement vertueuse puisque 95% paient les entreprises interrogées à moins de 60 jours

Noter qu’à partir de 30 jours de retard, la probabilité de défaillance du client est multipliée par 6.

Dans les faits, très peu d’entreprises perçoivent spontanément les pénalités de retard ou les intérêts moratoires (davantage versés par le secteur public que par les entreprises privées). 17% des entreprises déclarent les réclamer lorsque ces derniers sont des PME, 11% quand il s’agit de grandes entreprises et seulement 5% pour le secteur public (enquête CGPME).

 

Pour le secteur public d’État, le délai global reste inférieur au délai réglementaire de 30 jours applicable aux marchés publics : le taux des dépenses payées en moins de 30 jours reste à un niveau très élevé (85% fin décembre 2015).

Toutes catégories de collectivités locales et d’établissements publics confondues, le délai global de paiement passe de 28,6 jours en 2014 à 28,2 jours fin novembre 2015, inférieur au délai réglementaire fixé dans la plupart des cas à 30 jours ; toutefois les difficultés de trésorerie de certains et le tarissement des ressources budgétaires (des collectivités locales) semblent affecter le délai global de paiement aux fournisseurs sur les trois dernières années, la région connaissant le plus de difficultés.

 

En Europe le retard moyen global est quasi stable, à 14,5 jours au troisième trimestre 2015. Le Portugal et l’Italie demeurent les mauvais élèves, avec respectivement 30 et 20 jours de retard. L’Allemagne continue de montrer l’exemple, avec un retard moyen proche de 6 jours.

 

Le contrôle des délais de paiement par la DGCCRF en 2014 et 2015 a porté prioritairement sur le secteur du transport et du fret, le secteur du bâtiment hors marchés publics, le secteur de la grande distribution, hors secteur vitivinicole, et le secteur de l’automobile ; 2 567 établissements ont été vérifiés en 2015 pour 6073 actions de contrôle ; le niveau d’anomalies s’établit à 20% avec un montant de 2,6M€ d’amendes.

SOMMAIRE

12% de femmes à la tête de PME de croissance ; pourtant, bien que plus performantes, elles bénéficient moins du capital investissement

Palmarès Women Equity for growth 2015 : les 50 plus belles PME dirigées par des femmes

Ces 50 premières PME affichent un chiffre d’affaires moyen de 26,5M€ (contre 15M€ pour l’ensemble de l’Index) ; 66% ont été créées ou reprises par leur dirigeante.

Depuis 2009, l’association publie l’Index Women Equity, sur les performances de PME de croissance en France. Les 32.550 entreprises figurant dans l’édition 2015 sont documentées et analysées sur la période 2011-2014. Toutes existent depuis au moins trois ans, et leurs chiffres d’affaires sont compris entre 4 et 100M€.

 

La moitié des entreprises vendent à l’international, ce qui peut expliquer qu’elles aient accéléré leur croissance en 2014. L’industrie est la mieux représentée (24% des entreprises du palmarès), particulièrement sur les segments à forte valeur ajoutée tels que l’aéronautique, la défense ou le luxe ; viennent ensuite le secteur des services aux entreprises (20%), celui des technologies, médias et télécommunications (18%).

 

Ces dirigeantes ont en moyenne 10 ans et demi d’expérience préalable dans leur secteur. Agées en moyenne de 52 ans, elles sont titulaires d’un titre de niveau bac+4 ou plus, pour 8 sur 10 d’entre elles ; elles sont plus diplômées que leurs homologues masculins à la tête des entreprises de croissance.

 

Qu’elles soient dirigées par un homme ou une femme, ces PME ont des profils très similaires, par leur répartition géographique, leur ventilation sectorielle ou leur chiffre d’affaires moyen. A quelques nuances près : les secteurs du commerce et de la santé sont davantage féminisés (40,2% des entreprises dirigées par des femmes), l’industrie et le BTP plus masculins.

 

Les PME dirigées par des femmes se distinguent par leur meilleure rentabilité opérationnelle quelle que soit la classe de chiffre d’affaires, et sur tous les indicateurs : chiffre d’affaires moyen, taux moyen de croissance du chiffre d’affaires à un an, taux de croissance annuel composé ou taux de croissance moyen de l’excédent brut d’exploitation.

 

« Pourtant, ces dirigeantes remarquables restent à l’écart des circuits de financement en capital, qui pourraient leur permettre de transformer leur PME de croissance en ETI…Ces entreprises sont toujours sous-représentées dans les portefeuilles du capital-investissement français : elles représentent moins de 5% toutes opérations confondues, alors que leur proportion dans l’économie tourne autour de 15% à 30% des entreprises, selon leur taille. Ces entreprises très véloces se développent à la seule force de leur modèle, à celle de leur gestion, ainsi qu’à leur capacité de réinvestissement. La quasi-totalité de ces entreprises sont autofinancées ! Or, l’accès aux autres modes de financement est décisif pour permettre aux entreprises de changer de dimension.

SOMMAIRE