Archives annuelles : 2014

Fin 2010, près de 748 200 entreprises relevaient du secteur libéral, soit un quart du secteur marchand en nombre de structures, avec 2 grands secteurs d’activité, la santé et le technique

 « Les professionnels libéraux peuvent, d’une manière générale, être définis comme des prestataires de services à caractère intellectuel, indépendants et responsables qui exercent en l’absence de lien de subordination et qui ont l’obligation de respecter le secret professionnel.»

Ils peuvent donc relever de nombreux codes de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles.

Deux critères majeurs les caractérisent : l’exercice d’une activité non salariée (critère d’ordre social)  et l’imposition au titre des bénéfices non commerciaux.

 Les découpages habituels de la statistique et de la comptabilité nationale ne permettent pas de rendre compte, de façon simple, du poids et du dynamisme des activités libérales dans l’ensemble de l’économie. La mise en place en 2011, de l’Observatoire de l’activité libérale de la Direction Générale des Entreprises (DGE) cherche à y remédier.

 

Ainsi, fin 2010, près de 748 200 entreprises relevaient du secteur libéral, soit un quart du secteur marchand en nombre de structures ; entre 2007 et 2010, leur nombre a  progressé de 14,4% (90 000 unités supplémentaires), contre 9,3% pour l’ensemble du secteur marchand. 

Le taux de croissance annuel moyen du nombre total de professionnels libéraux est de 3,8% sur la période 2003-2011, et de 7,9% pour les seuls professionnels du domaine technique et conseil.

 

Les entreprises libérales se répartissent en trois grands domaines : la santé (380 420 unités au 1er janvier 2011 soit 50,8% des entreprises concernées), la technique. (314 580 unités, 42%, en forte croissance) et le droit (53 170 entreprises, soit 7,1%).

 

Les métiers les plus représentés sont les médecins (16,9% de l’ensemble des effectifs libéraux) ;  5 autres métiers de la santé apparaissent parmi les 10 professions dont le poids est prépondérant au sein du secteur : les infirmiers (10,9%), les masseurs-kinésithérapeutes (8,2%), les autres spécialistes de la rééducation (6,1%), les chirurgiens-dentistes (5,0%) et les pharmaciens (4,3%), couvrant  plus de la moitié des entreprises libérales.

Dans le domaine technique les professionnels du conseil (gestion, finance, informatique, relations publiques…) comptent pour 12,2% (9,8% en 2003-2005), les intermédiaires du commerce (courtiers) pour 6,4% (5,2% en 2003-2005), les architectes (4,6%, contre 5,5%).

Enfin, dans le domaine du droit, le métier d’avocat est le plus représenté (5,9% en 2009-2011 contre 4,7% en 2003-2005).

 

En termes de niveau de diplôme, dans le droit et la santé, 94% des professionnels possèdent un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat, contre 60% pour le domaine technique (forte part d’autodidactes et de professions non réglementées).

 

En termes de structure par âge, l’ensemble des professionnels libéraux sont en moyenne plus âgés que les cadres du privé,  la plupart d’entre eux, étant entré dans la carrière après une période de salariat qui a permis d’acquérir connaissances, expérience et de tisser ainsi son propre réseau.

En termes de sexe du dirigeant, les femmes se stabilisent autour de 40% des libéraux.

 

Le chiffre d’affaires global a été de 190,3 Md€ au 1er janvier 2011 (5,4% du secteur marchand, +0,4 point en trois ans), avec 44% dans le domaine technique et 46% pour la santé.

Le secteur libéral est pourvoyeurs d’emplois, à la fois non salarié (751 300 professionnels libéraux) et salarié (892 900 salariés).

 

 

Celles-ci sont localisées selon 4 types d’espaces géographiques :

–  Les métropoles aux densités très élevées dans le droit et la technique, associées à des densités plus faibles en santé ; pratiquement la totalité des aires urbaines identifiées comme métropoles par l’INSEE s’y trouvent, réaffirmant ainsi l’importance de ces activités dans le phénomène de métropolisation.

– Les aires spécialisées dans la technique et le droit qui présentent des densités importantes en activités libérales du droit et de la technique, moindres en santé.

– Les aires spécialisées dans la santé qui se caractérisent par des densités faibles en entreprises libérales de droit et technique et des densités élevées en santé ; ces aires urbaines, plus petites, présentent des configurations géographiques (couronne de petite taille, superficie limitée) qui favorisent peu l’implantation des activités libérales.

– Les aires faiblement pourvues en professions libérales qui se caractérisent par des densités moyennes, voire faibles, dans tous les domaines d’activité des professions libérales.

 

 

 

SOMMAIRE

Des données inédites notamment en reprise, à partir de l’observatoire de Haute-Savoie

 Les statistiques création sont issues de l’INSEE et concerne l’ensemble des créations du département.

Les statistiques de reprises d’entreprises proviennent d’une méthode de chiffrement de la reprise d’entreprise mise en place par l’Observatoire avec le cabinet TMO Régions, à partir des fichiers de la CCI et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Savoie

L’intérêt de ce rapport réside notamment dans le fait que nombre de données ne sont que rarement traitées dans d’autres travaux.

 

En termes de création d’entreprise, la Haute-Savoie se positionne comme Rhône-Alpes ou la France métropolitaine, mais avec davantage d’employeurs : un taux de création de 13% (contre 14%), un taux d’auto-entrepreneurs de 48% (contre 49 et 52%), un taux de société de 26% (28 et 29%), qui devient 50% si l’on exclut les auto-entrepreneurs (noter que les auto-entrepreneurs sont les 2/3 des entreprises individuelles).

 En 2013, on recensait 3 309 entreprises sous le régime de l’auto-entrepreneuriat, en nette baisse au regard de 2012 (48% des entreprises contre 55% en 2012) ; par ailleurs en termes de société, les SARL et EURL sont 68% des sociétés mais en baisse de 12%, alors que les SAS et SASU sont 28% des nouvelles sociétés et en hausse de 62% ; les sociétés sont d’ailleurs en nette progression depuis 2004 (+31%).

 

13,7% sont employeurs dés le démarrage (hors auto-entrepreneurs), une situation plus favorable qu’en Rhône-Alpes et France (10,5%) ; les 3 secteurs le plus souvent employeurs sont les transports, les HCR et la construction.

 

Il y a par ailleurs peu de décalage avec Rhône-Alpes et la France en termes de grand secteur d’activité y compris dans le domaine des HCR (6% des créations contre 5) ; toutefois comparé à Rhône-Alpes sur l’évolution 2004-2013, 3 secteurs d’activité ont davantage progressé : les transports, les services d’information/communication et l’immobilier, alors que le commerce, les HCR, la construction, les services aux particuliers et la santé/éducation évoluaient moins favorablement.

 

Rappelons que ce département, notamment sous l’influence de la métropole genevoise a connu une croissance démographique annuelle moyenne de 1,4% entre 1982 et 2011, se situant au 4ème rang national ;  la Haute-Savoie compte 89 créations pour 10 000 habitants contre 88 pour Rhône-Alpes et 82 pour l’ensemble de la France

 

753 reprises en 2013, en situation meilleure qu’en 2011 et 2012, mais nettement moins favorable qu’en 2008 ; la moitié sont le fait de rachat de fonds de commerce (stable au fil du temps), 32 à 40% le rachat de parts sociales et 13 à 24% des locations gérance (en nette baisse au regard de 2008/2009) :

 

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Nombre de reprises

865

717

828

683

740

753

Types de reprise (en %)

Fonds de commerce

45

44

44

47

49

49

Achat de parts

33

32

36

40

33

36

Location gérance

22

24

17

13

18

15

             

 2 secteurs d’activité regroupent 60% des reprises (753 en 2013, -13% au regard de 2008), les HCR (34%) et le commerce (24%), suivi par les services aux entreprises (11%), l’industrie (8%) et la construction (8%) :

 

HCR

Commerce

Services

entreprises

Construc-

tion

Industrie

Immo-

bilier

Services

particuliers

Finances

Santé

Educ

Transports

Nombre

256

180

87

63

56

37

30

20

12

11

Répartition en %

34

24

11

8

8

5

4

3

2

1

Evol 2013/08 en %

-13

-14

5

-14

-36

35

-29

15

57

-26

 60% des reprises l’ont été avec salarié ; 10 reprises sont le fait d’entreprises de plus de 50 salariés.

 

735 procédures de défaillance ont été enregistrées (+4%, après une baisse de 7% en 2012) ; les trois activités les plus touchées sont la construction (33%), le commerce (19%) et les HCR (11%). 87% des procédures de défaillance concernent des entreprises dont l’effectif ne dépasse pas cinq salariés. 52% des entreprises concernées ont moins de six ans.

 

Les porteurs de projet : d’âge moyen de 36 ans, ce sont à 63% des hommes ; 55% ont au moins le baccalauréat et 20% ont un niveau bac +3 ou plus ;  près de 40% sont salariés et 43% demandeurs d’emploi (dont 8% de plus d’un an). 27% déclarent n’avoir aucune expérience, ni dans le métier envisagé, ni dans la création. Toutefois, six porteurs de projet sur dix ont déjà eu une expérience du métier dont 23 % de plus de 10 ans.

17% souhaitent cumuler leur création avec une activité salariée, un moyen de tester leur projet sans prendre trop de risque, ou l’occasion d’augmenter leur revenu ; 26% des porteurs de projet sont intéressés par le statut d’auto-entrepreneur.

15% envisagent de reprendre une entreprise au lieu de la créer.

5 secteurs d’activité sont envisagés : les services aux particuliers (27%), le commerce (20%), la construction (16%), les HCR (12%), l’Industrie (11%)

Un sur quatre prévoit d’embaucher à court terme.

 

Le portage salarial et les coopératives d’activité et d’emploi proposent des modèles qui mêlent les aspects d’un statut d’indépendant à celui de salarié.

En Haute-Savoie, les quatre principales sociétés de portage salarial enregistrent 97 nouveaux adhérents domiciliés dans le département et comptent près de 300 adhérents.

Les Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE) proposent aux porteurs de projet, comme le portage salarial, un cadre juridique et une gestion administrative de l’activité, tout en offrant un statut d’entrepreneur-salarié et un contrat de travail à durée indéterminée évolutif en fonction du chiffre d’affaires généré ; en 2013, les 18 CAE de la région (dont trois en Haute-Savoie) ont accueilli 545 nouvelles personnes, dont 22 domiciliées en Haute-Savoie (au total 1709 entrepreneurs accompagnés par les CAE de Rhône-Alpes).

56 % de ces nouveaux entrants sont des femmes entre 36 et 45 ans, et 80 % sont demandeurs d’emploi ou bénéficiaires du RSA ; 82%  possèdent au moins le baccalauréat et 40% un niveau bac+3 ou plus. Un nouvel entrant sur quatre est sorti la même année, 58% pour créer son entreprise et 17% reprendre un emploi salarié.

 

 

 

SOMMAIRE

6% des étudiants diplômés Bac+5 et au-delà ont crée leur entreprise (45% d’entre eux pendant leurs études, le reste dans l’année qui suit leur sortie d’étude), et 15% envisagent de le faire ; les créateurs se différencient de leurs collègues porteurs de l’intention de créer, dans les motivations exprimées et les difficultés rencontrées.

Enquête auprès de 4 578 sortants de l’enseignement supérieur, par téléphone entre le 1er et le 30 avril 2014,  menée par l’institut GN Opérations (Au moment de l’enquête, en avril 2014, les jeunes diplômés en recherche d’emploi l’ont été en moyenne depuis 5,3 mois). Le fichier est constitué de la base des jeunes diplômés inscrits à l’Apec, d’étudiants de plusieurs établissements d’enseignement supérieur partenaires de l’Apec diplômés en 2013 et ne s’étant pas réinscrits en 2014, de fichiers complémentaires provenant de sites Internet destinés aux étudiants

Critères d’éligibilité : avoir terminé en 2013 des études supérieures au niveau Bac +5 ou plus ; être âgé de 20 à 30 ans ; ne pas avoir repris d’études, et être soit en recherche d’emploi, soit en emploi .Noter toutefois que l’échantillon interrogé ne représente pas toute la population des bac+5 sortis d’étude.

 

15% déclarent avoir un projet de création d’entreprise ; 74% l’imaginent dans plus d’un an (83% pour ceux en emploi et 57% pour ceux en recherche d’emploi), 15% dans les 6 mois à venir (25% pour ceux en recherche du 1er emploi) et 11% dans un an (18% pour ceux sans emploi).

Par ailleurs, 16% envisagent de créer leur entreprise à l’étranger.

37% envisagent de le faire avec  un associé (dont 19% avec plusieurs associés)

 

6% ont déjà crée une entreprise (60% de ces entreprises sont toujours en activité) ; 45% des créateurs d’entreprise l’ont démarré avant la fin de leurs études ; 44% ont choisi le statut d’auto-entrepreneur (49% pour ceux qui envisagent de créer).

69% l’ont fait seul, et 22% avec plusieurs associés.

 

Pour 34% les revenus de la création d’entreprise est actuellement la source principale de revenus ; pour 26% elle est secondaire et pour 40% négligeable ou nulle ; c’est que pour 56% la source principale de revenu est l’emploi salarié, 23% l’aide de proche et pour 10% leurs économies.

 

71% de ceux qui ont démarré leur activité disent n’avoir reçu aucune aide ; par contre, 74% des créateurs ayant bénéficié d’une aide sont toujours en activité, contre 56% de ceux qui n’en ont pas eu ; l’aide a notamment (pour les 29% concernés) été financière (16%, notamment aide publique), l’appui de l’établissement d’enseignement (15%) et la formation reçue (12%).

 

Qui sont-ils ?

Les hommes ont plus souvent que les femmes crée ou sont en projet de le faire.

Les ingénieurs et les docteurs apparaissent sous-représentés parmi les créateurs d’entreprise, tandis que les diplômés universitaires y sont plus nombreux en proportion.

  Situation Sexe Type de formation
En 1eremploi En emploi suivant En recherche 1er’emploi En recherche emploi suivant Homme Femmes Université Ecole commerce Ecoles ingénieur Autres
Ensemble échantillon 52 11 29 8 48 52 50 22 18 10
Projet de création 49 11 30 10 55 45 50 26 14 10
Ont déjà crée 47 15 30 8 66 34 56 21 8 15
                     

Les motivations tiennent à l’idée de développer (52% pour ceux qui ont crée et 65% pour ceux qui ont projet de le faire), au désir d’indépendance, plus marqué pour ceux qui en ont l’intention (50 contre 28%), la difficulté d’accéder à l’emploi salarié (16% pour ceux qui ont crée contre 21, mais 36% pour ceux qui sont en recherche d’emploi), l’envie de gagner davantage que comme salarié (19% pour ceux qui ont l’intention contre 13%) ; la demande d’un client ou d’un employeur potentiel est citée par 32% de ceux qui ont crée (contre 6 pour ceux qui en ont l’intention).

 

Les difficultés rencontrées : les différences entre les créateurs et ceux qui ont l’intention de créer sont fort explicites : ceux qui ont crée mettent en avant bien plus la recherche client, l’exercice technique du métier, le fait de travailler seul ou avec des associé, alors que ceux qui se positionnent dans l’intention de créer sont plus préoccupés de la complexité juridique et administrative, du financement du projet, et nettement moins de la recherche de client et de la direction seul ou avec associés :

 

Créateurs

Intentions de créer

 

difficile

Dont tout à fait difficile

difficile

Dont tout à fait difficile

La recherche client

68

31

56

22

La complexité juridique et administrative

66

38

73

39

La trésorerie

63

36

69

33

Le financement

52

30

76

37

L’aspect technique, l’exercice du métier

43

20

37

14

Le fait de travailler seul

33

38

37

11

Le fait de travailler avec des associés

37

11

24

11

         

 

SOMMAIRE

Au cours des 12 derniers mois, la création d’entreprise progresse de 2,3%, alors qu’elle avait chuté de 3,2%, un an auparavant ; cette progression est remarquable dans la moitié des activités, tant en auto-entrepreneuriat (+7,4%) que pour les autres créations (+6,1%)

 La création en septembre 2014 (en données brutes) a connu, au regard de septembre 2013,  une nette hausse en ce qui concerne les auto-entrepreneurs (+11,4%), face à une stabilité des autres créateurs ; ceci étant les auto-entrepreneurs ont été en nette chute, au fil des toutes dernières années, si l’on compare à 2009, année de mise en route de ce nouveau régime, alors que les autres créations ont plutôt connu la stabilité :

Septembre

En nombre

En indice 100  au regard de 2009

Auto-entrepreneurs

Autres créateurs

Total

Auto-entrepreneurs

Autres créateurs

Total

2009

31 777

20 465

52 242

100

100

100

2010

30 954

21 313

52 267

97 104 100

2011

27 607 20 728 48 335 87 101 93

2012

26 289 17 167 43 456 83 84 83

2013

25 160 20 045 45 205 79 98 87

2014

28 023 20 587 48 610 88 101 93
             

 Au cours des 12 derniers mois (entre octobre 2013 et septembre 2014), comparés aux 12 mois antérieurs (octobre 2012-septembre 2013), les créateurs non auto-entrepreneurs ont progressé de 4,3%, alors que les auto-entrepreneurs n’ont progressé que de 0,4%, une tendance inverse à celle constatée pour les seuls chiffres de septembre :

 

Nombre cumulé au cours des 12 derniers moins

Indice base 100 en 2009-2010 (12 mois)

 

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

NAE

241 730

259 173

245 980

256 461

267 385

100

107

102

106

111

AE

334 392

302 224

307 817

279 676

280 882

100

90

92

84

84

Total

576 122

561 397

553 797

536 137

548 267

100

97

96

93

95

% AE dans le total

58

53,8

55,6

52,2

51,2

         
                     

 L’évolution des principales activités, au cours des 12 derniers mois, fait apparaitre 3 groupes de création, dont un groupe majoritaire, celui des gains en créations  tant dans le groupe des non auto-entrepreneurs que dans celui des auto-entrepreneurs, ce qui est nouveau au regard de l’année passée ; le second concerne les activités qui connaissent des progressions dans les créations non auto-entrepreneurs et une régression du nombre d’auto-entrepreneurs ; le 3éme groupe concerne une activité en chute, le commerce, dans les deux types de création.

 

Le premier groupe rassemble 50% des créateurs NAE et 48% des AE, le second respectivement 31% et  32%. Les auto-entrepreneurs ont fortement progressé, à la fois dans des activités où ils sont peu présents (les transports, les HCR, l’immobilier), mais aussi dans des activités où ils sont très présents comme les services aux entreprises, ou la santé/éducation :

1er groupe : progression des NAE et des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Transports

7 268

+7,8

109

101

101

104

5 504

+47,8

197

133

105

92

HCR

19 927

+6,7

108

101

94

99

9 080

+14,7

104

91

99

89

« Industrie »

13 268

+12,4

76

68

61

76

15 247

+8,2

96

89

110

91

Santé, éducation

29 019

+7,0

127

119

113

108

34 773

+5,7

107

101

98

91

Services aux entreprises

48 967

+5,5

104

99

98

101

67 668

+3,9

75

72

77

81

Immobilier

13 003

-0,6

89

90

105

109

3 018

+36,4

107

79

89

96

Sous-total

131 452

+6,1

       

135 290

+7,4

       
                         

 La construction poursuit la progression des non auto-entrepreneurs au détriment des auto-entrepreneurs, tout comme les services aux particuliers :

2éme groupe : progression des NAE et régression des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Construction

44 821

+11,5

109

98

95

102

33 429

-5,9

65

69

88

81

Info-com

9 931

+9,2

107

98

102

103

16 395

-8,1

76

83

88

78

Activités financières

11 705

+9,7

109

99

96

104

2 078

-1,7

111

113

97

88

Services aux particuliers

17 503

+6,9

121

113

89

92

37 339

-6,5

58

63

75

78

Sous-total

83 960

+10,0

       

89 241

-6,5

       
                         

 Le commerce, seul secteur d’activité en déclin, dans l’un et l’autre type de création, est toutefois en meilleure situation qu’il y a 6 mois ; ce secteur compte tout de même pour prés de 20% des créations :

3er groupe : Régression des NAE et des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Commerce

51 973

-0,5

86

87

87

94

56 351

-2,6

77

79

82

83

                         

 

 

SOMMAIRE

En 2013, un demandeur d’emploi sur deux (51%) était en emploi six mois après la fin d’une formation, en nette progression par rapport à 2012 (+5,3 points)

 Un échantillon d’environ 3 500 répondants, tirés parmi 10 000 sorties de formation, au cours du mois de mars ,financées par Pôle emploi et de sortants de formation (mars 2012) indemnisés au titre de l’ARE-Formation dans le cadre de formations non financées par Pôle emploi ; enquête BVA.

 

 Six mois après la fin d’une formation prescrite par Pôle emploi, 51% sont en emploi, 41% sont toujours à la recherche d’un emploi et 8% déclarent être en formation, en congés ou bien ont abandonné leurs recherches ; ce taux était de 45,5% en 2012 ; les bénéficiaires de formations financées par Pôle Emploi sont passés de 49,5 à 50,4% en 2013 ; ceux dont les formations ont été financées par d’autres acteurs prescrits par Pôle Emploi ont connu une progression plus favorable passant de 39,6 à 48,9%.

