L’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. La collecte s’est déroulée de janvier 2009 à avril 2010 : 47 983 salariés (dont 9 009 dans des établissements de moins de 10 salariés et 10 289 entre 11 et 49 salariés) ont répondu, interrogés par 2 400 médecins du travail ou de prévention. 97% d’entre eux ont accepté de répondre à l’auto-questionnaire. Ces salariés sont représentatifs de près de 22 millions de salariés et le champ de l’édition de 2010 couvre 92% des salariés. Ne sont pas couverts les enseignants de l’Éducation nationale ainsi que les agents des ministères sociaux et de celui de la Justice.
Les maladies professionnelles et les accidents du travail reconnus sont moins fréquents dans les très petits établissements.
Le travail en équipes alternantes sont nettement moins fréquents dans les petits établissements (5% des salariés des TPE, 10% dans les PME et 25% dans les établissements d’au moins 200 salariés); idem pour le travail de nuit (au moins 10 nuits par an) qui concerne 4% des salariés des TPE, 7% de ceux des PME contre 12% dans les grandes unités; cependant, les salariés des TPE ont plus souvent une coupure importante dans la journée de travail, et sont moins nombreux à disposer de 48 heures consécutives de repos.
22% des travailleurs en TPE subissent au moins 3 contraintes de rythme de travail, contre 31% pour les PME et 36% pour les plus grands établis.
28% des salariés des TPE/PME sont exposés à des postures pénibles plus de 2 heures par semaine contre 25% de l’ensemble des salariés; ils sont plus souvent ouvriers et travaillent plus souvent dans l’agriculture et le BTP.
Ils sont aussi exposés que les autres salariés à la manutention de charges lourdes.
Les salariés des TPE sont plus exposés aux vibrations transmises par des machines et outils vibrants (18% contre 12% pour l’ensemble des salariés).
Ils sont également plus soumis au risque routier : 20% conduisent sur la voie publique plus de 2 heures par jour (12% dans les établissements de 200 salariés et plus).
Ils sont plus exposés aux agents chimiques cancérogènes (13% contre 10% pour l’ensemble) du fait d’une mise à disposition moins fréquente de protections collectives ou individuelles (34% n’y ont ni protection individuelle, ni protection collective, contre 24% dans les établissements de 200 salariés ou plus); les employeurs des TPE/PME semblent moins conscients de ces expositions.
Ils sont moins concernés par des « rythmes imposés par des normes ou délais inférieurs à une heure » (14% contre 20 pour l’ensemble), par un « rythme dépendant de collègues » (18% vs 27), par un « contrôle informatique de l’activité » (20% contre 29) et par un « contrôle permanent de la hiérarchie » (20% contre 26). Ils sont 33% contre 37 à dire « devoir toujours ou souvent se dépêcher dans leur travail »; leurs marges de manœuvre sont nettement plus importantes, leur permettant de faire varier les délais, changer l’ordre des tâches ou régler des incidents. La tension au travail ne concerne que 13% contre 21 pour les établissements de plus de 500 salariés.
Les relations internes sont également plus favorables, avec un meilleur soutien par les collègues, une meilleure information ou des moyens suffisants pour bien faire leur travail, un travail mieux reconnu à sa juste valeur par les usagers ou les clients; s’ils souffrent moins d’un manque de reconnaissance sociale, en revanche, les atteintes dégradantes ne sont pas moins fréquentes.
Concernant les relations externes, 86% travaillent en contact avec le public (contre 76 pour l’ensemble).