Les Français sont plutôt favorables et attentifs à la transformation de leur entreprise.


"Les salariés et la transformation de l'entreprise : impact et risques", Ifop, Zurich Insurence group, décembre 2022

Méthodologie : échantillon de 1 005 salariés, représentatif de la population française salariée du secteur privé, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne du 28 novembre au 5 décembre 2022.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge de catégorie socio-professionnelle de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région d’habitation.

 

Ils mettent bien sur en avant leur bien-être et leur rémunération, mais reconnaissent des progrès accomplis dans le management.

⇒ La transformation des entreprises : risques et enjeux

♦  L’enjeu le plus important pour les entreprises

 

-Le bien-être au travail des salariés (en premier 38%, toutes citations 67), de loin l’enjeu le plus important ; plus marqués encore toutes citations, les employés 74, ceux diplômés du bac 77 et du CAP 74, ceux proches des Républicains 70 et du RN 73, les salariés des entreprises de moins de 20 salariés 72 et de 50 salariés 77, les femmes 72,

-La rentabilité de leur activité, leur solidité financière (en premier 30 et toutes citations 48) ; toutes citations, davantage : les proches des droites 51-53, et  moins les sans diplôme 44, ceux proches de LFI 39, 

-La réduction de leur impact environnemental (13 et 33) ; toutes citations, davantage les 18-24 ans 46, ceux proches de LREM 4, des gauches 40, les salariés des entreprises de 50 salariés et plus 37-40 ; mais moins que la moyenne, ceux proches des droites 25, les salariés dans les entreprises de moins de 20 salariés 19,

-Le partage de la valeur (13 et 31) ; toutes citations, mais davantage les sans diplôme 36, ceux proches des gauches 36, 

-La transformation de leur modèle économique (6 et 19) ; toutes citations, les cadres 27, les diplômés du supérieur 25, mais peu les 18-24 ans 11, les employés 14, les femmes 15, les ruraux 15, ceux proches de LFI 15, ceux du BTP 15,

 

♦ La transformation de la France souhaitée : à quasi égalité,

-52% “un pays qui donne la priorité au pouvoir d’achat et au partage de la valeur, mais surtout les employés 57, les ouvriers 60, ceux proches du RN 67, les diplômés en CAP 69, 

48% “un pays qui va faire le choix d’un autre modèle de développement avec comme objectif la préservation des ressources”, dont les cadres 61, les diplômés du supérieur 59, ceux proches des verts 70, de LREM 63 , ceux proches de LFI 58, 

 

♦ L’état d’esprit à l’égard de la transformation des entreprises :

-en termes positifs 69% : les 18-24 ans 84, les 25-34 ans 76, les cadres 82, les diplômés du supérieur 77, ceux habitant en agglo Parisienne 75, ceux proches de LREM 83, des Républicains 80, mais moins ceux proches du RN 63, les 50 ans et plus 51, les sans diplôme 58, les entreprises d’au moins 15 ans d’ancienneté 62-63, 

Les mots référents : opportunité 27, énergie 27, motivation 22, créativité 21, confiance 15, enthousiasme 13.

 

-En termes négatifs 43 : les 50 ans et plus 52, ceux en entreprise de plus de 20 ans d’ancienneté 52, 

Les mots référents : inquiétude 24, scepticisme et méfiance 24, lassitude 12, rejet 3.

 

♦ Les risques majeurs auxquels sont confrontés les entreprises :

-La hausse des coûts énergétiques (en 1er 21, toutes citations 39), 

-Le risque de l’inflation (17 et 36), 

-Le risque d’une récession économique (17, 31),

-Le risque de pénurie de main-d’œuvre (15, 28),

-Le risque de pression salariale (14, 27), 

-Le risque climatique (6, 12), 

-Le risque technologique / de cyberattaque (5, 10), 

-Le risque lié à une crise de réputation (3, 9), 

-Le risque géopolitique (2, 7).