Les formations prescrites par Pôle Emploi conduisent à des taux de repositionnement dans l’emploi différents selon le type de mesure :

Type de formation prescrite  par Pôle Emploi

Structure 2013

Structure 2012

Ecarts en points

2013-2012

Taux de retour à l’emploi

6 mois

après la formation en 2013

Financées

par Pôle

Emploi

Action de Formation préalable

au Recrutement *

8,9

12,0

-3,1

79,4

Préparation Opérationnelle

à l’Emploi individuelle *

3,1

3,3

-0,2

78,4

Aide Individuelle à la Formation

11,7

16,0

-4,3

48,5

Action de Formation Conventionnée

13,7

28,6

-14,9

36,7

Financées par

d’’autres acteurs

Hors POE collective

55,7

35,8

+19,9

48,8

POE collective

7,0

4,3

+2,7

50,1

Ensemble

 

100

100

   
           

* aide attribuée à un employeur qui s’engage à recruter un demandeur d’emploi après une période de formation

Les formations de type préalable à l’embauche (financées par Pôle Emploi), et impliquant l’employeur demandeur de cette formation, affichent bien évidemment les meilleurs taux de retour à l’emploi avec une augmentation sensible sur un an (79,1% en 2013  contre 70,7% en 2012), contre 37 à 50% pour les autres types de formation.

Noter que 63% des formations sont financées par d’autres acteurs que Pôle Emploi, en hausse de 23 points entre 2013 et 2012.

 

Les emplois durables sont majoritaires mais en baisse (68,8% contre 73,5 en 2012), du fait de la conjoncture, notamment en ce qui concerne les emplois non liés à un contrat d’embauche (passant de 69-74% selon de type de formation à 63-69%) ; toutefois les formations à l’embauche financées par Pôle Emploi et les formations financées par d’autres acteurs ont amélioré leur score en 2013.

Taux repositionnement

dans l’emploi

2013

2012

global

Emploi durable

global

Emploi durable

Formations préalables à l’embauche

79,1

70,0

70,7

60,1

Autres formations fiancées par Pôle Emploi

42,1

29,2

42,2

26,7

Formations financées par d’autres acteurs

48,9

34,4

39,6

25,5

Ensemble

50,8

37,3

45,5

31,3

         

 89% affirment que leur formation a répondu à leurs attentes (86% en 2012) ; 77%  estiment que cette formation les a aidés à retrouver un emploi (63% pour ceux toujours en recherche d’emploi) ; 34% des personnes en emploi jugent que cette formation leur a été indispensable (23% pour ceux en recherche d’emploi)

 

Dans l’ensemble, les hommes se reclassent mieux que les femmes (56,% contre 44%,) ; les 25-29 ans bien mieux que les plus de 50 ans (60,3% contre 35,9).

 

Structure 2013

Evol 2013/2012

en points

Taux de repositionnement dans l’emploi

pour les formations financées

par Pôle Emploi

par d’autres acteurs

Ensemble

< de 25 ans

15,5

-8,8

64,4

49,6

55,9

25-29 ans

16,7

-0,7

62,8

58,7

60,3

30-39 ans

27,7

+1,1

52,5

54,7

53,9

40-49 ans

23,8

+2,9

51,0

45,2

47,3

50 ans et plus

16,2

+5,4

36,9

35,9

35,9

Ensemble

100

 

54,0

48,9

50,8

           

 52% des demandeurs d’emploi ayant une expérience professionnelle (notamment ceux ayant  multiplié les expériences professionnelles, y compris ponctuées par des périodes de chômage), sont en emploi six mois après la fin de leur formation, contre 40% de ceux n’ayant jamais ou qu’occasionnellement travaillé.

 

 

 

SOMMAIRE

Une pédagogie adaptée aux décrocheurs ; l’école de la 2éme chance

 Une étude qualitative portant sur 8 écoles de la 2éme chance (E2C)

Les écoles de la 2e chance (E2C) s’adressent aux jeunes de moins de 26 ans sortis du système éducatif sans diplôme ni qualification professionnelle. Elles ont pour objectif l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, en privilégiant les sorties vers la formation qualifiante. Fondées sur une pédagogie innovante, ces écoles proposent un parcours d’accompagnement individualisé sur plusieurs mois, organisé autour de l’alternance.

En 2013, les écoles de la 2e chance ont accueilli 14 150 jeunes sur une centaine de sites, avec un doublement des sites et des effectifs accueillis depuis 2009.

Les jeunes entrés en E2C en 2013 ont 20 ans en moyenne, avec une proportion équilibrée de femmes (51%) et d’hommes (49%) ;  9 jeunes sur 10 n’ont pas de diplôme de niveau V ou au-delà ; 32% habitent dans des territoires de la politique de la Ville.

Les jeunes rencontrés pour l’étude présentent une grande diversité de parcours, tous marqués par des ruptures scolaires (l’école est largement remise en cause dans sa capacité à accompagner un apprentissage et à orienter) et souvent personnelles avec cumul dans plusieurs domaines tels financier (notamment endettement lié à des abonnements téléphoniques et internet), de santé (addictions, malnutrition, santé dentaire, difficultés psychologiques), de logement, de mobilité (notamment en zone rurale), de délinquance, et chez les jeunes femmes, la rupture suite à l’arrivée d’un enfant (elles ont dû quitter l’école ou leur formation pendant leur grossesse, puis font face à des problèmes de garde d’enfants). Le manque de soutien familial vient souvent s’ajouter aux difficultés rencontrées. Autre public, celui des jeunes migrants, maîtrisant mal le français.

La plupart des jeunes rencontrés décrivent un processus de recherche qu’ils jugent après coup erratique. Certains ont enchaîné des petits boulots, des formations courtes, d’autres ont suivi des programmes d’insertion ; les expériences en entreprise ou en formation sont peu valorisées, parce qu’ils n’en voient pas l’utilité. Cette période de transition semble davantage soumise aux aléas et au hasard qu’à une maîtrise d’un parcours personnel en vue d’accéder à une situation durable.

Le déclic déterminant pour l’inscription à l’E2C provient soit d’un conseil extérieur (de la mission locale ou d’un ami), soit d’une pression des parents pour « trouver quelque chose », ou bien d’une décision individuelle pour « sortir de chez soi » et « faire quelque chose »

Les modalités pédagogiques :

– La sélection des jeunes se fait sur la motivation ; certains jeunes abandonnent entre l’orientation et l’entrée réelle en E2C ; dans les E2C visitées, cet abandon concerne environ 2 jeunes sur 10.

– La validation du recrutement se fait au terme d’une période d’essai ; dans les écoles visitées, la durée de cette période est de 2 à 7 semaines ; cette période d’essai permet de mesurer la motivation du jeune et l’état de ses acquis sur les savoirs de base ; elle permet d’observer le respect du règlement intérieur de l’école (horaire, assiduité, tenue vestimentaire, …) par le jeune ; cette période inclut habituellement un stage de découverte de l’entreprise, où le jeune peut montrer qu’il est prêt à respecter les contraintes inhérentes au monde du travail (être à l’heure, être assidu) ; dans les écoles visitées, entre 10 % et 25% des jeunes n’arrivent pas au terme de leur période d’essai.

Si la période d’essai est validée, le jeune signe son contrat d’engagement en formation et devient alors stagiaire de la formation professionnelle ; il reçoit à ce titre une rémunération mensuelle, versée par la région ; ceux qui n’ont jamais travaillé auparavant touchent entre 130 et 400€ par mois, en fonction de leur âge, ceux qui ont déjà travaillé (ou une situation personnelle telle handicap, parent isolé),  650€. Dans les écoles étudiées, le parcours moyen dure de 6 à 8 mois, à plein temps (35 heures par semaine), et se fait en petit groupe (12 à 18 jeunes par promotion) .

– Le cadre est très structuré, face à un public en manque de repères, mais le parcours cherche à offrir aussi de la souplesse, laissant la place au tâtonnement et valorisant les essais ; il peut être interrompu à tout moment, si le jeune a l’occasion de saisir une opportunité d’emploi ou de formation.

– En premier lieu, il s’agit de stabiliser les jeunes dans le parcours de formation en établissant une relation de confiance ; en deuxième temps, l’objectif est de consolider la motivation du jeune et de l’inscrire dans une dynamique de projet professionnel, puis de consolider son autonomie ; l’ultime étape du parcours est l’orientation vers une formation qualifiante, un contrat en alternance ou un emploi. Si les écoles privilégient les sorties vers la formation qualifiante, dans l’optique d’assurer une insertion durable des jeunes, les stagiaires aspirent le plus souvent à travailler le plus rapidement possible pour gagner leur vie.

– L’accompagnement individualisé dans la durée se réalise par des temps réguliers de bilans dès qu’une action est terminée ;  le recours systématique à l’écrit ou à la saisie informatique facilitent cette appropriation. Les évaluations ont d’abord un but de formation et constituent un levier d’apprentissage supplémentaire.

– Toutes les E2C ont mis en place un pôle social pour répondre au besoin d’appui social des jeunes ; Il s’agit de trouver des solutions aux problèmes liés au logement, à la santé, aux gardes d’enfant, à la mobilité et au surendettement

Cependant, des ruptures en cours de parcours restent possibles ; dans les écoles visitées, entre 15% et 35% des stagiaires sortent prématurément de leur parcours (abandons, démissions ou exclusions) ; les périodes d’absence sont relativement fréquentes et suscitent une vigilance particulière de la part des écoles. En plus de ces sorties prématurées, de 4% à 10% des jeunes accueillis sortent pour des motifs dits «non maîtrisables» (maternité, déménagement, incarcération, maladie, décès).

3 volets de l’accompagnement

La remise à niveau s’effectue sur les savoirs de base : lire, écrire, compter ; pour favoriser l’intérêt des jeunes, les formateurs créent directement des exercices adaptés aux projets professionnels ou aux situations de vie que pourraient rencontrer les stagiaires.

Le temps passé en entreprise représente entre 40 et 55% du parcours, sachant que près des deux tiers des jeunes accueillis n’ont aucune expérience professionnelle ; il s’agit donc de les familiariser avec le monde de l’entreprise ; le stage est d’abord positionné comme une rampe de lancement professionnel pour acquérir de l’expérience et connaître le métier, son langage et ses codes, pour initier un réseau professionnel et se faire remarquer. Les premiers stages, réalisés la plupart du temps pendant la période d’essai, sont régulièrement utilisés comme des stages de « savoir-être » en entreprise et visent à découvrir des métiers et sont trouvés par l’E2C. Progressivement, le stagiaire est invité à faire lui-même ses recherches de stage ; pour développer leur autonomie, les jeunes apprennent progressivement des méthodes de recherche d’emploi.

Les stages donnent lieu à un suivi en interne par des chargés de relations ou de mission entreprises de l’E2C et en externe par un tuteur de l’entreprise.

– Le troisième volet de l’accompagnement réalisé concerne l’ouverture à l’environnement extérieur et la connaissance de soi, l’intention étant de réduire l’écart culturel et social entre les jeunes stagiaires et les acteurs économiques ou leurs futurs collègues ; Les écoles proposent donc des activités socioculturelles et sportives très diversifiées : visites groupées en entreprise ou en centre de formation, la pratique régulière d’un sport collectif, des visites culturelles (musée, visite d’une ville, court séjour à l’étranger) ou des activités autour de la citoyenneté. La perception des jeunes à l’égard de ces activités oppose deux aspects : certains expriment leur enthousiasme de découvrir des activités nouvelles, d’autres leur scepticisme sur le lien entre ces activités et la recherche d’insertion professionnelle.

– En fin de formation, le stagiaire reçoit une attestation de compétences acquises (Aca), précisant le nombre d’heures de formation effectuées, les savoirs de base acquis et les compétences professionnelles validées en entreprise.

Après la sortie du parcours au sein de l’E2C, le référentiel de labellisation prévoit un suivi du jeune pendant un an ; sur le terrain, ce suivi est encore une pratique très hétérogène et encore insuffisamment travaillé par les écoles

À chacun des trois volets de l’accompagnement correspond un profil de permanents d’E2C : on distingue les formateurs de remise à niveau (ou formateurs référents), les chargés de relation entreprises et les animateurs de la vie sociale et collective ; souvent, les formateurs référents jouent aussi le rôle d’animateurs de la vie sociale et collective ; la majorité des salariés dispose d’un diplôme de bac+4 ou 5 et la quasi-totalité sont en contrat à durée indéterminée.

La proximité des E2C avec leur territoire d’implantation est un autre axe fort qui ressort de l’étude.

Chaque E2C se construit comme une réponse aux besoins des acteurs économiques du territoire (liens étroits avec les branches professionnelles présentes sur le territoire et avec les chambres consulaires), certaines écoles se positionnent en partie sur des métiers en tension.

Les entreprises partenaires des écoles sont toutes volontaires et reconnaissent une très bonne « expertise métier » et un professionnalisme des permanents ; elles valorisent la relation personnalisée nouée avec le chargé de relation entrepris ; les entreprises qui cherchent à recruter y voient un moyen intéressant pour trouver un « personnel non qualifié mais sans problèmes comportementaux ».

En 2012, le budget de fonctionnement de l’ensemble des E2C s’élève à 65M€, hors investissement et rémunération des stagiaires : à l’origine d’un tiers des financements, les régions sont les principaux financeurs des E2C, en tant qu’acteurs pivots de la formation professionnelle et comme  financeurs de la rémunération des stagiaires en formation professionnelle ; l’État et le Fonds social européen (FSE) assurent respectivement 21% et 20% du financement des écoles ; les écoles bénéficient aussi d’apports de fonds privés via la collecte de la taxe d’apprentissage et le mécénat (12%) ; les collectivités territoriales et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) participent respectivement à hauteur de 11% et 3%.

 

 

SOMMAIRE

Le constat formulé pour le repositionnement dans l’emploi des bénéficiaires de contrats aidés en 2012 (66% pour le secteur marchand et 36% pour le non marchand) demeure proche de 2011

L’analyse porte sur les 296 000 sortants de CUI en 2012, dont 68 000 dans le secteur marchand et 228 000 dans le secteur non marchand.

 

Six mois après la fin de leur contrat, 36% des personnes sorties d’un contrat unique d’insertion du secteur non marchand (CUI-CAE) et 66% des personnes sorties d’un contrat unique d’insertion du secteur marchand (CUI-CIE), en 2012, sont en emploi ; l’accès à l’emploi durable est plus modeste  (respectivement 57 et 22%), en baisse au regard de 2011 (respectivement 59 et 27%)

 

Lorsqu’ils ne sont pas en emploi six mois après la fin de leur contrat, ils sont le plus souvent au chômage (30% pour les CUI-CIE et 56% pour les CUI-CAE) ; peu choisissent la formation  (2% dans le secteur marchand et 4% dans le non marchand) ou l’inactivité (3% dans le secteur marchand et 4% dans non marchand).

 

Ces différences entre le secteur marchand et le non marchand s’expliquent notamment par les caractéristiques du contrat aidé et le profil des bénéficiaires :

Précisons que les CUI-CIE sont pour 43% d’entre eux dans des entreprises de moins de 10 salariés, pour 43% dans des entreprises de plus de 10 salariés ; 80% étaient en CDI ; les ¾ à temps complet.

Alors que les CUI-CAE sont 27% dans des associations, 22% dans une collectivité territoriale, 21% dans un établissement public et 22% dans des entreprises ;  61% en CDD et la moitié à temps partiel.

 

70% des CUI-CIE sont à durée indéterminée alors que les CUI-CAE n’ont pas vocation à être pérennisés dans le secteur non marchand ; 53%  des CUI-CIE sont restés chez le même employeur ; les ¾ travaillent à temps complet. En revanche, le taux d’insertion dans l’emploi de ceux passés par un CDD est près de 20 points inférieur à un CDI (53 contre 72% dans l’emploi et 40 contre 64% dans l’emploi durable).

 

Dans le secteur non marchand, 17% ont rompu leur contrat avant son terme, 2 fois sur 3 à leur propre initiative (ou en accord avec l’employeur), le plus souvent parce qu’ils ont trouvé une meilleure opportunité d’emploi. Parmi les salariés arrivés au terme de leur contrat aidé, 18% sont employés par l’organisme dans lequel ils ont effectué leur CUI-CAE, 16% ont trouvé un emploi chez un autre employeur, majoritairement dans le non marchand ; 1/4 ont commencé un nouveau contrat aidé, 33% ont  trouvé un CDI ;  66% se retrouvent au chômage.

 

Le taux d’insertion dans l’emploi croît avec le niveau de diplôme, particulièrement dans le secteur non marchand, où l’écart de taux d’insertion est en moyenne de 28 points entre les sortants qui ont un diplôme supérieur au baccalauréat et ceux qui ont un niveau inférieur au CAP. Il est plus important pour les moins de 26 ans, en raison d’un niveau de diplôme plus élevé et d’une moindre ancienneté au chômage.

Par contre, les bénéficiaires de minima sociaux s’insèrent plus difficilement (-13 points dans le secteur marchand et -11 points dans non marchand), étant plus souvent chômeurs en fin de droit, adultes handicapés, parents isolés ou personnes n’ayant jamais travaillé.

 

Sexe

Age

Niveaux formation

Minimum

social

Ensemble

Femmes

Hommes

<26 ans

26-49

>50 ans

<CAP

CAP-BEP

Bac

>bac

CUI-CIE

67

65

66

66

66

61

64

68

73

53

66

CUI-CAE

39

31

40

34

35

24

34

43

52

25

36

                       

 37% des sortants de CUI-CAE et 23% des sortants de CUI-CIE déclarent avoir été formés pendant leur contrat aidé. 46% des sortants de contrats aidés du secteur non marchand et 27% du secteur marchand déclarent avoir bénéficié d’un tutorat (suivi par une personne particulière chez leur employeur).

La probabilité d’avoir été formé ou accompagné augmente avec le niveau de diplôme. Dans le secteur non marchand, elle est également plus élevée dans le secteur associatif que dans les collectivités territoriales, dans le secteur marchand, ce sont les salariés des établissements de plus de 50 salariés qui sont le plus souvent formés et accompagnés.

 D’après les déclarations des sortants de 2012, 79% des formations ont duré plus de 8 heures et 28% plus de 35 heures ; pour près de la moitié, les formations suivies par les sortants de CUI ont consisté en une adaptation au poste de travail et permis l’acquisition de nouvelles compétences, tandis que les peu diplômés bénéficient plutôt de remises à niveau dans les matières générales.

 

Le tutorat a majoritairement consisté en une présentation des tâches à réaliser et des règles de l’entreprise ou de la structure ; dans plus de la moitié des cas, le tuteur a également aidé le bénéficiaire sur son poste : 85% des sortants ayant bénéficié d’un tutorat en CUI-CIE et 72% en CUI-CAE déclarent avoir été suivis par leur tuteur au moins une fois par mois.

 

83% des sortants de CUI ayant suivi une formation et 87% de ceux ayant été suivis par un tuteur ont trouvé cela utile ; les salariés ayant bénéficié d’une formation pendant leur contrat aidé sont une fois et demie plus souvent en emploi six mois après la sortie que ceux n’en ayant pas bénéficié.

 

La loi instituant le CUI a rendu obligatoire la désignation d’un référent externe par le prescripteur ; pourtant, seuls 14% des CUI-CIE et 30% des CUI-CAE déclarent avoir été suivis par une personne extérieure à la structure d’accueil (conseiller Pôle emploi, mission locale, référent RSA…) ; les allocataires du RSA, les travailleurs handicapés, les salariés de nationalité étrangère et les personnes faiblement diplômées sont davantage suivis par un référent emploi ou social, tout comme les jeunes et les CDD, publics qui toutefois ont moins de chances d’occuper un emploi six mois après la sortie de l’emploi aidé

 

37% des bénéficiaires sortis en 2012 considèrent que leur situation professionnelle est meilleure après leur passage en contrat aidé : la majorité de ceux en emploi contre 17% des personnes qui sont au chômage.

À l’inverse, 16 % des sortants considèrent que leur situation professionnelle s’est détériorée (personnes au chômage ou inactives), mais 84% émettent une opinion favorable sur au moins un aspect de leur passage en contrat aidé.

 

Que ce soit dans le secteur marchand ou dans le non marchand, les bénéficiaires estiment qu’il leur a permis d’améliorer leur situation financière (70%) et la moitié d’entre eux déclarent y voir désormais plus clair sur leur avenir professionnel ; pour plus d’un tiers cela a permis de se faire des relations utiles pour trouver un emploi ; enfin, pour les trois quarts, cet emploi a été l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle, de se sentir utile et de reprendre confiance ; ces points sont particulièrement mis en avant par les personnes ayant bénéficié d’un CUI-CAE, qui ont globalement une opinion plus positive sur leur passage en contrat aidé que les sortants de CUI-CIE ; parce que plus éloignés de l’emploi, ils ont  le sentiment que le contrat aidé leur a permis de rompre une trajectoire d’exclusion.

 

 

SOMMAIRE

Bien que plus diplômés, 3 ans après la sortie de leurs études en 2010, les jeunes issus de l’enseignement supérieur sont plus souvent au chômage (13% contre 8,7), un peu moins rémunérés que leurs prédécesseurs sortis en 2004, mais tout autant en CDI.

Le CEREQ a interrogé en 2013 un échantillon de 33 500 jeunes représentatif des 708 000 jeunes sortis pour la première fois du système éducatif en 2010 en France (métropole + Dom).

Les 369 000 jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2010, soit 3% de plus qu’en 2004, sont pourtant plus diplômés que leurs prédécesseurs.

 En 2010, près d’un jeune sur trois issu de l’enseignement supérieur entre sur le marché du travail avec un diplôme du supérieur long en poche (bac+5 et plus), mais en 2013, trois ans après leur sortie de l’enseignement supérieur tous niveaux confondus, 13% sont au chômage (en hausse de 4 points par rapport à la génération 2004).

