Une analyse fine du rapport récent sur les Pepites


Jeremy Renouf

Source : un texte de Jeremy Renouf, abonné à la note d’analyses, relatif au rapport d’évaluation du plan PEPITE, commandé par le MENJ et le MESRI à Albert Meige et les inspecteurs-trices Cristelle Gillard et Philippe Perrey. De nombreux parties prenantes du dispositif ont été rencontrées dont 4 PEPITE : Paris CreaJ-IDF, Paris-Saclay (PEIPS), Lyon Saint-Etienne (BeeLYS) et Lille Nord de France.

 

“Voici les points que je retiens :

– Le dispositif s’intègre dans un contexte d’évolution du monde du travail où l’entreprise fonctionne de plus en plus en organisation ouverte, où le rapport au travail change notamment pour les nouvelles générations et où le numérique accélère la fluidité du travail (p.9-16)

– Le dispositif ne favorise pas que la création d’entreprise mais plutôt l’insertion professionnelle. Il serait contre-productif d’évaluer le dispositif sur le seul critère du nombre d’entreprises créées (p.2)

– Avant le dispositif PEPITE se sont succédés d’autres plans en faveur de l’entrepreneuriat étudiant. Les Maisons de l’Entrepreneuriat (2000-2009), les pôles étudiants-entrepreneurs (2010-2013) puis PEPITE (2013-2020) (p.16). Le rapport ne préconise pas un nouveau plan mais plutôt un renforcement du dispositif existant (p.50)

– Le dispositif est globalement un succès au regard du nombre croissant d’étudiants-entrepreneur (p.16), du nombre de créations d’entreprises (p.17), de sa satisfaction (p.18) et de sa pluridisciplinarité (p.19).

– Le dispositif dispose de nombreux atouts comme une mobilisation des acteurs de l’accompagnement autour des PEPITE (p.20), un financement qui tend à se diversifier (p.21), un vivier d’anciens étudiants-entrepreneurs à exploiter (p.22), un intérêt pour l’entrepreneuriat qui se développe dans nos institutions (p. 22), une animation nationale dynamique (p.23) ou encore le rôle clé des espaces de coworking des établissements (p.25).

 

Le rapport pointe néanmoins des faiblesses comme l’absence de pilotage politique se reposant surtout sur une équipe restreinte (p.25), des partenariats fragiles (p.26), une notoriété trop faible auprès des étudiants (p.27), des financements publics faibles et inégaux entre les PEPITE (p.29), des ressources humaines fragiles (p.31), une qualité d’accompagnement qui se perd à mesure que les étudiants-entrepreneurs augmentent (p.40) et un manque d’ouverture des PEPITES sur leur écosystème (p.42)

 

Le rapport préconise notamment :

– La création d’un comité d’orientation stratégique élargi incluant les CPU, la CDEFI et la CGE (p.45-46)

– Un pilotage national rattaché à la BPI France (on devine avec l’appui du personnel de l’AFE qui vient d’être rattaché à la BPI) (p.47)

– La mise en place d’une plateforme centralisée (outils, base de données…) utile pour ses membres (p.48)

– Une campagne de communication nationale (p.50)

– Intégrer les étudiants dans le comité de pilotage des PEPITE (p.50)

– Une animation reposant en partie sur les juniors-entreprises (p.54) et les anciens (p.50 et 55)

– Une meilleure valorisation des ressources humaines dans le dispositif (p.52)

– Une bourse pour les étudiants-entrepreneurs au mérite basée sur le modèle allemand (p.53)

– Le développement d’espaces de coworking pluridisciplinaires (p.56)

 

A noter une comparaison internationale intéressante (p.84-87).

 

Le rapport est disponible ici : http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/entrepreneuriat_-_PEPITE/29/0/IGAENR_2018-108_entrepreneuriat_etudiant_definitif_couverture_light_1062290.pdf