Si 59% des nouveaux embauchés dans le BTP y sont venus par choix du métier, plus des 3/4 à terme disent adorer leur métier.


"ÉTUDE QUANTITATIVE SUR LES PROFILS DES PRIMO-ENTRANTS DANS LE SECTEUR DU BTP", métiers-btp.fr, juin 2021

Méthodologie : 2 088 réponses en 3 sous-échantillons des primo-entrants 2019 dont les 2 premiers seront redressés (selon le sexe, l’âge, la branche, la fonction métier, la région), l’un de 1 575 salariés tout type de contrat (CDD, CDI, CCDI, CUI-CIE), , un  autre de 410 apprentis/stagiaires en contrat de professionnalisation, le dernier 103 interrogés avec 86 intérimaires, 4 entrepreneurs et 13 autres.

 

Le BTP dans ses difficultés à recruter s’est interrogé sur qui sont les primo-entrants, pourquoi ils sont actuellement salariés de ce secteur, quelles sont leurs attentes, et s’ils vont y rester. Une approche intéressante montre que l’adhésion au métier l’emporte à terme sur les réticences à y entrer, notamment pour les plus jeunes.

 

⇒ Qui sont-ils plus précisément dans l’enquête (rapport final de juin) ?

♦ La population se compose de 82% d’hommes ; 68% des salariés ont moins de 35 ans (dont 44% moins de 25 ans) ; 73% exercent une fonction production vs 18% une fonction administrative ou commerciale et 8,5% une fonction d’encadrement ou de technicien (vs chez les jeunes en contrat pro, respectivement 57, 24 et 19%) ; 83% sont dans le bâtiment et 17% dans les TP.

 

40% étaient en activité professionnelle avant leur entrée dans le BTP (36% salariés d’un autre secteur d’activité, 3% indépendants, 1% en intérim), 20% demandeurs d’emploi, 36% en formation (25% étudiants, 11% en formation ou stage).

Pour 56% l’entrée dans le BTP est ainsi une réorientation professionnelle. 28% sont entrés par la voie de l’apprentissage ou par la voie scolaire après une formation dans le BTP et 16% après une formation initiale hors BTP ; ce sont principalement des jeunes de moins de 25 ans. 25% sont entrés après une reconversion professionnelle, sans formation préalable dans le BTP, et 25%, sur des fonctions support ou d’encadrement.

 

78% sont toujours en poste au moment de l’enquête, 18% en recherche d’un poste au sein du BTP, alors que 11% ont quitté le secteur.

 

♦ 44% ont un faible niveau de formation (19% aucun diplôme, 25% le CAP), 22% un bac, mais 35% un niveau enseignement supérieur (17% un bac +2, 18% au-delà dont 9% niveau master et plus).

19% ont suivi une formation dans le BTP avant d’entrer en poste (surtout une formation qualifiante) ; il s’agissait principalement d’un diplôme de type CAP, BEP (31%), d’un titre professionnel (22%) voire d’un niveau bac et au-delà (47%).

 

♦ 72% des primo-entrants dans le secteur du Bâtiment et 64% dans le secteur des TP exercent dans une fonction de production, 19 vs 17% exercent une fonction administrative ou commerciale et 9 vs 19% un métier technique ou d’encadrement de chantier.

 

♦ 60% sont en CDI, 14% en CDD, 4% en Intérim et 20% en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.

Les entreprises, où ils exercent, sont globalement de petites tailles : 51% des entreprises ont moins de 20 salariés (dont 36% moins de 10 salariés), 36% ont de 20 à 499 salariés et 13% 500 salariés et plus.

 

♦ Si 51% ont eu connaissance du poste par le bouche à oreille, les réseaux personnels et/ou professionnels dont l’intérim (11%), 20% ont été orientés par des spécialistes de l’emploi (pôle emploi, écoles…),13% ont envoyé des candidatures spontanées ; 8% ont trouvé par des réseaux sociaux, et les sites des entreprises.

 

♦ Un choix volontaire ou contraint ?

