Archives mensuelles : décembre 2020

Depuis 2007 l’emploi salarié a progressé de 8% et l’emploi non-salarié de 30%.

Sources : les estimations d’emploi constituent la source de référence pour le suivi conjoncturel de l’emploi. Elles comptabilisent, annuellement et trimestriellement, le nombre de personnes en emploi en France hors Mayotte. Les estimations annuelles mesurent l’emploi total (salarié et non salarié) sur la dernière semaine de l’année par secteur d’activité (jusqu’au niveau A88 de la NAF rév. 2) et par échelon géographique (jusqu’à la zone d’emploi).

Noter le léger changement de série à partir de 2011 (avant France métropolitaine, puis France et Dom-Tom sauf Mayotte à partir de 2011).

 

2019 a été la meilleure année en nombre de salariés et de non-salariés depuis 2007.

⇒ L’emploi progresse alors que la croissance ralentit

Fin 2019, 28,5 millions de personnes occupent un emploi en France hors Mayotte. L’emploi progresse de 1,4% avec la création nette de 405 000 emplois en 2019, la croissance la plus élevée depuis 2007 (+ 1,4 %, + 368 000 emplois). Il faut remonter à 2000 pour observer une progression du nombre d’emplois plus importante (+ 653 000 emplois).

 

Pourtant l’activité économique ralentit : le produit intérieur brut augmente de 1,5% en 2019, après + 1,8% en 2018 et + 2,3% en 2017. Au-delà du ralentissement tendanciel de la productivité par tête du travail, observable depuis les années soixante-dix et accentué depuis la crise économique de 2008-2009, la mise en œuvre de mesures de baisse du coût du travail depuis 2013, complétée par la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en une réduction de cotisations sociales patronales en janvier 2019, contribuent à une quasi-stagnation de la productivité apparente du travail par tête en 2019.

⇒ L’emploi non salarié supplante l’emploi salarié

L’emploi salarié, qui constitue près de 90 % de l’emploi total, augmente de 1,1% en 2019, soit 284 000 emplois supplémentaires, nettement plus qu’en 2018 (+ 161 000). Dans le même temps, l’emploi non salarié accélère pour la deuxième année consécutive : + 4,1% en 2019, après + 2,5% en 2018 et + 0,7% en 2017 (soit 121 000 non-salariés supplémentaires, après + 71 000 en 2018).

 

Noter que les évolutions les plus favorables proviennent notamment d’un flux plus faible des défaillances et d’un flux élevé des créations d’entreprise (notamment à partir de 2009 année de l’apparition des autoentrepreneurs), indicateur aussi d’une conjoncture favorable par ailleurs créatrice d’emplois dans les entreprises existantes ; la période 2008-2009 (crise financiére) a été la plus défavorable. 2019 a été particulièrement faste avec le plus grand nombre de créations d’entreprise et le flux le plus faible en défaillances.

L’emploi non-salarié progresse sans cesse entre 2007 et 2019 (sauf en 2014) pour atteindre l’indice 130,2 en 2019 (indice base 100 en 2007) alors que l’emploi salarié régresse entre 2008 et 2010 puis progresse sans cesse ensuite; mais l’indice en 2019 n’est que de 107,7, bien en-deça de celui des non salariés. Mais restons prudent dans la mesure où les emplois ne sont pas tous comparables, notamment ceux des autoentrepreneurs (tous ne produisent pas de recettes).

Les progressions de l’emploi non-salarié ont été particulièrement importantes dans le tertiaire qu’il soit marchand (+41%) ou non-marchand (+68%).

⇒ Une approche plus fine par activité

En 2019, le tertiaire marchand porte de nouveau la croissance de l’emploi. Avec une hausse de 287 000 emplois (+ 2,1% en un an), il représente plus de 70% des créations nettes d’emploi tous secteurs confondus. Cette forte progression est particulièrement marquée pour l’emploi non salarié : + 87 000 en 2019, après déjà + 55 000 en 2018. L’emploi salarié accélère également dans ce secteur : + 200 000 en 2019, après + 125 000 en 2018.

 

La progression de l’emploi s’est également intensifiée en 2019 dans le tertiaire non marchand (+ 47 000, soit + 0,5%, hausse la plus forte depuis 2016). Contrairement aux deux années précédentes, l’emploi salarié croît dans ce secteur (+ 0,3% après une quasi-stabilité en 2018 et – 0,1% en 2017). L’emploi non salarié, principale composante du dynamisme de ce secteur, continue de nettement augmenter (+ 26 000, soit + 4,6% après + 3% en 2018).

L’emploi non-salarié évolue plus favorablement que l’emploi salarié entre 2007 et 2019

 

La bonne santé dans la construction, amorcée depuis 2017, s’accentue en 2019. Avec 55 000 créations nettes d’emploi, ce secteur bénéficie de la plus forte progression (+ 3,2%) des cinq grands secteurs composant l’économie. La hausse concerne essentiellement l’emploi salarié (+ 46 000).

 

Dans l’industrie, après une longue période de recul entamée en 2001, 2019 est la troisième année consécutive de création nette d’emplois : + 17 000 après + 15 000 en 2018 et + 4 000 en 2017. L’emploi salarié ralentit à peine : + 11 000 en 2019 après + 13 000. A contrario, pour l’emploi non salarié, 2019 marque la plus forte hausse depuis 2013 (+ 6 000 en 2019, comme en 2013).

 

Le secteur agricole est le seul où l’emploi se contracte modérément (– 400, soit – 0,1%), mais ce recul est le moins marqué depuis 2013. L’emploi salarié y progresse nettement (+ 7 000) mais sans tout à fait compenser la baisse tendancielle de l’emploi non salarié (– 7 400).

