Les jeunes, leur avenir, la confiance que les chefs d’entreprise leurs témoignent.


"Barométre jeunes et confiance", Opinion Way pour Société Générale, octobre 2019

Méthodologie : enquête réalisée auprès de trois échantillons :

* Un échantillon représentatif de 1006 jeunes âgés de moins de 26 ans, interrogé sur systéme Cawi du 10 au 23 octobre 2019; la représentativité est assurée par la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de région d’habitation et de catégorie d’agglomération.

* Un échantillon représentatif de 1011 parents d’enfant(s) de moins de 26 ans, interrogés sur systéme Cawi du 10 au 23 octobre 2019; la représentativité est assurée par la méthode des quotas au regard des critères de nombre et d’âge des enfants pour les parents.

* Un échantillon représentatif de 402 chefs d’entreprise, interrogé par téléphone du 21 au 31 octobre 2019; la représentativité est assurée par la méthode des quotas au regard des critères de secteur d’activité et taille de l’entreprise.

Pour l’échantillon de chefs d’entreprise. Pour les remercier de leur participation, les panélistes ont touché des incentives ou ont fait un don à l’association proposée de leur choix.

« Sondage Opinion Way pour Vers le Haut et Société Générale »

 

Les opinions des jeunes, de leur parents, voire des chefs d’entreprise sont proches dans ce qui favoriserait l’avenir des jeunes, et particulièrement les actions engagées ou à engager dans le cadre de l’éducation voire de l’entreprise. Seule différence d’importance, les chefs d’entreprise déclarent faire beaucoup confiance aux jeunes dans leur travail que les jeunes et leurs parents ne le pensent.

 

⇒ La confiance des jeunes en leur avenir

 

“Votre vie actuelle correspond-elle à vos attentes ?” question posée aux jeunes

72% oui (dont tout à fait 18), mais 39% des jeunes de niveau CAP disent non. Peu de changements depuis 2015.

77% se disent optimistes (dont tout à fait 14), mais les sans diplôme sont 40% à se dire pessimistes.

Ceci étant, 51% (tout à fait 13) estiment qu’ils auraient de meilleures perspectives d’avenir en quittant la France; 71% des sans diplôme n’adhèrent pas à ce point de vue. Là encore, peu de changement depuis 2015.

 

 

Qu’en disent  les parents ? : diriez-vous de la vie future de vos enfants qu’elle sera plus difficile pour 58%, mais 68% les 50-59 ans (beaucoup plus 21%); ils étaient 66% en 2015 à le penser. 27% disent ni plus, ni moins et 15% plus facile (mais 32% les jeunes parents de 25-34 ans); pour ce dernier item une hausse depuis 2015 (ils étaient 7%).

 

90% (tout à fait 55%) des jeunes considèrent que leur famille les soutiendra; ceux qui l’imaginent le moins sont les sans diplôme (22% vs en moyenne10); une situation sans grand changement depuis 2015.

 

Ce qui contribue à ce qu’ils aient confiance dans leur avenir, c’est d’abord leurs relations amicales (83% une note d’au moins 6 sur 10), puis  leur situation personnelle et familiale (81%), leur formation et études (77%), leurs perspectives professionnelles (75), la possibilité de voyager ou de partir à l’étranger (74%), leurs perspectives financières (64%), leurs projets associatifs (55%). Peu de décalage avec ce qu’en pensent leurs parents.

 

Ce qui contribue à les inquiéter (note de 1 à 5), c’est la situation politique (69%, et les parents en ce qui les concerne 63%), le changement climatique et les atteintes à l’environnement (67), le contexte religieux (67), l’immigration (61, les parents 65), la situation économique (59, les parents 63), les évolutions sociétales (52), les enjeux de sécurité (51, les parents 57); peu de décalage avec les parents hors ceux signalés.

Ce qui leur donne confiance (note de 6 à 10) les évolutions techniques et scientifiques (77%, les parents 82), le systéme de santé (64, les parents 45), le système de protection sociale (60, les parents 50), le système éducatif (52).

 

⇒ La confiance des jeunes dans le monde du travail

 

Si 66% des chefs d’entreprise estiment faire confiance aux jeunes, c’est bien moins le sentiment des jeunes (31% mais 60 pour ceux issus ou en formation dans de grandes écoles), et moins aussi celui des parents (36% mais 45 les 25-34 ans). Si depuis 2015, l’opinion des jeunes et des parents a peu changé, il n’est est pas de même des chefs d’entreprise (48-51% entre 2015 et 2018 vs 66 en 2019).

Noter que pour 92% (tout à fait 66), les chefs d’entreprise disent qu‘accorder leur confiance aux jeunes » fait partie des valeurs de leur entreprise. De fait, pour ces chefs d’entreprise embaucher un jeune à un poste de responsabilité, à la place d’un ainé, ne présente un risque plus important que pour 15%, 78% estimant que le risque est similaire (86% dans le commerce).

 

Précisons ce risque selon le type de responsabilité confiée :

-85% (dont tout à fait 40%) des dirigeants estiment faire confiance à un jeune pour représenter l’entreprise lors d’un événement, alors que les jeunes ne sont que 50% (tout à fait 11), mais 61% pour les bac+2 et au-delà,

-68% (dont tout à fait 24) manager une équipe de plusieurs personnes (79% dans le commerce); les jeunes ne sont que 37% (tout à fait 9) à le penser,

-65% (dont tout à fait 21) gérer un projet ayant un impact financier important pour votre entreprise vs 28% pour les jeunes (tout à fait 8), mais 36% les diplômés de bac +2,

-64% (dont tout à fait 15) résoudre un problème RH dans l’entreprise, notamment ceux ayant au moins 250 salariés (77%), vs 33% (dont tout à fait 8) pour les jeunes, mais 42% pour les bac+2.

