17% des employeurs ont recruté un alternant en 2021.


" Quelles entreprises recourent à l’alternance, et pour quelles raisons ?", Dares Analyses N°77, décembre 2024

Source : l’enquête Formation employeur (EFE-a) 2021 interroge les entreprises et associations du secteur privé ayant au moins un salarié au 31 décembre 2021 (hors apprentis) sur différents aspects de leur politique de formation et de gestion de compétences, notamment l’embauche d’alternants. Elle est coproduite par le Céreq, la Dares et France Compétences et collectée au 2éme trimestre 2022.

 

Les raisons de recours sont majoritairement le recrutement de quelqu’un de formé à l’issue de son parcours de formation.

 

En 2021, environ 290 200 entreprises du secteur privé recrutent au moins un alternant (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation), soit 17% des employeurs. 

 

Le recours à l’alternance est fortement corrélé à la taille de l’employeur. La quasi-totalité des entreprises de 250 salariés ou plus emploient au moins un alternant en 2021, contre seulement 13% de celles de moins de 10 salariés, mais les TPE sont les plus nombreuses à recruter des alternants (62%). 

Le nombre moyen d’alternants embauchés (2,4 sur l’ensemble des entreprises) dépend également de la taille élevé (24 au sein des entreprises de 250 salariés vs 1,5 pour les TPE)

2 activités ont davantage recours à l’alternance : l’industrie (31), l’informatique et communication (29), alors que 3 activités ont moins recours : les services aux entreprises, les activités financières et le transport.

Par contre, en termes de répartition du nombre de contrats, 3 activités cumulent 54% des contrats (le commerce, les services aux entreprises et l’industrie).

79% des entreprises déclarent ne pas embaucher d’alternants en 2021 car elles ne le souhaitent pas : 1/3 car ils n’ont pas, ou pas assez, de tâches à leur proposer (cité plus fréquemment par les plus petites entreprises) et 30% en raison de la situation économique (notamment 41% par l’activité services administratifs et de soutien, dont font partie les agences d’intérim et par la construction 34%). Noter que très peu d’entreprises identifient le coût du dispositif comme un frein à l’embauche d’alternants (5%). Enfin, 31% ne déclarent aucune raison spécifique.

 

Très peu d’entreprises souhaitent avoir un recours plus important à l’alternance : elles sont 5% des entreprises de moins de 10 salariés, 13% pour les entreprises de 10 à 19 salariés et 47% pour les entreprises de 250 salariés ou plus ; les limites au recrutement dépendent probablement du nombre d’embauches que l’entreprise souhaite effectuer. 
Les écarts selon le secteur d’activité sont nettement moins marqués, l’industrie seule se distingue.

Pour les entreprises ne réussissant pas du tout à recruter d’alternants, la principale raison citée, par 41% d’entre elles, est le manque de candidats adéquats.

Parmi les employeurs embauchant des alternants, 63% déclarent avoir recours à ce dispositif pour pouvoir recruter quelqu’un de formé à l’issue de son parcours de formation, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise. 
Recruter un alternant pour bénéficier de son travail pendant les périodes passées en entreprise est un autre motif cité (31%), notamment par ceux des activités financières et assurantielles (45%), des HCR (43%) ainsi que des services aux entreprises (42%). les 2/3 indiquent ces deux motifs simultanément. 1/4 déclarent que ce recrutement remplace celui d’un salarié, d’un intérimaire ou d’un stagiaire. Environ 1/4 déclarent que ce recrutement remplace celui d’un salarié, d’un intérimaire ou d’un stagiaire. Pour 11% c’est l’introduction de compétences absentes ou de nouveaux savoirs ; la fréquence de ce motif est croissante avec la taille de l’employeur.

Enfin 35% des entreprises employeuses de 250 salariés ou plus déclarent accueillir des alternants pour atteindre le quota les dispensant du versement de la contribution supplémentaire à l’apprentissage (CSA), soit 5% d’alternants dans leur effectif. Cela n’empêche pas la grande majorité (82%) de ces entreprises de déclarer vouloir embaucher certains de leurs alternants après leur formation. 

 

Environ quatre entreprises sur dix embauchant des alternants en 2021 déclarent en accueillir plus qu’en 2018. Les nouvelles aides au financement de l’alternance sont citées parmi les raisons de cette hausse (41% des entreprises concernées). Les entreprises citent aussi la hausse des tâches à proposer (32%), une meilleure connaissance des dispositifs (23%) ou encore l’accroissement des moyens propres à l’entreprise (23%). 

Parmi les entreprises recourant davantage à l’alternance en 2021 qu’en 2018, 40% déclarent trouver plus facilement grâce à l’élargissement des formations ou des métiers ouverts à l’alternance, 34% grâce à l’ouverture de l’apprentissage aux 26-29 ans et 11% à la suite de l’ouverture d’un centre de formation à proximité.
Les entreprises du secteur des HCR citent très majoritairement les deux premières raisons, tandis que plus de la moitié des employeurs des activités financières et d’assurance évoquent l’élargissement des formations ou des métiers proposés en alternance. 

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quelles-entreprises-recourent-lalternance-et-pour-quelles-raisons