71% des étudiants diplômés bac+5 et au-delà sont ou ont été en emploi, moins d’un an après leur sortie d’étude, notamment ceux issus de grandes écoles ; qui sont-ils ? Quelles disciplines ont-ils suivi ? Comment se sont-ils insérés sur le marché du travail ?


« Les jeunes diplômés de 2013 : situation professionnelle en 2014 », APEC, les études de l’emploi cadre N°2014-56, septembre 2004

Enquête auprès de 4 578 sortants de l’enseignement supérieur, par téléphone entre le 1er et le 30 avril 2014,  menée par l’institut GN Opérations (Au moment de l’enquête, en avril 2014, les jeunes diplômés en recherche d’emploi l’ont été en moyenne depuis 5,3 mois). Le fichier est constitué de la base des jeunes diplômés inscrits à l’Apec, d’étudiants de plusieurs établissements d’enseignement supérieur partenaires de l’Apec diplômés en 2013 et ne s’étant pas réinscrits en 2014, de fichiers complémentaires provenant de sites Internet destinés aux étudiants

Critères d’éligibilité : avoir terminé en 2013 des études supérieures au niveau Bac +5 ou plus ; être âgé de 20 à 30 ans ; ne pas avoir repris d’études, et être soit en recherche d’emploi, soit en emploi.

La comparaison avec les travaux du CEREQ est difficile, dans la mesure où l’échantillon APCE ne prend pas en compte tous les étudiants, comme le, fait le CEREQ. Par contre les écarts constatés au sein de l’enquête sont fort intéressants.

 L’échantillon représentatif des bac+5 et au-delà se caractérise de la façon suivante : les femmes sont 52%, les sortants de l’université la moitié, ceux de grandes écoles 40%

Diplôme

Discipline de formation (hors doctorat santé)

Univ

Bac+5

Univ

Bac +6

Ecole

management

Ecole

ingénieurs

Autres

Droit, éco,

gestion

Dont gestion

RH

Sciences, technologie

social

Dont physique, chimie, biologie

Sciences humaines,

Sociales, com

Lettres

Langues

édition

39

11

22

18

10

39

19

31

15

22

8

                     

 

23 % des recrutements de cadres réalisés en 2013 concernaient des Jeunes diplômés (37 100 contre 38 500 en 2012), pour 31 600 départs en retraite.

 63% des jeunes diplômés de niveau Bac + 5 et plus de la promotion 2013, étaient en poste en avril 2014, une proportion égale à celle de la promotion 2012, mais inférieure de 7 points à celle de 2011 ;  29% de cette même promotion 2013 étaient toujours à la recherche d’un premier poste en 2014 (en hausse de 3 points en un an), et 8% à la recherche d’un autre emploi.

 

Les services représentaient 77% des recrutements de jeunes diplômés sur des postes cadres, (28 900 recrutements contre 28 650 en 2012), en progression notamment dans les activités de l’ingénierie, de la recherche-développement et surtout des services numériques (pour ce dernier secteur, 1/3 des recrutements de cadres concernaient les jeunes diplômés) ; dans l’industrie les jeunes diplômés recrutés ont 9% (contre 13 en 2012), dans le commerce, 8% et dans la construction 4%.

 

71% ont été en emploi depuis leur sortie d’études (dont 8% sont actuellement sans emploi) mais 29% sont toujours en recherche de leur premier emploi (contre 23 en 2010 et 24% en 2011) , une situation cependant proche de 2012.

Les grandes écoles sont plus facilitatrices pour trouver un emploi, alors que les doctorats le sont nettement moins :

Diplôme

Ecole de commerce

Ecole d’ingénieurs

Master université

Doctorat

Ensemble

En emploi au moment de l’enquête

69

69

58

56

63

En recherche d’un nouvel emploi

9

5

10

4

8

En recherche du premier emploi

22

26

32

40

29

 Les conditions sont moins favorables, notamment pour les écoles d‘ingénieur liées à une université (taux d’insertion inférieur de 11 points), sauf pour les sciences fondamentales.

 

Quelle que soit la discipline, la part du secteur public chez les diplômés universitaires en emploi est toujours supérieure à celle qu’il occupe parmi les diplômés d’école.

Certaine disciplines sont nettement plus favorables pour être en emploi au moment de l’enquête :

 

Sciences

éducation

Social

Sports

Infor-

matique

pharmacie

Commercial

langues

Psycho-

logie

Gestion,

Compta, finances

Ingénieur

Mécanique

Electronique.

