Les jeunes titulaires de CAP et BEP, et, dans une moindre mesure, les bacheliers professionnels, rencontrent en 2013 des difficultés en nette progression pour accéder au marché du travail, notamment dans le secteur de l’industrie


« Enquête 2013 auprès de la Génération 2010, CAP-BEP : des difficultés d’insertion encore aggravées par la crise », En bref, CEREQ N°335, mai 2015

Pour suivre l’itinéraire des jeunes au cours de leurs premières années de vie active, le Céreq a créé le dispositif d’enquêtes Génération. Ces enquêtes interrogent régulièrement un échantillon représentatif de jeunes sortis du système scolaire une année donnée. En 2013, le Céreq a interrogé un échantillon de 33 500 jeunes représentatif des 708 000 jeunes sortis pour la première fois du système éducatif en 2010 en France (métropole + Dom).  

 

Les jeunes titulaires de CAP et BEP, et, dans une moindre mesure, les bacheliers professionnels, rencontrent en 2013 les plus grandes difficultés sur le marché du travail ; l’enseignement secondaire semble aujourd’hui perdre de son importance au sein de la société, même si un tiers des jeunes entrant sur le marché du travail ont encore un diplôme de l’enseignement professionnel secondaire ; un glissement assez important en volume s’opère du niveau V (CAP/BEP) vers le niveau IV (bac).

3 ans après leur sortie d’études, le taux de chômage décroit nettement en 2013, au fur et à mesure que le niveau de diplôme augmente (de 49% pour les sans diplôme à 10% pour ceux diplômés du supérieur) ; il en est de même pour l’emploi durable (CDI, à son compte, contrats nouvelle embauche).

 

La situation en termes de taux de chômage s’est nettement dégradée depuis 2001, notamment depuis 2007 : celui-ci a nettement augmenté entre 2007 et 2013, pour les diplômés de niveau V industriel et les bac pro industriel (plus du doublement) ; la hausse a été plus modeste pour les autres niveaux de diplôme.  

 

En ce qui concerne les emplois à durée indéterminée, la situation 2013 est proche pour ceux issus du secondaire (56 et 62%), plus favorable que pour les non diplômés (40%), mais moins favorables au regard de ceux issus du supérieur (76%) ; le décalage avec 2007  est moins favorable au niveau V (-10%) qu’aux niveaux IV (-3) ou supérieur (-1) :  

 

Taux de chômage

Taux d’emploi à durée indéterminée

Génération

1998

2004

2010

Ecart 2013/

2010

1998

2004

2010

Ecart 2013/

2010

Interrogée en

2001

2007

2013

2001

2007

2013

Non diplômés

25

32

49

+53

50

48

40

-17

Diplômés de niveau V

13

17

31

+82

61

62

56

-10

  CAP industriel

10

15

32

+113

68

67

63

-6

  CAP tertiaire

17

20

31

+55

65

62

56

-10

  BEP tertiaire

18

21

31

+48

54

57

49

-14

  BEP industriel

8

14

28

+100

63

61

55

-10

Diplômés de niveau IV

8

13

20

+54

65

64

62

-3

  Bac techno tertiaire

11

17

23

+35

50

49

47

-4

  Bac techno industriel

8

15

22

+47

65

65

65

0

  Bac pro/BP tertiaire

9

14

21

+50

67

66

64

-3

  Bac pro/BP industriel

5

7

16

+129

77

76

70

-8

Diplômés du secondaire

10

15

24

+127

62

62

58

-6

Diplômés du supérieur

5

7

10

+43

77

77

76

-1

  Rares sont les spécialités de formation qui échappent entre 2007 et 2013 à une dégradation de l’accès à l’emploi de leurs sortants, au point d’affecter jusqu’aux spécialités qui offraient plutôt de bonnes conditions d’insertion dans les périodes précédentes (mécanique, électricité) ; les spécialités déjà en difficulté auparavant, comme le secrétariat-bureautique, connaissent un accroissement continu de leur taux de chômage.