⇒ En 2019, pour la troisième fois en quatre ans, l’emploi augmente dans la totalité des régions.

Cette hausse est particulièrement marquée dans les régions ultramarines de La Réunion (+ 4,4%), la Guyane (+ 3,8%) et la Guadeloupe (+ 3,1%).

En Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Pays de la Loire, en Bretagne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Corse et en Île-de-France, l’emploi augmente de 1,3 à 1,9%, hausses proches de la moyenne nationale (+ 1,4%). L’emploi tertiaire marchand, qui croît dans ces régions d’au moins 2%, contribue largement à ce dynamisme.

 

Les régions où l’emploi progresse le moins se situent dans la moitié nord de la France : en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand Est, en Centre-Val de Loire, en Normandie et dans les Hauts-de-France, la hausse de l’emploi est nettement plus faible qu’ailleurs (de + 0,3% à + 0,9%). Dans ces régions, l’emploi augmente plus modérément dans le tertiaire marchand (+ 1,7% ou moins). Par ailleurs, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, régions où l’industrie est surreprésentée, sont les seules de France où l’emploi industriel recule.

 

Pour en savoir davantage : En 2019, l’emploi progresse le plus fortement depuis 2007 – Insee Focus – 216

SOMMAIRE

L’emploi progresse de 401 000 postes au 3éme trimestre grâce à l’intérim.

Source : la Déclaration sociale nominative (DSN).

 

L’emploi hors intérim a progressé au 3éme trimestre (+269 500 après une baisse de 312 100 au 2éme trimestre); dans le même temps l’intérim progressait de 131 600 emplois contre 107 800 au 2éme trimestre.

⇒ Une approche globale

On dénombre 709 400 intérimaires fin septembre 2020. Après un recul historique en début d’année et un début de reprise au 2e trimestre, l’emploi intérimaire continue à se redresser au 3e trimestre (+22,8%, soit +131 600 intérimaires, après +22,9% soit +107 800 au trimestre précédent). Cependant, ce redressement n’est encore que partiel : fin septembre 2020, l’emploi intérimaire reste inférieur de 10% à son niveau de fin décembre 2019.

 

Le volume de travail temporaire mesuré en équivalent emplois à temps plein (ETP) sur l’ensemble du trimestre chiffre 663 900 emplois. Il augmente fortement au 3e trimestre 2020 (+50,5% soit +222 600) après une chute historique au 2e trimestre (-39,7%, soit -290 300).

 

Les CDI intérimaires (47 100 contrats fin septembre ou 6,6% de l’Intérim) diminuent légèrement au 3e trimestre 2020 (-2,8%, après -2,4% au 2e trimestre 2020), mais conservent une tendance à la hausse sur un an (+8,4%).

 

L’emploi salarié intégrant l’Intérim rebondit de 1,6% (soit +401 100 emplois après -697 100 emplois au premier semestre) et de 1,1% hors intérim (soit +269 500 emplois) : l’emploi intérimaire contribue ainsi au tiers des créations d’emploi par rapport au trimestre précédent. Par rapport à son niveau de fin décembre 2019, l’emploi hors intérim est inférieur de 0,9% et l’emploi salarié total de 1,2%. Sur un an, l’emploi hors intérim diminue de 0,5% soit -126 100 emplois et l’ensemble de l’emploi salarié, intérim compris, de 0,8% (soit -207 200 emplois).

 

Une approche par secteurs

⇒ Le tertiaire

Dans le secteur tertiaire, ce sont 319 000 emplois intérimaires fin septembre (1,6% de l’ensemble des salariés du secteur) et 45% des intérimaires fin septembre ; ils sont essentiellement localisés pour 83% dans les transports (102 000 emplois), les services aux entreprises (92 500 emplois) et le commerce (69 900 emplois).

L’emploi intérimaire augmente de 19,4% (soit +51 800 intérimaires, après +12,4 % soit +29 500 au 2e trimestre 2020). Il est en baisse de 7,7% par rapport au niveau atteint fin 2019 et de 5,8% sur un an.

Le volume de travail temporaire en ETP mesuré sur le 3éme  trimestre augmente de 36,8% (+82 200 emplois ETP) après avoir chuté de 32,3% (-106 600).

 

Observés en moyenne annuelle, la baisse est de 9,4% ; elle est bien sur très importante dans les HCR (-58,2% et 6 600 emplois au 3éme trimestre), les services financiers (-30,4% et 7 500 emplois), les services aux personnes (-25,7% et 5 900 emplois), l’informatique, communication (-20,2% et 6 600 emplois) et les activités immobilières (-13,5% et 2 100 emplois); pour les autres services elles est comprise entre -3,6 et -8,9%.

 

Les hausses sont plus importantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+28,1% après +20% au trimestre précédent), en Bourgogne-Franche-Comté (+24,4%, après +0,3%). Il ralentit en Occitanie (+15,8%, après +17,7% au 2e trimestre) et en Nouvelle-Aquitaine (+15,8%, après 24%). La situation est beaucoup plus défavorable en Île-de-France, région qui représentait près du quart des emplois intérimaires dans le tertiaire avant la crise : le niveau d’emploi intérimaire y est inférieur de 20,4% à celui du 4e trimestre 2019.

⇒ L’industrie

Au 3e trimestre 2020, l’emploi intérimaire compte 242 200 emplois dans l’industrie (7,2% de l’ensemble des salariés du secteur) et 34% des intérimaires fin septembre; il progresse au 3éme trimestre de 26,8% (+51 200), après +14,3%, ou +23 900 au trimestre précédent. Il est cependant inférieur de 13,8% au niveau atteint fin 2019, et baisse de 15,2% sur un an.

