L’entrepreneuriat Français comparé à celui des pays du G7.


"France 20-21, rapport national", GEM, Univ Montpellier, MBS, Labex Entreprendre, novembre 2022

Méthodologie : base des données, 2 grandes enquêtes annuelles :

– Une enquête auprès de la population des 18-64 ans (échantillon : chaque pays, parmi les 115 membres du consortium GEM mène une enquête annuelle auprès d’un échantillon aléatoire d’au moins 2 000 personnes. Les enquêtes sont réalisées, dans tous les pays, à la même période de l’année (entre avril et juin), en utilisant un questionnaire standard fourni par le consortium du GEM. Afin d’assurer la rigueur et l’uniformité de la démarche, l’équipe internationale GEM collabore avec un enquêteur désigné par chaque équipe nationale et l’institut de sondage partenaire du projet. Les données brutes sont ensuite envoyées aux analystes du consortium GEM pour vérification, uniformisation et génération des indicateurs statistiques avant de les rendre disponibles pour les équipes nationales.

l 3 791 personnes ont répondu à l’enquête française 2021 du GEM, en partie par téléphone (60%) et en partie via un panel de répondants en ligne (40%). Une pondération a été appliquée sur les répondants obtenus pour tenir compte de la répartition de l’âge, du genre et de la répartition géographique.

Le processus entrepreneurial débute par l’intention d’entreprendre, pour ensuite être constitué d’entrepreneurs naissants qui deviennent des nouveaux entrepreneurs et, ensuite, des entrepreneurs établis.

 

– Une autre auprès d’un échantillon d’experts : Elle est menée auprès d’au moins 36 experts identifiés et approuvés par le GEM et porte sur les conditions entrepreneuriales dans l’économie nationale. Les experts sont a minima interrogés sur 9 thématiques récurrentes :

1. Financement de l’entrepreneuriat
2. Politiques publiques en faveur de l’entrepreneuriat
3. Programmes publics en faveur de l’entrepreneuriat
4. Éducation à l’entrepreneuriat
5. Transfert technologique / R&D
6. Infrastructures commerciales et services
7. Dynamique des marches et barrières à l’entrée
8. Infrastructures physiques
9. Normes sociales et culturelles

 

La difficulté de ce type d’enquête est triple :

– On ne recueille que des opinions et rarement des faits objectifs vérifiés (cf l’écart entre ceux qui ont l’intention et ceux qui ont crée),

-La contrainte de GEM, consortium international, imposant un même questionnement aux répondants alors que les concepts relatifs à l’entrepreneuriat peuvent beaucoup varier selon les 114 pays interrogés : exemple de la prise en compte à priori de l’autoentrepreneuriat Français, alors que l’on sait que prés de la moitié d’entre eux ne créeront jamais (leurs réponses sont pour partie opportunes quand on traite de l’environnement entrepreneurial, mais plus quand on approche la création effective). De plus, il faut pouvoir comparer la diversité des statuts entrepreneuriaux pour légitimer la comparaison.

-Cette étude comme beaucoup d’autres ne se rapproche pas des travaux antérieurs déjà conduit en France pour repérer les dissonances et le les ressemblances, ce qui serait un réel enrichissement.

-Le rapport ne précise pas le fichier mère utilisé,

-Le choix pour différencier les créateurs naissant, nouveaux et établis se faisant à partir de la donnée “salaires” du dirigeant (entre 3 et 42 mois au moins) quand on sait qu’en France, est incompréhensible pour notre approche Française, puisque les créateurs naissant et souvent les nouveaux ne se rémunèrent pas et vivent sur leurs économies, subventions ou aides familiales.

 

Ce qui me conduit à dire que la partie consacrée à l’environnement de l’acte de création (l’opinion sur ce qui est fait pour cette population) et le taux de création me paraissent plutôt pertinents, alors que ce qui est décrit sur les créateurs eux-mêmes me laisse plus dubitatif.

 

Que dire de ces différences : les pays anglo-saxons apparaissent plus tournés vers l’entrepreneuriat au regard des opinions des populations interrogées (tout type) ; la France est assez proche de l’Allemagne, alors que l’Italie est en situation moins favorable.

⇒ Une brève comparaison des opinions des experts France et pays du G7

Parmi les pays du G7, on peut noter une certaine proximité sur la perception de ces conditions environnementales. Les Etats-Unis (5,3/10) se distinguent légèrement. On peut noter une forte proximité entre l’Allemagne, le Canada et la France (5,1/10) pour lesquelles les conditions sont perçues globalement comme assez favorables, mais moins favorables pour l’Italie et le Japon (4,7/10).