Toutefois, la part des CDI est stable (73%), tout comme celle des emplois de niveau cadre ou profession intermédiaire (73%), avec +5 points pour les cadres.

La rémunération mensuelle nette a légèrement baissé (de 1 650€ à 1 620€) :

 

% chômage

% CDI et non-salarié

% cadre, prof intermédiaire

Salaire net médian

en €

% reprise études

sur 3 ans

 

G 2010

G 2004

G 2010

G 2004

G 2010

G 2004

G 2010

G 2004

G 2010

G 2004

Non diplômés

Sortants de licence

23,6

17,4

49

53

38

42

1 250

1 300

48

46

Sortants de BTS/DUT

23,3

12,8

60

64

33

38

1 320

1 350

34

29

Diplômés Bac+2 et bac+3

BTS/DUT et autres bac +2

14,4

8,5

72

72

58

58

1 460

1 470

26

20

Licence générale, autre bac+3

13,8

11,6

70

65

66

74

1 460

1 430

28

24

Licence professionnelle

9,9

5,1

77

82

77

82

1 600

1 670

17

9

Bac+2/3 santé, social

1,9

1,6

83

83

97

98

1 700

1 730

2

2

M1, M2 grandes écoles, doxtorat

Master 1 et bac +4

14,2

11,0

73

71

82

81

1 620

1 650

22

20

Master2, et bac+5

11,9

6,3

76

78

90

92

1 910

1 980

11

9

Ecole de commerce

9,2

5,1

93

94

92

93

2 280

nc

9

4

Doctorat hors santé

8,8

9,7

67

72

98

98

2 280

2 200

3

4

Ecole d’ingénieurs

3,5

3,7

93

91

98

98

2 350

2 360

4

7

Doctorat santé

2,2

2,3

71

74

99

100

2 900

2 590

2

2

Ensemble

13,0

8,7

73

73

73

73

1 620

1 650

22

19

                     

 Ceux qui s’en sortent le mieux  sont de loin les professions de santé (tous niveaux de diplôme) et les ingénieurs : un taux de chômage autour de 2% et une rémunération de 2 350 à 2 900€.

Ceux qui ont le plus de difficulté sont de loin les sortants sans diplôme de niveau bac+2 et bac+3 : taux de chômage de 23%, 50 à 60% de CDI pour ceux qui ont un emploi, et une rémunération de l’ordre de 1 300€ ; ils sont suivis par les master1 diplômés avec 14% de taux de chômage et les licences non professionnelles (Taux de chômage 13,8%).

Les diplômés en licence pro, Master2, écoles de commerce et doctorat ont un taux moyen de chômage (entre 9 et 12%).

L’aggravation du taux de chômage touche les non diplômés, les bac+2 diplômés et fait plus étonnant les masters 2 (un taux de chômage de 11,9% contre 6,3 en 2004) ; ces derniers sont en nette hausse passant de 13% à 19% des étudiants du supérieur.

 

SOMMAIRE

Un manque à gagner de plus de 20 Md€ en 2012 en ce qui concerne les fraudes et irrégularités relatives aux cotisations sociales

 Il aurait atteint en 2012 entre 16,8Md€ et 20,8Md€, contre 6,6 à 11,7Md€ en 2004, soit un quasi doublement en huit ans ; élargie à l’assurance-chômage et aux retraites complémentaires  obligatoires, cette estimation s’établit entre 20,1 à 24,9Md€ ; ce manque à gagner est de l’ordre de 5% des cotisations et contributions sociales, et provient de la fraude  proprement dite (essentiellement le fait du travail dissimulé) et d’irrégularités  (sans intention de fraude).

 

À eux seuls, les secteurs de la construction (un taux de 22% de fraude) et du commerce (un taux de 12% de fraude) représenteraient respectivement 3,8 Md€ et 3,3 Md€ de cotisations éludées ; il serait de 10% dans les  transports, mais ne serait que de 4% dans l’industrie et la finance.

 

Les fraudes sont notamment liées au statut de travailleur indépendant : cette pratique consiste pour un employeur à dissimuler l’emploi de salariés sous l’apparence d’une relation commerciale (salariat déguisé sous notamment forme d’auto-entrepreneuriat), aux fins d’échapper  à certaines dispositions du droit du travail et de la sécurité sociale. Elle permet notamment de verser des rémunérations moins élevées, ou de se  voir appliquer des taux de cotisations plus faibles.

Autre type de fraude, la non-déclaration d’heures travaillées, par ailleurs payées en sous-main.

 

Or, l’activité de contrôle n’aboutit à redresser qu’environ 1,5% de la fraude liée au travail dissimulé dans le champ de la sécurité sociale, alors qu’elle permet de corriger plus de la moitié des irrégularités hors travail  illégal.

Dans les URSSAF, le nombre d’inspecteurs du recouvrement  atteignait 1 420 ETP et celui des contrôleurs 171, soit 1 591 ETP au  total ; la lutte contre le travail illégal entre pour seulement 15% dans leur activité de contrôle.

 

Une absence quasi totale de contrôles sur les travailleurs indépendants non-agricoles : Au total, seules 603 actions ont été entreprises en 2012 pour 2,8 millions de cotisants ; elles ont débouché sur 357 redressements qui n’ont pas pu être mis en recouvrement  « Cette situation est d’autant plus anormale que les pratiques de sous-déclaration de leurs revenus par les travailleurs indépendants demeurent importantes selon l’INSEE (de l’ordre de 25%) ».

 

SOMMAIRE

Les clients des drives sont jeunes, dans des foyers avec enfants, et plus souvent de catégorie socioprofessionnelle supérieure

La DGE (anciennement DGCIS) a réalisé à l’automne 2013, avec le concours de l’institut CSA, une enquête auprès de 2000 personnes (respectant les quotas de sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle) ; 1 059 personnes ont répondu. L’enquête concerne les établissements de « service drive », 817 établissements et non les 2 110 drives dans lesquels le client, après avoir passé commande sur Internet et s’être garé sur le parking du magasin référent, est obligé de quitter sa voiture et de se déplacer à l’accueil du magasin pour récupérer ses achats.

 

Trois types de drives existent : soit il s’agit d’un magasin classique, typiquement un hypermarché, on parle alors de drive « picking », soit, il s’agit d’un entrepôt dédié mais « accolé » à un magasin classique, soit l’entrepôt est autonome et éloigné (drive « déporté »).

 

Les drives disposant d’un entrepôt en propre, accolé ou déporté, sont deux fois moins nombreux que ceux délivrant les marchandises dans un magasin classique, environ 650 début 2014 contre 1450 ; néanmoins, du fait de l’investissement réalisé avec l’entrepôt, ils disposent d’un nombre de places de parking et de bornes beaucoup plus élevé et réalisent en moyenne un chiffre d’affaires deux à trois fois supérieur à celui des drives picking.

La dépense moyenne par panier est pourtant légèrement supérieure dans les drives picking car le nombre de références y est plus élevé : ils offrent en effet l’ensemble des produits de l’hypermarché ou supermarché dont ils dépendent.

 

Points de vente

Nombre moyen par étab

Nbre client annuel

Chiffre d’affaires annuel en millions

Dépense

moyenne

par achat en €

Nombre

Répartition

Borne

Place parking

Total milliers

Par étab

Total

Par étab

Picking

1 446

69

1,6

3,3

332

229

492

0,3

102

Déporté

421

20

6,7

9,0

989

2 349

1 619

3,8

95

Accolé

243

12

6,3

8,9

722

2 970

1 006

4,1

91

Ensemble

2 110

100

3,2

5,1

2 042

968

3 112

1,5

95

                   

En 2013, le chiffre d’affaires de l’ensemble des drives proposant la livraison au coffre du client a dépassé les 3Md€ pour un nombre de clients estimé à 2 millions ; près de la moitié fréquentent les drives déportés.

 

Les drives picking dépendent majoritairement d’un hypermarché (53%) et dans une moindre mesure, d’un supermarché (39%), ou de magasins hard discount (8%) ; les drives accolés sont quasiment tous rattachés à un hypermarché (96%).

 

Le nombre annuel de créations se stabilise entre 650 et 700, avec, pour la première fois, la fermeture de quelques unités ; 2 raisons principales expliquent cette inflexion et laissent à penser que celle-ci devrait se prolonger : les meilleurs emplacements ont déjà été pourvus,  la rentabilité du modèle des drives n’est pas encore assurée.

 

Les clients des drives sont âgés de 39 ans en moyenne, les deux tiers (68%) ont entre 25 et 44 ans ; la quasi-totalité d’entre eux appartient à un foyer dont la personne de référence est un actif occupé ; ils appartiennent plutôt à des catégories socioprofessionnelles de niveau élevé (30% des personnes de référence de ces foyers sont cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures).

A l’inverse, les personnes sans emploi ou inactives, parmi lesquelles les retraités, sont très nettement sous-représentées.

 

Les foyers des clients des drives comptent en moyenne 3,2 personnes (moyenne de 2,3 personnes par foyer en France) ; 71% ont des enfants, d’où des achats de produits pour bébés et de puériculture plus fréquents que dans les autres formes de commerce comparables.

 

Les femmes y sont majoritaires (60%) ; leur appréciation sur cette nouvelle forme de distribution est différente de celle des hommes : les hommes mettent l’accent sur la possibilité de retirer rapidement des achats lourds ou volumineux dans des créneaux horaires plus adaptés, alors que les femmes, traditionnellement plus impliquées dans la gestion de la consommation du foyer, mettent en avant la qualité des conditions d’achats sur Internet (possibilité de les réaliser en toute tranquillité et de maîtriser la dépense) :

 

Motifs

Femmes

Hommes

Ensemble

Gain de temps

Rapidité de retrait de la commande sur le site du drive

54

73

61

Faible temps de trajet pour atteindre le drive

41

37

40

Facilité d’achat,

Liberté du client

Facilité de passer la commande sur le site internet

45

51

48

Possibilité de réaliser les achats en toute tranquillité

45

41

44

Liberté de choix des créneaux horaires pour retirer les achats

26

25

30

Possibilité achats volumineux, lourds , en quantité

25

35

29

Prix

Maitrise des dépenses

34

24

30

Prix plus attractifs

5

7

6

 Le faible temps de trajet pour atteindre un drive est un avantage, complémentaire à la rapidité de retrait, de cette forme de vente (40% des clients le mettent en avant) ; la très grande majorité mettent moins de 20 minutes pour atteindre le point de retrait des achats, et pour près de 60% un trajet de moins de 10 minutes (même en région parisienne, près de 85% des clients mettent moins de 20 minutes pour atteindre le drive).

 

Près des deux tiers des clients des drives y font leurs achats depuis moins d’un an ; mais La fréquence d’achat progresse avec le temps : 62% des clients de moins d’un an y font leurs achats rarement (et 32% au moins une fois par mois), alors que 62% des clients de plus d’un an y font leurs achats au moins deux fois par mois et 80% au moins une fois par mois.

 

Les drives restent pour l’instant un mode de distribution complémentaire au circuit traditionnel des supermarchés et hypermarchés (apparition récente, nombre plus restreint de références de produits proposés) ; ainsi, pour près de 70%, les achats réalisés représentent moins de la moitié de leurs dépenses mensuelles en courses de consommation courante ; 30% font le reste de leurs achats de consommation courante, alimentaires ou non, en supermarché et 44% en hypermarchés ; ils ne sont que 2% à effectuer leurs courses exclusivement en drive.

 

Les produits principalement achetés en drive couvrent un large spectre : des achats lourds et encombrants (produits en packs), des produits d’épicerie (sucrés ou salés), des produits laitiers mais aussi des produits non alimentaires ; les produits frais (hors produits laitiers) ou surgelés, sont beaucoup achetés dans d’autres canaux de distribution.

 

Bien que les drives ne soient qu’un circuit de distribution complémentaire, les clients y dépensent davantage que dans les supermarchés et hypermarchés (en moyenne 95€ par visite contre 50 à 60€ en supermarché ou hypermarché). Le panier moyen se compose en effet d’une quarantaine d’articles contre une vingtaine en supermarché ou hypermarché ; néanmoins, compte tenu des différences en termes de fréquentation, le montant total dépensé sur une année reste supérieur dans les hypermarchés et supermarchés.

 

 

SOMMAIRE

Faire du business avec des populations défavorisées, tout en leur apportant un développement économique est-il possible ?

 L’objectif était d’organiser une grande consultation des principaux acteurs du « business inclusif » auxquels il a été demandé de témoigner de leur vision du sujet, de partager des exemples de réussite et de souligner les difficultés concrètes, très opérationnelles auxquelles font face les entrepreneurs ; le groupe de travail a essayé de mettre en perspective ces témoignages et de donner corps à des problématiques complexes et transversales afin de formuler des recommandations concrètes.

Une étude similaire a été poursuivie par Ashoka dans son rapport « Sortir de la pauvreté en inventant de nouveaux modèles à la croisée du social, du privé et du public »

 

« Le business inclusif a pour objectif d’intégrer les populations pauvres tout au long de la chaîne de valeur (de la création à la consommation des biens et services en passant par leur distribution).

C’est un phénomène récent qui cible des publics jusqu’alors exclus des modèles de business traditionnels. Il permet d’introduire de nouveaux savoir-faire et de nouvelles technologies tout en améliorant les qualifications des personnels et partenaires issus des populations pauvres. Il contribue ainsi à  l’amélioration des conditions nécessaires à l’accroissement de l’activité économique dans les pays émergents et en développement.

Il faut distinguer business inclusif et entrepreneuriat social par le fait que le premier a pour mission de créer des activités rentables ayant un impact social alors que le second a pour vocation première l’impact social en ne recherchant qu’une rentabilité limitée. »

 

Dans le monde, 4Md d’individus (70% en pays en développement) vivent avec un revenu annuel inférieur à 3 000 dollars, dans le cadre  d’une économie informelle et désorganisée ; le chiffrement de leurs besoins surtout primaires est estimé à 5 000Md$ ; c’est dans ce contexte qu’est apparu le concept de business inclusif avec la volonté de cibler ces populations comme consommateurs, fournisseurs, salariés ou partenaires potentiels, avec l’espoir de créer des activités rentables et à fort impact social.

 

Pour la France, cet enjeu ne concerne pas seulement ses exportations ; il touche aussi à la situation interne avec 8,7 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté en 2011 (14,3% de la population française),  la moitié d’entre eux vivant avec moins de 790 euros par mois. Des produits spécifiques, à destination des populations pauvres, se développent en France .

Les projets inclusifs concernent un marché de niche ;  ces réalisations restent expérimentales et sont le fruit des efforts et de la persévérance d’entrepreneurs aguerris, convaincus qu’il faille les accompagner sur le long terme

 

Une première tentative de « guide méthodologique » a été produite en 2010 par le programme des Nations Unies pour le développement qui propose : identification des opportunités, développement d’un modèle inclusif spécifique (adapter le produit et la production aux besoins locaux, identifier les atouts des populations, investir dans la réduction des contraintes liées au marché, créer des synergies avec les autres organisations, engager un dialogue avec les institutions locales), mise en place d’un projet inclusif (recherche de partenariats et financements, planification, exécution opérationnelle) et évaluation de l’impact du projet

 

Exemple de L’Occitane (multinationale de la cosmétique) en Provence qui soutient 5 coopératives (15 000 membres) du Burkina Faso ; l’entreprise y achète les noix de karité tout en soutenant les communautés locales (en particulier les femmes qui récoltent les noix). Grâce à ces efforts, l’Occitane a amélioré le processus de production et propose aujourd’hui près de 100 produits cosmétiques ; les femmes qui produisent le beurre de karité récoltent directement les bénéfices de leur activité. En 2012, L’Occitane a acheté plus de 500 tonnes de beurre de karité au Burkina Faso et ont généré 1,2M$ de chiffre d’affaires pour les coopératives et leurs membres, dont une prime de commerce équitable de 2% investie dans des projets communautaires.

Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses initiatives ont été lancées notamment par des entreprises françaises comme Danone, Lafarge ou Schneider Electric.

 

Sur ce type de marché en France, Christophe Sanchez, consultant au sein du cabinet BearingPoint, explicite plusieurs difficultés :

La méconnaissance des comportements de consommation des populations pauvres et vulnérables, face à un marketing de produits peu adapté, demandant une collaboration de cette population (notamment par des partenariats avec des acteurs associatifs)

– La vigilance sur la manière de faire la promotion d’offres différenciées, une offre qualifiée de  solidaire sera mal perçue par les clients bénéficiaires qui seraient de facto stigmatisés par une telle appellation.

– la détection des personnes vulnérables, d’où le développement de dispositifs de scoring capables de détecter les moments de difficulté des clients afin de les traiter de manière proactive, en anticipation des difficultés de paiement.

 

 

 

SOMMAIRE

Un bilan plus que mitigé des pépinières d’entreprises financées par le FEDER

Cette analyse permet de poser nombre de questions pour améliorer le fonctionnement de pépinières, notamment en s’appuyant sur la comparaison avec les pépinières du réseau EBN

L’objectif principal de l’audit a consisté à évaluer si les pépinières d’entreprises cofinancées par le Fonds européen de développement régional (FEDER) avaient soutenu avec succès de jeunes pousses à fort potentiel.

L’audit s’est déroulé dans les locaux de la Commission européenne et dans les quatre États membres ayant octroyé, au titre du FEDER, les montants les plus importants à la mise en place de pépinières d’entreprises (République tchèque, Espagne, Pologne et Royaume-Uni). Sur la base d’une analyse de listes de projets ; la Cour estime qu’un financement de 1,2Md€ a été alloué à des actions contribuant à l’implantation de pépinières dans les quatre États membres de 2000 à 2013. Le coût total moyen par projet s’élevait à 6,1M€ (42% FEDER, 40% à charge des États concernés).

Les contrôles sur place ont concerné un échantillon de 27 pépinières, ayant bénéficié de la contribution du FEDER entre 2000 et 2006, en activité continue pendant au moins trois ans, comparé à un modèle de référence établi sur la base des résultats obtenus, dans les six États membres, par 65 pépinières certifiées EC‑BIC, appartenant au réseau européen EBN.

 

La grande majorité des pépinières visitées offraient des espaces de travail attrayants à leurs clients. Le profil des installations auditées allait des simples bâtiments de bureaux à des laboratoires entièrement équipés ; 23 sur 27 offraient des conditions de travail adaptées aux besoins des différentes PME résidentes et favorisaient la collaboration et le réseautage ; toutefois, seules 15 pépinières avaient été achevées dans les délais prévus dans le dossier de candidature de projet. L’audit n’a pas révélé de dépassements de coûts importants ; les dépassements de coûts de 7 projets avaient été financés par les demandeurs avec leurs propres ressources.

 

Au cours de la période de référence, Le nombre moyen de personnes ayant travaillé dans les pépinières auditées au cours de la période de référence était de 164. Toutefois, les jeunes pousses n’en absorbaient qu’une petite partie.

 

L’efficacité des pépinières de référence certifiées EC‑BIC, dont la taille était comparable à celles des pépinières auditées par la Cour, était bien supérieure : dans les pépinières auditionnées, chaque pépinière a en moyenne aidé à élaborer 20 nouveaux plans d’activité qui ont débouché sur la naissance de 15 jeunes pousses et sur la création de 27 emplois ; par contre, chaque pépinière de référence avait aidé à élaborer 101 nouveaux plans d’activité, soutenu la naissance de 65 nouvelles jeunes pousses, conduisant à la création de 147 nouveaux emplois.

Certes la plupart des pépinières «FEDER» auditées n’avaient commencé leurs activités que récemment, ce qui a indéniablement nuit à leur efficience.

 

Indicateurs (moyenne par pépinière)

Pépinières auditionnées

Pépinières de référence

Pré-incubation

Demande de renseignement concernant l’appui proposé

92

738

 

Plans d’activité proposés

20

101

 

Projets de création d’entreprise

19

91

incubation

Jeunes pousses, y compris non hébergées

15

65

 

Emplois crées dans les jeunes pousses

27

147

 

Emploi moyen créé par jeune pousse

1,8

2,3

 

Nombre de locataire en pépinière

26

35

 

Nombre d’employés dans l’ensemble des locataires

164

166

 

Nombre d’employé par locataire

6,4

4,7

Post incubation

PME existantes aidées

54

168

 

Emplois crées par PME ne post incubation

0,4

0,3

 Même si, sur 27 pépinières auditées, 22 avaient élaboré un plan d’activité conformément aux obligations découlant de la réglementation régissant les aides du FEDER, seule la moitié d’entre elles y avaient intégré des informations détaillées sur leurs activités et des objectifs de résultats. Une analyse des documents de planification d’activité des pépinières a révélé des insuffisances : absence de description des programmes d’incubation, absence de précision concernant les ressources (comme le personnel qualifié), absence des données relatives au coût de l’incubation. Sans ces informations indispensables, il est impossible d’évaluer de manière fiable la viabilité économique future d’une pépinière d’entreprise.

 

De plus, pour obtenir des résultats de manière efficace, une pépinière ne peut se contenter de proposer son aide sous la forme d’un simple catalogue des services d’incubation disponibles ; les plus efficaces procèdent au cas par cas, proposant un programme d’incubation sur mesure, combiné à d’autres initiatives d’aide à la création d’entreprises (comme des conférences données par des orateurs invités). 53% seulement étaient en mesure de fournir des conseils en matière de planification financière et de financement.