Au 3e trimestre 2020, le volume de travail temporaire en ETP augmente fortement (+44,3%, soit +67 800 ETP, après -40,2%, soit -102 900 ETP).

C’est dans l’industrie que l’emploi intérimaire est le plus éloigné de son niveau d’avant la crise liée à la covid-19 (-15,2% en nombre d’intérimaires et -21,5% en EQTP).

 

L’emploi intérimaire dans l’industrie se redresse dans toutes les régions mais à des rythmes différents : en Bourgogne-Franche-Comté (+45,3%, après +2,5% au 2e trimestre), en Hauts-de-France (+35,4%, après + 14% au trimestre précédent); il augmente moins fortement en Occitanie (+14,2% après +12,7% au trimestre précédent), en Île-de-France (+15,7% après +6,2%) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+17,9%, après +26,3%).

⇒ La construction

Dans la construction, l’emploi intérimaire chiffre 144 600 emplois (9,1% des emplois du secteur) et 20% des intérimaires fin septembre ; il augmente de 24,2% (soit +28 100, après +85,3% soit +53 600 intérimaires au trimestre précédent).

Au 3e trimestre 2020, le volume de travail temporaire en ETP augmente fortement (+116,5% après -56,5% au trimestre précédent, soit -80 300 ETP).

Il est cependant inférieur de 8,4% au niveau atteint fin 2019, et en baisse de 11,1% sur un an en nombre, y compris en ETP.

Les augmentations les plus prononcées reviennent à la Bretagne (+31,9% après +90% au trimestre précédent), au Centre-Val de Loire (+30,4%, après +97,4%) ; il est moins dynamique en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+17,4%, après +104,6% au 2e trimestre) et en Auvergne Rhône-Alpes (+18,4%, après +74,3% au trimestre précédent).

⇒ La durée des missions

Ce trimestre, la durée moyenne des missions diminue (-11,8%) et s’établit à 1,9 semaines, après deux trimestres historiquement hauts. La durée des missions reste plus élevée dans la construction (3,2 semaines au 3e trimestre 2020) que dans l’industrie (2,1 semaines) et le tertiaire (1,5 semaine).

Noter que les missions au sein du tertiaire sont plus longues dans l’activité services financiers (4,7 semaines), et l’informatique-communication (4 semaines) et par ailleurs fort courtes dans les HCR ( 0,6 semaine) et les services non marchands (0,7 semaine).

 

L’intérim dynamise l’emploi salarié dans la construction et le secteur tertiaire : l’emploi tertiaire augmente de 1,3% hors intérim (soit +258 900 emplois) et de 1,6 % (soit +310 600 emplois) en tenant compte des intérimaires. Dans le secteur de la construction, l’emploi hors intérim augmente de 1,3% (soit +18 800 emplois) et de +3 % (+46 900 emplois) y compris l’intérim. Dans l’industrie, la progression de l’intérim fait plus que compenser le recul de l’emploi salarié (-0,2% ou -7 500 emplois), tandis que l’emploi salarié, intérim compris, augmente de 1,3% (+ 43 900 emplois).

 

Pour en savoir davantage : Au 3e trimestre 2020, l’emploi intérimaire continue de se redresser et se rapproche de son niveau d’avant-crise – Ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr)

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Guides

“LES DISPOSITIFS À DESTINATION DES PME ET TPE”, France relance, décembre 2020

“Guide du crédit d’impôt recherche”, Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, lu décembre 2020

“Guide du click&collect”, CMA Alsace, lu décembre 2020

SOMMAIRE

Études, rapports et propositions non commentés

“Crédits par taille d’entreprises – Octobre 2020- Croissance particulièrement forte des crédits aux PME” Banque de France, Stat Info du 10 décembre 2020

“Les espèces, malgré leur repli, restent le moyen de paiement privilégié des Français”, Banque de France, Bulletin de la Banque de France N°232/4, novembre-décembre 2020

“Observatoires prospectifs des métiers et des qualifications, l’âge de la maturité”, Cereq, Bref N°398, lu décembre 2020

“LES FRANÇAIS ET LES COMMERCES ALIMENTAIRES DE PROXIMITÉ SPÉCIALISÉS des Français” CGAD, décembre 2020

“L’obligation d’emploi des travailleurs handicapés en 2018 : le taux d’emploi direct en équivalent temps plein stagne pour la deuxième année consécutive”, Dares Résultats N° 038, novembre 2020

“Le chiffre du commerce extérieur”, Douanes, Analyse mensuelle N°340, octobre 2020, publié en décembre 2020

“RAPPORT D’ACTIVITÉ 2019-2020” Les Entrep’ ANLE, lu décembre 2020

“LES POLITIQUES 2020 INDUSTRIELLES EN FRANCE”, France Stratégie Rapport de novembre 2020

“Le rôle du capital humain dans le ralentissement de la productivité en France”, France Stratégie, Note de synthèse, décembre 2020

“Inégalités primaires, redistribution : comment la France se situe en Europe “, France Stratégie, la note d’analyse N°97, décembre 2020

“Aires d’attraction des villes : plus de 15-29 ans et de cadres dans les pôles et dans les grandes aires”, Insee Première N° 1827, novembre 2020

“14 millions de touristes en moins au premier semestre 2020 en Île-de-France”, Insee Analyses Ile de France N°126, décembre 2020

“Les ménages surendettés ne sont pas forcément les ménages socialement les plus précaires”, Insee Analyses Ile de France N°125, décembre 2020

“37 millions de logements en France au 1ᵉʳ janvier 2020”, Insee Focus N° 217, décembre 2020

