Les saisonniers comptent pour 1,4% des emplois du privé à temps plein.


"Pendant le pic estival, près de 800 000 postes sont occupés par des saisonniers", Insee Prermière N°1924, septembre 2022

Méthodologie : En 2017, dans une zone d’emploi donnée, une activité est qualifiée de saisonnière si son volume d’emplois dépasse pendant au moins 15 jours consécutifs son volume d’emplois de référence ; la hausse momentanée s’accompagne d’un pic d’emploi ; dans le passé, une hausse momentanée du volume d’emplois accompagnée d’un pic est observée à des dates proches, pour cette activité et dans cette zone. Pour garantir une certaine robustesse, les saisons pour lesquelles les effectifs sont trop faibles ne sont pas retenues. Au final, ce sont plus de 7 700 saisons qui ont été détectées sur l’ensemble du territoire.
Un poste est qualifié de saisonnier s’il est à durée déterminée et si sa date de début et sa date de fin sont incluses dans les bornes d’une saison. Un salarié sera considéré comme un saisonnier s’il a occupé au moins un poste saisonnier dans l’année. Cette définition statistique diffère donc de celle se fondant sur le Code du travail.

 

Les emplois saisonniers sont le fait de certaines activités et de certaines périodes de l’année; les jeunes y sont surreprésentés.

 

En 2017, l’emploi saisonnier représente plus de 4 millions de postes (11% des postes du privé, hors postes salariés des particuliers‑employeurs), mais seulement 240 000 postes en équivalent temps plein (1,4% des postes en équivalent temps plein).

⇒ Quels profils et types de contrat ont ces saisonniers ?

-Plus de 2 millions de salariés ont travaillé comme saisonniers et concernent 11% des salariés du secteur privé. Même si ces emplois peuvent constituer une opportunité de travail pour les populations locales, 15% des saisonniers n’habitent pas dans la région où ils exercent leur emploi saisonnier.

 

-L’essentiel du recrutement se fait par contrats courts : un contrat saisonnier sur deux dure moins de 10 jours, mais un contrat sur six dure plus de 4 mois. Les durées d’emploi sont plus courtes dans l’audiovisuel et les activités associatives, récréatives, culturelles et sportives, avec une durée moyenne de 11 jours, mais deux contrats sur trois durent moins de 6 jours.

De plus, 37% des saisonniers n’exercent pas leur emploi à temps plein.

 

-Les contrats courts et le temps de travail réduit favorisent l’enchaînement des contrats et le développement du cumul d’activité : ainsi, un saisonnier occupe en moyenne 3,3 postes sur l’année, contre 1,6 pour l’ensemble des salariés ;  20,9% occupent plusieurs postes simultanément, contre seulement 7,4% pour l’ensemble des salariés.

Malgré ce cumul d’emploi, 77,6% des saisonniers ont des revenus salariés annuels inférieurs à 12 440€, soit les 2/3 du revenu salarial médian, alors que cela ne concerne que 38% de l’ensemble des salariés.

 

-30,7% des saisonniers occupent un emploi d’ouvrier non qualifié, soit plus du double des salariés ; toutefois, 6,5% occupent un poste de cadre (en particulier dans les métiers de la production de films).

 

-Une autre particularité des saisonniers est la surreprésentation des jeunes (44% ont moins de 26 ans, vs 19% des salariés du privé). Pour des étudiants, il s’agit souvent de « jobs d’été » et d’un revenu d’appoint. Pour d’autres, ces emplois peuvent représenter une première expérience professionnelle, un choix de vie ou avoir été acceptés faute de trouver un emploi stable. Ils sont très présents dans le commerce et les HCR.

⇒ Les emplois saisonniers au fil de l’année

Les postes saisonniers sont très concentrés sur la période estivale, le nombre de postes augmentant à partir d’avril ; le pic est atteint fin juillet avec plus de 780 000 postes saisonniers (19% de l’ensemble des postes saisonniers), puis il diminue ensuite jusqu’en fin d’année.

 

Au printemps, le secteur agricole recrute principalement pour le maraîchage ; les activités touristiques prennent le relais avec l’arrivée des congés de printemps puis les vacances d’été : le pic d’emploi du secteur des HCR est atteint au milieu de l’été avec plus de 160 000 postes saisonniers hors intérim ; dans de nombreux secteurs, dont le nettoyage, la surveillance et le gardiennage, les entreprises recourent à l’emploi saisonnier pour remplacer leurs salariés permanents partis en congé. Puis en septembre, le secteur agricole dispose certains jours de plus de 40 000 postes saisonniers afin d’assurer notamment les vendanges. L’arrivée des vacances de fin d’année provoque également une recrudescence de l’activité au sein du secteur des HCR.  De même, les entreprises commerçantes font face à un pic d’activité en lien avec les préparatifs des fêtes de fin d’année grâce à l’offre de postes saisonniers.

⇒ Dans quels secteurs d’activité les trouve-t-on ?

-Plus de 20% des postes saisonniers sont générés par le secteur des HCR ; la restauration emploie 11,9% des postes saisonniers, alors que ce secteur représente 6,3% des postes de salariés du privé), suivie de l’hébergement (8,7% des postes saisonniers pour 2,2% des postes du privé).

-18,5% des postes saisonniers sont fournis par les activités de services administratifs et de soutien (notamment nettoyage, gardiennage, etc.).

-Les activités artistiques et de spectacle représentent 13,7% des postes saisonniers (7,1% des saisonniers en EQTP), alors que ce secteur ne représente que 3,9% des postes du privé.

-L’édition et l’audiovisuel emploie 11% des postes saisonniers, contre 2,6% de l’ensemble des
postes salariés du privé ; ce secteur recrute de façon temporaire au gré de la production et de la diffusion des contenus multimédias (les tournages de films captent 73% des postes saisonniers du secteur).

Le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche regroupe 7,7% des postes saisonniers, contre seulement 2% des postes salariés ; sur dix postes saisonniers agricoles, quatre concernent la culture de la vigne et deux la culture des fruits à pépins et à noyau (abricots, cerises, pommes, etc.).

⇒ Dans quels territoires sont-ils localisés ?

-Certaines zones utilisent plus particulièrement l’emploi saisonnier pour répondre à l’attrait touristique de leur territoire ; c’est le cas de la zone d’emploi de la Maurienne en Savoie (11,5%), de celle de Calvi en Haute‑Corse (11,3%) ou encore de la zone d’emploi de Briançon dans les Hautes‑Alpes (11,6%) ; dans ce dernier secteur, comprenant 2 parcs naturels et une station de sports d’hiver, 39% des heures y sont saisonnières. Ce phénomène est aussi celui de la zone d’emploi de la Tarentaise où plus de la moitié des heures du secteur des HCR est saisonnière.

-D’autres zones se tournent vers les postes saisonniers pour répondre à l’intensité de leur activité agricole ; ainsi, dans la zone d’emploi de Nîmes (récolte de fruits), le taux de recours atteint 30,8%. Ce phénomène se retrouve également dans la zone d’emploi de Saumur où le taux de recours pour l’arboriculture atteint 45,3%.

-Enfin, la prédominance de l’intérim dans certaines zones industrielles, telles que Laval en Mayenne ou Belfort, engendre des taux de recours plus importants que la moyenne (4,5% et 2,8%).

 

Pour en savoir davantage : Pendant le pic estival, près de 800 000 postes sont occupés par des saisonniers – Insee Première – 1924