 

Certaines entreprises s’engagent dans des actions en faveur de l’éducation et de la formation des jeunes, en accueillant des enseignants en stage, en soutenant des associations éducatives, en organisant des journées portes ouvertes pour faire découvrir le monde de l’entreprise aux lycéens et étudiants : 61% des chefs d’entreprise le savent, 56% des parents et des jeunes.

 

Noter encore que 61% des chefs d’entreprise disent être engagés dans des actions en faveur de l´éducation et de la formation des jeunes. 90% (très 48) d’entre eux estiment que c’est dans leur rôle vs 87 (très 30).

L’engagement dans des actions en faveur de l’éducation et de la formation des jeunes par les chefs d’entreprise est jugé suffisant par 46% d’entre eux mais insuffisant par 66% des parents et 64% des jeunes.

 

Ce qui est attendu des chefs d’entreprise, ce sont : favoriser l’embauche d’apprentis et de jeunes sans qualification pour contribuer à leur formation, participer à la formation professionnelle des jeunes, informer les jeunes sur les débouchés professionnels, préparer leurs salariés aux métiers de demain, permettre à leurs salariés de bien équilibrer vie professionnelle et vie familiale. Chefs d’entreprise, parents et jeunes sont très largement d’accord sur ces attentes, les chefs d’entreprise l’étant moins quand on parle de priorités.

 

Les chefs d’entreprises estiment importantes les actions suivantes (entre 63 et 86%) : accueillir des collégiens en stage pour leur faire découvrir l’entreprise, accueillir des enseignants en stage pour leur faire découvrir l’entreprise, intervenir dans les établissements scolaires pour mieux faire connaître leurs métiers, s’associer à de grands événements dédiés aux jeunes et permettre la rencontre entre des jeunes et des collaborateurs expérimentés, soutenir financièrement des associations éducatives, permettre à leurs salariés de s’investir auprès d’associations engagées dans l’éducation, sur leur temps de travail. Pour 73 à 90% des parents et pour 76 à 89% des jeunes ces actions sont importantes.

 

⇒ La confiance des jeunes dans le systéme éducatif Français

 

Pour 71% (très 19), il assure à tous l’acquisition des savoirs (79% les bac+2); 71% (très 16) des parents sont aussi d’accord, notamment les 25-34 ans (83%); les parents ont davantage évolué que les jeunes au regard de 2015 (63 vs 70),

Pour 56% (très 16) il apprend le respect des autres et la citoyenneté (52 en 2015); 58% (très14) des parents sont d’accord (51% en 2015); là encore les 25-34 ans (76%), mais aussi les bac pro (70%) et les femmes (62%),

Pour 49% (très 13) il favorise l’épanouissement personnel de chacun (68% ceux en grandes écoles ou issus de ), et 43% en 2015; les parents sont d’accord à 52% (très 13) et 46 en 2015, notamment les plus jeunes parents (66%) et les bac pro (65)

Pour 48% (très 13), il est un facteur de réduction des inégalités sociales (76% ceux en grandes écoles ou issus de ) et 44% en 2015; 50% (très 12) des parents sont d’accord, vs 41 en 2015 , en 2019, noter 63% les 25-34 ans et 63% les bac pro.

 

70% (très 24) des jeunes et 79% (très 24) des parents pensent que la réussite scolaire assure la réussite professionnelle; cette conviction est en forte baisse chez les jeunes (81 en 2015), mais aussi chez les parents (82 en 2015).

De fait pour 56% des jeunes, 53% des parents et 46% des chefs d’entreprise l’éducation en France permet aux jeunes de bien préparer leur avenir. Certes cette préparation est plus aléatoire pour les jeunes issus de milieu défavorisés (49% les parents, 46% les jeunes, 42% les chefs d’entreprise).

 

Mais cet enseignement n’est pas adapté au monde du travail pour 75% selon les chefs d’entreprise (29% pas du tout); pourtant 47% des dirigeants d’entreprise d’au moins 250 salariés l’estiment adapté.

 

Les chantiers prioritaires pour améliorer l’éducation : un accord quasi complet entre chefs d’entreprise, parents et jeunes.

 

Il y aurait lieu, selon les chefs d’entreprise, de mieux valoriser la diversité des parcours de formation (apprentissage, formation professionnelle…) 97% vs 96 les parents et 93 les jeunes; mais aussi d’adapter les parcours éducatifs en fonction des évolutions du monde et des métiers (96% vs les parents 96 et les jeunes 93); et encore de renforcer l’accompagnement des jeunes les plus en difficulté (95, 94 et 92); de mieux former les enseignants et les éducateurs (94% vs 96 et 96); de changer l’organisation du système scolaire pour l’adapter en fonction des réalités locales (89% vs 85 et 86); renforcer le soutien aux parents pour les aider dans l´éducation de leurs enfants (85% vs 81 et 86);de mieux accompagner les plus jeunes enfants, entre 0 et 6 ans (83% vs 88 et 82).

 

⇒ Le ressenti vis-à-vis de l’environnement social et politique des jeunes

 

Il leur semble facile de pratiquer des activités sportives (79%), de se faire soigner quand ils en ont besoin (77%), de pratiquer des activités culturelles qui les intéressent (75%), sans grands changements depuis 2015.

 

Par contre, seuls 24% (17 en 2015) font confiance dans les femmes et hommes politiques pour défendre leurs intérêts une fois élus, tout comme leurs parents (26% vs 15 en 2015) ; 64% (73 en 2015) jugent difficile d’accéder à des responsabilités politiques (mandats électoraux); c’est paradoxalement encore plus vrai pour les bac+3 et au-delà (71%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-verslehaut-societe-generale-octobre-2019/viewdocument.html?Itemid=0