“Note de conjoncture”, Insee, décembre 2020

“Le patrimoine économique national en 2019 : une croissance soutenue par les cours boursiers”, Insee Première N°1832, décembre 2020

“Entreprises créées en 2014 : une pérennité à trois ans moins élevée en Centre.-Val de Loire”, Insee Analyses Centre Val de Loire N°67, novembre 2020

“The Mastercard Index of Women Entrepreneurs, 2020 Report”, lu décembre 2020,

“Bilan annuel des transports en 2019 : emploi et salaires”, Ministère de la Transition Écologique, novembre 2020

“Évaluation au 11 décembre 2020 de l’impact économique de la pandémie de COVID-19 en France et perspectives pour 2021”, OFCE, Policy brief 81, décembre 2020

“Contribution de la destruction créatrice aux gains de productivité en France”, Trésor Eco N°273, décembre 2020

 

SOMMAIRE

1,8 million de salariés dans le secteur associatif, mais 40% d’embauches en moins du fait du covid.

L’édition 2020 de la France associative en mouvement Recherches et Solidarités a publié en novembre l’édition 2020 de la “France associative en mouvement”, une étude annuelle sur la vie associative.

 

Elle est structurée autour de 4 grandes thématiques : les créations d’associations, les associations et les bénévoles aujourd’hui, l’’emploi dans les associations en 2019 et la Covid-19 : où en sont les associations ?

 

Un léger en repli de l’engagement bénévole passant de 25% de Français bénévoles en 2016 à 24% en 2019, avec plusieurs constats :
-Une augmentation de la proportion de femmes et des moins de 35 ans,
-Une diminution de la proportion des plus de 35 ans et de la représentation des catégories socio-professionnelles moins diplômées,

 

♦ Les chiffres clés du secteur associatif

L’étude rappelle qu’il existe 1,4 à 1,5 millions d’associations en activité en 2019 et plus de 12,5 millions de bénévoles en France dont 5,2 à 5,4 millions actifs chaque semaine.

 

En tant qu’acteur économique :
• 157 500 employeurs du secteur associatif, soit 12% des associations en activité,
• 8 420 associations emploient plus de 50 salariés,
• Le secteur associatif chiffre 1 835 000 salariés (9,3% des salariés du secteur privé), et 40,6Md€ de salaire soit 6,6% de la masse salariale du secteur privé.

 

♦ Quels sont les impacts du Covid-19 sur le secteur associatif
Observés dans l’étude menée auprès de 13 500 associations entre le 14 mai et le 15 juin 2020, l’impact est le suivant :
• 86% des associations ont été obligées d’annuler un ou plusieurs événements,
• 66% ont été amenées à stopper leurs activités,
• 57% ont dû revoir leur mode de fonctionnement, avec notamment une percée du télé-bénévolat,
• – 40% de créations d’associations entre le 4ème trimestre 2019 et le 2ème trimestre 2020,
• – 40% d’embauches dans les associations,
• Une diminution importante de 60 000 emplois dans les effectifs salariés des associations.

 

Pour en savoir davantage : http://www.lerameau.fr/wp-content/uploads/2020/12/Bulletin-ISC-LR-no47-12-2020_BAD.pdf   où vous trouverez de nombreux autres articles.

SOMMAIRE

54% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée en novembre, malgré la crise sanitaire.

Source : La 9éme édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 30 novembre et le 11 décembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main d’œuvre en novembre.

 

Si au cours de novembre 59% des salariés travaillent sur site et 27% en télétravail, 39% travaillent toutefois dans une entreprise qui a mis au moins une partie de ses salariés au chômage partiel.

⇒ Quelle activité en novembre ?

♦ En novembre, l’activité se détériore significativement avec la mise en place du reconfinement : 39% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité a diminué du fait de la crise sanitaire (après 32% en octobre, 30% en septembre, et 51% en juin), dont 11% dans une entreprise dont l’activité s’est arrêtée ou a diminué de plus de moitié (après 6% en octobre 7% en septembre, et 13 % en juin).

 

♦ Les pertes d’activité sont toutefois bien moins marquées que lors du premier confinement : en avril, les entreprises dont l’activité avait diminué du fait de la crise représentaient 80% des salariés et celles dont l’activité était à l’arrêt 12%.

54% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée en novembre malgré la crise sanitaire (après 61% en octobre, contre 16% en avril) ; enfin 7% sont employés dans des entreprises dont l’activité a augmenté (contre 5% en avril).

⇒ Dans quelles tailles d’entreprises cette baisse d’activité ?

L’arrêt total de l’activité touche davantage les plus petites entreprises : les 10 à 19 salariés à l’arrêt en novembre emploient 11% des salariés dans leur tranche d’effectifs contre 6% dans la tranche de 20 à 49 salariés  et 2% des salariés des entreprises de 250 salariés ou plus.

La part de salariés travaillant dans une entreprise de 500 salariés ou plus dont l’activité a augmenté, par rapport à ce qui était prévu, se stabilise à 10% en novembre (comme en octobre), alors qu’elle oscille entre 4 et 6% pour les autres tailles d’entreprises plus petites.

 

Les très grandes entreprises sont néanmoins davantage touchées par des baisses d’activité de moins de 50% : 33% des salariés travaillant dans les entreprises de 500 salariés ou plus sont concernés par des baisses de moins de moitié de l’activité, contre 27% pour les salariés des entreprises entre 50 et 499 salariés, 23% pour les salariés des entreprises de 20 à 49 salariés et 22% pour les salariés des entreprises de 10 à 19 salariés.

⇒ Dans quelles activités ?

