Un bilan particulièrement positif pour les contrats de professionnalisation : les ¾ en emploi 6 mois après leur sortie du contrat ; la moitié de ceux en emploi, toujours chez l’employeur avec qui ils avaient contractualisé.


« Six mois après un contrat de professionnalisation arrivé à échéance en 2011 : les trois quarts des anciens bénéficiaires sont en emploi » Dares Analyses N° 33, avril 2014

Mis en place fin 2004, le contrat de professionnalisation vise deux finalités : favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des demandeurs d’emploi et compléter une formation initiale ou une expérience professionnelle avec une qualification, sanctionnée par un diplôme ou par un titre à finalité professionnelle ou reconnue par une branche professionnelle ; Il concerne très majoritairement des jeunes de moins de 26 ans (84 % des contrats arrivés à échéance en 2011).

 

Six mois après la fin de leur contrat de professionnalisation, 76% des personnes dont le contrat devait arriver à terme en 2011 sont en emploi : 61% en emploi de droit commun non aidé, dont 54% en emploi durable (CDI ou CDD d’au moins 6 mois), et 15% en emploi aidé ( à nouveau en alternance). Sinon, 19% sont au chômage et 5% s’orientent vers une autre formation professionnelle, reprennent des études ou deviennent inactifs ; juste avant l’entrée en contrat ces situations concernaient 41% des personnes embauchées.

Noter que 14% seulement des contrats ont été interrompus avant le terme prévu et que 17% n’ont pas permis de valider la qualification visée. 79% de ceux qui ont validé au moins partiellement la qualification préparée sont en emploi six mois après la fin de leur contrat, contre 63% de ceux ayant échoué aux épreuves de validation et 68% de ceux qui ont rompu leur contrat.

Les ruptures précoces sont consécutives à une démission (60%), moins à une rupture à l’initiative de l’employeur (21%) ou à une rupture conventionnelle ou à l’amiable (19%).

 

Globalement, les plus diplômés, les hommes, et ceux déjà en emploi avant leur contrat de professionnalisation, sont plus fréquemment en emploi six mois après la fin de leur contrat, notamment un emploi durable ; noter la situation des plus de 26 ans :

 

Profil des

sortants

En emploi

aidé ou non

En CDI ou CDD

Au moins de 6 mois

Chômage

Formation

Niveau de formation

Bac ou plus

75

78

56

17

4,5

Inférieur au bac

25

70

49

26

3

Sexe

Homme

48

78

57

18

3,8

Femme

52

74

52

21

4,3

Age à l’entrée en contrat de professionnalisation

26 ans ou plus

16

73

61,5

24

1,6

Moins de 26 ans

84

76

53

18

4,5

Situation avant l’entrée en contrat de professionnalisation

En emploi (aidé ou non)

30

80

59

16

3

Au chômage

29

70

54

26

2,4

En formation

38

77

52

16

6

           

 

 La moitié des contrats ont été signés dans des établissements de moins de 20 salariés, 12%  de 20 à 49 salariés et 39% dans des établissements de 50 salariés et plus ; il y a fort peu de différences dans ces 3 tailles en ce qui concerne les caractéristiques que nous venons  d’observer.

 

Le taux d’insertion dans l’emploi varie également selon le secteur d’activité dans lequel s’est déroulé le contrat de professionnalisation : avoir été en contrat de professionnalisation dans le commerce ou les HCR est moins favorable que dans les transports, la santé/éducation, les services, l’industrie, la construction :

 

Profil des

sortants

En emploi

aidé ou non

En CDI ou CDD

D’au moins de 6 mois

Chômage

Formation

Ensemble dont

100

7­­6

54,4

19,2

4,1

Transports

6,8

80

62

16

3

Santé, éducation

6,5

77

60

19

3

Industrie

15

78

57

17

4

Information, communication

4

79

57

16

4

Immobilier

2

75

57

18

5

Services aux entreprises

17

77

57

18

4

Construction

7

80

54

16

3

Services aux particuliers

6,5

73,5

52

21

4,5

Commerce

24

71

49

23

4,5

HCR

4

64

40

29

5,5

 Les contrats préparant aux métiers de la production industrielle et du bâtiment et, parmi les spécialités des services, aux métiers du transport, de la manutention et du magasinage, débouchent également plus souvent sur un emploi (80%), contre 70% pour les métiers du commerce et de la vente et 62% pour ceux de l’accueil, de l’hôtellerie et du tourisme.

