Depuis 2007, le Baromètre de l’absentéisme d’Alma cg recense auprès des DRH les données quantitatives et des informations qualitatives sur les chiffres et les mécanismes d’absentéisme.
Cette 6ème édition se concentre sur les liens entre absentéisme et engagement des salariés.
Entre le 2 avril et le 21 mai, 252 entreprises (en partenariat avec CSA) et 587 salariés ont été interrogés pour analyser les décalages entre les perceptions des salariés et des DRH.
43% des entreprises sont du secteur industrie ; 18% des entreprises ont moins de 250 salariés, les autres davantage.
Les taux d’absence varient de 10,8 jours dans le BTP à 15,4 dans les services, 16,7 dans le commerce, 21,5 dans la santé et 24,7 dans les transports soit en moyenne 15,6 jours d’absence par salarié ; un taux de 4,26%, plus élevé que la moyenne 2005-2012 (4,08%). Mais 71% aux dires des salariés et 55% aux dire des DRH, n’ont eu aucune absence en 2013.
Les causes sont en forte majorité la maladie (de l’ordre de 70-80%), puis les accidents du travail ; pour 63% l’absence n’a eu lieu qu’une seule fois ; pour 52% elle a duré moins d’une semaine.
Le taux est plus élevé en Paca/Languedoc-Roussillon (6,44%).
Il est aussi plus élevé pour les ouvriers (4,44%), que pour les ETAM (3,78) ou les cadres (2,14) ; les ouvriers sont remplacés à 93%, les cadres à 28%.
Les plus âgés sont aussi les plus absents : 6,2% pour les 51 ans et plus, avec des temps d’absence plus longs, contre 3,5 à 4% pour les 30-50 ans et 2,8% pour les moins de 30 ans.
Les entreprises dont les salariés sont en équipes de 5 personnes ou moins ont un taux d’absentéisme faible de 3,42%, contre 4,73% pour les équipes de plus de 20 personnes
Le contexte des entreprises explique pour partie cet absentéisme :
-1 DRH sur 2 a connu une réorganisation de son entreprise (39% selon les salariés); pour 52% il s’agit d’une réorganisation simple, pour 28% une cession, acquisition, fusion et pour 20% un plan de sauvegarde de l’emploi.
– 59% des salariés concernés estiment que cette réorganisation n’a pas été bien accompagnée.
– 54% des salariés jugent le climat social défavorable contre 37% des DRH.
– 50% des salariés jugent négativement leur environnement de travail (notamment les conditions de travail) contre 33% des DRH
28% des salariés se disent confiants dans leur entreprise alors que 20 % sont inquiets :
– Les Femmes sont légèrement plus enthousiastes que les Hommes (15% contre 9%) sur l’évolution de leur entreprise
– Les jeunes de moins de 26 ans sont les plus enthousiastes (27%) mais aussi les moins confiants
– À partir de 41 ans, l’inquiétude augmente et à partir de 51 ans, le sentiment d’attentisme augmente fortement.
Les 7 facteurs d’absentéisme les plus cités par les DRH sont :
l’état de santé |
Age |
Charge de travail |
Santé des proches |
Situation personnelle |
Mauvaise organisation ou conditions de travail |
Manque de reconnaissance |
Manque soutien collègues, management |
|
DRH |
67 |
38 |
34 |
32 |
24 |
22 |
20 |
|
Salariés |
68 |
13 |
33 |
16 |
24 |
16 |
12 |
L’attachement des salariés est plus fort pour leur travail (68% note de 7 à 10) que pour leur entreprise (55% de 7 à 10). 40% des salariés se disent très motivés sans distinction de catégories socio-professionnelles, 10% peu motivés ; 33% des DRH estiment leurs salariés employés et ouvriers très motivés ; ils disent de même pour 82% des cadres.
Pour les salariés, leurs signes de démotivation au travail sont :
– La diminution de l’attention à la qualité de son travail (22%)
– Le fait de faire juste son travail (22%)
– L’utilisation de son temps de travail pour d’autres tâches (12%)
– L’absence (11%).
Côtés DRH, le 1er signe de démotivation : l’absence puis la diminution de l’attention à la qualité de son travail et le fait de faire juste son travail
Pour les salariés, auraient un impact fort sur leur engagement envers leur entreprise :
– Une rémunération plus cohérente, signe d’une reconnaissance financière (69%)
– Une reconnaissance du travail plus symbolique et sociale (68%)
– Le développement des compétences (54%)
– La gestion de projets plus importants ou avec un niveau de responsabilité accru (50%)
Cette instance sur la reconnaissance est aussi celle des DRH.
Les 5 actions les plus fréquemment mises en place pour prévenir l’absentéisme :
– La polyvalence des salariés
– Les entretiens de retour après absence
– La sensibilisation des salariés
– L’amélioration des conditions de travail
– Les contre-visites médicales
Les 3 actions les + efficaces, selon les salariés : les Incitations financières (86%), l’aménagement de l’organisation du travail (79%) et l’amélioration des conditions de travail (75%) ; pour les DRH, en premier lieu il s’agit de l’échauffement des prises de poste (93%), de l’ergonomie des postes de travail (86%), et de l’organisation du travail (82%).
Des résultats encourageants sont observés par les DRH suite à la mise en œuvre d’actions (46% une diminution ou une meilleure gestion de l’absentéisme et pour 30% sa stabilisation); toutefois pour un quart des entreprises, les actions n’ont pas eu d’effet pour réduire l’absentéisme.
Malakoff Médéric décrypte également l’absentéisme en entreprise estimant qu’il concerne un tiers des salariés pour une durée moyenne d’arrêt maladie de 18,1 jours. Communiqué de presse septembre
Et encore Malakoff Médéric sur le même thème, ajoutant la santé « santé et bien-être des salariés, performance des entreprises : chiffres clés 2014 », non daté