235 400 contrats de professionnalisation, une mesure en hausse.


"Le contrat de professionnalisation en 2018 : des embauches en forte hausse", Dares résultats N°016, mai 2020

Le contrat de professionnalisation est un dispositif permettant l’acquisition d’une qualification professionnelle par une formation en alternance dans le cadre d’un contrat de travail du secteur privé à durée déterminée ou indéterminée. Il est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans et aux personnes de 26 ans ou plus demandeuses d’emploi, bénéficiaires du RSA, de l’allocation spécifique de solidarité, de l’allocation adulte handicapé ou d’un contrat unique d’insertion . Pour les employeurs, le contrat de professionnalisation est associé à des aides en fonction du profil  du bénéficiaire.

 

Ce type de contrat concerne avant tout les jeunes notamment les 20-23 ans; près de la moitié sont issus de l’enseignement supérieur; plus de 80% sont inactifs (en sortie d’études, au chômage ou en emploi aidé).

 

Les entrées en contrat de professionnalisation n’ont cessé d’augmenter, passant de 172 821 en 2013 à 195 326 en 2016, 209 277 en 2017 puis 235 399 en 2018.

⇒ Quel est le profil des bénéficiaires ?

51% sont des hommes. 14,5% des bénéficiaires ont moins de 20 ans, 48% de 20 à 23 ans,  24% de 24 à 30 ans, 13% au-delà. Les embauches d’individus âgés de 26 ans ou plus sont particulièrement dynamiques en 2018 (+20% et même +25% pour les plus de 30 ans) en comparaison de celles des jeunes (+10 %).

43,5% sont issus de l’enseignement supérieur, 32% d’un bac , 12,5% du CAP et 8,5% sans diplôme.

Juste avant le contrat, 32% étaient en études,  21% en emploi aidé, souvent de type alternance (53% ont plus de 26 ans et largement diplômé de l’enseignement supérieur), 14% salarié, 29% en recherche d’emploi (les 3/4 de niveau inférieur à bac+2).

⇒ Les secteurs employeurs et leur taille

Les secteurs employeurs sont surtout de type tertiaire : les services aux entreprises (29%), le commerce et les HCR (25,5%), l’industrie (14,5%), les activités financières/assurance et immobilières (13,7%); ils sont nettement moins présents dans la santé/éducation (6%), la construction (4,9%) et les services aux particuliers (4,3%).

Le nombre de recrutements dans le commerce ralentit depuis deux ans (+5% en 2017 et +2% en 2018), tandis que les activités de soutien aux entreprises concernent une part grandissante des nouveaux contrats (+13% en 2017 et +22% en 2018), tout comme le secteur de la construction (+25%).

 

Les entreprises de moins de 10 salariés chiffrent 39% des contrats, les 10 -49 salariés 18%, les 50-250 salariés 14,4% et les 250 salariés et plus 28,3%.

Les 0 à 4 salariés ont fortement intensifié leur recrutement entre 2017 et 2018 (+40%), ce qui s’est traduit par une augmentation de 6 points de leur part dans les nouvelles entrées (30%). À l’opposé, la part des embauches réalisées par les entreprises de plus de 250 salariés a baissé de 3 points en 2018 (28%).

⇒ Les formes d’embauche

92% sont en CDD dont 64,5% de 6 à 12 mois, 30% de 13 à 23 mois et 5% au-delà. Mais les recrutements en CDI ont fortement augmenté en 2017 (+ 50%), une hausse poursuivie de manière plus modérée en 2018 (+22%). 

⇒ Les formations et les certifications acquises

La durée moyenne de cette formation est stable depuis 2016 (environ 600 heures) et représente en 2018 en moyenne 28% de la durée totale de l’action de professionnalisation. Elle est très supérieure au minimum légal de 150 heures. Les formations de plus courte durée (en moyenne 456 heures) sont suivies par les bénéficiaires des contrats de professionnalisation qui étaient auparavant en recherche d’emploi, tandis que celles de chacune des autres catégories dépassent en moyenne 570 heures.

 

En 2018, quatre personnes entrées en contrats de professionnalisation sur cinq suivent une formation dans le domaine des services, dont 28% pour les métiers du commerce ou de la vente. Les formations pour une spécialisation dans les services durent en moyenne 114 heures de plus que les formations faites pour exercer dans le domaine de la production.
Les spécialités de la production sont suivies dans 75% des cas par des hommes.

Dans les formations pour exercer dans les services, les femmes sont nettement plus présentes, en particulier dans les filières « santé et travail social » (89%) et « secrétariat et bureautique » (84%).

Le métier préparé ne relève pas toujours de l’activité principale de l’employeur : 47% des nouvelles recrues de 2018 en contrats de professionnalisation employées dans l’industrie se préparent à exercer des métiers de services.

 

La prédominance des diplômes ou titres à finalité professionnelle reconnus par l’État enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles (RCNP) dans la formation préparée se maintient à 71% des nouveaux contrats après avoir progressé régulièrement de 2012 à 2017. Les autres formations proposées préparent principalement à une qualification reconnue par une convention collective nationale (16%) ou à un certificat de qualification professionnelle CQP (12%).

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_resultats_contrat_de_professionnalisation_2018.pdf