Méthodologie : échantillon représentatif de 2 253 salariés de secteurs public et privé, interrogé sur système Cawi en avril 2018.
Si les décalages jeunes et moins jeunes paraissent faibles, il me semble que le questionnement proposé n’est pas assez fouillé, tout comme la segmentation (CSP par exemple) pour poser comme faibles les constats formulés.
Qu’est-ce qui différencie les jeunes de leurs aînés en ce qui concerne leur vie au travail ?
⇒ Ce qui différencient les moins de 30 ans : l’entrée dans la monde du travail (acquisition de savoirs, exécution sans poser de questions, mais aussi mobilité professionnelle) et le recours au télétravail et à l’informatique
♦ L’acquisition de nouveaux savoirs est clairement reconnue comme le moyen majeur de préserver l’employabilité de chacun, quelle que soit la génération (93% les moins de 30 ans vs 87 à 91% pour les 30-59 ans). Les femmes y sont plus sensibles (93% vs 88 pour les hommes).
♦”En général, quand votre manager vous confie une mission ou un travail “, 25% disent exécuter sans poser de questions. 67% les exécutent mais souhaitent au préalable comprendre le pourquoi. Les chiffres sont très similaires entre hommes et femmes, et encore plus entre secteur privé et secteur public.
Par contre les moins de 30 ans exécutent plus souvent sans poser de questions (32% vs 23 à 24% les 30-59 ans et 13% les 60 ans et plus).
♦ 11% des salariés français pensent qu’il ne faut pas s’attarder plus de 3 ans chez le même employeur, 27% entre 4 et 5 ans, mais pour 59%, il faut rester 10 ans et plus dans la même entreprise. Les différences sont manifestes chez les plus jeunes (63% rester au plus 5 ans vs de façon décroissante au fil des âges, 43% chez les 30-39 ans, 30% chez les 40-49 ans et 22% chez les 50-59 ans).
Les femmes privilégient des changements d’employeur plus rapides : 56% à dire qu’il faut rester 10 ans et plus vs 63% pour les hommes. Idem pour les salariés du secteur privé (59% vs 65 chez les fonctionnaires).
♦ 67% recommanderaient leur employeur, une attitude qui diminue avec l’âge (73% les moins de 30 ans, 64 à 66% les 30-59 ans).
♦ 32% des moins de 30 ans souhaiteraient avoir recours au travail à temps partiel, mais plutôt de manière ponctuelle, chiffre qui tombe à 28% pour les 40/49 ans et 16% pour les 60 ans et plus.
♦ Le recours aux réseaux sociaux : 69% des moins de 30 ans utilisent les réseaux sociaux sur leur temps de travail, plus ou moins fréquemment, quand ils ne sont que 45% des 40-49 ans et 19% des 60 ans et plus.
51% des moins de 30 ans déclarent chatter en ligne avec des collègues ou des amis sur des sujets non professionnels pendant leur temps de travail, proportion qui tombe à 29% pour les 40-49 ans et 24% pour les 60 ans et plus.
47% des moins de 30 ans font des achats en ligne sur leur lieu de travail vs 38% pour les 40-49 ans et seulement 23% des 60 ans et plus.
♦ Les plus jeunes écoutent plus souvent de la musique sur leur lieu de travail (55% des moins de 30 ans, contre 46% des 40-49 ans et 23% des 60 ans et plus).
⇒ Ce qui différencient peu les moins de 30 ans : l’importance du travail, l’utilité du travail, le niveau de rémunération et d’autonomie, l’équilibre vie professionnelle-vie privée.
65% des salariés français accordent beaucoup (50%) ou énormément d’importance, peut-être un peu trop (15%) à leur travail; pour 28% c’est important, sans plus et pour 7% un moyen pour subvenir à ses besoins.
Il n’y a pas de réelle différence entre hommes et femmes (65% et 64%).
Peu de différences se font jour selon les âges : entre 59% (les 50-59 ans) et 68% (les moins de 30 ans); toutefois les moins de 30 ans sont plus nombreux à “savoir faire la part des choses” (53% vs 46 à 51% pour les 30-59 ans).
Le diplôme joue plus que l’âge sur la perception de l’importance du travail : 19% des salariés titulaires du Brevet des Collèges/BEPC voient le travail comme un moyen de subvenir à leurs besoins, contre seulement 4% des personnes titulaires d’une licence/maîtrise/doctorat et 3% de celles diplômées d’une école d’ingénieur ou de commerce.
Le niveau de la rémunération est plutôt important (57%) ou très important (22%), au total 79%. Seuls 20% jugent cet aspect peu essentiel.
Les jeunes sont plus attachés au niveau de salaire que leurs aînés (84% pour les moins de 30 ans vs 77 à 79% pour les 30-59 ans).
Les femmes accordent un peu plus d’importance à cet aspect, peut-être également en raison de salaires souvent moins élevés que leurs homologues masculins (80 vs 78%).
L’importance de la rémunération est moins sensible chez les fonctionnaires (75% vs 80 dans le privé).
Pour 96%, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle est important (39%) ou très important (57%). Le facteur âge ou le fait d’être homme ou femme est très peu déterminant, contrairement à ce qui est fréquemment affirmé. Par contre, cet équilibre est davantage sollicité par les fonctionnaires (99% vs 96 dans le privé).
Pour 93% l’utilité au travail est importante (très 45%, plutôt 48%). Là encore, les différences d’âge sont peu sensibles; elles le sont un peu plus pour les femmes (96%) que pour les hommes (91%) et pour les fonctionnaires (6 points d’écart avec le privé).
L’attente d’autonomie dans le travail est partagée par toutes les générations (importante ou très importante pour 91 à 93%). Par contre on constate une différence de 5 points entre les hommes (89%) et les femmes (94%) et pour les fonctionnaires vs les salariés du privé (96% contre respectivement 90%).
Le choix des horaires de travail est jugé important ou très important par 78% des moins de 30 ans vs 80 à 83% pour les 30-59 ans); ce choix est plus important pour les femmes (85% vs 77 pour les hommes).