Il est important de rappeler qu’immatriculation nouvelle ne signifie pas qu’il y aura activité effective, l’Acoss rappelant que 47% des nouveaux microentrepreneurs n’ont eu aucune activité effective.
Lire Si le flux des nouveaux microentrepreneurs s’est accru, parmi eux les “actifs” ne sont plus que 47% contre 60 les années antérieures. (Acosstat).
Les hausses des immatriculations sont conséquentes (moyenne de 26%) entre fin 2018-début 2019 et fin 2020-début 2021, du fait des microentreprises.
⇒ Mars 2021 a connu un flux très important de nouvelles immatriculations (101 785) dont 65% de microentrepreneurs,
en forte progression au regard de mars 2020 touché par un 1er confinement (+76,7%) et la fermeture de lieux d’immatriculation, mais aussi au regard de mars 2019 (+40,6%).
Les sociétés n’ont progressé que de 30,4%% au regard de 2019, alors que les micro-entrepreneurs ont connu une hausse de 53,4% et les autres entreprises individuelles de 1,7%.
⇒ Les 5 derniers mois ont progressé de 33%
Pour prendre un peu de recul, je vous propose d’observer les 5 derniers mois (novembre 2020 à mars 2021) avec les mêmes périodes un an avant (+26%) et deux ans avant (+33%).
Pourquoi 5 mois ? D’une part la fin d’année, notamment décembre, rend mal compte du nombre d’entreprises nouvelles, puisque des retards d’immatriculation sont notamment le fait de quasi fermeture des lieux d’immatriculation en période de fêtes, et donc reportées en janvier voire février de l’année suivante. D’autre part la fin 2019, ajoutée au début 2020 et au recul dû à la crise sanitaire, rend difficile la comparaison avec l’année précédente. C’est pourquoi je privilégierais la comparaison novembre 18-mars 2019 et novembre 2020-mars 2021.
La hausse a alors été de 33%, mais de 46% pour les microentrepreneurs, vs 22% pour les sociétés, alors que les autres entreprises individuelles sont en baisse de 5% (désormais la plupart s’immatricule comme microentrepreneur).
⇒ Qu’en est-il au regard des activités ?
Les microentrepreneurs sont particulièrement présents dans las activités transports (livraison à domicile) avec un taux de 90%, tout comme les services aux particuliers (73%) et beaucoup moins dans des activités exigeant du fait de leur règlementation un régime autre que celui de microentrepreneur : les activités financières et d’assurance (15%) et immobilières (41% tout de même, du fait de modification au sein des ces métiers), la santé-éducation (58% où les libéraux régis par des ordres ne peuvent en général s’immatriculer comme microentrepreneur).
La progression est particulièrement forte dans les activités où la microentreprise s’impose, par exemple le transport avec +65% dont pour les microentreprises +91%. Paradoxalement, les HCR, le commerce, dont une bonne partie sont en difficulté du fait de la crise sanitaire, enregistrent des hausses importantes, notamment au sein de la microentreprise (respectivement +148%, +55%).
S’agit-il de modalités de reconversion, que ce soit dans l’activité indépendante, ou dans un complément avec une activité salariale voire une approche de précaution ?
Noter encore la progression au sein des entreprises classiques des activités finances et immobilières et celle des services aux personnes (de +43 à 52%).
Il y a lieu de rester désormais prudent dans l’interprétation des ces données, faute d’informations plus fines : exemple pour l’industrie où au moins la moitié des immatriculés ne le sont pas dans une activité de type industriel, exemple encore en ce qui concerne la production effective ou non de recettes…