Les plus de 50 ans et le travail.


"Le rapport des salariés seniors au travail : les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal", Ifop, freelance .com, mars 2023

Méthodologie : échantillon de 1000 salariés de 50 ans et plus, travaillant dans des structures de 150 salariés et plus (secteur privé ou public), représentatif de cette population par questionnaire auto-administré en ligne du 22 au 28 février 2023.

 

Les entreprises agissent peu pour préparer le départ à la retraite de leur salariés, alors qu’une minorité de salarié envisagerait de poursuivre une activité professionnelle.

 

Pour 70% des plus de 50 ans interrogés, être senior commence à 55 ans (dont 33% 60 ans et plus), mais pour 24% entre 50 et 55 ans.

⇒ Quelques éléments de profil de ces plus de 50 ans

♦ 38% télétravaillent dont 23% fréquemment (au moins 2 jours par semaine) ; 54% ont moins de 30 minutes pour se rendre à leur travail ; 37% disent avoir un métier pénible physiquement.

 

♦ Leurs motivations par rapport à leur travail : 88% se sentent bien intégrés au sein de leur entreprise, comme les moins de 40 ans (87%) ; ils ont le sentiment de faire un travail utile (86% vs 84) ; ils sont fiers de travailler pour leur employeur (74% vs 75) ; mais ils sont moins motivés par leur travail (67% vs 76) et moins satisfaits de leur situation professionnelle (65% vs 75) ; ils estiment que leur travail n’est pas reconnu à leur juste valeur (54% vs 46).

 

Seuls 16% craignent de perdre leur emploi. Toutefois en raison de leur âge, ils formulent quelques récriminations : 35% (dont tout à fait 14) disent avoir été moins augmentés ; 28% (dont 9) n’auraient pas eu accès à des postes à responsabilités ; 25% dont 7 auraient été mis à l’écart de certaines missions ; selon 23% dont 5, on a douté de leurs capacités ; 22% dont 6 ont fait l’objet de remarques ou propos négatifs ; notamment pour 17% dont 5, on leur a fait sentir que l’équipe aurait préféré avoir un collègue plus jeune.

 

Les répondants se sentent moins accompagnés dans la gestion de leur parcours professionnel (39% le sont vs 61 les moins de 40 ans) ; ils ont moins de possibilités d’évolution professionnelle (36% les auraient vs 56), alors que 57% estiment avoir la possibilité de développer leurs aptitudes et compétences.

 

♦ Ceux qui formulent le plus ces récriminations sont des 60 ans et plus (34%), des femmes de 60 ans et plus (34%), des plus de 16 ans d’ancienneté (29-33%), des personnes exerçant des métiers pénibles physiquement (31%), des seniors en fonction d’encadrement (équipe de 1 à 5 salariés). Et nettement moins des hommes de 50-59 ans (23%), des ouvriers (23%), des salariés exerçant dans les services aux entreprises, en santé.

 

Noter que 47% n’ont connu aucune discrimination.

⇒ Ce qui est en place dans les entreprises

Les entreprises ont peu mis en place des mesures pour accompagner les seniors dans leur fin de vie professionnelle (entre 10 et 27%, mais étonnement entre 23 et 41% des seniors ne savent pas ce que leurs entreprises ont fait). Sont en fonction :

-La possibilité d’aménager les horaires de travail (27%),
-La retraite anticipée pour les carrières longues (26%), ou la retraite progressive à partir de 60 ans via notamment un passage au travail à temps partiel (26%),
-La possibilité de pratiquer le télétravail, notamment en cas de déménagement (22%), 
-Une collaboration étroite avec la médecine du travail pour détecter les risques éventuels pesant sur les salariés seniors  (22%), 

-Un programme de mentorat permettant à un salarié senior de former de jeunes salariés (16%),
-Le cumul emploi-retraite c’est-à-dire la poursuite d’une activité professionnelle une fois à la retraite (18%), ou la possibilité de poursuivre une activité en portage salarial après la retraite (10%).

⇒ Poursuivre une activité professionnelle en retraite 

16% des seniors (dont 8% tout à fait) envisagent de continuer de pratiquer une activité professionnelle, même à mi-temps, une fois en retraite.

 

Plus précisément, “Si vous en aviez la possibilité, auriez vous envier d’exercer ponctuellement une activité rémunérée en complément, une fois que vous serez à la retraite… ?”, 39% répondent chez un autre employeur que l’ employeur actuel, 35% chez l’employeur actuel et 30% en tant qu’indépendant, freelance.

 

Mais avec la possibilité de choisir les missions (66%), de ne pas travailler à plein temps et d’aménager les horaires de travail (65%), ou encore la possibilité de travailler en indépendant, freelance, soit en bénéficiant de certains avantages du statut de salarié comme les protections sociales et maladie (44%), soit en statut d’indépendant, freelance classique (37%).

 

Pour en savoir davantage : Le rapport des salariés seniors au travail : une histoire d’amour contrastée – IFOP