Source : le panel de l’enquête Santé et itinéraire professionnel (SIP) constitué de 11 220 personnes habitant en ménage ordinaire, interrogées en 2006/2007 et 2010 sur leurs histoires professionnelle, familiale et de santé. Là encore une information utile aux structures d’appui à la création et aux entreprises pour situer de futurs créateurs et de futurs salariés au sein des TPE et PME.
La part du temps partiel dans l’emploi a doublé depuis le milieu des années 1980 : un emploi sur vingt à la fin des années 1960, un emploi sur dix à partir de 1983 et un emploi sur cinq en 2015.
Le secteur des services est le principal pourvoyeur (grande distribution, HCR, activités de nettoyage en entreprise avec plus de trois emplois sur dix à temps partiel); les salariés y sont peu qualifiés, les choix d’emploi souvent restreints ; en 2011, un salarié à temps partiel sur trois travaille ainsi faute d’avoir trouvé un temps complet.
L’augmentation du temps partiel a accompagné la progression de l’activité et de l’emploi des femmes : 28 ans, 60% des femmes nées avant 1945 étaient actives, 70% de celles nées dans la décennie d’après-guerre et plus de 85% de celles nées après 1965.
Au fi l des générations, les femmes devenant mères interrompent moins souvent et moins longtemps leur activité professionnelle et une partie d’entre elles occupent un emploi à temps partiel.
Au début des années 1980, moins de 20% des femmes en emploi travaillent à temps partiel, 30% à partir de la fin des années 1990; en 2015, les femmes représentent huit travailleurs à temps partiel sur dix. Des différences notables entre les personnes en emploi partiel et emploi à temps complet entre 20 et 40 ans :
Entre 20 et 40 ans, 6 grands types de parcours professionnels, manifestant comme éléments discriminants le sexe, la charge d’enfants, le vécu ou non en couple, le niveau de formation et l’accès au CDI :
–Parcours “temps partiel continu » (25% des temps partiels) : un emploi stable à temps partiel (pendant 12,6 ans en moyenne), plutôt long chez le même employeur (81% au moins 5 ans), plutôt tertiaire, hors commerce, plus souvent pour des cadres à 40 ans.
-Parcours de type « temps partiel tardif » (16%): un emploi à temps partiel stable (la moitié des emplois occupés), en début de parcours professionnel, pour des femmes en couple;
85% cessent leur activité à temps complet l’année d’une naissance ou l’année suivante; le 1er emploi à temps partiel apparaît tardivement dans les parcours (7 années après le 1er emploi), au-delà de l’âge de 33 ans en moyenne; à partir de 35 ans, le temps partiel devient la condition d’emploi majoritaire.
Elles travaillent plus souvent dans les soins et le tertiaire, notamment comme indépendantes. Ces femmes (98% de ce type de temps partiel) sont elles sont aussi plus nombreuses à déclarer avoir eu des problèmes de santé.
–Parcours de type « temps partiel peu actif » (21%) : concerne davantage des femmes ayant au moins deux enfants (86% contre 76 en moyenne pour la totalité des femmes à temps partiel). On y constate une alternance entre des emplois courts à temps complet et à temps partiel, et des périodes d’inactivité; l’épisode de temps partiel est transitoire, alors que l’inactivité est durable. À l’âge de 40 ans, le dernier type de contrat de travail est plus fréquemment un emploi à durée déterminée (37% contre 23% pour l’ensemble de la population).
-Parcours de type « temps partiel transitoire » (12%) : lien fort à l’emploi et peu diplômée. Entre 20 et 40 ans, elles ont près de 20 années en emploi, avec 5,5 années à temps partiel, une période transitoire qui suit et parfois précède un temps complet. Plus souvent que les autres à temps partiel, elles ont moins de deux enfants et elles vivent moins en couple. Ces personnes travaillent plus souvent dans le commerce et sont moins diplômées.
–Parcours de type « temps partiel permanent » (10%): le temps partiel représente en moyenne 16 des 20 années en emploi et s’installe dans un emploi long; le temps complet se situe en début de vie active, précédant le passage à temps partiel (les 2/3 passent d’un temps complet à un temps partiel l’année de la naissance d’un enfant ou l’année suivante); elles ont vécu moins longtemps en couple. Près de la moitié des personnes exercent le plus souvent à 80% d’un temps complet (30 % pour l’ensemble des temps partiels). À l’âge de 40 ans, les personnes qui suivent ces parcours sont plus souvent en CDI (90%). Le temps partiel pourrait répondre à un souhait d’alléger la charge de travail pour mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.
-Parcours de type « temps partiel d’entrée »(16%) : l’emploi à temps partiel comme modalité d’accès à l’emploi à temps complet ; Il concerne seulement 5 des 18 années en emploi.
40% sont des hommes (ils ne sont que 16% de la population observée). Il s’agit plus souvent de parents de deux enfants, étrangères ou nées étrangères et de diplômés du supérieur (travaillent tout en terminant leurs études).