Environ 700 000 jeunes sortent chaque année du système de formation initiale; ces flux devraient se maintenir dans les années qui viennent.
Selon le Céreq, la quasi totalité des sortants de formation initiale (90%) se portent sur le marché du travail, ce qui correspond à l’arrivée de plus de 600 000 jeunes sur le marché du travail chaque année.
Sur 40 ans, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans a fortement augmenté, passant de 7% à 24%; son évolution est beaucoup plus heurtée (conjoncture) que celle des taux de chômage des classes d’âge plus élevé; le taux de chômage des jeunes entrants est 3,5 fois plus élevé que celui des adultes
40% des 18-24 ans sont en étude ou stagiaire, 17% en CDI, 15% sont en contrat court, CDD ou intérim, 5% en apprentissage, 13% au chômage et 9% inactif (moyenne 2013-2015); note que 15% sont à la fois en étude et au travail (52% en apprentissage, 31% en emploi régulier, 15% en emploi occasionnel).
Ce travail en cours d’études est jugé très positif : 74% du fait d’apports de compétences professionnelles, 58% de relations professionnelles et aussi pour l’insertion professionnelle facilitée avec de meilleurs salaires à l’embauche; 75% l’ont mentionné systématiquement dans leur curriculum.
7 ans après leur sortie de formation initiale en 2004, 85% des jeunes sont en emploi et 68% occupent un emploi à durée indéterminée ; la moitié des jeunes qui accèdent à l’emploi à durée indéterminée l’obtiennent en moins de six mois; mais ce délai est plus long pour les jeunes ayant un niveau de diplôme inférieur ou égal à bac+2,
Les temps passés au cours des 7 premières années de vie active sont de 90% pour les diplômés du supérieur (accès au CDI, 3,3 mois), et 7% de temps au chômage, pour les jeunes issus du secondaire, 79% ont été passé en emploi (5,6 mois pour accéder à un CDI) et 13% pour le chômage; enfin ceux sans diplômés ont passé 60% de leur temps au travail (12,5 moins pour accéder) et 28% au chômage.
Rappelons aussi que 46% des CDI sont rompus avant un an. Mais il faut aussi rappeler que 45% des débutants ont un travail sans rapport direct avec leur formation; 1/3 pour l’ensemble des jeunes.
Le capital social joue un rôle important dans l’insertion professionnelle des jeunes : les réseaux compensent pour partie leur manque d’expérience et l’absence d’information, qu’ils soient professionnels, familiaux ou amicaux, ils sont des canaux efficaces pour l’insertion (35% de la génération 2010 a trouvé son premier emploi dans une entreprise qu’il connaissait auparavant pour y avoir effectué un stage ou y avoir déjà travaillé).
Les moins diplômés sont ceux qui sont les moins insérés dans ces réseaux du fait de leur milieu social d’origine et de leur moindre expérience d’emploi pendant leurs études. Ils ont donc davantage recours aux intermédiaires publics de l’emploi pour s’insérer.
Les différents types d’accompagnement :
La tendance de fond est celle d’un renforcement de la place des missions locales: 70% des jeunes non diplômés sortis du système scolaire en 2010 ont eu un ou plusieurs entretiens avec une mission locale au cours de leurs trois premières années d’activité, contre seulement 45% en 2004. En 2015, 570 000 jeunes de 16 à 25 ans étaient accompagnés en missions locales.
Le Contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS) concerne chaque année 200 000 jeunes dont la moitié sans diplôme; le coût complet moyen de ce programme est d’environ 450 euros par mois. Douze mois après leur entrée, 50 % des jeunes bénéficiaires occupent un emploi et 25 % environ un emploi durable.
La Garantie Jeunes repose sur un accompagnement très intense, puisque les quatre à six premières semaines sont à temps complet et accomplies intégralement en collectif. Cet accompagnement est assorti d’une allocation d’environ 450 euros, dotée également d’un mécanisme d’intéressement à l’occupation d’un emploi. Le dispositif s’adresse à des jeunes en grande précarité financière. Les premiers résultats quantitatifs montrent une dynamisation encourageante de l’accès à l’emploi et à l’emploi durable à la sortie du programme (14 mois en moyenne après l’entrée).
L’Accompagnement intensif des jeunes (Pôle emploi) a concerné 80 000 jeunes en 2015. La moitié n’a jamais travaillé et le quart n’a exercé que de petits boulots. Le public accueilli est plus qualifié que celui des missions locales : 30% ont un niveau de formation de l’enseignement supérieur. Le nombre de jeunes accompagnés par chaque conseiller est limité entre 50 et 70. Une récente évaluation conduite par Pôle emploi montre des résultats positifs sur l’insertion dans l’emploi.
Les dispositifs deuxième chance accueille 90% de jeunes non diplômés mais sélectionnés sur la manifestation d’une réelle volonté de s’engager; ils disposent d’un taux d’encadrement compris entre 5 et 20 jeunes par conseiller; aucune évaluation d’impact n’a jamais été conduite sur ces programmes.
Les Emplois d’avenir ont pour objectif de faciliter l’insertion sur le marché du travail de jeunes peu ou pas qualifiés en leur proposant un emploi à temps plein de longue durée (en général trois ans). Au point le plus haut – décembre 2015 – 130 000 jeunes bénéficiaient de cette mesure, dont les 3/4 dans le secteur non marchand; les 3/4 ont suivi une formation au cours de la 1ére année de contrat, mais ce qui est plus notable, c’est qu’un jeune sur deux a suivi une formation certifiante la 1ére année.
Les contrats de génération propose une subvention d’environ 1 000 euros par trimestre pour l’embauche d’un jeune en CDI et le maintien d’un salarié senior. Entre 15 000 et 17 000 contrats ont été signés chaque année depuis la création; 6 % des contrats ont été utilisés dans le cadre d’une transmission d’entreprise.
Ces programmes se caractérisent par une intensification et une individualisation des interventions. Pôle emploi a en particulier accentué le recours au numérique et les missions locales ont accru leur présence auprès des entreprises, quoique de façon hétérogène sur le territoire. Mais le paysage des aides publiques s’est également complexifié, les règles de financement sont perçues comme instables par les entreprises, ce qui risque de se traduire par une moindre efficacité de ces politiques.
Fin 2014, la part des emplois aidés parmi les emplois occupés par les jeunes atteignait 27,4% contre 25% en 2012; par ailleurs, 80% des emplois de jeunes sont concernés par des exonérations .