♦ Les secteurs les plus touchés par les fortes baisses de l’activité demeurent l’hébergement restauration et les « autres activités de service », qui comprend les arts, spectacles et activités récréatives ; l’arrêt total ou la baisse d’activité de plus de moitié concerne 65% des salariés du secteur des HCR (après 30% en octobre) et 36% des salariés des autres activités de service (après 17% en octobre), dont  59% des salariés dans les arts et spectacles (après 34% en octobre).

Les secteurs du commerce et des transports sont également fortement impactés : les arrêts ou baisses d’activités supérieures à 50% représentent respectivement 16 et 14% des salariés de ces secteurs (après respectivement 4 et 13% des salariés en octobre), du fait notamment du commerce et réparation d’automobiles et du transport aérien.

 

♦ Néanmoins, ce sont aussi les deux secteurs qui connaissent le plus de hausse d’activité du fait de la crise sanitaire. Celle-ci concerne 21% des salariés dans le secteur des transports du fait quasi intégralement des livraisons à domicile, et 11% des salariés dans le secteur du commerce, principalement dans le commerce de détail hors automobile. Les augmentations de l’activité sont aussi importantes dans le secteur de la santé (14% après 18% des salariés en octobre).

 

♦ Les baisses d’activité de moins de moitié concernent principalement l’information communication (46% des salariés),  les activités financières et d’assurances (33% après 27) et les services aux entreprises (32% après 30 en octobre).

 

♦ Enfin, les entreprises dont l’activité est restée inchangée malgré le reconfinement représentent la très grande majorité des salariés dans le secteur de la construction (83% en novembre après 81 en octobre), de l’industrie pharmaceutique (84% après 82), des activités immobilières (71%, après 86), de l’enseignement (81% après 74), de l’industrie agro-alimentaire (65% après 74), des biens d’équipement (64% après 62), et des activités financières et d’assurance (62% après 68).

 

♦ Dans la plupart des secteurs, les pertes d’activités liés au reconfinement sont très largement inférieures à celles observées lors du premier confinement. Le constat est particulièrement vrai dans les secteurs de la construction (14% des entreprises ont une activité qui a diminué en novembre du fait de la crise, contre 97% en avril), des biens d’équipements (31% de baisse d’activité en novembre, contre 88% en avril), des transports (40% contre 89 en avril), dans l’enseignement/santé (23%, contre 67% en avril).

⇒ Les causes de l’activité réduite

La perte de débouchés recule mais reste la cause majoritaire de la réduction d’activité (57%, après 64% le mois précédent et 80% en septembre, touchant davantage les grandes entreprises), suivie par les restrictions administratives (38%, après 26 en octobre et 9 en septembre, touchant davantage les petites entreprises), puis de façon fort minoritaire, le manque de personnel pouvant travailler (3%, après 8 en octobre) ou les difficultés d’approvisionnement (2% après 3 en octobre).

Ce sont davantage les grandes entreprises qui soulignent les plus les difficultés rencontrées.

 

⇒ Les conséquences de la crise sur les effectifs des entreprises

♦ La part de salariés travaillant dans des entreprises dont les effectifs sont restés constants (80% fin novembre comme fin octobre)

Les entreprises ayant diminué leurs effectifs représentent 16% des salariés fin novembre, part qui est stable par rapport au mois précédent mais plus importante que lors du premier confinement (13% fin avril). La hausse est marquée dans les secteurs du commerce (17% après 13% fin octobre et 16% fin avril), et modérée dans les activités immobilières (5% après 2 fin octobre, contre 14 fin avril).

La part de salariés travaillant dans des entreprises qui ont vu leurs effectifs augmenter est également stable fin novembre (5%, comme en octobre) et s’approche de son niveau de fin avril (4%). Elle baisse dans les secteurs de la construction (3% après 5 fin octobre) et de l’industrie agroalimentaire (4% après 6). Le secteur le plus concerné par les augmentations d’effectifs est le secteur de l’enseignement et de la santé (9%, stable).

 

♦ Les réductions d’effectifs passent majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues (57% après 58 fin octobre) ; les non-renouvellements de CDD, très fréquents lors du premier confinement, restent stables malgré le reconfinement (52% après 51 fin octobre) ; la part des ruptures conventionnelles est en recul pour la première fois depuis mai (23% après 26 fin octobre).

Les grandes entreprises ont très largement eu recours à des annulations ou reports d’embauches prévues (65% après 67 fin octobre) et à des non-renouvellements de CDD (67% après 65), alors que les petites entreprises dont ont plutôt eu recours à l’annulation ou au report d’embauches prévues (43% après 48 fin octobre).

⇒ Les modalités pour faire face

♦ Le recours au chômage partiel progresse de nouveau : 39% des salariés travaillent dans une entreprise qui a mis au moins une partie de ses salariés au chômage partiel (après 28% en octobre, et 63% en avril). Il est en forte hausse dans les arts et spectacles (77% après 24 en octobre), le commerce (46% après 26), l’hébergement restauration (94% après 78), l’industrie agro-alimentaire (29% après 11), et les activités immobilières (25% après 7).

 

Le chômage partiel pour cause de fermetures obligatoires progresse nettement avec le reconfinement (36%, après 21% en octobre). Il devient ainsi le motif principal souvent évoqué à égalité avec la réduction des débouchés (36% en novembre, après 44% en octobre) ;  le chômage partiel pour cause de garde d’enfants ou de vulnérabilité compte pour 24%, après 30% en octobre).

La part de salariés en chômage partiel complet double en novembre (7% après 3 fin octobre) mais reste très inférieure aux pics atteints lors du premier confinement (21% en avril).