Ces pépinières  ne participaient pas directement au développement des activités de leurs clients et ne travaillaient pas activement avec les entreprises résidentes pour déterminer et fixer les objectifs opérationnels de ces dernières ; six seulement faisaient l’objet d’audits de la qualité visant à améliorer la qualité globale des services d’incubation ; cette coopération limitée entraînait une impression d’«isolement» par rapport à la pépinière et avait aussi un effet négatif sur le sentiment de cohésion entre résidents, ce qui n’a pas favorisé les synergies entre eux.

 

Seul un nombre relativement faible d’employés participant directement aux activités d’incubation possédaient des compétences leur permettant de fournir une aide plus spécialisée aux entreprises dans des domaines tels que l’expertise sectorielle (39%) ou l’accès aux possibilités de financement (43%). Par ailleurs, en raison de ce manque de coopération, les pépinières n’avaient que peu de connaissances structurées quant aux besoins et aux réalisations des entreprises qu’elles hébergeaient.

 Il est important de pouvoir offrir aux entrepreneurs potentiels une aide intensive au stade de la pré‑incuba­tion ; ceci étant, l’investissement en temps que cela requiert de la part des employés des pépinières est considérable ; au total, 14 sur 27 n’offraient pas ce type de service.

Les pépinières d’entreprises devraient jouer un rôle primordial dans l’infrastructure de soutien aux entreprises de chaque région. Cependant, seules 12 pépinières avaient été consultées pour l’élaboration de stratégies régionales d’innovation.

 

Seules 15 pépinières sur 27 avaient mis en place un système permettant l’observation et l’enregistrement réguliers des activités d’incubation ; les autres pépinières limitaient la collecte de données aux statistiques obligatoires requises par les règles comptables et la législation fiscale. Les pépinières étaient souvent incapables de fournir des données financières détaillées concernant la valeur de l’aide octroyée à chacun de leurs clients ; seules 5 pépinières sur 27 utilisaient les données relatives aux performances de leurs clients pour améliorer la gestion de leur structure.

 

La Cour considère que pour être valable, le modèle d’entreprise d’une pépinière devrait lui permettre d’atteindre ses objectifs stratégiques tout en tenant compte des contraintes économiques ; pour cela, il faudrait que la pépinière soit sélective (projets d’entreprise réalisables, innovants et compétitifs).

 

L’incubation d’entreprises n’est généralement pas une activité rentable: l’aide et les services sont fournis gratuitement, ou à un tarif insuffisant pour couvrir les coûts supportés par les pépinières ; or seules sept s’étaient assuré que le soutien financier apporté par les parties prenantes serait à tout moment disponible ; les 20 autres pépinières, censées devenir financièrement autonomes, ont été forcées  de se focaliser sur le volet financier de leurs activités (la location de surfaces de bureaux), qui représentaient 72% de leur chiffre d’affaires total à comparer à la population des pépinières de référence (34% du chiffre d’affaires, le reste étant couvert par des financements publics ou privés). Les pépinières dont la continuité du financement n’était pas garantie, étaient obligées de réduire leurs coûts, conduisant à une baisse du niveau de soutien proposé et à une simplification des programmes d’incubation ; la location de bureaux constituant la principale source de rentrées des pépinières, celles-ci se sont efforcées de la porter à son maximum.

 

Quatre d’entre elles avaient complètement abandonné toute activité d’incubation, se transformant en simples centres d’affaires offrant des bureaux commerciaux sans aucune fonction de soutien aux entreprises ; 4 autres avaient abandonné partiellement  leurs activités d’incubation après l’expiration de la période de durabilité de cinq ans.

 

Les avantages effectifs générés par les fonds publics ont été transférés aux propriétaires des installations (des entreprises privées, des autorités locales, des chambres de commerce ou des universités) et non aux entrepreneurs et jeunes pousses locaux ; la Cour estime que la valeur totale des financements ainsi affectés pourrait s’élever à 30M€, soit environ 2/5éme du total des fonds du FEDER investis dans les projets de pépinières d’entreprises auditées.

 

Le processus d’évaluation et de sélection des projets ne tenait pas suffisamment compte de certains facteurs essentiels de l’activité d’incubation, qui interviennent lors de la phase opérationnelle :

– la qualification du personnel: la Cour a constaté que dans un cas sur trois, un cofinancement avait été octroyé à des projets sans qu’il puisse être démontré qu’au moins un employé de la pépinière disposait des connaissances requises, voire de la moindre expérience, dans le domaine concerné.

– la pérennité financière des incubateurs : les incubateurs n’étaient pas tenus de fournir des informations détaillées sur l’étendue du soutien aux entreprises et sur les coûts ou les résultats escomptés ; Ils ne devaient pas non plus fournir d’informations sur les stratégies qu’ils avaient mises en place pour couvrir un éventuel manque de financement des dépenses opérationnelles et pour garantir la continuité des services d’incubation.

– les avantages escomptés pour l’économie régionale n’étaient pas pris en considération lors de la procédure d’évaluation ; l’absence de critères d’évaluation normalisés rendait également impossible l’évaluation de l’efficience des projets quant au coût par emploi créé ou par nouvelle PME

 

Les autorités locales ne sont pas parvenues à évaluer correctement l’efficacité des résultats obtenus par les pépinières, notamment parce qu’elles n’avaient pas pris de mesures pour veiller à ce que les systèmes de gestion des pépinières remplissent leur rôle fondamental de contrôle de la performance.

De plus, si au cours de la dernière décennie, la Commission a effectivement fait certains efforts pour rassembler des données sur les pépinières d’entreprises, l’expérience et les connaissances accumulées ont été depuis perdues en raison du manque de continuité des initiatives de la Commission (plus de nouvelles études sur les pépinières d’entreprises, et donc plus de connaissances appropriées et actualisées à partager).

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Du nouveau dans l’appui aux créateurs d’entreprise, où le collaboratif pour faire vivre son projet et le client final de l’entreprise trouvent une place de choix

Trois méthodes peuvent grandement enrichir ce métier : celle du Customer Development, du Lean Startup, et de l’effectuation ;  leur point commun ? Elles viennent du monde de l’innovation, où il est difficile, pour une start up d’évaluer son marché ; plus que le business plan,  le bon sens et l’action commerciale reprennent une place centrale dans la démarche entrepreneuriale, en repensant la formalisation du projet. IL s’agit de remettre au centre des préoccupations de l’entrepreneur la proposition de valeur, c’est à-dire ce qu’il souhaite vendre, de quelle manière et pour qui.

« Suivre de façon linéaire les étapes de la création d’entreprises ne suffit plus ».

 

– Le réseau CCI France a intégré en 2013, l’approche du Lean Startup pour tester de manière pragmatique l’idée du créateur, ainsi que le Business Model Canvas, pour traduire facilement l’idée en projet, et ainsi se consacrer à sa mise en œuvre plus rapidement.

– Autre approche, celle de l’approche collaborative via le crowdfunding (32 300 projets financés l’année dernière par 652 000 contributeurs), qui a conduit le réseau BGE a conclure un partenariat avec My Major Company ; au-delà même de l’attrait financier, le crowdfunding permet d’évaluer le potentiel d’une idée, en tentant de susciter l’adhésion du public.

– Le co working, le programme camping (rencontres entre ses partenaires tels SNCF, Orange, BNP et les startups accompagnées) est une autre déclinaison de cette participation collaborative.

– l’Institut du mentorat entrepreneurial vise à accélérer et sécuriser la croissance des créations  nouvelles en mettant en relation des créateurs volontaires avec des entrepreneurs expérimentés et reconnus pour avoir réussi comme entrepreneur.

Les Mooc marquent une forme de renouvellement de la manière de s’informer, via internet, en entrant dans les classes de cours pour apprendre gratuitement tout ce que l’on souhaite.

 

SOMMAIRE

L’Aquitaine s’est dotée d’un programme d’appui à la création et au développement des entreprises en direction de l’innovation, des nouvelles technologies, et des actions collectives (incubateur, pépinière, pôle de compétence)

 La région a déjà vu sa population progresser d’1% par an depuis 1999, et devrait encore gagner environ 600 000 habitants d’ici 2040 et conduire à près de 4 millions d’habitants ; la métropole bordelaise concentre près de la moitié de la population et des créations d’entreprises annuelles.

 

En matière de création et de développement d’entreprises, les acteurs de l’écosystème entrepreneurial aquitain, au premier rang desquels la Région, ont su mailler l’ensemble du territoire grâce à différentes structures d’accompagnement de projets :

– Une Société d’Accélération du Transfert de Technologies (Aquitaine Science Transfert), avec pour objectif la valorisation de la recherche académique ; cette société est couplée avec un incubateur.

– Un réseau de 6 technopoles, thématisées pour la plupart

– Un Réseau Aquitain de Pépinières d’Entreprises (RAPE), avec 30 sites pour une capacité d’accueil de plus de 500 entreprises nouvellement créées

– Une couverture du territoire régional par 9 associations de prêts d’honneur, fédérées autour des deux réseaux Initiative France et Réseau Entreprendre.

– Une structure dédiée à l’amorçage des entreprises innovantes (Aquitaine Amorçage).

– Des pôles de compétences et des clusters : robotique, industrie de la glisse avec 400 entreprises, viticulture-viniculture, éolien et solaire, pharmacie-santé (plus de 10 500 emplois dans la région), informatique de santé (46% des effectifs nationaux), services et systèmes de drones (notamment autour du groupe Thalès), géolocalisation (système de radionavigation par satellite européen Galiléo), jeux vidéo et nautisme (moteurs marins hybrides, « bateau propre »), chimie verte et croissance verte.

– Et les 5 pôles de compétitivité nationaux autour de l’aéronautique-spatial-défense, optique-lasers, produits-matériaux des forêts cultivées, géosciences, agroalimentaire.

 

La Région encourage les coopérations transversales entre ces différentes structures via «l’interclustering» de projets collaboratifs portés par des entreprises.

 

La région encourage aussi la compétitivité des entreprises via l’agence Aquitaine développement innovation, financée par la région :

– « Prospective design », avec prise en charge jusqu’à 75 % du budget requis par l’intervention d’un prestataire en design industriel auprès d’une PME-PMI régionale, via un incubateur de projets qui accueille une majorité de microentreprises ; son rôle est de (re)mettre l’utilisateur au centre de la vision de l’entreprise.

– Le Lean Management avec pour objectif de fournir la meilleure valeur au client en initiant des gains de productivité (pouvant aller jusqu’à 15 ou 20%) et en améliorant les conditions de travail des salariés ; le Club Lean Aquitaine compte aujourd’hui près de 100 membres.

– La création d’espaces de coworking en milieu rural et périurbain avec des projets de e-santé (ex : expérimentation via tablette numérique pour améliorer le suivi des patients à domicile, expérimentation d’une application pour la coordination des professionnels de santé sur le territoire du Médoc…)

– L’incubateur «auberge numérique», et «Digital Aquitaine», pôle numérique régional lancé fin 2013 associent les PME du numérique dans les secteurs des jeux vidéo, de l’e-tourisme, de la numérisation du patrimoine, de l’électronique et de l’e-santé ; et le concours «Les 7 merveilles du Net aquitain » à la suite de la création en 2005 de la première agence régionale de soutien à l’innovation.

Depuis, le numérique dans la région s’est développé et enrichie (plus de 15 000 emplois directs dans la seule agglomération bordelaise)

 

– Le Pôle étudiant pour l’entrepreneuriat, avec PEPITE et «Entrepreneuriat Campus Aquitaine».

 

 

SOMMAIRE

Centres de gestion agréés : un bilan de la Cour des Comptes

Ces organismes agréés ont été créés en 1974 afin de pacifier les relations entre les travailleurs indépendants et l’administration fiscale (abattement de 10%, porté à 20% à la fin des années 1970, en matière d’impôt sur le revenu réservé jusqu’alors aux salariés en contrepartie d’un engagement de sincérité fiscale et de tenue d’une comptabilité, formalisé par l’adhésion à un organisme agréé). La réforme de l’impôt sur le revenu de 2006 a supprimé cet abattement en l’intégrant au barème de l’impôt sur le revenu et a instauré une majoration de 25% sur les revenus des professionnels non adhérents à un organisme agréé soumis à un régime réel d’imposition.

Les organismes de gestion agréés poursuivent en pratique plusieurs objectifs : aider les entrepreneurs individuels imposés au régime réel (BIC, BA, BNC) à remplir leurs obligations fiscales, alléger la gestion de l’impôt pour l’administration et mieux assurer la sincérité des déclarations fiscales de cette catégorie nombreuse de contribuables ; ils interviennent à la fois en amont (assistance à la télé-déclaration, aide à l’établissement des déclarations, respect des délais de dépôt, relances) et en aval des déclarations fiscales (observations qui peuvent conduire les adhérents à déposer des déclarations rectificatives).

Des dispositifs similaires aux organismes agréés existent dans de nombreux pays mais le système français est le seul à prévoir une incitation fiscale à l’adhésion des entreprises (en annexe du rapport, une approche internationale très fouillée)

Les pays européens continentaux (Italie, Allemagne) présentent un système d’intermédiaires fiscaux agréés et règlementés qui se rapproche du modèle français des organismes de gestion agréés avec pour but d’aider les petites entreprises à établir leur comptabilité ainsi que leur déclaration de revenus.

Dans les pays anglo-saxons (Canada, États-Unis, Royaume-Uni), les entreprises comme les particuliers se font généralement assister dans l’établissement de leur déclaration de revenus par des  «préparateurs» de déclarations ;  ils peuvent aussi bien être des experts-comptables, des avocats fiscalistes ou des particuliers offrant ce service.

On dénombre actuellement 432 organismes ; 44 fusions ont été recensées depuis 2009, du fait de la dématérialisation des déclarations fiscales et de l’automatisation des vérifications ; le nombre d’employés des organismes agréés a sensiblement diminué avec en 2012, 2 700 employés, contre environ 3 250 en 2009.

Les centres agréés possèdent en moyenne 2800 adhérents et les associations agréées 1800.

Les organismes agréés réalisaient en 2012 un chiffre d’affaires global de 243 M€, soit près de  564K€ par organisme agréé ; ce chiffre d’affaires correspond au montant des cotisations perçues auprès des adhérents ainsi qu’aux autres ressources perçues au titre de leurs missions accessoires (actions de formation personnalisées, transmission par l’adhérent des déclarations sur un support différent de celui requis, etc.), des placements financiers ou immobiliers ou des produits exceptionnels (10 M€ en 2012 soit 4% du chiffre d’affaires, et 24 000€ par organisme agréé).

Les enjeux fiscaux liés aux organismes agréés sont significatifs : les recettes fiscales provenant des entreprises individuelles imposées à l’impôt sur le revenu au régime réel représentaient 10 Md€ en 2012, correspondant à 79 Md€ de revenus déclarés ; elles provenaient des BNC pour 68% (7 Md€), de des BIC pour 21%(2 Md€) et des BA pour 11% (1 Md€) ; pour comparaison, ces recettes représentent 0,276Md€ pour l’ensemble des entreprises au forfait.

Certains avantages sont apportés aux adhérents :

* La réduction d’impôt pour frais de tenue de comptabilité (915€ non réévalué depuis 1994 et ne concerne que 6% des adhérents), représente un coût budgétaire pour l’État de l’ordre de 40M€ an.

* La déductibilité de la rémunération des conjoints mariés sous un régime exclusif de communauté est intégrale, dès lors qu’il s’agit d’un travail effectif donnant lieu au paiement des cotisations sociales, alors que cette déduction est plafonnée à 13 800€ pour les non adhérents.

* L’introduction en 2010 de la réduction du délai de reprise de l’administration fiscale de 3 à 2 ans a par ailleurs réduit l’efficacité du contrôle fiscal.

* Depuis le 1er janvier 2006, les adhérents qui font connaître spontanément aux services fiscaux les inexactitudes, insuffisances ou omissions que comportent leurs déclarations, bénéficient d’une exemption de majorations fiscales, hormis le cas de manœuvres frauduleuses.

Qui adhère ?

31% des entreprises ont intérêt à adhérer à un organisme agréé (1,25 million d’artisans, commerçants, industriels, agriculteurs et professions libérales) ; les autres n’y ont pas intérêt : 36% sont imposées à l’IS, 23% au forfait, et 10% déclarent des déficits, sans oublier les auto-entrepreneurs. 69 % des professionnels soumis à l’impôt sur le revenu au réel adhèrent à un organisme agréé (85% des professions libérales 77% des exploitants agricoles, contre 55% des artisans, commerçants et industriels) ; ce décalage provient notamment de ceux qui sont en déficit, bien plus nombreux au sein des BIC et se traduiront souvent par des cessations.

Le nombre d’adhérents des organismes de gestion agréés (1,1 million en 2012) demeure relativement stable, alors que le nombre de petites sociétés imposées à l’IS augmente (de 27 à 29% entre 2008 et 2012), tout comme les entreprises imposées au forfait passant de 18% en 2008 à 26% en 2012.

Sur la période 2009-2012, le nombre d’adhérents a augmenté de 3% (IS +83% en raison de la réduction du délai de reprise de l’administration en cas d’adhésion, qui bénéficie entre autres aux petites sociétés à l’IS,  BNC +12%, BA +2% et BIC -5%)

Nombre d’adhérents en milliers

BNC

BIC

BA

IS

Total

2012

460,1

452,1

203,7

15,2

1 131,1

2009

409,1

478,1

200,3

8,3

1 095,8

2008

Nd

485,2

196,7

9,0

650,9

2002

Nd

461,6

180,1

14,1

655,8

Répartition en 2012 en %

40,7

40,0

18,0

1,3

100

Evol 2008/2002 en %

Nd

+5

+9

-36

+5

Evol 2012/2009en %

+12

-5

+2

+83

+3

Les centres agrées contribuent-ils à réduire la fraude fiscale ?

L’INSEE montre que la fraude représenterait environ 25% des bénéfices des entreprises individuelles (20Md€ en 2006) ; plus de la moitié (12Md€) serait imputable à des dissimulations de recettes, le reste étant lié à des surestimations de charges ou à des minorations, à la fois, des recettes et charges ; ces fraudes  sont davantage le fait des entreprises au chiffre d’affaires et au résultat fiscal faibles.

La fraude sur le résultat représenterait 7,6% du chiffre d’affaires des entreprises au réel normal réalisant moins de 100 000 € de chiffre d’affaires, contre seulement 0,18% du chiffre d’affaires des entreprises au réel normal réalisant plus de 20 M€ de chiffre d’affaires ; la moitié de la fraude sur le résultat se concentre sur les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 M€, alors qu’elles réalisent seulement 13% du chiffre d’affaires total des entreprises au réel.

Réel normal

Réel  simplifié

Tranche de CA

Répartition de

la fraude

Sur le résultat

Taux de fraude

en % du CA

Répartition

Du CA

Tranche de CA

Répartition de

la fraude

Sur le résultat

Taux de fraude

en % du CA

Répartition

Du CA

Plus de 20M€

31,5

0,18

60,3

Plus de 1M€

1,6

2,8

7,0

De 10 à 20M€

4,9

0,28

7,1

De 200K à 1M€

23,7

5,8

51,4

De 3 à 10M€

10,0

0,38

10,6

De 100 à 200K€

26,7

14,3

23,2

De 1 à 3 M€

17,9

0,91

7,9

De 30 à 100K€

37,8

29,5

16,0

De 500K à 1M€

14,3

1,96

2,9

Moins de 30K€

10,1

53,3

2,4

De 100 à 500K€

18,5

3,79

2,0

     

100

Moins de 100K€

3,0

7,56

0,2

       

Ensemble

100

 

100

Ensemble

100

   
               

 Les organismes de gestion agréés examinent chaque année plus d’un million de déclarations fiscales avec 13% de déclarations rectifiées (7% à l’issue du contrôle formel et de 6% à l’issue de l’examen de cohérence) ; dans la mesure où il s’agit de deux filtres différents (contrôle formel et contrôle de fond), il peut s’agir des mêmes déclarations ou de déclarations différentes ; cette proportion est stable depuis une dizaine d’années

Les entreprises adhérentes déclarent un résultat fiscal légèrement plus élevé que les non adhérents quel que soit le chiffre d’affaires de l’entreprise pour des chiffres d’affaires inférieurs à 350 000€ ; leurs adhérents sont 1,5 à 2 fois moins contrôlés que les non adhérents et ce au fil des années.

Lorsque des contrôles fiscaux sur pièces sont réalisés sur des adhérents, des erreurs ou des fraudes sont constatées en moins grand nombre que chez les non adhérents ; en 2011, sur l’ensemble des adhérents ayant fait l’objet d’un contrôle sur pièces, 22% ont reçu une proposition de rectification de l’administration, contre 32% chez les non adhérents ; toutefois, lorsque les contrôles fiscaux sont conduits sur place auprès d’adhérents, la proportion de fraudes ou d’erreurs conduit 82% à recevoir une proposition de rectification de l’administration, au même niveau que chez les non adhérents.

Un compte rendu de mission positif n’est pas une garantie de la régularité d’une déclaration fiscale : en 2011, 21% ont fait l’objet d’un contrôle sur pièces et 83% de ceux ayant fait l’objet d’un contrôle sur place ont reçu une proposition de rectification. Le montant des droits rappelés est  toutefois  en moyenne plus faible pour les adhérents quelle que soit la tranche de chiffre d’affaires ; l’écart atteint même 2,7 fois pour les TPE aux BIC et 3,6 fois pour les TPE aux BNC.