 

Les experts français perçoivent plus favorablement les politiques gouvernementales en termes de soutien et de pertinence (4/19), le soutien portant aussi bien sur l’entrepreneuriat innovant, que sur l’entrepreneuriat en situation de pauvreté. Ces politiques nationales sont largement relayées au niveau local à travers le financement de dispositifs ou de structures d’accompagnement.

Noter que les entrepreneurs établis en France sont 54% à juger les réponses du gouvernement efficaces (proches du Canada et de la Grande-Bretagne avec 56-58%, mais éloignées pour les USA avec seulement 44%).

 

Pour l’enseignement et la formation, la France apparaît en retrait sur la partie enseignement primaire et secondaire (17/19). Un manque est mis en lumière sur la sensibilisation et le développement de compétences entrepreneuriales. Par contre, les efforts réalisés depuis une vingtaine d’années dans l’enseignement supérieur autour de l’entrepreneuriat étudiant sont reconnus (les PEPITE pour la sensibilisation et l’accompagnement des étudiants, les incubateurs pour favoriser l’émergence de nouveaux projets.

Du coté des moyens pour favoriser l’entrepreneuriat, la France est là encore bien positionnée, tant pour les infrastructures, le financement des entreprises ou l’innovation .

Par contre la France est beaucoup moins bien positionnée quant au contexte socio-économique pour intégrer l’entrepreneuriat :

 

-Sur la partie normes culturelles et sociales, la France est plus en retrait (18/19). Si la culture entrepreneuriale évolue favorablement, les experts interrogés considèrent que la culture nationale ne valorise pas assez la responsabilité et la réussite personnelles ni n’encourage assez l’autonomie, la créativité et la prise de risque.

 

-La question de l’accès au marché apparaît également comme un point faible (17/19). L’entrée sur le marché pour les nouvelles entreprises semble particulièrement ardue (3,4). Les entrepreneurs semblent souffrir plus qu’ailleurs du poids de la nouveauté dans leur relation au marché tant dans leurs relations avec les grandes entreprises qu’avec les administrations.

⇒ Les déterminants de l’acte d’entreprendre selon l’enquête auprès de la population

♦ La culture entrepreneuriale est plus ou moins développée selon les pays. Cette valorisation de l’activité entrepreneuriale peut être appréciée à l’aide de quatre indicateurs :

-L’entrepreneuriat est perçu comme un choix de carrière souhaitable, une situation un peu au-dessus de la moyenne G7 (68,5% en France vs 70,4 en Grande-Bretagne et 76,2aux USA mais seulement 50,6 en Allemagne et 61,1 en Italie), 

-L’entrepreneuriat confère un statut social élevé, un score bien plus bas que d’autres pays et un peu plus bas que la moyenne G7 (55,4% en France  vs 80 à 83,5 aux USA, Grande-Bretagne, Allemagne, mais 56,3 en Italie),

-L’entrepreneuriat est valorisé dans les médias, un bon score en France, un peu au-dessus de la moyenne G7 (75,9% vs 76,6 en Grande-Bretagne et 82,4 aux USA, mais 57,9 en Allemagne et 65,5 en Italie),

-Facilité de démarrer une entreprise, un score bas comparé aux anglo-saxons, mais comme la moyenne G7 (52% vs 67 à 71 pour le Canada, les USA et la Grande-Bretagne, mais 38,2% en Allemagne et 16,6 en Italie).

 

♦ Le rapport personnel avec l’expérience entrepreneuriale : 4 indicateurs

 

-La connaissance d’entrepreneurs est source de confiance, de mise en réseaux, de partage de connaissances tacites qui facilitent l’intention et l’engagement entrepreneuriaux (France 46,3% , proche de le moyenne G7, vs 40-41 en Allemagne et Italie, 50-52 Grande-Bretagne, Canada et 59% USA),

-Les opportunités perçues, ou le fait d’avoir confiance dans le marché pour s’y implanter (France 50%, comme le moyenne G7, mais moins que la Grande-Bretagne avec 58, proche des USA, de l’Italie et du Canada avec 48-53, vs 45,5 pour l’Allemagne) ; Cet optimisme est plus particulièrement prononcé chez les jeunes 55,7% des 18-24 ans et 57,7pour des 25-34 ans,

-La peur de l’échec, une opinion proche de la moyenne G7 et de la plupart des pays (France 49,7% vs 48,4 aux USA, 45,5% en Allemagne, mais 51-53 en Italie et au Canada, vs 58,4% en Grande-Bretagne) ; un sujet d’étonnement à la fois pour la Grande-Bretagne où les retours sont pour les autres items bien plus positifs ; idem pour l’idée toute faite qu’en France la crainte de l’échec est bien plus marquée qu’ailleurs. Les 35-54 ans sont les plus sensibles à cette idée de l’échec.

