Il faut différencier ceux qui sont de la 2éme génération, de ceux qui immigrent.
La part des jeunes descendants d’immigrés (dits de «deuxième génération») est de 13% dans les sortants du système éducatif, celle des immigrés récents de 7% (4 en 2004) et celle des jeunes nés en France de parents Français dont l’un au moins est né à l’étranger a reculé, passant de 5 à 2%. Les 3/4 des sortants sont des jeunes nés en France, de parents eux-mêmes nés en France.
⇒ Les secondes générations
♦ Les enfants d’immigrés d’Afrique, dont le Maghreb (7% de l’ensemble des sortants) sont la moitié des sortants de deuxième génération.
Les écarts de niveau de diplôme se sont réduits : en 2004, 31% sortaient non diplômés du système éducatif (vs 15% le groupe de référence des 3/4) ; Ils ne sont plus que 18% (12% les Français) en 2017. En 2004, ils étaient 5% à être diplômés de niveau bac+5 ou plus (deux fois moins que les “Français”) et étaient 17% en 2017 (19% dans le groupe des “Français”).
Ils sont cependant plus nombreux à avoir arrêté leurs études sur un échec (47% vs 36 les “Français”). Les motifs déclarés : presque la moitié déclare avoir arrêté parce qu’ils avaient atteint le niveau souhaité (63% les “Français”) et 16% faute d’avoir trouvé un employeur pour une formation par alternance (9% les “Français”) ; ils ont eu de fait un moindre accès à l’apprentissage (17% des sortants d’un CAP ou d’un bac pro étaient en apprentissage vs 33% les “Français”).
Ils sont nombreux à vivre dans les quartiers de politique de la ville (29% vs 6) ; leurs pères sont beaucoup moins souvent cadres quand ils travaillent ou ont déjà travaillé (12% contre 21), ou sont plus fréquemment absents ou décédés ; leurs mères sont plus souvent au foyer sans avoir jamais travaillé.
Parmi les jeunes sortis de formation initiale en 2017, 62% sont en emploi en février 2020, à la veille de la crise sanitaire (vs 73). Le sentiment d’avoir connu des discriminations dans l’emploi reste élevé mais recule (29% vs 38 en 2004), un recul plus important chez les hommes (-12 points) que chez les femmes (-6 points).
♦ L’Europe du Sud, la 2éme aire géographique d’origine des sortants de 2éme génération, est en recul.
En 2004, ces jeunes représentaient 29% des sortants de «deuxième génération» et 4% de l’ensemble des sortants ; en 2017, ils sont 19 et 2,5%.
Leurs origines sociales sont plus modestes que le groupe de référence. Ils sont plus nombreux à avoir un père ouvrier, ou un père artisan ou chef d’entreprise (18% vs 12).
Au regard du plus haut diplôme atteint, des conditions d’arrêt des études et de l’accès à l’apprentissage, leurs parcours scolaires sont assez proches de ceux du groupe de référence, avec un peu plus de sortants au niveau du bac pro et un peu moins de diplômés de niveau bac+5 ou plus.
En février 2020, ces jeunes sont un peu plus nombreux que le groupe de référence à être en emploi (75% vs 73). 48% sont en CDI ou fonctionnaires (vs 43%). 36% ont bénéficié d’un accès rapide à un CDI durable (vs 28). Doit-on y voir une meilleure activation des réseaux familiaux, professionnels ou amicaux ?
⇒ Les immigrés
La majorité des immigrés sortis du système éducatif en 2017 sont originaires d’Afrique (4% des sortants, vs 2 en 2004).
64% étaient en emploi à la veille de la crise sanitaire, mais 54% l’étaient en CDD (vs 45 pour ceux de la 2éme génération). 32% ont toutefois bénéficié d’un accès rapide à un CDI durable (plus que le groupe de référence, 28% et beaucoup plus que pour la deuxième génération, 19%).
En fait, ce groupe rassemble à la fois des jeunes qui ont migré pour des raisons familiales, économiques ou sécuritaires, seuls ou avec leurs parents, et des jeunes venus en France pour y effectuer leurs études supérieures (30% des immigrés d’Afrique sont des sortants de l’enseignement supérieure, 81% atteignent le niveau bac+5 ou plus) et 37% ont un père cadre. En revanche, les autres immigrés d’Afrique se rapprochent de la «deuxième génération»
Pour en savoir davantage : Bref434_web_0.pdf (cereq.fr)