⇒ Les salariés, acteurs de la transformation des entreprises

♦ Les engagements des salariés pour accompagner la transformation de leur entreprise

Accepter une politique de sobriété énergétique au sein de l’entreprise (baisse de chauffage, éclairage réduit, consommation de papier, etc.), 84 dont certainement 38 (ce dernier chiffre signifiant l’engagement effectif) ; davantage ceux proches de LREM (98 dont certainement 54),  proches des verts (94 dont 61), les cadres (90 dont 45), les diplômés du supérieur (90 dont 47), 

et moins les ouvriers (79 dont 33), les sans diplôme (77 dont 31), 

-Accepter une obligation de télétravail (71 dont certainement 31) ; davantage les cadres (86 dont 44), ceux proches de LREM (85 dont 41), les diplômés du supérieur (86 dont 39), les habitants de l’agglo Parisienne (85 dont 39), les 25-34 ans (79 dont 34)

Moins ceux proches du RN (65 dont 30), les 50 ans et plus (63 dont 28), les ouvriers (52 dont 16), les sans diplôme (55 dont 16) et les diplômes du CAP (48 dont 16), 

Pratiquer le covoiturage et privilégier les transports en commun pour vous rendre sur votre lieu de travail (69 dont certainement 27, 

Participer à des groupes de réflexion sur des actions qui pourraient être demandées aux collaborateurs (72 oui dont certainement 18) ; davantage ceux proches de LREM (89 dont 27), les diplômés du supérieur (80 dont 25), les cadres (82 dont 22)

Moins les ouvriers (65 dont 12), ceux proches de RN (65 dont 15), 

 

Pour les 3 items suivants, le % de certainement étant très faible, je ne développerais pas.

-Accepter de changer le périmètre des missions (68 dont certainement 13) ; 

-Accepter une nouvelle charge sur votre salaire brut pour financer la transition écologique (23 dont certainement 4) ; 

-Accepter une baisse de salaire en contrepartie de missions dans l’Economie sociale et solidaire (18 dont certainement 4) ;

 

96% des salariés se disent toutefois prêts à accompagner la transformation de leur entreprise.

⇒ Les principales transformations des entreprises souhaitées ou constatées

♦ Les transformations constatées

 

-L’attention portée au personnel : la formation, le développement des compétences (23), le dialogue, le développement du collaboratif, la responsabilisation (19), les modes de rémunération des salariés (18), l’éthique, la RSE (17), 

-L’organisation de l’espace de travail (28), l’organisation du temps de travail et du télétravail (25), la digitalisation, la transformation numérique (Big Data, Intelligence artificielle) avec 23, 

-Les valeurs portées par l’entreprise (25), l’adaptation à la transition écologique (23), l’inclusion et la diversité (19), 

-L’évolution des styles de management (18), le rythme auquel sont prises les validations et les décisions (15), la relocalisation de l’économie et de la production en France (10), l’internationalisation, la globalisation (9).

-La relation client (toutes citations 31), 

 

♦ Les principales transformations des entreprises souhaitées :

 

-Les modes de rémunération des salariés (44% toutes citations dont en 1er 22) ; toutes citations, moins ceux proches de LREM (32), les diplômés du supérieur (35), les cadres (36), les salariés d’entreprise de moins de 20 salariés (37) ; davantage les diplômés de CAP (55), ceux proches de RN (50), ceux qui donnent priorité au pouvoir d’achat et au partage de la valeur (50),  les 50 ans et plus (49), les ouvriers (49), 

-Et la formation, le développement des compétences (30 dont 9) : davantage les 18-24 ans (38), les diplômés de CAP (38), les salariés dans les moins de 20 salariés (38), ceux proches du PS (36) ; moins ceux habitant l’agglomération Parisienne (24), ceux proches de LFI (20), 

 

-Le management :

*Le dialogue, le développement du collaboratif, la responsabilisation (25 dont 7) ; davantage les sans diplôme (34) ; moins ceux d’Ile-de-France (18), ceux proches des Verts (19),

*L’évolution des styles de management (21 dont 6) ; moins les moins de 20 salariés (13),

*Les valeurs portées par l’entreprise (19 dont 5) ; moins les cadres (14), ceux proches de LFI (14), et des Verts (14), et des Républicains (9),

*Le rythme auquel sont prises les validations et les décisions (18 dont 5),

*L’éthique, la RSE (14 dont 4) ; davantage ceux proches de LFI (22) des Verts (20), les cadres (19) ; moins ceux en petite entreprises (8-10), les sans diplôme (9), 

