Pôle Emploi assure 49% des entrées en stage de formation professionnelle pour adapter les demandeurs d’emploi à leur insertion en entreprise, alors que les régions recherchent leur mise à niveau (plus grande action auprès des jeunes).
Ils sont 15% de plus que l’année précédente auxquelles s’ajoutent dans le cadre du Plan d’Investissement Compétences (PIC) 48 900 entrées en formation au titre de dispositifs tels que Prépa compétence et Prépa apprentissage, ne donnant pas lieu à rémunération (mais à une protection sociale).
Globalement le PIC 2019 concerne 1 336 100 formations (en hausse de 31% au regard de 2018), dont les 912 700 formations au profit de la formation de stagiaires de la formation professionnelle, comprenant aussi de l’accompagnement (310 100 formations), tel le dispositif PACEA (142 600 formations) ou encore la Garantie Jeunes (97 500 formations).
⇒ En ce qui concerne les 912 700 formations, Pôle emploi devient le principal commanditaire de stages (49%), dépassant les conseils régionaux (41%).
Le nombre de formations émanant des autres financeurs (Opco, État, stagiaires eux-mêmes, Agefiph…) a diminué de 40% entre 2015 (95 600) et 2019 (57 600), du fait du désengagement des Opco en 2019 (-80%), succédant aux OPCA et n’ayant plus en charge, à terme, le financement des formations de demandeurs d’emploi.
Noter que les régions commandent davantage d’heures de formation (60% du volume total), vs 27% pour Pôle Emploi.
3 domaines de formation sont particulièrement le fait de Pôle Emploi, la certification, la professionnalisation et l’adaptation au poste de travail ; les régions sont surtout positionnées dans la certification, le perfectionnement, l’aide de remise à niveau et l’aide au projet professionnel.
Pôle emploi est le seul commanditaire à proposer des stages d’adaptation au poste de travail, qui visent à qualifier un demandeur d’emploi préalablement à un recrutement. Ce type de formation comprend un temps en entreprise ; leur part baisse en 2019 (19%, contre 24 en 2018), au profit des stages de professionnalisation (20% contre 15).
En termes de domaine de formation, Pôle Emploi finance plutôt les formations gestion, services aux personnes et aux collectivités, génie industriel/manutention, langues-développement personnel et informatique-communication ; les régions sont nettement plus présentes dans la formation langues/développement personnel, services aux personnes.
La baisse des entrées en formation commandées par les conseils régionaux depuis 2016 (-45 000 en 2017, -20 200 en 2018) s’inverse en 2019 du fait de la montée en puissance du PIC (+24 600). Les formations commandées par les conseils régionaux sont plus longues que les autres et représentent chaque année presque les deux tiers des heures de stage de formation professionnelles suivies par les personnes en recherche d’emploi (63% en 2018 et 60% en 2019).
Les conseils régionaux se distinguent par la place importante accordée aux formations d’insertion sociale et professionnelle, en particulier pour les jeunes (23% les moins de 26 ans contre 5 à 7 % pour les autres financeurs), avec pour objectif de pallier les difficultés d’accès au premier emploi.
Le volume horaire moyen des formations diminue en 2019 (443 heures, soit 40 de moins qu’en 2018). Ce raccourcissement quasi-généralisé traduit notamment une évolution de l’offre de formation, plus personnalisée et davantage segmentée ; certains projets professionnels, qui n’étaient auparavant rattachés qu’à un stage unique, font désormais l’objet d’un parcours constitué de différents stages.
Le nombre total d’heures de formation augmente ainsi en 2019 de 5% alors que le nombre d’entrées en formation augmente de 15%.
Si 87% des stagiaires de 2019 ne suivent qu’une seule formation dans l’année (en moyenne sur 4 mois), 13% effectuent plusieurs stages, mais de durées plus courtes (3,3 mois mais au global 7,1 mois). Parmi ces derniers, 84% en suivent deux, 12% trois et 4% quatre ou plus ; dans 77% des cas, les différents stages sont commandés par le même acteur ; ces parcours sont alors intégralement commandités à 56% par les conseils régionaux et à 40% par Pôle emploi.
⇒ Les rémunérations
95% des stagiaires perçoivent une rémunération ou une indemnité ; les autres bénéficiant d’une prise en charge au titre de la protection sociale ou d’un régime de solidarité.
