Quelques enjeux pour les dirigeants de TPE.


"Baromètre des TPE- Vague 73", Ifop pour Fiducial , Septembre 2023

Méthodologie : échantillon de 1009 dirigeants de très petites entreprises (TPE) de 0 à 19 salariés, interrogé entre le 4 et 22 septembre. Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffres d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées. 

L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.

 

Transition écologique, transition numérique, formation, intelligence artificielle sont les enjeux traités aux cotés des indicateurs classiques de conjoncture.

⇒ La conjoncture

Le contexte : le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement enregistre une chute importante : 27%, vs 41 la fin du 2éme trimestre 2023 et  34 à la fin du premier trimestre (34%).

Seuls 4% des interviewés ont « tout à fait confiance », 23% plutôt confiance, alors que 39% n’ont « pas du tout confiance ».

Ces taux s’inscrivent dans la moyenne basse des mesures effectuées lors des 20 dernières années.

27% ont confiance, des écarts allant de  18 à 43% selon :
-Le chiffre d’affaires : 23% pour ceux sans salarié à 32-36% pour les 1 à 9 salariés, et 43% pour les 10-19 salariés,

-Le secteur d’activité, entre 18 et 37% : avec aux extrêmes 18% l’industrie et 43 les services aux entreprises,

-Le chiffre d’affaires entre 19 et 40% : entre 19 pour les 50 à 100K€, 30-34% pour les 100-500K€ et 38-40% pour les plus d’1M€.

 

♦ Leur sentiment à propos de leur chiffre d’affaires : 63% sont optimistes (très optimistes 11% et très pessimistes 12%). Ceux qui sont pessimistes sont plutôt les 1-2 salarié (48%) vs les 3-9 salariés avec 40-41%, vs les sans salarié et les 10-19 salariés (34%). 

 

♦ 12% ont embauché ou ont l’intention de le faire entre juillet et fin septembre  (1 point de moins par rapport au 2éme trimestre et -3 points par rapport au 1er trimestre) ; ce taux est de 26% pour les 3 à 5 salariés, 46% pour les 6 à 9 salariés et 52% pour les 10 à 19 salariés; Les HCR s’affichent comme le secteur le plus dynamique avec 15% d’embauche ou d’intentions d’embauche.

8% des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes (21% chez les 6-9 salariés, 15% chez les 3-5 salariés et 12% chez les 50 salariés et plus).

16% ont un poste vacant.

 

♦ Une situation financière perçue plus favorable : 27% déclarent que leur entreprise rencontre des difficultés financières, contre 39% en juin et 44% en mars 2023. Seuls 13% parlent de difficultés financières très voire assez importantes, contre 18% en juin et 22% en mars.

Les difficultés financières concerneraient 18% des dirigeants d’entreprise du secteur de l’industrie, 17% de ceux des services aux entreprises 15% de ceux des services aux particuliers, vs 6% la construction et la santé.

 

Parmi les dirigeants qui rencontrent des difficultés financières « assez » voire « très » importantes, 33% déclarent pouvoir être contraints de déposer le bilan ou de cesser leur activité (4,3% des interrogés), alors que 43% l’exprimaient en juin et 44% en mars 2023 ; 14% envisagent de cesser d’ici 6 mois, contre 21% en juin et 17% en mars.

L’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt semble relativement limité : seuls 7% déclarent en effet que leur entreprise a récemment renoncé à un emprunt en raison des taux d´intérêt actuels. Ce taux atteint 15% chez les 10 à 19 salariés.

⇒ Les enjeux

Les enjeux jugés importants : la transition écologique (64%), la transition numérique et la digitalisation (55%), la formation des collaborateurs (54%), la RSE (52%), l’inclusion et la diversité en entreprise (51%), le recrutement et la fidélisation des collaborateurs (51%), la surface des bureaux et leur aménagement (42%). Le sondage ne reprend ensuite que quelques uns de ces enjeux.

 

♦ La transition écologique

 

-64% des TPE sont concernées ; l’ enjeu «est jugé  très important » pour 27% des entreprises contre 17% pour qui il n’est « pas du tout important ». La prépondérance de cet enjeu croît selon la taille de l’entreprise, de 59% auprès de celles de 0 salarié à 83% auprès de celles de 10 à 19 salariés. Quant aux secteurs d’activité, le niveau d’importance s’étalant entre 51% dans l’Industrie à 70% dans les Service aux Entreprises et 71% dans l’Hôtellerie.