Taux d’insertion

95

90

90

87

84

83

78

77

73-76

Dont en emploi

83

85

85

83

77

73

74

69

72-73

Dont Recherche

nouvel emploi

12

5

5

4

7

10

4

8

1-4

Recherche 1er emploi

5

10

10

13

16

17

22

23

24-27

 D’autres sont nettement moins favorables :

 

Biologie

Environnement

Ecologie

Chimie

Sociologie

Philosophie

Economie

Physique,

Sciences de l’univers

Géographie

Taux d’insertion

47

49

49

53

56

58

59

Dont en emploi

37

44

47

38

46

54

51

Dont Recherche

nouvel emploi

10

5

2

15

10

4

8

Recherche 1er emploi

53

51

51

47

44

42

41

 Dans quelle taille d’entreprise ou d’organisation travaillent-ils ?

Peu dans les moins de 100 salariés (en moyenne 30% dans les moins de 100 salariés dont 15% dans les moins de 20 salariés)

 

Ont-ils fait des stages en entreprise ? Oui à 81% dont 32% au moins 3 stages

 

Ecoles de commerce

Ecoles d’ingénieur

Master université

Doctorat

Ensemble

Taux d’insertion dans l’emploi

78

74

68

60

71

Taille d’entreprise :

Dont moins de 20 salariés

13

13

17

14

15

De 20 à 99 salariés

12

14

17

16

15

Au-delà de 100 salariés

75

73

66

70

70

Dont 5 000 salariés et plus

37

33

29

25

30

Stages en entreprise

Stage en entreprise

76

78

85

78

81

Dont au moins 3

31

45

25

40

32

           

 Que ce soit pour le statut, le contrat de travail, ou la rémunération, les conditions d’emploi des jeunes diplômés de la promotion 2013 ont peu évolué par rapport à l’an dernier ; la discipline suivie pendant les études et  le statut public ou privé de l’employeur ont une influence déterminante sur les conditions d’emploi.

 

L’accès au statut de cadre a peu évolué durant les 5 dernières années, avec 6 jeunes diplômés sur 10 devenus cadres dans la première année qui suit l’obtention de leur diplôme, 96% y ayant accédé dés la première embauche.

59% sont, dés la première embauche, en CDI ou titularisés (en hausse de 13 points au regard de 2009,) et 34% en CDD ou contractuel (41% entre 2008 et 2010), du fait de la baisse des recrutements dans la fonction publique (18% en 2013 contre 26 en  2009).

Diplôme

Doctorat

Ecole d’ingénieurs

Autres

Ecole de commerce

Master université

Ensemble

Employeur secteur privé

57

91

85

95

71

82

Statut

Cadre

87

84

65

61

43

62

Agent de maitrise

2

6

15

18

15

13

Employé

11

10

20

21

42

25

Type de contrat de travail

CDI

43

76

51

71

47

59

CDD

53

19

40

23

44

34

             

 Les diplômés en sciences humaines, santé-social, sciences fondamentales, les plus nombreux à travailler dans le secteur public (respectivement 49, 30 et 28%), sont nettement moins fréquemment en CDI (25, 53 et 54%) ; à contrario, ce sont les diplômés en commercial-marketing, gestion-RH et sciences technologiques qui sont le plus souvent  en CDI (69, 61 et 75%).

 

La rémunération médiane est de 29 400€ et progresse de 2 %, par rapport à celle de la promotion 2012 ; 29% en sont insatisfaits. Elle est de :

  Ensemble Sciences techno Gestion, RH Sciences Fondamentales Commercial marketing Droit éco Santé social Info com Sciences humaines
Rémunération médiane 29 400€ 32 200 31 000 31 000 30 000 27 000 24 000 23 000 20 400

Les écarts entre le secteur privé et le public sont les suivants :

Rémunération moyenne (€ bruts annuels)

Doctorat

Ecole

d’ingénieurs

Ecole de

commerce

Autres

Master

université

Ensemble

Secteur privé 34 100 32 700 31 900 29 400 25 300 29 900
Secteur public 28 500 28 800 25 000 23 500 20 400 23 400

 9 diplômés sur 10 en emploi se disent satisfaits, dont 4 sur 10 très satisfaits ; Comme l’an dernier, près de 6 jeunes sur 10 se disent très satisfaits de leur autonomie dans le travail, de l’ambiance de travail et des relations avec leur supérieur hiérarchique :

