Méthodologie :
-Dirigeants d’entreprise : échantillon de 1001 dirigeants de très petites entreprises (TPE) de 0 à 19 salariés, réalisant moins de 50 000€ de chiffre d’affaires (excluant les auto-entrepreneurs), interrogés par téléphone du 22 mai au 12 juin 2023. L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.
-Salariés : échantillon de 500 salariés d’entreprises privées et publiques de 1 à 19 salariés (hors enseignement et administration publics), représentatif de la population salariée française, par questionnaire auto-administré en ligne du 26 mai au 5 juin 2023. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de profession, de nature de l’employeur, de taille d’entreprise et de secteur d’activité après stratification par région.
Si les dirigeants sont toujours plus optimistes sur leur vécu au travail que leurs salariés, ces derniers sont toutefois satisfaits d’avoir choisi d’exercer dans des TPE.
⇒ La conjoncture au sein des TPE
41% (dont très 5%) des dirigeants ont confiance dans les mesures et actions annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron et son gouvernement. Les 3 salariés et plus ont davantage confiance (entre 44 et 47%), vs les autres (entre 39 et 41%). Les services et les HCR ont le plus confiance (45-53%) vs le BTP (25%), les autres se situant entre 35 et 40%.
56% sont optimistes (dont 7% très) sur l’avenir de leur propre activité (vs 35% le climat génal des affaires en France). Les moins pessimistes, en ce qui concerne leur activité, sont la santé (28%) et le BTP (29%), alors que le commerce (52%) et les services aux entreprises (51%) sont les plus pessimistes.
79% des salariés sont optimistes pour leur avenir professionnel, et 75% pour celui de leur entreprise. 60% ont le sentiment que globalement la situation de l’entreprise dans laquelle ils travaillent a évolué plutôt en bien au cours des dernières années.
13% ont embauché du personnel depuis le 1er avril 2023, que ce personnel soit ou non encore présent dans l’entreprise aujourd’hui ou envisagé d’en embaucher d’ici le 30 juin 2023 : 55% les 10-19 salariés, 35-36% les 3-9 salariés, 18% les 1-2 salariés et 4% les sans salarié. Les HCR ont le plus souvent embauché (29%) vs 10-16% les autres activités.
7% ont supprimé des postes ou envisagent de la faire avant fin juin (10-13% les employeurs) et 11% les HCR, vs 3% le commerce et 5% l’industrie.
84% n’ont aucun poste vacant, 9% un poste, 7% 2 postes et plus.
18% rencontrent des difficultés financières importantes (dont très importantes 5%), un peu moins qu’en mars 2023 (22%), et 61% aucune difficulté ; le BTP en rencontre le moins (14%) vs les services aux entreprises (23%). 43% de ceux qui rencontrent des difficultés financières notoires envisagent un dépôt de bilan ou une cessation d’activité (dont 21% dans les 6 mois, soit 9% des répondants).
⇒ Le dialogue social dans les TPE.
La qualité du dialogue social dans leur entreprise est jugée très bonne par 61% des dirigeants mais seulement par 39% des salariés ; toutefois 86% (les salariés) et 99% (les dirigeants) l’estiment bonne. Pour 63% des dirigeants, elles s’est améliorée, mais aussi dégradée (pour 14%).
59% des dirigeants sont très satisfaits de leur(s) salarié(s), alors que 25% des salariés sont très satisfaits de leur situation professionnelle ; ceci étant globalement, 97% des dirigeants sont satisfaits de leur(s) salarié(s) et 82% des salariés, de leur situation professionnelle.
92% des employeurs estiment que leur(s) salarié(s) sont motivés et impliqués (dont 51% très). 80% des salariés affirment la même chose (mais 36% seulement se disent très motivés).
Pour ces derniers, les négociations sociales concernent en priorité les salariés des grandes entreprises et pas les TPE (68% dont 29 tout à fait d’accord), car dans les TPE, il y a très peu de conflits entre le patron et ses salariés (59% dont 19), alors que le favoritisme entre le patron et les salariés prime (33% dont 9) ; les TPE sont une zone de « non-droit » où le droit
social ne s’applique pas correctement (27% dont 8).
Emmanuel Macron a annoncé le lancement prochain d’un nouveau pacte de la vie au travail, via le dialogue social. Pour 62% des dirigeants cela est nécessaire et pour 46% cela arrive au bon moment.
Les mesures jugées les plus opportunes pour les dirigeants sont la réforme du RSA visant notamment à conditionner cette aide à des activités de 15 à 20 heures par semaine (22%), la réforme du lycée professionnel via notamment le développement de l’alternance (19%), un meilleur partage de la valeur en entreprise (16%), un CDI Séniors pour favoriser leur embauche (15%) et moins important, l’aide à la reconversion (9%), un fonds pour la prévention de l’usure professionnelle (7%), une visite médicale en fin de carrière pour les salariés exposés (5%), un index sénior portant sur la proportion de salariés séniors dans l’entreprise (4%) et aucune de ces mesures (3%).
⇒ Quelle satisfaction détaillée à l’égard de la situation professionnelle ?
En priorisant pour l’analyse, ce qui est jugé très satisfaisant.
Les dirigeants répondant sur la satisfaction de leur(s) employé(s) sont toujours plus très satisfaits (43 à 51% vs 27 à 33% selon les salariés) pour les 6 items suivants (classés du plus grand écart au plus petit) : leurs conditions matérielles de travail (51% vs 27), l’ambiance générale dans l’entreprise (54% vs 33), l’aménagement de leur temps de travail (47% vs 27), la sécurité de leur emploi (43% vs 28), la durée de leur temps de travail (41% vs 27), les responsabilités dans leur travail (35% vs 28).
4 items sont jugés moins importants : la répartition de leur temps vie professionnelle/vie privée (37% vs 27), l’aspect formateur de leur travail (31% vs 23), leurs perspectives professionnelles (23% 20), leur niveau de salaire (16% vs 13) ; noter que les 2 derniers items font état de très peu d’écart entre les dirigeants et les salariés.
Si nous observions les réponses pour la satisfaction globale, les écarts demeurent (le plus souvent entre 10 et 17%), avec des taux de satisfaction entre 76 et 98% pour les dirigeants et 63 à 85% pour les salariés.
Seuls 30% des salariés auraient préféré travailler dans une plus grande entreprise (PME ou grande entreprise) ; 57% répondent par ailleurs non et 13% ne savent pas répondre.
Ils ont le sentiment que travailler dans une petite entreprise conduit à une meilleure ambiance de travail (77%), à plus d’autonomies et de responsabilités (69%) et peu, à plus de précarité (18%).
Noter que pour les dirigeants le travail est jugé très important (61% vs 27 pour les salariés), tout comme la famille (86% vs 70), et encore les amis et relations (68% vs 50) ; par contre l’importance données aux loisirs est proche (46 et 45%).
⇒ L’image des organismes professionnels de défense et de représentation
Pour 56% une bonne image de leur syndicat de branche et pour 42% celle des syndicats patronaux nationaux.
Plus précisément, la CPME recueille en termes d’image 49% de réponse favorable, les organisations syndicales patronales dans leur ensemble (45%), le MEDEF (41%), l’UPA (33%) et l’UNAPL (32%).
56% estiment que leur syndicat de branche défend bien leurs intérêts, 47% la CPME et l’UPA, 44% l’UNAPL et 31% le MEDEF.
Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/le-barometre-de-conjoncture-des-tpe-vague-72/