Sondage par téléphone selon la méthode des quotas auprès de 1 019 femmes et de 481 hommes entre le 14 et 23 décembre
69% des femmes interrogées (dont tout à fait d’accord 12%) sont d’accord sur le fait que la création d’entreprise est une voie professionnelle plus épanouissante que le salariat ; en cela les femmes ne se distinguent pas des hommes, des jeunes…interrogés à l’occasion de nombreuses enquêtes ; cette opinion favorable ne les conduit pas pour autant à avoir envie de créer.
Pour les femmes l’activité professionnelle idéale doit en effet avant tout permettre de s’épanouir pleinement dans son travail (61%), tout en équilibrant parfaitement leurs vies professionnelle et familiale (60%) ; les autres items cités ont beaucoup moins d’importance : apprendre des choses constamment (19%), gagner beaucoup d’argent (17%), vous dépasser/réussir des challenges (11%), accéder à une reconnaissance sociale (9%), développer son réseau social/rencontrer des gens (6%).
Tous ces apports de la vie professionnelle s’appliquent fort bien à ce que permet la fonction de chef d’entreprise (oui tout à fait entre 26 et 54%), à l’exception de l’équilibre vie professionnelle et familiale (7% tout à fait).
Les représentations qu’ont les femmes des qualités indispensables pour un chef d’entreprise sont pertinentes au regard du rôle d’un chef d’entreprise : savoir diriger une équipe (53%), avoir le sens des responsabilités (40%), capacité à gérer et maîtriser les aspects financiers (40%), le sens de l’organisation (22%), en fait des qualités de gestionnaire et fort peu des qualités d’entrepreneur telles la réactivité (27%), la créativité, l’innovation (19%), l’audace (6%), le goût du risque, de l’aventure (5%) ; sont peu citées enfin les qualités qui concernent les aptitudes du créateur : l’expertise ou l’expérience dans son métier (28%), le dynamisme (17%), la capacité à travailler intensément (10%), la ténacité (6%), l’autonomie (4%).
Pourtant, elles ne sont que 3% à sérieusement envisager de le faire à court terme, moins que les hommes (6%) ; certes 15% disent l’envisager sans fixer d’échéance (17% pour les hommes) ; l’expérience nous montre que cette envie sans échéance se traduit le plus souvent par la non création, ou lors d’une situation de rupture, la remise en perspective de créer son entreprise.
Par ailleurs 4% sont déjà en activité comme chef d’entreprise (7% pour les hommes) ; cet ordre de grandeur se vérifie dans les chiffres actuels ou les femmes sont environ 30% des chefs d’entreprise.
Les femmes qui souhaitent créer un jour sont plus diplômées que les hommes (86% bac et au-delà dont 53% bac à bac +2) contre pour les hommes (60 et 39%) ; elles sont plus souvent en couple 67 contre 45%, avec des enfants (48 contre 31%) ; ces derniers propos sont à vérifier du fait du très petit nombre de personnes concernées dans l’échantillon (180 femmes et 110 hommes) et en décalage au regard d’autres enquêtes.
Celles qui envisagent de créer un jour mettent en avant des raisons le plus souvent proches de celles des hommes :
Femmes |
Hommes |
||
Motivations dynamiques Et très habituelles des créateurs |
Vous épanouir professionnellement, vous accomplir |
51 |
45 |
Désir d’indépendance |
47 |
47 |
|
Goût d’entreprendre, se lancer des défis |
37 |
36 |
|
Changer d’horizon, quitter le salariat |
25 |
20 |
|
Réaliser votre rêve |
20 |
23 |
|
Saisie d’opportunité |
Sans emploi, vous avez profité pour vous lancer |
10 |
5 |
Contrainte |
Seule manière d’exercer le métier |
12 |
9 |
Sans emploi, contraint de créer |
6 |
5 |
|
Autres types de motivation Discordance avec les hommes |
Gagner plus d’argent |
27 |
37 |
Possibilité de s’occuper de ses enfants tout en travaillant |
18 |
9 |
La non création ne vient pas du fait que les femmes pensent être désavantagées parce qu’elles sont une femme (33% un inconvénient dont 3% seulement un inconvénient important) ; 38% n’y voient ni avantage, ni inconvénient ; 26% y voient même un avantage (dont 7% un avantage important).
Les femmes qui y voient un inconvénient mettent surtout en avant leur manque de crédibilité dans les milieux professionnels (56%), la difficulté à convaincre les banquiers ou investisseurs (42%) et le manque de temps pour la vie familiale (36%) ; 25% évoquent aussi la difficulté à gérer des équipes d’hommes et le manque de soutien de l’entourage personnel (17%).
Les femmes qui ne pensent pas créer un jour leur entreprise mettent en avant, comme nous venons de le voir sous une autre forme, l’investissement financier trop important (42%), le fait de ne pas avoir les compétences requises (35%), le risque de l’échec (31%), l’investissement lourd en temps (24%), les responsabilités trop grandes (15%). Plus que les hommes, elles estiment leurs compétences insuffisantes (35 contre 23% ; il est vrai que les hommes maîtrisent bien plus souvent un métier transposable en création), et les responsabilités trop grandes (15 contre 9) ; par contre le fait de la complexité des démarches les inquiètent moins (17 contre 27% pour les hommes).
Parmi ces femmes et ces hommes n’envisageant pas de créer, l’emploi salarié qui satisfait pleinement est peu cité (22% pour les femmes et 28 pour les hommes). Est-ce une ouverture à terme vers la création d’entreprise ?
Parmi l’ensemble des femmes interrogées, 40% estiment qu’il faut avoir une expérience professionnelle de 3 à 10 ans et 13% une expérience plus longue, alors que 28% disent « peu importe, tous les moments cités peuvent s’y prêter ».
Par ailleurs, une forte minorité de femmes envisageraient idéalement la création d’entreprise sans la contrainte des enfants (46%), alors que pour 31% ce peut être à tout moment et pour 20% au moment de la maternité ou après la naissance des enfants. Pour bien des femmes créatrices, la contrainte des enfants est n’a pas été un handicap majeur pour créer, alors que ceux-ci sont encore au foyer ; ajoutons même que nombre de nouvelles créatrices dans les services aux entreprises choisissent la création comme une voie plus facile à vivre que le fait d’être cadre en entreprise.