Les accords de télétravail existants en France ont été analysés et les trois catégories d’acteurs que sont les salariés, les entreprises et les territoires ont été interrogées ; 60 indicateurs ont été retenus et testés au sein des trois espaces métropolitains de Lyon, Strasbourg et Toulouse.
« Le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci. » Loi n°2012-387 du 22 mars 2012
En 2009, les salariés ayant pratiqué le télétravail au moins 8 heures dans un mois sont 8,4% en France contre 32% en Finlande, 30% en Belgique, 27% en Suède, 22% au Royaume-Uni, 19% en Allemagne et 5% en Italie.
Les analyses conduites aboutissent aux conclusions suivantes :
Les employeurs pourront bénéficier :
• d’un accroissement de la production, en raison d’une élévation de la productivité et de l’affectation d’une partie des gains de temps de transport au bénéfice des tâches professionnelles (en moyenne par jour de travail 1hre10 gagnée)
• d’économies réalisées sur les locaux et les dépenses courantes
• d’une réduction de l’absentéisme et du micro-absentéisme (baisse de 33%)
• d’amélioration en termes de qualité de vie au travail et de diminution des impacts carbone relatifs à la mobilité domicile-travail.
Les travailleurs (salariés ou indépendants) pourront notamment :
• trouver un meilleur équilibre entre vies professionnelle et familiale (par exemple déjeuner en famille ou réinvestir le temps gagné dans les transports dans d’autres activités) ; le ¾ du télétravail est fait à domicile
• réaliser des économies de carburant ou de garde d’enfant (on parle de 13éme mois du télétravail) : 124€ mensuels de pouvoir d’achat gagné
• gagner en sérénité dans le travail en évitant les temps et le stress des transports.
Les territoires et les collectivités peuvent :
• réaliser d’importantes réductions de leur empreinte carbone
• réduire les difficultés de circulation aux heures de pointe
• fixer des actifs qui participent davantage, notamment par leurs dépenses quotidiennes et par leur implication dans des réseaux locaux, au dynamisme de leur territoire (quartiers, espaces péri-urbains ou communes rurales : 57 000€ en plus par commune avec télé centre pour les achats faits sur place et 37 000€ de revenus fiscaux)
Métropole de Toulouse :
Une vingtaine de tiers-lieux publics existent (en Ariège, Gers, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne). Des initiatives innovantes prévoient des bureaux partagés ou « Desk Sharing » dans les projets de construction de locaux.
Le programme Soho Solo Gers, porté par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), a pour but d’accueillir plus de 200 télétravailleurs (principalement des indépendants et autoentrepreneurs) dans les 47 villages d’accueil répartis sur tout le département.
Métropole de Lyon :
Une charte sur le coworking a été lancée ; la part des navetteurs quotidiens dans les flux entrant dans l’agglomération lyonnaise atteint 42% (40 000 actifs répartis entre les quatre pôles de l’agglomération). En 2020, si 70% des navetteurs choisissent le télétravail le vendredi, on observera une baisse de 17 000 voitures individuelles aux heures de pointe.