Méthodologie : La 17éme édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 29 juillet et le 17 août 2021, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en juillet 2021.
En juillet 2021, le chômage partiel, le télétravail diminuent, alors que l’activité augmente ; le manque de personnel s’amplifie.
⇒ Confirmation de la reprise de l’activité des entreprises en juillet
L’activité des entreprises s’améliore par rapport au mois précédent : 79% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée ou en hausse malgré la crise sanitaire, après 78% en juin.
3,5% des salariés travaillent dans une entreprise très fortement touchée (arrêt complet ou baisse d’activité de plus de 50%), 16,6% dans une entreprise dont l’activité a baissé de moins de 50%, 71,9% une situation inchangée et 7,9% une amélioration.
L’activité est restée plutôt inchangée au regard des tailles d’entreprise (entre 66 pour les 500 salariés et plus et 72-77% pour les autres tailles). Elle a augmenté dans proportions proches (entre 6,2 et 8,7%). Elle a diminué fortement ou a été arrêtée dans les plus petites tailles (3,1 à 3,4% pour les moins de 50 salariés vs 2,4 pour les 50-499 salariés, mais 4,1% pour les 500 salariés et plus).
Les arrêts ou très fortes baisses de l’activité diminuent de nouveau fortement dans le secteur des arts, spectacles et activités récréatives (-15 points après- 24 points) et, pour la 1ére fois depuis le début de la crise sanitaire, les pertes d’activité représentent moins de la moitié des salariés dans l’hébergement/restauration.
La part des entreprises ne rencontrant aucune difficulté concerne toujours près d’un salarié sur trois.
⇒ Les difficultés
♦ Les difficultés relèvent principalement d’un manque de personnel (22%, + 2 points par rapport à la fin juin et en hausse dans la plupart des secteurs), notamment en CDI (70%) et dans une moindre mesure, en CDD de moins de 3 mois (35%, + 1 point) ou de plus de 3 mois (33%, + 3 points).
– Le manque de candidats formés dans les métiers concernés est le principal motif cité (dans 61% des cas) par les entreprises éprouvant des difficultés à recruter en CDI et CDD ; viennent ensuite les exigences trop grandes des candidats en termes de conditions de travail ou de salaires, la prolongation des droits au chômage pendant la crise qui permet aux candidats potentiels d’attendre davantage et la concurrence entre recruteurs du fait de la rapidité de la reprise (environ 30% des cas pour chaque motif), mais aussi le fait que certains salariés ont changé d’activité, très fréquent dans l’hébergement-restauration et le commerce (24% des cas en hausse de + 6 points).
– Face à ces difficultés de recrutement en CDI ou en CDD, les entreprises indiquent être amenées à modifier le profil des salariés qu’elles souhaitaient recruter (dans près de 6 cas sur 10). Une réévaluation des salaires d’embauche ou une modification des termes des contrats proposés est plus rarement évoquée (environ un cas sur quatre).
– Les entreprises qui considèrent que leurs effectifs auraient été plus importants sans la crise sanitaire représentent 18% des salariés, le niveau le plus élevé depuis le 1er confinement (45% dans les HCR).
– Les entreprises qui déclarent que les mesures sanitaires ont un impact modéré sur leurs coûts et/ou leur productivité représentent toujours 32% des salariés, et celles qui déclarent que l’effet est vraiment significatif, 9%.
♦ Après le manque de personnel, les difficultés les plus fréquemment citées sont le manque de débouchés (16,4%), la gestion des questions sanitaires (16%) et les difficultés d’approvisionnement (15%).
La diminution de l’activité provient pour 65% de la crise sanitaire, pour 17% de la fermeture administrative de l’entreprise, pour 10% du manque de personnel, et pour 8% de la difficulté approvisionnement.
⇒ La situation des salariés
♦ Les salariés dans la dernière semaine de juillet étaient 59% sur le site ou des chantiers (74% dans le BTP, 73% dans les HCR), 14% en télétravail (46% dans l’informatique, communication, 31% dans les activités financières, assurance), 19% en congés, 6% en arrêt maladie et 1,4% en chômage partiel.