Les femmes sont 74% à estimer cet enjeu important contre 58% les hommes ; idem pour les jeunes dirigeants de moins de 35 ans (75% contre 59% des plus de 50 ans).

 

-En tant que citoyen, 40% estiment que  la prise en compte des problématiques écologiques est un enjeu important pour les générations futures ;  32% pensent l’enjeu urgent nécessitant des réformes immédiates des modes de production et de consommation vs 27 considérant l’mineur nécessitant uniquement des adaptations légères des modes de vie.

 

-Leur prise en compte entraine des surcoûts de production qui réduisent les marges (54%), des contraintes administratives supplémentaires (54%), et un risque pour la pérennisation de leurs activités (35%), mais aussi des opportunités de développement (36%).

 

-64% se disent prêts à mettre en place des solutions pour mieux maîtriser la consommation d’énergie dans leurs locaux, 49% un partenariat avec une entreprise, une association ou une organisation publique pour le recyclage des matériaux utilisés, 41% un changement de matériaux ou d’équipements pour la production, 34% le recours à des véhicules professionnels hybrides ou électriques, 28% un audit de l’impact environnemental de leurs activités.

 

Ils ont ressenti des pressions pour tenir compte des problématiques environnementales et écologiques de la part des fournisseurs (23%), des clients (21%), de la banque (13%), de leurs salariés (13%). Les dirigeants du commerce et de l’hôtellerie sont ceux qui rendent plus souvent compte de pressions de la part de leurs clients (respectivement 33% et 25% contre 21% en moyenne). Ceux du BTP sont davantage sollicités par leurs fournisseurs.(29% contre 23% en moyenne). Enfin, les patrons des secteurs des services aux entreprises et aux particuliers sont ceux qui ressentent le plus de pressions de la part de leurs salariés (respectivement 14% et 12% contre 8% en moyenne).

 

♦ La transition numérique et la digitalisation des activités représente un enjeu important pour 55% des TPE (dont 20% « très important »).

– 29% des entreprises du BTP considèrent que cet enjeu est important, vs 47% dans le secteur de l’Industrie, 52% dans la Santé, 54% dans les Services aux Particuliers, 56% dans l’Hôtellerie,  61% dans les Services aux entreprises et 70% dans le Commerce. Par contre, les scores sont assez homogènes selon les tailles d’entreprise. Pour 31% cela présente davantage d’opportunités que de menaces (18%).

 

-L’investissement dans ce domaine est jugé nécessaire (59 à 71%) ; 52% les ont déjà réalisé dans des équipements et outils de travail et 64% les estiment nécessaires pour les 5 ans à venir, 52% au regard des  produits ou services vendus par l’entreprise et 59% pour les 5 ans à venir, 46% au regard des compétences nécessaires (du dirigeant ou de ses salariés) et 53% pour les 5 ans à venir.

 

-La transition numérique a entrainé au sein de leur secteur une augmentation de la concurrence par les prix (48%), l’arrivée de nouveaux concurrents (46%), un accroissement de l’innovation (44%), un accroissement de l’innovation au sein de leur entreprise (42%).

 

♦ 54% soulignent l’importance des enjeux de formation et 51% ceux du recrutement et la fidélisation. Cet enjeu est reconnu de façon quasi unanime dans les structures de plus de 10 salariés avec des taux s’établissant à 95% et 87%.

A un degré moindre, l’inclusion et la diversité sont jugées importantes pour 51% des TPE dont 41% celles comprenant moins de 10 salariés et 73% celles en employant plus de 10.

 

52% des interviewés déclarent que la RSE représente actuellement un enjeu important pour leur entreprise. On y retrouve les mêmes particularités socio-démographiques et par catégories d’entreprise que pour la transition écologique.

 

♦ 18% des dirigeants de TPE déclarent avoir recours aux intelligences artificielles génératives, que ce soit dans le travail ou dans le cadre privé. Seuls 3% y ont « souvent » recours contre 15% « de temps en temps ». 6% n’y ont pas recours mais l’envisagent tandis que l’immense majorité (76%) n’y a pas recours et ne l’envisage pas pour le moment.

L’outil séduit davantage les patrons des secteurs du Commerce (20%), des Services aux Entreprises (23%) et surtout de la Santé et Action Sociale (28%).

Alors que 31% les considèrent comme une opportunité pour leur entreprise (développement de l’activité, gain de temps…), 34% les entrevoient comme une menace (disparition de certaines activités ou de métiers) ; 35% ne les envisagent ni comme une opportunité ni comme une menace.

 

Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/le-barometre-de-conjoncture-des-tpe-vague-73/