*L’inclusion et la diversité (10 dont 3) ; davantage les diplômés de CAP (16),

 

-L’organisation du temps de travail et du télétravail (28 dont 10) ; moins les diplômés de CAP (17) ; davantage les salariés de grandes entreprises (35),

*l’organisation de l’espace de travail (24 dont 7) ; moins les cadres (17),

*La digitalisation, la transformation numérique (Big Data, Intelligence artificielle) avec 9 dont 2 ; davantage les cadres (15), 

 

-La relation client (14 dont 5) ; davantage les moins de 20 salariés (24), les18-24 ans (19), les employés (19) ; moins ceux proches des Verts (9) , des Républicains (8), 

*La relocalisation de l’économie et de la production en France (12 dont 4) ; moins les diplômés de CAP (5) ; davantage ceux proches des Verts (16), 

*L’internationalisation, la globalisation (6 dont 1).

 

-L’adaptation à la transition écologique (27 dont 10) ; moins les employés (22), les femmes (21), les diplômés de CAP au plus (17-19) ; davantage ceux proches des verts (45), de LREM (42),

 

♦ Les écarts entre les souhaits et ce qui est réalisé

⇒ L’acteur qui doit agir en priorité dans le cadre de la transition écologique

-Au sein de l’entreprise, les dirigeants (toutes citations 58, dont en 1ére citation 38), puis les salariés (26 dont 10), l’encadrement intermédiaire, les cadres dirigeants (24 dont 11), sans oublier les actionnaires (22 dont 9), 

-Au sein des pouvoirs publics, l’état (33 dont 21), les collectivités locales (15 dont 4), 

Et le monde professionnel, les organisations professionnelles (12 dont 4) et les organisations syndicales (10 dont 3).

⇒ Un zoom sur les petites entreprises répondantes, en ce que qu’elles se différencient des autres

Par petites entreprises, j’entends la taille des moins de 20 salariés et celle des 20-49 salariés ;, ces 2 tailles manifestant aussi des différences entre elles.

♦ 2 caractéristiques :

-Elles sont davantage demandeurs de bien-être au travail : 72% les moins de 20 salariés et 77% les 20-49 salariés vs en moyenne 67, ceci pour toutes citations ; pour une citation en 1er, les chiffres sont respectivement 43 pour les 2 tranches de taille vs 38 en moyenne.

-Elles donnent davantage priorité “à un pays qui donne la priorité au pouvoir d’achat et au partage de la valeur” (56% et 61 et en moyenne 52), vs 44 et 39 contre en moyenne 52 à “un pays qui va faire le choix d’un autre modèle de développement avec comme objectif la préservation des ressources”.

 

♦ En ce qui concerne le principales transformations constatées au sein des entreprises :

-Le transformation de la relation client pour les moins de 20 salariés (42%) vs 29 pour les 20-49 salariés et 33 en moyenne,

Le dialogue, le développement du collaboratif, la responsabilisation (pour 26% les moins de 20 salariés vs 21 les 20-49 salariés et en moyenne 18), 

Par contre, dans le même champ, le mode de rémunération a davantage évolué pour les 20-49 salariés (28 vs 21 les moins de 20 salariés et en moyenne 18) ; la place de l’éthique et de la RSE a moins bougé qu’en moyenne (15% en moyenne vs 8 et 9),

-L’adaptation à l’écologie est plus modeste pour les moins de 20 salariés (17% vs 24 pour les 20-49 salariés et 21 en moyenne).

 

♦ En ce qui concerne les souhaits d’évolution de leur entreprise :

-Les moins de 20 salariés sont plus nombreux à solliciter de la formation, et le développement des compétences (38% vs 27 les 20-49 salariés et en moyenne 31) ; mais moins le mode de rémunération (37% vs 44 en moyenne et 51 les 20-49 salariés). Ils sont d’ailleurs moins demandeurs d’une évolution des styles de management (13% vs 21 les 20-49 salariés et 22 en moyenne),

-Plus que les 20-49 salariés (17%) et la moyenne (14), les moins de 20 salariés souhaitent une meilleure relation client (24).

 

Pour en savoir davantage : Les salariés et la transformation de l’entreprise : impacts et risques – IFOP