 

♦ Le sentiment de compétence

 

-48,6% de la population française se sent capable d’entreprendre ce qui est bien moins que la population américaine ou canadienne (64,5% et 59), mais proche de la moyenne G7, de la Grande -Bretagne (51,1), voire de l’Italie (45), mais éloignée de l’Allemagne (37,1%). Plus précisément, les hommes se sentent beaucoup plus compétents que les femmes (54,9% contre 42,3%) et les 35-44 ans, plus confiants en leurs capacités (55,1%).

 

-Le « talent entrepreneurial » est mesuré au travers de 4 dimensions : 65,4% déclarent une capacité à avoir une vision à long terme, 57,4% une capacité à innover, 46,1% la capacité à saisir les opportunités et 44,7% la capacité à voir les opportunités.

Rappelons qu’il s’agit de l’opinion des répondants et qu’il y a de fortes chances qu’il en soit tout autrement lors de l’installation.

 

♦ Les motivations entrepreneuriales : la principale motivation pour créer une entreprise est la recherche d’autonomie et d’indépendance, une motivation partagée par la quasi-totalité des entrepreneurs émergents, ce qui explique qu’elle n’est pas incluse dans l’étude.

 

4 motivations sont proposées :

-La plus forte est « pour gagner sa vie car les emplois sont rares » (51,2%) ; ce score est plus élevé au Canada (70,7%), en Italie (61,3%) ou en Grande-Bretagne (63,8%), et plus en retrait aux Etats-Unis (45,8%), en Allemagne (40,9%),

-Puis « pour bâtir une grande richesse, obtenir un revenu très élevé » (39,4%) ; cette motivation est la plus faible en France, proche de l’Allemagne (43,6%), très éloignée des USA (74,1%), du Canada (68,4%), un peu moins de l’Italie et de la Grande-Bretagne (44-53%),

-Faire une différence dans le monde : 25,8% vs aux Etats-Unis (71,2%), au Canada (70,4%);, en Grande-Bretagne (53%), en Allemagne (39%), en Italie (21,5%),

-Encore moins perpétuer une tradition familiale (22,9%), proche de l’Italie, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne (entre 22 et 24%), mais loin des USA (41,5%) et du Canada (50%).

⇒ L’activité entrepreneuriale

GEM conçoit le modèle entrepreneurial comme un processus en plusieurs phases : d’abord l’intention entrepreneuriale, puis la naissance de l’activité entrepreneuriale, la création de l’entreprise et enfin la cessation.

 

L’intention entrepreneuriale (personne déclarant avoir l’intention de créer une entreprise dans les 3 prochaines années) :16,9% des personnes interrogées vs 17,6% en 2017. Les 25-34 ans sont 27%, les 35-44 ans majoritaires parmi les entrepreneurs nouveaux (30%) et les entrepreneurs établis (27%).

 

Le taux d’émergence (intention à court terme) est de 7,7%, situant la France dans le milieu du classement international des pays du G7 derrière le Canada, en première position (20,1%), les Etats-Unis (16,5%) et le Royaume-Uni (12,6%) mais devant l’Allemagne (6,9%) et l’Italie (4,8%).

Les émergents sont toujours plus “idéalistes’ que ceux ayant créé ; ainsi pour le fait d’envisager des clients étrangers (en France, 37 vs 33) ;

 

Le taux de création effectif est lui de 3,6%, la France se situant loin derrière les Etats-Unis (en 1ère position avec un taux de 8,8%), le Canada (8,2%), le Royaume-Uni (5,3%), et encore éloignée de Allemagne (4,9%) et de l’Italie (4,5%).

 

Pour les entreprises établies en France, 33% ont des clients à l’étranger, comme en Grande-Bretagne mais 36 en Allemagne, 29 au Canada, 21au USA.

