A 5 ans les créations classiques de la génération 2014 ont un taux de pérennité de 61,3%.


Taux de pérennité à 5 ans des créations d'entreprise, à partir des résultats Sine 2014-2019, analyse André Letowski, septembre 2021

Source : Insee, données Sine 2014 (1er semestre de l’année, interrogé entre septembre et novembre)-2019 disponibles sur le site web de l’Insee.

Le taux de pérennité proposé par l’Insee s’appuie sur le constat de la cessation de l’entreprise immatriculée ; s’il est globalement signifiant, il ne rend pas compte de la complexité de la réalité (immatriculation pour un temps limité, revente de l’entreprise, certains changements de statut juridique…).

 

Si la pérennité s’est quelque peu améliorée, les taux les plus élevés comme les plus faibles s’inscrivent toujours dans les mêmes tendances.

⇒ La pérennité des entreprises classiques (hors autoentrepreneurs) à 5 ans (2014-2019) s’améliore.

Le taux de la génération 2014-2019 est de 61,3% vs 60,4 pour la génération 2010-2015, 51,5% pour celle de 2006-2011, et de 53% pour celle de 2002-2007. Oublié donc le taux de pérennité souvent cité de 50% à 5 ans.

L’amélioration est nettement lisible à partir de 3 ans : 73,6% pour la génération 2014-2019, vs 67% pour celles de 2006-2011 et 2002-2007.

 

⇒ Taux élevés et taux faibles

♦ Les taux favorables de pérennité sont davantage le fait de certaines caractéristiques, notamment le fait d’être employeur de 6 à 9 salariés dés le démarrage (81,6%), d’avoir réuni au moins 80K€ de capitaux initiaux (72,4%), celui encore de créer en société (66,8%, filiale 69%), celui d’avoir une expérience professionnelle de profession intermédiaire/technicien, indépendant, cadre (68, 66 et 62%), ou d’être issu d’un 2 ou 3émes cycles de l’enseignement supérieur (66%), voire celui de côtoyer des entrepreneurs dans son environnement immédiat et ayant réussi  (64,5%)…autant de caractéristiques qui rendent compte de l’ambition du projet et de la culture économique du dirigeant.

 

♦ Par contre les taux les plus faibles montrent des projets fort modestes, conduits avec peu de moyens : entreprise en nom personnel (52,7%) avec moins de 2 000€ de capitaux initiaux (54,9%), et un chef d’entreprise pas ou peu diplômé (55,6%), auparavant inactif ou chômeur (56%) ou ouvrier, manifestant un background qui prépare peu à cette activité.

 

♦ Certaines caractéristiques ont des taux proches de la moyenne : exemple le taux de pérennité à 5 ans des hommes et des femmes (61,8 vs 60,2%), mais plusieurs items à priori sont surprenants : le fait d’avoir ou non déjà crée (jamais 60,6%, une fois 63,4 et plusieurs fois 62,9), le recours à l ‘innovation (nouveau procédé de fabrication oui  66 non 64,3%, le recours à de nouveaux produits/services oui 65,2 non 64%, le recours à une organisation nouvelle oui 66,4 non 64,1%, l’innovation marketing oui 65,1, non 64,4) et par ailleurs le fait d’avoir bénéficié d’aides publiques, notamment pour les chômeurs (oui 59,7, non 62,7); sans doute leur appréciation doit-elle se faire au regard de cibles plus fines.

⇒ 5 caractéristiques manifestent une croissance progressive du taux de pérennité :

♦ L’âge du créateur : le moins de 30 ans ont le taux le plus faible (57,3%) vs les 40-49 ans (64%). N’oublions pas parmi les jeunes une proportion non négligeable d’étudiant exercent une activité qu’ils quitteront après leurs études, sans négliger bien sûr l’expérience professionnelle courte.

 

♦ Le niveau de diplôme : plus celui-ci est élevé, plus le taux de pérennité est important (de 55,6 pour les sans diplôme ou avec le brevet des collèges à 66% pour ceux issus d’étude supérieures d’au moins 2éme cycle)

 

♦ L’expérience professionnelle antérieure : l’expérience d’indépendant ou de salarié (66 et 63%) conduit à des taux plus élevés que la situation de chômeur ou d’inactif (56-57%).

 

Et bien sûr le montant des capitaux initiaux : de 55% avec moins de 2 000€ au démarrage à 72% pour ceux qui ont réuni au moins 80 000€.

 

♦ Et le fait d’être employeur dés le démarrage : une progression permanente au fur et à mesure que la taille augmente (mais une interrogation pour les 10 salariés et plus, par ailleurs fort peu nombreux ?)

 

⇒ Les taux de pérennité par région :

Ils sont plus élevés pour les régions du centre et de l’ouest de la France et plus faibles à la fois pour l’est et le sud. Noter le plus faible taux en Ile-de-France (59,1%). Les taux sont peu corrélés avec la densité en création pour 10 000 habitants, hors Paca et l’Ile-de-France, au taux élevé de création.