Méthodologie : recours à l’enquête Formation tout au long de la vie (FLV), organisée tous les 6 ans, par l’Insee et la Dares. La collecte a été réalisée en face-à-face de septembre 2022 à mars 2023 auprès d’un échantillon d’environ 18 000 individus âgés de 18 à 69 ans.
Deux types de formation sont distingués :
• une formation formelle est une formation qui présente un apprentissage graduel hiérarchisé par niveau, exige des prérequis pour l’admission, dure au moins un semestre et permet d’obtenir un titre ou un diplôme reconnu par le système éducatif national (ou une autorité équivalente) ; en fait 2% des formations observées.
• une formation non formelle peut conduire à l’obtention d’une certification, comme un certificat de qualification professionnelle (CQP), une habilitation ou un permis, soit 47% des situations observées.
A qui profite la formation continue ?
En 2022, 47% des personnes âgées de 18 à 69 ans ayant terminé leur formation initiale déclarent avoir suivi au moins une formation au cours des 12 derniers mois, soit 18 millions de personnes. Le taux d’accès de celles à but professionnel s’élève à 36%, contre 20% pour celles à but personnel (une même personne pouvant avoir suivi ces 2 types de formation).
Noter que la France est bien positionnée pour la pratique de formation : elle se situe toutes formations continues confondues, formelles et informelles (51% vs 46 en moyenne UE) , derrière les pays du nord (entre 53 et 74%), mais devant ceux du sud (entre 24 et 49%, et loin derrière la Grèce avec 17%)
⇒ Quelles sont les caractéristiques des bénéficiaires ?
– Les personnes en emploi ont des taux plus élevés d’accès à la formation : celles-ci se forment plus souvent (57%) que celles se déclarant au chômage (42%) ou inactives (21%). Ces différences s’expliquent principalement par les formations à but professionnel : 49% des personnes en emploi, contre 28% des chômeurs (noter que 38% des formations à but professionnel suivies par des chômeurs au moment de l’enquête ont débuté alors que ceux-ci étaient encore en emploi) et 5% des personnes inactives. Toutefois, 17 à 21% ont suivi une formation à but personnel.
– Le recours est plus fréquent pour les plus diplômés : 71% des diplômés du supérieur au-delà de bac+2 ont suivi au moins une formation au cours des 12 derniers mois, contre 59% pour les bac +2, 50% pour les niveaux bac et 27% pour les niveaux de diplôme inférieurs au bac. Si majoritairement ces formations sont à but professionnel (19 à 58% selon les niveaux de formation initiale), 9 à 35% le sont à but personnel.
De fait le taux d’accès à la formation à but professionnel des personnes en emploi diffère ainsi nettement selon la CSP : 68% pour les cadres et 60% pour les professions intermédiaires ; par contre le taux est plus faible pour les employés (39%), pour les ouvriers (33%) et pour les indépendants (40% mais 34 si l’on exclut les libéraux).
– L’accès à la formation est favorable aux 18-54 ans (51 à 56% d’accès) dont à but professionnel (42-48%) et à but personnel (18-25%), mais nettement moins ensuite. Les taux d’accès sont proches en 2016 et 2022, avec toutefois une amélioration pour les 18-24 ans (de 37 à 43%) et pour les chômeurs (de 19 à 23%).
– Il est équivalent entre les hommes et les femmes (47 et 46%), mais les femmes suivent davantage des formations à but personnel (24%, contre 16 pour les hommes).
– Les habitants des QPV se forment moins (31%) que les habitants des autres quartiers (48%), notamment du fait de la surreprésentation des chômeurs et des personnes peu diplômées. Il en est de mêmes habitants d’outre-mer (29%).
⇒ Les caractéristiques selon les types d’entreprises :
– Les salariés du secteur public y ont davantage recours (60%) que ceux du secteur privé (47%) ou que les travailleurs indépendants (40%).
– La participation à la formation varie selon l’activité : 2/3 des salariés relevant du secteur des services financiers ont suivi une formation à but professionnel, et plus de la moitié dans l’industrie, l’informatique-communication, les services aux entreprises et dans le secteur de l’enseignement, et la santé. À l’opposé, 1/3 des salariés de l’agriculture et de la construction, et 40% de ceux des secteurs du commerce, des transports et des HCR ont suivi une telle formation.
– Les secteurs d’activité où les personnes se forment le plus sont ceux où les cadres et les professions intermédiaires sont les plus présents ; ce sont aussi ceux où les établissements de grande taille sont relativement plus nombreux (les salariés des établissements privés de 250 personnes ou plus sont 62% à se former contre 32% pour les établissements de moins de 10 salariés). Près de la moitié des personnes en contrat en CDI ont suivi au moins une formation à but professionnel contre seulement 1/3 de celles en CDD ou intérim.
⇒ les modalités de formation.
– 70% des formations suivies par les personnes en emploi comme au chômage ont un objectif professionnel.
– Les durées de formation : celles suivies par les chômeurs sont beaucoup plus longues (42% ont duré plus de 60 heures), contre 6% pour celles suivies par les personnes en emploi. Toutefois 38% des chômeurs ont suivi une formation de moins de 20 heures vs 75% des personnes en emploi.
– Le pourquoi de ces formations : les formations suivies par les chômeurs sont motivées par l’obtention d’un nouvel emploi, l’aide à sa recherche (39%) , l’aide à l’amélioration de perspectives de carrière (18%) ou un appui pour créer une entreprise (18%).
Les formations suivies par les personnes en emploi visent à améliorer les connaissances ou compétences (28%) ou à mieux faire son travail (24%), mais aussi pour répondre à des obligations réglementaires (18%) ou à des changements d’organisation de l’entreprise (14%). 67% sont le fait de demandes de l’employeur et 32% de la personne en emploi.
– Seules 3% des formations à but professionnel sont financées par le compte personnel de formation (CPF) ; cette part est cependant plus élevée pour les chômeurs (13%).
-Pour les personnes en emploi comme pour les chômeurs, en 2022, 26% des formations à but professionnel sont dispensées à distance et 5% à la fois à distance et sur site ; 69% le sont sur site.
– 64% le sont via des cours collectifs ou stages, 24% par séminaire ou conférence, 7% sur le lieu de travail et 4% par cours particulier, sans grande différences entre personne en emploi et chômeurs.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8177288
et la Dares https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/604a2027221ba02aa633e7797df0d6f4/DA_FLV.pdf