Lorsque des irrégularités sont constatées à l’occasion de contrôles fiscaux chez des adhérents d’organismes agréés, elles semblent moins relever d’une fraude délibérée que chez les non adhérents ; ils font moins l’objet de pénalités, hors intérêts de retard ; pour les entreprises en BIC ou à l’IS, elles représentaient des montants 3 à 3,5 fois moins élevés en moyenne que pour les non adhérents ;  pour les entreprises BNC, les pénalités des adhérents étaient 2 fois moins élevées pour les PME et 6,5 fois moins pour les TPE.

« Le bilan des organismes agréés apparaît mitigé » :

– Le comportement fiscal des adhérents, apprécié à partir des résultats des contrôles fiscaux, apparaît plus sincère (résultat fiscal déclaré plus élevé, montants des redressements et pénalités plus faibles), mais la proportion de redressements à l’issue d’un contrôle fiscal est identique chez les adhérents et non-adhérents ; Il n’est pas possible en outre d’établir si cette meilleure sincérité fiscale résulte des travaux des organismes agréés ou d’un biais de sélection, les contribuables les plus sincères ayant une propension plus élevée à adhérer.

L’administration fiscale ne tient pas compte des contrôles préalables effectués par les organismes agréés pour programmer ses propres contrôles et ne communique pas systématiquement aux organismes agréés les résultats de ses propres contrôles fiscaux sur leurs adhérents.

– Les centres de gestion ont développé des missions annexes (aide à la gestion, formation, information) : en 2012, le taux de réalisation des dossiers de gestion dans les délais (six mois) était de 79% ; le dossier de prévention des difficultés (7 à 8% des dossiers examinés) ne concerne que 88% des adhérents, dans les délais règlementaires.

Les missions de formation à l’intention de leurs adhérents, portant sur des thèmes tels que les nouveautés fiscales et sociales, la gestion, la comptabilité, etc., oscillent entre 11 000 et 12 000 chaque année (en moyenne 10 bénéficiaires par formation), et ont touché 86 864 participants en 2012.

Mais ces missions annexes sont moins valorisées par les adhérents que leurs missions fiscales. Leur utilité n’est pas établie, étant fréquemment en double emploi avec des prestations qu’offrent les professionnels de l’expertise comptable et les chambres consulaires, d’autant que les adhérents se focalisent sur les missions fiscales.

– leur indépendance vis-à-vis des professionnels de l’expertise comptable s’avère insuffisante ; en pratique, si les organismes consulaires et les organisations professionnelles ont participé à la création d’organismes agréés, ils se sont depuis progressivement retirés des conseils d’administration des organismes agréés, au profit des experts-comptables.

L’indépendance des organismes agréés vis-à-vis de leurs membres fondateurs, professionnels de l’expertise comptable en particulier, est largement artificielle du fait des pratiques de sous-traitance, de la composition des organes de direction, voire plus généralement d’une imbrication à tous les niveaux (personnel, locaux, systèmes d’information, etc…) avec ces professionnels.

Les centres engendrent des coûts de gestion qui pourraient être réduits ; Les sommes versées aux membres des conseils d’administration s’élevaient en 2012 à 4,3M€, soit 10 000€ par organisme agréé, « ce qui n’apparaît pas négligeable pour des organismes constitués sous forme associative » ; les rémunérations pour fonctions techniques versées dans le cadre de la sous-traitance (dossiers de gestion, examens approfondis de déclarations fiscales, animation d’actions de formation ou d’information, travaux statistiques ou tenue de documents comptables) ; Les charges d’exploitation se sont montées en 2012 à 247M€ dont notamment 53% au titre des salaires et charges, 6% pour des prestations techniques en application des missions (exercées principalement par des experts-comptables) et 10% pour les administrateurs (frais de déplacement, fonctions électives).

– La constitution de réserves de trésorerie importantes (300 M€ en 2012, soit 120% de leur chiffre d’affaires annuel moyen), ne se justifie pas, même si ces réserves peuvent partiellement s’expliquer par un appel largement anticipé des cotisations (un an et demi avant la réalisation des travaux et une moyenne de 200€). Les organismes agréés disposent d’une trésorerie très importante représentant 298M€ au 31 décembre 2012, soit 690 000€ par organisme ou encore plus de 120% du chiffre d’affaires moyen ; en l’état actuel, elle permettrait de payer plus de deux années de salaires.

Le contrôle opéré par l’administration, trouverait matière à être renforcé.

Toutefois les adhérents manifestent une grande satisfaction : plusieurs enquêtes ont été menées par les fédérations d’organismes agréés sur leurs entreprises adhérentes pendant l’enquête de la Cour en février 2014 ; elles l’ont été faites sur une base volontaire et non à partir d’un échantillon représentatif.

96% des adhérents d’associations agréés et 89% des adhérents de centres agréés interrogés s’estiment satisfaits ou très satisfaits des services rendus par l’association.

Les missions fiscales des organismes agréés sont davantage valorisées par les adhérents, au détriment des missions annexes : 61%  mettent en avant des missions de nature fiscale (sécurité fiscale, gestion des obligations administratives, meilleure perception de l’administration fiscale, meilleure connaissance des obligations fiscales), contre seulement 36% pour les missions annexes (outil d’amélioration de la gestion professionnelle, meilleure connaissance du secteur professionnel, formations) ; Pour les associations agréées, le résultat est similaire.

En conclusion, « La suppression du dispositif n’apparaît ni souhaitable ni envisageable, mais une réorientation du dispositif s’impose afin de rééquilibrer au bénéfice de la collectivité le bilan coûts-avantages, en renforçant les missions fiscales pour améliorer leur contribution à la sincérité fiscale et rationaliser le fonctionnement du système.

En plus des coûts liés à l’assistance des contribuables dans l’établissement de leurs déclarations, la reprise des missions des organismes agréés au sein de l’administration fiscale se traduirait par des coûts liés aux contrôles sur pièces supplémentaires engendrés par la disparition de l’examen de concordance, de cohérence et de vraisemblance préalable ; le coût unitaire du contrôle sur pièces est de 655€ ; la reprise de ces missions se traduirait par 28 000 contrôles sur pièces (un coût de 18,34 M€). Au total, la reprise des missions des organismes agréés au sein de l’administration représenterait un coût de l’ordre de 100 M€.

 

SOMMAIRE

L’effet positif des exonérations sur la croissance de l’emploi dépend des caractéristiques propres des entreprises et des établissements (performances, taille, et secteur d’activité) et de leur niveau d’activité ; les micro-entreprises y sont moins sensibles..

 Il est plus important pour les entreprises de grande taille, celles dont l’effectif salarié augmente, ou qui opèrent dans le tertiaire ; en outre, les exonérations ont un effet positif sur la rentabilité des entreprises ; « cela tend à prouver que les entreprises ne répercutent pas la totalité de la baisse du coût du travail sur leurs prix de vente mais qu’elles en captent une partie ». Les entreprises qui stagnent ou croissent sont donc plus sensibles aux exonérations que celles dont l’emploi diminue.

 

L’effet des exonérations est en effet d’autant plus conséquent que la taille de l’entreprise en début de période est importante. Relativement aux autres catégories d’entreprises, les micro-entreprises présentent une faible sensibilité aux exonérations ; paradoxalement, ce sont les micro-entreprises qui bénéficient des taux d’exonération les plus avantageux.

Ce paradoxe peut être expliqué par les difficultés rencontrées par les micro-entreprises pour améliorer leur efficacité, accroître leur compétitivité, accéder aux débouchés, et croître, du fait d’une main-d’œuvre moins qualifiées que dans les entreprises plus importantes.

 

Les exonérations ont contribué davantage à la création qu’au maintien de l’emploi dans les entreprises ; en effet, les entreprises qui connaissent une forte variation de l’emploi sont celles qui saisissent le plus grand nombre d’opportunités de croissance, s’adaptent aux tendances du marché, et tirent avantage de la baisse du coût du travail.

Les entreprises et établissements de grande taille sont les plus sensibles à une baisse du coût du travail.

 

Les dispositifs d’allègement bénéficient davantage aux entreprises et aux établissements opérant dans les secteurs les moins exposés à la concurrence (hébergement et restauration, services aux entreprises, et transports et entreposage) qu’à l’industrie dont la part dans l’emploi total a considérablement baissé durant ces deux dernières décennies.

 

Les exonérations améliorent la rentabilité économique des entreprises, mais celles-ci ne répercutent pas totalement la baisse du coût du travail sur leurs prix de vente, utilisant une partie des exonérations pour accroître leurs marges.

La rentabilité courante des entreprises conditionne leur rentabilité future. Les exonérations tendent donc à renforcer la situation des entreprises.

 

Les micro-entreprises sont les moins sensibles à l’effet des exonérations (notamment sur l’embauche) et celles qui répercutent le moins la baisse du coût du travail sur leurs prix de vente. Elles utilisent les exonérations comme un moyen pour contourner les difficultés inhérentes à leur petite taille et pour accroître leur efficacité. Alors que l’effet des exonérations dans les secteurs les plus sensibles (en termes de croissance de l’emploi) à une baisse du coût du travail dépend de la taille des entreprises ; plus celles-ci sont importantes, plus l’effet est perçu positivement

 

Ces résultats inspirent des pistes d’amélioration de l’efficacité des dispositifs d’allègement :

– Leur ciblage sur les secteurs les plus exposés à la concurrence internationale, en particulier sur l’industrie manufacturière, pourrait améliorer considérablement leur efficacité, alors que la très forte concentration des exonérations sur certains secteurs dont l’activité est elle-même en forte croissance, relève pour l’essentiel du secteur tertiaire non soumis à la concurrence internationale (exemple des HCR et des services).

– La concentration des exonérations sur les plus petites entreprises, importants gisements d’emplois, pourrait lever des handicaps spécifiquement liés à leur petite taille (accès aux débouchés et aux financements externes) ; la baisse du coût du travail permettrait de rétablir une forme d’égalité d’accès aux différents marchés.

– L’insuffisante compétitivité d’une partie des entreprises ne peut pas être corrigée par le recours exclusif à des mesures de réduction du coût du travail ; elle passe également par un meilleur positionnement sur le marché (innovation, formation)  pour mieux affronter la concurrence internationale.

 

 

SOMMAIRE

Le CICE, un avantage fiscal de 653 à 877€ par salarié pour les entreprises au régime fiscal du réel

Instauré en 2013, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est accordé pour la première fois aux entreprises en 2014 ; c’est un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés, soumises à un régime réel d’imposition (ce qui exclut les micro-entreprises et les auto-entrepreneurs), quels que soient leur forme et le régime d’imposition de leur résultat (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés) ; l’assiette de ce crédit d’impôt est constituée par les rémunérations brutes soumises aux cotisations sociales (masse salariale), versées par les entreprises dans la limite de 2,5 fois le Smic. Son taux, qui était de 4% des rémunérations brutes versées au titre de 2013, passe à 6% à partir de 2015 sur les rémunérations au titre de 2014.

Près de deux tiers des entreprises interrogées ont répondu qu’elles utiliseraient le CICE pour augmenter l’emploi et/ou l’investissement ; seulement 3% estiment que le CICE aurait un effet à la fois sur les niveaux de l’emploi, des salaires et des prix ainsi que sur l’investissement.

Pour les entreprises qui ont répondu aux enquêtes spécifiques de l’INSEE sur l’utilisation du CICE, celui ci représenterait en moyenne 877€ par salarié dans l’industrie et 653€ par salarié dans les services.

34% dans l’industrie et 48% dans les services jugent que le CICE aura un effet positif sur leur niveau d’emploi ; elles sont un peu moins nombreuses à estimer qu’il permettra des salaires plus élevés (26% et 41% respectivement) ou des prix plus bas (30% et 32%).

Les entreprises de l’industrie et des services annoncent qu’elles utiliseront environ la moitié du montant du CICE pour augmenter leur résultat d’exploitation ; pour 58% des entreprises de l’industrie et 52% des entreprises des services, ce surcroît de résultat d’exploitation sera destiné majoritairement à l’investissement.

Dans les services, les plus grandes entreprises déclarent plus souvent que les autres que le CICE aura un effet sur l’emploi, les salaires et les prix de ventes ; dans l’industrie, l’usage qui sera fait du CICE diffère nettement moins selon la taille des entreprises. Les entreprises de 500 salariés et plus utiliseront un peu plus souvent le CICE pour baisser leurs prix de vente (32 %) que les entreprises de 20 à 99 salariés (26 %).

 

 

SOMMAIRE

Entre 1980 et 2010, l’économie française a créé environ 5,5 millions d’emplois salariés ; Les petites entreprises (notamment celles appartenant à des groupes) ont créé près du tiers des emplois, alors que celles de 500 salariés ou plus n’en ont généré que 12%

 Près du quart de ces emplois ont été créés dans le secteur public (1,3 million dans les trois fonctions publiques) et les autres dans des entreprises privées (4,2 millions).

L’industrie a perdu 2,5 millions d’emplois, alors que le commerce et les services en ont généré près de 7 millions ; les effectifs du secteur de la construction sont demeurés quasiment inchangés.

Le secteur associatif, à fin des années 2000, employaient 1,8 million de personnes ; on peut estimer que le nombre d’emplois créés dans ce secteur depuis le début des années 1980 est de l’ordre de 1,1 million.

 

Les changements organisationnels à l’œuvre dans les entreprises et la recherche d’une flexibilité accrue ont eu des conséquences sur la répartition sectorielle : développement de la sous-traitance, développement de l’intérim, développement des services avec des entreprises de plus petite taille. L’emploi s’est ainsi trouvé davantage concentré dans les plus petites unités légales, mais pas forcément dans les entreprises indépendantes, dans la mesure où une grande partie des relations interentreprises s’opèrent à l’intérieur d‘un groupe.

 

1985-2009

Répartition de l’emploi

Contributions à la

croissance de l’emploi

Taux de croissance

de l’emploi

1985

2009

1-9 salariés

31,7

76,5

16,7

21,0

10-49 salariés

26,4

58,6

18,8

21,0

50- 249 salariés

20,7

50,7

16,5

17,8

250-499 salariés

8,8

48,7

7,4

7,7

500 salariés et plus

12,4

12,3

40,6

32,5

Ensemble

100

40,4

100

100

         

 Au milieu des années 1980, 2 000 entreprises de 500 salariés ou plus concentraient 40% de l’emploi privé ; en 2009, elles sont près de 2 500 mais ne représentent plus qu’un tiers de l’emploi salarié. Le mouvement est inverse pour les petites entreprises : en 1985, les 900 000 entreprises employeurs de moins de 10 salariés ne représentaient que 17% de l’emploi salarié ; en 2009, elles sont 1,2 million pour 21% de l’emploi. Les entreprises de 1 à 9 salariés ont créé près du tiers des emplois, alors que celles de 500 salariés ou plus n’en ont généré que 12%.

Evolution des effectifs et des groupes

Effectifs en millions

Nombre de groupes

1986

2009

1986

2009

Groupes de moins de 500 salariés

0,13

2,26

611

43 735

Groupes de 500 à 1 00 salariés

0,69

1,34

673

1 422

Groupes de 2 000 à 4 999 salariés

0,55

1,15

175

376

Groupes cde 5 000 salariés et plus

2,89

3,34

151

192

Ensemble

4,26

8,09

1 610

45 725

         

 En 2009, 51% des salariés du secteur privé travaillent dans un groupe (environ 60% si on ajoute la SNCF, EDF, La Poste, France Télécom et la Compagnie générale des Eaux, Vivendi et Véolia), alors qu’aux débuts des années 1980 ce taux n’atteignait pas 40%.

Ce chiffre traduit une réalité contrastée avec, d’un côté, environ 200 groupes de 5000 salariés et plus, représentant 40% de ces salariés et, de l’autre, plusieurs dizaines de milliers de groupes de moins de 500 salariés employant 25% des salariés des groupes.

 

L’évolution de l’emploi dans les groupes de 5 000 salariés et plus suit la conjoncture : augmentations dans les phases de croissance (1986-1990 et surtout 1997-2001), destructions au cours des périodes de ralentissement de l’économie (notamment entre 2007 et 2009) ; 550 000 nouveaux emplois dénombrés en 2006 s’expliquent par des mouvements d’absorption d’entreprises concernant quelques grands groupes, financiers notamment, qui existaient déjà auparavant, mais aussi par l’entrée de mutuelles ; la contribution nette à l’emploi des groupes de 5000 salariés se révèle plutôt faible : + 450 000 salariés entre 1980 et 2012 à comparer aux 4,2 millions d’emplois créés dans le secteur privé.

 

Le nombre de groupes de moins de 500 salariés a été multiplié par huit ; plus d’un emploi sur trois dans les PME dépend d’un groupe. Noter que les règles fiscales (régime de l’intégration fiscale) et le droit des sociétés ont favorisé cette émergence. Les chefs d’entreprise ont ainsi été fortement incités à créer des microgroupes, souvent à caractère familial, composés d’une holding possédant une ou des sociétés d’activités et d’une SCI (société civile immobilière) propriétaire des bâtiments.

 

Les écarts de droits de mutation, dont le règlement intervient au moment de la transmission, constituent un autre élément fiscal propice à la création de SCI couplées à des sociétés d’exploitation dans le cadre de microgroupes.

En 2010, alors qu’ils atteignent 19% pour la mutation d’un immeuble professionnel, les droits d’enregistrement perçus sur les cessions de parts d’une SCI détentrice d’un même bien se limitent à 5% ; entre 1978 et 1988, le nombre de SCI commerciales, la plupart du temps bailleurs d’immeubles loués à des sociétés sœurs, a considérablement augmenté. L’INPI en dénombrait 530 099 immatriculées en France : 11 357 ont été créées entre 1978 et 1980, 117 347 entre 1996 et 1998, le changement de tendance s’opérant entre 1985 et 1987 alors qu’on passe de 18 500 à près de 54 000 créations annuelles.

 

En termes d’organisation du système productif, c’est bien la croissance de l’emploi dans les petites entreprises, plus forte que dans les grandes, qui reste le fait marquant sur lequel s’appuie la croissance de l’emploi dans les microgroupes.

 

L’emploi salarié est par ailleurs inégalement réparti sur le territoire national, les plus fortes concentrations se situant dans les départements côtiers, les métropoles et les centres industriels. Cette polarisation renforce l’existence d’une «diagonale aride» comprise entre deux lignes imaginaires : Charleville-Mézières/Bordeaux et Thionville/Perpignan, avec pour territoires le Midi aquitain, le Massif central, la Champagne et une partie des Vosges ; cette zone est peu densément peuplée, sa population vieillit, son solde migratoire est très négatif, et l’emploi et les entreprises y sont nettement moins denses que sur le reste du territoire. Cette situation est alimentée par le renforcement de la part des groupes de plus de 500 salariés autour des métropoles.

Au cours de la période 1990-2010, un département sur deux a vu les effectifs salariés augmenter de plus de 13,6% (surtout entre 1990 et 2000, avec un taux de croissance médian de 11%) ; puis la situation se détériore entre 2000 et 2010 avec le taux de variation qui dépasse à peine 0,6%. La polarisation des dynamiques de l’emploi sur les côtes et autour des grandes métropoles régionales est ainsi le fait saillant de ces vingt dernières années.

 

Les destructions d’emplois observées depuis 2008 résultent de deux mouvements : les cessations et défaillances d’entreprises, d’une part, et les réductions d’effectifs dans les grands groupes, de l’autre. Les créations d’entreprises et d’emplois parviennent tout juste à compenser ces pertes si bien qu’au total l’emploi salarié se maintient autour de 23 millions depuis 2009.

 

Produit d’un processus de créations-cessations d’entreprises et d’une restructuration des entreprises pérennes, la stagnation de l’emploi salarié s’est accompagnée de mouvements de main-d’œuvre entre secteurs (industrie vers services), entre classes de taille (grandes vers moyennes) et entre types d’entreprises (indépendantes vers membres d’un groupe).

 

 

 

SOMMAIRE

En 2012, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 1 645€ par mois, en baisse de 1% au regard de 2011 ; celui des indépendants est de 1 929€, en baisse de 1,5%

Source : enquête Revenus fiscaux et sociaux

Le montant médian partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus ; par construction, tous les membres d’un même ménage ont le même niveau de vie.

Noter que la source de l’enquête ne précise pas si les auto-entrepreneurs, sans double activité ou double revenu,  font partie des indépendants.

 

En 2012,  le niveau de vie médian (D5) baisse de 1% en € constants, alors qu’il avait augmenté de 1,8% par an en moyenne entre 2004 et 2008 ; il a reculé à un rythme de 0,3% par an entre 2008 et 2012. Le revenu moyen annuel des indépendants baisse de 1,5%,  passant de 23 510 à 23 150€.

 

En 2012, la situation se détériore pour tous les déciles, la baisse est toutefois plus accentuée pour le premier (– 1,2% après – 0,8% en 2011, – 1,4% en 2010 et –1,2 % en 2009 en € constants) et le dernier décile (-2,0% effaçant ainsi la hausse de 2,2% entre 2010 et 2011) ; cette baisse s’explique pour les plus aisés par la baisse des revenus du patrimoine (notamment ceux générés par les produits d’assurance-vie), qui représente 25% de leur revenu disponible, et pour les plus faibles revenus par la hausse du chômage, et la baisse des prestations de minima sociaux évoluant moins vite que l’inflation.

Noter que les rapports inter déciles, montrant la croissance des inégalités, n’a pas vraiment évolué entre 1996 et 2012, du moins pour les 10% les plus faibles et les 10% les plus élevés.