 

« Toutes choses égales par ailleurs », c’est avant tout le métier préparé, davantage que le secteur d’activité, qui explique le mieux le fait d’être en emploi, le niveau de formation et la situation avant l’entrée jouant également un rôle important.

 

Les difficultés d’insertion affectent davantage les adultes de 26 ans et plus à l’entrée en contrat (25% sont au chômage ou en inactivité) que les jeunes (19%) ; elles affectent aussi davantage les femmes (22% au chômage contre 18% des hommes ; « Toutes choses égales par ailleurs », lorsque les femmes suivent des formations à dominante masculine, l’écart est moindre ; il est plus marquant dans le commerce (27% au chômage contre 23% des hommes). 19% des emplois occupés sont des emplois « aidés » (essentiellement un nouveau contrat en alternance, 18%) ; Il s’agit d’une nouvelle expérience en contrat de professionnalisation (dans plus de 75% des cas).

 

Les CDI (les 2/3 des jeunes en emploi) sont bien plus souvent le fait des activités informatiques/communication, transports et construction (67 à 72%), dont une grande majorité des contrats sont signés avec l’employeur lors du contrat de professionnalisation ; noter que la moitié des contrats se poursuivent chez l’employeur :

 

Emploi aidé

(alternance surtout)

CDI

CDD, intérim

indépendant

Total

% emploi chez l’employeur

du contrat

Niveau de diplôme à l’entrée en contrat

Bac ou plus

19,5

66

14

100

51

Inférieur au bac

18,3

60,5

21,2

100

50

Sexe

Homme

18,5

67

14,6

100

53,5

Femme

20

62

20

100

47

Age à l’entrée en contrat

Plus de 26 ans

7,2

66,3

26,5

100

63

Moins de 26 ans

21,4

64

14,6

100

48

Secteurs d’activité

Information, communication

22,2

72,4

5,4

100

50,4

Transports et entreposage

14

69,6

25,4

100

60,6

Construction

24,6

67,4

8

100

55

Santé, éducation

12

65,1

23

100

56

Services aux entreprises

18,3

64,6

17,1

100

51

Commerce

20,8

64,5

14,7

100

47

Immobilier

25,6

61,9

12,5

100

48

Industrie

18,5

60

21,5

100

50

Services aux  particuliers

20,1

58

22

100

45

HCR

23,6

56,4

20

100

32,5

Ensemble

19,2

64,4

16,4

100

50

           

 Ceux qui sont toujours chez l’employeur, exercent à 94% le métier pratiqué pendant le contrat de professionnalisation ; 39% y ont un poste plus qualifié. Par contre ceux qui sont en contrat avec un autre employeur (l’autre moitié) ne sont que les 2/3 à exercer le même métier, mais 45% y ont un poste plus qualifié que celui qu’ils exerçaient lors de leur contrat de professionnalisation.

 

Les anciens bénéficiaires conservent une opinion très favorable de leur passage en contrat de professionnalisation, quelle que soit leur situation six mois après l’échéance de celui-ci ; pour 90%, il leur a permis d’acquérir une expérience professionnelle valable sur le marché du travail (92% parmi ceux qui sont en emploi, 84% parmi les chômeurs) ; 78% y voient plus clair dans leur avenir professionnel (69% les anciens chômeurs) ; 53% auparavant en emploi, ont par ce contrat obtenu une progression salariale (35% pour les ex chômeurs).

L’acquisition d’une expérience professionnelle est plus souvent plus appréciée que la formation reçue ; 82% des anciens bénéficiaires estiment aussi que la formation était « tout à fait » (37%) ou « plutôt » adaptée à la qualification préparée (45%).

68% estiment leur situation actuelle meilleure qu’avant leur contrat (76% pour ceux qui ont été en emploi contre 35% pour ceux qui étaient chômeurs).

 

Des difficultés existent toutefois :

– 18% estiment que la formation n’était « pas vraiment » ou « pas du tout » adaptée

– 11% estiment que l’articulation entre l’entreprise et la formation, a causé des difficultés (13% dans les établissements de moins de 20 salariés)

– Pour 25%, le fait de travailler ne permettait pas vraiment ou pas du tout de se former.

Les anciens chômeurs sont ceux qui tirent le moins profit de ce contrat, à l’opposé de ceux qui étaient en en emploi, notamment en ce qui concerne l’amélioration de leur situation professionnelle.