L’accès à l’emploi et le niveau de rémunération sont fortement marqués par le niveau d’éducation, comme dans les autres pays de l’OCDE : la part des personnes en emploi dans la population des 25-64 ans s’élève en 2012 à 84% pour les diplômés de l’enseignement supérieur, à 74% pour les diplômés d’un second cycle du secondaire et à 55% pour ceux ayant un niveau de diplôme inférieur.
Le diplôme permet également d’obtenir une rémunération plus élevée. En 2010, selon l’enquête génération du Cereq, le salaire moyen net mensuel des jeunes sortis depuis 3 ans du système éducatif s’élève à 2 350€ pour les diplômés d’un doctorat contre environ 1 260€ pour les détenteurs d’un baccalauréat général et 1 160€ pour un individu non diplômé.
Au niveau individuel, sur l’ensemble du cycle de vie, les bénéfices économiques individuels de la formation initiale sont supérieurs à ses coûts : par exemple, en France, il est rentable d’investir pour obtenir un diplôme du supérieur dès lors que le financement peut être obtenu à un taux inférieur à 11,4%, une valeur dans la moyenne des principaux pays développés (il est de 15,4% aux USA, de 14,3% en Grande-Bretagne, de 13,4% en Allemagne, mais autour de 7% en Suède et aux pays-Bas) Â
Les effets du taux de subventionnement public de l’éducation sur le taux de rendement privé sont difficiles à estimer : d’un côté, un subventionnement public élevé réduit les coûts directs supportés par les individus et augmente ce rendement; de l’autre, le financement public de l’éducation réduit le rendement privé de l’éducation, en raison de la progressivité du système socio-fiscal : les bénéficiaires de l’éducation étant également ceux qui perçoivent des rémunérations les plus élevées. En France, le gain salarial sur l’ensemble du cycle de vie s’élève pour les hommes à 321 500€; outre un salaire plus élevé, le diplôme réduit également le risque de chômage. Selon l’OCDE, la valeur de cette protection durant la vie active est estimée à 16 100€ en France. Â
Par ailleurs, si les bénéfices de l’éducation sont liés au nombre d’années d’études, ils dépendent également de la qualité de l’offre éducative. En analysant les effets de la réforme du financement de l’éducation intervenue aux États-Unis à partir de la fin des années 1970, Jackson et al. (2016) montrent qu’une augmentation de 10% des dépenses d’éducation tout au long de la scolarité contribue à accroître en moyenne les salaires de 7,25%. En outre, les mesures éducatives ont en moyenne un rendement plus élevé lorsqu’elles sont dirigées vers les individus issus des milieux socio-économiques les plus défavorisés. Â
L’investissement dans l’éducation a un impact positif sur les finances publiques à moyen terme : en France, 90% des dépenses de l’enseignement primaire et secondaire et 80% des dépenses d’enseignement supérieur sont financées par l’État ou les collectivités territoriales. Selon l’OCDE, ce coût pour les finances publiques est plus que compensé par les bénéfices générés à moyen terme. Le rendement du financement public d’un diplôme du supérieur par rapport à un diplôme du deuxième cycle du secondaire s’élèverait en 2010 en France à 8,7%; ce rendement positif est dû, d’une part, au surcroît de recettes fiscales et de cotisations sociales et, d’autre part, à la réduction des prestations sociales versées au titre de l’assurance chômage et de l’aide au logement. Â
Les bénéfices tirés de la formation initiale peuvent être amplifiés par ceux de la formation continue, qui ne peut cependant compenser que partiellement les lacunes et disparités de formation initiale. L’ensemble des dépenses consacrées en France à la formation continue  représente près de 24 Mds€ en 2012 (31 Mds€ avec l’apprentissage), soit un peu plus de 1% du PIB, et sont financées pour moitié par les entreprises. En 2012 toujours, les demandeurs d’emploi (7% de la population totale des 15-64 ans) bénéficient de 14% des dépenses globales consacrées à la formation continue, à l’apprentissage et à l’insertion des jeunes; ces dépenses globales de formation bénéficient par ailleurs pour 42% aux actifs occupés du secteur privé et pour 19% aux agents du secteur public. Â
La moitié des 25-64 ans a suivi une formation au cours de l’année, contre 39% des demandeurs d’emploi (même si ces derniers sont formés plus longtemps) et 57,6% des individus en emploi. Chez les actifs occupant un emploi, 66% des diplômés de niveau supérieur à bac +2 ont suivi au moins une formation continue dans l’année, contre 25% des personnes sans diplôme.
Comme les salariés, les chômeurs les moins diplômés sont ceux qui sont le plus confrontés à des difficultés d’accès à la formation; des chercheurs estiment que les salariés récupéreraient sous forme de salaires 30 à 50% des gains de productivité permis par la formation, alors que pour les employeurs le premier objectif de la formation est de favoriser la flexibilité du travail (43%) et d’atteindre des objectifs plus élevés en matière de performance (15%). Â