 

Autonomie

Ambiance

Relations

avec hiérarchie

Conditions

matérielles

Intérêt

missions

Reconnaissance

du travail fourni

Localisation

géographique

Equilibre

Profes/privé

Satisfaits

94

93

92

90

89

87

83

82

Dont très satisfaits

57

56

56

43

46

31

45

35

 En revanche, sur les possibilités de formation et les perspectives d’évolution, et surtout la rémunération, la satisfaction est moins marquée :

 

Perspectives d’évolution

Rémunération

Type de contrat

de travail

Possibilités

de formation

Statut dans l’emploi

Très satisfaits

23

17

46

31

39

Insatisfaits

32

29

24

22

21

 Comme dans la vague précédente, moins de 2 jeunes diplômés sur 10 qualifient leur poste de  «job alimentaire», 2 sur 10 estiment que leur emploi ne correspond pas à leur formation, et un tiers pensent occuper un emploi sous-qualifié

Toutefois, les jeunes en emploi dans les fonctions ressources humaines-enseignement, commercial-marketing, santé-social-culture sont beaucoup plus nombreux à estimer occuper un emploi sous-qualifié ; Inversement, c’est dans les disciplines scientifiques et de gestion que ces appréciations de sous-qualification sont les moins fréquentes.

 

Une majorité des jeunes diplômés ont un projet professionnel : 68 % envisageaient déjà, à l’issue de leurs études, de travailler dans une fonction déterminée et 69% en ce qui concerne le secteur d’activité ; Il y a peu de décalage entre ce qui est souhaité et le premier emploi trouvé (adéquation pour les 2/3), sauf dans les fonctions études, recherche-développement, et dans une moindre mesure, communication ; inversement, le commercial-marketing offre davantage de débouchés que les jeunes ne semblent y voir (ces deux fonctions demeurent les principales fonctions d’entrée pour les jeunes diplômés) ; il y a aussi largement adéquation en ce qui concerne le secteur d’activité (90% pour les services, mais seulement 59% pour le commerce).

 

Pour la recherche de leur premier emploi 70% ont attendu d’avoir leur diplôme en poche avant d’entreprendre des démarches pour trouver leur premier poste (dont 17% immédiatement après l’obtention du diplôme) ; seulement 30% ont préparé leur insertion professionnelle en amont, mais ils sont 57% quand ils ont déjà travaillé.

 

Les modalités de recherche d’emploi ont conjugué les candidatures spontanées, les réponses aux offres d‘emploi et le recours aux réseaux, essentiellement sur internet (plusieurs réponses possible) ; on constate peu de décalages entre les recherches de 1er emploi et le nouvel emploi :

 

Candidatures spontanées par

Réponses aux offres

Réseaux

internet

Dépôt CV

sur internet

courrier

Sur internet

Dans la presse

Sur internet

Cooptation

relations

concours

Recherche premier emploi

75

54

19

88

5

46

27

4

Recherche nouvel emploi

64

56

17

85

7

43

33

10

Recherche emplois

73

54

19

87

6

45

28

5

                 

 41% ont envoyé plus de 50 candidatures et 44% entre 11 et 50 ; 26% ont eu au moins 6 entretiens d’embauche, 30% de 3 à 5, 22% une ou deux et 22% aucun (sans grand changement avec les années précédentes). Les 2/3 sont optimistes (dont 6% très optimistes) pour trouver un emploi.

Les jeunes diplômés en recherche de leur premier emploi ont envoyé, en moyenne 82 CV ou candidatures, contre 49 pour leurs homologues en recherche d’un nouvel emploi ; ils tendent à sélectionner de manière plus ciblée les entreprises où ils postulent (58% ont envoyé 30 candidatures ou moins) ; 35% n’ont en retour obtenu aucun entretien contre 19% pour ceux en recherche du 1er emploi, 26% un ou deux (contre 22) et 39% trois et plus (contre 59%).

 

Ils  sont conscients que, pour accéder à l’emploi, des concessions pourront être nécessaires, telles l’acceptation d’un contrat temporaire, un salaire inférieur ou une mobilité géographique :

Recherche

1er emploi

Nouvel emploi

Cumul

En emploi

 

Accepteraient

Ont accepté

Un autre contrat que le CDI

91

92

91

84

Un salaire inférieur à leurs prétentions

78

76

77

55

De déménager

85

69

82

31

Un emploi hors de leur spécialité

46

52

47

23