-42% (40% chez les moins de 10 salariés) ont choisi leur métier : 45% des moins de 25 ans contre 34% les 45-54 ans. et les moins qualifiés ; il exercent surtout dans la production.

-23% (vs 25% les moins de 10 salariés) l’ont fait par opportunité ( permettant de concilier métier et choix de vie) : ce sont un peu plus des personnes en réorientation professionnelle et sur des fonctions administrative et commerciales.

-17% (vs 22%) parlent d’un choix contrarié : ce sont un peu plus souvent des demandeurs d’emploi et des personnes en réorientation professionnelle.

-Les choix contraints ne représentent que 13% de l’échantillon (10% chez les moins de 10 salariés) : on y trouve un peu plus de femmes.

 

♦ 2 motivations sont premières : 44% (vs 38%) trouver un travail, gagner de l’argent et 42% (40% chez les moins de 10 salariés) réussir professionnellement, s’accomplir dans son travail,

 

5 autres motivations suivent :

* Autour du métier : 30%  (vs 35% chez les moins de 10 salariés) faire un métier porteur de sens, un travail utile, 19% (vs 31) la possibilité de devenir indépendant, 31% (vs 29) la diversité des tâches et des chantiers, 28% (vs 27) acquérir une expertise technique,

* Autour de l’apport du métier pour aller au-delà : 24% (vs 27) concilier vie personnelle et vie familiale, 20% (vs 13) les perspectives de carrière (dans cette entreprise ou une autre).

 

La motivation principale est d’ordre professionnel pour une personne sur deux (50%), un peu plus souvent des hommes, des jeunes et nettement plus souvent ceux en formation /stage et intérim.  À l’inverse, la motivation principale est plus souvent personnelle pour les femmes, pour les 35-54 ans, et ceux à la recherche d’un emploi avant leur prise de poste. 

 

♦ Mais en poste, 76% (vs 78 chez les moins de 10 salariés) “adorent” leur métier; Il s’agit plus souvent de personnes en formation/stage et de personnes de niveau CAP.

Leur premier poste occupé dans le BTP a plutôt été / est enrichissant dans la perspective de leur projet professionnel : 50% d’entre eux donnent ainsi une note de 8 sur 10, ou plus.

 

Et souhaitent continuer le métier :

*à 3-5 ans, 68% (vs 71) souhaitent continuer le métier, 12% (vs 10) changer de métier mais rester dans le secteur du BTP, alors que 5% souhaitent quitter le secteur; noter que 15% ne savent pas se prononcer,

*à 10 ans et au-delà, 59% (vs 66) souhaitent y demeurer, 18% (vs 14) en changer mais en restant dans le BTP, 1% quitter le secteur alors que 19-20% ne savent pas.

Au final, 52% souhaitent rester dans le métier, alors que 32% l’envisagent au mieux à moyen terme, et 16% n’envisagent que d’y passer (davantage les diplômés du supérieur, les salariés en fonction administrative et commerciale et les femmes).

 

♦ 4 attentes fortes pour y évoluer :

La formulation des questions différent selon que l’on considère l’ensemble de la population interrogée (une note de 1 à 5 et seulement 52% des répondants) ou ceux dans des entreprises de moins de 10 salariés (un %).

 

* Une note de 3,2 sur 5 pour l’ensemble de la population et pour ceux en TPE 51%, pour  ceux qui souhaitent évoluer vers des postes à responsabilités ou d’encadrement ; et pour ceux qui attendent de développer un savoir faire spécifique (note de 2,6 vs 44%).

* Le souhait de créer ou reprendre une entreprise (note de 1,8 vs 45%),

* Concilier métier et aspirations personnelles (ex : avoir un travail qui permette de voyager, avoir du temps libre pour soi et/ou sa famille..), avec une note de 2 vs 36%,

* Se libérer de la hiérarchie et des contraintes (note de 0,6 vs 13%).

