L’alternance vue par les employeurs et les alternants.


"L’observatoire de l’alternance, vague 2" février 2023

Méthodologie : 2 enquêtes, l’une auprès de 598 entreprises, l’autre auprès de 523 alternants, interrogés par BVA sur le web entre le 17 novembre et le 1er décembre 2023

 

87% des alternants (93% des bac +5 et 95% dans la construction) sont satisfaits de l’alternance. 65 à 67% donnent une note d’au moins 8 sur 10.

⇒ Du coté employeurs

♦ Ce qu’apporte l’alternance à l’entreprise selon leurs utilisateurs  employeurs ?

-Un renfort humain pour l’activité de l’entreprise (49%),
-Un rajeunissement des équipes (38%), 
-Un regard neuf, externe (38%), 
-Un vivier en termes de recrutement (37%, 52 pour les entreprises de 250 salariés et plus), 
Une sensibilisation aux attentes des jeunes générations (35% mais 48 dans les services aux entreprises), 
-Une main d’œuvre plus qualifiée (19%),

 

♦ Pour 94% l’alternance facilite l’insertion des jeunes sur le marché du travail ; elle est jugée professionnalisante par 89% (dont très 47%), utile à l’entreprise (87% dont 43), motivante (83% dont 35), adaptée aux compétences.

 

♦ 49% des entreprises ont embauché leurs alternants. 51% ne l’ont pas fait, parce que l’alternant s’y est refusé (38%), ou ont trouvé un autre emploi (22%), 28% faute de moyens financiers pour un poste pérenne, 26% parce que l’alternant n’a pas donné satisfaction.

 

♦ 57% des entreprises ont recours à l’alternance depuis au moins 5 ans, 21% depuis 3 ou 4 ans et 22% depuis 1 ou 2 ans.

 

♦ En fait, les employeurs y ont eu recours pour :

 

-Des raisons de ressources humaines et de compétences (82%) : former de nouveaux salariés pour les fidéliser à moyen terme (43%),  répondre à un besoin immédiat en compétences (25%), embaucher sur des métiers présentant des difficultés de recrutement (23%), développer une politique des ressources humaines à destination des jeunes (21%), faire rentrer dans l’entreprise des compétences jusqu’ici pas ou peu présentes (17%), éviter la perte de compétences et/ou gérer la population senior (10%),

 

-56% pour un motif financier : embaucher tout en maîtrisant les coûts salariaux (37%), bénéficier des aides de l’Etat (30%), et d’autres aides de Pôle emploi, AGEFIPH (14%).

 

Pour 57% ce recours vient en substitution de stages (27%), de CDD (25%), de mission d’intérim (17%) et de CDI (9%). Ceci est moins vrai pour les moins de 10 salariés.

 

♦ Ceci étant 50% connaissent des difficultés dans la recherche de candidats (43%) ou de formation (13%). 37% connaissent des difficultés liées aux dispositifs (lourdeur administrative 29%), et 25% des difficultés liées à l’entreprise  (difficulté à s’engager sur une longue période d’alternance (18%) et le manque d’attractivité de l’entreprise et/ou du secteur (10%). 

Noter que 21% n’ont connu aucune de ces difficultés.

 

♦ 73% ont recruté par CV, 33 par mise en situation, évaluation, 12% par entretien collectif et 16 sans CV, ce que confirme les réponses des alternants.

L’entreprise a trouvé son ou ses candidats par une candidature directe de l’alternant : 62% dont  44% par candidature spontanée et 28% suite à une annonce, 43% par un lieu de formation et 15% par le réseau.

⇒ Les alternants

♦ Les motivations pour ce choix :

– 62%, une confrontation à l’entreprise / au monde du travail,

-58% une motivation financière (mais 73 à 78% pour les bac+3 et au-delà),

-53% un levier d’insertion professionnelle (mais 64 à 66% pour les bac+3 et au-delà).