 

♦ Les motifs de mise au chômage partiel diffèrent en fonction de la taille de l’entreprise : les fermetures obligatoires sont un motif de recours au chômage partiel qui diminue à mesure que la taille d’entreprise augmente (59% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 32% pour les entreprises de 250 salariés ou plus). Inversement, les salariés en situation de garde d’enfants ou vulnérabilité ne sont évoqués que par les grandes entreprises (5% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 33% pour les entreprises de 500 salariés ou plus).

 

Le recours à l’activité partielle pour un motif de réduction des débouchés/commandes est particulièrement cité dans les secteurs de l’information communication (71% après 81 en octobre) ; le motif lié aux gardes d’enfants et personnes vulnérables demeure important dans l’éducation/santé (54% après 69 en octobre), les transports (49% après 68).

 

♦ 16% des salariés travaillent dans une entreprise qui a eu recours à la formation pour ses salariés en chômage partiel (comme en octobre). 6% travaillent dans une entreprise qui a eu recours à la formation dans le cadre d’une subvention FNE-Formation (comme en octobre), et 5% dans une entreprise qui a eu recours à la formation sans la subvention FNE-Formation (stable aussi).

Ce sont les entreprises de taille moyenne qui ont le plus eu recours à de la formation pour leurs salariés en chômage partiel (21% pour les entreprises de 100 à 249 salariés contre 7 pour les entreprises de 10 à 19 salariés et 18% pour les entreprises de 500 salariés ou plus). Il est particulièrement faible dans les transports (6%) et l’éducation/santé (7%).

 

♦ Le télétravail progresse fortement avec 27% des salariés en télétravail contre 19% en octobre ; parmi eux 44% ont été en télétravail tous les jours de la semaine (12% de l’ensemble des salariés), 40% entre deux et quatre jours par semaine (11% des salariés), 10% un jour par semaine (3% des salariés) et 6% seulement quelques jours dans le mois (2% des salariés).

 

La part de télétravailleurs croit fortement avec la taille de l’entreprise : 16% des salariés ont été au moins un jour en télétravail dans les entreprises de 10 à 19 salariés (dont 6% toute la semaine) contre 34% dans les entreprises de 500 salariés ou plus (dont 16% toute la semaine).

 

Le recours au télétravail est beaucoup plus fréquent dans l’information communication (79%, après 68 en octobre) et dans les activités financières et d’assurance (66%, après 53 en octobre). De nombreux télétravailleurs le sont toute la semaine dans l’information communication (71% des télétravailleurs ou 56% des salariés du secteur), les activités financières et d’assurance (54%, 36% des salariés), le commerce (48% des télétravailleurs, 9% des salariés du secteur) et les services aux entreprises (46% des télétravailleurs, 19% des salariés).

 

♦ Toutefois, 59% des salariés travaillent sur site (après 65% fin octobre et 32% lors du premier confinement). 

En novembre, 90% des salariés travaillent dans une entreprise dont certains salariés ont exercé en « présentiel » pour partie du temps. Les salariés en partie sur site le sont principalement pour effectuer certaines tâches qui ne peuvent se faire à distance, mais aussi parce que certains salariés ont une préférence pour le travail sur site (32% des salariés de ces entreprises), et celles qui évoquent qu’elles n’ont pas les conditions techniques suffisantes pour le télétravail complet 22%.

⇒ 48% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts.

♦ Sept salariés sur dix travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de protection sanitaire augmentent les coûts. Cet impact est soit lié à une hausse à la fois des coûts directs et indirects (pour 36% de ces salariés), soit à une hausse uniquement des coûts directs (pour 29% de ces salariés) ; l’augmentation uniquement des coûts indirects est très minoritaire (6%).

L’effet sur les seuls coûts directs impacte surtout les entreprises de taille intermédiaire (35% pour les entreprises de 50 à 99 salariés, contre 30 % des entreprises de 10 à 19 salariés et 25% des entreprises de plus de 500 salariés).

 

♦ L’effet des mesures de protection sanitaire et d’adaptation de l’organisation du travail est moins sensible sur la productivité : 46% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que ces mesures diminuent la productivité horaire de ses salariés, et 27% qu’elles sont sans effet ; mais  27% des salariés ne savent pas se prononcer.
Quand la productivité est impactée, c’est modérément, avec dans ¾ des cas, une diminution de la productivité du travail de moins de 10%.

⇒ Interrogées sur leurs perspectives de retour à une activité normale,

Les entreprises font état au début du mois de décembre d’une forte incertitude bien qu’en retrait : 27% estiment que l’activité est normale, 9% qu’elle le sera d’ici 1 à 3 mois, 10% entre 3 et 6 mois, 11% entre 6 mois et un an et 13% plus d’un an ; enfin 31% ne savent pas dater le retour à la normale (35% début novembre).

⇒ L’impact des mesures gouvernementales

Interrogées sur 4 mesures liées au plan de relance (l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, l’aide à l’apprentissage, l’aide au contrat de professionnalisation et l’activité partielle de longue durée), les entreprises indiquent une intention de recours légèrement en hausse par rapport à novembre, pour trois des quatre mesures indiquées ; seule l’activité partielle de longue durée voit une diminution de l’intention de recours.

Début décembre, 49% des salariés travaillent dans une entreprise qui a l’intention de recourir à la mesure d’aide à l’apprentissage, ou y recourt déjà, et 45% pour la mesure d’aide à l’embauche d’un jeune (respectivement 48% et 42% début novembre).

 

Pour en savoir davantage : Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 – décembre 2020 – Ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr)
 

SOMMAIRE

5,4 millions de personnes sont concernées directement par la politique en faveur des quartiers défavorisés.