 

En définitive, on constate peu de différences selon la taille, avec quelques nuances, telles le souhait d’évoluer vers l’encadrement plus présent chez ceux qui ont plus de 10 salariés, alors que chez les moins de 10 salariés, le souhait ce créer/reprendre une entreprise est plus fréquent, tout comme le métier perçu comme porteur de sens, le souhait de continuer dans le même métier.

 

L’ensemble des primo-entrants toutes tailles d’entreprise sont plus demandeurs d’une évolution professionnelle interne, alors que ceux en petite entreprise souhaiteraient davantage créer/reprendre une entreprise ou concilier vies professionnelle et familiale.

⇒ 6 principaux segments de primo-entrants, dont 3 à retenir :

59% des répondants sont “déterminés”, 24% “opportunistes” et 13% “rescapés” (choix contraint mais attachement affectif ou conditionnel) ; une segmentation qui conforte celle produite en 2019.

 

* les déterminés (59%, 60 les moins de 10 salariés) : ils se sont orientés eux-mêmes vers le BTP, leurs motivations étant principalement le sens du métier et les perspectives de carrière ; attachés à leur métier, ils se projettent à long terme dans le secteur. Ils sont souvent des hommes, de niveau CAP, salariés d’un autre secteur avant leur entrée dans le BTP ou sortant d’études (apprentissage et autres entrants par voie scolaire). Ils exercent des activités de production.

 

* les opportunistes (24% vs 26) : leur métier, et le BTP, représentent un moyen d’atteindre des objectifs personnels (style de vie ou projet extérieur au BTP) ; ils quitteront le BTP à court terme ou y resteront à plus long terme, en fonction de leur attachement à leur métier. On y trouve plus souvent des personnes en réorientation professionnelle, de niveau bac+3/4 et exerçant sur des activités administratives et commerciales. 

 

* les rescapés (13% vs 10) : leur métier, et le BTP en général, représentent un moyen d’intégration sociale. Ils n’ont généralement pas choisi leur orientation mais c’était une chance à saisir ; Ils ne savent pas s’ils sont attachés à leur métier mais s’en contentent pour le moment. Leurs motivations étaient de trouver un emploi, gagner de l’argent. Les femmes, les moins de 25 ans y sont plus nombreux ; Ils exercent plus souvent des fonctions administratives ou commerciales.

 

* les attentistes, les contraints et les déçus, 1% chacun.

⇒ Les primo-entrants selon la logique d’entrée :

♦ Apprentissage et autres entrants par voie scolaire (28%) : Ils ont fait le choix de leur métier et y sont attachés. Leurs motivations sont principalement professionnelles ; ils se projettent à moyen terme dans leur métier.

♦ Entrants par voie scolaire (hors BTP), 16% : Ils n’ont pas vraiment fait le choix de leur métier ; Ils souhaitent quitter le BTP à moyen terme mais s’en contentent pour le moment. Ils travaillent dans la production.

Entrants salariés sans formation (27%) : Ils ont fait le choix d’un métier qui leur permet de concilier leur choix de vie mais ils ne l’apprécient pas vraiment. Ils travaillent dans la production. Ce sont plus souvent des hommes, de plus de 25 ans, de niveau CAP ou sans diplôme, salariés ou demandeurs d’emploi avant leur prise de poste et en réorientation professionnelle. 

♦ Autres (administratifs, encadrement, intérimaires…), 25% : Ils n’ont pas vraiment fait le choix de leur métier mais s’en contentent pour le moment, ne souhaitant pas à moyen terme poursuivre dans le BTP. Leurs motivations sont avant tout personnelles. Ce sont plus souvent des femmes, de plus de 35 ans, diplômées du supérieur mais sans formation préalable dans le BTP ou des demandeurs d’emploi ou des indépendants en réorientation professionnelle.

 

Pour en savoir davantage : Etude quantitative sur les profils des primo-entrants – Observatoire des métiers du BTP (metiers-btp.fr)

 

L’étude antérieure sur les profils des primo-entrants :

Etude quantitative sur les profils des primo-entrants – Observatoire des métiers du BTP (metiers-btp.fr)