Si l’on exclut les salariés en congés, le travail sur site ou sur chantier demeure très répandu dans la construction (86% des salariés de ce secteur), l’industrie agro-alimentaire (84%), les HCR (83%) et le secteur privé de l’enseignement et de la santé humaine (82%). Il progresse dans l’ensemble des secteurs et en particulier dans les activités tertiaires telles que l’information-communication (35%, + 4 points) et les activités financières et d’assurance (52%, + 5 points).
♦ Le recours au chômage partiel :
-610 000 salariés auraient été en activité partielle au mois de juillet 2021 (240 000 en ETP, 3% des salariés du privé), après 1,4 million en juin. Par rapport au mois de juin, le nombre de salariés en ETP en activité partielle baisserait de 53% (- 80 000) dans l’hébergement et la restauration et de 75% (- 50 000) dans le commerce.
Par ailleurs, les entreprises de moins de 20 salariés concentreraient 25% des effectifs en activité partielle (en baisse de 14 points par rapport à juin), alors que les entreprises de 250 salariés ou plus en représenteraient 49% (contre 35% le mois précédent).
– Le principal motif de recours au chômage partiel en juillet demeure l’indisponibilité des salariés considérés comme fragiles/vulnérables ou en situation de garde d’enfants (48%) ; suivent ensuite les réductions des débouchés et des commandes (31%), les restrictions administratives (13%, après 20 en juin et 27 en mai).
– Le recours au chômage partiel pour le motif lié aux réductions de débouchés est davantage invoqué par les entreprises de petite taille (67% parmi celles qui emploient 10 à 19 salariés et 56% au sein de celles qui en emploient 20 à 49) tandis que dans les entreprises de 250 salariés ou plus, ce sont les situations de salariés vulnérables ou en garde d’enfants qui sont le motif principal (plus de la moitié des cas).
♦ Le télétravail est de moins en moins fréquent
-Au cours du mois de juillet, 23% des salariés ont été au moins un jour en télétravail (2 points de moins qu’en juin et mai et 4 points de moins qu’en avril). De plus, le nombre de jours télétravaillés dans la semaine continue de diminuer : les salariés concernés par le télétravail ne sont plus que 14% à avoir télétravaillé tous les jours de la semaine (3% de l’ensemble des salariés, après 4% en juin, 8% en mai et 10% en avril). 59% des télétravailleurs l’ont été entre 2 et 4 jours par semaine (13% de l’ensemble des salariés, quasi stable depuis trois mois), 18% un jour par semaine (4% des salariés), et 9% quelques jours dans le mois (2%).
-Le nombre de jours télétravaillés dans la semaine croît avec la taille de l’entreprise ; il est particulièrement élevé dans certains secteurs : l’informatique et la communication, les activités financières et d’assurance, les services aux entreprises et les activités immobilières.
La part de salariés placés toute la semaine en télétravail diminue en juillet dans tous les secteurs, le recul étant particulièrement marqué dans l’informatique et la communication (- 8 points) et les activités financières et d’assurance (- 7 points).
– 9% des salariés travaillent dans une entreprise qui indique des difficultés liées aux retours sur site de salariés qui étaient en télétravail.
– 22% des salariés travaillent dans une entreprise qui impose au moins un jour de télétravail par semaine, alors que 38% travaillent dans une entreprise où le télétravail n’est pas autorisé, notamment dans les plus petites structures (71% dans les entreprises de 10 à 19 salariés contre 18% dans les entreprises de 500 salariés ou plus).
Le télétravail est très peu autorisé dans l’hébergement/restauration (73%), ainsi que dans la construction (57%) et la partie privée de l’enseignement et la santé humaine (53%).
À l’inverse, 15% des salariés travaillent dans des entreprises qui autorisent le télétravail toute la semaine, notamment dans les activités informatiques et de communication (48%).
Entre les deux, 47% des salariés travaillent dans une entreprise où il n’est pas possible de télétravailler plus d’un certain nombre de jours dans la semaine, le plus souvent 2 jours par semaine (19%), quelle que soit la taille de l’entreprise et quel que soit son secteur d’activité.
Pour en savoir davantage : Acemo-covid_août 2021.pdf (travail-emploi.gouv.fr)