L’évaluation porte sur la décennie 2008-2018 et sur les quartiers qui ont été considérés comme prioritaires sur la durée totale de cette période…La Cour a concentré son travail sur les trois thématiques du logement, de l’éducation et de l’activité économique, sans négliger celle de la sécurité.

 

Conformément aux normes professionnelles de la Cour applicables aux évaluations de politique publique, un soin particulier a été apporté au recueil de l’avis des parties prenantes :
– le comité d’accompagnement spécialement constitué à cet effet et présidé par le président de la formation commune à la Cour et aux chambres régionales des comptes s’est réuni cinq fois entre le 13 février 2019 et le 2 septembre 2020,
– l’instruction a également conduit à la réalisation d’enquêtes de terrain dans les huit quartiers (disponibles par un lien en fin de texte), à la tenue d’ateliers d’échange avec des habitants et des acteurs locaux, à l’exploitation des 209 réponses à une enquête en ligne auprès des centres sociaux implantés en QPV, des réponses à un questionnaire particulier auprès de 14 Préfets délégués pour l’égalité des chances, à des comparaisons internationales, ainsi qu’à l’exploitation directe des bases statistiques nationales. Les observations définitives du présent rapport de synthèse tiennent compte de l’ensemble des réponses parvenues et des huit auditions organisées les 9, 11 et 14 septembre avec des universitaires et experts de la politique de la ville.

 

Peu aidés par les dispositifs de développement économique qui s’y révèlent inefficaces, ces quartiers ne parviennent pas à attirer de nouvelles activités.

Une brève présentation de ses habitants

Les 5,4 millions de personnes, qui résident dans les 1 514 quartiers désignés comme quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), situés dans 859 communes, en sont les bénéficiaires directs.

La mixité des CSP y est faible : parmi les actifs en emploi les cadres et les professions intermédiaires sont sous-représentés (22%, contre 52% dans leurs agglomérations), alors que les employés et ouvriers sont sur-représentés (73% contre 41%).

74% des ménages habitent dans le parc social (contre seulement 16% des ménages des aires urbaines environnantes hors QPV), et seulement 12% sont propriétaires de leur logement.

⇒ objectif, impact en termes d’attractivité

♦ La politique de la ville dans les quartiers défavorisés a pour finalité, depuis plus de quatre décennies, de réduire les écarts entre ces quartiers et les autres quartiers des mêmes agglomérations en améliorant les conditions de vie de leurs habitants. L’État y consacre environ 10 Md€ chaque année, auxquels s’ajoutent les financements de la rénovation urbaine et les dépenses difficilement mesurables que lui affectent les collectivités territoriales concernées.

Les objectifs sont peu mesurables, les dispositifs nombreux, les impacts imprécis d’où l’impossible évaluation globale de la politique de la ville.

 

♦ La notion d’attractivité irrigue les projets.

Pour autant, la politique de la ville ne prend en compte que de manière partielle les multiples dimensions susceptibles de rendre un quartier attractif pour de nouveaux habitants comme pour ceux qui y résident déjà et souhaitent ou pourraient souhaiter y rester. Elle ne traite qu’à la marge les représentations du quartier par ses habitants, qu’elles soient objectives ou subjectives, comme les effets persistants d’une image dégradée, les enjeux de sécurité au quotidien, le désir de mobilité, etc.

 

♦ En dix ans, l’attractivité résidentielle des quartiers prioritaires appréhendée de façon globale n’a pas réellement progressé. Même si l’on tient compte de la « dé-densification » portée par les opérations de rénovation urbaine, et de l’amélioration du cadre de vie des habitants,  cela ne modifie pas l’image et l’attractivité des quartiers, qui en conséquence n’attirent pas ou peu de ménages socialement plus favorisés.

 

Les flux annuels de population sortants des QPV (420 000 en 2017) sont plus élevés que les flux entrants (318 000), mais 4,682 millions y habitent toujours.

Les nouveaux résidents présentent des profils sociaux, économiques et familiaux plus précaires que ceux qui quittent les quartiers ; les nouveaux arrivants disposent de revenus légèrement inférieurs au revenu de référence du quartier tandis que ceux qui le quittent affichent des revenus supérieurs de 12 à 13% à celui-ci.

L’arrivée de populations plus pauvres et plus précaires est perçue négativement par les habitants des QPV étudiés. 

⇒ Le jugement de leurs habitants

Le jugement porté par les habitants sur leur QPV dépend aussi de leur histoire personnelle et de leur trajectoire résidentielle. L’arrivée dans le quartier et l’accession au parc locatif social sont souvent synonymes d’amélioration de leur situation pour les ménages entrants.

D’après l’enquête menée auprès des centres sociaux dans le cadre de la présente évaluation, 55% des répondants estiment que les habitants ne souhaiteraient pas quitter leur quartier du fait d’une identité forte de leur quartier.

Certains QPV connaissent de surcroît des formes de repli, voire de retrait communautaire, nourries par un sentiment de relégation. Dans plusieurs quartiers, le communautarisme religieux progresse en lien avec le contrôle d’une partie du tissu associatif et culturel local.

⇒ Sécurité, éducation, économie

♦ Autre problème, celui de la délinquance : le sentiment d’insécurité et la persistance d’une délinquance et de trafics de stupéfiants sont mis en avant dans la perception négative du quartier ; 25% des résidents de QPV considèrent que la délinquance est le problème le plus important dans le quartier, contre 9% hors QPV et 12% pour les agglomérations de 100 000 habitants et plus. L’insatisfaction des habitants à l’égard de la police est ainsi plus marquée en QPV qu’ailleurs, et porte tant sur l’insuffisance de la présence locale des forces de l’ordre (32% contre 18 hors QPV), que sur son inefficacité (44% contre 20).

