3 213 jeunes femmes et hommes de 15 à 20 ans (moyenne d’âge de 18 ans) ont répondu à l’aide des réseaux sociaux sur lesquels le questionnaire a été diffusé ; ils sont à 66% étudiants, lycéens à 27% ; 43 % n’ont pas d’expérience professionnelle.
Cet échantillon n’a pas la prétention d’être représentatif
« Petite sœur de la génération Y, enfants des X, les Z sont nés après 1995, ils ont moins de 20 ans et sont aujourd’hui aux portes de l’entreprise. The Boson Project et BNP Paribas ont souhaité, à travers cette enquête, leur donner directement la parole et décrypter, sans aucun a priori, leurs aspirations professionnelles et leur regard sur l’entreprise. »
Ils se sentent citoyens français (39%) presque autant que citoyens du monde (34%) et se voient travailler à l’étranger (68,5%) tout en considérant que la réussite est possible en France.
On les appelle aussi des « slashers », slash pour l’action de combiner plusieurs attributs, plusieurs identités, plusieurs statuts en même temps.
Ils n’ont pas le même rapport au temps : les Z font tout plus vite, n’attendent pas et surtout s’ennuient dès que le rythme ralentit.
72% veulent être fiers d’eux-mêmes, peu importe le regard des autres pour s’affirmer en tant qu’individu et s’épanouir.
« Audacieux, décomplexés, voire décontractés, ils créent leurs propres modèles, leurs propres règles du jeu. L’affirmation du moi pousse à dépasser ses propres limites, à aiguiser sa personnalité, à devenir spécial ».
Le réseau représente la clé de la réussite pour 40% d’entre eux (47% pour ceux qui ont déjà travaillé), un écosystème avec lequel ils sont en permanente interaction, qu’ils amèneront avec eux en entreprise, à la différence avec leurs aînés (études et CV autant que réseau) ; l’importance de la communauté ne signifie pas qu’ils sont animés par un esprit collectif, un idéal commun ; Ils sont dans la collaboration, voire la coopération, où le tout nait de la participation de chacun.
A la question, « quelles seront les sources d’apprentissage dans 10 ans ? », seuls 7,5% répondent les études et seuls 24% plébiscitent le diplôme comme source de réussite loin derrière le fait d’avoir un bon réseau ; pour ceux qui ont déjà travaillé : 14% le diplôme, 29% le bon CV et 47% le réseau. Ils se construisent de manière autonome leur propre bibliothèque de savoirs (auto-apprentissage) : curiosité maximale, ouverture au monde, savoir se remettre continuellement en cause. « On n’apprend plus pour toute la vie, on apprend pour maintenant » ; l’endurance (34,5%) et la débrouillardise (31,5%) sont les gages de la réussite.
Quels sont les stéréotypes qu’ils subissent et agacent ?
– La fainéantise « on ne travaille plus de la même façon, voilà tout ».
– Ils seraient « je m’en foutiste », désintéressés de tout… sauf de leur smartphone.
– l’idée qu’ils seraient connectés au point qu’ils sont déconnectés de la vie réelle.
Au contraire, ils ont les pieds bien ancrés sur terre et sont extrêmement lucides, une génération ambitieuse qui hérite d’un monde à réinventer : Ils sont lucides sur eux-mêmes.
Quelles conséquences sur leur vision de l’entreprise ? Les Y seraient-ils ceux qui ont ouvert la voie, bousculé le modèle quand les Z transforment l’essai ?
L’entreprise est dure (cité par 170 répondants), compliquée (147), difficile (142), impitoyable (63), fermée (60), une jungle pour 100 répondants.
Les principaux maux de l’entreprise mis en lumière sont
• le caractère trop partial de l’entreprise : piston, injuste, inégalitaire, restreint
• son caractère inhumain : jungle, cruel, sauvage, hypocrite, bref pas “Pour les gens” mais plutôt “Pour l’argent” »
• un monde qui inquiète : stressant, effrayant, angoissant
• et qui ne déchaîne pas les passions : ennuyant/eux, triste, hostile
Mais aussi intéressant, équipe, innovation, expérience, passionnant, dynamique
En définitive, l’entreprise les stresse pour 36%, les laisse indifférents pour 26% et les attire pour 23% ; plus ils ont été en contact avec l’entreprise, moins cette dernière est perçue comme stressante et plus elle devient attractive.
Vers des vies de plus en plus plurielles
– 47% aimeraient créer leur entreprise, ne se reconnaissant pas dans les modèles actuels d’entreprise ; 53% préféreraient être leur propre patron à être salarié.
– 84,5% choisiront leur métier par passion et non par raison.
– La précarité n’est pas subie, elle est intégrée dans les projections de vie. Ils savent qu’ils ne pourront compter que sur eux-mêmes, qu’ils devront constamment se réinventer.
– S’ils s’estiment relativement ambitieux, cela ne se fera pas au détriment de la vie personnelle ; 40% recherchent l’équilibre ; l’épanouissement sera pluriel ou ne sera pas : ils sont entrepreneurs tous azimuts, entrepreneurs de leur vie.
Ce qu’ils attendent de l’entreprise :
– l’argent qui reste un levier évident (39%)
– L’international : la possibilité de voyager est vue comme une clé d’attraction pour 37% des sondés, 69% se voyant travailler à l’étranger.
– A poste égal, 25% choisiraient l’entreprise la plus fun, apportant la valeur plaisir
– L’éthique : à poste égal, 21% choisiraient l’entreprise la plus éthique (28% pour les filles)
– Importance accordée aux politiques de RSE ; plus que l’éthique, ils attendent un véritable engagement des entreprises, et un management de qualité ; le bon patron est celui qui fait confiance à ses équipes (67%) et sait écouter (62%) ; il doit être accessible, responsabilisant et entreprenant et ne tirera sa légitimité ni de son autorité (22 %), ni de ses diplômes (3 %).
– Ils attendent de la variété au quotidien et en continu : «tester un maximum de métiers »
Les X s’inscrivent dans une logique intergénérationnelle tant dans la vie professionnelle que personnelle.
Les Y mettent l’individu au centre de tout et s’inscrivent ainsi dans des écosystèmes ; ils s’inscrivent dans une logique transversale et sont proches de leurs pairs aux quatre coins du monde