L’article propose quelques grands éléments de cadrage de l’emploi en 2019.
⇒ La situation au regard de l’emploi
25,5 millions exercent une activité salariée (dont 19,6 millions dans le privé et 5,8 millions dans le public) ; par ailleurs 3 millions sont non-salariées (n’intégrant pas les chefs d’entreprises salariés).
Pour mesurer la population active, il faut ajouter 2,5 millions au chômage, dont 40% un chômage de longue durée (au sens BIT) ; mais 6,4 millions sont demandeurs d’emploi (3,5 millions n’ayant jamais exercé aucune activité). La population active n’a pratiquement pas évolué depuis 2014.
En termes de type de contrat, 87,9% sont salariés (dont parmi les salariés 84,8% en CDI, 10,4% en CDD, 2,7% en Intérim et 1,9% en apprentissage) et 12,1% non-salariés.
Fin 2017, près de 2,1 millions de personnes exercent simultanément plusieurs emplois ; 77% sont exclusivement salariés cumulant plusieurs emplois chez des employeurs différents (6,4% des salariés); les autres sont à la fois salariés et non salariés : parmi les non‑salariés à titre principal, 4,2% exercent une activité salariée à titre secondaire ; c’est davantage que pour les salariés, 1,5% d’entre eux complétant leurs revenus avec une activité non salariée. Au total, la pluriactivité concerne 7,5% des personnes en emploi fin 2017.
Noter que 217 000 sont des contrats aidés (hors formations en alternance, et aides à la création/reprise d’entreprise).
Le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 66% au 4e trimestre 2019 en France hors Mayotte selon les concepts du BIT, soit 0,5 point de plus que fin 2018. Il atteint son niveau le plus élevé depuis 1975.
⇒ Le profil des personnes en emploi
Les femmes occupent la moitié des emplois salariés : leur présence variant selon les secteurs d’activité : peu présentes dans la construction (12%), l’agriculture (29%) et l’industrie (29%), elles le sont bien plus dans le tertiaire marchand (48%) ou non marchand (68%). Elles n’occupent qu’un emploi non salarié sur trois.
Noter que le taux d’emploi est proche entre femmes et hommes (62,4% vs 68,8).
En termes d’âge, 8,4% ont entre 15 et 24 ans, 60,6% entre 25 et 49 ans, 24,6% entre 50 et 60 ans et 6,4% plus de 60 ans. Le taux d’emploi est de 29,7% pour les 15-24 ans, 80,9% pour les 25-49 ans, 62,6% pour les 50-64 ans (dont 32,7% pour les 60-64 ans) et 7,5% pour les 65-69 ans.
En termes de diplôme, 42,7% sont issus de l’enseignement supérieur (dont 16,2% bac +2 et 26,5% au-delà), 20,5% de niveau bac ou équivalent, 22,5% de niveau CAP/BEP ou équivalent et 14% sont sans diplôme (ou ont le brevet des collèges).
En termes de secteur d’activité : dans un 1er ensemble, 3 groupes d’activité emploient 43% des personnes en emploi, le commerce et les HCR, l’industrie et les services aux entreprises ; dans un second plus tourné vers le public, les emplois totalisent 31% (administration publique, santé, médico-social/action sociale, éducation).
Selon la durée du travail : en ce qui concerne ceux à temps complet, les non-salariés sont ceux qui travaillent le plus (240 jours et 8,4 heures chaque jour travaillé), contre pour les cadres (214 jours et 8,6 heures); les ouvriers sont le groupe qui a le plus longuement travaillé (219 jours mais seulement 7,6 heures par jour) vs les professions intermédiaires (210 jours et 7,8 heures) et les employés (214 jours et 7,8 heures).
⇒ L’évolution de l’emploi
Sur l’ensemble de l’année 2019, l’emploi augmente de 359 000 (davantage qu’en 2018 avec + 225 000 et autant qu’en 2017 avec + 352 000), du fait de la hausse de l’emploi salarié (+ 289 000 après + 154 000 en 2018), notamment dans le privé (+ 267 000 après + 156 000).
Hors intérim, les créations d’emplois salariés en 2019 sont supérieures à celles de 2018 (+292 000 après +185 000), mais aussi à celles de 2017 (+210 000).
L’emploi dans le secteur public est stable (+ 21 000 après – 2 000), principalement parce que le nombre de bénéficiaires de contrats aidés baisse moins que les deux années précédentes.
Le dynamisme de l’emploi salarié repose principalement sur les secteurs tertiaires marchands (+ 203 000 en 2019 après + 121 000 en 2018), dont les services aux entreprises (+ 68 000 emplois), l’hébergement‑restauration (+ 52 000) et le commerce (+ 41 000) ; la création d’emploi dans l’information‑communication et les services de transport continue mais ralentit (+ 20 000 après + 34 000 et + 17 000 après + 19 000).
Au sein des services aux entreprises, l’intérim résiste mieux en 2019 qu’en 2018 (– 3 000 emplois après – 27 000 emplois), très loin de son dynamisme de 2017 (+ 125 000 emplois).
Au 4e trimestre 2019, 18,2% des personnes en emploi travaillent à temps partiel, soit 0,1 point de moins que fin 2018. Cette proportion est nettement plus élevée pour les femmes que pour les hommes (28,5% contre 8,4), mais l’écart se réduit nettement au cours des dix dernières années : depuis fin 2009, la part de l’emploi à temps partiel a augmenté de 2,0 points pour les hommes et a diminué de 2,3 points pour les femmes. Pour environ un tiers de ces personnes, le temps partiel est subi.
Le taux de chômage s’établit à 8,4% de la population active, après 9% en 2018 et 10,3% lors de son précédent point haut en 2015.
La productivité apparente du travail par tête augmente légèrement en 2019 : calculée en moyenne annuelle, la hausse est de 0,4%. De 2010 à 2018, la productivité augmentait nettement chaque année (+1% par an en moyenne),
⇒ L’emploi en France au regard des pays de l’OCDE selon un rapport OCDE de décembre 2018.
– La France est moins bien placée pour certains indicateurs tels le taux de chômage au sens du BIT des 15‑64 ans (9,2% vs 5,9), le taux de sous‑utilisation de la main‑d’œuvre (32,7% vs 27,2), le taux d’emploi (71% vs 72,1), l’accès à l’emploi des personnes nées à l’étranger.
Elle est mieux positionnée en ce qui concerne le taux de faibles revenus (8,3% vs 10,9), l’écart de rémunération femmes-hommes (34,6% vs 36,1), la qualité des rémunérations, la qualité de l’environnement du travail (25,8% vs 27,6), l’insécurité du marché du travail (4,4% vs 4,9).
– La France se singularise par un chômage élevé des jeunes, une faible activité des seniors et une fréquence élevée du temps partiel involontaire.
– La France cumule un taux élevé de contrats courts et une faible fréquence du temps partiel « réduit »
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4504425
Voir aussi : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/daresanalyses_emploi-chomage-pop-active2019.pdf