Ces constats influent fortement sur l’attractivité des QPV,  56% des Français évoquant l’idée d’insécurité caractérisée par la criminalité, la délinquance, le trafic de drogues, la violence, le danger, voire qu’il s’agit de « zones de non droit ».

 

♦ Les écoles

L’image des établissements scolaires évolue en parallèle de celle de leur quartier et des caractéristiques socioéconomiques des familles. Les élèves accueillis dans ces établissements, généralement dans les dispositifs d’éducation prioritaire, connaissent encore des résultats scolaires inférieurs à ceux de leur académie de rattachement, malgré une amélioration constatée en dix ans.

Les dispositifs mis en œuvre dans le cadre de l’éducation prioritaire ont permis d’augmenter le nombre d’enseignants et de stabiliser les équipes enseignantes. Dans certains quartiers les enseignants sont perçus comme des interlocuteurs essentiels, se positionnant comme des « ensembliers » entre les habitants, les services de l’Éducation nationale, la ville et les associations.

 

♦ Par ailleurs, les services périscolaires et hors temps scolaire constituent l’un des leviers importants d’ouverture pour les enfants des quartiers et leurs parents. Une vaste palette d’offres de loisirs, d’activités culturelles et sportives y compris pendant les vacances scolaires, dans le quartier ou en-dehors, ainsi que d’actions de soutien à la parentalité sont proposés. Cependant, certains freins en limitent l’efficacité (faible coordination, faible capacité d’accueil, mais aussi défiance des habitants, interdits alimentaires).

Toutefois, les actions déployées dans le cadre de l’éducation prioritaire n’influent pas sur l’attractivité des QPV.

 

♦ L’économie

Par ailleurs, un phénomène de déprise économique et commerciale ininterrompue a caractérisé la dernière décennie dans les quartiers ; une étude conduite entre 2009 et 2011 sur 448 quartiers faisait état d’une proportion plus faible d’hypermarchés ou de supermarchés que dans les autres quartiers et une plus forte de commerces alimentaires discount ou exploités par des indépendants ; de surcroît, près du quart des commerces étaient considérés comme mal situés au sein de leur quartier ; 37% présentaient des problèmes de structure ou d’entretien ; la moitié des centres commerciaux proposait une offre peu diversifiée, 53% ne possédaient pas de « locomotive alimentaire », et 1/3 étaient fermés. De plus, la majorité déclare faire leurs « grosses courses alimentaires » hors du quartier, tandis que les « petites courses ” sont faites sur place dans des commerces communautaires.

Cette dévitalisation économique s’explique par le faible pouvoir d’achat des habitants.

 

Peu aidés par les dispositifs de développement économique qui s’y révèlent inefficaces, ces quartiers ne parviennent pas à attirer de nouvelles activités alors que les activités illicites, par nature mal mesurées mais bien réelles pour les habitants, s’y développent.

Les allègements d’impôts directs, les mesures d’allègements et d’exonérations de charges sociales ou fiscales, celles d’exonération de CFE ne semblent pas inciter les entrepreneurs à s’installer dans les QPV.

⇒ En conclusion

“La politique de la ville souffre d’un pilotage national instable et dispersé entre différents ministères auquel la création nouvelle de l’ANCT pourra apporter partiellement remède si elle permet de fédérer les acteurs nationaux autour d’objectifs ciblés et d’indicateurs fiables permettant une approche à la fois précise et différenciée de chaque quartier… la légitimité de la politique de la ville dépend étroitement de sa capacité à traiter les quartiers dans leurs spécificités, et non des moyens additionnels qu’elle peut apporter aux budgets communaux ou intercommunal”

 

“Si l’amélioration du bâti et de l’organisation spatiale permise par la rénovation urbaine sont réelles, l’insuffisance de l’accompagnement social et de son articulation avec les politiques de droit commun empêche d’atteindre l’objectif de lutte contre les concentrations de pauvreté et les fractures économiques et sociales qui caractérisent ces quartiers. La politique d’attribution des logements ne permet pas d’atteindre les objectifs de mixité de la composition sociale des quartiers prévue par la loi. Les stratégies métropolitaines d’attribution des logements, même si elles se heurtent aux difficultés du bâti existant, devraient être beaucoup plus formalisées et volontaires pour envisager l’atteinte de cet objectif.”

 

“L’articulation entre politique de la ville et politiques de droit commun demeure cependant peu probante, du fait notamment de la quasi-absence de quantification de ce que serait le juste niveau de mobilisation des services publics « de droit commun », de la faiblesse du pilotage public et des mécanismes susceptibles d’assurer la coordination des différents dispositifs. Au surplus, les moyens déployés dans les QPV au titre du droit commun n’apparaissent pas en adéquation avec les besoins qui y sont constatés, et les tentatives d’adaptation du droit commun demeurent minoritaires et encore peu efficaces.”

 

“Ces constats conduisent à s’interroger sur la politique de la ville et sa mise en œuvre, dont les dispositifs spécifiques sont jugés par les habitants des QPV moins pertinents et moins efficaces que ne le serait un véritable renforcement des politiques de droit commun, conformément du reste à l’orientation dessinée par le Président de la République.”

 

Pour en savoir davantage : L’évaluation de l’attractivité des quartiers prioritaires | Vie publique.fr (vie-publique.fr)

RPT : L’évaluation de l’attractivité des quartiers prioritaires – Cahiers territoriaux (vie-publique.fr)

 

 

 

 

 

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