La part de stagiaires rémunérés par Pôle emploi atteint 72% en 2019, après 70 en 2018 et 66 en 2017 ; parmi les bénéficiaires de formations commandées par Pôle emploi, la part de stagiaires touchant l’Allocation de Retour à l’Emploi-Formation (Aref) augmente (53% en 2019, +5 points en 2 ans), alors que celle des bénéficiaires de la Rémunération formation de Pôle emploi (RFPE) diminue (15%, -1 point, pour un montant forfaitaire de 652€ mensuels pour une formation à plein temps) et celle des allocataires du Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP) pour les salariés licenciés pour motif économique reste stable (3%), avec 80% du salaire brut antérieur.
La rémunération par l’État ou les régions : celle-ci est forfaitaire et son montant varie selon le statut du stagiaire ; certaines régions lui substituent d’autres indemnités similaires.
Les stagiaires suivant les formations commandées par les conseils régionaux bénéficient d’une rémunération de Pôle emploi (37% de bénéficiaires de l’Aref en 2019, contre 28% en 2015) mais moins souvent de la Rémunération Publique des Stagiaires (RPS).
⇒ La forte hausse des entrées en 2019 profite davantage aux personnes les plus âgées :
Une hausse de 23% pour les plus de 45 ans, 17% pour les personnes âgées de 26 à 44 ans et 6% pour les plus jeunes. Depuis 2015, la part de jeunes stagiaires ne cesse de diminuer, pour atteindre 26% des entrées en formation en 2019 (37% en 2015), alors que les 45 ans et plus (19% du total en 2015), sont 25% en 2019.
Les conseils régionaux sont les plus investis dans les formations accueillant des jeunes (35 % des 26 ans).
Les personnes sans ou avec un diplôme de niveau inférieur au bac sont 54% ; les femmes sont plus diplômées : 60% aux niveaux II et I (bac +3 et supérieur) et 43% parmi les diplômés de niveau V (niveau CAP) ; 60% des hommes n’ont pas le bac vs 48% des femmes.
Noter que 48% des stagiaires sont des femmes (un peu moins présentes parmi les jeunes de moins de 26 ans avec 46%). Les femmes sont plus présentes dans les stages de remise à niveau (56%), d’aide au projet professionnel (55%) ou encore de pré-qualification (54%). Les hommes suivent davantage des formations aidant à la création d’entreprise (54%), à l’adaptation au poste de travail (55%) et surtout des stages de professionnalisation (59%).
⇒ Le ressenti des stagiaires
Mise en place en 2019, l’enquête « Post-Formation » est menée chaque trimestre par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de stagiaires, 6 à 9 mois après leur sortie de formation (qu’ils aient ou non interrompu leur formation avant la fin).
Les deux premières vagues de l’enquête ont été conduites auprès de 56 000 stagiaires sortis de formation entre octobre 2018 et mars 2019, avec un taux de réponse de 34%.
Plus de 60% des stagiaires déclaraient viser une certification (un diplôme ou un titre dans la moitié des cas) ; près de 80% disent l’avoir obtenue intégralement ou partiellement.
Le taux d’abandon des formations est faible (8 à10%) et concerne plutôt les jeunes et les non diplômés. Les raisons d’abandon sont multiples : retour à l’emploi, contraintes personnelles, contenu de la formation insuffisamment adapté à leurs besoins.
Près de 85% ont trouvé leur formation utile sur le plan professionnel et/ou personnel, quel que soit leur âge ou qualification. La majorité estime avoir acquis des compétences, notamment ceux ayant bénéficié d’une période en entreprise (40%).
La qualité de la formation est souvent mise en avant. Les formateurs sont globalement perçus comme étant de bons professionnels et attentifs aux besoins des stagiaires.
Si une grande majorité estime avoir été bien informés en amont sur le contenu de la formation, 20% déclarent le contraire.
Les délais d’accès à la formation sont considérés comme acceptables par trois stagiaires sur quatre (en moyenne, il s’écoule de 1 à 3 mois entre le début de leurs démarches et l’entrée effective en formation).
Cependant, l’accompagnement vers l’emploi pendant la formation semble encore peu développé (60% n’ont pas le sentiment d’être accompagnés pour préparer leur recherche d’emploi ; 1/4 déclare être guidé par l’organisme de formation vers des employeurs potentiels).
Pour en savoir davantage : La formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi en 2018 et 2019 | Dares (travail-emploi.gouv.fr)