Les établissements de moins de 10 salariés sont 45% des projets de recrutement en 2016


"Enquête besoins de main-d'oeuvre 2015", Pôle Emploi, Credoc, non daté

Méthodologie : les établissements des régions françaises (dont les 5 départements d’outre-mer) ayant au moins un salarié relevant du secteur privé sont interrogés et, d’autre part : • les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche au cours des 12 derniers mois, • les établissements du secteur agricole, • les établissements du secteur public relevant des collectivités territoriales (communes, régions…) et les établissements publics administratifs (syndicats intercommunaux, hôpitaux, écoles…). L’enquête porte donc  2 300 231 établissements pour la France (extraits du répertoire SIRENE), dont 1 644 935 ont été interrogés cette année; au total 436 445 établissements ont répondu. Pour la sixième année consécutive, une enquête complémentaire téléphonique auprès de 20 000 établissements permettant de compléter la nature des difficultés de recrutement, les raisons de ne pas embaucher, l’image de Pôle emploi auprès des entreprises.  

 

20,5% (18,3% entre 2011 et 2014) des établissements envisagent au moins un recrutement, ce qui représente 472 100 recruteurs potentiels (tout comme en 2015, 20,7%); mais le nombre de projets de recrutement progresse de 5,1% par rapport à 2015 pour atteindre 1 827 271 intentions d’embauche (88 000 projets supplémentaires).

56% envisagent l’embauche au 1er trimestre 2016 et seulement 15% lors des 2 derniers trimestres 2016. Les entreprises de toutes tranches de taille voient leur intentions d’embauche progresser.  

 

Les services (65% des besoins en main d’oeuvre en France en 2016) continuent  de progresser (+5,8%);  la construction rebondit (+12,4%, après la forte baisse de 2015, -17%); l’industrie stagne. les projets de recrutement se situent d’abord dans la vente, le tourisme et les services (710 036 soit 39% des projets), puis le social (animation culturelle et sportive) et le médical (aide-soignant, infirmière…) avec 225 820 ou 12% des projets,”l’agriculture” (maraîchage, arboriculteur, viticulteur, paysagistes…) 203 117 soit 11%,  l’encadrement (artistes, ingénieurs…) avec 198 652 soit 11%,  les fonctions administratives (117 925 soit 6,5%), puis l’industrie (117 673, 6,5%).

Nombre de projets sont à caractère saisonnier (40,6%, contre 37,8 en moyenne depuis 2011) ; certains métiers sont jugés difficiles (32,4% contre 37,5 depuis 2011) et cumulent ce double caractère :

L’observation des 15 métiers les plus recherchés met en évidence quatre groupes :

–  Les profils où les difficultés d’embauche sont élevées, mais les projets d’embauche peu liés à la saison : métiers des services à la personne (aides à domicile, aides ménagères) et ingénieurs.

– Des professions relativement peu difficiles à recruter et dont les embauches sont moins souvent saisonnières que la moyenne nationale: notamment agents d’entretien, aides-soignants.

–  Les employeurs qui anticipent de faibles difficultés et un fort recours au personnel saisonnier pour des profils très variés : métiers agricoles (viticulteurs, agriculteurs), employés de libre-service, vendeurs en habillement, ouvriers non qualifiés de l’emballage, professionnels de l’animation socioculturelle.

–  Les métiers de la restauration (serveurs, cuisiniers et employés de l’hôtellerie ) assortis à la fois à de fortes difficultés et à une forte saisonnalité.  

 

Les entreprises de moins de 10 salariés représentent 45% des projets en 2016 (17% les sans salarié, 19% les 1-4 salariés, 9,6% les 5-9 salariés), les 10-50 salariés 23%, les 50-199 salariés 17% et les 200 salariés et plus, 14%; la propension à recruter a augmenté pour l’ensemble des structures, à l’exception de celles de 1 à 4 salariés; la plus forte hausse (+2,7 points) concerne les structures de 20 à 50 salariés (39,7% à 42%) et celles de 100 à 200 (61,6% à 63,8%).  

 

42% envisagent des CDI (remplacement de départ définitif), 44% un CDD court (42% en 2015), et moins de CDD long (20 contre 23%). 19% envisagent un contrat en alternance; le non recours de l’alternance s’explique par l’inadéquation de ce type de contrat au profil recherché (67%) ou sur les difficultés liées aux procédures (47%).

La part d’embauche motivée par une nouvelle activité diminue (14,8% contre 19,2% en 2015), alors que celle liée à des départs définitifs progresse (24,6% contre 22,5% en 2015). Le niveau de difficultés se stabilise après 3 années de baisse : 32,4% des projets de recrutement sont jugés difficiles par les employeurs, comme en 2015 , mais le niveau de difficultés diminue pour les entreprises de 0 salariés (-3,9 points), tandis qu’il progresse pour les entreprises de 1 à 9 salariés (2,3 points environ); à partir de 10 salariés ce degré de difficultés évolue peu.  

 

Pour les établissements envisageant de recruter 6 difficultés principales sont observées; les 2 principales sont le profil inadéquat du candidat (manque d’expérience, de motivation, niveau de diplôme) et la pénurie de candidats.; la motivation des candidats est la qualité principale recherchée (45%) bien avant l’expérience (18%), la polyvalence (17%), ou le diplôme (13%), voire la bonne présentation ou le bon relationnel (7%). 22% disent avoir fait des concessions, essentiellement sur le profil du candidat (78%), beaucoup moins sur la nature du contrat (30%) ou sur les conditions de travail (37,5%).

 Pour y pallier, plusieurs solutions sont proposées :

  • L’appel à Pôle Emploi (71%) ou à d’autres intermédiaires spécialisés (cabinets de recrutement, missions locales, centre de formation, écoles), 57%. La majorité des employeurs font appel à Pôle emploi dès le départ, de manière non exclusive (41%) ou exclusive (35%).  69% de ceux qui ne font pas appel à Pôle Emploi  ont déjà un candidat en vue, 65% utilisent d’autres canaux de recrutement, 50% estiment que les candidats envoyés ont un profil inadéquat; 41% estiment enfin que Pôle Emploi manque d’efficacité ou de rapidité.
  • La formation des candidats venant de l’extérieur (62%) ou de salariés présents dans l’entreprise (42%)
  • Une adaptation de l’offre d’emploi : recherche de profils différents 49%, recours à d’autres formes de contrat (intérim, alternance, stagiaire, contrat de qualification) 40%, ou rendre l’offre plus attractive 34%
  • abandon du recrutement : différer l’embauche 30%, sous-traiter ou délocaliser 18%

  Lorsqu’ils ne recrutent pas, 82% des employeurs évoquent des effectifs suffisants, la situation économique difficile (52%),  la situation financière de l’entreprise (47%), ainsi que l’anticipation et les embauches réalisées les années précédentes (45%), et la rigidité du marché du travail, le manque de flexibilité (41%).  

 

50% des établissements sont recruteurs en 2015;  34% n’ont pas rencontré de difficultés de recrutement, alors que 16% en ont rencontré;  28% d’entre eux ont du abandonner au moins un recrutement.