 

1996

2002

2005

2008

2009

2010

2010*

2011

2012

Seuils de niveaux de vie en millier € en 2012

Niveau de vie médian (D5)

17,0

18,9

19,1

20,1

20,2

20,1

19,9

19,9

19,7

1er décile(D1), 10% les plus faibles revenus

9,1

10,6

10,5

11,1

11,0

10,9

10,8

10,7

10,6

9éme décile (D0), 10% les plus élevés

31,8

36,8

35,3

37,6

37,9

37,8

37,4

38,2

37,4

Rapports inter déciles

D9/D1

3,5

3,4

3,3

3,4

3,4

3,5

3,5

3,6

3,5

D9/D5

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

D5/D1

1,9

1,8

1,8

1,8

1,8

1,8

1,8

1,9

1,9

                   

  * changement léger de mode de calcul

En 2012, 8,5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (987€ par mois), soit 13,9% de la population, en baisse de 0,4 point par rapport à 2011 ; mais la moitié des personnes pauvres vivent avec moins de 784€ par mois, un niveau qui n’avait pas été aussi bas depuis 2006 ; la composition de la population la moins favorisée se modifie un peu : parmi les adultes pauvres, la part des chômeurs augmente, et celle des retraités diminue (8,4% après 9,3% en 2011) ;  pour autant, le taux de pauvreté des chômeurs diminue (37,2% en 2012 après 38,9% en 2011), du fait de chômeurs aux revenus plus élevés).

Noter que les indépendants (agriculteurs compris) affichent un taux de pauvreté élevé (15,5% et 450 000 personnes « pauvres »), un indicateur à utiliser avec prudence, du fait du calcul des revenus (notamment déclaration fiscale sous évaluée), et d’un  patrimoine plus élevé que la moyenne de la population ; ceci étant, il y a bien des indépendants pauvres en nombre conséquent, bien plus que chez les salariés.

 

Répartition de

la population

Niveau de vie médian

(€ 2012)

Nbre de personnes

pauvres (en milliers)

Taux de pauvreté

Chômeurs

4,7

13 690

1 079

37,2

« Autres inactifs »

6,9

14 470

1 390

33,0

Etudiants

2,9

19 220

   341

19,1

Indépendants

4,7

23 150

   450

15,5

Ensemble dont moins de 18 ans

100

19 740

8 540

13,9

Retraités

21,8

19 960

1 127

8,4

Salariés

36,6

21 960

1 458

6,5

Les familles monoparentales sont plus nombreuses passant de 20,6% en 2011 à 22,3% en 2012, avec un taux de pauvreté en hausse sensible (de 34,6 à 36%)) et un niveau de vie médian en baisse de 2,8% du fait de la diminution de leur revenu d’activité (-5%).

Les couples avec deux enfants ou plus connaissent un taux de pauvreté bien plus élevé que ceux sans ou avec un seul enfant (7,4%), mais leur taux de pauvreté est stable (14,4%).

Parmi les plus de 65 ans, ce sont les personne seules qui connaissent les taux de pauvreté les plus importants (12,9 contre 5,8% pour ceux qui sont en couple).

Enfin les personnes seules (15,4% de la population hors famille monoparentale) ont des taux de pauvreté, toujours plus élevés que celles vivant en couple : chez les moins de 65 ans 18,3% contre 7,4 à 14,4% selon le nombre d’enfant au sein du couple, et chez les plus de 65 ans, 12,9 contre 5,8%.

 

 

SOMMAIRE

Fin 2011, 31% des bénéficiaires du RSA et 14% des allocataires de l’ASS travaillaient, tout en percevant un minimum social ; parmi ces derniers, respectivement 14 et 19% travaillaient comme indépendants

 Destinée à des personnes qui ont épuisé leurs droits à l’assurance chômage tout en justifiant d’une période antérieure d’activité longue, l’ASS est plus souvent perçue par des hommes (57%) et par des personnes relativement âgées (64% plus de 45 ans), et 23% en mauvaise santé ; 80% ont connu une période de travail régulier, même si celle ci a le plus souvent été suivie par une période d’inactivité et/ou de chômage

 

Le RSA joue à la fois un rôle de minimum social (via sa composante « socle », qui concerne 73% des bénéficiaires) et un rôle de complément de revenu d’activité (via sa composante « activité », perçue par 40% des bénéficiaires), 12% percevant les deux composantes ; on y trouve plus de femmes (57% dont des familles monoparentales), de jeunes (68% moins de 45 ans) ; 55% ont des enfants à charge (37% en ASS) ; 23% ont connu de longues périodes d’inactivité ou n’ont jamais travaillé (3% pour l’ASS).

 

L’une et l’autre population ont un faible niveau de diplôme (plus des ¾ au plus le CAP, notamment les RSA avec 1/3 de sans diplôme)

 Ceux en emploi sont très habituellement salariés, et à temps partiel, mais 14% des RSA et 19% des ASS sont indépendants, plus que l’ensemble des actifs occupés (11%) : fin 2012, ils sont respectivement 14 et 16% à être indépendants.

Noter que le taux d’emploi de la population de 16 à 65 ans (64%) est 2 fois plus élevé que celui des bénéficiaires du RSA (31%) et 4,5 fois plus élevé que celui des bénéficiaires de l’ASS (14%).

   

RSA

ASS

Ensemble des actifs occupés

Type d’emploi

Salarié en entreprise

52

42

61 dont association

 

Salarié du public

15

10

23

 

Indépendant

14

19

11

 

Salarié d’une association

10

11

Cf ci dessus

 

Salarié d’un particulier

6

16

4

Temps de travail

Temps plein

42

38

81

 

Plus qu’un mi-temps

20

14

10

 

Moins qu’un mi-temps

34

45

7

Type de contrat

CDI

62

30

86

 

CDD

14

28

8

 

Contrat aidé

12

14

1

 

Intérim, saisonnier, vacation

7

18

3

 Une très large majorité des personnes qui percevaient le RSA ou l’ASS au 31 décembre 2011 n’ont pas changé de situation sur le marché du travail un an plus tard : 85 à 86% d’entre elles sont soit toujours en emploi, soit toujours sans emploi ; le taux de reprise d’emploi, qui mesure la part de personnes en emploi fin 2012 parmi celles qui étaient sans emploi un an auparavant, est très proche pour l’ASS et le RSA (14% contre 12%) ;

 

Les contraintes limitant les démarches de recherche d’emploi : 42% des RSA et 35% des ASS n’affichent pas de contrainte ; par contre ceux qui estiment avoir des contraintes citent en premier lieu les transports (le coût et plus encore l’absence de moyen de transport), la garde d’enfant pour les RSA et les questions de santé et d’âge pour les ASS ; l’absence d’emploi, notamment compatible, est  aussi souvent cité.

 

À âge donné, le taux de reprise d’emploi des bénéficiaires de l’ASS apparaît nettement plus élevé que celui des bénéficiaires du RSA ; le fait de ne pas avoir le permis de conduire ou d’être en mauvaise santé sont des facteurs défavorables à la reprise d’emploi ; en revanche, être un homme ou être en couple augmente les chances relatives de reprendre un emploi ; les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou de l’enseignement technique ou professionnel ont les meilleures chances de reprendre un emploi.

 Ceux qui ne recherchent pas d’emploi mettent notamment en avant les problèmes de santé (RSA 41, ASS 47%), l’âge trop élevé (12 er 47%), l’indisponibilité pour garde d’enfant (33 et 4%),

 

 

SOMMAIRE

Le prix des fonds de commerce se maintient à un niveau élevé (190 000€ au premier semestre 2014) ; leur nombre se maintient, du fait d’une hausse des reprises de PME, alors qu’il y a baisse au sein des reprises de TPE.

 84% des achats concernent des TPE et 84% des SARL et des SA/SAS et seulement 13% des entreprises  individuelles.

 

Le prix des fonds de commerce se maintient à un niveau élevé : 185 000€ sur les premiers semestres 2008 et 2009, avant de décrocher début 2010 et 2011 ; depuis, le seuil des 190 000 € a été franchi et préservé sur ce début d’année 2014.

 

Le nombre de reprises de fonds est comparable à celui observé un an plus tôt : 22 638 contre 22 860 (‐ 1 %), mais il y a baisse dans les TPE (-11,5% chez les 1-9 salariés, à relativiser du fait de la tranche sans salarié et effectif inconnu, conforté par le montant moyen de transaction fort proche) et nette hausse dans les PME (+15%), et les ETI (+148%).

 

Nombre

d’acheteurs

Répartition

des acheteurs

Evol

1er semestte14/13

Montant moyen

1er semestre 14

Evol

1er semestte14/13

Micro entreprises (sans salarié ou inconnu)

12 772

56,4

-3,0

169 587

+1,7

TPE de 1 à 9 salariés

6 297

27,8

-11,5

171 447

-33,4

PME de 10 à 249 salariés

2 437

10,8

+15,2

325 178

-9,0

Plus de 250 salariés

1 132

  5,0

+147,7

503 901

+25,7

Ensemble

22 638

100

-1,0

191 018

-0,4

 Les entreprises individuelles (surtout) et les SARL ont régressé en nombre et en montant moyen, alors que les SA et SAS progressaient en nombre, tout en régressant en montant :

 

Nombre

d’acheteurs

Répartition

des acheteurs

Evol

1er semestte14/13

Montant moyen

1er semestre 14

Evol

1er semestte14/13

SARL

11 975

52,9

-13,9

177 889

-3,3

SA et SAS

6 953

30,7

+41,6

260 216

-6,1

Entreprises individuelles

3 018

13,3

-7,2

90 138

-10,5

Autres

692

3,1

-12,4

338 769

-10,8

Ensemble

22 638

100

-1,0

191 018

-0,4

 En termes d’acheteurs, les secteurs d’activité assurances-finances, information communication, télécommunications et services aux entreprises ont nettement progressé en nombre de reprises, alors que régressaient nettement les activités HCR, transports/logistique, construction, services aux particuliers et industrie ; les activités qui ont le plus progressé sont par contre en très petit nombre au sein des reprises (12% des reprises).

 

Nombre

d’acheteurs

Répartition

des acheteurs

Evol

1er semestte14/13

Montant moyen

1er semestre 14

Evol

1er semestte14/13

Activités d’assurance et finances

330

1,5

+16,6

386 620

+27,6

Agriculture

117

0,5

+10,4

131 151

-28,4

Information&communication

286

1,3

+  8,3

249 513

+0,3

Services aux entreprises

1 923

8,5

+  4,5

183 557

+7,2

Commerce

6 706

       29,6

+ 2,5

246 410

-2,0

Industrie

2 022

8,9

– 4,9

215 454

+7,5

Services aux particuliers

1 402

6,2

-9,1

64 822

-1,6

Construction

1 712

7,6

-12,2

136 982

+3,7

HCR

5 911

26,1

-13,0

154 170

-9,2

Transport&logistique

356

1,6

-18,0

156 177

-15,9

 

 

 

SOMMAIRE

La création en août 2014 (en données brutes) diffère d’août 2013, avec plus d’auto-entrepreneurs (+6,4%), ce qui est relativement nouveau et un même nombre d’autres créateurs (+1,1%), conduisant à une progression de 3,8% pour l’ensemble des créations ; la tendance relative aux 12 derniers mois, demeure inchangée (auto-entrepreneurs -1%, autres créateurs +5,3%)

 33 309 nouveaux créateurs en août, après 46 523 en juillet montre que les vacances sont bien passées par là ; les auto-entrepreneurs ont connu une chute plus faible entre août et juillet (-25%) que les autres créateurs (-31%).

Par contre au regard des autres mois d’août, le nombre d’auto-entrepreneurs est en baisse (sauf en 2013), alors que celui des autres créateurs est plutôt stable :

Août

En nombre

En indice 100  au regard de 2009

Auto-entrepreneurs

Autres créateurs

Total

Auto-entrepreneurs

Autres créateurs

Total

2009

20 501 15 353 35 854 100 100 100

2010

21 155 17 276 38 431 103 113 107

2011

18 353 16 669 35 022 90 109 98

2012

20 763 15 706 36 469 101 102 102

2013

16 142 15 958 32 100 79 104 90

2014

17 179 16 130 33 309 84 105 93
             

 Au cours des 12 derniers mois (entre septembre 2013 et août 2014), comparés aux 12 mois antérieurs (septembre 2012-août 2013), les créateurs non auto-entrepreneurs ont progressé de 5,3%, alors que les auto-entrepreneurs ont régressé de 0,7% ; depuis quelques mois les auto-entrepreneurs regagnent modérément du terrain, alors que les autres créateurs continuent à progresser plus fortement :

 

Nombre cumulé au cours des 12 derniers moins

Indice base 100 en 2009-2010 (12 mois)

 

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

NAE

262 195

259 758

249 541

253 583

267 132

100

99

95

97

102

AE

366 169

305 571

309 135

280 805

278 212

100

83

84

77

76

Total

628 364

565 329

558 676

534 388

545 344

100

90

89

85

87

% AE dans le total

58,3

54,1

55,3

52,5

51,0

         
                     

 

 

SOMMAIRE

Les conditions de vie des étudiants, notamment les ressources et le logement dont ils disposent, sont un facteur déterminant de la réussite dans l’enseignement supérieur

Les données utilisées sont celles d’un panel de 12 000 bacheliers 2008, interrogés sur les quatre premières années d’études après le baccalauréat ; les étudiants en alternance ou qui suivent des formations à l’étranger sont exclus du champ de l’étude. En 2008-2009, 86% des bacheliers 2008 poursuivent des études supérieures, dont 6% en alternance et seulement 1% à l’étranger.

Un document dont l’analyse pose de vraies questions sur l’opportunité d’engager des jeunes, issus de milieux peu favorisés (tant financièrement qu’en termes de niveau culturel), mais plus encore d’un niveau d’étude trop modeste pour aborder l’enseignement supérieur, et contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins.

 

24% des étudiants ont des difficultés financières dés la première année, une situation en hausse au fil des années pour atteindre 37% en 3éme année.

La fragilité au plan financier est corrélée au fait d’appartenir à un milieu social défavorisé, d’avoir des parents pas ou peu diplômés, d’occuper un emploi régulier, de ne pas percevoir d’aide de sa famille, de déclarer des problèmes matériels (transports, logement), de n’avoir pu suivre sa formation en alternance ou parce qu’elle était trop éloignée du domicile familial.

 

La grande majorité d’entre eux sont aidés par leur famille (82% en première année, mais encore 77% en 4éme année), mais 41% tirent des revenus d’un travail régulier rémunéré (53 et 44% en 3 et 4éme années), 11 à 16% travaillant régulièrement au fil de l’année universitaire ; prés de 40% ont des bourses, mais sont ceux qui déclarent le plus de difficultés financières en première année (36% pour ceux qui ne sont pas aidés par leur famille et 31% pour ceux y qui sont aidés, contre 17 à 25% pour les autres) ; l’obtention d’une bourse est de fait peu compatible avec l’exercice d’une activité rémunérée.

59% sont hébergés par leur famille, en baisse au fil des années, alors que la location ou la collocation progresse (de 23 en 1ere année à 47%).

 

1erannée

2éme année

3éme année

4éme année

Déclarent des difficultés financières

24

27

37

33

Types d’appui financiers

       

– Aide de la famille

82

77

75

77

– Travail de l’étudiant dont

41

43

53

55

* Occasionnel pendant l’année scolaire

19

20

23

22

* Uniquement pendant les vacances

11

13

16

17

* régulier mais moins de 15hres par semaine

6

?

7

8

* régulier mais plus de 15 hres par semaine

5

?

7

8

– Bourse ou allocation d’études

37

39

38

38

Modes de logement dont

       

– dans la famille

59

?

46

39

– en location ou collocation

23

?

30

47

– en foyer, résidence universitaire ou internat

18

?

15

14

 Les étudiants qui ne sont pas aidés financièrement sont beaucoup plus nombreux à interrompre leurs études dès la première année pour des raisons financières (10% quand ils sont boursiers, sinon 15%, contre 6% pour les non boursiers aidés par leur famille) ; 72% des non aidés financièrement travaillent dès le début de la première année (dont 33% de façon régulière), contre 40% environ ceux qui ont une aide financière de leur famille (8 à 10% d’entre eux travaillent de façon régulière).

 

Les étudiants les plus fragiles d’un point de vue financier (35%) sont plus souvent titulaires d’un baccalauréat technologique ou professionnel, et s’orientent davantage vers une filière courte telle le BTS ; ils sont peu présents dans les filières longues et fortement sélectives (grandes écoles, études de santé), qui exigent aussi souvent de quitter le domicile familial.

 

A niveau scolaire identique, les étudiants les plus en difficulté financière ont significativement moins d’ambition que les autres ; ils sont aussi moins motivés par leurs études, et ont plus de mal à suivre.

 

Les moins en difficultés financières (65%)

Les plus en difficultés financières (35%)

Non boursiers (50%)

Boursiers (15%)

Boursiers (22%)

Non Boursiers (13%)

Type de baccalauréat dont

       

bac général

79

76

55

43

– dont bac S

46

41

24

17

Mention au bac

       

– Rattrapage ou passable

45

47

65

68

– Assez bien

31

31

25

24

– Bien ou très bien

25

21

10

8

A l’âge normal ou en avance au bac

72

72

53

50

Non inscrit dans la formation choisie

7

9

14

13

Difficultés à suivre les études

26

27

35

30

Manque d’intérêt pour les matières

27

30

37

33

Absentéisme

23

23

29

30

Tout à fait satisfait de la formation suivie

52

47

39

40

 En fin de 1ere année, les étudiants non aidés financièrement sont aussi ceux qui ont le moins souvent réussi leur année, et sont le plus souvent sortis de l’enseignement supérieur :

 

Les moins en difficultés financières (65%)

Les plus en difficultés financières (35%)

Non boursiers (50%)

Boursiers (15%)

Boursiers (22%)

Non Boursiers (13%)

Réussite de la première année

       

BTS

87

86

82

74

Licence

63

56

43

33

DUT ou grande école

83

79

81

73

Sortie de l’enseignement supérieur

       

BTS

3

4

6

13

Licence

5

6

10

19

DUT ou grande école

1

1

2

5

 La situation est du même ordre 3 ans ou 4 ans après :

Situation en

4éme année

Les moins en difficultés financières (65%)

Les plus en difficultés financières (35%)

Non boursiers (50%)

Boursiers (15%)

Boursiers (22%)

Non Boursiers (13%)

Obtention en 2 ou 3 ans du BTS

78

80

71

66

Obtention en 3 ans de la licence

42

39

26

22

Poursuite études en 4éme année

88

77

68

Dont écoles de niveau bac+5

69

57

43

 

SOMMAIRE

Parmi les personnes qui occupaient un emploi en 2009, quasiment 8 millions, soit trois actifs sur dix, devraient avoir quitté définitivement le marché du travail à l’horizon 2020.

En 2009, 6,3 millions de personnes âgées de 50 à 69 ans déclarent occuper un emploi en France métropolitaine (un quart de la population active occupée) ; 31% des actifs devraient cesser d’ici 2020.

 

L’impact serait sensiblement comparable entre les régions, les taux de retrait sur la période 2009-2020 s’échelonnant de 29% à 34% ; ces taux seraient légèrement plus forts dans les régions où la population active est plus âgée (Limousin, Auvergne) que dans celles où elle est plus jeune (Alsace, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire ; c’est en Île-de-France que l’impact des départs serait le moins important, avec un taux de retrait de 29%.

 

Le taux de retrait atteindrait 38% dans les métiers de services aux particuliers, notamment les employés de maison, aides à domicile, aides ménagères, assistantes maternelles ; il en serait de même pour les ouvriers du textile et du cuir, les agriculteurs, les médecins et assimilés et les métiers de la fonction publique ; les femmes y sont particulièrement nombreuses (78% des effectifs de ces métiers en 2009) ; ces groupes totaliseraient 1 million de personnes.

 

Dans la gestion et l’administration des entreprises (cadres et techniciens des services administratifs, comptables et financiers, secrétaires, employés administratifs d’entreprise), il y aurait environ 800 000 départs, de même que dans l’ensemble «administration publique, professions juridiques, armée et police» ; le domaine «santé, action sociale, culturelle et sportive» compterait environ 700 000 cessations, comme celui du commerce (avec un taux de retrait plus faible, estimé à 24%).

 

À l’inverse, certains métiers restent structurellement jeunes en raison d’une forte rotation de leur main d’œuvre et de conditions de travail peu adaptées aux actifs les plus âgés tels les employés des salons de coiffure, les salariés de l’hôtellerie et de la restauration, les caissiers et vendeurs, les bouchers, charcutiers et boulangers, les professionnels de l’informatique.

SOMMAIRE

En 2012, 87% des salariés du secteur concurrentiel ont un contrat de travail à durée indéterminée, 3% sont intérimaires et 10 % sont en contrat à durée déterminée ; par contre entre 2000 et 2012, le nombre de déclarations d’intention d’embauche en CDD a progressé de 76% et le nombre de missions d’intérim de 14%.

Alors qu’elle avait baissé de 8 points entre 1984 et 2000, la proportion de salariés en CDI a peu varié de 2000 à 2012 ; la part des contrats temporaires (intérim et CDD) dans les embauches a augmenté et leur durée moyenne a nettement baissé ; le nombre de déclarations d’intention d’embauche en CDD a progressé de 76% et le nombre de missions d’intérim de 14%. Fin 2012, la durée moyenne des missions d’intérim est de 1,7 semaine contre 2 semaines à la mi-2001 et seulement 21% des intentions d’embauche en CDD concernent des CDD de plus d’un mois, contre 37% début 2000.

