En 2020, malgré la crise sanitaire, les 3/4 des entreprises de 10 salariés et plus ont formé au moins un des membres de leur personnel.


"Comment les entreprises ont-elles formé en 2020 ? ", Dares Analyses N°32, mai 2023

Source : l’Enquête Formation Employeur – européenne (EFE-e) 2020 est le volet français de la 6e édition de l’enquête européenne “Continuing Vocational Training Survey” (CVTS).
Conduite auprès des entreprises employeuses, cette enquête existe depuis 1994. Elle s’inscrit dans le cadre des statistiques de l’Union européenne sur la formation tout au long de la vie. Elle vise à rassembler des informations comparables dans le temps entre les différents pays européens sur la formation professionnelle en entreprise, en interrogeant les employeurs.

Le champ complet de l’enquête EFE-e comprend 1,6 million d’entreprises et 19,7 millions de salariés ; la France a étendu le champ de l’enquête aux entreprises et associations employeuses d’une à neuf personnes, les pratiques de formations de ces entreprises étant différentes de celles de plus grande taille.

Une entreprise est dite formatrice si elle a financé partiellement ou entièrement (directement ou grâce à une prise en charge par son opérateur de compétence – Opco ) une formation pour au moins une des personnes travaillant en son sein (salariée ou non), quelles que soient les modalités d’organisation de la formation. 

 

La formation en entreprise, à distance, sont au corps à corps avec le formation sous forme de cours ou de stage.

⇒ Les différents types de formation

♦ Les cours ou stages se déroulent en général dans un contexte distinct de celui de l’exercice de l’activité professionnelle, avec un contenu bien défini, et supposent l’existence d’un formateur (sur place ou à distance) ; ils concernent 63% des entreprises (vs 75% en 2015).

Les formations à distance ont concerné 50% des entreprises formatrices pour des cours ou stages (vs 16% en 2015). 

 

♦ Les autres formes de formation continue (61% des entreprises, vs 48 en 2015) comprennent :
– les périodes de formation en situation de travail (39% vs 24 en 2015) ; celles-ci se déroulent sur le lieu de travail, avec l’utilisation des outils de travail habituels de la personne et font appel à la participation de tiers (tuteur, collègue, formateur extérieur à l’entreprise). Dans 17% des entreprises concernées plus de 50% des salariés en ont bénéficié. 

– les participations à des conférences, séminaires ou autres dans le but d’apprendre (23%) : il s’agit d’évènements de courte durée. 
– les formations organisées par rotations sur les postes de travail (18%) : échanges, détachements, mises en doublon ou visites d’études.

– les formations organisées au travers de participations à des cercles d’apprentissage ou des cercles de qualité, des échanges de pratiques entre professionnels (19%). 

-Sans oublier des autoformations en ligne (26% vs 12 en 2015) ; dans 13% des entreprises concernées, plus de 50% de leurs salariés se sont autoformés.

⇒ L’impact des formations

♦  Selon la taille de l’entreprise employeur : 76% des entreprises d’au moins 10 salariés ont formé des salariés en 2020 (vs 22% pour les employeurs de moins de 10 salariés et plus de 90% pour les 50 salariés et plus). 47% des salariés (des entreprises de 10 salariés et plus) ont bénéficié de formation (vs 48 en 2015). 

En 2020, les très petites entreprises ont moins eu recours au distanciel que les plus grandes (3 sur 10 vs 4 sur 10).

Ainsi, quelle que soit la taille de l’employeur, 7,5 millions de personnes ont été formées dans le secteur privé en 2020, soit environ 4 salariés sur 10 travaillant dans une entreprise employeuse.

 

♦ Selon les activités

 

♦ En 2020, 35% des entreprises de dix salariés et plus ont été accompagnées pour mobiliser des dispositifs d’aide à la formation : le plus souvent par leur Opco (27%), mais aussi par leur branche professionnelle (11%), la Direccte (7%), les chambres consulaires (4%) ou d’autres organismes (5%). Accompagnées, les entreprises ont plus fréquemment (77% contre 56) financé des formations en cours ou stages et ont également eu un recours plus intensif à la formation (48% vs 39% pour les non accompagnées.

⇒ Une adaptation des pratiques de formation au sein des entreprises affectées par la crise sanitaire

On observe un recours à la formation professionnelle similaire entre les entreprises en baisse d’activité et les autres (74 et 78%). Par contre, elles ont par ailleurs davantage incité leur personnel à se former pendant la crise sanitaire (27 contre 18%), si bien que 58% de leur personnel a suivi des cours et stages (vs 47% pour les autres). 
Noter que près d’une entreprise sur dix a réorienté sa production et/ou développé de nouveaux produits en 2020, suite à la crise du Covid-19, la formation ayant d’accompagné cette transformation pour une part plus importante de leur personnel (56 vs 47%).

⇒ Les employeurs non formateurs.

Ils le sont  avant tout parce que le niveau de formation des effectifs est  jugé approprié (64%), mais aussi pour 48% du fait de la crise sanitaire (difficultés techniques d’organisation des formations, impossibilité pour certaines personnes d’y prendre part pour des raisons familiales ou de santé), du manque de temps disponible du personnel (38%) et de façon plus modeste le choix donné à l’alternance (23%), l’inexistence de formation appropriée (20%), la difficulté d’évaluer les besoins (19%), les coûts élevés (18%) ou des efforts déjà fait antérieurement.

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/comment-les-entreprises-ont-elles-forme-en-2020