Le temps long pour accomplir le parcours de thèse et l’insuffisance des appuis financiers rendent ce parcours difficile.
Un doctorant sur quatre, et jusqu’à un sur deux en sciences humaines et sociales, ne bénéficie d’aucun financement dès la première année . De plus, pour ceux qui en bénéficient, les contrats doctoraux (1 769 € brut mensuels) s’arrêtent au bout de 3 ans . L’enquête, menée auprès d’environ 2 000 doctorants, montre que 47% ne pensent pas être en mesure de soutenir sa thèse au terme des 3 ans.
Par ailleurs, les dépenses inhérentes au travail de recherche ne sont pas toujours prises en charge par l’université ou l’organisme au sein duquel se prépare la thèse : ce n’est le cas que de 69% des intéressés pour les frais de colloques, de 67% pour l’ordinateur, et de 46% lorsqu’il faut payer pour se faire publier dans une revue scientifique.
À cette précarité, s’ajoute parfois un défaut d’encadrement (jusqu’à 20 doctorants par directeur de thèse), voire un climat malsain (24 % des sondés disent avoir déjà été victimes, dans le cadre du doctorat, de harcèlement moral, de violence sexiste ou sexuelle ou de discrimination).
De quoi expliquer une perte d’attractivité de ce diplôme (75 000 inscrits, soit 10 000 de moins qu’il y a 10 ans).
Enfin, les grandes écoles font souvent de l’ombre aux universités ; le doctorat (bac + 8) est peu valorisé sur le marché du travail : il offre même, en moyenne, des perspectives d’insertion inférieures au master (bac + 5).