Ceux qui sont à temps complet souhaitent surtout travailler plus dans leur entreprise (82%) et 18% dans une autre modalité (trouver un autre emploi, ou un emploi additionnel) ; ceux qui sont à temps partiel sont 66% à souhaiter le faire dans leur emploi actuel et 34% selon une autre modalité.
Sept métiers se distinguent dans lesquels plus d’un salarié sur quatre déclarent souhaiter travailler davantage : professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants, aides à domicile et employés de maison, caissiers et employés de libre service, employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie et de la restauration, agents d’entretien et vendeurs.
Les raisons de ces souhaits :
– Ce sont pour 30% des salariés à temps partiel (soit 1,1 million de personnes), dont un sur deux travaille moins de 15 heures par semaine, contre 20% pour ceux qui travaillent 35 heures.
– La recherche d’un rémunération plus élevée : les salariés appartenant au quart le mieux payé souhaitent moins souvent travailler davantage que ceux appartenant au quart le moins bien rémunéré (12 % contre 17 % pour les salariés à temps complet, 19 % contre 43 % pour les salariés à temps partiel) ; les ouvriers et, dans une moindre mesure, les employés sont trois fois plus nombreux en proportion que les cadres à déclarer vouloir travailler davantage
– les salariés en contrat précaire souhaitent deux fois plus souvent travailler plus, que les salariés en CDI.
– L’âge : 20% des 16-29 ans déclarent vouloir travailler plus, alors qu’ils ne sont que 7% parmi les 50-64 ans. Ces proportions sont respectivement de 55% et 23% pour les salariés à temps partiel.
– L’absence de patrimoine : les locataires souhaitent deux fois plus souvent travailler davantage que les propriétaires, à temps partiel comme à temps complet (au total, 23 % des locataires contre 11 % des propriétaires).
– Le sexe : à temps partiel comme à temps complet, les hommes désirent plus souvent augmenter leur temps de travail que les femmes (15% contre 11% pour les temps complets, 40% contre 28 % pour les temps partiels). Les femmes qui ont au moins un enfant en bas âge souhaitent moins souvent travailler davantage que les femmes ayant des enfants plus âgés ou n’ayant pas d’enfant. De même, les femmes en couple souhaitent moins souvent travailler davantage que les femmes célibataires. Ces effets ne se retrouvent pas chez les hommes. Cependant, comme les femmes travaillent beaucoup plus souvent à temps partiel que les hommes, elles représentent la grande majorité des salariés à temps partiel souhaitant travailler davantage (80 %). À l’inverse, les hommes représentent une part conséquente des salariés à temps complet souhaitant travailler plus (64 % contre 36 % pour les femmes).
Les salariés désirant travailler plus réussissent-ils à augmenter leur temps de travail ?
– Une minorité parvient à augmenter son temps de travail : 27 % des salariés à temps partiel qui avaient déclaré souhaiter travailler plus cinq trimestres auparavant ont augmenté leur temps de travail (17% sont même passés à temps complet) contre 7 % des salariés à temps complet. Ces salariés sont très majoritairement restés dans la même entreprise.
– Lorsque les salariés connaissent une hausse de temps de travail conforme à leurs souhaits initiaux, la très grande majorité d’entre eux ne souhaitent plus augmenter leur temps de travail. Lorsque cette hausse a lieu, elle est inférieure aux souhaits exprimés dans plus de la moitié des cas et ces salariés continuent à vouloir travailler plus au bout de cinq trimestres (48 % de ceux à temps complet et 65 % de ceux à temps partiel).
– la hausse de rémunération : près de 90% des salariés à temps partiel et près de 70% des salariés à temps complet qui souhaitaient travailler plus en première interrogation et augmentent effectivement leur temps de travail au bout de cinq trimestres connaissent aussi une hausse de leur salaire mensuel réel ; cette dernière n’est proportionnelle ou supérieure à la hausse des heures que pour un tiers des salariés à temps complet et la moitié des salariés à temps partiel ; les modifications du temps de travail observées ne correspondent pas principalement à des heures supplémentaires rémunérées.
À court terme, la persistance de l’insatisfaction est donc forte : 60 % des salariés à temps partiel qui souhaitaient travailler plus, et sont encore en emploi cinq trimestres plus tard, expriment toujours le même souhait ; c’est également le cas de 50 % des salariés à temps complet.