 

La sortie du projet (2,5% de la population interrogée), se traduit par une cessation d’activité (1,4%) ; les principales causes de sortie du projet sont :

-La non viabilité ou des difficultés de contexte : du fait de la  covid (18%), une activité non rentable (16,5%) qui peut être liée au covid, des difficultés de financement (6,1%), les mesures fiscales, gouvernementales ou bureaucratiques (3,9%),

-D’autres projets en cours : autre opportunité d’emploi ou d’investissement (15,3%), l’opportunité de vendre (6,3%), une vente prévue à l’avance (4%), ce qui parait étonnant au regard de l’investissement important que le porteur de projet réalise,

-Des raisons autres : familiales ou personnelles (12,3%) la retraite (7,3%) !, autres (6,9%)

 

Rappelons aussi que la sortie entrepreneuriale n’est pas un révélateur d’une situation d’échec ; 44% de ces sorties se sont accompagnées d’une continuité des activités, un propos qui me parait étonnant.

 

♦ L’intrapreneuriat ou la mise en œuvre de projets entrepreneuriaux au sein de structures existantes, privées ou publiques.

Pour mesurer ce phénomène, GEM a répertorié : les intrapreneurs passés et actuels jouant un rôle actif et leader sur un projet d’entreprise au cours des 3 dernières années.

Le niveau des activités intrapreneuriales est évidemment plus faible que les taux d’activités entrepreneuriales générés par de la création d’entreprise ex-nihilo. Les pays anglo-saxons du G7 (Etats-Unis, Canada et Royaume-Uni) sont ceux qui ont les taux d’activité intrapreneuriale les plus élevés, avec un record pour les Etats-Unis de 3,8%, la France se situant à 2,3%

 

Sans surprise, les activités intrapreneuriales sont majoritairement engagées par les populations comprises dans les tranches d’âge 25-34 ans et 35-44 ans ;  ce sont 32% d’intrapreneurs passés et 30% d’intrapreneurs actuels pour la  tranche d’âge 25-34 ans et 31% d’intrapreneurs passés et 33% d’intrapreneurs actuels pour la tranche d’âge 35-44 ans ; inversement, les taux sont relativement faibles pour la tranche d’âge 18-24 ans.

Ces projets intrapreneuriaux sont majoritairement confiés à des individus de niveau Bac+3 (36%) et master (34% ).

 

♦ L’entrepreneuriat hybride

Il s’agit d’entreprendre tout en conservant une activité professionnelle. Ils sont 3,8% de l’activité entrepreneuriale globale (vs 7,7% pour les émergents).

 

♦ Les investisseurs informels (love money, notamment familiale) en soutien de l’activité entrepreneuriale : 4,8% en France mais 6% des 18 à 64 ans peuvent être considérés comme des investisseurs informels ; cette proportion est plus élevée aux Etats-Unis (6,2%) et au Canada (6%) et plus faible en Allemagne (3,6%), au Royaume-Uni (3,3%), et en Italie (1,6%).

Le montant moyen investi sur une période de 3 ans se situe autour de 9 481€ en France; il est assez faible comparé aux autres pays du G7, en particulier en comparaison avec le Canada (47 737€), l’Allemagne (23 119€), Italie (20 709€), Grande-Bretagne (17 760€) et USA (12 433€).

⇒ Les femmes

♦ Les femmes sont un peu moins nombreuses à connaître des personnes engagées dans une aventure entrepreneuriale (44% vs 49) ; l’accès à un réseau d’entrepreneurs leur est moins évident.

42% se sentent moins compétentes que les hommes (55).

 

♦ Elles connaissent une peur de l’échec plus significative que les hommes (53% vs 46%) ; elles expriment plus souvent que les hommes le risque de pertes de revenu ou de perturbation de l’équilibre familial.

 

♦ En termes d’opportunité de marché : elles sont moins nombreuses que les hommes à estimer qu’il y a de bonnes opportunités d’affaires pour elles dans les six mois à venir dans la région où elles habitent (48% vs 56%) ; 47% (vs 43) affirment voir les opportunités ; de fait, 65% (vs 66) estiment avoir la capacité d’une vision à long terme. Pourtant 45% (vs 47) estiment qu’elles n’ont pas la capacité à saisir les opportunités repérés ; d’ailleurs moins que les hommes, elles disent être capables d’innover (52,5% vs 62).

 

♦ En ce qui concerne les créateurs établis, les femmes sont 2,9% en France, en cela proche de l’Italie, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, mais loin derrière le Canada (6,6%) ou les USA (7,6%).

 

♦ Selon les experts interrogés, c’est en France, en comparaison avec les autres pays du G7, que les femmes entrepreneurs sembleraient disposer des conditions les plus favorables (garde d’enfants, services à domicile, etc.) pour gérer plus sereinement leur entreprise.