 

♦ Ce qui a été le plus apprécié par les alternants :

-La formation (27%), mais 12% n’ont pas apprécié le manque de suivi et d’accompagnement et l’inadéquation entre la formation et les réalités du terrain ; ceci étant 40% recommanderaient cette voie,

-Les conditions de travail (19%), mais du fait du rythme intense, 38% ont du mal à concilier les taches en entreprise et le travail d’études ; les taches en entreprise sont jugées importantes par 61% ; 47% en ont parlé à leur tuteur, et 47% à leur enseignant, conduisant pour 58% à une prise en compte pour ceux qui en ont parlé,

-L’intégration professionnelle (17%) ; quand cet item est la seule question posée, 85% (93% ceux du BTP et 93% les bac +5 et au-delà) disent être bien intégrés (39% tout à fait)

-L’ambiance de travail (15%), mais 15% ne l’ont pas apprécié, 

 

♦ L’alternance est jugée professionnalisante par 89% (dont très 47%), utile à l’entreprise (87% dont 43), motivante (83% dont 35), en adéquation avec leur formation (82% dont 37), adaptée à leurs compétences (81% dont 32). Pour 30%, elle a dépassé ce qu’ils en attendaient, alors que seuls 16% ont été déçus.

46% ont connu des difficultés dans la recherche d’entreprise (39%) ou dans la recherche de formation (11%). 29% ont eu des difficultés liées aux dispositifs (manque de connaissance, 19%  et complexité des démarches, 14%), mais aussi l’éloignement entre l’entreprise et le lieu de formation, voire le refus d’un établissement pour prendre le jeune en formation..

 

♦ L’accompagnement du tuteur est jugé positif par 83%. Pour ceux qui ne l’on pas jugé positif, ce qui est mis en avant est son indisponibilité (34%), le manque d’aide, de conseil ou de pédagogie (32%), Seules 28% des entreprises proposent une formation aux tuteurs.

 

♦ 76% espéraient être embauchés par leur entreprise employeur ; 65% l’ont été, dont 37% en CDI, 28% en CDD (dont 13 moins de 6 mois). Parmi les 35% non embauché, les 3/4 ont trouvé un emploi, une situation favorisée selon eux par leur passage en alternance. 

Au final, au moment de l’enquête, 62% sont en CDI, 18% en CDD, 4% en intérim, 11% demandeurs d’emploi, et 3% en formation.

⇒ Les ruptures de contrat

♦ 36% des employeurs (45 dans l’industrie et 52% chez les 250 salariés et plus) ont mis fin à des contrats ; ces ruptures ont eu lieu pour 35% à l’initiative de l’employeur, 33% de l’alternant et 32% des 2 parties. 20% des alternants (28% dans le secteur des transports) ont connu une rupture 45% à l’initiative de l’employeur, 43% de l’alternant et 12% des 2 parties.

Ces ruptures ont eu lieu selon les employeurs : 33% lors de la période d’essai, 64% pendant l’alternance et pour les alternants (42% avant la fin de la période d’essai,  56% pendant l’alternance).

 

♦ 28% des employeurs ont fait appel au médiateur ; 49% selon les alternants.

 

♦ Pour les employeurs les motifs sont à la fois la non satisfaction dans la réalisation des tâches (58%) et à la fois dans le comportement (54%) ; peu le fait que l’entreprise ne trouvait pas les moyens de financer le poste (13%) ; peu aussi le fait des alternants qui n’ont pas souhaité poursuivre leurs études (24%) ou ont souhaité quitter l’entreprise (28%).

 

♦ Pour 71% des alternants, c’est avant tout leur choix de quitter l’entreprise : notamment pour une question d’intégration (22%) ou parce qu’ils ont trouvé un autre emploi (16%), le peu d’intérêt pour les missions ou pour le type de formation (17%), par refus de poursuivre leurs études (12%). Mais pour 44% c’est aussi le fait de l’entreprises : notamment non convenance du candidat (26%), le manque de moyen pour financer le poste (21%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.groupe-adecco.fr/fondation/observatoire-alternance-2eme-edition/