15 667 défaillances au 1er trimestre 2017 : le meilleur chiffre depuis le 1er trimestre 2008


"1er trimestre 2017 défaillances et sauvegardes d’entreprises en France", mltares, mai 2017

Les média et les décideurs comparent souvent créations d’entreprise et défaillances, ce qui n’est pas opportun; si une comparaison est à faire, c’est entre cessations et créations d’entreprises. Par ailleurs, ils s’inquiètent souvent des faillites touchant les entreprises avec de nombreux salariés, ce qui est peu le cas (cf le très petit nombre de liquidations de ce type d’entreprise).

 

Le 1er trimestre 2017 a connu une nouvelle baisse des défaillances, plus marquée en ce qui concerne les règlements judiciaires (-4,6% au regard du 1er trimestre 2016) que les liquidations directes (-3,8%) ; il en est de même pour les emplois menacés, avec toutefois une baisse plus importante (-21,8% entre 2016 et 2017 et -24% entre 2017 et la moyenne des 5 dernières années)

L’importance des liquidations directes est globalement la même, quelques soient les années (entre 68 9% et 69,2 entre 2013 et 2017), tout comme les redressements judiciaires (28,5% à 29).

 

94% des jugements sont prononcés en direction d’entreprises de moins de 10 salariés dont les 3/4 celles de 2 salariés au plus, une situation très proche de celle du 1er trimestre 2016.

Par ailleurs la liquidation directe touche surtout les plus petites entreprises : 73% des entreprises de moins de 3 salariés, 64% de celles de 3 à 5 salariés, contre 54% pour les 6 à 9 salariés, 46% des 10-49 salariés et 23% les 50 salariés et plus (25 liquidations pour 107 dépôts de bilan); les 3-9 salariés et les 50 salariés et plus ont connu les baisses les plus fortes (-15 à -36%) :

Le redressement et la sauvegarde touchent proportionnellement davantage les tailles les plus importantes (entre 42 et 66% des dépôts de bilan les entreprises de plus de 6 salariés); la baisse des redressements est aussi bien plus le fait des tailles les plus importantes

Noter que les sauvegardes (356 entreprises, 2,3% des défaillances) sont peu utilisées; si 70% touchent des entreprises d’au plus 5 salariés, elles sont 12% des défaillances des 50 salariés et plus contre 1,8% des défaillances des entreprises de 5 salariés au plus.

 

En termes d’ancienneté des entreprises, 56% sont le fait d’entreprises de 3 à 10 ans d’ancienneté pour les liquidations directes et 54% pour les redressements judiciaires; les plus jeunes (moins de 3 ans) ne sont que 14% des défaillances et les plus de 10 ans 30%; noter que les baisses selon l’ancienneté sont assez proches quelque soit cette dernière :

En termes d’activité, les évolutions les plus favorables incombent aux activités les plus en difficulté ces dernières années : BTP, immobilier, finances/assurances, activités récréatives, services aux personnes, alors que les activités en forte évolution en nombre de création ont les hausses les plus marquées (transports, santé, éducation)

Les liquidations sont grandement le fait des activités de proximité nécessitant une formation initiale modeste (commerce, coiffure/soins de beauté, services aux personnes) et bien moins celui de services exigeant beaucoup plus souvent un niveau de formation de l’enseignement supérieur (santé, éducation, immobilier, activités financières et assurances