 

L’industrie et la construction ont fortement recours à l’intérim : les intérimaires y représentent respectivement 5% et 6% des effectifs salariés en 2012, contre seulement 2% dans les services ; ce sont 88% des intentions d’embauche dans l’industrie, 76% dans la construction contre 28% dans les services ; dans ces derniers, l’intérim représente 75% des intentions d’embauche dans les transports, 46% dans le commerce, 43% dans les activités informatiques et services d’information.

 

Le taux de recours aux CDD est 2 fois plus important dans les services que dans l’industrie (11% contre 6%) ; la construction (10% de CDD) se singularise par un pourcentage élevé d’apprentis (4% contre 2% pour l’industrie et le tertiaire).

Le taux de recours aux CDD est très variable au sein des services : 35% dans les arts, les spectacles et les activités récréatives et 20% dans les HCR, l’information/ communication, l’enseignement privé et les services aux personnes (réparation, coiffure, soins du corps, pressing).

 

La part des CDD dans les intentions d’embauche est beaucoup plus importante dans les services (63% en 2012) que dans la construction (14%) ou l’industrie (8%) ; elle atteint 94% dans l’édition, l’audiovisuel et la diffusion, 91% dans les arts et du spectacle, 77% dans l’enseignement privé et 75% dans les services aux personnes.

De façon plus détaillée par activité, la situation est la suivante :

En 2012, activités marchandes

Statut des salariés (en %)

Intention d’embauche

(en %)

Effectif en

milliers

CDI

Intérim

CDD

Dont

apprentissage

CDI

Intérim

CDD

Total

17 731

86,9

2,8

10,3

2,1

9

43

49

Services aux particuliers, dont

3 910

             

– Hébergement médico-social, action sociale

1 344

86

0

14

0

7

15

78

– Ménages employeurs

590

88

1

11

1

?

?

?

– Autres services (coiffure, réparation, pressing …)

535

79

1

21

4

12

12

75

– Santé

517

92

1

8

1

6

33

60

– Enseignement

426

82

1

17

1

8

14

77

– Administrations publiques (Sécurité Sociale…)

265

90

0

9

0

5

4

91

– Arts et spectacles

233

64

1

35

3

3

6

91

Commerce, dont

3 829

             

– Commerce détail, gros et auto

2 795

88

1

10

3

13

46

41

– HCR

790

81

1

18

4

12

18

70

-Immobilier (agences…)

244

91

1

8

2

23

35

42

Industrie

3 507

89

5

6

2

4

88

8

– dont IAA (industrie et « commerces de bouche »)

567

82

6

11

5

3

86

11

Services aux entreprises dont :

2 605

             

– Activités administratives et de soutien

889

81

7

12

2

10

26

65

– Activités juridiques, gestion, contrôle, ingénierie

764

93

1

7

2

20

41

39

– Activités informatiques …

334

95

1

4

1

37

43

20

– Edition, audiovisuel, diffusion

203

77

1

21

2

3

2

94

– Activités spécialisées scientifiques, techniques

175

89

1

10

1

6

8

86

– Télécom

135

95

0

5

2

23

36

40

– R&D

105

85

1

14

2

12

28

60

Autres services dont

2 062

             

– Transports, entreposage

1 269

91

3

5

1

5

75

20

– Finances, assurances

802

95

1

5

1

23

35

42

Construction

1 460

84

6

10

4

11

76

14

Agriculture

262

75

1

24

4

4

88

8

 Les jeunes salariés et les professions peu qualifiées sont les plus concernés par les contrats temporaires (la moitié de l’emploi salarié des 15-24 ans et la très grande majorité des intentions d’embauche et missions d’intérim) ; les salariés de 50 ans ou plus sont aussi plus souvent embauchés en CDD (56% des intentions d’embauche) que les 25-49 ans (45,8%) voire que les moins de 25 ans (51,3%).

 

Par ailleurs, 70% des embauches d’ouvriers sont des missions d’intérim (contre 5,2% pour les cadres et 20% pour les professions intermédiaires et les employés) ; 69% des embauches pour les autres professions sont en CDD.

La part des missions d’intérim et intentions d’embauche en CDD est pratiquement la même pour les femmes et pour les hommes (respectivement 91,4% et 91,6%) ; néanmoins la part des embauches en intérim est près de 2 fois supérieure pour les hommes (53% des intentions d’embauche) alors que les femmes sont davantage embauchées en CDD (61,6% des intentions d’embauche).

 

Au regard de 1982, la part des CDI dans l’emploi a chuté passant de 94,9 à 86,9%, mais cette situation a peu bougé depuis 2003 (87,7%) ; il en est de même pour les autres types de contrat, hors l’apprentissage :

 

CDI

Intérim

CDD

Apprentissage

1982

2003

2012

1982

2003

2012

1982

2003

2012

1982

2003

2012

% de salarié

94,9

87,7

86,9

1,0

2,7

2,8

2,7

8,0

8,2

1,4

1,6

2,1

 Rappelons aussi que les nombre de salarié a nettement progressé entre 1982, 2003 et 2012 :

 

CDI

Intérim

CDD hors apprentissage

Apprentissage

Effectif en 2012 en millier

15 427

492

1 450

382

Evolution 2012/1982

+20

+281

+290

+97

Evolution 2012/2003

+12

+10

+10

+50

 Qu’en est-il au regard des caractéristiques des salariés  (observation 1982-2012 manifestant des évolutions fortes, qui sont beaucoup plus modestes dans la comparaison 2003-2012) :

Les 15-24 ans ont connu les revers les plus importants, passant de 82,7% de CDI en 1982 à 56 en 2003 puis 49,7% en 2012, perdant 33 points entre 1982 à 2012 contre 4,9 points (pour les 50 ans et plus) et 7,6 points (pour les 25-49 ans) ; ils sont beaucoup plus en CDD (22,9 contre 7,8 en 1982, mais 23,6% en 2003) et en apprentissage ( (20,1 contre 7,3 en 1982 et 12,3% en 2003).

– Les ouvriers non qualifiés ont eux aussi connu des revers importants en CDI (68,9% en 2012 contre 90,9 en 1982, mais 71,6% en 2003), et de fortes hausses en intérim (de 1,4 à 11,2%) et CDD (de 3,6 à 13,1%) ; plus le salarié est « qualifié » (ou en responsabilité dans l’entreprise), plus son statut est « protégé »:

2012

CDI

Intérim

CDD hors apprentissage

 

% en

CDI

Evol 2012-1982

en points

Evol 2012-2003

en points

% en

CDI

Evol 2012-1982

en points

Evol 2012-2003

en points

% en

CDI

Evol 2012-1982

en points

Evol 2012-2003

en points

Cadres

94,3

-3,3

-0,4

0,3

0

+0,1

5,0

-2,9

-0,2

Professions intermédiaires

90,3

-6,6

-0,8

1,2

+0,6

+0,2

6,6

+4,3

-0,5

Ouvriers qualifiés

87,4

-9,1

-3,6

5,2

+4,3

+1,3

6,0

+4,0

+1,9

Employés qualifiés

86,3

-8,0

-1,1

1,2

-0,1

-0,5

9,5

+6,3

+0,3

Employés non qualifiés

84,3

-10,0

-0,5

1,1

+0,5

+0,1

12,9

+9,4

-1,2

Ouvriers non qualifiés

68,9

-22,0

-2,7

11,2

+9,8

+1,2

13,1

+9,5

+0,7

Lecture du tableau : Les cadres sont 94,3% à être en CDI, 3,3 points de moins qu’en 1982 (94,9%), alors que les ouvriers non qualifiés sont 68,9% en CDI, contre 90,9% en 1982 (22 points de moins)

 

 – Les femmes, un peu plus favorisées que les hommes quant au CDI en 1982 (95,1 contre 94,8%), le sont un peu moins en 2012 (86,5 contre 87,3%), du fait d’une forte hausse en CDD (de 3,1 à 9,9% contre 2,5 à 6,6% pour les hommes), alors que les hommes ont connu une hausse plus conséquente dans l’intérim (de 0,9 à 3,6% contre 1 à 1,8% pour les femmes).

 

Noter que les emplois temporaires sont aussi fréquents dans la fonction publique que dans le secteur concurrentiel (14,8% contre 13,1% pour le privé), car les CDD y sont plus fréquents (15% contre 10% dans le privé, et 8% sans les apprentis) ; ce recours est 2 fois plus important dans les collectivités territoriales (20 % des emplois en 2012) que pour les salariés de l’État (11%), les hôpitaux publics se situant à un niveau intermédiaire (14%).

SOMMAIRE

« Un nouveau virage à prendre : les grands enjeux des 50 prochaines années », OCDE,

La croissance mondiale devrait passer de 3.6% entre 2010 et 2020 à 2.4% entre 2050 et 2060 du fait du vieillissement de la population et d’une décélération progressive dans les économies émergentes ; la production économique mondiale sera toutefois multipliée par plus de quatre au cours des 50 ans à venir. Les futurs gains de PIB par habitant dépendront plus fortement de l’accumulation de compétences, en particulier des gains de productivité induits par l’innovation et le capital intellectuel (tel le savoir-faire organisationnel, les bases de données, la conception de projets et différentes formes de propriété intellectuelle.

 

La réduction des écarts de revenu entre pays de l’OCDE et économies émergentes et l’augmentation de la demande mondiale de compétences vont réduire les incitations à la migration économique et ralentir l’immigration liée au travail vers la zone OCDE ; à l’horizon 2060, le tarissement de l’immigration pourrait avoir réduit la population active de 20% dans la zone euro et de 15% aux États-Unis.

 

En même temps, l’offre de compétences ne progressera pas assez vite et n’aura pas la souplesse nécessaire pour satisfaire la demande de main-d’œuvre hautement qualifiée, dans un contexte de croissance tirée par le savoir, provoquant un creusement des écarts de rémunération ; la demande de formation de capital humain, et en particulier d’enseignement supérieur, devrait augmenter rapidement ; les mesures que les autorités devront prendre pour y répondre permettront de soutenir la croissance et d’atténuer les inégalités, mais elles mettront aussi à rude épreuve les systèmes éducatifs financés sur deniers publics, à moins d’une amélioration sensible des technologies utilisées pour l’enseignement.

 

Les exportations mondiales continueront de progresser plus vite que le PIB, les économies non membres de l’OCDE jouant un rôle croissant ; le ratio exportations/PIB augmentera en moyenne de 60% entre 2010 et 2060, et des économies relativement fermées (et de taille importante) comme les États-Unis et le Japon seront aussi ouvertes en 2060 que l’est le Royaume-Uni aujourd’hui. L’interdépendance économique devrait ainsi s’accroître, la moitié des échanges mondiaux ayant lieu entre des économies actuellement non membres de l’OCDE, contre un quart aujourd’hui ; les exportations entre pays de l’OCDE, 47% des exportations totales en 2012 ne seraient plus que 25%, alors que les exportations des pays non OCDE en direction des pays non OCDE passeraient de 15 à 33% ; les pays de l’OCDE importeront de plus en plus de produits.

 

Les liens commerciaux se resserreront avec l’expansion des chaînes de valeur mondiales et auront pour effet d’accroître la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée, et celle de l’investissement des entreprises (matériel et immatériel) ; les structures de production des économies émergentes ressembleront de plus en plus à celles des pays de l’OCDE.

 

Si les politiques redistributives restent inchangées, un pays moyen de l’OCDE sera confronté à une hausse de 30% des inégalités de rémunération (avant impôts) d’ici 2060, un niveau d’inégalités presque équivalent à celui observé actuellement aux États-Unis.

Les pays de l’OCDE devront aussi compter avec d’autres risques budgétaires liés à la diminution des recettes causée par le recul des migrations et par la plus grande mobilité des bases d’imposition

 

Dernier enjeu, les atteintes à l’environnement devraient continuer de s’accumuler dans l’hypothèse de politiques inchangées ; d’ici 2060, les émissions de gaz à effet de serre auront doublé et les atteintes à l’environnement causées pourraient avoir fait reculer le PIB de 1.5% à l’échelle mondiale et de plus de 5% en Asie du Sud et du Sud-est, hors la prise en compte pas la montée en flèche des coûts de santé et des pertes de productivité imputables à la pollution.

 

Suivent quelques recommandations issues de cette analyse

 

 

SOMMAIRE

Le tourisme contribue à 7,2% du PIB et draine prés de 85 millions de touristes, majoritairement européens, mais plus de 10 millions viennent aussi des continents asiatiques et américains

 En 2011, les touristes français et étrangers ont dépensé 141 Md€ en France métropolitaine à des fins de loisirs ou d’affaires et 4Md outre-mer ; entre 2005 et 2011, la consommation touristique a augmenté de 17%, la hausse variant de 4% en Champagne-Ardenne à 24% en Corse.

 

Grâce à leur patrimoine naturel et culturel et à des infrastructures adaptées, l’Île-de-France, Provence – Alpes – Côte d’Azur et Rhône-Alpes captent la moitié de ces dépenses.

L’Île-de-France perçoit 39 Md€ du fait de sa très large palette de sites culturels, des revenus générés par ses aéroports, et des dépenses de touristes qui pour partie n’y font qu’une étape de leur voyage et du nombre de congrès internationaux.

Les régions Paca et Rhône-Alpes perçoivent chacune près de 18 Md€, 8 Md€ en Languedoc-Roussillon, 7 Md€ en Aquitaine et en Bretagne, 6 Md€ dans les Pays de la Loire et en Midi-Pyrénées.

 

Entre 2005 et 2011, la valeur de la consommation touristique croît de 17% en France : 14 points sont dus à l’augmentation des prix et 3 points à l’augmentation des volumes.

En 2011, le transport (avion, train, autocar ou bateau) est le premier poste de dépenses (17% des dépenses touristiques en France métropolitaine, variant de 5% à 32% selon les régions (32% en Île-de-France);

L’hébergement dans les hôtels, les campings et les locations représente 16%, les résidences secondaires (dont les dépenses sont estimées par des loyers fictifs) 10% (20% en Limousin, Languedoc-Roussillon et Auvergne) ;

Les dépenses de restauration représentent 12% (de 14 à 17%) et les achats d’aliments et de boissons sont plus importants là où l’on privilégie gîtes, locations et résidences secondaires, comme en Auvergne et en Poitou-Charentes (10%, 4 points de plus que la moyenne métropolitaine) ; les dépenses liées aux activités sportives, culturelles et de loisirs représentent 6% et pèsent davantage en Normandie, Nord -Pas-de-Calais, Lorraine et Rhône-Alpes (plus de la moitié viennent des stations de ski en Rhône-Alpes et des casinos dans les autres régions).

 

En 2011, la consommation touristique intérieure représente 7,2% du produit intérieur brut métropolitain, un poids beaucoup plus important dans le sud-est, atteignant 31% en Corse et 13% en Paca et Languedoc-Roussillon, 9% en Rhône-Alpes, 6% en Île-de-France et 5% dans le nord-est.

 

Selon l’OMT, les arrivées de touristes internationaux auraient augmenté de 5,1% en 2013 (après + 4% en 2012), leur nombre atteignant 1,087 milliard, alors même que la croissance économique mondiale ralentit depuis 2010. Plus de la moitié (564 millions) concernerait le continent européen, qui enregistrerait ainsi un taux de croissance de + 5,6% des arrivées de touristes étrangers.

 

La France est toutefois restée le pays le plus visité au monde avec 84,7 millions de touristes étrangers (+ 2% au regard de 2012) et +4,6% pour les nuitées du fait d’un allongement de la durée des séjours ; la France maintient sa position de première destination touristique au monde, loin devant les États-Unis (69,8 millions d’arrivées de touristes) et l’Espagne (60,7 millions).

 Les touristes européens sont les principaux contributeurs (70,1 millions de touristes, 83% de l’ensemble) mais les touristes asiatiques sont à nouveau venus massivement (+ 12,9% d’arrivées) mais avec des séjours plus courts qu’en 2012 :

Les arrivées en provenance d’Allemagne augmentent de 6,5%, ce qui permet à ce pays de conserver sa place de leader en termes d’arrivées de touristes (13 millions en 2013) et de creuser l’écart avec le Royaume-Uni (12,6 millions), pour lequel la croissance des arrivées est néanmoins honorable (3,4 %).

La clientèle suisse est également dynamique, en croissance de 6,6%. Par ailleurs, l’Irlande, le Portugal et la Grèce, des pays parmi les premiers affectés par la crise et encore en convalescence, confirment leur retour : l’afflux de touristes en provenance de ces trois pays, 2,2 millions de touristes en 2013, dépasse son niveau d’avant crise. L’attractivité de la France est également soutenue pour la Pologne (+ 18%) et pour les pays du nord de l’Europe (+ 13,5% pour l’ensemble Finlande, Danemark et Suède).

A contrario, des clientèles prisant d’ordinaire la France sont en net recul (celles venant d’Espagne et d’Italie ont reculé de 12% et 3% respectivement). Autre baisse sensible des arrivées, celle des touristes belges et luxembourgeois avec un recul de 6% (une perte de près de 700 000 arrivées)

 

En 2013, 4,5 millions de touristes asiatiques ont visité la France, soit une hausse de près de 13% par rapport à 2012 ; les touristes chinois viennent toujours plus nombreux (1,7 million en 2013, + 23,4% par rapport à 2012).

Avec 6,6 millions de touristes en provenance du continent américain (+ 1,7%), le niveau record établi en 2011 (6,7 millions) est presque retrouvé ; au total, près de 110 000 touristes américains supplémentaires ont visité la France en 2013 (hausse de 5,8% après un recul de 7,8% en 2012).

 

En 2013, la croissance des nuitées passées par les touristes étrangers en France (+4,6%) est plus importante que celle des arrivées (+2%), du fait d’un allongement de la durée des séjours. La durée moyenne s’établit à 7,1 nuits en 2013, contre 6,9 en 2012 ; cette augmentation de la durée des séjours explique plus de la moitié des 26,4 millions de nuitées supplémentaires enregistrées en 2013. Cet allongement de la durée des séjours s’inscrit dans une tendance longue, qui s’amplifie chaque année ; les clientèles européennes ont réalisé les séjours les plus courts : 6,6 nuitées en 2013, mais elles aussi en progression (+3,5% par rapport à 2012), contribuant aux trois quarts de cet accroissement de la durée des séjours.

SOMMAIRE

Une tentative d’analyse des structures d’accompagnement (hors financement des entreprises) : typologie, politique RH et performance

Le travail s’appuie notamment sur une thèse soutenu en décembre 2013 et le recours à 135 responsables de structure d’accompagnement interrogés en ligne ; son objectif est de mieux comprendre les déterminants de la performance des structures d’accompagnement (hors celles apporteurs de financement). 

L’échantillon est constitué des principales structures d’accompagnement, avec une surreprésentation des pépinières-technopoles-incubateurs académiques, de la région Languedoc-Roussillon ; 24% des structures ont été crées dans les années 80, 30% dans les années 90 et 45% depuis 2000.

Ce travail important ne nous apporte toutefois pas un éclairage réellement nouveau, hors le corpus théorique déployé.

 

Une définition des auteurs de « l’accompagnement entrepreneurial » : c’est un processus organisé par une tierce partie, s’inscrivant dans la durée et permettant à un ou des porteurs de projet ou un ou des entrepreneurs, de bénéficier d’une dynamique d’apprentissage ( formation, conseil…), d’un accès à des ressources (financières, informationnelles…), d’une mise en réseau, de services (administratifs, hébergement…) et d’une aide à la décision (coaching, mentorat …).

 

4 grandes étapes de l’accompagnement entrepreneurial en 30 ans :

1979-1987 (voire avant)

1988-1988

Développement des réseaux

Financiers d’accompagnement

1999-2008

2008…..

Ouverture à une culture entrepreneuriale

ACCRE et PRCE

Création de l’APCE

CFE au sein des CCI et CMA

Boutiques de gestion

Pépinières

Plateformes d’initiative locales

Développement de France Initiative

Création de Réseau-Entreprendre, de France Active, de l’ADIE

Technopole et CEEI

Incubateurs d’insertion

Loi Allègre 1999, dont incubateurs

Académiques

Union des couveuses

Coopératives d’Activité et d’Emploi

Business angel (incitation fiscale)

Société de capital risque

Auto-entrepreneur

Statut entrepreneur-étudiant

Assises de l’entrepreneuriat

L’innovation et l’ESS sont plutôt absentes de ce tableau

 

L’étude estime à 1 458 le nombre d’implantations locales des structures d’accompagnement (hors réseaux financiers) et donne une brève description des différents réseaux, sans chercher à être exhaustif et comparable :

Type de réseau

BGE

Pépinière

CCI

CMA

CAE

Technopole/CEEI

Couveuses

Incubateur académique

Total

Nombre

450

400

234

111

111

87

55

55

1 458

Nombre de

Projets accompagnés*

51 320

8 000

80 600

68 000

?

?

4 600

302

 

* Le fait qu’il n’y ait aucune définition de référence du projet accompagné demande à utiliser avec prudence ces résultats

 

Trois profils-types de structures d’accompagnement :

– les «structures généralistes » telles les CCI, CMA et pépinières (39% des répondants) ayant pour principal objectif le développement économique d’un très grand nombre d’entreprises

– les «structures technologiques», telles les incubateurs et les technopoles/CEEI (35% des répondants) visant l’accompagnement de quelques entrepreneurs désirant créer des entreprises innovantes

– les « structures de l’Economie sociale », telles les BG, les couveuses et les CAE (25% des répondants), axées sur la création de nombreuses entreprises de petite taille et ayant pour objectif l’insertion des demandeurs d’emploi sur le marché du travail et le développement social et économique d’un territoire.

