Le télétravail, une pratique bénéfique pour salariés et employeurs qui l’ont adopté


" REGARDS CROISÉS DES SALARIÉS ET DES ENTREPRISES DU PRIVÉ SUR LE TÉLÉTRAVAIL", LE COMPTOIR MM DE LA NOUVELLE ENTREPRISE, Malakoff Mederic, Ifop , janvier 2018

Méthodologie : une double enquête

-Auprès d’un échantillon de 1507 salariés, représentatif de la population active française salariée du secteur privé, travaillant dans des entreprises d’au moins 10 salariés; enquête en ligne entre le 16 et le 22 novembre.

-Auprès d’un échantillon de 401 dirigeants (DG, Membres Comex, chef d’entreprises, DRH…), représentatif des dirigeants d’entreprises du secteur privé d’au moins 10 salariés par téléphone entre le 20 et le 24 novembre.

 

25% des salariés interrogés pratiquent le télétravail et en tirent bénéfice, tout comme leur employeur; 56% de ceux qui n’y ont pas recours souhaiteraient en bénéficier, mais leur secteur d’activité ou leurs métiers ne s’y prêtent pas.

 

25% des salariés ont travaillé à distance : 6% de façon officielle et contractualisé, 4% de façon régulière et non contractualisée et 15% de façon occasionnelle et non contractualisé. 

57% pratiquent au moins une durée moyenne en télétravail d’un jour par semaine (85% pour ceux qui ont contractualisé et 47% pour ceux qui le font sans contractualisation).

Ceux qui ont recours au télétravail le font à 97% à leur domicile, pour 44% dans un lieu du type espace partagé, et 41% dans un bureau satellite de l’entreprise (bureau mis à disposition par l’entreprise mais en dehors de ses locaux). 52% de ceux qui font du télétravail à domicile n’ont pas de lieu dédié, 30% un bureau aménagé dans une autre pièce et 18% dans une pièce dédiée au télétravail.

 

58% de ces télétravailleurs expriment une forte satisfaction avec une note entre 8 et 10 sur 10 (64% des cadres, 64% ont au moins un enfant au foyer), 33% une satisfaction moyenne et 9% une satisfaction faible (16% des 18-29 ans).

 

Leurs principales motivations pour les salariés concernés sont en 1er lieu la réduction des trajets domicile/travail (53%), la planification des horaires de travail selon leurs besoins (commencer plus tôt, s’absenter, finir plus tard) avec 45%, l’efficacité au travail (36%), une meilleure conciliation vie familiale/vie professionnelle (34%), un cadre de travail plus confortable et plus calme (32%).

Pour les entreprises, la préoccupation des salariés est première (du moins au regard des items proposés) : conciliation vie personnelle/vie professionnelle des salariés (57%), meilleure prise en compte les besoins des personnes fragiles sur le plan de la santé comme des maladies chroniques, un handicap…(13%), ou des seniors (7%), avant le souci de faire évoluer les modes de management (35%), voire à celui de fidéliser ses salariés (32%) ou de réduire les risques liés aux trajets domicile / lieu de travail (21%); l’optimisation des charges immobilières n’intervient que pour 3%.

 

En définitive les bénéfices perçus sont plus sensibles chez les salariés que chez les employeurs : les salariés se perçoivent plus autonomes et responsabilisés dans leur travail et plus engagés que ne le perçoivent les employeurs, qui toutefois s’inscrivent largement dans ces propositions.

D’autres items n’ont été posés qu’aux salariés ou qu’aux employeurs.

En ce qui concerne les retours des salariés, viennent en 1er lieu les économies financières (39% tout à fait d’accord), un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle (37%), et ce qui en découle une meilleure qualité de sommeil (29%), une santé améliorée (25%), des opportunités pour une pratique sportive ou des activités de loisirs plus régulière (23%); ceci étant, de 71 à 87% sont d’accord sur le bénéfice du télétravail.

En ce qui concerne le retour des employeurs, les aspects gain d’image pour l’entreprise comptent plus que la baisse de l’absentéisme ou l’optimisation des espaces de bureaux (tout à fait d’accord respectivement 20, 13 et 13%); par contre les employeurs sont plus mesurés dans le plutôt d’accord pour les 2 derniers items (respectivement 48, 26 et 11%).

 

Par contre le télétravail apporte aussi des inconvénients : les salariés sont plus sensibles que leurs employeurs à la perte du lien d’équipe et aux risques (ergonomie, accident…) du fait de leur poste de travail extérieur.

Les items propres aux salariés montrent que ces derniers sont modérément inquiets (tout à fait inquiets entre 10 et 13%) en ce qui concerne l’organisation de leur travail : difficulté à séparer les temps relevant de la vie privée et ceux relevant de la vie professionnelle,  temps de travail quotidien plus élevé,  mais aussi sur un plan plus technique telles des difficultés relatives aux outils informatiques à distance, la qualité du réseau, les supports non disponibles et aussi la difficulté de gestion et d’organisation du travail; 13% signalent un possible retard dans les possibilités d’évolution professionnelle interne.

Pour les employeurs, les difficultés apparaissent aussi plus que modérées, du moins au regard de la réponse des “tout à fait d’accord” (entre 2 et 8%), avec un taux un peu plus élevé pour les “plutôt d’accord” (14 à 30%) :  difficultés à manager des collaborateurs à distance, complexité pour évaluer l’adéquation des logements ou tiers lieux aux obligations réglementaires en matière d’hygiène ou sécurité au travail, coûts supplémentaires liés à l’équipement informatique, aux connexions Internet des salariés ou à d’éventuelles formations spécifiques.

 

56% (dont tout à fait 23%) des non bénéficiaires du télétravail aujourd’hui souhaiteraient y avoir recours : ce sont plutôt des salariés de la région parisienne (69%), des cadres (68%), des 30-39 ans (63%), des femmes (61%) ou des managers (61%); ceux les moins ouverts à cette perspective appartiennent aux HCR (53% vs moyenne de 36%) et au BTP (45%).

Mais pour 89% d’entre eux, leur secteur d’activité ou leurs métiers ne se prêtent pas au télétravail; les autres raisons pour ne pas mettre en oeuvre sont peu fréquentes et concernent plutôt la perte de l’esprit d’équipe et la difficulté à manager des collaborateurs à distance.