 

Dans l’ensemble des pays du G7 il existe une perception plutôt défavorable vis-à-vis des facteurs réglementaires qui motiveraient les femmes à devenir entrepreneures en comparaison avec l’opportunité d’un travail en tant que salariée ; la France ne fait pas exception.

 

♦ La culture nationale, élément central pour favoriser l’entrepreneuriat, n’est pas à la hauteur ; au sein des pays du G7, c’est en Allemagne (note de 5,3) qu’on retrouve la meilleure perception d’une culture nationale favorable à l’entrepreneuriat féminin. En France (note de 4,5 vs 5 au Canada et aux USA, et 3,5 en Italie), l’entrepreneuriat est encore stéréotypé comme « masculin ». 

 

♦ Un accès au financement perçu inégalitaire : en France, les experts sont assez partagés sur les disparités d’accès au financement pour les femmes et les hommes, avec un score moyen légèrement supérieur à la moyenne (5,8/10), un peu inférieur à l’Allemagne (6) mais supérieur à la Grande-Bretagne (4,4), au Canada (4,5) et aux USA (4,8) ou encore à l’Italie (5,5).

 

♦ L’articulation entre vie privée et vie professionnelle reste un sujet de préoccupation majeure (note 4,5) alors que c’est moins le cas avec les autres pays du G7 (entre 5 et 5,6 et même 5,8 aux USA).

⇒ L’entrepreneuriat “durable” (« considérer les effets de ses décisions et activités sur la société et l’environnement »).

54,6% des entrepreneurs émergents et 44,5% des entrepreneurs établis répondent donner la priorité à l’impact social et/ou environnemental de leur entreprise avant la rentabilité ou la croissance.

 

♦ 69% des émergents et 69,2% des établis déclarent toujours tenir compte des implications environnementales dans les décisions qu’ils prennent (dans la moyenne des pays du G7). Les entrepreneurs émergents, notamment les naissants, ont un taux d’engagement d’actions environnementales (24,3%) deux fois plus faible que celui des entrepreneurs établis (49,4%). Les préoccupations et donc les actions environnementales viennent dans un second temps.

 

♦ À l’instar des autres entrepreneurs émergents au sein des pays du G7, 71,5% des entrepreneurs émergents français et 59% des entrepreneurs établis déclarent tenir compte, lors de prise de décisions stratégiques, des implications sociales telles que l’accès à l’éducation, la santé, la sécurité, le travail inclusif, le logement, le transport, la qualité de vie au travail, etc. Les entrepreneurs français font état d’un retard à ce sujet (61-65% pour le Canada et la Grande-Bretagne,79% en Italie), mais 56% pour l’Allemagne.

 

♦ La mise en place d’actions pour maximiser l’impact social (exemple de la création de postes pour de jeunes demandeurs d’emploi, inclusion d’entreprises sociales dans la chaîne d’approvisionnement, priorité donnée aux entreprises et/ou aux fournisseurs qui prennent des mesures respectant les droits de l’homme et l’environnement) concerne 26% des établis Français vs 50% en Italie, et 32-44% pour les autres pays.

⇒ L’impact de la crise du Covid

Pour environ 1/3 des entreprises établies en France et dans les autres pays du G7, la covid a rendu plus difficile la croissance.

Pour 65% la création d’entreprise n’a pas été rendue plus difficile (seules l’Italie et le Canada décrochent avec 53 et 47%).

 

Seulement 7% des entrepreneurs Français établis déclarent que la crise a modifié leurs usages pour le recours au digital ; ils sont entre 9 et 12% pour la plupart des pays hors l’Italie avec 32%. 18% des entreprises Françaises estiment qu’elles pourraient y faire davantage appel.

 

Noter que 14% des entrepreneurs établis en France affirment avoir une santé déficiente, alors que 37% disent avoir une très bonne santé (au même niveau que la population).

 

Enfin le rapport propose 5 recommandations

 

Pour en savoir davantage : Situation de l’activité entrepreneuriale en France : rapport 2020-2021 du Global Entrepreneurship Monitor | Bpifrance Création (bpifrance-creation.fr)

 

“Messeghem K., Lasch F., Valette J., Casanova S., Courrent J-M., Nakara W., Sammut S., Thurik R., Torrès O. & Boumedjaoud D., (2022), Situation de l’activité entrepreneuriale en France : Rapport 2020-2021 du Global Entrepreneurship Monitor, LabEx Entreprendre, Montpellier”.