 

Afin de répondre à la variété des profils des porteurs de projet, les pratiques et les outils d’accompagnement s’adaptent et se diversifient ; il n’existe donc pas un mais des accompagnements à la création d’entreprises.

Les caractéristiques moyennes des actions conduites par les structures répondantes :

Caractéristiques

Moyenne

Commentaires

Nombre de projets accompagnés par an

293

CMA : 704, intégrant les formations obligatoires, BGE 669, CCI 467, couveuses 248, CAE 232, et incubateurs-pépinières entre 46 et 57

Nombre d’entreprises crées par an

130

CMA 667, CCI 336, BGE 177, couveuses 147, CAE 50, incubateurs-pépinières 13

Nombre de chargé d’affaires

5

CMA 8,4 CCI 7,9 BGE 7,3 couveuses 6,8 CAE 3,1 incubateurs-pépinières de 2,3 à 4,3

Nombre d’entreprises crées par accompagnant

22

CMA 105,5 CCI 35,5 BGE 23,6 CAE 25,6 couveuses 13,6 incubateurs-pépinières de 3,9 à 8,5

% budget consacré à l’accompagnement

53,4

 

% du temps consacré à l’accompagnement

66,1

 

% des création par des chômeurs

58,5

Couveuses 92 BGE 85 CAE 81 CCI 54 CMA 52 incubateurs-pépinières de 43 à 50 technopole-CEEI 38

Nombre moyen d’emploi par entreprise crée

2,9

Incubateur 4,7 technopole-CEEI 4,6 pépinières 2,8 CCI 2,6 BGE 1,8

CMA 1,5 couveuses 1,3 CAE 1,2

 C’est sur l’adaptation aux demandes des porteurs de projet et aux contraintes juridiques et fiscales, que les dirigeants de structures ressentent un très fort besoin de s’adapter, l’impact de la compétition entre structures apparaît limité ; toutefois les couveuses, les chambres consulaires et les BGE ressentent davantage la concurrence.

De nouvelles prestations devant répondre à des typologies de profils d’entrepreneurs de plus en plus hétérogènes, les structures doivent par exemple par exemple faire évoluer leurs messages marketing pour répondre à cette demande et attirer de nouveaux porteurs de projet, proposer une certification professionnelle du parcours d’accompagnement, mettre en ligne des outils de gestion, proposer un hébergement de très court terme et des espaces de co-working…

Enfin, les structures se doivent d’être très réactives vis-à-vis notamment des lois qui impactent l’investissement (dispositif fiscal et d’aide) ou le niveau des subventions disponibles pour financer leur fonctionnement et donc accommoder sans cesse leurs processus de décision et d’évaluation aux exigences nombreuses d’acteurs clés au sein de l’écosystème entrepreneurial.

 

Ces structures, très majoritairement à but non lucratif, dépendant de subventions instables, ont peu de marge de manœuvre sur leur politique RH ; celle-ci s’illustre ainsi :

– La rémunération des chargés d’affaires au sein des structures d’accompagnement est basée sur leurs compétences, la rémunération étant conditionnée par l’implication des salariés dans leur travail.

– Les formations sont généralement organisées en fonction des besoins spécifiques de chaque poste et non en fonction de programmes généraux ou de l’évolution des carrières ; elles sont de plus en plus proposées par les têtes de réseau.

– Les outils formalisés de recrutement sont assez peu utilisés  tels des tests ; ce sont les entretiens d’embauche qui sont déterminants. 

– L’évaluation des salariés, notamment au regrd de l’évolution de leurs compétences, est une pratique assez peu effectuée au sein des structures de l’Economie sociale ; elle l’est davantage au sein du profil technologique. 

– La participation des salariés à la prise de décision et à l’élaboration des plans stratégiques et opérationnels est plus fréquente dans les structures de l’économie sociale ; par contre, le pouvoir de décision sur la stratégie générale de la mission d’accompagnement des structures plus classiques (les systèmes d’élus notamment) y est plus faible que dans les autres structures

 

En fait, les dimensions rémunération, formation et recrutement sont assez similaires quelle que soit la structure d’accompagnement concernée ; plus précisément :

– au sein des structures de l’Economie sociale, les valeurs du projet commun, construit par les membres d’une organisation, sont centrales ; les dirigeants emploient des personnes partageant ces valeurs et pratiquent un management participatif qui fédère et implique les salariés.

– au sein des structures technologiques, la politique RH est fondée sur la personnalisation du lien salarial, permettant de stimuler l’innovation ; la structure doit mobiliser des compétences transversales et pluridisciplinaires de ses employés (technologique et économique) en évaluant ses salariés et en organisant des formations sur mesure.

– la diversité des structures généralistes conduisent à moins de spécificités que dans les deux premiers cas ; dans les plus grandes structures, on y applique des critères impersonnels et uniformes pour l’ensemble des salariés de l’organisation, alors que dans les structures de plus petite taille, les pratiques de GRH sont peu développées, le dirigeant assumant essentiellement la gestion de son personnel ; l’évaluation du petit nombre de salariés se réalise alors de manière intuitive et la participation de ces derniers à la prise de décision est plutôt faible.

– les responsabilités de chaque employé et les procédures de fonctionnement de l’organisation sont généralement écrites ; les informations sont facilement accessibles (manuel, fiches de postes, notes de services…).

– En termes de spécialisation du travail, l’ensemble des structures disposent d’un nombre important d’employés spécialistes de l’accompagnement, considérant leurs salariés comme des experts dans leurs domaines de responsabilités ; plus les structures sont grandes, plus elles auront la possibilité d’employer des chargés aux compétences transversales (levée de fonds, accès au marché international…) ou spécialisés sur une filière d’activité particulière (la biotechnologie) ; par contre, le niveau de centralisation de la prise de décision semble peu élevé pour l’ensemble des structures.

 

En résumé, le cadre de travail, influencé par la nature publique du financement, est assez similaire quel que soit le profil des structures. Si le niveau de standardisation des règles et le degré de spécialisation des salariés sont élevés, les dirigeants laissent une marge de manœuvre large à leurs salariés pour s’adapter plus facilement aux multiples profils des porteurs de projet.

 

L’analyse de la performance

Les résultats de l’étude encouragent les dirigeants à adopter une approche globale de la performance en observant plus spécifiquement l’apprentissage organisationnel, le processus de gestion interne et la satisfaction des clients.

 

Par contre, les indicateurs de la performance économique demandent à être adaptés aux spécificités et objectifs de chaque profil-type de structure :

* la formation des agents, leur évaluation améliorent la capacité d’apprentissage.

* une politique de rétribution attrayante joue directement sur le niveau de performance économique, la capacité d’apprentissage et d’innovation de la structure.

* la participation visant l’émergence de propositions d’ordre stratégique et opérationnel des chargés d’affaires contribue grandement à la performance

*enfin la formalisation des règles et la spécialisation des chargés d’affaires impactent positivement la performance

 

SOMMAIRE

Les chercheurs sont en nette hausse au sein des entreprises avec 148 300 en 2001, 68,5% de plus qu’en 2001, contre 100 800 dans le service public et une hausse de 13%

 En 2011, la recherche en entreprise, emploie 148 300 chercheurs (en équivalent temps plein, mais un total de 197 300 chercheurs), contre 100 800 dans le secteur public. Elle est en forte progression entre 2001 et 2011 (avec + 60 000 postes en plus, soit + 5,3% en moyenne par an depuis 10 ans), soit une hausse globale de 68,5% contre 13% dans le service public ; par contre celle des personnels de soutien a diminué, ainsi que les « frais généraux » dédiés à la recherche.

On dénombre 5,6 chercheurs pour 1 000 actifs.

Noter que les chercheurs sont de plus en plus employés à des travaux autres que des travaux de recherche, notamment dans les services (62% occupés à plein temps en recherche contre 83% dans l’industrie).

 

L’emploi des chercheurs en entreprise majoritairement présents dans l’industrie (82% de l’effectif ETP en 2001 mais 69% en 2011, soit 106 000), a fortement augmenté dans les services (18% de l’effectif ETP en 2001 et 31% en 2011, soit 45 700 chercheurs, et un coefficient multiplicateur de 2,9); entre 2001 et 2011, les centres R&D des branches industrielles implantés en France ont augmenté leurs investissements en France, en termes d’emploi de chercheurs et de dépenses de R&D.

 

Industrie

automobile

Activités

informatiques

Activités spécialisées

scientifiques, techniques

Aéronautique

spatial

Fab instruments

de mesure

Pharmacie

Nombre de chercheurs ETP

18 100

17 800

12 400

11 600

Environ 9 000

Environ 9 000

Coefficient de hausse 2001-2011

X 1,67

X 4,5

X 4

X 2

X 0,65

X 0,13

 La population des personnels de soutien à la recherche, qui apportent leur concours aux chercheurs dans leurs travaux de R&D, se réduit de 6 300 ETP dans les entreprises, entre 2001 et 2011, passant de 97 000 à 90 700 ; dans l’industrie il diminue de 89 200 à 76 600 (de 1,2 personne en soutien à 0,7), mais augmente dans les services passant de 7 800 à 14 100 (avec toutefois une diminution du ratio personnel de soutien/personnel de recherche passant de 0,5 à 0,3).

 

Entre 2001 et 2011, le coût global moyen d’un chercheur diminue dans les entreprises, passant de 254 k€ à 175 k€ par ETP (-31%), du fait de la baisse importante du niveau d’appui au chercheur et de la diminution de la part des frais généraux (estimés à plus de 70% des frais de personnels en 2001 et à 54% depuis 2010) ; dans les administrations, il est de 147 k€ en 2011, semblable au niveau de 2001, résultat de la stabilité du niveau d’appui du chercheur public.

 

Un chercheur sur cinq est une femme, une proportion largement liée à la discipline de recherche ; si les femmes chercheurs sont plus nombreuses que les hommes en sciences médicales et sciences biologiques et plus de 40 % en sciences humaines, sciences agricoles et en chimie, elles ne sont que 15% en sciences de l’ingénieur, en mathématiques/logiciels/physique.

Les femmes sont plus présentes dans les jeunes générations (un âge médian de 36 ans, deux ans de moins que leurs collègues chercheurs) ; les femmes de moins de 40 ans, sont 22% des chercheurs contre 16,2% chez les plus de 40 ans.

 

La moitié des chercheurs a moins de 38 ans, contre 41 ans pour l’ensemble des cadres du secteur privé et seulement 16% ont plus de 50 ans, contre 24 % pour l’ensemble des cadres. De 2007 à 2011, l’effectif a augmenté dans toutes les tranches d’âge, mais d’une façon plus prononcée dans les tranches de moins de 40 ans.

 

Une majorité des chercheurs est issue d’une école d’ingénieurs ou d’une autre grande école (55%), contre pour la filière universitaire (doctorat, master ou licence) 34% ; l’ensemble des titulaires d’un doctorat, réunissant les disciplines de santé et hors santé, représentent 12% des chercheurs.

En dehors des industries pharmaceutique et chimique, les diplômés d’une école d’ingénieurs représentent 62% des chercheurs des secteurs industriels, soit dix points de plus comparés aux secteurs des services ; en revanche, les diplômés de l’université de niveau bac + 5 (master, DEA, DESS) sont mieux représentés dans les secteurs des services, soit 21% des chercheurs en entreprise contre 12% dans l’industrie hors pharmacie et chimie.

Les chercheurs opérant dans les industries pharmaceutique et chimique sont pour plus des deux tiers issus de la filière universitaire, dont 41% de doctorats et 19% titulaires d’un diplôme d’ingénieur ; on y rencontre une présence féminine majoritaire.

 

 

SOMMAIRE

Au-delà de l’innovation technologique, l’open innovation conduit à imaginer des eco-systémes profitables aux différents acteurs ; comment les construire, quelles difficultés vont être rencontrées ?

Une initiative de bluenove, en partenariat avec Butagaz, Caisse des Dépôts, Humanis, Orange, Suez Environnement sur la base de l’étude bluenove  

Enquête qualitative Bluenove : 38 personnes de grandes entreprises et organisations publiques, en France et à l’étranger, interviewées, individuellement ou collectivement avec des fonctions et des niveaux hiérarchiques volontairement divers, chacune partageant sa vision de ce que peut être l’Open Innovation Sociétale, et comment leurs initiatives personnelles ou leur organisation sont déjà en marche sur cette voie.

Enquête quantitative en ligne réalisée par BVA auprès des entreprises présentes en France de plus de 1000 salariés (niveau siège) et des fonctions les plus susceptibles d’être concernées par l’Open Innovation Sociétale : directions, responsables et manager innovation, communication, marketing, RSE.

 

Définition « Open Innovation » : démarche consistant à impliquer tant l’écosystème externe (partenaires, clients, fournisseurs, universités et laboratoires de recherche, startup, collectivités publiques, concurrents ou acteurs d’autres secteurs) de l’entreprise que l’ensemble de ses ressources internes (différents départements et niveaux hiérarchiques) dans des dynamiques d’innovation collaborative.

 

« Plusieurs facteurs ont favorisé l’intérêt croissant pour ce concept ainsi que l’émergence de démarches ouvertes, structurées et dépassant les simples collaborations one-to-one…pour aller vers la construction d’écosystèmes d’innovation » :

– Le mouvement de recentrage des entreprises sur le maillon de la chaîne de valeur ou celui dont elle maîtrise le mieux les facteurs de succès.

– L’externalisation des activités, fonctions et processus qui ne sont pas «cœur de métier» et demandent des savoir-faire que des prestataires extérieurs, concentrés sur un seul métier, sont mieux à même de mobiliser ; ainsi, la capacité de création de valeur dépend de plus en plus de l’extérieur.

Les contraintes budgétaires incitent à développer de nouveaux savoir-faire et à mobiliser le potentiel de créativité et d’innovation inexploité, sous-exploité ou mal exploité de l’ensemble des collaborateurs.

– La formidable poussée du numérique qui transforme à grande vitesse non seulement les systèmes productifs mais encore les modes de relation et de socialisation des individus.

 

41% déclarent être en phase amont de la définition d’une stratégie d’Open Innovation et 22% en phase d’optimisation (en progression depuis 3 ans) ; 4% jugent ce type de démarche inenvisageable, la principale raison évoquée étant la volonté de contrôler de bout en bout les projets innovants et de maintenir la concurrence à distance.

 

Ce type d’innovation permet à l’entreprise :

– d’améliorer l’offre de produits et de services (93%), d’accélérer le développement de produits et de services innovants (86%),

– de développer sa notoriété (84%), d’améliorer la satisfaction client (76%), de se différencier des concurrents (76%)

– de développer un écosystème de partenaires innovants (79%), de contribuer à des projets eco-citoyens (62%)

– d’apporter des réponses à des questions non résolues en interne (64%)

– de générer de nouveaux revenus (60%) et de diminuer les coûts du développement de nouveaux produits (51%)

 

La hiérarchie des réponses montre que les entreprises ont une approche consistant à aller chercher à l’extérieur des idées, des concepts ou des technologies pour alimenter et accélérer leur processus d’innovation, au moins autant que de vendre, louer ou mettre à disposition de tiers certains résultats du processus d’innovation interne.

 

De fait, les entreprises qui réussissent ont compris que servir les consommateurs de la base de la pyramide exige de repenser intégralement les produits, leurs modes de production et de distribution, parce qu’il ne suffit pas de comprimer les prix.

 

Une des clés de la réussite est de se rapprocher et de s’inspirer des modèles d’innovation informels des populations locales et des entrepreneurs locaux en renouant avec l’ingéniosité pratique, l’intuition et la créativité pour arriver à faire avec beaucoup moins d’argent, de matière, d’énergie, de transport, de complexité, des produits/services réellement adaptés aux besoins et aux conditions de vie de ceux à qui ils sont destinés ; il faut sortir de la logique top-down et reconnaître aux acteurs locaux la capacité et le droit d’inventer de bout en bout des solutions adaptées aux besoins et aux contraintes locales de tous ordres.

 

Ce qui se dégage des entretiens menés, c’est « l’aspiration à restaurer la confiance, à voir les entreprises agir dans le sens d’un progrès qui ne laisserait personne sur le bord de la route », avec en toile de fond deux idées qui gagnent peu à peu du terrain : l’efficacité économique n’a de sens qu’au service des gens et l’innovation n’a de sens que si elle améliore le bien-être ou simplifie concrètement la vie des gens.

Ainsi les ¾ des entreprises interrogées disent valoriser leur rôle sociétal, un rôle qui pour 89% sera un de leur grand axe stratégique au cours des 5 prochaines années.

 

Ceci étant, une démarche d’Open Innovation Sociétale ne s’improvise pas mais doit s’appréhender dans sa dimension stratégique comme «un processus d’apprentissage organisationnel conduisant au renouveau stratégique d’une entreprise» et exige une «conversion sociétale» en rupture avec les logiques top-down ; il s’agit de reconnaitre à tous les membres de l’organisation le droit à l’initiative. C’est plus une affaire de conviction et d’engagement personnel que de mandat explicite ou de place dans l’organigramme.

 

Qui impliquer ?

Les répondants mettent avant les collaborateurs (81%), les clients (70%), les universités, les écoles (70%), les fournisseurs (62%), les collectivités locales (54%) et seulement 30% les labo de recherche.

Les directions en charge de ces projets sont pour 45% celle de la communication, et à égalité (39%) celle du marketing et de l’innovation.

 

Comment ?

Travailler par projets favorise à la fois l’implication des parties prenantes, la montée en compétence des personnes impliquées et l’accélération du processus qui va de la «bonne idée» de départ à sa concrétisation sous une forme viable et désirable.

Encore faut-il être clair sur ce que l’on entend par projet : un ensemble coordonné d’actions mises en œuvre pour atteindre un but précis afin de répondre à un besoin spécifique dans un temps donné ; par définition le projet est limité dans le temps, assorti d’objectifs, d’échéances et d’évaluations.

Les types de projets, cités par les répondants sont variés : projets d’innovation avec les clients (53%), projets de communication interne visant à sensibiliser les managers et les collaborateurs dans leur travail quotidien (43%, mais 58% dans les plus grands organisations), projets de communication externe (39%, 58% dans les grandes organisations).

 

Un puissant levier : l’intrapreneuriat : « Si la règle de base de l’Open Innovation est d’ouvrir le jeu, il ne faut pas en déduire que tout le monde va avoir envie de jouer. Dans toutes les dynamiques collectives, se détachent invariablement une minorité agissante et, dans cette minorité, des personnalités fortement engagées qui jouent un rôle moteur ; ce sont les intrapreneurs. »

La difficulté n’est pas tant de les repérer que de créer les conditions pour qu’ils affinent et conduisent leur projet à bonne fin, les responsables RH jouant un rôle clé dans leur identification et leur accompagnement.

 

Une des difficultés est de sortir de l’idée de « captation » d’idées et de valeur. De fait en 2011, dans l’enquête réalisée par bluenove, 88% des grandes entreprises interrogées estimaient que l’Open Innovation les exposait à des risques de vol ou détournement de propriété intellectuelle. Selon l’étude publiée en 2012 par CGI et Centrale Paris, les deux principaux freins exprimés à une plus grande ouverture de leurs processus d’innovation sont le partage de la valeur et de la propriété intellectuelle ; à cela, il faut ajouter les questions de confidentialité, les problèmes juridiques, la volonté de contrôler de bout en bout les projets innovants.

Nombre de craintes sont levées dès lors que les règles du jeu sont clairement énoncées dès le départ, qu’elles prennent en compte toutes les parties prenantes et redistribuent équitablement la valeur générée par chacun ; les démarches d’Open Innovation Sociétale fructueuses obéissent beaucoup plus à une logique de pollinisation et de fertilisation croisée qu’à une logique de captation d’idées ou de richesses.

 

Autre difficulté, le temps nécessaire pour agir avec pertinence : si l’objectif majeur de l’Open Innovation est d’accélérer le processus d’innovation et de produire des innovations créatrices de valeur pour les parties prenantes internes et externes, il faut toutefois accepter de consacrer du temps à la recherche des bons partenaires ainsi qu’à l’exploration des bonnes idées et à leur maturation. Les grandes entreprises se tournent vers des startup pour trouver des réponses techniquement innovantes et à forte valeur ajoutée sociétale, mais les collaborations se révèlent souvent moins fructueuses qu’espéré, parce que les grandes organisations n’ont ni la même appréhension du temps ni les mêmes impératifs temporels ; disposant par nature des ressources limitées, les jeunes entreprises innovantes ont peu de temps à consacrer à l’exploration, au décryptage des schémas d’organisation et aux processus de décisions complexes des grandes entreprises. La clé est d’accélérer le cycle de décision

 

L’ancrage territorial est jugé valeur d’avenir : c’est là que se constituent les écosystèmes innovants, par agrégation et concentration progressive de « forces vives » : entreprises, universités, laboratoires de recherche, incubateurs et startup, fablabs. La proximité géographique et l’appartenance à un même territoire rendent plus évidemment tangible l’intérêt des acteurs économiques à collaborer et à être solidaires, qu’il s’agisse de relations client-fournisseur, d’implication dans la vie communautaire ou de partenariats visant à répondre à une problématique propre à un territoire, dans une optique de réplication sur d’autres territoires

 

 

SOMMAIRE